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PDF of de La Pierre A L Ame 1St Edition Jean Malaurie 2 Full Chapter Ebook
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Malaurie
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Du même auteur
Le Hoggar. Journal d’une exploration dans le massif de l’Ahaggar et avec les
Touareg, Paris, Éditions Fernand Nathan, 88 p., 62 ill., 1954.
Les Derniers Rois de Thulé. Avec les Esquimaux Polaires face à leur destin, Paris,
re
Librairie Plon, collection « Terre Humaine ». 1 édition : 325 p., 58 ill. in-texte,
51 ill. hors-texte, 6 cartes, 1955. Cinquième édition définitive : 854 p., 190 ill.
in-texte, 65 ill. hors-texte, 25 cartes, 1989.
Thèmes de recherche géomorphologique dans le nord-ouest du Groenland, Paris,
Éditions du CNRS : Mémoires et documents, numéro hors-série, 497 p., 79
photos, 161 fig., 2 cartes couleur 94 × 53 cm, 1968.
e
Ultima Thulé. De la découverte à l’invasion, 2 éd. revue et augmentée, Paris,
Éditions du Chêne, format 29,5 × 34 cm, 400 p., 700 ill. dont 150 en couleurs,
e
2000, 3 édition, 2016.
Hummocks 1. Nord-Groenland. Arctique central canadien. 560 p., 148 ill. in-texte,
41 cartes, 79 ill. hors-texte. Paris, Plon, collection « Terre Humaine », 1999.
Hummocks 2. Alaska. Tchoukotka sibérienne. 704 p., 160 ill. in-texte, 26 cartes, 98
ill. hors-texte. Paris, Plon, collection « Terre Humaine », 1999.
L’Appel du Nord. Une ethnophotographie des Inuit du Groenland à la Sibérie :
1950-2000, Paris, Éditions de La Martinière, format 27 × 34 cm, 352 p., 300
photographies en couleurs, 2001.
L’Allée des baleines, Paris, Mille et Une Nuits, 2003.
Terre Mère, Paris, CNRS Éditions, 2008.
Lettre à un Inuit de 2022, Paris, Fayard, 2015.
Arctica. Œuvres I : Écosystème arctique en haute latitude, Paris, CNRS Éditions,
2016.
Arctica. Œuvres II : Tchoukotka 1990. De Lénine à la Pérestroïka, Paris, CNRS
Éditions, 2019.
Arctica. Œuvres III : Nunavut, Nunavik. Arctique central canadien et nord-
québécois, Paris, CNRS Éditions, 2020.
Crépuscules arctiques. Pastels : du Groenland à la Sibérie, jusqu’en Tchoukotka,
Paris-Madrid, El Viso, 2020.
CD-ROM
Jean Malaurie, Inuit. Le Grand Nord esquimau. Une exploration interactive autour
du Cercle Polaire, Paris, Montparnasse Multimédia, 1995.
CD
Jean Malaurie, Chants et tambours inuit de Thulé au détroit de Béring, Paris,
Ocora, Radio France, 1988.
FILM
Jean Malaurie, L’Appel du Nord, par Michel Vuillermet, Paris, France 5/Les Films du
Village, 52’, 2002.
Responsables éditoriaux : Pierre Aurégan et Jan Borm
Iconographie : Jan Borm
EAN : 978-2-259-31070-3
ISSN : 0492-7915
Titre
Du même auteur
Copyright
Dédicace
Chapitre I - Haïssable « je » ?
Dans un désert de glace et de pierre
Le « je » haïssable
L'observé, le fils illégitime de l'observant
Mendacious
Pur, impur : traquer la vérité
Dater et localiser
10 août 1818, une découverte majeure : le capitaine écossais John Ross face
aux Esquimaux polaires
Communiquer avec les forces occultes
L'angoisse face aux angakkoq
Vitalisme : une philosophie heureuse
Un univers minéral
De la sensation à la pensée
Géographie et ethnologie
1821-1824 : gloutonnerie ?
La Société des observateurs de l'homme (1799-1804)
Un vécu psychologique
Confessions d'un sage
« Chef d'orchestre » ?
Une collection mythique
Faute de collecte objective, les sciences sociales chez les peuples premiers
sont-elles scientifiques ?
Claude Lévi-Strauss
Une enfance rhénane
Le dieu Odin
Le pouvoir de l'imaginaire
Quand Goethe chante « Les Rois de Thulé »
Je suis un métis
Hommage à ma mère Une enfant perdue des Highlands
L'appel du Nord
La cathédrale Saint-Martin
Le Rhin, ce fleuve qui coule vers le nord
La nef de l'au-delà
Cahier photos
Références
Terre Humaine
Haïssable « je » ?
Le « je » haïssable
Mendacious
« Ils nous inventent. Il faudra tout reconstruire. Nous devons
devenir les ethnologues de notre propre peuple », me confiait
Claude Assaba, éminent anthropologue béninois de l’université
d’Abomey-Calavi peu avant sa mort, dans un entretien qu’il m’a
autorisé à publier. Claude Assaba suivit pendant plusieurs années les
séminaires du Centre d’études arctiques ; ses interventions étaient
attendues.
Parmi les amants les plus fameux qui donnèrent au monde, soit
dans l’infortune, soit dans la prospérité, les meilleures preuves
d’amour et les plus grands exemples de fidélité, je donnerai de
préférence, non pas la seconde, mais la première place à Olympie.
Et si elle ne doit pas être placée avant tous, je tiens à dire que,
parmi les anciens et les modernes, on ne saurait trouver un amour
plus grand que le sien.
Elle avait rendu Birène certain de cet amour, par des
témoignages si nombreux et si évidents, qu’il serait impossible à une
femme de faire plus pour assurer un homme de sa tendresse, même
quand elle lui montrerait sa poitrine et son cœur tout ouverts. Et si
les âmes si fidèles et si dévouées doivent être récompensées d’un
amour réciproque, je dis qu’Olympie était digne d’être aimée par
Birène, non pas autant, mais plus que soi-même ;
Et qu’il ne devait pas l’abandonner jamais pour une autre femme,
fût-ce pour celle qui jeta l’Europe et l’Asie dans tant de malheurs, ou
pour toute autre méritant plus encore le titre de belle ; mais qu’il
aurait dû, plutôt que de la laisser, renoncer à la clarté du jour, à
l’ouïe, au goût, à la parole, à la vie, à la gloire, et à tout ce qu’on
peut dire ou imaginer de plus précieux.
Si Birène l’aima comme elle avait aimé Birène ; s’il lui fut fidèle
comme elle le lui avait été ; si jamais il tourna sa voile pour suivre
une autre voie que la sienne ; ou bien s’il paya tant de services par
son ingratitude, et s’il fut cruel pour celle qui lui avait montré tant de
fidélité, tant d’amour, je vais vous le dire et vous faire, d’étonnement,
serrer les lèvres et froncer les sourcils.
Et quand vous aura été dévoilée l’impitoyable cruauté dont il
paya tant de bontés, ô femmes, aucune de vous ne saura plus si elle
doit ajouter foi aux paroles d’un amant. L’amant, pour avoir ce qu’il
désire, sans songer que Dieu voit et entend tout, entasse les
promesses et les serments, qui tous se dispersent ensuite par les
airs au gré des vents.
Les serments et les promesses s’en vont dans les airs, emportés
et dispersés par les vents, dès que ces amants ont assouvi la soif
qui les embrasait et les brûlait. Soyez, par cet exemple, moins
faciles à croire à leurs prières et à leurs plaintes. Bien avisé et
heureux, ô mes chères dames, celui qui apprend à être prudent aux
dépens d’autrui.
Gardez-vous de ceux qui portent sur leur frais visage la fleur des
belles années ; car, chez eux, tout désir naît et meurt promptement,
semblable à un feu de paille. De même que le chasseur suit le lièvre,
par le froid, par le chaud, sur la montagne, dans la plaine, et n’en fait
plus le moindre cas dès qu’il l’a pris, s’acharnant seulement à
poursuivre ce qui le fuit ;
Ainsi font ces jeunes gens qui, tant que vous vous montrez dures
et hautaines envers eux, vous aiment et vous révèrent avec tout
l’empressement que doit avoir l’esclave fidèle. Mais, aussitôt qu’ils
pourront se vanter de la victoire, de maîtresses il vous faudra
devenir esclaves, et voir s’éloigner de vous leur faux amour qu’ils
porteront à d’autres.
Je ne vous défends pas pour cela — j’aurais tort — de vous
laisser aimer, car, sans amant, vous seriez comme la vigne inculte
au milieu d’un jardin, sans tuteur ou sans arbre auquel elle puisse
s’appuyer. Je vous engage seulement à fuir la jeunesse volage et
inconstante, et à cueillir des fruits qui ne soient pas verts et âcres,
sans les choisir cependant trop mûrs.
Je vous ai dit plus haut qu’on avait trouvé parmi les prisonniers
une fille du roi de Frise, et que Birène parlait, toutes les fois qu’il en
avait l’occasion, de la donner pour femme à son frère. Mais, à dire le
vrai, il en était lui-même affriandé, car c’était un morceau délicat ; et
il eût considéré comme une sottise de se l’enlever de la bouche,
pour le donner à un autre.
La damoiselle n’avait pas encore dépassé quatorze ans ; elle
était belle et fraîche comme une rose qui vient de sortir du bouton et
s’épanouit au soleil levant. Non seulement Birène s’en amouracha,
mais on ne vit jamais un feu pareil consumer les moissons mûres
sur lesquelles des mains envieuses et ennemies ont porté la
flamme,
Aussi vite qu’il en fut embrasé, brûlé jusqu’aux moelles, du jour
où il la vit, pleurant son père mort et son beau visage tout inondé de
pleurs. Et comme l’eau froide tempère celle qui bouillait auparavant
sur le feu, ainsi l’ardeur qu’avait allumée Olympie, vaincue par une
ardeur nouvelle, fut éteinte en lui.
Et il se sentit tellement rassasié, ou pour mieux dire tellement
fatigué d’elle, qu’il pouvait à peine la voir ; tandis que son appétit
pour l’autre était tellement excité, qu’il en serait mort s’il avait trop
tardé à l’assouvir. Pourtant, jusqu’à ce que fût arrivé le jour marqué
par lui pour satisfaire son désir, il le maîtrisa de façon à paraître non
pas aimer, mais adorer Olympie, et à vouloir seulement ce qui
pouvait lui faire plaisir.
Et s’il caressait la jeune fille, — et il ne pouvait se tenir de la
caresser plus qu’il n’aurait dû, — personne ne l’interprétait à mal,
mais bien plutôt comme un témoignage de pitié et de bonté. Car
relever celui que la Fortune a précipité dans l’abîme, et consoler le
malheureux, n’a jamais été blâmé, mais a souvent passé pour un
titre de gloire, surtout quand il s’agit d’une enfant, d’une innocente.
O souverain Dieu, comme les jugements humains sont parfois
obscurcis par un nuage sombre ! Les procédés de Birène, impies et
déshonnêtes, passèrent pour de la pitié et de la bonté. Déjà les
mariniers avaient pris les rames en main, et, quittant le rivage sûr,
emportaient joyeux vers la Zélande, à travers les étangs aux eaux
salées, le duc et ses compagnons.
Déjà ils avaient laissé derrière eux et perdu de vue les rivages de
la Hollande — car, afin de ne pas aborder en Frise, ils s’étaient
tenus sur la gauche, du côté de l’Écosse — lorsqu’ils furent surpris
par un coup de vent qui, pendant trois jours, les fit errer en pleine
mer. Le troisième jour, à l’approche du soir, ils furent poussés sur
une île inculte et déserte.
Dès qu’ils se furent abrités dans une petite anse, Olympie vint à
terre. Contente, heureuse et loin de tout soupçon, elle soupa en
compagnie de l’infidèle Birène ; puis, sous une tente qui leur avait
été dressée dans un lieu agréable, elle se mit au lit avec lui. Tous
leurs autres compagnons retournèrent sur le vaisseau pour s’y
reposer.
La fatigue de la mer, et la peur qui l’avait tenue éveillée pendant
plusieurs jours, le bonheur de se retrouver en sûreté sur le rivage,
loin de toute rumeur, dans une solitude où nulle pensée, nul souci,
puisqu’elle avait son amant avec elle, ne venait la tourmenter,
plongèrent Olympie dans un sommeil si profond, que les ours et les
loirs n’en subissent pas de plus grand.
Son infidèle amant, que la tromperie qu’il médite tient éveillé, la
sent à peine endormie, qu’il sort doucement du lit, fait un paquet de
ses habits et, sans plus se vêtir, abandonne la tente. Comme s’il lui
était poussé des ailes, il vole vers ses gens, les réveille, et sans leur
permettre de pousser un cri, leur fait gagner le large et abandonner
le rivage.