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Réf.

: J2281 V1

Formulation des détergents -


Date de publication :
10 septembre 2008
Produits pour nettoyage de la
vaisselle

Cet article est issu de : Procédés chimie - bio - agro | Formulation

par Véronique NARDELLO-RATAJ, Louis HO TAN


TAÏ

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Formulation des détergents


Produits pour nettoyage de la vaisselle
par Véronique NARDELLO-RATAJ
Ingénieur ESCOM
Docteur en chimie organique et macromoléculaire
Professeur à l’université de Lille 1

et Louis HO TAN TAÏ


Ingénieur consultant
Docteur
Ex Unilever
Ancien responsable R&D de Lever France

1. Produits pour laver la vaisselle à la main ................................. J 2 281 – 3


1.1 Principaux ingrédients ...................................................................... — 3
1.1.1 Agents de surface ou tensioactifs ou surfactifs .................... — 3
1.1.2 Hydrotropes ............................................................................ — 5
1.1.3 Additifs complémentaires ...................................................... — 6
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1.2 Classification des produits et exemples de formules ...................... — 6


2. Produits pour laver la vaisselle en machine ............................. — 8
2.1 La machine à laver la vaisselle ......................................................... — 8
2.1.1 Différentes parties de la machine ........................................... — 8
2.1.2 Déroulements des cycles de lavage ....................................... — 8
2.1.3 Évolution des machines ......................................................... — 8
2.2 Produits de lavage ............................................................................. — 9
2.2.1 Principaux ingrédients des produits de lavage ..................... — 9
2.2.2 Formes de produits ................................................................ — 13
2.3 Produits de rinçage ........................................................................... — 15
2.4 Sel régénérant ................................................................................... — 15
2.5 Formes de présentation plus récentes des produits de lavage ....... — 16
2.5.1 Pastilles classiques. Exemples de formules .......................... — 16
2.5.2 Pastilles multicouches. Exemples de formules ..................... — 16
2.5.3 Capsules .................................................................................. — 17
3. Nettoyage des verres et des métaux .......................................... — 17
3.1 Corrosion du verre ............................................................................ — 18
3.2 Corrosion des métaux ....................................................................... — 18
4. Conclusion ...................................................................................... — 19
Pour en savoir plus ................................................................................ Doc. J 2 281

L
9 - 2008

es produits d’entretien ménagers ont principalement pour fonction de net-


toyer les surfaces dures. Leur composition est plus ou moins complexe. Ils
contiennent toujours des agents de surface, encore appelés tensioactifs ou sur-
factifs, qui permettent l’élimination des salissures, associés à divers additifs
variant selon l’application : des acides utilisés comme détartrants et antirouille,
des bases qui exhaltent l’activité des savons et dissolvent les graisses par
hydrolyse, des agents complexants utilisés pour leur action anticalcaire, des
adjuvants divers comme les enzymes, les agents de blanchiment, les azurants
optiques, les désinfectants et antiseptiques, les conservateurs, les abrasifs, les
J 2 281

solvants, les parfums...


Cependant, aucun produit ne donne de résultats optimaux sur toutes les surfa-
ces pour tous les types de salissures. En conséquence, il existe un nombre impor-
tant de produits ménagers disponibles sur le marché. Ils sont formulés de manière

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FORMULATION DES DÉTERGENTS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

à être efficaces en termes de performances mais aussi à être pratiques d’utilisa-


tion. Certains sont conçus pour un usage plus général, comme les nettoyants dits
tout usage ou universels, qui représentent environ 29 % du marché, tandis que
d’autres donneront de meilleurs résultats sur des surfaces spécifiques et/ou pour
des salissures précises ; ceux-là représentent environ 65 % du marché.
Les fabricants ont pris l’habitude de dénommer « surfaces dures » les surfa-
ces concernées par les produits d’entretien ménager, par opposition à la sou-
plesse de la peau ou des textiles. Ces surfaces sont très variées et incluent par
exemple les sols, les murs, les carreaux de fenêtres ou encore les appareils
électroménagers. Elles sont constituées de matériaux divers tels que le verre
(fenêtres), la fibre de verre (cabines de douche), la céramique (sols, surfaces
de cuisson), le métal (appareils ménagers, robinets), le marbre (sols), les surfa-
ces peintes (plafonds, murs), l’acrylique (baignoires), le cuir (meubles), le plas-
tique, la porcelaine (éviers), le caoutchouc (revêtements de sol), le bois (meu-
bles, planchers), le papier (revêtements muraux)... (tableau 1).
Outre la diversité des surfaces dures, les produits doivent s’attaquer à diffé-
rents types de salissures selon les surfaces sur lesquelles ils sont utilisés, ce qui
implique des compositions adaptées à chaque utilisation. Par exemple, dans la
cuisine, il sera nécessaire de disposer d’un produit efficace contre les graisses,
les salissures brûlées ou encore les traces de calcaire. De plus, chaque produit
aura sa spécificité. Un produit pour les toilettes devra présenter un caractère
« hygiène » (en contenant de l’eau de javel par exemple) ou « anticalcaire » (il
comportera alors des acides) ; un lave-vitres devra nettoyer mais éviter le dépôt
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de traces visibles, ce qui implique l’utilisation de composés s’évaporant totale-


ment tels que les éthers de glycol.
Cet article traite plus spécifiquement des produits pour le nettoyage de la
vaisselle à la main et en machine et aborde plus précisément leur formulation
et le mode d’action des différents constituants [1] [2] [3].

Tableau 1 – Principaux types de surfaces et de salissures


concernés par les produits d’entretien ménagers des surfaces dures

Surfaces Salissures Matériaux


Cuisine
Verres (sodocalcique, fluorocalcique, borosilicate, cristal), por-
Résidus alimentaires (variables celaine (décoration sous ou sur émail, fondue dans l’émail,
Vaisselle selon les pays, le temps de séchage peinte à la main), faı̈ence, céramique, plastique, acier inoxy-
entre l’ensalissement et le lavage) dable, argent (massif ou en couche superficielle), cuivre, alu-
minium, plastiques polycarbonates, polypropylènes), bois…
Murs, plans de travail Résidus alimentaires, graisses Carrelage, peinture, ciment, bois, stratifié…
Éviers, robinetteries Calcaire, rouille, résidus alimentaires Inox, faı̈ence, résine synthétique, porcelaine…
Appareils ménagers (gazinière) Résidus brûlés Émail, vitrocéramique
Sols Poussière, boue, taches diverses Carrelage, vinyle, linoléum
Salle de bains
Murs, surfaces
Calcaire, poussière, traces de doigts Carrelage, peinture, ciment, bois, stratifié…
planes
Lavabos, robinetterie,
Calcaire, résidus de savon, poussière Inox, faı̈ence, résine synthétique, porcelaine…
douches, baignoires
Sols Poussière Carrelage, vinyle, linoléum
WC
Cuvette Calcaire, rouille, germes… Faı̈ence
Sols Poussière, boue, taches diverses Carrelage, vinyle, linoléum
Vitres
Fenêtres Poussières, traces de doigts ou d’eau Verre

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1. Produits pour laver Tableau 2 – Composition générale d’un produit


la vaisselle à la main pour le lavage de la vaisselle à la main

Ingrédients Pourcen- Rôles


Pour de plus amples renseignements, le lecteur se reportera à la tage
(% mas-
référence [4].
sique)
Le lavage de la vaissele à la main concerne toutes les surfaces
des articles ménagers utilisés dans la cuisine, par exemple assiet- Tensioactifs anioniques 10 à 30 Détergent, mouillant et
tes, couverts, plats divers, casseroles, verrerie… La composition moussant
de ces articles est, elle aussi, très variée. Il pourra s’agir de surfaces Émulsionnent les graisses
polaires ou non polaires telles que des métaux (aluminium, acier Action antiredéposition
inoxydable, argent, étain…), de la silice, du bois, des matériaux
polymères (polyéthylène, polypropylène, téflon, polyéthylène Tensioactifs non 2 à 5 Détergent
téréphtalate…) dont les énergies de surface peuvent varier considé- ioniques Stabilisent la mousse et
rablement. Chacune de ces surfaces nécessitera plus ou moins d’at- améliorent la dispersion des
tention selon sa qualité. Ainsi, des verres en cristal seront traités salissures
avec davantage de précaution que des verres ordinaires ; des
assiettes en porcelaine précieuse seront plus soignées que des Tensioactifs amphotères 1 à 5 Fort pouvoir moussant
assiettes en porcelaine ordinaire ; même constat pour les couverts Améliorent la solubilité du
en argent par rapport à des couverts en acier inoxydable… C’est produit et la tolérance pour
d’ailleurs un des points délicats à considérer lorsque l’on passe du la peau
lavage de la vaisselle à la main au lavage de la vaisselle en
machine car le lave-vaisselle est « aveugle » et traite tous les arti- Stabilisateurs 0 à 10 Règlent la viscosité du pro-
cles de la même façon. duit et stabilisent la mousse
En ce qui concerne les salissures, il s’agit principalement de
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salissures alimentaires (à part quelques exceptions comme le Acides 0 à 2 Ajusteur de pH (neutre)
rouge à lèvres, les traces métalliques…), dont les composants de
base sont : Conservateurs 0 à 1 Évitent la contamination
bactériologique
– des glucides (sucres, féculents, hydrates de carbone…) ;
– des lipides (graisses végétales ou animales) ;
Parfums et colorants 0 à 2 Améliorent les propriétés
– des protides (viande, lait, poisson…) ;
organoleptiques du produit
– des sels minéraux ;
– des additifs divers (colorants…).
Autres additifs 0 à 3 Apportent des propriétés
Quatre facteurs jouent un rôle important lors du lavage de la spécifiques au produit
vaisselle : l’action mécanique, l’action chimique, la température et
le temps. Lors du lavage à la main, la part de l’action mécanique Eau qsp 100 -
est grande (75 %), puisque c’est la brosse ou l’éponge qui éliminent
principalement les salissures. Les contributions relatives du temps
mélange stable et homogène des ingrédients et d’une viscosité
de lavage, de la température et de l’action chimique sont respecti-
adéquate pour ce type de produit. Les compositions actuelles sont
vement de 5, 10 et 10 %. En revanche, lors du lavage de la vaisselle
tellement concentrées que quelques gouttes suffisent pour toute
en machine, les bras d’aspersion étant moins puissants que la
une vaisselle. Plus récemment, d’autres ingrédients sont apparus
brosse, la part de l’action mécanique n’est plus que de 15 %, et ce
dans des compositions davantage positionnées « haut de
manque doit être compensé par l’action chimique du produit de
gamme ».
lavage (35 %), du temps de lavage (25 %) et de la température
(25 %). Exemple : citons les agents de protection pour les peaux sensi-
L’enlèvement des salissures d’une surface donnée dépend de bles, les additifs assurant un meilleur drainage de l’eau (afin d’éviter
l’énergie totale apportée lors du nettoyage. En effet, le degré de dif- la corvée de l’essuyage) ou encore les matières premières permet-
ficulté d’enlèvement sera fonction des énergies mises en œuvre et tant d’obtenir un liquide transparent.
la somme des énergies thermiques (eau chaude), chimique (déter-
gent) et mécanique (« huile de coude ») doit être supérieure aux Les ingrédients entrant dans les compositions de produits de
énergies qui assurent la cohésion de la salissure et son adhésion vaisselle sont sélectionnés pour leur innocuité vis-à-vis de la peau
à la surface. Les forces impliquées vont, par ailleurs, varier selon et font l’objet de tests cutanés sous contrôle dermatologique. On
la nature des aliments et le traitement qu’ils auront subi (cuisson, trouve également aujourd’hui des produits vaisselle Écolabel qui
nature de l’eau, séchage…). présentent un impact réduit sur l’environnement.
Les caractéristiques physico-chimiques typiques d’un produit
1.1 Principaux ingrédients vaisselle sont une viscosité de 100 à 500 cps, un pH compris entre
6 et 8, un point de trouble inférieur à 5  C et un point d’éclaircisse-
Se reporter aux références [4] [5] en [Doc. J 2 281]. ment inférieur à 10  C. Le tableau 2 donne la composition générale
Les produits classiques pour le lavage de la vaisselle à la main d’un produit vaisselle.
sont des produits liquides basés sur un mélange de substances
détergentes aux propriétés tensioactives (agents de surface) (10 à 1.1.1 Agents de surface ou tensioactifs
50 %) dont le rôle principal est de développer une quantité impor- ou surfactifs
tante de mousse. Ils contiennent également des ingrédients desti-
nés à équilibrer le pH, à assurer la conservation du produit et à lui Se reporter aussi aux références [6] [7] [8].
donner sa couleur et son parfum. Des matières premières annexes Les agents de surface, aussi appelés tensioactifs ou surfactifs,
telles que des hydrotropes vont contribuer à l’obtention d’un sont les constituants principaux des produits d’entretien ménagers

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FORMULATION DES DÉTERGENTS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

pour surfaces dures. Ils confèrent au produit sa capacité à éliminer détergentes des anioniques avec le pouvoir désinfectant des catio-
les salissures des surfaces et à les maintenir en suspension. Les niques et se caractérisent par une excellente tolérance pour la peau
agents de surface sont constitués d’une partie lipophile (queue et les yeux. Ce sont par exemple des bétaı̈nes et, plus particulière-
hydrophobe) qui présente de l’affinité pour les huiles et les graisses ment, le cocoamidopropylbétaı̈ne (CAPB).
et d’une partie hydrophile (tête polaire), soluble dans l’eau. Cette
structure amphiphile permet de dissoudre les salissures. L’action & Non ioniques, sans charge, qui ont un faible pouvoir moussant
mécanique du nettoyage contribue ensuite à les éliminer. Selon la
et qui sont peu irritants [13] [14]. Ce sont classiquement des alcools
charge électrique de la tête polaire, les agents de surface peuvent
être de différents types (figure 1). gras polyéthoxylés (AGE) et, plus récemment, des biotensioactifs
tels que les alkylpolyglucosides (APG) et les alkylglucamides. Com-
& Anioniques [9] si la tête polaire est chargée négativement. Ce binés aux agents de surface anioniques, ils permettent notamment
sont alors de très bons détergents avec un pouvoir moussant élevé ; de neutraliser leur effet irritant. De nombreux fabricants tels que
ils sont faciles à rincer. Ils sont également facilement accessibles et Colgate-Palmolive, Henkel, Kao ou encore Procter & Gamble ont
peu coûteux. Ils permettent d’éliminer les salissures particulaires introduits ces composés dans leurs produits dès le début des
(terre, poussières...) et les salissures grasses et sont, par consé- années 1990.
quent, les plus utilisés pour les applications en détergence. Ils
incluent des carboxylates (savons), des sulfonates tels que les Parmi les différentes familles de tensioactifs, seuls les cationi-
alkylbenzènes sulfonates linéaires (LABS), les paraffines sulfonates ques ne sont pas utilisés dans les formulations de produits vais-
(PAS), les a-oléfines sulfonates (AOS) et des sulfates tels que les selle à la main. Les tensioactifs non ioniques tels que les alcools
alkylsulfates (SAS) ou sulfates d’alcools gras (FAS) et les alkyléther- gras polyéthoxylés (AGE) ont pendant longtemps été peu utilisés
sulfates (AES). Ils sont cependant irritants et présentent une sensi- dans les formules de liquides vaisselle, notamment en raison de
bilité à la dureté de l’eau dans la mesure où ils forment, avec le cal- leur faible pouvoir moussant et de leur prix plus élevé. En revan-
cium et le magnésium, des sels insolubles. che, les alkylpolyglycosides (APG), totalement biodégradables, pré-
sentent un bon pouvoir moussant, une meilleure tolérance pour la
& Cationiques [10] lorsqu’ils possèdent une charge positive. Ces
peau, une meilleure compatibilité avec les autres ingrédients de la
agents de surface ont un pouvoir détergent plus faible mais peu- formule, tout en ayant des propriétés de mouillage équivalentes à
vent présenter, par ailleurs, une action antimicrobienne efficace
celles des tensioactifs classiquement utilisés [15] [16] [17] [18].
pour les surfaces dures. Ils sont donc plutôt utilisés comme conser-
Combinés aux tensioactifs anioniques (LABS, SAS, AES…), notam-
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vateurs ou adoucissants textiles. Ce sont des sels d’amines quater-


ment ceux en C12-C14, aux oxydes d’amine, les APG engendrent des
naires et des amines éthoxylées. La présence de la charge positive
les rend incompatibles avec les agents de surface anioniques. Ils effets synergiques importants qui améliorent les performances du
sont irritants et toxiques pour l’environnement. produit ainsi que la compatibilité avec la peau. Ils peuvent ainsi
permettre de simplifier la formule et de diminuer le taux d’hydro-
& Amphotères [11] [12] s’ils peuvent présenter à la fois une charge tropes. Les APG sont des mélanges complexes de mono-, di- et tri-
positive et une charge négative selon le pH. Ils ont de bons pou- glucosides isomériques. Ils ont en général un degré de polymérisa-
voirs moussant et détergent. Ils combinent les propriétés tion moyen compris entre 1,4 et 1,7.

H3C (CH2)n SO3Na H3C (CH2)n SO3Na H3C (CH2)n CH CH (CH2)m SO3Na

Alkylbenzène sulfonate linéaire Paraffine sulfonate α-Oléfine sulfonate


(LABS) (PAS) (AOS)

O CH3

H3C (CH2)n OSO3Na H3C (CH2)n (OCH2CH2)n OSO3Na R C NH (CH2)3 N+ CH2COO—

CH3
Sulfate d’alcool gras Alkyléther sulfonate Cocamidopropylbétaïne
(FAS) (AES) (CAPB)

CH2OH
O
H
CH3 OH OH

H3C (CH2)x O (CH2 — CH2 — O)y H OH H3C (CH2)n C N CH2 CH CH CH CH CH2OH


O O R
O OH OH
OH n

Alcool gras polyéthoxylé Alkylpolyglucoside Alkylglucamide


(AGE) (APG)

Figure 1 – Tensioactifs couramment utilisés dans les produits détergents

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– FORMULATION DES DÉTERGENTS

Le choix des agents de surface se fait essentiellement selon la


fonction recherchée pour le produit. Les formulateurs tendent Tableau 3 – Propriétés des différents tensioactifs
aujourd’hui, en plus de l’efficacité, à privilégier des agents de sur- couramment utilisés dans les formules liquides
face respectueux de l’environnement et sans danger pour l’homme.
pour le lavage de la vaisselle à la main
Les composés issus de matières premières renouvelables, totale-
ment biodégradables et présentant moins de risque pour la santé
et les écosystèmes, sont de plus en plus prisés. Tensioactifs anioniques Propriétés
Une caractéristique fondamentale pour un produit de nettoyage Prix bas
de la vaisselle à la main est la mousse. Celle-ci doit être abondante, Alkylbenzènes sulfonates
Mousse abondante sauf en eau dure
stable, et présente tout au long de l’opération de lavage. Aux yeux linéaires (LABS)
Bonne détergence en général
du consommateur, le premier signe d’efficacité d’un produit est, en
effet, la quantité de mousse qu’il développe lorsqu’il est mis en Synergie avec les LABS (mousse)
solution dans l’eau, et ce, bien qu’il n’y ait pas de corrélation directe Bonne tolérance à la dureté de l’eau
Alkyléthersulfates (AES)
entre la mousse et les propriétés détergentes. Les autres paramè- Bonne solubilité dans l’eau
Ex : lauryléthersulfate (LES)
tres tels que la viscosité ou la vitesse à laquelle le produit se Bonne compatibilité
mélange à l’eau lui apparaissent secondaires. Le formulateur doit avec la peau
donc tenir compte de ce facteur essentiel lors de la conception du
produit vaisselle. C’est une des raisons pour lesquelles les composi- Bonne détergence
Très bonne compatibilité
tions contiennent en général des taux élevés (de 15 à 40 %) de ten- a-Oléfines sulfonates (AOS)
sioactifs anioniques qui présentent un bon pouvoir moussant. Ils avec la peau
vont également assurer une action mouillante et détergente, émul- Propriétés moussantes faibles
sionner les graisses et éviter que les salissures ne se redéposent. Bon pouvoir moussant
Les tensioactifs non ioniques, souvent peu moussants, sont utilisés Solubilité et détergence
en plus faible quantité (de 2 à 5 %), principalement pour contrôler et Sulfates d’alcools gras (FAS)
acceptables
stabiliser la mousse, pour faciliter le drainage de l’eau sur les arti- Moins sensibles à la dureté de l’eau
cles et pour améliorer la dispersion des salissures. Les tensioactifs
amphotères (de 1 à 5 %) améliorent la solubilité du produit. Bonne détergence
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Les liquides vaisselle traditionnels sont généralement constitués Bonne solubilité


Paraffines sulfonates (PAS)
d’alkylbenzènes sulfonates linéaires (LABS) associés à des alkyl- Bonne compatibilité avec la peau
éthersulfates (AES) tels que le lauryléthersulfate (LES), moins sen- Bon pouvoir moussant
sibles à la dureté de l’eau et permettant un effet de synergie avec
les LABS. Le paramètre le plus important au regard des performan- Tensioactifs non ioniques Propriétés
ces du tensioactif est la distribution de la longueur de la chaı̂ne Performants sur salissures grasses
hydrocarbonée dont l’effet a été beaucoup étudié [19]. La longueur Alcools gras éthoxylés
Insensibles à la dureté de l’eau
optimale de la chaı̂ne hydrocarbonée du LABS pour la stabilité de (AGE)
Peu moussants
la mousse varie en fonction de la dureté de l’eau. En revanche, la
localisation du groupement phényle dans la chaı̂ne a peu d’effet. Bonne performances en détergence
Parmi les LABS généralement employés, les chaı̂nes en C11-C12 Plus moussants que les AGE
constituent un bon compromis pour obtenir de bonnes performan- Alkylpolyglycosides (APG) Bon comportement vis-à-vis
ces de lavage associées à une bonne qualité de mousse aussi bien de la peau
en eau douce qu’en eau dure. En ce qui concerne les AES, les per- Meilleure biodégradabilité
formances en détergence dépendent non seulement de la longueur
de la chaı̂ne alkyle mais aussi du nombre d’oxydes d’éthylène. Il a Tensioactifs amphotères Propriétés
été montré que des chaı̂nes alkyles plus courtes permettent d’aug-
menter la solubilisation du tensioactif et améliorent sa capacité à Très bon pouvoir moussant
s’adsorber sur la salissure [20]. Les LES, dont les points de Krafft Cocoamidopropylbétaı̈ne Très bonne compatibilité
sont bas, sont très solubles dans l’eau. En général, les LES en C12- (CAPB) avec la peau
C14 à 2-3 motifs d’oxydes d’éthylène donnent des résultats opti- Meilleure biodégradabilité
maux de synergie avec les LABS. Le ratio LABS/LES peut varier
entre 80/20 et 70/30 suivant le coût de la formule. laurylmonoéthanolamide, le laurylisopropanolamide, le cocodi-
Les combinaisons de tensioactifs a-oléfine sulfonate/alkyléther- éthanolamide (ou cocamide DEA) et les oxydes d’amines
sulfate (AOS/LES) sont efficaces mais plus coûteuses. Associées à comme l’oxyde de N, N-diméthyldodécylamine (DDAO) et de N,
un oxyde d’amine, elles permettent d’obtenir des produits très N-diméthylmyristylamine (DMAO) sont les plus couramment
doux pour la peau. Parmi les AOS, les chaı̂nes en C14 sont les plus employés pour cette fonction (figure 2) [21] [22] [23].
performantes. Les mélanges de paraffines sulfonates (FAS), par Les oxydes d’amine associés aux tensioactifs anioniques permet-
exemple l’Hostapur‚ de chez Clariant en C14-C17 , et de LES ont de tent de contrôler la viscosité de la formule ainsi que la formation de
très bonnes propriétés en termes de pouvoir moussant en eau dure la mousse et sa stabilité en milieu aqueux et en présence de grais-
comme en eau douce et présentent une bonne compatibilité avec la ses. Ils augmentent également les propriétés de surface des ten-
peau, autorisant une utilisation fréquente. Les mélanges de sulfates sioactifs anioniques.
d’alcools gras (PAS) et de LES sont très performants mais plus
chers que les combinaisons classiques LABS/LES : on les associe 1.1.2 Hydrotropes
généralement à des alcanolamides et au toluène sulfonate (hydro- Pour obtenir un produit stable au cours du stockage, il est néces-
trope). Les pourcentages d’alcanolamide peuvent être limités à 3- saire d’ajouter des agents qui vont aider les ingrédients à se solu-
4 % et les formules obtenues sont à la fois plus actives et plus dou- biliser [24] [25] [26] [27] [28] [29] [30]. La stabilité d’un liquide à
ces pour la peau. Le tableau 3 résume les principaux tensioactifs froid est très importante. En effet, dans les pays froids, durant l’hi-
utilisés dans les produits de lavage de la vaisselle à la main ainsi ver, les produits sont transportés et stockés dans les dépôts à des
que leurs propriétés les plus importantes. températures inférieures à 0  C. Si le produit est mal formulé, il
Dans le cas de liquides vaisselle faiblement concentrés (moins devient trouble et met beaucoup de temps pour redevenir clair
de 20 % de matière active), on utilise en général un agent stabi- dans les rayons des magasins, ce qui le rend peu attrayant pour
lisateur/contrôleur de mousse. Les alcanolamides tels que le les consommateurs.

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FORMULATION DES DÉTERGENTS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Précisons enfin que la viscosité peut également être ajustée à


R CO NH CH2CH2OH l’aide de polymères hydrosolubles ou d’électrolytes tels que les
R CO NH CH2 CH CH3
chlorures de sodium, de potassium ou de magnésium.
OH

Laurylmonoéthanolamide Cocodiéthanolamide 1.1.3 Additifs complémentaires


(R = C11H23) (R = C11H23) La plupart des liquides vaisselle sont revendiqués doux pour la
peau [31] [32] [33] [34] [35] [36]. Beaucoup d’entre eux ne compor-
tent cependant pas d’ingrédients spécifiques et se contentent d’un
CH3 choix judicieux de matières premières : par exemple, le LABS
CH2CH2OH
R CO N CnH2n +1 O
dégraisse fortement la peau, ce qui peut provoquer, dans des cas
N
CH2CH2OH limites, des dessèchements de la main. La plupart des fabricants
CH3 tendent à diminuer ou même à supprimer l’utilisation de LABS
dans leur formule de liquide vaisselle à la main. Ils privilégient
Isopropanolamide
Oxyde de N,N-diméthylalkylamine alors l’utilisation de tensioactifs non ioniques, amphotères, zwitté-
(R = C11H23) n = 12 : dodécyl (DDAO), n = 14 : rioniques ou des combinaisons. On trouve, par exemple, des for-
myristyl (DMAO) mules de liquides vaisselle à base de cocoamidopropylbétaı̈ne
(CAPB) ou de sulfosuccinates et de LABS. Cette combinaison de
Figure 2 – Principaux tensioactifs de type alcanolamides et oxydes tensioactifs, utilisée par ailleurs dans les formules de sham-
d’amines utilisés pour stabiliser et contrôler la mousse pooings, permet d’obtenir de bonnes performances de lavage tout
en conférant une bonne douceur à la peau et en diminuant l’ab-
sorption des tensioactifs anioniques sur la peau.
D’autres formules incluent des agents « anti-irritants » destinés à
protéger les mains. On distingue les additifs protéiniques comme
les protéines dérivées du collagène qui présentent néanmoins
SO3Na quelques inconvénients (odeur forte et couleur parfois brunâtre,
SO3Na possibilité de développements de micro-organismes conduisant à
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des décolorations ou mauvaises odeurs) et les additifs à base de


Xylène sulfonate de sodium Toluène sulfonate de sodium lanoline ou de ses dérivés dont la mise en œuvre est assez peu pra-
(SXS) (STS) tique dans la mesure où ils nécessitent un chauffage pour leur solu-
bilisation, ce qui conduit à compliquer la fabrication et à augmenter
le coût du produit.

H2N C NH2
1.2 Classification des produits
O
et exemples de formules
SO3Na
On distingue trois types de formules :
Cumène sulfonate de sodium Urée – économiques : à environ 20 % de produits actifs ;
(SCS) – intermédiaires : à environ 30 % de produits actifs ;
– haut de gamme : à environ 40 % de produits actifs.
Figure 3 – Hydrotropes couramment utilisés dans les détergents, Les tableaux 4, 5, 6 donnent quelques exemples de formulations
notamment les produits de lavage de la vaisselle à la main pour chacune de ces catégories.

La viscosité joue également un rôle essentiel puisque le dosage


qui sera utilisé lors de l’application lui est directement lié : un pro- Tableau 4 – Compositions typiques de formules écono-
duit trop visqueux est difficile à doser, généralement par pression miques en pourcentage massique
sur le flacon. Par contre, un produit trop liquide paraı̂tra peu écono-
mique à l’utilisatrice. La viscosité, idéalement comprise entre 100 et A B C
500 cps, (1 centipoise = 10–3 Pa.s), conditionne par ailleurs la disper- Ingrédients
(%) (%) (%)
sibilité du produit vaisselle dans l’eau. Elle dépend fortement du
taux de tensioactifs, de la distribution des isomères, des rapports Alkylbenzène sulfonate de sodium 14 15 13
relatifs des différents tensioactifs et du taux d’électrolytes. linéaire (LABS)
La stabilité et la viscosité sont contrôlées grâce à l’introduction Lauryléthersulfate de sodium (SLES) 3 - 3
d’agents hydrotropes tels que le xylène sulfonate de sodium Lauryléthersulfate d’ammonium - 7 -
(SXS), le toluène sulfonate de sodium (STS), le cumène sulfonate (LES)
de sodium (SCS), l’urée (figure 3) ou les alcools comme l’éthanol,
a-Oléfine sulfonate de sodium (AOS) - - 3
qui favorisent la solubilisation des tensioactifs et des autres ingré-
dients peu hydrosolubles. Les hydrotropes permettent d’ajuster le Diéthanolamide (DEA) 2 - 1
point de trouble et le point d’éclaircissement des liquides vaisselle.
EDTA 0,1 0,1
Ils agissent en déstabilisant les phases cristallines liquides suscep-
tibles de se former. Xylène sulfonate de sodium (SXS) 3 - -
Les hydrotropes sont particulièrement prisés dans les domaines Urée - 2 3
de la détergence et du dégraissage. Ils permettent non seulement Éthanol - - 1
d’obtenir des formulations liquides isotropes et limpides mais ils
agissent aussi directement sur l’efficacité du nettoyage. Cependant, Conservateur - - +
les propriétés fondamentales dont découlent leurs performances Eau, parfum, colorant qsq 100 qsq 100 qsq 100
en application sont encore peu connues.

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La formule du tableau 6 contient plus de 40 % de tensioactifs.


Pour avoir un produit liquide, il est nécessaire d’utiliser le SAS, en Tableau 8 – Composition typique de formule à base
plus des hydrotropes. de dialkylsulfosuccinates en pourcentage massique
Les exemples de formulations des tableaux 7, 8, 9, 10, 11 illus-
trent des formules aux propriétés spécifiques. Composition
Ingrédients
(%)
Dialkylsulfosuccinate de sodium 8
Tableau 5 – Compositions typiques de formules inter-
médiaires en pourcentage massique Lauryléthersulfate de sodium (SLES) 4
Diéthanolamine (DEA) 2
A B
Ingrédients
(%) (%) Urée 1

Alkylbenzène sulfonate de sodium 20 25 Chlorure de magnésium 0,5


linéaire (LABS)
Conservateur, eau, parfum, colorant qsp 100
Lauryléthersulfate de sodium 10 8
(SLES)
Tableau 9 – Composition typique de formule à base
Éthanol 6 6
d’alkylpolyglycoside en pourcentage massique
Urée 2 3
Composition
Ingrédients
EDTA 0,05 - (%)

Eau, parfum, colorant qsp 100 qsp 100 Alkyl (coprah) sulfate de magnésium (PAS) 11,5
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Alkyl (coprah) sulfate d’ammonium (PAS) 1,4

Tableau 6 – Composition typique de formule a-Oléfine sulfonate de sodium (AOS) 7


« haut de gamme » en pourcentage massique Alkylpolyglycoside (APG) 3,7

Composition Monoéthanolamide (MEA) 4,5


Ingrédients
(%)
Alcool gras polyéthoxylé (AGE) en C18 (suif) 3,4
Alkylsulfonate de sodium (SAS) 33
Eau, parfum, colorant qsp 100
Lauryléthersulfate de sodium (SLES) 7

Tensioactifs non ioniques 2 Tableau 10 – Composition typique d’une formule liquide


Urée 3,5 limpide en pourcentage massique

Éthanol 2 Composition
Ingrédients
(%)
EDTA 0,3
Lauryléthersulfate de sodium (SLES) 10
Eau, parfum, colorant qsp 100
Cocoamidopropylbétaı̈ne (CAPB) 1,2
Alkylpolyglycoside (APG) 2,2
Tableau 7 – Composition typique de formule à base de jus
Alkylsulfonate de sodium (SAS) 10
de citron en pourcentage massique
Eau, parfum, colorant qsp 100
Composition
Ingrédients
(%)

Alkylbenzène sulfonate de sodium linéaire 29 Tableau 11 – Composition typique d’une formule diluable
(LABS) à 70 % d’actifs en pourcentage massique
Lauryléthersulfate de sodium (SLES) 14 Ingrédients %
Jus de citron 5 à 20
Alkylsulfonate de sodium (SAS) 55
Éthanol 5 à 6
Lauryléthersulfate de sodium (SLES) 10
Urée 5
Alcool gras polyéthoxylé (AGE) à 7 oxydes 5
Conservateur 0,03 d’éthylène

Eau, parfum, colorant qsp 100 Éthanol 17

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L’utilisation du jus de citron (tableau 7) permet d’ajuster le pH et Le lavage en machine de la vaisselle est constitué d’une succes-
d’augmenter les performances de nettoyage du produit [37]. sion d’étapes qui répondent à des besoins spécifiques.
L’utilisation de dialkylsulfosuccinates de sodium (tableau 8) per- & Le prélavage : il peut être effectué sans produit. La vaisselle est
met d’obtenir des performances supérieures à la combinaison clas- aspergée d’eau froide par l’intermédiaire des bras d’aspersion.
sique LABS/LES en eau douce comme en eau dure. Cette première étape permet d’éliminer des salissures de manière
La combinaison PAS/APG/AGE (tableau 9) permet d’obtenir un grossière et de commencer à ramollir les aliments restant attachés
produit qui facilite le drainage de l’eau. à la vaisselle.
Les formules diluables sont des formules superconcentrées à & Le lavage : selon la nature et le degré d’ensalissement, il s’effec-
diluer avec de l’eau pour obtenir un liquide vaisselle ayant environ tue à 40  C (verrerie), mais plus souvent à 55 ou 65  C. L’eau conte-
2 % d’actifs [38]. nant le produit lessiviel est projetée sur les articles, ce qui permet
l’élimination progressive de tous les types de salissures présentes
grâce aux différents ingrédients de la formule.
2. Produits pour laver & Les rinçages : un premier rinçage est effectué à l’eau claire, sans
produit. Pour le rinçage final, en eau chaude, le produit de rinçage
la vaisselle en machine (« aide de rinçage ») permet à l’eau de s’écouler uniformément et
de sécher sans laisser de traces ni de coulures.
& Le séchage : soit par simple évaporation, soit de manière forcée.
2.1 La machine à laver la vaisselle Tout au long du cycle, l’eau est filtrée en permanence sur des fil-
tres de différentes dimensions, ce qui permet au lavage de s’effec-
2.1.1 Différentes parties de la machine tuer dans les meilleures conditions en évitant les phénomènes de
Avant d’aborder les produits, il est essentiel de comprendre com- redéposition.
ment fonctionne un lave-vaisselle automatique, véritable « boı̂te
noire » pour beaucoup d’utilisateurs (figure 4). 2.1.3 Évolution des machines
Le premier lave-vaisselle, ou plutôt « lave-assiettes automa-
2.1.2 Déroulements des cycles de lavage tique », fut utilisé pour la première fois en 1885 dans un restaurant
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Le lavage de la vaisselle en machine repose sur 5 facteurs : parisien. La machine, actionnée à la main, était composée d’un ton-
– l’utilisation d’une eau adoucie ; neau de bois et d’une structure métallique alambiquée dans
– l’action physico-chimique du produit de lavage ; laquelle étaient fixées huit assiettes. Celles-ci passaient d’abord
dans un réservoir rempli d’eau chaude pour éliminer les graisses
– l’action mécanique de projection de la solution détergente sur
puis étaient vigoureusement nettoyées par deux brosses avant
les articles ;
d’être rincées à l’eau froide [39]. C’est en 1929 que le premier lave-
– l’action thermique du lave-vaisselle ;
vaisselle électroménager fut réellement développé en Europe.
– la durée des différentes phases de lavage.
Les lave-vaisselle évoluent (tout comme les produits) parfois en
Le premier point est certainement le plus important car la moin- facilitant la tâche des fabricants de détergents, parfois en la rendant
dre trace de calcaire sur un verre paraı̂tra catastrophique aux yeux
du consommateur. Contrairement aux lave-linge, les lave-vaisselle
automatiques sont pourvus de résines échangeuses d’ions permet- Bras d'aspersion
tant d’obtenir une très faible dureté de l’eau dans la machine. L’ab- de solution détergente
sence de sels minéraux permet aussi un meilleur enlèvement de
certaines salissures et assure un entretien parfait du lave-vaisselle
lui-même (thermoplongeur, cuve intérieure) en évitant les dépôts
calcaires. L’eau d’alimentation traverse le bac contenant les résines
avant d’alimenter la cuve où aura lieu le lavage. Peu à peu, ces rési-
nes se chargent en ions Ca2+ et Mg2+, libérant en échange leurs
ions Na+ qui ne sont pas gênants ; peu à peu, ces résines sont satu-
rées et il faut effectuer l’opération inverse (apport d’ions Na+ et
rejet à l’extérieur des ions Ca2+ et Mg2+) : c’est la régénération. Les Paniers pour recevoir
les articles à laver
ions Na+ sont apportés par du chlorure de sodium, le « sel régéné-
rant », produit supplémentaire indispensable au bon fonctionne-
ment du système de régénération.
Le second point concerne directement la composition du déter- Sonde
gent que nous détaillerons plus loin. de température
Le troisième point reflète bien le fait que l’action mécanique en
machine (projection de la solution détergente sur les articles sales Bouchon
par l’intermédiaire des bras d’aspersion) est bien inférieure aux du réservoir
gestes de la ménagère en lavage à la main (contact direct). de sel régénérant

Le quatrième point évoque la température (en général 40, 55 ou


65  C en fonction des cycles choisis). L’important n’est pas tant le
point le plus haut atteint, mais surtout la montée progressive qui
Réservoir
permet aux différents ingrédients d’entrer en action de manière
de sel régénérant
séquentielle.
Le cinquième point concerne le déroulement du cycle de lavage Distributeur Réservoir
du produit et distributeur
déterminé par le programmateur prélavage – lavage – rinçage –
de lavage du produit
séchage. Au dernier rinçage, on introduit un produit complémen-
de rinçage
taire qui permet au film d’eau sur les articles de s’écouler régulière-
ment et (de par sa formulation) de supprimer toute trace résiduelle
de calcaire. Figure 4 – Organes du lave-vaisselle

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plus ardue. Comme exemple d’évolution favorable, on peut citer doivent faire partie de la « liste positive », c’est-à-dire être autori-
l’apparition des « paliers enzymatiques » au cours des cycles de sées par le ministère de la Santé).
lavage (la température est maintenue à 40  C pendant plusieurs
Les tensioactifs amphotères et cationiques sont peu ou pas utili-
minutes, ce qui permet d’optimiser l’effet des enzymes). En revan-
sés dans les produits pour lave-vaisselle, en raison de leur prix
che, d’autres évolutions vont dans le mauvais sens : citons l’exem-
relativement élevé et de leur incompatibilité avec certains ingré-
ple des distributeurs de détergents dont le volume est de plus en
dients de la formule. En revanche, certains tensioactifs anioniques,
plus faible ou celui de la diminution des consommations en eau et
comme les alkyléthersulfates, sont utilisés en faible proportion
en électricité, ce qui est évidemment très favorable en termes d’en-
malgré leur pouvoir moussant [42]. Classiquement, on rencontrera
vironnement mais qui complique la tâche du formulateur car in
donc surtout des tensioactifs non ioniques [43] [44] [45] [46]
fine, la ménagère veut toujours un résultat impeccable : c’est donc
comme :
au détergent de compenser.
– des copolymères blocs à base d’oxydes d’éthylène (OE) et
En résumé, les machines vont évoluer de la façon suivante :
d’oxydes de propylène (OP) tels que les Pluronics‚ commercialisés
diminution du niveau sonore, diminution de la consommation
par BASF de formule chimique :
d’eau, diminution de la consommation d’énergie, diminution du
volume des distributeurs de produits et, enfin, diminution de l’effi-
cacité du lavage.
HO (CH2CH2O)a (CH2CHO)b (CH2CH2O)c H
Le lavage de la vaisselle se distingue fortement de celui du linge et
a ses propres spécificités. Tout d’abord, contrairement au linge, les CH3
articles à laver doivent rester stables tout au long du processus de
lavage, au risque de se casser. Ensuite, la vaisselle doit sortir sèche L’hydrophobie relative de ces tensioactifs polymériques peut être
du lave-vaisselle, prête à être rangée. Pour cela, le dernier rinçage, contrôlée en faisant varier le rapport OE/OP ;
contrairement à celui du lave-linge, est effectué à 60  C et est suivi – des alcools alkoxylés tels que les Plurafacs‚, également com-
d’un séchage. Enfin, l’eau utilisée doit être adoucie tout au long du mercialisés par BASF, qui sont des alcools primaires aliphatiques
cycle, notamment lors du rinçage qui se fait à chaud et au cours linéaires à base d’oxydes d’éthylène et d’oxydes de propylène de
duquel les sels de calcium pourraient précipiter sur la vaisselle. formule générale :
Trois types de produits sont donc utilisés dans les lave-vaisselle :
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– le produit détergent, utilisé à chaque lavage ;


– le produit de rinçage, ajouté pour améliorer le glissement de HO (CH2CH2O)a (CH2CHO)b (CH2CH2O)c R
l’eau sur la vaisselle grâce à son effet déperlant ; CH3
– le sel régénérant, utilisé quand l’eau n’est plus adoucie.
Leurs principales caractéristiques sont résumées dans le
2.2 Produits de lavage tableau 12.
La dureté de l’eau et la température diminuent la concentration
2.2.1 Principaux ingrédients des produits micellaire critique (CMC). En revanche, celle-ci augmente en pré-
de lavage sence de savon, produit par saponification des salissures grasses
La composition des produits de lavage [1] [2] [3] [40] pour lave- dans la solution alcaline. En quantité suffisante, le savon peut égale-
vaisselle est adaptée à la grande diversité des salissures et, surtout, ment augmenter la tension superficielle de manière significative. Par
à la nécessité de ne pas mousser ; leur formulation est donc com- ailleurs, le point de trouble du tensioactif non ionique, par exemple
plètement différente de celle des produits de lavage de la vaisselle pour le Plurafac‚, diminue en présence de tripolyphosphate de
à la main. sodium (TPP) et de métasilicate de sodium (SMS) mais augmente
lorsque l’on ajoute du savon à ce mélange (tableau 13).
Les principales fonctions d’usage d’un produit de lavage pour
lave-vaisselle sont :
– adoucir l’eau en fixant le calcaire résiduel ; Tableau 12 – Caractéristiques des tensioactifs non
– décoller, dégrader et maintenir en solution ou en suspension ioniques polymériques Pluronic‚ et Plurafac‚
les salissures ;
– éliminer, décolorer les salissures colorées ;
Caractéristiques Pluronic‚ Plurafac‚
– éliminer les odeurs désagréables et assainir la vaisselle ;
– laisser une vaisselle éclatante (notamment dans le cas des
Tension superficielle à 0,1 g/L en eau 40 à 42 30 à 32
verres) ;
distillée .................................. (mN/m)
– et ceci tout en respectant et protégeant les articles et les décors.
Les premiers produits étaient à base de soude et de phosphate. Concentration micellaire critique (g/L 0,01 0,01
Dans les années 1950, des agents de blanchiment chlorés ont été en eau distillée)
ajoutés mais les grands progrès dans le développement des formu-
les complètes sont venus avec l’introduction d’inhibiteurs de
mousse et de silicates fortement alcalins. Tableau 13 – Influence des principaux ingrédients
sur le point de trouble du Plurafac‚
2.2.1.1 Tensioactifs
Les tensioactifs jouent un rôle moins important dans les compo- Plurafac‚ Point de trouble ( C)
sitions détergentes que dans les formules destinées au nettoyage
du linge [41]. Les tensioactifs utilisés dans les produits pour lave- Pur 28
vaisselle doivent avoir :
– un faible pouvoir moussant ; + 1,28 g/L TPP
23,5
– un bon pouvoir mouillant ; + 1,47 g/L SMS
– une bonne résistance à l’oxydation ; + 1,28 g/L TPP
– une bonne biodégradabilité ; + 1,47 g/L SMS 38 à 40
– une très faible toxicité (en France, par exemple, toutes les + 0,3 à 0,7 g/L savon
matières premières utilisées dans le domaine de la vaisselle

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Les tensioactifs non ioniques rencontrés dans les détergents Dans la solution de lavage, la plupart des salissures particulaires
pour lave-vaisselle ont généralement un point de trouble bas. et des surfaces à nettoyer sont chargées négativement. Dans ce
Ainsi, lors de l’augmentation de la température de lavage, ils se cas, le calcium libre joue le rôle de « pont » pour la fixation des
« désolubilisent », ce qui supprime les risques de formation de salissures sur les surfaces à laver. Les salissures grasses contien-
mousse. A des températures supérieures au point de trouble, la nent une certaine quantité d’acides gras qui peuvent se combiner
moussabilité est quasi nulle. La formation de mousse en lave-vais- avec le calcium libre pour former des savons insolubles, principale-
selle (due à la présence de certaines salissures protéiniques, par ment à la surface de la salissure, ce qui empêche le « rolling-up »
exemple) a un effet négatif sur la performance car elle diminue la spontané de la graisse. Des essais ont montré que les ions Ca2+
pression d’arrosage des jets et peut, en cas extrême, augmenter le libres ont un effet négatif sur l’enlèvement de l’amidon, du thé, et
bruit de manière désagréable (phénomène de cavitation de la sur l’apparence des verres. Deux types de forces doivent être prises
pompe de recyclage). Les tensioactifs non ioniques ont également en considération : une force de cohésion entre les molécules d’ami-
une action sur les salissures grasses. Les acides gras (salissures) se don, chargées négativement en milieu alcalin, et une force d’adhé-
transforment en savons en présence des silicates et des tripoly- sion entre l’amidon et la surface des articles. On peut donc en
phosphates. Les tensioactifs non ioniques permettent d’aider les déduire que le calcium libre agit comme un pont qui relie les molé-
savons à se disperser dans le bain de lavage. Il faut noter que cer- cules d’amidon (formation d’un gel) et qui fixe les molécules sur la
tains triglycérides ne sont pas saponifiés même à pH très élevé. Ils surface à nettoyer. Le thé contient des colorants de types polyphé-
sont alors éliminés des substrats par les tensioactifs non ioniques nols. Le mécanisme de l’adsorption du thé sur les surfaces dures
selon les mécanismes de « rolling-up » et de « solubilisation » [41]. n’est pas connu mais on peut supposer que, en milieu alcalin, ce
type de salissure est également chargé négativement (le pKa des
2.2.1.2 Agents anticalcaires : complexants, échangeurs phénols est de l’ordre de 10), donc le calcium libre peut la fixer
d’ions, précipitants [41] sur la surface à nettoyer. Pendant le lavage, la présence de calcium
libre favorise également l’adsorption ou la fixation des protéines
Le calcaire contenu dans l’eau de distribution entrave l’action
(présentes dans le lait, par exemple) sur le verre. Ses propriétés
nettoyante des agents de surface dans les produits d’entretien.
sont donc modifiées par la présence des protéines, ce qui peut
Cela est particulièrement vrai pour les savons qui précipitent avec
expliquer l’effet néfaste du calcium sur l’apparence du verre. Le
le calcaire en formant des sels insolubles. Plus l’eau est dure, plus
rôle principal du TPP est donc évident dans le lavage de la vaisselle
l’efficacité du produit est compromise. Les agents anticalcaires,
en machine : il permet de diminuer la concentration en calcium
encore appelés builders, sont, après les agents de surface, les
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libre par complexation. Accessoirement, on peut ajouter que, en


ingrédients les plus importants des produits ménagers. Ils en
complexant divers cations, le TPP empêche leur précipitation avec
contiennent quasiment tous. Ils ont pour fonction principale d’autres anions (ex : CaCO3).
d’adoucir l’eau en retenant les minéraux responsables de la dureté
afin qu’ils ne gênent pas l’action nettoyante des agents de surface. En ce qui concerne le phénomène de redéposition des salissures,
Certains anticalcaires aident aussi à maintenir les particules de les cations, et principalement les cations di- ou trivalents
salissure en suspension. On distingue trois types d’agents (Ca2+, Al3+), réduisent les « doubles-couches » qui entraı̂nent une
anticalcaires : diminution dans la force de répulsion entre les particules (salissu-
res) elles-mêmes ou entre les particules et les surfaces à nettoyer.
– les séquestrants qui sont les plus efficaces. Ces composés ché- On peut en conclure que le TPP, en complexant les cations, aug-
latent les ions calcium et magnésium et forment des complexes mente l’effet antiredéposition. Il est également probable que les
hydrosolubles qui sont ensuite éliminés pendant le rinçage. Les anions P3O105– s’adsorbent sur les particules, ce qui augmente leur
principaux agents séquestrants sont les tripolyphosphates de charge : elles sont alors fortement chargées et se repoussent. On
sodium (TPP), l’éthylènediaminetétraacétate (EDTA), le nitrilotriacé- obtient ainsi une dispersion stable.
tate (NTA), les gluconates, les polycarboxylates et le citrate de
sodium ; La présence de TPP permet de diminuer la concentration micel-
laire critique des tensioactifs, ce qui a pour effet d’augmenter leur
– les échangeurs d’ions qui fonctionnent en échangeant les ions
pouvoir solubilisant. Ils diminuent également non seulement leur
sodium avec les ions calcium et magnésium tels que les zéolithes,
tension superficielle mais aussi la tension interfaciale entre les
qui sont des aluminosilicates de sodium, ou les silicates de sodium
salissures grasses et la solution de détergent, ce qui provoque un
lamellaires ;
« rolling-up » spontané des graisses. Tous ces effets contribuent
– les précipitants qui éliminent également les ions responsables
probablement également à l’enlèvement des salissures grasses
de la dureté en formant des composés de calcium insolubles. Pen-
par émulsification.
dant le nettoyage, ce précipité doit être éliminé avec les autres
salissures sur les surfaces nettoyées. Le carbonate de sodium et le Les critères de choix de la qualité du TPP sont [47] :
silicate de sodium amorphe sont des exemples de builders – la taille des particules : une forme granulée permet d’éviter les
précipitants. problèmes de poussière et diminue les risques de prise en masse ;
– la dimension des particules qui doit être la plus régulière pos-
& Le tripolyphosphate de sodium ou triphosphate pentasodique sible, ni trop grosse ni trop fine (critère de choix de la ménagère) ;
(TPP), Na5P3O10, est un excellent builder [42] [43] [44] [45] [46]. Le – la densité, choisie en fonction de la densité finale du produit ;
taux de tripolyphosphates dans les formules de détergents pour – la pureté : le TPP doit contenir le moins possible de pyrophos-
lave-vaisselle peut atteindre 46 %. En tant que complexant, il joue phates Na4P2O7 ;
un rôle de première importance dans le procédé de lavage de la – le taux d’hydratation : la surface des granulés doit contenir un
vaisselle car, en son absence, l’efficacité du lavage est significative- minimum de 6 % d’humidité pour éviter que le TPP ne s’hydrate au
ment réduite. Non seulement il forme des complexes solubles avec stockage ou dans les distributeurs des machines (risque de prise en
les ions Ca2+ et Mg2+ présents dans l’eau dure, mais il disperse et masse) ;
maintient en suspension les salissures, évitant ainsi leur redéposi- – la solubilité : pour obtenir des performances optimales, le TPP
tion. De plus, il présente une action synergique vis-à-vis des ten- et le silicate de sodium ne doivent pas se dissoudre en même
sioactifs anioniques en diminuant la tension interfaciale et en aug- temps.
mentant leur vitesse d’adsorption. Il solubilise les salissures
protéiniques, il apporte de l’alcalinité et possède un bon pouvoir Précisons que la vitesse de dissolution du TPP dépend principa-
tampon. lement de deux facteurs : la taille des particules et son taux d’hy-
Nota : l’alcalinité d’un sel est sa capacité à produire une concentration élevée d’ions dratation (la surface des granulés doit être totalement hydratée et
hydroxyles dans la solution (pH élevé). Son pouvoir tampon est sa capacité à maintenir il est préférable d’éviter les trop petites particules).
le pH dans une certaine gamme de pH malgré l’addition d’un acide ou d’une base. Les
sels d’acides faibles/bases fortes apportent à la fois de l’alcalinité et un bon pouvoir tam- L’excellente propriété complexante du tripolyphosphate est mal-
pon, c’est le cas du TPP. heureusement contrebalancée, d’une part, par son hydrolyse à

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– FORMULATION DES DÉTERGENTS

chaud qui le transforme rapidement en orthophosphate et, d’autre À titre d’exemple, la société PQ Europe commercialise sous la
part, par son impact négatif sur l’environnement puisque les phos- marque Britesil‚ des silicates amorphes pour les tablettes et les
phates sont des engrais pouvant favoriser la prolifération des poudres destinées au lavage de la vaisselle en machine. Ces sili-
algues et l’eutrophisation des lacs et des rivières. Aujourd’hui, les cates sont revendiqués être d’excellents stabilisateurs pour les
formules de détergents pour le lavage de la vaisselle en machine agents de blanchiment, notamment le percarbonate de sodium.
peuvent ou non contenir des tripolyphosphates. La société Clariant, quant à elle, a développé des silicates de
sodium lamellaires (SKS-6‚) de formule Na2Si2O5 obtenus à partir
& Après les TPP, les builders les plus utilisés sont les silicates, par- du disilicate de sodium amorphe dans des conditions particulières
fois même d’ailleurs en combinaison avec les phosphates. Les sili- de température.
cates ont une excellente capacité à lier les ions calcium et magné-
sium, associée à un bon pouvoir nettoyant en raison d’une réserve & Le carbonate de sodium peut jouer deux rôles dans le lave-
d’alcalinité élevée. Multifonctionnels, ils ont également un bon vaisselle :
pouvoir tampon ; ils permettent le maintien des salissures en sus- – un rôle tampon : en solution aqueuse, le carbonate de sodium
pension et sont stables à l’oxydation. De plus, ils inhibent la corro- permet la libération d’ions hydroxyles :
sion du verre, des céramiques et des surfaces métalliques et ont un
profil écologique favorable. Les silicates sont obtenus par réaction Na2 CO3 Ð CO23 - + 2Na +
du sable avec le carbonate de sodium à température élevée. Il
existe différents types de silicates de sodium solubles selon le rap- CO23 - + H2 O Ð HCO3- + HO -
port SiO2/Na2O :
Le carbonate est donc bien une source d’alcalinité si sa concen-
– les orthosilicates : Na4SiO4 ou 2Na2O, SiO2 avec un ratio SiO2/ tration est suffisante. Par exemple, un pH de 11,6 est obtenu
Na2O = 1 ; lorsque la solution contient 0,05 M Na2CO3 par litre (soit 5,3 g/L).
– les monosilicates ou métasilicates de formule générale Cependant, dans les formulations pour le lavage de la vaisselle en
(SinO3)Na2n : si n = 1 on obtient Na2SiO3 ou Na2O, SiO2 avec un machine, c’est le silicate qui est la principale source d’alcalinité ;
ratio SiO2/Na2O = 1 ; – un rôle d’adoucisseur de l’eau : l’addition de carbonate à une
– les disilicates qui remplacent peu à peu les métasilicates : solution de TPP diminue la concentration en calcium libre en situa-
Na2SiO5 ou Na2O, 2SiO2 avec un ratio SiO2/Na2O = 2. tion « underbuilt » (c’est-à-dire en présence d’eau dure et en faible
Tous les silicates de sodium ont un « pH alcalin » : le pH est d’au- dosage). La présence de carbonate n’a pas d’effet sur la concentra-
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tant plus élevé que le ratio SiO2/Na2O est bas. Le métasilicate est tion en calcium libre dans un milieu « built ». Ces agents (ou leurs
donc plus alcalin que le disilicate ; il est capable de délivrer pen- mélanges) permettent d’obtenir de très bonnes stabilités des pro-
duits finis, sans influer sur le taux de décomposition de l’hypochlo-
dant le lavage un pH proche de 12, favorable notamment à la
rite au cours du stockage.
décomposition des huiles, des graisses et des amidons par hydro-
lyse. Toutefois, l’utilisation de métasilicate de sodium rend les for- & Le citrate de sodium est une alternative intéressante au tripoly-
mulations « corrosives », pouvant causer des brûlures graves en phosphate en tant qu’agent complexant « vert », mais il présente
cas de contact avec la peau ou les muqueuses. Les disilicates leur une efficacité moindre.
sont donc préférés. Dans les formules de détergents pour lave-vais-
& Les polycarboxylates sont des substances d’origine pétrochi-
selle, le rapport SiO2/Na2O est typiquement égal à 1 : 2-3.
mique, peu toxiques pour la vie aquatique, mais qui ne sont pas
Le silicate apporte des ions hydroxyles et silicates à la solution ou peu dégradables. Les polycarboxylates de faible masse molé-
de lavage et joue un rôle important dans le processus de lavage. culaire sont à la fois de bons agents séquestrants et dispersants.
Les acides gras contenus dans les salissures à base de graisse Les copolymères acide acrylique/anhydride maléique sont généra-
sont neutralisés et ainsi transformés en savon soluble. Une aug- lement plus efficaces que les homopolymères acryliques en rai-
mentation des ions OH– a un rôle positif sur l’élimination des salis- son de la plus forte teneur en groupements carboxylates par
sures (effets électrostatiques : à pH élevé, la plupart des salissures unité de monomère. Des polycarboxylates hydrophobiquement
et substrats sont chargés négativement). Comme nous l’avons vu modifiés (Sokalan‚ de BASF par exemple) combinés à certains
précédemment, il y a donc répulsion entre les salissures entre agents complexants montrent une efficacité en termes de déter-
elles et entre les salissures et le substrat. Par contre, un pH élevé gence équivalente aux formules à base de phosphates [48]. Dans
provoque la décoloration de l’aluminium par exemple et l’attaque ce cas, les chaı̂nes hydrophobes des polycarboxylates interagis-
de certains décors. sent avec les constituants hydrophobes des salissures comme
Les ions silicates présents dans la solution peuvent s’adsorber à les huiles et les graisses, permettant leur élimination et leur dis-
la surface des substrats pour former une fine couche siliceuse qui persion dans l’eau. La meilleure compréhension du mode d’action
protège certaines surfaces de la corrosion (acier inoxydable de cer- à l’échelle moléculaire, notamment en ce qui concerne les inter-
tains articles ou de l’intérieur du lave-vaisselle) ou inhibe la décora- actions entre les polymères hydrosolubles et les tensioactifs non
tion sur émail de certains types d’assiettes (porcelaine). ioniques et anioniques, contribue fortement au développement
On distingue le silicate de sodium amorphe qui réagit avec les actuel de nouveaux polycarboxylates synthétiques aux propriétés
ions calcium et magnésium par précipitation, comme le carbonate additionnelles.
de sodium, et le silicate de sodium lamellaire qui adoucit l’eau en & L’éthylènediaminetétraacétique (EDTA) sous forme de sel de
échangeant les ions Na+ par les ions Ca2+ et Mg2+ conduisant à des sodium n’est presque pas biodégradable. A cause de sa faible
particules qui se dispersent spontanément dans l’eau. Les zéolithes capacité d’adsorption et de sa bonne solubilité dans l’eau, la
(A), qui sont des aluminosilicates de sodium constitués de groupe- concentration de cette substance peut rapidement augmenter
ments SiO2 et Al2O3 associés dans une structure cage tridimension- dans le milieu aquatique. L’EDTA, en lui-même, n’est pas très
nelle, agissent également par ce même mécanisme d’échange toxique pour la vie aquatique. Son inconvénient majeur est qu’il
d’ions. Peu coûteuses et efficaces, elles sont une alternative inté- ne séquestre pas seulement le calcaire mais aussi de nombreuses
ressante aux tripolyphosphates, et on les rencontre dans les com- autres substances comme les métaux lourds et les micronutri-
positions détergentes pour le linge commercialisées notamment ments. C’est ainsi que les métaux lourds complexés par l’EDTA
dans les pays où les tripolyphosphates sont interdits. Cependant, peuvent entrer dans la chaı̂ne alimentaire écologique. Le nitrilotria-
n’étant pas solubles dans l’eau, elles se déposent sur la vaisselle cétate (NTA), bien que formant des complexes relativement stables,
et ont un effet abrasif inacceptable limitant leur utilisation dans les se dégrade plus facilement que l’EDTA. Il est cependant classé
produits pour lave-vaisselle. Leur déposition peut néanmoins être comme potentiellement cancérigène. Enfin, le sel trisodique de
empêchée ou limitée en introduisant dans la formule des agents l’acide méthylglycine diacétique (MGDA), connu également sous
dispersants à base de polycarboxylates. la marque Trilon‚ M (BASF), est « écologiquement plus acceptable »

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FORMULATION DES DÉTERGENTS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

tout en assurant des performances équivalentes aux compositions Comme il n’est efficace qu’à partir de 60  C, on le combine géné-
à base de phosphate, notamment lorsqu’il est combiné aux poly- ralement à des activateurs synthétiques tels que le N, N, N’, N’-
carboxylates modifiés : tétraacétyléthylènediamine (TAED), largement utilisé par un grand
nombre de sociétés en Europe, Asie et Amérique latine, et le sel de
sodium de l’acide nonanoyloxybenzène sulfonique (NOBS), utilisé
COOH en Amérique du Nord par la société Procter & Gamble ainsi qu’au
COOH COOH
Japon. Ces activateurs réagissent avec les ions perhydroxyles
N COOH
HOOC N HOOC N HOOC N HOO– formés pour conduire à des oxydants plus puissants que
H2O2, respectivement les acides peracétique et pernonanoı̈que
COOH COOH HOOC (figure 5).
NTA MGDA EDTA Lors de la réaction de perhydrolyse, le TAED réagit avec l’anion
perhydroxyle HOO–, résultant de la dissociation en condition alca-
L’association de sels alcalins et d’agents anticalcaires perfor- line de l’eau oxygénée générée par le persel, et deux molécules
mants tels que le tripolyphosphate de sodium assure des condi- d’acide peracétique sont formées simultanément avec le diacétyl-
tions optimales au processus de lavage en garantissant à la fois éthylènediamine (DAED), composé aisément biodégradable et non
un milieu alcalin modéré (pH ª 10), favorable à l’action des agents toxique. Cette réaction se fait en quelques minutes à pH 10-11 qua-
de blanchiment et aux réactions d’hydrolyse, et un effet antiredépo- siment de manière indépendante de la température. Le mécanisme
sition des salissures. Cependant, pour les raisons environnementa- par lequel l’acide peracétique réagit ensuite avec les chromophores
les évoquées précédemment, il est important aujourd’hui de trou- de la salissure n’est pas encore complètement élucidé. En revan-
ver des alternatives à l’utilisation des TPP. Il existe des formules che, de part son activité biocide, il détruit les micro-organismes
sans phosphate qui utilisent simultanément le citrate, le carbonate adhérant sur les salissures alimentaires. La réaction de blanchi-
et le silicate de sodium, mais il est alors nécessaire de leur ajouter ment est du premier ordre par rapport à l’agent oxydant et dépend
un polymère, de type polyacrylate ou polyméthacrylate, pour fortement de la température. Elle est par ailleurs optimale à pH 9-
empêcher la redéposition des particules de salissures. 10. Les agents de blanchiment à base de perborate ou de percarbo-
nate permettent l’utilisation d’enzymes, ce qui est impossible avec
2.2.1.3 Agents de blanchiment : oxydants forts, oxydants les agents chlorés.
à base d’eau oxygénée et additifs
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Ces systèmes de blanchiment peuvent être utilisés conjointe-


Les agents de blanchiment [41] [49] éliminent les salissures ment avec un catalyseur. De nombreux brevets décrivent l’utilisa-
accrochées à la vaisselle par un processus chimique. En effet, les tion de catalyseurs mais leur utilisation reste encore limitée. Les
taches colorées (café, thé, herbe, fruits, légumes...) sont oxydées catalyseurs, utilisés en très faible quantité, permettent d’augmenter
en une forme incolore. Dans les formules de détergents pour lave- de manière significative les performances du système de blanchi-
vaisselle, deux types d’agents de blanchiment sont rencontrés : ment, contrairement aux activateurs typiquement présents dans
l’eau de javel ou hypochlorite de sodium, NaClO, et les composés des rapports de 1/6 à 1/3 par rapport à l’agent de blanchiment. Les
peroxygénés. catalyseurs sont principalement des complexes d’ions métalliques,
& L’hypochlorite de sodium, NaClO, est un agent oxydant puissant
très efficace pour l’élimination des résidus organiques. Non disso- O O O
cié, HClO, ou acide hypochloreux, est en revanche un agent biocide
H3C C C CH3 + H3C C
efficace sur les bactéries, les virus, les moisissures et autres micro-
N CH2 CH2 N OOH
organismes. Pourtant, ce n’est pas un produit particulièrement
recommandé car, une fois libéré dans l’environnement, l’hypochlo- H H
rite peut réagir avec d’autres substances organiques donnant ainsi
naissance à des métabolites très toxiques. De plus, dans la formu- DAED Acide peracétique
lation, il peut oxyder rapidement les enzymes, les tensioactifs, le
Perhydrolyse (pH > 8)
citrate de sodium… [42]. D’autres agents de blanchiment organi-
ques libérant du chlore actif, comme les sels de sodium ou de
potassium de l’acide dichloroisocyanurique (NaDCC ou KDCC), ont
été introduits dans les compositions de détergents pour lave- O O
vaisselle [50] : H3C C C CH3
N CH2 CH2 N + HOOH HOO- + H +
H3C C C CH3
− −
O N O O N O O O
H2O
N N M+ N N M+ + 2HClO
Cl Cl H H TAED dissous Eau oxygénée
O O

M = Na : NaDCC Dissolution
M = K : KDCC
O O
En solution dans l’eau, les dichloroisocyanurates s’hydrolysent 2-
rapidement et libèrent du chlore actif sous forme de HClO et de H3C C C CH3 HO O O OH
ClO–, dont le rapport varie selon les conditions de pH. N CH2 CH2 N + B B
2 Na+
H3C C C CH3 HO O O OH
& Aujourd’hui, les agents de blanchiment peroxygénés tels que
les perborate et percarbonate de sodium capables de libérer de O O
l’eau oxygénée (H2O2) in situ sont préférés. Le percarbonate de
sodium (Na2CO3) agit aux basses températures ; il est en effet TAED solide Perborate solide
actif dès 20  C. Il est fabriqué à partir de soude et d’eau oxygénée.
Le perborate (monohydraté NaBO2, H2O ou tétrahydraté NaBO2, Figure 5 – Mécanisme de blanchiment du système perborate
4H2O) est surtout utilisé dans les formules de lessives en poudre. de sodium/TAED

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– FORMULATION DES DÉTERGENTS

classiquement le manganèse, le fer et le cobalt, et de ligands plus pour formuler des produits concentrés ou des tablettes. De plus,
ou moins complexes. Ils « activent » la salissure par un mécanisme elles sont complètement biodégradables. Les développements en
d’oxydo-réduction et la rendent ainsi plus facile à éliminer à tempé- cours concernent l’optimisation des enzymes actuelles (meilleur
rature ambiante par le système de blanchiment qui permettra par rendement en cycles courts, action à plus basse température) et
ailleurs la régénération du catalyseur. A titre d’exemples, citons le l’introduction de nouvelles souches permettant d’agir sur des salis-
complexe à base de cobalt(III), pentammineacetatocobalt(2+) dini- sures difficiles comme les oxydases pour les salissures oxydables.
tritate de formule [Co(NH3)5OAc]2+(NO3–)2 breveté par la société
Procter & Gamble [51] [52] [53], et le complexe dinucléaire à base 2.2.1.5 Colorants, pigments et parfums
de manganèse, MeTACN, breveté par la société Unilever [54] [55] [56]
de formule : Des colorants et des pigments sont présents dans la plupart des
produits. Ils distinguent les produits entre eux et les rendent visuel-
lement attractifs. Aujourd’hui, notamment dans les tablettes, ils
permettent de visualiser certains actifs (grains colorés) ou de diffé-
2+ rencier les différentes couches. La concentration en colorants est en
N N général assez faible, de l’ordre de 0,005 à 0,01 %.
O Les parfums ont pour rôle d’apporter une odeur fraı̂che et natu-
N Mn O Mn N (PF6- )2, H2O relle. Ils masquent les odeurs désagréables des aliments pendant le
O lavage et lors de l’ouverture du lave-vaisselle. L’utilisation des par-
N N fums dans ce type de produit diffère fortement de celle dans les
détergents pour le linge, en ce sens qu’ils ne doivent surtout pas
imprégner la vaisselle. Ces substances ne contribuent pas à l’action
des produits de nettoyage, elles n’ont qu’un rôle hédonique. Toute-
Hexafluorophosphate de 1,4,7-triméthyl- fois, elles forment un groupe souvent sous-estimé du point de vue
1,4,7-triazacyclononane (MeTACN) des risques pour la santé et l’environnement. Les parfums synthé-
tiques entraı̂nent souvent une bioaccumulation dans l’environne-
Précisons également que certaines formules peuvent contenir ment ou chez l’utilisateur ainsi que des réactions allergiques.
des phosphonates, utilisés comme stabilisateurs de blanchiment.
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Ils contribuent à maintenir le système de blanchiment actif tout au


long du lavage afin qu’il ne soit pas désactivé par la présence éven- 2.2.2 Formes de produits
tuelle de traces de métaux. Les phosphonates fixent en effet les
ions métalliques présents dans l’eau (Cu, Ni, Mn…) et contribuent En France, les produits pour lave-vaisselle sont commercialisés
principalement sous forme de poudre et de tablettes dont la part
aussi à adoucir l’eau en fixant efficacement les ions calcium.
de marché ne cesse d’augmenter. Dans une moindre importance,
on trouve également des produits liquides et des gels. Les produits
2.2.1.4 Enzymes : protéases, lipases, amylases [29] prédosés représentent environ 80 % du marché.
Les enzymes [57] [58] sont des molécules de protéines com-
plexes produites par les bactéries. Elles agissent comme des bioca- 2.2.2.1 Poudres conventionnelles. Exemples de formules
talyseurs dont le rôle est d’accélérer la décomposition des grosses
molécules organiques d’origine naturelle, présentes dans les salis- Apparues dans les années 1960, les formules de poudres conven-
sures mais aussi accumulées dans les canalisations, en petites tionnelles ont peu évolué pendant plus de trois décennies. Leur
molécules qui pourront ensuite être éliminées plus facilement par efficacité repose sur un mélange de tripolyphosphates, de métasili-
les agents détergents. Chaque enzyme n’agit que sur une certaine cate de sodium et d’agent chloré, ainsi que d’une faible quantité de
famille de substrat. C’est pourquoi les produits de nettoyage micro- tensioactifs. Aujourd’hui, pour des raisons de sécurité vis-à-vis du
biologiques contiennent généralement un « cocktail » d’enzymes. consommateur, ces formulations (classées corrosives par la pré-
C’est au milieu des années 1960 que Novo Industry démarra la pro- sence de métasilicate fortement alcalin) sont peu à peu remplacées
duction de protéases par fermentation microbienne. Ces enzymes, par des compositions moins alcalines (utilisant du disilicate de
stables à hautes températures et en milieu alcalin, furent introdui- sodium) classées « irritantes » (tableau 14 et 15).
tes dans les formulations de détergents pour lave-vaisselle. Le sulfate de sodium, présent dans les produits en poudre, favo-
Dans les produits pour lave-vaisselle, on trouve principalement : rise l’écoulement de la poudre ainsi que sa dispersion dans l’eau. Il
permet également d’augmenter le volume et le poids de la formule.
– les protéases qui décomposent les protéines présentent dans le
lait, le sang, l’œuf… en hydrolysant les liaisons peptidiques ;
– les amylases qui décomposent les salissures à base d’amidon Tableau 14 – Exemple de formules de poudres conven-
(féculents) et les hydrates de carbone. Elles attaquent les liaisons tionnelles exprimées en pourcentage massique
éthers internes entre les unités de glucose conduisant à des chaı̂-
nes plus courtes et plus hydrosolubles appelées dextrines ;
Europe États-Unis
– les lipases qui décomposent les graisses et les huiles par
Composition (classé corrosif) (classé irritant)
hydrolyse des liaisons esters. (%) (%)
Les enzymes sont généralement encapsulées sous forme de bil-
les ou de vermicelles afin d’éviter qu’elles n’interagissent avec TPP 15 à 35 25 à 35
d’autres ingrédients de la formule, notamment le couple percarbo-
nate/TAED, pendant le stockage. Elles sont ensuite libérées et acti- Disilicate de sodium - 7 à 9
ves une fois dans l’eau de lavage. Des évaluations réalisées en
machine en conditions très sévères (dosage élevé, peu d’eau, faible Métasilicate de sodium 20 à 60 -
température, haut niveau d’enzymes) ont montré que l’activité
enzymatique résiduelle sur la vaisselle était tout à fait négligeable Carbonate de sodium 0 à 30 25 à 35
par rapport aux calculs théoriques de toxicité (8 x 106 moins
élevée). Agent chloré 0,5 à 2 1 à 2
Les enzymes sont effectivement des matières premières d’avenir Tensioactif 0 à 3 2 à 4
car elles sont utilisables à très faibles doses, ce qui est très pratique

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FORMULATION DES DÉTERGENTS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Tableau 15 – Composition de Sun poudre (Unilever) Tableau 16 – Exemple de formules de poudres non
par ordre décroissant du pourcentage massique irritantes avec phosphates
des ingrédients [59]
Composition
Ingrédients
Ingrédients Rôles (% massique)

Carbonate de sodium Agent alcalin TPP 30 à 60

Sulfate de sodium Agent de volume Disilicate de sodium 15 à 35

Triphosphate pentasodique Agent anticalcaire Tensioactifs non ioniques 0,5 à 1,5

Percarbonate de sodium Agent de blanchiment Polyacrylate de sodium 0 à 5

Eau Solvant Perborate de sodium 6 à 15

Silicate de sodium Agent alcalin Carbonate de sodium 0 à 5

Tétraacétyléthylènediamine Activateur TAED 0,5 à 4


de blanchiment
Protéases +
PPG-2 C12-15 Pareth-6 Tensioactif
Amylases +
Étidronate sodique Agent séquestrant
Lipases +/-
Sulfate de zinc Inhibiteur de corrosion
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Parfum +
Parfum Parfum

Benzotriazole Inhibiteur de corrosion Tableau 17 – Exemple de formules de poudres non


Copolymère d’acides acrylique/ Agent anticalcaire irritantes sans phosphates
maléique de sodium
Composition
Ingrédients
Bentonite de sodium (argile) Agent agglomérant (% massique)

Protéase Enzyme Citrate de sodium 25 à 50

Amylase Enzyme Tensioactifs non ioniques 1 à 3,5

Lipase Enzyme Polymère 0,5 à 6

CI 47005 (jaune de quinoléine) Colorant Phosphonate de sodium 0 à 1

CI 42051 (bleu patenté V) Colorant Disilicate de sodium 15 à 25

Carbonate de sodium 0 à 15
Aujourd’hui, avec les poudres concentrées et les pastilles, le sulfate
de sodium n’est plus utilisé. L’étidronate (Didronal™), qui joue le Bicarbonate de sodium 0 à 35
rôle d’agent complexant des ions calcium et magnésium, est un
des premiers diphosphonates mis sur le marché de formule : Perborate de sodium 6 à 20

TAED 2 à 7
O OH O OH
P H 3C P Amylases +
O OH C OH
OH OH Lipases +/-
P HO P
O OH O OH Protéases +

Pyrophosphate Étidronate
Sulfate de sodium 0 à 25

2.2.2.2 Poudres non irritantes. Exemples de formules concentrés sont des phosphates ou des mélanges citrates/polymè-
res (selon les pays), du disilicate, un peu de tensioactifs et surtout
Les premières poudres non irritantes sont apparues au début des des agents de blanchiment à base de TAED et de perborate ou per-
années 1990 (Sun Progress d’Unilever). Elles sont à la fois plus carbonate, comme dans le domaine du lavage du linge (tableaux 16
sûres (moins irritantes) et plus écologiques (le dosage est divisé et 17). L’absence d’agents chlorés permet en plus d’ajouter des
par 2). Les ingrédients de base utilisés pour formuler ces enzymes.

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Tableau 18 – Exemple de formules de liquides conven- Tableau 19 – Exemple de formules de produits de rinçage
tionnels exprimées en pourcentage massique
Composition
Ingrédients
(% massique)
Ingrédients Formule A [61] Formule B [62]
Tensioactifs non ioniques (ex : Plurafac‚, 10 à 25
TPP anhydre 13
Pluronic‚, PPG-2 C12-15 Pareth-6)
TPP.6H2O 28
Hydrotropes (ex : toluène sulfonate ou 0 à 8
xylène sulfonate de sodium)
Silicate de sodium 23 5
Acide citrique 8 à 15
Métasilicate de sodium 15
Isopropanol ou éthanol 5 à 10
Zéolithe A 5
Eau qsp 100
Carbonate de sodium 5

Soude (50 %) 1 Aussi, de façon générale, la formulation d’un produit liquide est
moins complète que celle d’une poudre ou d’une tablette.
Hypochlorite de sodium 1 1
A notre connaissance, il n’existe qu’un seul type de produit de
type liquide concentré dans le commerce dont la particularité
Tensioactif anionique (ex : 0,8
consiste en la présence simultanée d’agent chloré et d’enzymes
sodium C14-17 alkyl-sec-
(SUN, Unilever). Pour réussir ce défi technologique, l’idée a été
sulfonate)
d’introduire l’agent chloré sous forme de microcapsules de cire
ayant un point de fusion aux alentours de 46  C. Cette technique
Antimousse 0,16
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permet de protéger les enzymes dans le produit au cours du stoc-


kage tout en leur permettant d’agir efficacement dans la machine.
Argile (Attagel 50) 3,3

Argile (Laponite RD, 0,8 2.3 Produits de rinçage


Hectorite)
Ces produits [39], appelés « aides de rinçage », pourraient égale-
Colorant, eau... qsp 100 qsp 100 ment être appelés « aides de séchage ». Leur rôle est, au cours du
dernier rinçage et du séchage, d’aider l’eau à s’écouler uniformé-
ment sur les articles, pour obtenir un séchage parfait et sans traces.
2.2.2.3 Liquides. Exemples de formulation
L’aide au rinçage est formulé de manière simple. Il comprend géné-
Pour obtenir un liquide thixotrope, les différentes matières pre- ralement des tensioactifs non ioniques de bas point de trouble, un
mières sont mélangées à de l’argile qui forme un colloı̈de. L’ argile acide faible comme l’acide citrique (de qualité alimentaire) et un
est du type smectite (bentonite), hectorite [60] [61]. Unilever a bre- hydrotrope (éthanol, isopropanol…) qui permet d’obtenir une for-
veté d’autres agents épaississants : des argiles synthétiques (type mule stable. La formule peut également contenir de l’acétate de
silicates multicouches comme les bentonites) utilisées entre 7 et zinc, utilisé comme inhibiteur de corrosion (tableau 19).
40 %, des oxydes inorganiques très purs (oxyde de zinc, oxyde de Les tensioactifs permettent d’abaisser la tension superficielle
titane et de magnésium.). Ces agents (ou leurs mélanges) permet- pour former un film uniforme. Grâce à leur pouvoir mouillant, ils
tent d’obtenir de très bonnes stabilités des produits finis, sans procurent un effet déperlant qui assure une bonne performance
influer sur le taux de décomposition de l’hypochlorite au cours du de séchage. Leur bas point de trouble les rend insolubles dès les
stockage. températures tièdes, entraı̂nant ainsi leur précipitation sur la vais-
Les liquides dits conventionnels sont apparus en 1986 aux USA selle. L’acide permet de diminuer le pH de l’eau de rinçage. Il offre
(Bright Side de Colgate) et en 1987 en Europe (tableau 18). Ils ainsi un milieu plus favorable à la formation de bicarbonate de cal-
représentent aujourd’hui 30 % du marché aux USA et 15 % en cium, soluble, plutôt qu’à celle de carbonate de calcium, insoluble.
Europe. La technologie de base est la même que celle des poudres Il permet ainsi d’éliminer les traces éventuelles de calcaire résiduel.
conventionnelles (avec toutefois un pH et une réserve d’alcalinité Enfin, l’hydrotrope améliore la solubilisation du tensioactif non
réduits). La forme liquide nécessite cependant la présence d’un ionique évitant, ainsi, sa précipitation dans le container de la
agent structurant (argile, par exemple, ou polymères) [60] [61] [62]. machine lors de la montée en température des cycles de lavage.
De plus, ils doivent avoir un comportement rhéologique thixo-
trope pour être faciles à doser, mais suffisamment visqueux pour 2.4 Sel régénérant
ne pas fuir dans les distributeurs des machines.
Les avantages des liquides sur les poudres sont : Comme nous l’avons vu précédemment, le lave-vaisselle est
équipé d’un adoucisseur d’eau agissant aussi bien sur l’eau de
– une mise en solution très rapide ; lavage que sur l’eau des différents rinçages successifs. Cet adoucis-
– une insensibilité à l’humidité, contrairement aux poudres, seur est composé de résines échangeuses d’ions qu’il faut régéné-
notamment pendant le stockage ; rer régulièrement avec du sel.
– une simplicité d’utilisation ;
– une absence de risque de prise en masse dans le distributeur Le sel régénérant est un chlorure de sodium, d’origine fossile (sel
de la machine (contrairement aux poudres lorsque la boı̂te n’est gemme), extrêmement pur (> 99,9 %) et de granulométrie contrô-
pas suffisamment étanche). lée. Toute trace de métaux ou d’agents anti-agglomérants (que
l’on trouve couramment dans le sel de cuisine, par exemple) pour-
L’inconvénient d’un produit liquide réside dans la difficulté de rait endommager les résines des lave-vaisselle. Le sel régénérant a
compatibiliser les enzymes et les agents de blanchiment puisque pour principal objectif de protéger le lave-vaisselle et la vaisselle
ces deux ingrédients, réunis en milieu aqueux, ne sont pas stables. des dépôts de calcaire. La principale caractéristique d’un produit

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FORMULATION DES DÉTERGENTS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

La composition des tablettes détergentes pour lave-vaisselle ne


Tableau 20 – Formule typique d’une pastille détergente cesse d’évoluer. En effet, non seulement les formulateurs essaient
classique pour lave-vaisselle [63] [64] d’améliorer les performances détergentes de leurs produits, mais
ils doivent en plus tenir compte des contraintes environnementales
Composition et toxicologiques de plus en plus restrictives. Cela a notamment
Ingrédients Rôles progressivement entraı̂né une utilisation de plus en plus limitée
(% massique)
des produits phosphatés, des produits chlorés et des métasilicates
(trop alcalins) au profit des citrates, des disilicates et des produits
Tripolyphosphate de sodium Agent anticalcaire 30 à 35
oxygénés.
(Na5P3O10)
Le perborate de sodium peut être remplacé par le percarbonate
Silicate de sodium (Na2O, Agent anticalcaire 20 de sodium et un catalyseur à base de manganèse tel que le
2SiO2) MeTACN peut être ajouté au système de blanchiment ; c’est le cas
de la formule de Sun Tablet (Unilever).
Carbonate de sodium Agent alcalin 15
(Na2CO3) 2.5.2 Pastilles multicouches. Exemples
de formules
Perborate de sodium Agent 5 à 7
(NaBO2, 4H2O) de blanchiment Ce type de produits [65] [66] intègre non seulement la fonction
de lavage mais aussi les fonctions de sel et de liquide de rinçage
Tétraacétyléthylènediamine Agent 1 à 4 en un seul produit. Le principe est basé sur le phénomène appelé
(TAED) de blanchiment « carry-over » ou « transfert de certains ingrédients du bain de
lavage au dernier rinçage ».
Protéase Agent bioactif 2 La fonction « sel » est assurée par deux types d’action
(enzyme) anticalcaire :
– un taux de phosphate suffisant pour assurer une complexation
Amylase Agent bioactif 2 des ions calcium à un niveau acceptable ;
(enzyme) – des inhibiteurs cristallins capables d’empêcher la croissance
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des cristaux de carbonate et de phosphate de calcium. Ces compo-


Polycarboxylate de sodium Agent dispersant 0 à 4 sés sont des phosphonates ou des polymères spécifiques.
Citrate de sodium Agent anticalcaire 13 La fonction « rinçage » est, quant à elle, assurée par deux types
d’ingrédients « anti-traces » (spotting) :
Tensioactifs non ioniques Agent mouillant 3 – un tensioactif non ionique dont les caractéristiques sont :
 un pouvoir mouillant efficace (angle de contact inférieur à
Huile de paraffine Additif 0 à 1
15 ),
Parfum Additif 0 à 1  un point de trouble bas pour assurer une meilleure déposition
sur la vaisselle lorsque la température augmente,
 un pouvoir non moussant,
de ce type réside dans sa granulométrie, spécialement adaptée
pour éviter les prises en masse (absence de fines particules) et per-  un pouvoir détergent efficace sur les salissures grasses (ex :
traces de rouges à lèvres) ;
mettant une dissolution progressive du sel pour optimiser le rende-
ment des résines. – un polymère légèrement hydrophobe formant un film protec-
teur sur la vaisselle et évitant la redéposition des salissures
hydrophiles.
2.5 Formes de présentation plus récentes Ces pastilles (figure 6b) contiennent en principe des taux plus
des produits de lavage élevés de tensioactifs non ioniques et de TPP qu’une tablette clas-
sique. Pour assurer un taux suffisant de tensioactif au dernier rin-
çage, dont la température est plus élevée, une partie du même ten-
2.5.1 Pastilles classiques. Exemples de formules sioactif peut être encapsulée avec de la cire dont le point de fusion
est voisin de 40  C. Ainsi, le tensioactif est libéré pour remplacer le
En 1989 sont apparus, en France et en Allemagne, des détergents
produit de rinçage
pour lave-vaisselle sous forme de tablettes [63] [65] [70] (figure 6a).
D’une utilisation très pratique, elles facilitent la manipulation du Les tablettes multicouches (figure 6c) permettent de libérer de
produit et ne nécessitent plus un dosage préalable du produit à manière séquentielle les différents ingrédients de la formule, selon
introduire avant chaque lavage. En France, par exemple, les tablet- leur vitesse de dissolution. Ainsi, les enzymes sont libérées avant
tes représentent aujourd’hui la plus grande part du marché. Les for- les agents oxydants. Pour assurer davantage la sécurité des
mules des tablettes sont comparables à celles des poudres de consommateurs, chaque tablette peut être mise sous film hydroso-
lavage, à l’exception de quelques constituants additionnels tels luble afin d’éviter le contact direct du produit avec la peau
que des aides à la compaction ou des colorants (tableau 20). Elles (tableau 21).
sont obtenues par compaction, grâce à une presse, de 20 ou 25 g Sun 3 en 1 représentait, en 2004, 47 % du marché des produits
(selon le fabricant) de la formule détergente en poudre. Au préa- pour lave-vaisselle. Aujourd’hui, on trouve des tablettes multicou-
lable, la poudre est préparée de façon que sa granulométrie soit ches « tout en un » intégrant les fonctions de lavage, de sel, de rin-
bien définie (taille des particules ª 650 mm) puis tamisée de çage et d’anticorrosion du verre, recouvertes d’un film protecteur
manière à éliminer les particules de moins de 180 mm et celles de hydrosoluble et 100 % biodégradable. Le film peut être à base d’al-
plus de 1 700 mm. La densité de la poudre est également contrôlée. cool polyvinylique [67].
Pour chaque lavage, on utilise une pastille qui est introduite dans le La société Reckitt Benckiser a récemment commercialisé un pro-
distributeur de produit de lavage. Comme pour les poudres, l’utili- duit (Calgonit Quantum) basé sur une nouvelle technologie [68] et
sation de ces pastilles nécessite un produit de rinçage et un sel approuvé par les plus grands fabricants de lave-vaisselle. Il s’agit
régénérant. du premier produit pour lave-vaisselle disposant de trois

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Tableau 21 – Formules typiques de pastilles détergentes


3 en 1 pour lave-vaisselle
exprimées en pourcentage massique

Bas de Moyenne Haut de


Ingrédients
gamme gamme gamme

Tensioactifs
a
1 à 1,5 2 à 2,5 4 à 4,5
b non ioniques

TPP 55 à 60 49 à 52 52 à 53

Percarbonate
8 à 10 10 à 12 10 à 12
de sodium

TAED 0,8 à 1,2 1,2 à 1,5 1,5 à 2

Carbonate
20 à 22 15 à 17 12 à 15
de sodium
c d
Disilicate de sodium 2 à 3 3 à 5 5 à 7

Polyacrylate - 1 à 1,5 1,5 à 2

Protéase 1 à 1,2 1,2 à 1,4 1,4 à 1,6


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Amylase 0,3 à 0,5 0,5 à 1,0 1 à 1,3

Lipase - - 1 à 1,3

e
colorées. Les capsules sont utilisées comme les pastilles classi-
ques, c’est-à-dire avec le produit de rinçage et le sel régénérant.
Figure 6 – Présentation de détergents pour lave-vaisselle sous forme Cependant, leur efficacité est plus élevée, grâce, d’une part, à l’ac-
de pastilles [59] [68] tion des enzymes et, d’autre part, à celle des oxydants forts.
Il existe des capsules de gel prédosées qui contiennent les trois
compartiments séparés et permettant d’incorporer, dans un même produits. Le gel, ultrasoluble, agit dès le début du lavage sans lais-
produit, trois agents de lavage ultraconcentrés, chimiquement ser de résidus sur la vaisselle. Cette nouvelle technologie permet
incompatibles (figure 6d). Chacun de ces ingrédients est libéré d’associer, grâce au procédé d’encapsulation, des agents de blan-
séparément, au bon moment du cycle de lavage. Ce produit est chiment avec des enzymes dans un gel. Elle permet également
composé d’une micropoudre avec fonction sel intégrée qui élimine une libération programmée des agents actifs au cours du proces-
les résidus incrustés tenaces, d’un compartiment basé sur la tech- sus de lavage : d’abord les enzymes, ensuite les agents de blanchi-
nologie « Powerball » qui agit sur les taches tenaces (thé, café) et ment. Certaines formules intègrent également la fonction de pro-
un gel ultraconcentré avec fonction rinçage intégrée qui élimine tection du verre (tableau 22).
les taches et les traces conférant à la vaisselle une brillance excep-
tionnelle. Le produit contient au moins 30 % de phosphates, des
tensioactifs non ioniques (5 à 15 %) , des agents de blanchiment
oxygénés (< 5 %), des polycarboxylates (< 5 %), des enzymes (pro-
téases et amylases) et des parfums
3. Nettoyage des verres
2.5.3 Capsules
et des métaux
Le principe consiste à encapsuler dans un film hydrosoluble un
liquide de lavage concentré contenant les principaux ingrédients Le verre est un solide non cristallin (amorphe) dans un état phy-
suivants : sique particulier de la matière appelé état vitreux. Il est composé à
– tensioactif non ionique ; plus de 60 % d’oxyde de silicium (silice SiO2), introduite sous forme
– TPP ; de sable, d’oxyde de sodium apporté par du carbonate et servant
– silicate de sodium ; de fondant qui facilite la fusion du matériau vers 1 500  C au lieu
– carbonate de sodium ; de 1 800  C, et d’alcalinoterreux sous forme de chaux ou de dolo-
– enzymes (protéases, lipases, amylases) ; mie (oxyde double naturel de calcium et de magnésium). Un verre
– oxydants forts (dérivés chlorés) encapsulés dans les cires dont classique, appelé verre sodocalcique, peut contenir par exemple
le point de fusion est de 35-40  C. 76 % de silice, 12 % de soude et 12 % de chaux. Des additifs spéci-
fiques peuvent également être incorporés dans le but de conférer
La capsule (figure 6e) est introduite directement dans la machine au verre des propriétés particulières. Ainsi, les verres borosilicates
(elle peut être mise par exemple dans le panier de la vaisselle). comme le Pyrex‚ contiennent de l’anhydride borique (B2O3)
Après dissolution du sachet hydrosoluble, le produit est libéré ( ª 13 %) pour diminuer le coefficient de dilatation et améliorer la
dans le lave-vaisselle. D’abord, tous les ingrédients, en particulier tenue à la chaleur. Les verres au plomb sont obtenus par ajout
les enzymes, entrent en action. Ensuite, lorsque la température du d’oxyde de plomb qui permet d’augmenter l’indice de réfraction ;
bain de lavage atteint le point de fusion de la cire, les oxydants lorsque la teneur en oxyde de plomb est supérieure à 24 %, on
sont libérés. Ceux-ci vont agir alors très efficacement sur les taches obtient du cristal.

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Tableau 22 – Composition du « Sun Gel Capsules


Tout en Un » (Unilever) par ordre décroissant des pour-
centages massiques des ingrédients [59]

Ingrédients Rôle

Triphosphate de pentapotassium Agent anticalcaire

Eau Solvant

Glycérine Solvant a formation d'un film b formation de lignes c formation d'un film
coloré sur toute ou de rayures laiteux
Bicarbonate de sodium Agent alcalin la surface (irisation)

PPG-2 C12-15 Pareth-6 Tensioactif non ionique Figure 7 – Types de corrosion chimique du verre [39]

Éthanolamine Ajusteur de pH 3.1 Corrosion du verre


Polyvinylalcool Crosspolymer Additif Après un certain nombre de lavages répétés en machine [39], le
verre peut montrer des signes de corrosion [71] [72]. Elle peut être
Acrylate/sulfophénylméthylallyl- Agent de suspension la conséquence de phénomènes d’abrasion résultant d’un effet
éther/méthylalkyl sulfonate mécanique. La corrosion du verre peut également résulter d’un pro-
cessus chimique accéléré par la température, la composition du
détergent, la durée du cycle de lavage, l’acidité de l’eau de lavage,
Carbomer (polymère acrylique) Agent de contrôle de la
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la qualité du verre…
viscosité
La corrosion du verre se manifeste principalement de trois
Propylèneglycol Hydrotrope façons différentes (figure 7).
L’apparition d’un film coloré (figure 7a), résulte de la formation
Éthylènediaminetétraméthylène Agent anticalcaire d’une couche superficielle constituée généralement des silicates
phosphonate de pentasodium (séquestrant) apportés par le détergent. Cette couche, ayant un indice de bris dif-
férent de celui du verre, a un aspect légèrement bleuté. Cet effet
Copolymère styrène/ Agent antiredéposition peut aussi résulter de l’extraction des ions calcium et sodium de
anhydride maléique la surface du verre par le détergent. La formation de lignes ou de
rayures (figure 7b) est due à une variation de la composition du
Dichloroisocyanurate de sodium Agent de blanchiment verre à ces endroits lors de la fabrication du verre. Enfin, un film
oxydant laiteux (figure 7c), souvent confondu avec un simple dépôt de cal-
caire, peut apparaı̂tre après un nombre élevé de lavages. Il résulte
Cire synthétique Additif de l’accumulation rapprochée des rayures sur la surface du verre,
procurant une lumière plus diffuse qui donne au verre l’apparence
Citrate de zinc Inhibiteur de corrosion d’un film laiteux.
Le cristal est un verre particulier enrichi en silicates de plomb et
Parfum Additif de potassium. Cette composition lui confère une brillance accrue
et, en comparaison au verre ordinaire, le cristal est plus sensible à
Sorbitol Additif l’action chimique des détergents et les phénomènes de corrosion
peuvent survenir plus tôt.
Sulfite de sodium Antioxydant Enfin, le verre borosilicate comme le Pyrex‚ possède de meilleu-
res propriétés mécaniques, thermiques et chimiques (résistance à
Protéase Enzyme l’abrasion, à la température, aux produits alcalins…) par rapport
au verre classique sodocalcique. En raison de sa composition
PEG-80 Agent agglomérant riche en bore (environ 12,5 % sous forme d’oxyde minéral et
d’acide borique), le verre borosilicate est relativement très résistant
Hexylcinnamal Parfum aux problèmes de corrosion.
Certains produits de lavage contiennent aujourd’hui un agent
Amylase Enzyme protecteur de la corrosion du verre à base de sels de zinc (gluco-
nate de zinc, par exemple) [73] et capable de prolonger la brillance
Talc Additif et la transparence du verre, lavages après lavages.

Silicate d’aluminium Additif

Ester méthylique Additif


3.2 Corrosion des métaux
de rosine hydrogénée
Les métaux classiquement rencontrés dans les ustensiles ména-
Bleu SA polymérique Colorant gers sont l’aluminium, l’acier inoxydable, le métal chromé et l’ar-
gent [74].

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Première génération Retour des


de détergents formulations à
sans phosphate base de phosphate
Tablettes
multifonctionnelles
Premiers détergents Nouveaux
en poudre Premiers liquides Tablettes
catalyseurs de
détergents 3 en 1
blanchiment

1965 1967 1970 (...) 1987 1990 1992 1995 1997 2000 2002 2005 2007

Enzymes
modifiées
Premiers liquides Premières tablettes Polycarboxylates
de rinçage modifiés
Tablettes
Tablettes
2 couches
2 en 1
Premières tablettes
sans phosphate

Figure 8 – Évolution de la technologie des produits détergents pour lave-vaisselle

L’aluminium est sensible aux milieux acides et basiques. Dans L’argent peut également se corroder lorsqu’il est en contact avec
l’eau de lavage alcaline, une dissolution de la couche de passiva- un autre métal. La corrosion par contact, comme dans le cas de
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tion en oxyde d’aluminium protectrice peut avoir lieu conduisant à l’inox, est à l’origine de la formation de piqûres. Elle résulte d’une
une décoloration, qui peut être amplifiée en présence de traces différence de potentiel entre les métaux. Ce phénomène est appelé
métalliques contaminant l’eau de rinçage. « effet pile ». L’argent peut alors s’oxyder en Ag2O.
L’acier inoxydable, beaucoup moins sensible, peut s’altérer après
plusieurs lavages. La corrosion de l’inox peut apparaı̂tre sous plu-
sieurs formes : 4. Conclusion
– une corrosion uniforme résultant de la dissolution du chrome
en milieu basique sous forme d’ions chromates solubles dans
l’eau ; Les produits détergents pour lave-vaisselle ne cessent d’évoluer.
– une corrosion non uniforme qui se traduit par l’apparition de Aujourd’hui, les pastilles connaissent un réel succès qui s’explique
piqûres. Certaines vont présenter des auréoles de couleur rouille, à la fois par leur praticité et leur capacité à remplir plusieurs fonc-
conséquence du contact entre deux pièces de nature métallique dif- tions : lavage, rinçage, sel et désodorisant. Les poudres classiques,
férente ; ce contact déclenche un couple électrochimique qui quant à elles, restent privilégiées pour certains ménages qui les
entraı̂ne une dissolution de l’acier. D’autres piqûres ne présente- jugent plus économiques. La tendance est au « multifonctionnel »
ront pas ces auréoles ; dans ce cas, la corrosion est due aux chloru- avec les produits « tout en un ». Les innovations dans ce domaine
res présents dans les produits alimentaires et dans l’eau (sel). se situent à deux niveaux : les innovations « chimiques » telles que
l’introduction d’agents de blanchiment, l’utilisation d’enzymes, l’in-
Enfin, en ce qui concerne l’argent, il peut prendre, en surface, corporation de catalyseurs de blanchiment et, plus récemment, de
des colorations jaunes, brunes voire noires. Ces colorations peu- polycarboxylates spéciaux, et les innovations techniques, plus
vent être provoquées par : « visibles » par l’utilisateur, qui concernent par exemple le passage
– une oxydation (formation d’oxyde d’argent, Ag2O), due à l’oxy- de la forme poudre aux tablettes ou encore les technologies per-
gène de l’air et à la présence des agents oxydants ; mettant de minimiser la consommation d’énergie et d’eau. La
figure 8 résume la chronologie des principales innovations dans le
– une sulfuration (formation de sulfure d’argent, Ag2S), due à la
domaine des produits détergents pour lave-vaisselle.
pollution de l’air et aux aliments riches en soufre (moutarde…) ;
– une chloration (formation de chlorure d’argent, Ag2Cl), due aux Aujourd’hui, les principaux défis à relever dans le domaine de la
traces de sel ou aux agents de blanchiment chlorés. détergence, et notamment, les produits pour laver la vaisselle
concernent les tensioactifs, les agents de blanchiment, les enzy-
Certains produits de lavage contiennent des agents passivants mes, les builders, les polymères et les procédés, toujours dans un
anticolorations, comme le benzotriazole (cf. formule Sun poudre, esprit de respect de l’environnement, de diminution de la consom-
par exemple) qui, au cours du lavage, agissent en complexant la mation d’eau et d’énergie, tout en s’attachant à améliorer et optimi-
surface argentée pour former un film protecteur. ser les performances du produit.

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P
O
U
Formulation des détergents R
Produits de nettoyage de la vaisselle
E
par Véronique NARDELLO-RATAJ
Ingénieur ESCOM N
Docteur en chimie organique et macromoléculaire
Professeur à l’université de Lille 1

Louis HO TAN TAÏ


et
Ingénieur consultant
Docteur
S
Ex Unilever
Ancien responsable R&D de Lever France A
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P FORMULATION DES DÉTERGENTS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

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P
L A lire également dans nos bases documentaires

U Aux Éditions T.I.


Dans les Techniques de l’Ingénieur

S NARDELLO-RATAJ (V.) et HOTAN TAÏ (L.). – Formulation des détergents.


Produits d’entretien des articles textiles [J 2 280]. Base documentaire « For-
BOGNOLO (G.). – Tensioactifs non ioniques. Propriétés : tableaux compa-
ratifs [J 2 266]. Base documentaire « Formulation » (2004).
mulation » (2006). LARPENT (C.). – Tensioactifs [K 342]. Base documentaire « Constantes
MARCOU (L.). – Alkylbenzènesculfonates [J 6 125]. Base documentaire physico-chimiques » (1995).
« Opérations unitaires. Génie de la réaction chimique » (1998). LINDE (G.). – Transformation des produits alimentaires par les enzy-
BOGNOLO (G.). – Tensioactifs non ioniques. Mise en œuvre indus- mes [F 3 700]. Bases documentaires « Agroalimentaire » et « Bioprocédés »
trielle [J 2 265]. Base documentaire « Formulation » (2004). (1998).

Données statistiques et économiques


& Produits pour laver la vaisselle à la main & Produits pour laver la vaisselle en machine : évolution du marché
Les premiers produits pour nettoyer la vaisselle à la main ont été dévelop- Le marché des lave-vaisselle est en constante progression et, bien que
pés à la fin des années 1940. Ils contenaient principalement des alkylphénols cette progression soit relativement lente, les produits pour le lavage de la
éthoxylés. Les premiers ingrédients anioniques moussants furent introduits vaisselle en machine représentent un marché très porteur et innovant. En
dans les formules au début des années 1950. France, 99 % des ménages possèdent un réfrigérateur, 93 % un lave-linge et
82 % un four à micro-ondes. Les taux d’équipement en lave-vaisselle (50 %)
Aujourd’hui, la part de marché de ces produits est très variable entre
les pays en développement et les pays développés où, même si le lavage et en sèche-linge (30 %) offrent de bonnes perspectives de développement.
de la vaisselle en machine gagne de plus en plus de terrain, le « produit Rappelons ici brièvement les données présentées en [J 2 281].
vaisselle » traditionnel garde une place de premier choix dans les cuisines En France, les produits pour lave-vaisselle sont commercialisés principale-
des consommateurs. De plus, leur fabrication étant relativement simple, ment sous forme de poudre et de tablettes dont la part de marché ne cesse
on a pu voir fleurir ces dernières années de nombreuses marques de dis- d’augmenter. Dans une moindre importance, on trouve également des pro-
tributeurs dont les produits inondent les linéaires des grandes surfaces duits liquides et des gels. Les produits prédosés représentent environ 80 %
aux côtés des produits de « marque ». Une valorisation du marché qui du marché.
s’explique par la poussée des formules concentrées où sont présentes
notamment deux marques leaders : Henkel avec Mir et Colgate avec Pal- Les liquides conventionnels représentent 30 % du marché aux USA et
molive et Paic http://www.henkel.fr http://www.colgate.fr 15 % en Europe et en 2004 en France, les produits 3 en 1 représentaient
47 % du marché des produits pour lave-vaisselle.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– FORMULATION DES DÉTERGENTS


P
O
Brevets
U
De nombreux brevets ont été pris dans le domaine des détergents pour le
nettoyage de la vaisselle ; les principaux sont cités en bibliographie :
Lever [37].
Mira Lanza [38].
R
Colgate Palmolive [31] [60] [67] [70]. Procter et Gamble : [15] [33] [34] [52] [53] [71] [74].
Johnsondiversey In [73]. Reckitt Benckiser : [18].
Henkel [61].
Kao : [32].
Unilever [40] [47] [55] [56] [62] [64] [65] [66] [5].
E
Contacts
N
Les auteurs peuvent être contactés aux adresses suivantes : Mr Louis Ho Tan Taı̈ :
Mme Véronique Nardello-Rataj : lhotantai@free.fr
veronique.rataj@univ-lille1.fr
S
A
V
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I
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