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Mémoire Corrigé BILONGO Ravel
Mémoire Corrigé BILONGO Ravel
MEMOIRE
Pour l'obtention du Diplôme
de Master ès Sciences et Techniques
Domaine : Sciences et Technologie (STE)
Parcours : Ecotechnologie, Valorisation du Végétal et bio-Santé (SEV)
Spécialité: Ecotechnologie et Procédés Propres (ET2P)
Option : Analyse, Traitement des Eaux et Gestion des Déchets (ATGD)
Le 27 novembre 2023
Par
BILONGO MOUSSIESSI Ravel
Titulaire de la licence ès Sciences et Techniques
Option : Chimie Industrielle et Environnementale (CIEN)
TITRE
SUPERVISEUR SCIENTIFIQUE
TCHOUMOU Martin, Maître de Conférences CAMES, Université Marien NGOUABI
DIRECTEUR DE MÉMOIRE
LOUZAYADIO MVOUEZOLO Raison Félicien, Maître-Assistant CAMES,
Université Marien NGOUABI
COMPOSITION DU JURY
PMTA
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
- A Monsieur TCHIBINDA-MAKOSSO Jacques-Beaurel et Madame MOUSSOKI
NSONA Promesse, Doctorants au sein de l’Unité de Chimie du Végétal et la Vie
(UC2V), pour leur aide précieuse respectivement dans la rédaction de mon projet d’étude
et dans l’analyse de certains paramètres physicochimiques au laboratoire ;
- A mon frère BILONGO MASSALA Chanon, mon géographe maison, pour la
conception des cartes ;
- A tout le personnel de l’UC2V, Enseignants chercheurs, Doctorants et condisciples
étudiants en Master pour leur gentillesse, leur modestie, leurs conseils ainsi que pour la
bonne humeur qui a régné durant cette étude. Je remercie particulièrement parmi eux, mon
condisciple de tous les jours, MOUMBOKO NGOMA Ness et sa bonne humeur
constante ;
- A mes amis de la promotion Master Chimie. Merci pour l’ambiance, pour votre amitié et
vos encouragements pendant ce long chemin ;
- A tous ceux, amis ou connaissances, qui m’ont témoigné amitié et qui m’ont encouragé
tout au long de ce parcours. Je ne saurais vous citer tous, mais qu’à cela ne tienne, je vous
prie de trouver ici l’expression de ma sympathie ;
- Enfin, les derniers et non les moindres, ma famille, une molécule complexe aux liaisons
très fortes. Mes chers parents, ma grand-mère Pauline, mes mamans Claude et kevine,
ma tante Henriette, mes frères et sœurs Karl, Claujeans, Riemann, Rudhel, Krishna,
Humman, Chanon, ma presque jumelle Elvina, Mariame, Hisaisse, Joryane,
Jordicelle, Clesby, Dichel, Bravly. Merci infiniment pour votre soutien et votre appui
inconditionnels non seulement concernant mes études, mais aussi pour tout le reste. Merci
à toi aussi ma chère et tendre Syberla pour ton soutien moral et affectif.
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
IV
LISTE DES FIGURES
V
LISTE DES FIGURES (SUITE)
VI
LISTE DES TABLEAUX
VII
SOMMAIRE
Pages
Dédicaces..................................................................................................................... I
Remerciements............................................................................................................. II
Sigles et abréviations IV
Liste des figures........................................................................................................... V
Liste des tableaux......................................................................................................... VII
I. INTRODUCTION.................................................................................................. 1
I.1. Contexte et justification......................................................................................... 1
I.2. Problématique........................................................................................................ 2
I.3. Objectifs scientifiques........................................................................................... 2
I.4. Hypothèses de recherche....................................................................................... 3
I.5. Articulation du mémoire...................................................................................... 3
II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE........................................................................... 4
II.1. Annona muricata L........................................................................................... 4
II.2. Landolphia owariensis P. Beauv...................................................................... 5
II.3. Méthodes d’extraction des huiles végétales......................................................... 6
II.4. Eaux de surface.................................................................................................... 6
III. CALENDRIER ET PHASES D’EXECUTION DES TRAVAUX................... 20
IV. METHODOLOGIE ADOPTEE......................................................................... 21
IV.1. Matériel végétal.................................................................................................. 21
IV.2. Extraction des huiles végétales........................................................................... 21
IV.3. Evaluation de l’activité coagulante..................................................................... 22
IV.3.1. Préparation des solutions................................................................................. 22
IV.3.2. Echantillonnage des eaux de surface............................................................... 23
IV.4. Méthodes d’analyses physico-chimiques et microbiologiques........................... 25
IV.5. Traitement des échantillons................................................................................ 27
IV.6. Traitement et analyse des données..................................................................... 28
V. RESULTATS ET DISCUSSION......................................................................... 29
V.1. Extraction des huiles végétales............................................................................ 29
V.2. Evaluation de l’activité coagulante...................................................................... 29
V.3. Variation des paramètres physico-chimiques...................................................... 33
VIII
V.4. Variation des paramètres microbiologiques........................................................ 41
VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVES............................................................... 45
VI1. Conclusion sur les résultats obtenus.................................................................... 45
VI.2. Perspectives........................................................................................................ 46
VI.3. Suite et valorisation des résultats........................................................................ 46
VI.4. Bilan par rapport au projet personnel et professionnel....................................... 46
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES......................................................... 47
VIII. ANNEXES.......................................................................................................... 52
IX
I.INTRODUCTION
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’Homme. Cependant, 2,2 milliards
de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique
en eau potable gérés en toute sécurité et 4,2 milliards ne disposent pas d’infrastructures
d’assainissement de base (Assoue et al., 2022). En République du Congo, comme dans
beaucoup d’autres pays en développement, les ressources en eau pouvant être utilisées
directement pour l’alimentation et l’hygiène corporelle se réduisent progressivement à cause de
la croissance exponentielle de la population en milieux urbains. Dans la grande majorité des
cas, les eaux prélevées dans le milieu naturel doivent subir un traitement préalable avant d’être
utilisées. Ce constat s’applique particulièrement aux eaux de surface compte tenu de leur
vulnérabilité induite par les activités anthropiques (David et al., 2020). De ces faits, plusieurs
méthodes de traitement sont développées au cours des années, allant d’une simple décantation
à l’utilisation des produits chimiques. La chaine de traitement conventionnel est composée de
plusieurs étapes dont la coagulation (Aouba, 2017). La coagulation est un procédé qui consiste
à introduire dans l’eau un réactif chimique (coagulant) afin de réduire les forces de répulsion
électrostatique entre les particules colloïdales qui, déstabilisées, se rassemblent pour former des
agrégats facilement décantables (Auckenthaler et al., 2010).
Toutefois, les coagulants synthétiques bien qu’ayant démontré leur efficacité dans le traitement
des eaux, présentent plusieurs inconvénients sur les plans économique et environnemental, mais
aussi sur la santé humaine (Ndabigengesere, 1995). Afin de réduire l’utilisation de ces
coagulants et les risques liés à leur usage, les scientifiques s’intéressent davantage à la recherche
des coagulants alternatifs dits naturels, à base d’extraits des plantes. A ce jour, plusieurs
recherches menées sur des plantes comme le Moringa, Acacia mearnsii De Wild, etc. montrent
l’aptitude de celles-ci à être utilisées comme coagulants et/ou floculants (Sanchez-Martin et al.,
2009). Ainsi, l’objectif de ce travail est d’évaluer l’activité coagulante des graines des fruits de
Annona muricata L. et de Landolphia owariensis P. Beauv sur les eaux de surface.
1
I.2. Problématique
Au cours des quarante dernières années, l’utilisation des ressources en eau dans le monde a
augmenté de près de 1 % par an et devrait continuer d’augmenter à un rythme similaire jusqu’en
2050, sous l’effet conjugué de la croissance démographique, du développement socio-
économique et de l’évolution des modes de consommation (ONU, 2023). Cette augmentation
nécessite la mise au point des procédés de traitement, tel est le cas de la coagulation-floculation.
Cependant, sa mise en œuvre nécessite l’usage des réactifs chimiques (coagulants) qui
présentent plusieurs inconvénients. Le sulfate d’aluminium par exemple utilisé comme
coagulant modifie certains paramètres de l’eau et engendre des coûts d’opération
supplémentaires (Boisvert, 1996). Aussi, le résiduel d’aluminium dans l’eau traitée est à
l’origine de plusieurs maladies dont la plus fréquente est l’Alzheimer (Alcayde et al., 2003).
Ces inquiétudes quant aux conséquences des coagulants chimiques ont poussé les scientifiques
à chercher des coagulants alternatifs naturels, non toxiques. D’où l’intérêt porté à l’investigation
des plantes à potentialités coagulantes et/ou floculantes. Ces coagulants à base d’extraits des
plantes sont considérés comme des alternatives aux coagulants synthétiques, de par leur
efficacité, leur disponibilité et leur caractère non toxique (Murcott & Harleman, 1993). Annona
muricata L. et Landolphia owariensis P. Beauv sont deux espèces végétales dont les graines
des fruits sont riches en composés chimiques intéressants. Ces graines possèdent-elles des
composés susceptibles de clarifier les eaux de surface ?
L’objectif de ce travail est d’évaluer l’activité coagulante des graines des fruits de Annona
muricata L. et de Landolphia owariensis P. Beauv. dans le traitement des eaux de surface.
Pour atteindre cet objectif, les objectifs spécifiques suivants ont été fixés :
I.4. Hypothèses
I.5.Articulation du mémoire
3
II.REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
➢ Description de l’espèce
Annona muricata L., est une espèce appartenant à la famille des Annonaceae. C’est un petit
arbre fruitier de 3 à 10 m de hauteur, avec une ramure étroite et ouverte. Son tronc est droit, ses
écorces lisses et son feuillage persistant et constitué de feuilles oblongues vertes (Figure 1a).
Cette plante fleurit toute l'année, produisant des fleurs à trois sépales jaunes (Ratsimbazafy,
2011). Quant à son fruit, le corossol, il est de forme cordiforme, rappelant un cœur. Sa peau,
d'aspect cuir mais souple, est couverte d'épines souples et arbore une couleur verte sombre
(Figure 1b) qui évolue vers des teintes jaunes à brun-roux à maturité (Figure 1c). Une fois
coupé, le fruit révèle des carpelles contenant chacun une graine dure, ovale et aplatie (Figure
1d), dont le tégument brille et prend une couleur brun foncé puis marron au fil du temps
(Ranisaharivony, 2015).
En outre, dans certains dialectes du Congo la plante est connue sous le nom de malolo (en
Laali) ou mulolo (en Beembe) (Bouquet, 1969).
Des recherches sur la composition chimique des graines de corossol ont identifié la présence de
glucides, de protéines, de terpènes et de stérols dans les amandes, tandis que les téguments
renferment des tanins et des flavonoïdes (Moukilou, 2022). En outre, ces graines sont riches en
4
huile, mais celle-ci est considérée comme toxique en raison de sa teneur élevée en acétogénines
(Kimbonguila et al., 2010).
La famille des Annonaceae présente une importance économique car, elle constitue une source
de plantes à fruits comestibles avec principalement le genre Annona dont il est question ici. Le
fruit (corossol) se mange frais ou on en fait du jus. La pulpe est riche en vitamines B et C
(Latham & Mbuta, 2014). Outre l’usage alimentaire, la plante est aussi utilisée en médecine
traditionnelle. Les feuilles, les racines et les grains des fruits sont en effet utilisés pour soigner
plusieurs maladies comme les cancers, les infections bactériennes et fongiques, les parasites et
les vers intestinaux, la pression artérielle élevée, la dépression, le stress et les désordres nerveux
(Moukilou, 2022).
➢ Description de l’espèce
Landolphia owariensis P. Beauv est une plante grimpante ligneuse comestible de la famille des
Apocynaceae que l'on trouve généralement dans les régions tropicales d'Afrique. Elle prend la
forme d'un buisson lorsqu'elle pousse dans la savane ouverte, mais devient une liane lorsqu'elle
pousse dans les zones forestières, atteignant des hauteurs d'environ 70 mètres (Figure 2a). Les
fruits (Figure 2b) contiennent des amandes cotylédons (Figure 2d), enveloppées dans trois
couches superposées à savoir l’endocarpe, le mésocarpe et l’épicarpe, l’ensemble formant le
péricarpe (Figure 2c) (Ansante-Kwatia et al., 2019).
5
➢ Composition chimique des graines de Landolphia owariensis P. Beauv
Les racines et les feuilles sont utilisées traditionnellement pour traiter la gonorrhée, les troubles
sexuels, l'arthrite, le lumbago, la fièvre, le paludisme, les vers intestinaux et les maux d'estomac
(Nwokonkwo, 2014). Chez les Koongo, la plante (malombo) est extrêmement renommée
comme médicament des vertiges et de l’épilepsie. Les Tékés s’en servent pour soigner les
œdèmes plus ou moins localisés ainsi que les rhumatismes. Chez les Mbosi, la plante est réputée
comme purgatif et comme antiblennoragique (Bouquet, 1969).
Les huiles végétales peuvent être extraites par des méthodes physiques comme le pressage
faisant intervenir des presses mécaniques, aussi par des méthodes chimiques en utilisant des
solvants organiques. De ces méthodes chimiques nous pouvons citer la macération qui consiste
en une simple mise en contact de la matière végétale avec un solvant pendant une certaine durée
(Ngakegni-Limbili, 2012). L’extraction au soxhlet est une autre méthode chimique d’extraction
réalisée à chaud, dans un dispositif en verre (Soxhlet). L’appareil de Soxhlet est composé d’un
ballon récepteur à col rodé et d’un réfrigérant à reflux. Le réfrigérant permet de condenser le
solvant évaporé avant de tomber dans un extracteur, muni d’un système de siphonage. Cet
extracteur doit héberger une cartouche en carton poreux dans laquelle est déposée la matière
végétale (Camara et al., 2021).
II.4.1. Origine
L’eau couvre environ 70 % de la planète, c’est-à-dire environ 1,4 milliards de km3. C’est ainsi
que la Terre est surnommée planète bleue. De toute cette eau, 97,2 % est de l’eau salée et
seulement 2,8 % est de l’eau douce. Cette eau douce est repartie comme suit : 2,15 % de glace
6
polaire, 0,63 % d’eaux souterraines, 0,02 % d’eaux de surface et 0,001 % d’eau atmosphérique.
Les eaux de surface englobent toutes les eaux circulantes ou stockées à la surface des continents
(rivières, lacs, étangs...). Elles se renouvellent grâce au cycle de l’eau (Figure 3) (Alia, 2008).
En effet, l’eau des mers, océans, lacs, rivières et celle produite par la transpiration des végétaux
s’évaporent sous l’effet de la chaleur. En s’élevant, la vapeur se refroidit et se condense formant
des nuages, qui déversent leur contenu (pluie, bruine, neige) sur les océans ou les continents.
Les précipitations qui tombent sur le continent ruissèlent et alimentent les eaux superficielles
ou s’infiltrent dans le sol pour alimenter les nappes d’eau souterraines (Alia, 2008).
➢ Température
La température de l’eau joue un rôle important, par exemple, en ce qui concerne la solubilité
des sels et des gaz dont, entre autres, l’oxygène nécessaire à la vie aquatique. Par ailleurs, la
température accroit les vitesses des réactions chimiques et biochimiques d’un facteur 2 à 5 pour
une augmentation de température de 10 degrés Celsius (°C). La valeur de ce paramètre est
influencée par la température ambiante, mais également par d’éventuels rejets d’eaux
résiduaires chaudes (IBGE, 2005).
7
➢ Potentiel d’hydrogène (pH)
Le pH d’une eau représente son acidité ou son alcalinité ; à pH 7 l’eau est dite neutre, elle est
acide à un pH inférieur 7 et lorsque le pH est supérieur à 7, l’eau est basique. C’est cependant
l’un des paramètres les plus importants de la qualité de l’eau. Une eau acide peut provoquer la
corrosion des conduites en métal alors qu’à pH basique, l’incrustation et l’entartrage peuvent
s’amplifier. Par ailleurs, l’accroissement du pH réduit aussi progressivement l’efficacité du
chlore comme désinfectant (FUNASA, 2013). De ce fait, la marge acceptable du pH de l’eau
potable est comprise entre 6,5 et 9,5 (OMS, 2017).
➢ Turbidité
La turbidité qui est l'inverse de la limpidité est un paramètre important dans la détermination
de la qualité des eaux de consommation. Elle est la mesure de l'aspect trouble de l'eau et est
causée principalement par les matières en suspensions et les colloïdes. Ces matières, organiques
ou inorganiques, donnent à l’eau une odeur et un gout déplaisant. Aussi, elles transportent les
micro-organismes et nuisent à la désinfection dans la mesure où ces matières combinées au
chlore forment des sous-produits nocifs comme le trihalométhane (Ndikubwayo, 2007). Ainsi,
l’OMS recommande le maintien de la turbidité à une valeur inférieure à 5 NTU pour une eau
de boisson (OMS, 2017).
La teneur et la composition minérale et organique des matières en suspension dans les eaux sont
très variables selon les cours d’eau. Elles caractérisent la teneur en gramme/litre des éléments
non dissous de diverses granulométries transportées par l’eau. Les matières en suspension
peuvent accumuler des quantités élevées de matières toxiques (métaux, pesticides, huiles
minérales, hydrocarbures aromatiques polycycliques, etc.) (Moussa, 2004).
La conductivité est la mesure de la capacité d'une eau à conduire un courant électrique. Elle
permet de quantifier la présence des minéraux dans l’eau. Si elle est faible, l’eau est très douce
et les minéraux sont peu présents. A l’inverse, une eau dotée d’une forte conductivité est dure
et dispose d’une forte concentration de minéraux. La mesure de la conductivité, au même titre
8
que celle du pH, constitue une référence de qualité pour contrôler le bon fonctionnement du
traitement de l’eau. Son analyse permet également de s’assurer que l’eau n’est pas trop
agressive notamment pour les canalisations (DINEPA, 2012).
La DBO représente la quantité d’oxygène utilisée par les bactéries pour décomposer
partiellement ou pour oxyder totalement les matières biochimiques oxydables présentes dans
l’eau. L’indicateur utilisé est généralement la DBO5 qui correspond à la quantité d’oxygène
(exprimée en mg /L 𝑂2) nécessaire aux microorganismes décomposeurs pour dégrader et
minéraliser en 5 jours la matière organique présente dans un litre d’eau polluée. Plus la DBO5
est élevée, plus la quantité de matières organiques présentes dans l’échantillon est élevée
(IBGE, 2005).
La DCO correspond à la quantité d’oxygène nécessaire pour la dégradation par voie chimique,
effectuée à l’aide d’un oxydant puissant, des composés organiques présents dans l’eau. Elle
permet de mesurer la teneur en matières organiques totales (excepté quelques composés qui ne
sont pas dégradés), y compris celles qui ne sont pas dégradables par les bactéries. Il s’agit donc
d’un paramètre important permettant de caractériser la pollution globale d’une eau par des
composés organiques (IBGE, 2005).
9
des matières fécales et leur abondance est une indication du niveau de risque de présence de
micro-organismes pathogènes (Le Duc & Vaurette, 2012).
La flore mésophile aérobie totale est constituée d’un ensemble de micro-organismes variés
correspondant aux germes banaux de contamination. Son dénombrement reflète la qualité
microbiologique générale de l’eau, des valeurs élevées n’indiquent pas nécessairement la
présence des pathogènes (Le Duc & Vaurette, 2012).
❖ Coliformes totaux
❖ Coliformes fécaux
Les coliformes fécaux présentent les mêmes caractéristiques que les coliformes totaux après
incubation à 44 °C. Ils comprennent plusieurs espèces comme Escherichia Coli, dont la
présence dans l’eau est un bon indicateur d’une contamination récente par du matériel fécal
humain ou d’animaux à sang chaud. Cependant, leur présence dans l’eau n’est pas synonyme
de la présence des pathogènes mais constitue une forte suspicion de ces derniers (Auckenthaler
et al., 2010).
❖ Enterococcus/Streptococcus
Ce sont des lactobacilles à Gram positif, anaérobies facultatifs, se présentant par paire ou en
chaine courte, très résistants à la chaleur mais très peu résistants aux désinfectants. Indicateur
fécal dans l’eau de boisson, ils ne constituent un risque pour l’Homme qu’en cas d’une
immunodépression. Dans ce cas ils peuvent provoquer des infections du sang, de la paroi
cardiaque et des voies urinaires (Auckenthaler et al., 2010).
10
❖ Staphylococcus aureus
❖ Shigella
Les shigelles sont des bactéries en bâtonnets à gram négatif généralement aérobies, mesurant
1-6 µm de longueur et 0,3-1 µm de diamètre. Cause de la shigellose, elles infectent
principalement l’Homme à travers l’eau souillée, la nourriture et par voie féco-orale. Les
shigelles ne survivent pas longtemps hors de l’intestin, leur présence dans l’eau indique donc
une contamination récente (Auckenthaler et al., 2010).
❖ Salmonella
Très proche du genre Escherichia, les salmonelles sont des bactéries à Gram négatif anaérobies
facultatives (2-5 µm de long et 0,8-1,5 µm de diamètre). Capables de survivre des semaines
entières hors de l’organisme ou animal, elles sont cependant sensibles aux rayons ultraviolets,
à la chaleur et aux désinfectants chimiques. Les salmonelles sont responsables de maladies
zoonotiques telles que la gastro-entérite et le typhus, c'est-à-dire des maladies transmissibles
entre les animaux vertébrés et les êtres humains, et vice versa (Auckenthaler et al., 2010).
❖ Prétraitement
Les eaux brutes doivent subir, avant leur traitement proprement dit, un prétraitement. Il est
destiné à extraire de l'eau brute la plus grande quantité d'éléments dont la nature ou les
dimensions constituerait une gêne pour les traitements ultérieurs. Le prétraitement se fait entre
autres par dégrillage, micro tamisage, dessablage (Virloget, 2002).
11
❖ Coagulation-Floculation
❖ Décantation
La décantation est une opération qui permet de soustraire les particules en suspension de l’eau
à traiter. C’est un procédé physique qui consiste à séparer les particules de densité plus lourde
que l’eau dans laquelle elles se trouvent. Ces particules sont récupérées au fond du bassin. La
décantation est un processus crucial pour la purification de l’eau. Elle permet d’éliminer
efficacement les impuretés telles que les sédiments, les matières en suspension et les débris
organiques, améliorant ainsi la qualité de l’eau (Zhu, 2020).
❖ Filtration
La filtration est un procédé physique destiné à clarifier l’eau contenant des MES en la faisant
passer à travers un milieu poreux constitué d’un matériau granulaire. Elle peut se faire par
gravité c’est-à-dire soumis uniquement à la pression atmosphérique, par surpression ou sous
pression réduite c’est-à-dire le filtre est soumis d’un coté à la pression atmosphérique, et de
l’autre à une dépression réalisée par une pompe à vide (Lamia, 2011).
Pour le traitement des eaux destinées à la boisson, on distingue les filtres à sable rapides, les
filtres à sable lents, les filtres sous pression et les filtres à terre diatomée.
❖ Désinfection
12
II.4.4. Mécanisme de coagulation-floculation
❖ Description
La coagulation-floculation est un processus qui consiste à neutraliser les charges portées par les
substances colloïdales ou dissoutes indésirables, en vue de faciliter leur agglomération en
flocons décantables ou filtrables. Elle s’effectue par l’intermédiaire de réactifs chimiques
appelés coagulants qui diminuent les facteurs de stabilisation et notamment les forces répulsives
des particules (Figure 4) (Auckenthaler et al., 2010).
La floculation quant à elle vise à favoriser la croissance des flocs par une agitation lente et
prolongée de l’eau provenant des bassins de coagulation (Figure 4) (Auckenthaler et al., 2010).
Les matières existant dans l’eau peuvent se présenter sous trois groupes suivants (Dahmane,
2019) :
− Les matières en suspension qui regroupent les plus grosses particules : Elles sont
d’origine minérale ou organique et possèdent un diamètre supérieur à 1µm. Leur temps
requis pour décanter d’un mètre varie de quelques dixièmes de secondes à plusieurs
jours selon leur diamètre et leur densité.
− Les matières colloïdales : Ce sont des matières de même origine que les MES mais de
diamètre inférieur à 1µm. Leur vitesse de décantation est pratiquement nulle. Les
particules colloïdales de faible densité peuvent nécessiter théoriquement jusqu’à 66600
années pour décanter d’un mètre.
− Les matières dissoutes : Ce sont généralement des cations et anions de quelques
nanomètres de diamètres.
13
❖ Particules colloïdales
Les colloïdes sont des particules caractérisées d’une part par un diamètre très faible (de 1µm à
1nm), d’autre part par les charges négatives sur leur surface engendrant des forces de répulsion
inter-colloïdales. Ces deux principales caractéristiques confèrent aux colloïdes une vitesse de
sédimentation très faible ou quasiment nulle (Haffar et al., 2020).
❖ Types de colloïde
Les particules colloïdales sont classées en deux catégories suivant leur comportement vis-à-vis
de l’eau : les colloïdes hydrophiles et les colloïdes hydrophobes (Haffar et al., 2020).
▪ Colloïdes hydrophiles
Ce sont des micromolécules complexes à nombre élevé d’atomes. Les particules hydrophiles
déshydratées se dispersent spontanément dans l’eau et sont entourées de molécules d’eau qui
préviennent tout contact ultérieur entre ces particules. Elles sont à cet effet plus difficile à
déstabiliser que les particules hydrophobes (Haffar et al., 2020).
▪ Colloïdes hydrophobes
Les colloïdes hydrophobes sont des micelles ou agrégats de molécules simples, dissoutes et qui
comprennent la plupart des corps de la chimie minérale. Elles ne sont pas entourées de
molécules d’eau, leur dispersion dans l’eau n’étant pas spontanée mais plutôt facilitée par des
moyens chimiques ou physiques. Ces colloïdes sont en général des particules minérales telles
que la silice et les argiles (Haffar et al., 2020).
Quatre mécanismes sont proposés pour expliquer la déstabilisation des particules et leur
agglomération.
▪ Compression de la double couche
L’agglomération des particules peut être favorisée soit par la diminution du potentiel de
répulsion entre les particules (augmentation de la force ionique), soit par l’augmentation de
l’énergie cinétique (Figure 5) (Tayssir, 1997).
14
Figure 5 : Compression de la double couche (El Tebib, 2018)
Ce mécanisme repose sur l’ajout suffisant de cations afin de neutraliser la charge négative des
particules stables par adsorption des cations sur leur surface (Figure 6). Par contre, la surdose
de coagulant, source de cations, peut entrainer une adsorption trop importante de cations et
inverser la charge des particules qui devient alors positive. Les particules seraient ainsi à
nouveau stabilisées (El Tebib, 2018).
15
Figure 7 : Emprisonnement des particules (El Tebib, 2018)
Les colloïdes sont généralement chargés négativement. Afin de neutraliser cette charge négative
de surface, les ions positifs présents dans l’eau ou ajoutés sont attirés et forment une couche
autour du colloïde. Diverses théories expliquent ce phénomène (El Tebib, 2018).
▪ Théorie de Helmholtz
Une couche d’ions positifs recouvre intégralement la surface du colloïde et assure la neutralité
de l’ensemble (couche fixée) ;
16
▪ Théorie de Gouy-Chapman
La couche d’ions positifs est inégalement répartie autour du colloïde ; la neutralité est obtenue
à plus grande distance (couche diffuse) ;
▪ Théorie de Stern
Cette théorie combine les deux précédentes et considère la formation d’une double couche : la
première formée d’ions du liquide mais adhérente au colloïde, la seconde diffuse dans le liquide
environnant directement celui-ci (Figure 9).
❖ Potentiel zêta
Le déplacement de la particule solide, en suspension dans un liquide, sous l’action d’un champ
électrique ou sous l’influence de la gravité, entraînerait le déplacement de la couche (rigide de
Stern) comprenant les ions spécifiquement adsorbés et les ions hydratés.
Un plan de séparation est alors créé, il est appelé plan de cisaillement. La position de ce plan
correspond à la frontière entre la couche rigide et le reste de la couche diffuse. La différence de
potentiel existant entre le sein de la solution et le plan de cisaillement est appelé potentiel
électrocinétique ou potentiel zêta () (Tayssir, 1997).
17
❖ Coagulants utilisés
Le tableau I présente les différents coagulants synthétiques et naturels utilisés dans le traitement
de l’eau.
Tableau I : Différents coagulants utilisés et leurs effets sur la santé (Marwan, 2018)
Nature Coagulants Toxicité
Sulfate d’aluminium Toxique
Chlorure d’aluminium Toxique
Aluminate de sodium Toxique
Coagulants synthétiques Polychlorure et polychloro-sulfate d’aluminium Toxique
Chlorure ferrique Toxique
Sulfate ferreux Toxique
Chlorosulfate ferrique Toxique
Moringa oleifera Non toxique
Chitosane Non toxique
Coagulants naturels Pectine Non toxique
Tannin Non toxique
Opunita Non toxique
▪ pH
Le pH est un des paramètres qui affecte le plus la coagulation-floculation. Son contrôle est donc
suggéré. Selon les caractéristiques d'une eau, il existe un pH optimal permettant la meilleure
coagulation. Ce pH se situe souvent dans la plage où la solubilité du coagulant utilisé est
minimale, ce qui permet une meilleure précipitation. Le contrôle du pH permet aussi d'améliorer
la coagulation lorsque la température de l’eau est faible (Desjardin, 1999).
▪ Dose de coagulant
La dose de réactif est un paramètre à prendre en compte. Le coagulant qui est habituellement
fortement acide à tendance à abaisser le pH de l’eau, une dose de coagulant excessive entraîne
une augmentation du coût d’exploitation, tandis qu’un dosage insuffisant conduit à une qualité
de l’eau traitée insuffisante. La détermination du taux de coagulant est effectuée par analyse à
l’aide d’un essai expérimental appelé Jar-test (Benalia, 2015).
▪ Température
Plusieurs études ont montré l'effet de la température sur la coagulation floculation. Une
température basse, entraînant une augmentation de la viscosité de l’eau ralentit la décantation
18
des flocs avec une faible solubilité des coagulants. Plusieurs recherches ont montré que la plage
du pH optimal varie avec la température de l'eau. Nous savons à travers la loi d’Arrhenius
qu'une baisse de la température ralentit la cinétique des réactions chimiques (Benalia, 2015).
Lors de l’introduction du coagulant dans l’eau, on procède à une agitation rapide pour la
dispersion et l’homogénéisation de la solution. Mais une agitation intense empêche l’agrégation
des particules, tandis qu’une agitation prolongée, permet l’effraction des liaisons entre le
coagulant et la surface des particules, et le rabattement ultérieur des segments étendus sur la
surface des particules (Kara & Herizi, 2022).
▪ Alcalinité
L'alcalinité naturelle de l’eau réagit avec le coagulant pour former un précipité d'hydroxyde. Il
faut donc un minimum d'alcalinité pour que le coagulant agisse correctement. Ce minimum
permet aussi de stabiliser le pH dans la plage optimale au cours de la coagulation. Dans les eaux
de faibles alcalinités, des coagulants préhydrolisés peuvent s'avérer avantageux car ils en
consomment moins (Desjardin, 1999).
19
III. CALENDRIER ET PHASE D’EXECUTION DES TRAVAUX
20
IV. METHODOLOGIE ADOPTEE
Les graines ont été extraites des fruits (Annona muricata L. et Landolphia owariensis P. Beauv)
achetés au marché Total, en provenance de Kitari (Pool), puis séchées à l’étuve à une
température de 105°C selon la norme ISO 18134-1. Une fois séchées, les graines de Annona
muricata L. (Figure 10b) ont d’abord été décortiquées de façon à ne récupérer que les amandes
(Figure 10d). Aussi, les amandes du fruit de Landolphia owariensis P. Beauv (Figure 11b) ont
été découpées en très petits morceaux (Figure 11c) en vue de faciliter leur broyage. Les amandes
des deux fruits ont ensuite été broyées dans un mortier en porcelaine et les poudres obtenues
ont été tamisées.
21
Le rendement d’extraction a été déterminé suivant la relation :
𝒎𝟎 −𝒎𝟏
R %= × 100 (1)
𝒎𝟎
La solution coagulante a été préparée à partir de la poudre obtenue suite au broyage et tamisage
des amandes des fruits de Annona muricata L.. Pour se faire, 20 g de la poudre (ou tourteaux
pour les amandes délipidées) a été dispersée dans 300 mL d’eau distillée. Le mélange a été
laissé sous agitation magnétique (Figure 11f) pendant 30 minutes à l’issu desquelles il a été
transvasé dans un cône à décanter de 1000 mL. Puis, 700 mL d’eau distillée a été ajoutée dans
le cône à décanter (Figure 11g). Après 24 heures de décantation, le surnageant a été récupéré
en le faisant passer à travers un papier filtre (Figure 11h). La solution coagulante de 20 g/L
ainsi préparée a été conservée dans une fiole (Figure 11i) emballée dans du papier alu. Cette
solution est ensuite utilisée pour réaliser les essais de coagulation-floculation le même jour
(figure 11).
22
IV.3.1.2. Solution à base de la poudre d’amandes du fruit de Landolphia owariensis P.
Beauv
Pour cette étude, les échantillons ont été prélevés dans deux rivières de la ville de Brazzaville
(Figure 13) dans la période allant du 09 au 28 juin 2023. Il s’agit des rivières Djoué (Figure
13a) et Djiri (Figure 13b) dont les coordonnées géographiques des points de prélèvement ont
été présentées dans le tableau II.
Les échantillons destinés aux analyses physico-chimiques et au traitement de clarification ont
été prélevés dans des bidons en plastique de 25 L (Figure 14a). Ceux destinés aux analyses
23
microbiologiques ont été prélevés dans des pots en plastique stériles (Figure 14b) et transportés
dans une glacière contenant des carboglaces (Figure 14c).
24
a : Bidon en plastique b : Flacon stérile c : Glacière
Figure 14 : Récipients de prélèvement et de stockage des échantillons
Les analyses physico-chimiques ont été réalisées in-situ pour certains paramètres comme le pH
et la turbidité, et au laboratoire de l’Unité de Chimie du Végétal et de la Vie (UC2V). Plusieurs
méthodes ont été utilisées pour déterminer les différents paramètres physico-chimiques :
- la méthode potentiométrique pour déterminer la température (T°), le potentiel
d’hydrogène (pH), la conductivité électrique (CE) et les sels totaux dissous (TDS) faite
à l’aide d’un multi-paramètre Blacklights EZ-9909-SP respectivement suivant les
normes NFT 90-0008, NFT 90-100, NF EN 27888 ;
- la turbidité faite à l’aide d’un turbidimètre Thermo Scientific (modèle : Orion AQ3010)
selon la norme NF ISO 7027 ;
- le Titre Hydrotimétrique Total (THT) et le fer ont été déterminés par la méthode
colorimétrique avec comparateur de couleur à l’aide du Kit test de dureté, fer et
pH suivant les normes respectives NFT 90-003 et NFT 90-017 ;
- l’estimation de la DBO5 a été réalisée suivant le test de Guéret selon Rejsek (2002) ;
- la DCO, les MES et l’absorbance (350 nm) ont été déterminés par colorimétrie en
utilisant un spectrophotomètre AQUALITIC AL 800 respectivement selon les normes
NFT 90-101 et NFT 90-105.
25
IV.4.2. Méthodes d’analyse microbiologique
Identification Température
Paramètres Technique Référence Milieux de des colonies (°C) et temps (h)
utilisée culture d’incubation
NF ISO Colonie blanche 37 (24h)
Flore mésophile Filtration sur 9308-1 Plant Count Agar
aérobie totale membrane
Filtration sur NF ISO Chromogenic Colonie rouge 37 (24h)
Coliformes totaux membrane 9308-1 Coliform Agar clair
Filtration sur NF ISO Chromogenic Colonie verte ou 44 (24h)
Coliformes fécaux membrane 9308-2 Coliform Agar noire
Enterococcus/ Filtration sur NF ISO Slanez-Barttley Colonie rouge 37 (24h)
Streptococcus membrane 7899-2 medium foncé
Filtration sur NF ISO Mannitol Salt Colonie jaune ou 37 (24h)
Staphylococcus membrane 9308-1 Agar blanche avec un
aureus centre rouge
Shigella Filtration sur NF ISO Shigella Colonie rose clair 37 (24h)
membrane 21567 Salmonella Agar à incolore
Salmonella Filtration sur NF ISO Shigella Colonie beige au 37 (24h)
membrane 6579 Salmonella Agar centre noirci
26
Figure 15 : Appareil de filtration sur membrane à trois postes
Le taux de traitement est la concentration du coagulant à injecter dans l’eau à traiter. Il a été
déterminé par la relation suivante :
(𝐶p× Vp × 1000)
Tt= × 100 (2)
𝑉e
Le traitement de clarification des échantillons d’eau de surface a été effectué par des essais de
coagulation-floculation types jar-test à l’aide d’un Floculateur Lovibond ET 740 à quatre (04)
postes (Figure 16). Après ajustement du pH de l’eau brute (500 mL) à 3,5, des volumes
croissants d’extrait aqueux des graines des fruits de Annona muricata L. et/ou de Landolphia
owariensis P. Beauv ont été ajoutés dans une série de quatre béchers de 1L contenant 500 mL
d’eau brute.
27
Le mélange a été agité par les pales rectangulaires du floculateur d’abord à 140 tr/min pendant
5 minutes puis à 10 tr/min pendant 10 minutes, puis une décantation de 30 minutes.
Après avoir trouvé la dose optimale pour 500 mL de l’échantillon, un autre essai a été réalisé
pour 1000 mL de l’échantillon en utilisant le double de la dose obtenue pour 500 mL de
l’échantillon, afin de réaliser les analyses physico-chimiques et microbiologiques après
traitement.
Après analyses des échantillons au laboratoire, les résultats ont été traités et analysés en utilisant
le logiciel Excel 2019. Il s’agit notamment du calcul des moyennes et de la production des
courbes et graphiques.
28
V.RESULTATS ET DISCUSSION
Les résultats relatifs à l’extraction des huiles végétales sont consignés dans le tableau IV. Il en
ressort que le rendement d’extraction d’huile végétale des graines d’Annona muricata L. et de
Landolphia owariensis P. Beauv sont respectivement de 38,88 et 1,78 %. Nous constatons que
les graines de corossol contiennent une quantité assez importante d’huile végétale par rapport
aux gaines de Landolphia owariensis P. Beauv. Cependant, le rendement d’extraction
d’Annona muricata L se rapproche de 40 % obtenus par Kimbonguila et al. (2010) après
extraction par l’éther de pétrole. Moukilou (2022) a effectué l’extraction d’huile végétale des
graines de corossol dans les mêmes conditions opératoires, c’est-à-dire en utilisant l’hexane
comme solvant et a obtenu un rendement d’extraction de 46,24 %. Cette différence de
rendement pourrait être due à l’origine, à la phase de maturation et à la période de récolte des
corossols.
Par contre, l’extraction d’huile végétale des graines de Landolphia owariensis P. Beauv a donné
un rendement très faible (1,78 %) témoignant l’absence d’huile végétale dans ces graines. Ces
résultats se rapprochent avec ceux de Odoh & Agbachi (2020) qui ont révélé une absence totale
d’huile dans les graines de Landolphia owariensis P. Beauv.
29
d’abattement de la turbidité respectifs de 92,68 et 97,35 %. Il ressort que les graines non
délipidées ont un taux d’abattement de la turbidité inférieur à celui des graines délipidées. Cela
serait dû à leur forte teneur en matière grasse qui réduit leur capacité à déstabiliser les colloïdes.
Néanmoins, les valeurs de turbidités résiduelles obtenues respectent la norme recommandée par
l’OMS (5 NTU) (OMS, 2017) pour l’eau de boisson.
Cependant, ces résultats ne peuvent être comparés à d’autres études, car jusqu’à ce jour, aucun
travail similaire n’a été réalisé sur les eaux de surface. Néanmoins, Moukilou (2022) lors de
son étude a évalué l’activité clarifiante des graines du fruit de Annona muricata L. sur les eaux
usées domestiques. De cette étude, il a été montré que les graines non délipidées ont un taux
d’abattement de la turbidité de 95,40 % alors que celui des graines délipidées a été de 98,57 %.
Figure 17 : Variation de la turbidité de l’eau du Djoué en fonction du volume de Annona muricata L. non
délipidé
De plus, les essais de clarification de l’eau de Djoué avec les coagulants à base des graines non
délipidées et délipidées du fruit de Landolphia owariensis P. Beauv ont permis d’observer la
variation de la turbidité en fonction du taux de traitement (Figure 19 et 20). Cette turbidité chute
de 61,6 à 1,67 NTU après traitement par le coagulant à base des graines non délipidées à la
concentration de 115 mg/L et de 84,9 à 2,07 NTU après traitement par le coagulant à base des
graines délipidées à la concentration de 100 mg/L, soient les taux d’abattement de la turbidité
respectifs de 97,29 et 97,56 %. Cet écart quasi inexistant entre les deux rendements pourrait
30
s’expliquer par le fait que les graines du fruit de Landolphia owariensis P. Beauv ne contiennent
presque pas d’huile végétale.
Ces résultats ne peuvent cependant pas être comparés à d’autres, car, jusqu’à ce jour, aucune
étude n’a encore été menée sur l’activité coagulante des graines de Landolphia owariensis P.
Beauv, en dehors de la présente étude. Toutefois, les turbidités résiduelles obtenues après
traitement par les coagulants à base des graines du fruit de Landolphia owariensis P. Beauv
respectent la norme (5 NTU) recommandée par l’OMS pour l’eau de boisson.
Les résultats des essais jar-test montrant la variation de la turbidité de l’eau de Djiri en fonction
du taux de traitement des solutions coagulantes à base des graines du fruit de Annona muricata
L. non délipidées et délipidées sont présentés par les figures 21 et 22. Ces figurent révèlent une
faible diminution de la turbidité, passant de 7,36 à 4,18 NTU et de 6,11 à 4,40 NTU
respectivement après traitement par les coagulants à base des graines non délipidées à la
concentration de 110 mg/L et après traitement par les coagulants à base des graines délipidées
à la concentration de 120 mg/L. Ce qui explique les faibles rendements d’élimination : 43,21
% pour les graines non délipidées et 27,99 % pour les graines délipidées. Cela pourrait être dû
31
au caractère trop peu turbide de l’eau de Djiri qui rend peu probable la collision des particules
colloïdales et donc la formation des flocs (Marwan, 2018).
Figure 21 : Variation de la turbidité de l’eau du Djiri en fonction du volume de Annona muricata L. non
délipidé
De même, les échantillons d’eau brute de turbidités initiales 7,23 et 6,11 NTU ont été traité
respectivement par les coagulants à base des graines non délipidées et délipidées du fruit de
Landolphia owariensis P. Beauv (figures 23 et 24). Après traitement, les turbidités finales de
4,85 et 4,03 NTU ont été obtenues à la concentration de 96 mg/L des coagulants respectifs. Il
en ressort que, de la même manière que lors du traitement par les graines du fruit de Annona
muricata L., les taux d’abattement de la turbidité sont faibles (34,10 et 34,04 %).
32
Figure 24 : Variation de la turbidité de l’eau de Djiri en fonction du volume de Landolphia owariensis P.
Beauv délipidé
Le traitement de l’eau par les deux coagulants dépend du pH de l’eau brute. En effet, les essais
de traitement à différentes plages de pH ont montré que l’abattement de la turbidité est plus
important lorsque le pH de l’eau est acide (3,5). Cette influence du pH s’expliquerait par le fait
que l’activité coagulante des graines des fruits de Annona muricata L. et de Landolphia
owariensis P. Beauv seraient due à la présence des protéines. Celles-ci sont porteuses de
groupements amines qui, en milieu acide, captent les protons et renforcent le caractère
cationique des coagulants utilisés. Ce constat a également été fait par Aouba (2017) qui a
travaillé sur le traitement des eaux potables et usées par le Tanfloc.
Cependant, le traitement de l’eau par les graines des fruits de Annona muricata L. et de
Landolphia owariensis P. Beauv n’a pas d’influence sur le pH de l’eau traitée.
On constate en effet une augmentation négligeable du pH de l’eau traitée de l’ordre de 0,5 à 1
unité, comparé à celui de l’eau brute (Figure 25 et 32). Ces résultats viennent confirmer ceux
de Mpy-Mouko (2022) qui a remarqué cette quasi constance du pH des eaux usées domestiques
après traitement par les graines non délipidées de Annona muricata L.. Le traitement de l’eau
par ces différents coagulants nécessite donc l’ajout d’un correcteur d’acidité (comme la chaux)
afin de réajuster le pH de l’eau traitée.
La conductivité électrique de l’eau est fortement impactée après traitement par les deux
coagulants naturels. En ce qui concerne l’échantillon de l’eau Djoué, la CE augmente
significativement de 24 à 3580 µS/cm et de 24 à 10120 µS/cm respectivement après traitement
par les graines non délipidées des fruits de Annona muricata L. et de Landolphia owariensis P.
33
Beauv. De même, on observe une forte augmentation de 27 à 10810 µS/cm et de 27 à 9100
µS/cm respectivement après traitement par les graines délipidées des fruits de Annona muricata
L. et de Landolphia owariensis P. Beauv (Figure 26).
Le constat est le même pour l’eau de Djiri, car la CE augmente de 5 à 10170 µS/cm et de 5 à
4800 µS/cm après traitement par les graines non délipidées des fruits de Annona muricata L. et
de Landolphia owariensis P. Beauv tandis qu’elle augmente de 5 à 9380 µS/cm et de 5 à 3250
µS/cm après traitement par les graines délipidées des mêmes fruits (Figure 33). Les teneurs en
TDS sont proportionnelles à la CE, elles augmentent avec cette dernière (Figure 27 et 34). La
forte augmentation de la CE et des TDS de l’eau après traitement pourrait s’expliquer par le fait
que les coagulants utilisés apportent des sels minéraux dans l’eau traitée à cause de leurs forts
taux de matières minérales. Cette assertion est soutenue par Fatombi et al., (2009) qui ont
également observé une forte minéralisation de l’eau traitée par la caséine acide extraite de la
crème de Cocos nucifera.
➢ Température
La valeur moyenne de la température est de 25,6 °C pour l’eau brute de Djoué et 24,7 °C pour
l’eau brute de Djiri. Après traitement par les différents coagulants, ces températures restent
presque constantes. Le minimum de température obtenue après traitement est de 18,8 °C
(Tableau I, Annexe 2). Les petites variations observées pourraient être dues à la variation de la
température ambiante. Les valeurs de la température obtenues après traitement sont pour la
plupart conformes, et pour d’autres très proches de la valeur guide OMS (< 25 °C) (OMS,
2017).
Les analyses réalisées sur les eaux de Djoué et de Djiri ont donné une valeur du THT égale à
17,1 mg/L de CaCO3 pour tous les échantillons bruts. On remarque qu’après traitement aussi
bien par les coagulants à base des graines du fruit de Annona muricata L. que de Landolphia
owariensis P. Beauv, non délipidées comme délipidées, cette valeur reste inchangée (tableau I,
annexe 2). Cette valeur du THT est en dessous de la valeur limite (200 mg/L de CaCO3)
préconisée par l’OMS (2017). En somme, les coagulants utilisés n’ont donc aucun impact sur
le THT de l’eau, contrairement aux coagulants minéraux.
34
➢ Demande biochimique en oxygène
La DBO5 de l’eau brute est comprise entre 36 et 149 mg/L 𝑂2 aussi bien pour l’eau de Djoué
que pour celle de Djiri. Après traitement par les différents coagulants, on constate que la DBO5
reste dans cet intervalle (Tableau I, Annexe 2). Néanmoins, Mpy-Mouko (2022) a constaté une
augmentation de la DBO5 après traitement des eaux usées domestiques par les graines non
délipidées de Annona muricata L.
Les valeurs moyennes de la DCO augmentent de 51 à 271 mg/L 𝑂2 suite au traitement de l’eau
Djoué par les graines délipidées du fruit de Annona muricata L. et de 51 à 168 mg/L 𝑂2 après
traitement par les graines délipidées de Landolphia owariensis P. Beauv (Figure 28).
Par contre, le traitement par les graines non délipidées des mêmes fruits a donné quant à lui des
valeurs trop élevées (DCO > 1500 mg/L 𝑂2). L’augmentation de la DCO pourrait être due à
l’apport du carbone par les coagulants utilisés, étant donné leur nature végétale donc organique.
Ce constat a aussi été fait par Fatombi et al., (2013) suite à un traitement de l’eau par les graines
de Moringa oleifera.
➢ Matières en suspension
35
bien non délipidées que délipidées. Cela pourrait être dû au taux peu élevé des MES dans l’eau
brute.
➢ Absorbance
Les figures 30 et 36 présentent les variations de l’absorbance des échantillons d’eau de Djoué
et Djiri avant et après traitement. Concernant l’eau de Djoué, il apparait une diminution de
l’absorbance des eaux traitées comparé à celle des eaux brutes. Ces résultats sont en accord
avec ceux de Mpy-Mouko (2022). Par contre, une légère augmentation de l’absorbance est
observée pour les échantillons d’eau de Djiri après traitement. Cela pourrait être dû aux doses
trop élevées de coagulants utilisées par rapport à l’absorbance très faible des eaux brutes.
➢ Fer
Les échantillons d’eau de la rivière Djoué de concentrations initiales de fer de 1 mg/L et 1,6
mg/L ont été traitées respectivement par les graines non délipidées et délipidées des fruits de
Annona muricata L. et de Landolphia owariensis P. Beauv (figure 31). Il ressort que la
concentration de fer, initialement à 1 diminue à 0,6 mg/L après traitement par les coagulants à
base des graines non délipidées des fruits de Annona muricata L. et de Landolphia owariensis
P. Beauv. En outre, le traitement de l’échantillon ayant une concentration initiale de 1,6 mg/L
par les coagulants à base es graines délipidées de Annona muricata L. et de Landolphia
owariensis P. Beauv a donné quant à lui des concentrations résiduelles de fer de 0,6 et 0,8 mg/L,
respectivement. L’élimination de cet élément métallique serait simultanée à celle des particules
colloïdales. Cela serait dû à un emprisonnement des ions fer dans les agrégats formés au cours
de la déstabilisation des particules colloïdales par les coagulants. Ces résultats corroborent ceux
de Fatombi et al. (2013) qui ont démontré l’élimination du fer et du manganèse par les graines
de Moringa oleifera.
En revanche, le traitement de l’eau de Djiri par les mêmes coagulants n’a quant à lui aucun effet
sur la concentration de fer. En effet, la concentration de 0,2 mg/L observée pour les échantillons
d’eau brute est restée constante après usage des différents coagulants comme le montre la figure
37. Cela s’expliquerait par le fait que, comme pour la turbidité et les MES, le fer est en petite
quantité dans l’eau de Djiri, rendant ainsi difficile son emprisonnement et sa précipitation.
36
Figure 25 : Variation du pH de l’eau de Djoué avant et après traitement Figure 26 : Variation du conductivité électrique de l’eau de Djoué avant et
après traitement
Figure 27 : Variation des TDS de l’eau de Djoué avant et après traitement Figure 28 : Variation de la DCO de l’eau de Djoué avant et après traitement
37
Figure 29 : Variation des MES de l’eau de Djoué avant et après traitement Figure 30 : Variation de l’absorbance de l’eau de Djoué avant et après
traitement
Figure 31 : Variation de la concentration en Fer dissous dans l’eau de Djoué avant et après traitement
38
Figure 32 : Variation du pH de l’eau de Djiri avant et après traitement Figure 33 : Variation de la conductivité électrique de l’eau de Djiri avant et
après traitement
Figure 34 : Variation des TDS de l’eau de Djiri avant et après traitement Figure 35 : Variation des MES de l’eau de Djiri avant et après traitement
39
Figure 36 : Variation de l’absorbance de l’eau de Djiri avant et après traitement Figure 37 : Variation de la concentrationen Fer dissous dans l’eau de Djiri
avant et après traitement
Légende : AND : Annona non délipidé ; AD : Annona délipidé ; LND : Landolphia non délipidé ; LD : Landolphia délipidé
40
V.4. Variation des paramètres microbiologiques
41
Tableau V : Résultats des analyses microbiologiques des eaux brutes et traitées de la rivière Djiri
Paramètres FMAT CT CF ET SF SA SS
(UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL)
Echantillons
Eau brute Djiri > 1000 > 1000 0 0 0 46 > 1000
Eau traitée par AND > 1000 7 0 0 0 121 11
Eau traitée par AD > 1000 156 0 0 0 144 78
Eau traitée par LND > 1000 10 0 0 0 288 10
Eau traitée par LD > 1000 > 1000 0 0 0 312 > 1000
Valeur guide OMS 100 10 0 0 0 0 0
Tableau VI : Résultats des analyses microbiologiques des eaux brutes et traitées de la rivière Djoué
Paramètres FMAT CT CF ET SF SA SS
(UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL) (UFC/100 mL)
Echantillons
Eau brute Djoué > 1000 > 1000 > 1000 600 720 > 1000 > 1000
Eau traitée par AND 220 0 0 0 0 24 40
Eau traitée par LND 390 0 0 0 0 250 85
Eau brute Djoué > 1000 > 1000 > 1000 605 720 > 1000 > 1000
Eau traitée AD 45 61 11 0 0 > 1000 36
Eau traitée par LD 288 22 14 0 0 169 30
Valeur guide OMS 100 10 0 0 0 0 0
FMAT : Flore mésophile aérobie totale ; CT : Coliformes totaux ; CF : Coliformes fécaux ; ET : Enterococcus totaux ; SF : Streptococcus fécaux
SA : Staphylococcus aureus ; SS : Shigella et Salmonella ; UFC : Unité formant colonie ; AND : Annona muricata L. non délipidé ;
LND : Landolphia owariensis P. Beauv non délipidé ; AD : Annona muricata L. non délipidé ; LD : Landolphia owariensis P. Beauv non délipidé
42
VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Cette étude a permis d’évaluer l’activité coagulante des graines des fruits de Annona muricata
L. et de Landolphia owariensis P. Beauv sur les eaux de surface. Les essais de traitement ont
été menés sur les eaux des rivières Djoué et Djiri. Il en ressort que les échantillons d’eau de
Djoué de turbidités initiales 61,6 et 84,9 NTU, traités respectivement par les coagulants à base
des graines du fruit de Annona muricata L. non délipidées et délipidées, ont donné les
rendements de 92,68 et 97,35 %. Les concentrations utilisées pour les deux coagulants
respectifs sont de 105 et 124 mg/L. Ces échantillons, traités respectivement avec les coagulants
à base des graines du fruit de Landolphia owariens P. Beauv non délipidées et délipidées, ont
donné les rendements de 97,35 et 97,56 %. Les concentrations des coagulants sont
respectivement de 115 et 100 mg/L.
En ce qui concerne l’eau de Djiri, les deux coagulants utilisés ont donné des rendements de
clarification relativement faibles (< 50 %) en raison du caractère peu turbide de cette eau en
cette période d’étude.
Les coagulants à base des graines des fruits de Annona muricata L. et de Landolphia owariensis
P. Beauv sont très efficaces pour l’abattement de la turbidité, des MES, de l’absorbance et du
fer. Par ailleurs, la faible teneur de ces éléments dans l’eau de Djiri rend difficile leur
abattement. Cependant, l’usage de ces coagulants entraine une forte minéralisation et un apport
de matière organique dans l’eau traitée. En outre, ces coagulants sont plus efficaces en pH acide
(pH = 3,5). Un traitement de l’eau par ces coagulants nécessite donc une correction du pH avant
consommation. Ainsi, le traitement par les différents coagulants a aussi entrainé une baisse
significative des microorganismes dans l’eau traitée. Toutefois, les paramètres
microbiologiques analysés restent au-dessus de la norme recommandée pour l’eau de boisson.
Une désinfection est nécessaire pour une élimination totale des bactéries dans l’eau traitée avant
sa consommation.
43
VI.2. Perspectives
Portés sur des nouveaux coagulants, ces résultats feront l’objet de rédaction d’articles
scientifiques en vue d’informer le monde en général et la communauté scientifique en
particulier, des propriétés coagulantes des graines des fruits de Annona muricata L. et de
Landolphia owariensis P. Beauv. Ces deux coagulants s’ajouteront ainsi à la liste des
coagulants naturels.
Ce travail a été l’occasion pour moi de mettre en pratique les enseignements théoriques appris
au cours de ma formation notamment ceux concernant l’analyse et le traitement des eaux. Cela
m’a permis d’avoir des aptitudes plus techniques à travers les manipulations régulières au
laboratoire. Ce premier pas dans le monde de la recherche m’a permis de connaitre tant soit peu
ce monde, les difficultés qu’on y rencontre et les moyens d’adaptation pour faire face à ces
difficultés.
44
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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48
ANNEXES
Intitulé : Traitement des eaux de surface par les coagulants à base des graines des fruits de
Annona muricata L. et de Landolphia owariensis P. Beauv.
Mots clés : Traitement, eaux de surface, coagulants, Annona muricata L., Landolphia owariens
P. Beauv.
Personnes impliquées :
49
I. Contexte et justification
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’Homme. Cependant, 2,2 milliards
de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique
en eau potable gérés en toute sécurité et 4,2 milliards ne disposent pas d’infrastructures
d’assainissement de base (Assoue et al., 2022). En République du Congo, comme dans
beaucoup d’autres pays en développement, les ressources en eau pouvant être utilisées
directement pour l’alimentation et l’hygiène corporelle se réduisent progressivement à cause de
la croissance exponentielle de la population en milieux urbains. Dans la grande majorité des
cas, les eaux prélevées dans le milieu naturel doivent subir un traitement préalable avant d’être
utilisées. Ce constat s’applique particulièrement aux eaux de surface compte tenu de leur
vulnérabilité induite par les activités anthropiques (David al., 2020). De ces faits, plusieurs
méthodes de traitement sont développées au cours des années, allant d’une simple décantation
à l’utilisation des produits chimiques. La chaine de traitement conventionnel est composée de
plusieurs étapes dont la coagulation (Aouba, 2017). La coagulation est un procédé qui consiste
à introduire dans l’eau un réactif chimique (coagulant) afin de réduire les forces de répulsion
électrostatique entre les particules colloïdales qui, déstabilisées, se rassemblent pour former des
agrégats facilement décantables (Auckenthaler al., 2010).
Toutefois, les coagulants synthétiques bien qu’ayant démontré leur efficacité dans le traitement
des eaux, présentent plusieurs inconvénients sur les plans économique et environnemental, mais
aussi sur la santé humaine (Ndabigengesere, 1995). Afin de réduire l’utilisation de ces
coagulants et les risques liés à leur usage, les scientifiques s’intéressent davantage à la recherche
des coagulants alternatifs dits naturels, à base d’extraits des plantes. A ce jour, plusieurs
recherches menées sur des plantes comme le Moringa, l’Acacia mearnsii De Wild, etc.
montrent l’aptitude de celles-ci à être utilisées comme coagulants et/ou floculants (Sanchez-
Martin al., 2009). Ainsi, l’objectif de ce travail est d’évaluer l’activité coagulante des graines
des fruits de Annona muricata L. et de Landolphia owariensis P. Beauv sur les eaux de surface.
II. Problématique
Au cours des quarante dernières années, l’utilisation des ressources en eau dans le monde a
augmenté de près de 1 % par an et devrait continuer d’augmenter à un rythme similaire jusqu’en
2050, sous l’effet conjugué de la croissance démographique, du développement socio-
économique et de l’évolution des modes de consommation (ONU, 2023).
50
Cette augmentation nécessite la mise au point des procédés de traitement, tel est le cas de la
coagulation-floculation. Cependant, sa mise en œuvre nécessite l’usage des réactifs chimiques
(coagulants) qui présentent plusieurs inconvénients. Le sulfate d’aluminium par exemple utilisé
comme coagulant modifie certains paramètres de l’eau et engendre des coûts d’opération
supplémentaires (Boisvert, 1996). Aussi, le résiduel d’aluminium dans l’eau traitée est à
l’origine de plusieurs maladies dont la plus fréquente est l’Alzheimer (Alcayde al., 2003).
Ces inquiétudes quant aux conséquences des coagulants chimiques ont poussé les scientifiques
à chercher des coagulants alternatifs naturels, non toxiques. D’où l’intérêt porté à l’investigation
des plantes à potentialités coagulantes et/ou floculantes. Ces coagulants à base d’extraits des
plantes sont considérés comme des alternatives aux coagulants synthétiques, de par leur
efficacité, leur disponibilité et leur caractère non toxique (Murcott al., 1993).
51
courant, dont les graines du fruit (corossol) possèdent selon des études, des propriétés
coagulantes. Des études réalisées à l’Unité de Chimie du Végétal et de la Vie (UC2V) ont
montré que les graines du fruit de Annona muricata L., séchées à 60°C permettent de clarifier
les eaux usées domestiques avec un rendement de plus de 50 %. Alors que ce rendement
avoisine les 95 % lorsque les graines sont séchées à 105°C, délipidées ou non (Mpy-Mouko,
2022, Moukilou, 2022). On note que les graines du fruit de Annona muricata L. n’ont encore
jamais été testées sur les eaux de surface. Quant aux graines du fruit de Landolphia owariensis
P. Beauv, elles n’ont encore fait l’objet d’aucune étude, ni sur les eaux usées, ni sur les eaux de
surface.
L’objectif de ce travail est d’évaluer l’activité coagulante des graines des fruits de Annona
muricata L. et de Landolphia owariensis P. Beauv sur les eaux de surface.
Pour atteindre cet objectif, les objectifs spécifiques suivants ont été fixés :
❖ Evaluer les paramètres physico-chimiques et microbiologiques des eaux de
surface avant traitement ;
❖ Déterminer le taux de traitement des graines du fruit de Annona muricata L. et de
Landolphia owariensis P. Beauv. ;
❖ Evaluer les paramètres physico-chimiques et microbiologiques des eaux de
surface après traitement ;
V. Hypothèses
❖ Hypothèse 1: L’évaluation des paramètres physico-chimiques et
microbiologiques permettrait de faire une estimation de la qualité des eaux de
surface ;
❖ Hypothèse 2 : La détermination du taux de traitement permettrait d’apprécier la
concentration du coagulant susceptible de clarifier l’eau brute ;
52
❖ Hypothèse 3: L’évaluation des paramètres physico-chimiques et
microbiologiques après traitement permettrait de juger de l’efficacité de chacun
des coagulants.
Une partie de la poudre obtenue après broyage des graines de chacun des deux fruits sera
délipidée par extraction au soxlhet (NF EN ISO 659).
• Solutions organiques
Pour chaque type de graines, des solutions coagulantes de 20 g/L seront préparées à partir des
poudres délipidées et non délipidées (Kabore al., 2013).
• Solutions inorganiques
Les solutions inorganiques que nous utiliserons sont les suivantes : solution d’acide
chlorhydrique 1N ; solution d’acide sulfurique (dilué au ¼), solution de permanganate de
potassium (0,4 g/L) (Rodier al., 2009).
Les échantillons destinés aux analyses physico-chimiques seront prélevés dans des bidons en
plastique de 25 L et ceux destinés aux analyses microbiologiques seront prélevés dans des
contenants stériles en polypropylène puis transportés au laboratoire dans des glacières dont la
53
température est comprise entre 4 et 6°C. Les techniques utilisées sont celles décrites dans la
norme NF EN ISO 5667-3.
Les paramètres ci-après seront analysés : Turbidité (NF ISO 7027), pH (NFT 90-100),
conductivité électrique (NF EN 27888), TDS (NF EN 27888), Température (NFT 90-0008),
Dureté total (NFT 90-003), Fer (NF T 90-017), DBO5 (NF T 90103), DCO (NFT 90-101), MES
(NFT 90-105), absorbance (350 nm).
6. Analyses microbiologiques
Les analyses microbiologiques des eaux seront réalisées en utilisant les indicateurs de présence
(coliformes totaux/fécaux, les Enterococcus/Streptococcus, les Shigella/Salmonella,
Staphylococcus aureus et la flore mésophile aérobie total). La technique de filtration sur
membrane sera utilisée (NF EN ISO 7218).
Les essais de Jar-Test seront réalisés sur les eaux de surface afin de déterminer la dose optimale
de chacun des coagulants. Ainsi, les doses croissantes de coagulant seront ajoutées dans des
béchers contenant 500 mL de l’eau à traiter. Ensuite nous procéderons à une agitation d’abord
rapide (140 tours/min) pendant cinq minutes, puis lente (10 tours/min) pendant 10 minutes.
Ensuite, nous laisserons décanter les flocs pendant 30 minutes au bout desquelles on récupérera
l’eau traitée pour les analyses (FUNASA, 2013).
1. Plan socio-économique
54
2. Plan scientifique
55
VIII. Calendrier et phases d’exécution des travaux
56
IX. Références bibliographiques
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l’efficacité des graines de moringa oleifera dans le traitement des eaux de consommation en
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Sanchez-martin., Gonzalez-velasco, J. M., Beltran-heredia, J. (2009). Acacia mearnsii de
Wild tannin-based floculant in surface water treatement. Journal of Wood Chimistry and
Technology 29 (2) : 119-135.
58
Annexe 2
59
Annexe 3 : Echantillons des eaux brutes
Eau brute Djoué 61,6 NTU Eau brute Djoué 84,9 NTU Eau brute Djiri 7,36 NTU
Eau brute Djiri 6,11 NTU Tourteaux de Annona muricata Tourteaux de Landolphia
L. owariensis P. Beauv
60
Solution d’acide chlorhydrique Solution de permanganate de Solution d’acide sulfurique
potassium
Turbidimètre Spectrophotomètre
61
PCA préparé CCA préparé SB préparé
CCA eau brute Djoué CCA eau Djoué traitée par CCA eau Djoué traitée par
Annona muricata L. non Landolphia owariensis P. Beauv
délipidé non délipidé
SB eau brute Djoué SB eau Djoué traitée par SB eau Djoué traitée par
Annona muricata L. non Landolphia owariensis P. Beauv
délipidé non délipidé
62
SS Eau brute Djiri SS eau Djiri traitée par Annona SS eau Djiri traitée par
muricata L. délipidé Landolphia owariensis P. Beauv
délipidé
MSA eau brute Djiri MSA eau Djiri traitée par MSA eau Djiri traitée par
Annona muricata L. non délipidé Landolphia owariensis P. Beauv
non délipidé
PCA eau Djoué PCA eau Djoué traitée par PCA eau Djoué traitée par
Annona muricata L. non délipidé Landolphia owariensis P. Beauv
non délipidé
63
Résumé
ABSTRACT
Key words : Coagulation-floculation, surface waters, Annona muricata L., Landolphia owariensis P.
Beauv
64