Leçon 7. La Question Palestinienne

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Leçon 7 : La décolonisation au proche Orient : la question palestinienne et les relations israélo-

arabes

Introduction

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’assemblée générale de l’ONU décide de donner une
terre au peuple juif qui vient de subir un génocide. Elle vote un plan de partage de la Palestine, qui
permet la création de l’État d’Israël ou juif en mai 1948. Cependant, les Palestiniens réagissent à la perte
d’une partie de leur pays et ils sont soutenus, dans leur revendication, par les pays de la Ligue arabe.
C’est ainsi que débute le conflit israélo-arabe en 1948. Il se poursuit aujourd’hui encore malgré de
nombreux efforts de paix.

I. Les Origines du problème palestinien

L’idée de la création d’un Etat juif en Palestine remonte à la fin du XIX -ème siècle avec les débuts du
sionisme. Le sionisme est un mouvement politique qui œuvre à la création d’un Etat en Palestine
réunissant tous les juifs de la Diaspora. Il a été lancé par Théodore Herzl (1860- 1904), journaliste
autrichien qui publie en 1896 un célèbre ouvrage intitulé : « l’Etat juif : essai de solution moderne à
la question juive ». Il organisme en aout 1897 à Bale (Suisse) un premier congrès instituant
l’organisation sioniste mondiale qui revendique le droit de tous les juifs dispersés à travers le monde de
se regrouper sur la « terre des ancêtres », la Palestine considérée comme la « terre promise ». Pour
l’achat de terres en Palestine, un fonds national juif est créé en 1901.

Le plus grand succès du sionisme réside dans l’engagement pris par le gouvernement Britannique durant
la première guerre mondiale. En effet, le 2 novembre 1917, le ministre des affaires étrangères Arthur
James Balfour promet aux sionistes à travers une déclaration dite déclaration Balfour l’établissement
d’un foyer national Juif en Palestine. Mais en réalité, il s’agissait d’une déclaration de propagande
destinée à amener les américains et les milieux financiers (le lobby juif) à continuer à combattre avec
les alliés.

Entre 1919 et 1939, l’organisation sioniste, aidée par les anglais, favorise l‘émigration vers la Palestine
des juifs d’Europe et d’Amérique (55000 en 1919 et 455000 en 1939). En 1939, il y avait 1 million
d’Arabes en Palestine qui lancent des attentats contre les intérêts juifs. Pour se protéger, ces derniers
créent des milices d’autodéfense comme Haganah, Irgoun, Group Stern. Ainsi, le climat de terrorisme
et d’émeute est constant.

Le sionisme, en relation avec la finance américaine, menace l’équilibre de la région d’où la réaction de
la Grande Bretagne qui encourage le nationalisme arabe et décide à partir de 1940 d’interdire les flux
d’immigrants juifs. Mais, l’holocauste nazi, qui anéantit des millions juifs d’Europe, démontre l’urgence
de reconstituer l’Etat juif en ouvrant la porte à tous les juifs déracinés. C’est pourquoi, à l’initiative de
David Ben Gourion (1886 – 1973 homme politique israélien) les leaders sionistes tiennent une
conférence à l’hôtel de Biltmore de New York en mai 1942 et adoptent le programme dite « programme
de Biltmore » qui proclame que « la Palestine devait constituer un Commonwealth juif. (Commonwealth
= association librement consentie d’Etats souverains indépendants issus de l’Empire colonial
britannique). Ainsi, les juifs multiplient les attentats contre les intérêts de la Grande Bretagne qui,
dépassée par les évènements, confie le problème à l’Organisation des Nations Unies.

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II. L’ONU et le partage de la Palestine :

Par la résolution 181 du 29 Novembre 1947, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine qui
prévoit la création de deux Etats indépendants, l’un juif et l’autre arabe. Jérusalem devient une ville
internationale placée sous le contrôle de l’ONU. Ce partage attribue 55 % de la Palestine aux juifs qui
ne représentent que 34% de la population totale à cette époque (687000 juifs), et 45% seulement aux
Arabes 2 fois plus nombreux (1305000 arabes). C’est pourquoi, ce plan est approuvé par les juifs mais
rejeté fortement par les Arabes palestiniens (Cisjordanie et Gaza) et ceux réunis au sein de la ligue arabe
(fondée au Caire le 22 mars 1945) qui regroupait l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Irak, le Liban, la Syrie,
la Jordanie et le Yémen Nord. Les Britanniques n’interviennent pas dans les combats qui s’intensifient
entre les deux communautés. Ils se retirent définitivement de la Palestine. Dès le lendemain, le 14 Mai
1948, David ben Gourion proclame l’établissement de l’Etat juif de la Palestine qui se nomme Israël,
immédiatement reconnu par les deux superpuissances. Les arabes ne reconnaissent pas le droit à
l’existence de ce nouvel Etat. Ce qui ouvre la voie au conflit entre Israéliens et Arabes.

III. Les guerres israélo-arabes :


1. La guerre de 1948 ou guerre d’indépendance : l’Etat d’Israël est rejeté par les nations Arabes qui
se manifestent sur le terrain militaire. Dès le lendemain de la déclaration d’indépendance, le 15 Mai
1948, les troupes égyptiennes, syriennes, libanaises et celles de la Transjordanie attaquent le nouvel
Etat. Israël se défend et sort victorieux de la guerre. Ainsi, il agrandit son territoire (plus de 6600
Km2) qui représente désormais 78 % de la Palestine, occupe Jérusalem Ouest et expulse 900000
palestiniens. Le reste du territoire est placé sous administration égyptienne (Gaza) et jordanienne
(Cisjordanie)
2. La guerre de Suez de 1956 : placé longtemps sous le contrôle du gouvernement britannique, le 26
Juillet 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser (1918-1970, Président de 1956 à 1970)
décide de nationaliser le canal de suez. Cette nationalisation va provoquer un conflit armée
opposant, du 29 octobre au 6 Novembre 1956, la Grande Bretagne, la France et l’Israël à l’Egypte.
L’intervention des Etats Unis et l’Urss met fin à la guerre. Le canal de suez n’a cessé depuis de jouer
un rôle prépondérant dans les conflits entre Israël et Egypte surtout dans les années 1960 et 1970.
3. La guerre des six jours (5-10juin 1967) c’est un conflit armé qui a opposé en 1967 l’Israël aux
arabes : Egypte, Jordanie, Syrie soutenues par l’Arabie saoudite, le Yémen, le Koweït, l’Algérie,
l’Irak et le soudan. Elle fut causée par le président égyptien Nasser qui, pour priver les israéliens
d’approvisionnement en pétrole, décide de fermer le détroit de Tiran qui s’ouvre sur le Golfe
d’Akaba (Aqaba, golfe d', étroit renfoncement de la mer Rouge, dans le sud-ouest de l'Asie, séparant
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la péninsule d'Arabie de celle du Sinaï. C'est une bande d'eau dont la largeur atteint au maximum
24 km et la longueur 160 km). L’Israël qui considère ce geste comme une provocation déclenche
les hostilités le 5 juin 1967. En six jours, il occupe le Sinaï (Égypte), la zone de gaza, la Cisjordanie,
Jérusalem-Est et le plateau du Golan (Syrie). Cependant, la résolution 242 du conseil de sécurité des
Nations unies (22 novembre 1967) réaffirme la paix au Proche Orient par la restitution des territoires
occupés pendant cette guerre et la reconnaissance de l’intégrité territoriale et de l’indépendance
politique de chaque Etat de la région. Toutes les deux communautés refusent de se soumettre à cette
résolution : le monde arabe ne reconnait pas l’Etat d’Israël et ne veut pas engager de négociations
de paix et Israël ne restitue pas les zones occupées. Le conflit poursuit et devient « une guerre
intérieure » opposant l’Israël et l’organisation de Libération de la Palestine (OLP) créée depuis 1964
et dirigée en 1967 par Yasser Arafat.
4. La guerre de Kippour (6 – 24 Octobre 1973) : c’est une guerre appelée « guerre du ramadan dans
les pays arabes), elle est un conflit armé opposant l’Israël aux pays arabes voisins, déclenchée le
jour de la fête juive Yom Kippour (jour du grand pardon). Elle fut déclenchée par l’Egypte et la
Syrie pour récupérer les territoires perdus. Il n’y aura ni vainqueur ni vaincu : les pertes et les gains
sont équilibrés. Les pays arabes exportateurs de pétrole font monter le prix du baril à 10 dollars le
15 octobre 1973 et décrètent un embargo qui provoque une crise économique mondiale. L’OPEP
s’associe à la décision : C’est le premier choc pétrolier mondial. Les hommes politiques américains
et soviétiques Nixon et Brejnev proposent l’ouverture des négociations entre Israël et Egypte qui
débouche sur les accords de paix signés au Camp David à Washington le 17 septembre 1978 entre
le président égyptien Anouar El Sadate (1918-1981, président de 1970 à 1981), Menahem Begin
(1913 – 1992, premier ministre israélien de 1977 à 1983) et Jimmy Carter (né en 1924, 39
présidents des USA 1977 – 1981) comme superviseur. Ces accords portent sur l’évacuation du Sinaï
et l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et l’Egypte.
5. La guerre du Liban (1975 – 1990) : c’est une guerre civile qui a opposé les chrétiens soutenus par
Israël et les musulmans du Hezbollah appuyés par l’OLP. En mars 1978, les troupes israéliennes
envahissent le sud du Liban pour tenter de détruire les bases palestiniennes. Les palestiniens sont
repoussés au nord du Litani (grand fleuve du Liban). L’Onu envoie une force d’interposition : la
force intérimaire des nations unies au Liban (FINUL). Mais, le 6 juin, 1982, le ministre de la défense
israélienne Ariel Sharon déclenche au Liban l’opération « paix en Galilée » pour mettre fin à l’action
des commandos de l’OLP. En septembre 1982, l’OLP est obligée de quitter Beyrouth Ouest et
d’installer son siège à Tunis. Cette guerre est marquée par le massacre de Juin 1985 au mars 1988
de Chabra et Chatila, deux camps de réfugiés palestiniens. Cependant, une longue période de
négociations de paix s’ouvre dans les relations israélo-arabes.
IV. Les négociations israélo- Palestine :

Les relations israélo-arabes jusque-là très tendues s’apaisent de plus en plus avec la reconnaissance de
l’Etat israélien par l’OLP en 1988 qui accepte finalement la résolution 181 de 1947 sur le partage. En
outre, les accords d’Oslo ou accords de Washington signés le 13 septembre 1993 sur le perron de la
maison blanche entre Yasser Arafat (1929 – 2004) et Yitzhak Rabbin (1922- 1995, 1ér ministre Israël
de 1992 à 1995) en présence du président américain Bill Clinton (président de 1993 à 2001) constituent
un point important dans les négociations de paix entre israéliens et palestiniens. Ces accords se fondent
sur la résolution de 242. Les discussions se poursuivent avec les rencontres de Charm el-Cheikh en
Egypte (octobre 1999) et de camp David II (juillet 2000). Toutes ces négociations achoppent ou se butent
sur 3 points essentiels : délimitation des frontières, le statut de la population palestinienne et la
souveraineté sur Jérusalem.

-Délimitation des frontières : les territoires palestiniens sont la Cisjordanie et la bande de gaza. Ces 2
zones sont occupées après la guerre des 6 jours par Israël. Ainsi, L’OLP demande le retrait israélien des

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territoires occupés et compte créer un Etat sur 22% de la Palestine historique. Elle fonde sa position sur
la résolution 242. Israël refuse tout retrait et voudrait annexer 30 à 40% de la Cisjordanie.

-Statut de la population palestinienne : suite aux guerres israélo-arabes de 1948 puis de 1967, on
dénombre plus de 3, 7 millions de réfugiés palestiniens répartis dans 59 camps installés dans les pays
voisins et gérés par l’UNRWA (office de secours et des travaux des nations unies pour les réfugiés de
la Palestine). Se fondant sur la résolution 194 du conseil de sécurité du 11 décembre 1948, les
palestiniens réclament « le droit au retour ». Israël s’y oppose et demande l’installation définitive des
réfugiés dans les pays d’accueil grâce à l’aide internationale.

-Souveraineté sur Jérusalem : Le plan de partage de 1947 de la Palestine prévoyait un statut


spécifique à cette ville qui abrite les lieux saints des trois religions monothéistes. Elle devait être
contrôlée par l’ONU. Cependant, L’annexion de la partie-est de la ville en 1967, puis l’adoption d’une
loi par le Parlement israélien en 1981 aux termes de laquelle Jérusalem réunifiée a été proclamée capitale
de l’État hébreu, ont rendu ce projet caduc (périmé). Cette situation provoque la revendication des
dirigeants palestiniens qui souhaitent établir la capitale de leur futur État dans la partie Est de la ville
sainte. Actuellement les Palestiniens de Jérusalem-Est sont considérés comme des résidents étrangers.

Par ailleurs, Ce processus est interrompu par l’assassinat du premier ministre israélien Yitzhak Rabbin
par un fanatique juif le 4 novembre 1995, l’arrivée au pouvoir en Israël d’Ariel Sharon qui remet en
question les accords d’Oslo et le déclenchement de la seconde Intifada (soulèvement populaire) le 30
septembre 2000 des palestiniens qui lancent des pierres sur les soldats israéliens qui ont occupé leurs
deux zones respectives : Cisjordanie et Gaza. Tout compte fait le constat qui se dégage c’est qu’en dépit
des rencontres tenues, le processus de paix est dans l’impasse (sans issu). La paix est presque introuvable
voire impossible. Néanmoins, une solution de sortie de crise est toujours en cours pour mettre fin au
conflit israélo-arabe.

V. Solution de sortie de crise

Après l’échec des accords d’Oslo, le dossier palestinien est confié à partir de 2002 au quartet : Onu,
Etats Unis, Union européenne et Russie. Ils présentent le 30 avril 2003 au gouvernement israélien et à
l’Autorité palestinienne « une feuille de route » qui prévoit la fin des violences, le gel (l’arrêt
momentané) de la colonisation juive dans les territoires occupés et la création d’un État palestinien d’ici
à 2005. Mais tous les efforts de paix sont réduits à néants à cause de la politique de Sharon qui a entamé
la construction d’un « mur de sécurité » entre Israël et la Cisjordanie, visant à protéger les civils
israéliens des kamikazes palestiniens. Condamné par l’ONU, ce mur de séparation est déclaré illégal par
la Cour internationale de justice en 2004. Jusqu’à nos jours, les dossiers chauds restent toujours en
suspens : sort des réfugiés palestiniens, souveraineté sur Jérusalem, délimitation des frontières…

Conclusion

Le problème palestinien est très préoccupant et continue de déstabiliser le Proche-Orient. Malgré des
tentatives de solution, cette partie du monde reste une poudrière (endroit explosif) où kamikazes
palestiniens et soldats de Tsahal (l’armée israélienne) continuent de faire des victimes. La mort de
Yasser Arafat, le 11 novembre 2004, la disparition d’Ariel Sharon de la vie politique et la victoire du
Hamas aux législatives de janvier 2006 constituent des tournants importants dans l’histoire de cette
région. L’on se demande dans quel sens évoluera le processus de paix.

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