Vous êtes sur la page 1sur 36

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES


INSTITUT SUPERIEUR D’AGRICULTURE ET ENTREPRENARIAT

Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme universitaire en horticulture


N° : ……

Inventaire, incidence de l’entomofaune et traitement


biologique de la culture du gombo Abelmoschus
esculentus Moench, dans la station de l’ISAE

Présenté et soutenu à la Faculté des Sciences et Techniques/UCAD


Par
Elisha BIAYE
Présenté et soutenu le jeudi 23 mars 2021 à 9h à la FST
Devant le jury composé de :
Président : Pr. Kandioura NOBA Pr Directeur de l’Institut ISAE/UCAD

Membres : Dr. Toffène DIOME Maître-Assistant BA/ISAE/UCAD


Dr. Mamecor FAYE Maître-Assistant BA/UCAD
Dr. Ablaye NGOM Assistant ISAE/UCAD

Encadrant : Dr. Toffène DIOME


Superviseur : Professeur NOBA

ANNEE : 2020- 2021


DEDICACES
Gloire soit rendue à Dieu qui m’a fortifiée et dans sa grâce, son amour, sa paix et sa bonté
m’ont permis de terminer ce document. « Je puis tout par celui qui me fortifie. » Philippiens
4 : 13
Pour exprimer ma gratitude, mon amour et ma profonde reconnaissance, je dédie ce travail
❖ À M. et Mme BIAYE: l’amour, la patience, les encouragements que vous avez manifestés
à mon égard ont été à l’origine de ma réussite. Merci pour l’éducation et les valeurs que vous
m’avez inculqué avec l’aide de Dieu ainsi que les nombreux sacrifices consentis pour ma
réussite.
❖ À mes frères et sœurs dans la chair (Ameth, Rebecca, Naim, Olivie) et dans la foi
: vous avez cru en moi et vous m’avez encouragé quand le doute m’envahissait. Merci pour
vos prières et multiples conseils. Puisse Dieu vous bénir au-delà de toute mesure.
❖ À mes amis et ami de cœur: merci pour le soutien moral et pour vos prières. Je remercie
spécialement Stéphane A. Ntab pour ses encouragements inconditionnels, pour sa présence
dans les moments de découragement, d’incertitude de relâchement, mes faibles mots ne
pourront décrire toute ma gratitude et ma reconnaissance à son égard. Je remercie également
Dieynaba Sow, Salwat Moussa, Donatien Kabou et Rokhaya Diagne, mes compagnons de
galères depuis mes premières années à l’université, pour leur amour, leur chaleur et leur
soutien. Que Dieu vous bénisse et qu’il vous rende tout le bien et la joie que vous m’avez
apportés.

i
REMERCIEMENTS
Un grand merci à toutes les personnes de près ou de loin qui ont contribué à la réalisation de
ce document.
Je remercie également l’équipe pédagogique, administrative de l’ISAE et spécialement le
professeur NOBA Directeur de L’ISAE et Président du jury, pour le cadre d’apprentissage
qu’ils ont su mettre en place au niveau de cette Institut.
Je remercie mon maître de stage et encadreur Dr Toffène DIOME pour son soutien, ses
conseils, sa disponibilité, sa compréhension, ses encouragements, sa patience et la bonne
humeur qui régnait lors de nos moments de travail jusqu’à la réalisation de ce document.
De même je souhaiterais remercier le Dr Ablaye NGOM pour sa disponibilité et ses conseils
face aux multiples difficultés rencontrées. Votre promptitude dans le travail et votre
sollicitude à mon égard m’ont permis de réaliser ce stage et ce document.
Je remercie le Dr. Mamecor FAYE pour le temps qu’il m’a consacré lors de mon stage et pour
les connaissances qu’il m’a transmises.
Je remercie Monsieur Malick, technicien du terrain d’expérimentation de L’ISAE qui m’a
beaucoup aidé sur le terrain, physiquement et moralement, et a élargi le peu de connaissances
pratiques que j’avais sur le terrain en m’inculquant son savoir-faire.
Je remercie également Hawa Bâ ma binôme, celle avec qui j’ai réalisé mon stage sur le
terrain, pour sa force mentale, son aide et son savoir-faire.
Enfin je ne saurais terminer sans témoigner toute ma gratitude à tous mes camarades et amis
qui m’ont apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de ma démarche.

ii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Production en tonnes de 2003-2004 ........................................................................ 5
Tableau 2 : Températures ......................................................................................................... 11
Tableau 3 : Précipitations ......................................................................................................... 11
Tableau 4 : Abondance des différentes espèces ....................................................................... 18
Tableau 5 : Fréquences d'occurrence et incidences .................................................................. 19

iii
LISTE DES FIGURES
Figure 1:Tige de gombo ............................................................................................................. 2
Figure 2 : Feuille de gombo ....................................................................................................... 2
Figure 3 : Fleur de gombo .......................................................................................................... 3
Figure 4 : Fruits ou capsules (source : kimshi passion 2020) .................................................... 3
Figure 5 : Podagrica decolorata .................................................................................................. 6
Figure 6 : Bemisia tabaci ............................................................................................................ 6
Figure 7 : Cicadelle .................................................................................................................... 7
Figure 8 : Pucerons ..................................................................................................................... 7
Figure 9 : Punaise ....................................................................................................................... 8
Figure 10 : Chenille arpenteuse .................................................................................................. 8
Figure 11 : Feuilles de neem ...................................................................................................... 9
Figure 12 : Ail ............................................................................................................................ 9
Figure 13: Localisation du champ d'expérimentation de l’ ...................................................... 10
Figure 14: Dispositif expérimental ........................................................................................... 12
Figure 15 : La semence de gombo ........................................................................................... 12
Figure 16 : Semis...................................................................................................................... 12
Figure 17 : Arrosage des planches ........................................................................................... 13
Figure 18 : Désherbage et sarclo-binage .................................................................................. 13
Figure 19 : Extraction de la solution (sang +autres liquides) de déchet de poisson ................ 14
Figure 20 : traitement des planches .......................................................................................... 14
Figure 21 : Inventaire des insectes et décompte des feuilles saines et attaquées ..................... 15
Figure 22 : Récolte et pesage des capsules .............................................................................. 15
Figure 23 : Effet du traitement par rapport au pourcentage de feuilles endommagées ........... 20
Figure 24 : Effet d traitement par rapport au nombre de fruits attaqués .................................. 20
Figure 25 : Effet du traitement par rapport au rendement (kg/Ha) .......................................... 21

iv
Sujet : Inventaire, incidence de l’entomofaune et traitement biologique de la culture du gombo
(Abelmoschus esculentus Moench) dans la station de l’ISAE
Jury Président : Pr. Kandioura NOBA Directeur de l’Institut ISAE/UCAD
Membres : Dr. Toffène DIOME Maître-Assistant BA/ISAE/UCAD
Dr. Mamecor FAYE Maître-Assistant BA/UCAD
Dr. Ablaye NGOM Assistant ISAE/UCAD
RESUME
La culture du gombo (Abelmoschus esculentus) a beaucoup de contraintes dont celles liées
aux bio-agresseurs. Ces derniers sont souvent éliminés par des pesticides chimiques qui sont
dangereux pour l’environnement, la santé humaine et entrainent la résistance chez les
insectes. Pour éviter les conséquences de l’usage des pesticides, les agriculteurs font recours
aux plantes pesticides. C’est dans ce contexte que cette étude a été proposée et a pour objectif
général de connaitre la faune entomologique sur la culture du Gombo dans la station de
l’ISAE. Cet objectif est décliné en objectifs spécifiques : (i) inventorier les arthropodes du
gombo cultivés dans la station de l’ISAE, (ii) déterminer l’effet des biopesticides à base de
neem et ail sur l’incidence de ces insectes sur les plants de gombo, (iii) déterminer l’effet de
ces biocides sur le rendement du gombo. Pour cela un dispositif expérimental constitué de
neuf (9) planches de 11 m de longueur et 1 m 10 de largeur avec des allées de 50 cm suivant
la longueur a été mise en place. Sur les neuf (9) planches, trois ont été traité avec n
biopesticide à base de neem, trois avec celui à base d’ail et les trois restants représentaient le
témoin sans traitement. Principalement sept (6) ordres d’insectes ont été identifiés dans la
surface d’expérimentation (Orthoptères, Hémiptères, Hyménoptères, Lépidoptères, Diptères et
Coléoptères) dont 7 familles (Ainidae, Coccidae, Aphidoidea, Fourmicidae, Geometridae,
Aleyrodidae, Coccinellidae), huit (8) espèces et 3591 individus. L’analyse des résultats
montre que A. gossypii, P. viburni, ainsi que les fourmis étaient présentes de manière
constante avec une fréquence d’occurrence de 100% et des incidences respectives de 42%,
35%. Le traitement est significatif sur l’attaque des feuilles, on note moins de feuilles
attaquées sur les parcelles traitées avec la solution d’ail. Les résultats du traitement sur le
poids des fruits attaqués sont révélés non significatif de même que sur le rendement de la
production. Cette étude a permis d’inventorier les insectes ravageurs du gombo cultivés dans
la station de l’ISAE, de déterminer leurs incidences sur les plants de gombo et d’évaluer
l’effet de ces ravageurs sur le rendement de la culture. En effet, il serait intéressant de
diversifier les cultures et de refaire l’inventaire pour mieux connaitre l’entomofaune de la
station.
Mots clés : Culture, entomofaune, biopesticide, neem, ail, bioagresseurs

v
ABSTRACT
The culture of okra (Abelmoschus esculentus) has many constraints, including those related to
pests and diseases. These are often eliminated by chemical pesticides which are dangerous for
the environment, human health and cause resistance in insects. To avoid the consequences of
the use of pesticides, farmers resort to pesticide plants. It is in this context that this study was
proposed and has as a general objective to know the entomological fauna on the culture of
Okra in the ISAE station. This objective is broken down into specific objectives: (i) inventory
the okra arthropods cultivated in the ISAE station, (ii) determine the effect of biopesticides
based on neem and garlic on the incidence of these insects on plants okra, (iii) determine the
effect of these biocides on okra yield. For this, an experimental device consisting of nine (9)
boards 11 m long and 1 m 10 wide with aisles of 50 cm along the length was set up. Of the
nine (9) boards, three were treated with neem-based biopesticide, three with the garlic-based
one and the remaining three were the untreated control. Mainly seven (6) orders of insects
were identified in the experimental surface (Orthoptera, Hemiptera, Hymenoptera,
Lepidoptera, Diptera and Coleoptera) including 7 families (Ainidae, Coccidae, Aphidoidea,
Fourmicidae, Geometridae, Aleyrodidae, Coccinellidae), eight (8) species and 3591
individuals. Analysis of the results shows that A. gossypii, P. viburni, as well as ants were
present constantly with a frequency of occurrence of 100% and respective incidences of 42%,
35%. The treatment is significant on the attack of the leaves, there are fewer attacked leaves
on the plots treated with the garlic solution. The results of the treatment on the weight of the
attacked fruits were found to be insignificant as well as on the production yield. This study
made it possible to inventory the okra insect pests cultivated at the ISAE station, to determine
their impact on okra plants and to assess the effect of these pests on crop yield. Indeed, it
would be interesting to diversify the cultures and to redo the inventory to better understand
the entomofauna of the station.
Key words: Culture, entomofauna, biopesticide, neem, garlic, pests

vi
TABLE DES MATIERES

DEDICACES .............................................................................................................................. i

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... iii

LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. iv

RESUME .................................................................................................................................... v

ABSTRACT .............................................................................................................................. vi

TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... vii

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1

CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................. 2

I-1 Généralités sur la culture du Gombo .................................................................................... 2

I-1-1 Origine du gombo .............................................................................................................. 2

I-1-2 Description ........................................................................................................................ 2

I-1-2-1 Appareil végétatif…………………………………………………………………..….2

I-1-2-2 Appareil reproducteur………………………………………………………................3

I-2- Importance économique du gombo ..................................................................................... 3

I-3 Les maladies et insectes ravageurs ....................................................................................... 5

I-3-1 Les maladies ...................................................................................................................... 5

I-3-2 Insectes ravageurs du gombo ............................................................................................ 5

I-4 les insecticides naturels ........................................................................................................ 8

I-4-1 Neem ................................................................................................................................. 8

I-4-2 Ail ...................................................................................................................................... 9

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES ....................................................................... 10

II-1 Présentation de la zone d’étude ......................................................................................... 10

II-2 Préparation du terrain et dispositif expérimental .............................................................. 11

II-3 Choix de la variété et semis............................................................................................... 12

II- 4 Entretien-Fertilisation-Traitement .................................................................................... 13

vii
II-4-1 Entretien ......................................................................................................................... 13

II-4-2 Fertilisations ................................................................................................................... 13

II-4-3 Traitements .................................................................................................................... 14

II-5 Inventaires des insectes ..................................................................................................... 15

II-6 Récolte ............................................................................................................................... 15

II-7 Paramètres étudiés ............................................................................................................. 15

II-8 Traitement des données ..................................................................................................... 17

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................. 18

III-1 Résultats ........................................................................................................................... 18

III-1-1 Inventaire des ravageurs de la culture de gombo ......................................................... 18

III-1-1-1 Abondance des espèces……………………………………………………………..18

III-1-1-2 Fréquences d’occurrence et Incidences des espèces………………………………..18

III-1-1-3 Indice de diversité…………………………………………………………………..19

III-1-2 Effet du traitement par rapport à l’état des feuilles ...................................................... 19

III-1-3 Effet du traitement sur le poids fruits ........................................................................... 20

III-1-4 Rendement de la production en fonction du traitement ................................................ 21

III-2 Discussion ........................................................................................................................ 21

Conclusion ................................................................................................................................ 23

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 24

.............................................................................................................................................

viii
INTRODUCTION
Le gombo, Abelmoschus esculentus est une espèce de plante tropicale à fleurs appartenant à la
famille des Malvacée et originaire d’Afrique. Au Sénégal, le gombo occupe une place
importante dans les habitudes alimentaires de la population. Il intervient dans presque tous les
repas. Il est cependant difficile de chiffrer l’importance de la production et la consommation
de ce légume. Néanmoins, on constate une rupture d’approvisionnement des marchés à
certaines périodes de l’année (CDH, 1986). Cette culture connaît de plus en plus des
difficultés qui affectent son niveau de production. Il s’agit entre autres des ravageurs qui
affectent directement la production (Kouamé, 2016). Les arthropodes ravageurs posent
souvent de véritables problèmes aux producteurs par les dégâts occasionnés (Diatte et al.,
2016). Ces derniers n’épargnent pas la station de l’ISAE qui pourrait être favorable au
développement de plusieurs arthropodes. Il est donc nécessaire de faire un diagnostic sur la
culture du gombo afin de connaitre l’entomofaune pour sa gestion par un moyen de lutte
spécifique. Pour remédier aux problèmes résultants de l’utilisation des pesticides de synthèse
(Boisclair et Estevez, 2006), la station utilise des plantes insecticides comme le neem. Les
plantes pesticides se présentent comme une alternative prometteuse dans le contexte de
l’Afrique de l’Ouest. Selon Daly et al. (2000), l’azadirachtine a montré une grande efficacité
en termes de production de choux commercialisables. Selon Kulimushi Bwanampongo
(2014), les extraits à base des bulbes d’ail utilisés seuls ont un fort pouvoir de contrôler les
pucerons. Il est donc nécessaire de recenser les arthropodes ravageurs dans la station tout en
testant leur résistance par rapport aux plantes insecticides comme le neem et l’ail.
L’objectif général de cette étude est de maitriser l’incidence de la faune entomologique
associée à la culture du Gombo dans la station de l’ISAE. Cet objectif est décliné en objectifs
spécifiques : (i) inventorier les arthropodes de la culture du gombo dans la station de l’ISAE,
(ii) déterminer l’effet du traitement sur l’incidence de ces insectes sur les plants de gombo,
(iii) déterminer l’effet du traitement par rapport au rendement du gombo.
Ce travail est subdivisé en trois grands chapitres. Nous aborderons tout d’abord la synthèse
bibliographique, ensuite le matériel et méthodes puis les résultats et la discussion et enfin la
conclusion et les perspectives.

1
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I-1 Généralités sur la culture du Gombo
I-1-1 Origine du gombo
Le genre Abelmoschus est originaire de l’Asie du Sud-Est. Abelmoschus esculentus toutefois,
est une plante cultivée d’origine incertaine (Siemonsma et Kouamé, 2004). Le gombo était
déjà cultivé en 1216 en Egypte, d’après Abul-Abbas-ELNABATE (Hanbury). Il ne vient donc
pas d’Amérique (Chevalier, 1940). L'origine exacte du gombo est inconnue, mais on pense
qu'il vient d'Afrique, où il est cultivé depuis des siècles. Les preuves suggèrent qu'il a été
cultivé en Égypte il y a aussi longtemps que 2000 ans avant JC (Kew, 2017).
I-1-2 Description
I-1-2-1 Appareil végétatif
- Tige
Tige cylindrique avec des poils raides disséminés glabrescente souvent tachetée de
rouge (figure 1) ; ramifications dressées à courbées vers le bas (Hamon et Charrier, 1986).

Figure 1:Tige de gombo


- Feuilles
Elles sont voyantes, jusqu’à 8 cm de diamètre, généralement jaunes avec un centre rouge
foncé, violet ou mauve (figure 2), portées sur une tige florale (Kew, 2017).

Figure 2 : Feuille de gombo

2
- Racines
Le gombo possède une racine pivotante : son exploration souterraine est ainsi limitée
(Ooreka, 2020).
I-1-2-2 Appareil reproducteur
- Fleurs
Les fleurs sont axillaires (figure 3), solitaires ou en grappes par réduction ou avortement des
feuilles supérieures (Kouamé, 2016).

Figure 3 : Fleur de gombo


- Fruits
C’est une Capsule fusiforme (figure 4), de 7–25 cm de long, avec un diamètre de 1,3–3 cm,
arrondie ou ± anguleuse, sulcéen, à poils simples épars ou glabres (Paton, 2009).

Figure 4 : Fruits ou capsules (source : kimshi passion 2020)


- Graines
Elles sont brunes, foncées ou grises et font 5-15 par cellule déprimées, globuleuses a
réniformes (Paton, 2009).
I-2- Importance économique du gombo
Le gombo est une plante d'importance socio-économique certaine. Son originalité est que
toutes les parties de la plante sont utiles soit dans l'alimentation, soit dans la médecine, dans
l'artisanat ou dans l’industrie (Ouédraogo, 2009).

3
En Afrique de l'Ouest, ils sont généralement bouillis pour faire des soupes et des sauces
gluantes. On peut les conserver par séchage, entiers ou coupés en tranches, ou encore par
saumurage. Le produit séché est généralement broyé en poudre avant d'être vendu. Les jeunes
feuilles sont couramment consommées comme épinard (Siemonsma et al., 2004). Il est
excellent pour la santé, parce que riche en fibres, en mucilages, en minéraux tels le cuivre, le
manganèse, le magnésium, le calcium et le fer et en vitamines A, B3, B6, B9, C, K (le
reporter.ma, 2013).
La production mondiale de gombo (des deux espèces) sous forme de légume-fruit frais
représente 95% de gombo commun. Ce n'est qu'en Afrique de l'ouest et centrale (environ 10%
de la production mondiale) qu'on utilise à la fois le gombo commun et le gombo ouest-
africain, qui se partagent le marché à peu près à égalité (Siemonsma et al., 2004).

4
Tableau 1 : Production en tonnes de 2003-2004
Année 2003 Année 2004
Inde 3 530 000 72 % 3 550 000 72 %
Nigéria 730 000 15 % 730 000 15 %
Pakistan 110 000 2 % 110 000 2 %
Ghana 100 000 2 % 100 000 2 %
Bénin 85 333 2 % 86 000 2 %
Égypte 85 000 2 % 85 000 2 %
Autres pays 251 721 5 % 251 835 5 %
Totaux 4 892 054 100 % 4 912 835 100 %
Source : Données de FAOSTAT (FAO) 2003-2004
I-3 Les maladies et insectes ravageurs
I-3-1 Les maladies
Parmi les maladies observées, il faut citer par ordre d'importance -décroissante : Oïdium
abelmoschi et Cercospora abelmoschi ; sont de moindre importance : Fisusarium oxysporum
f. sp. vasinfectum, Rhizoctonia solani, Cercospora malayensis, Leveillula taurica (CDH,
1986). Le virus de la mosaïque du gombo, transmis par des altises (Podagrica), est fréquent
en Afrique, mais cause des dégâts bien moins importants que la maladie de la frisolée de la
feuille de gombo transmise par un aleurode (Bemisia tabaci). L'aleurode est également le
vecteur du virus de la mosaïque à veines jaunes, qui est une cause importante de mauvaises
récoltes en Asie. On ne peut lutter contre ces virus qu'en luttant contre leurs vecteurs
(Siemonsma & Kouamé 2004).
I-3-2 Insectes ravageurs du gombo
Les principaux insectes ravageurs observés sont les altises (Podagrica decolorata), les
Mouches blanches (Bemisia tabaci), les Jassides (Jacobiasca sp), les Pucerons (Aphis gossypii
et Myzus persicae), les Punaises rouges du cotonnier (Dysdercus spp.), Syllepte derogata et
Anomis flava (chenille arpenteuse) (Ekra, 2010).
- Altises : Podagrica decolorata
D’après Fondio et Djidji (2007) ; Soro et al. (2016 cités dans Tano et al., 2019), l’altise P.
decolorata, de petite taille et de couleur orangée (figure 5), a été reconnue comme étant l’un
des insectes les plus nuisibles de la culture du gombo. Cet insecte attaque surtout les feuilles
en y faisant des trous qui lui sont très caractéristiques. La défoliation provoquée par l’insecte
entraîne donc une baisse de l’activité photosynthétique, réduisant ainsi le rendement.

5
Figure 5 : Podagrica decolorata
Source : Schmidt (2018)
- Aleurodes : Bemisia tabaci
C'est un ravageur considérable de la production d'ornement, de légumes, de légumineuses à
grains et de coton, causant des dommages directement par l'alimentation et indirectement par
la transmission de virus phytopathogènes, principalement des bégomovirus (De Barro, 2011).
Leurs piqûres entraînent la formation de petits points jaunâtres ou de taches pâles sur le
dessus des feuilles (figure 6). Lors d'une attaque sévère, le feuillage peut se décolorer
complètement, flétrir et tomber prématurément.

Figure 6 : Bemisia tabaci


Source : Pestnet.org 2017

- Jassides : Jacobiasca sp
Ces cicadelles vivent à la face inférieure des feuilles. Larves et adultes piquent les nervures
secondaires et introduisent une salive toxique qui détermine une décoloration du limbe. Dans
le cas d'une forte attaque, elles provoquent un enroulement des feuilles vers le bas avec
jaunissement et, dans certains cas, rougissement. Le développement du plant peut être arrêté,

6
les feuilles se crispent et les organes reproducteurs tombent. Le développement du plant peut
être arrêté, les feuilles se crispent et les organes reproducteurs tombent (Jean Cauquil, 1986).

Figure 7 : Cicadelle
Source : Zookeys 836 : 93-112, 2020
- Pucerons
Les pucerons appartiennent à l'ordre des Hémiptères (Turpeau et al., 2020). Les pucerons sont
des piqueurs-suceurs de sève, ils se regroupent donc sur les tissus qui en contiennent le plus :
rameaux jeunes, nervures de la face inférieure des feuilles, bourgeons, boutons floraux. Les
piqûres n’occasionnent pas de blessures visibles, mais les prélèvements répétés de sève sont
préjudiciables à la plante puisqu’ils constituent pour elle une perte d’énergie. Le miellat
(déjections des pucerons) est convoité par plusieurs insectes, notamment les fourmis, et
permet le développement de fumagine (Gourmel, 2014)

Figure 8 : Pucerons
Aphis gossypii
Cette espèce cosmopolite est appelée puceron du cotonnier, parfois puceron du melon, mais
est connue pour être polyphage. Aphis gossypii a été observé sur aubergine et sur sa proche
parente la tomate d’Amazonie, ainsi que sur dachine et tayove (Gourmel, 2014).
- Punaises
Les punaises sont des insectes piqueurs-suceurs mais toutes ne sont pas phytophages. En effet,
leur appareil buccal ne leur permet d’ingérer que des liquides mais ceux-ci peuvent être

7
d’origine végétale (sève) ou animale (hémolymphe et tissus liquéfiés des insectes, sang des
vertébrés). Le groupe des punaises est très diversifié, il compte environ 80 familles dont la
plupart sont phytophages (Gourmel, 2014).

Figure 9 : Punaise
Source : Eigenes Werk, 2020
- Chenilles arpenteuses
La cheimatobia est appelée chenille arpenteuse (figure 10), car elle se plie et se déplie comme
si elle mesurait les feuilles. Les chenilles de ce lépidoptère sont vertes clair, créant des fils de
soie très fins. Elles apparaissent vers mars et avril. C’est la bonne période pour surveiller son
arrivée. Ses attaques peuvent être virulentes (Petit, 2020). Au moment du débourrement, les
chenilles pénètrent dans le bourgeon dont elles dévorent partiellement l'intérieur. Au cours
des 3 à 4 semaines qui suivent, elles consomment les feuilles ou parties de feuilles. La
défoliation peut être totale en cas de pullulation. Les fructifications peuvent être compromises
(DSF, 2017).

Figure 10 : Chenille arpenteuse


Source: Donald Hobern / flickr.com
I-4 les insecticides naturels
I-4-1 Neem
Le neem (Azadirachta indica) est un grand arbre asiatique tropical ayant une écorce amère
utilisée comme tonique, des feuilles (figure 11) et des graines qui ont des propriétés

8
insecticides et antiseptiques et donnent une huile aromatique médicinale (Merriam-Webster,
2020). Les extraits de feuilles de neem contrôlent les pucerons, les altises, les jassides du
gombo et les pucerons du chou (Gnago et al., 2010). Ses principes actifs (azadirachtine etc)
agissent en produisant des troubles dans l'alimentation de l’insecte et intervenant sur son cycle
hormonal, provoquant des malformations dans le processus de mue, empêchant son
développement normal et sa croissance (Vallet, 2006).

Figure 11 : Feuilles de neem


Source : Jardiner avec binette et jardin, 2020

I-4-2 Ail
L’ail est cosmopolite et tire ses origines de l’Asie centrale. Il a été constaté que l’utilisation
massive d’engrais minéraux abaisse sa teneur en produit actif. L’ail peut être utilisé comme
insecticide, insectifuge, fongicide, nématicide, bactéricide et contre les tiques (LVDP, 2020).

Figure 12 : Ail
Source : Maison.com

9
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II-1 Présentation de la zone d’étude
La production du Gombo et les travaux liés à cette culture ont été effectués dans le champ
d’expérimentation de l’ISAE, au sein même de l’UCAD, situé à N 14°41’19.68’’ et O
17°27’35.28’’

Figure 13: Localisation du champ d'expérimentation de l’ISAE

Source : Application Google Maps, 2020


- Climat
Le Sénégal se trouve entièrement dans la zone tropicale de latitude Nord : 12"18-16"36. Son
climat se caractérise par deux saisons : une saison sèche approximativement de novembre à
mi-juin et une saison des pluies de la mi-juin à la mi-octobre ; cette dernière saison est
souvent appelée l'hivernage (CDH, 1986).

10
Tableau 2 : Températures
Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Dec
Min 18 18 18 19 21 24 25 25 25 25 23 21
Max 26 26 26 25 26 29 30 30 31 31 31 29
Source : TV5 monde 2020
Tableau 3 : Précipitations
Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Dec
Nombre
de 0 0 0 0 0 1 2 11 9 2 0 0
Jours
de pluie
Source : TV5 monde 2020

II-2 Préparation du terrain et dispositif expérimental


Le champ a tout d’abord été défriché, puis il y eut le placement des poquets, soit 24 paires par
planche. Il y eut une phase de pré-irrigation, pour ameublir le sol de texture argilo-
sablonneuse et la préparer pour le semi. Le terrain d’expérimentation grand de 14m de
longueur sur 11m de largeur était subdivisé en 9 planches de 11m de longueur sur 1m10 de
largeur avec des allées de 50cm suivant la longueur et un espacement de 80cm entre les pieds
et les lignes
L’étude s’est déroulée en négligeant les plants extrêmes des planches afin d’éviter les effets
bordures. L’inventaire et l’incidence à l’entomofauune ont été recueillis seulement sur les
seize plants du milieu de chaque planche, soit une superficie de 4,037 m2 (largeur 1 m 10 et
longueur 3,67 m), préalablement délimitées à l’aide de piquets.

11
Figure 14: Dispositif expérimental

II-3 Choix de la variété et semis


La variété semée est le gombo Clemson Spineless (figure 13) qui est une variété importée des
Etats-Unis. Les semences proviennent de Ndiaye Sarraut situé en ville en face du marché
Kermel.

Figure 15 : La semence de gombo


Les semences ont été trempées la veille du semis dans de l’eau. Avec un doigt, au niveau de
chaque poquet il a été formé des sillons peu profonds prêts à recevoir les graines soit quatre
graines par poquet (figure 14). Puis les planches ont été arrosées copieusement et désherbées.

Figure 16 : Semis

12
II- 4 Entretien-Fertilisation-Traitement
II-4-1 Entretien
- Irrigation
Elle se faisait deux fois par jour, tôt le matin et le soir après le coucher du soleil en début de
culture. En fin de culture, en fonction des précipitations l’arrosage se faisait qu’une seule fois.
Cinq à six arrosoirs de 11 litres étaient apportés par planches (figure 15).

Figure 17 : Arrosage des planches


- Désherbage
Il était régulier en début de culture soit chaque début de semaine jusqu’à ce que les plantes
atteignent une certaine hauteur où la concurrence avec les adventices était moins significative.
Au niveau spécifiquement des poquets, à l’aide d’une binette, on effectuait un sarclo-binage
(figure 16).

Figure 18 : Désherbage et sarclo-binage

- Démariage
Au bout du 14ieme jour après semi, un démariage a été fait à l’aide d’un transplantoir à raison
d’un plant par poquet.
II-4-2 Fertilisations
- Engrais de poisson

13
C’est la dilution de la solution (sang + sucs) provenant de la fermentation des co-produits de
poisson. Au bout du 21ieme jour, on a apporté le biofertilisant à base d’abats de poisson (figure
17), riche en azote, à hauteur de 1 litre par poquet.

Figure 19 : Extraction de la solution (sang +autres liquides) de déchet de poisson


- Fumure de mouton
L’épandage s’est fait au 30ieme jour après semis, une certaine quantité a était apportée au
niveau de chaque poquet.
II-4-3 Traitements
Deux traitements ont été apportés à savoir une solution de neem et une solution d’ail. Les
plantes ont été traitées deux fois durant toute la culture. Le premier traitement fut apporté 26
jours après semi et le second 37 jours après semi (figure 18).
- Extrait de feuilles de Neem
A été trempé dans 4 litres d’eau un filet contenant 2 kg de feuilles fraiches de neem hachées,
la veille du traitement. Après avoir passé toute une nuit, une solution savonneuse a été
rajoutée à la préparation, le tout dilué avec 9 litres d’eau.
- Solution d’ail
Dans un récipient, il a été mélangé 100 g d’ail haché, 2 cuillères à thé d’huile végétale, 10
litres d’eau et 10 ml d’une solution savonneuse. Après avoir passé la nuit, la préparation a été
diluée avec 10 litres d’eau.

Figure 20 : Traitement des planches

14
II-5 Inventaires des insectes
L’inventaire des insectes ravageurs a été effectué sur les différentes planches et s’est fait sur
tout le plant (figure 19). Seuls les insectes ayant été trouvés sur les organes (feuilles, tiges,
fruits, fleurs) des plantes ont été identifiés et dénombrés puis notées sur des fiches. Les
relevés se faisaient tôt le matin, avant le lever du soleil, deux jours avant et deux jours après
traitement.
Pour les incidences, toutes les feuilles ont été dénombrées et inspectées pour rechercher celles
endommagées et saines à la phase végétative et la phase de floraison.

Figure 21 : Inventaire des insectes et décompte des feuilles saines et attaquées


II-6 Récolte
La récolte a débuté le 48ieme jour après semis. Elle se faisait chaque deux jours soit deux à
trois fois par semaine. Le poids des fruits sains et le poids des fruits attaqués étaient pesés
(figure 20). Le nombre de fruits par plant était compté ainsi que le nombre de fruits sains et le
nombre de fruits attaqués.

Figure 22 : Récolte et pesage des capsules


II-7 Paramètres étudiés
Pour connaitre la faune entomologique de la culture du gombo et leur incidence sur les
plantes, six paramètres ont été étudiés.

- Abondance relative
Elle se définit comme étant le nombre total d’individus de chaque espèce par rapport à
l’échantillon total.
Pi = Ni / N
Ni : nombre d’individus de l’espèce
N : nombre total d’individus du peuplement
15
- Fréquence d’occurrence
La fréquence d’une espèce se définit comme étant le nombre de relevés où l’espèce est notée
sur le nombre total de relevés.
F = Vi / VT X 100
Vi : nombre de relevés ou l’espèce est notée
VT : nombre total de relevés
- Incidences
Elle est égal au nombre de pieds attaqués par rapport au nombre de total de pieds.
I = PA / Pt X 100
PA : Pieds attaquées
Pt : Pieds total
- Diversité
L’abondance relative se mesure habituellement par des indices de diversité. L’un des plus
connus est l’indice de Shannon-Wiener (H) (Jayaraman, 1999).

- Pourcentage de feuilles attaquées


D’après Isirima et al., (2010) cités dans Tano et al., (2019), le pourcentage de feuilles
endommagées a été calculé par le rapport du nombre de feuilles endommagées au nombre
total de feuilles, le tout multiplié par cent.

- Taux d’attaque des fruits


D’après Isirima et al., (2010) cités dans Tano et al., (2019), le taux d’attaque des fruits a été
calculé par le rapport du nombre de fruits attaqués au nombre total de fruits récoltés multiplié
par cent.

- Rendement au m²
On peut l’a définir comme la production obtenue d’une culture (FAO, 1983).
3Rendement = Production totale (Kg) / Superficie correspondantes (m2)

16
II-8 Traitement des données
Les données brutes sont rangées à l’aide du classeur Excel du logiciel Microsoft office 2013.
Les tests statistiques ont été faits avec le logiciel RStudio. Les données quantitatives ont été
soumises au test de normalité de Shapiro Wilk (au seuil de 5%) et test non parametriques de
Kruskal Wallis a permis de faire l’évaluation du nombre de feuilles endommagés et du taux
d’attaque des fruits en comparant l’efficacité des différents traitements et témoin.

17
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III-1 Résultats
III-1-1 Inventaire des ravageurs de la culture de gombo
III-1-1-1 Abondance des espèces
Au total 3511 individus appartenant à huit (8) especes, reparties daans sept (7)
familles (Ainididae, Coccoidae, Aphididae, Fourmicidae, Geometridae, Aleyrodidae,
Coccidae). Ces familles sont réparties dans six (6) ordres (Orthoptères, Hémiptères,
Hyménoptères, Lépidoptères, Diptères, Coléoptères).
Le tableau 4 montre que A. gossypii et P. viburni ont été plus abondants dans les parcelles à
respectivement 68,58% et 21,62%. Il s’en suit les fourmis qui ont été assez présent avec
7,57%, les chenilles, les criquets, les sauterelles, les coccinelles et Bemisia. tabaci étaient
faiblement représentés durant toute l’expérience.
Tableau 4 : Abondance des différentes espèces
Espèces Chenilles Fourmis A. P. Coccinelles Criquets Sauterelles B. Total
gossypii viburni tabaci
Ni (effectif 16 275 2493 786 3 4 9 5 3591
d'une
espèce)
Pi 0,45 7,57 68,58 21,62 0,03 0,11 0,25 0,14 100%
(abondance
en %)

III-1-1-2 Fréquences d’occurrence et Incidences des espèces


L’analyse du tableau 5 montre que A. gossypii, P. viburni, ainsi que les fourmis étaient
présentes de manière constante avec une fréquence d’occurrence de 100% avec des incidences
respectives de 42%, 35%, et 30%. Ils s’en suivent les chenilles et B. tabaci avec une
occurrence respective de 66,67% et 44,44%. Ces deux espèces étaient présentes en début de
culture une dizaine de jours après semi mais une diminution a été notée au second inventaire
après le premier traitement. La présence des sauterelles et des criquets a été notés en pleine
phase végétative avec 66,67% et 33,33% d’occurrence.

18
Tableau 5 : Fréquences d'occurrence et incidences
Ordres Familles Espèces Incidences % Occurrence %
Orthoptères Ainidae Sauterelles 4 66,67
Criquets 3 33,33
Hémiptères Coccidae Pseudococcus viburni 30 100
Aphididae A. Aphis gossypii 42 100
Hyménoptères Fourmicidae Fourmis 35 100
Lépidoptères Geometridae Chenilles 5 66,67
Diptères AleyrodidaeB. Bemisia tabaci 3 44,44
Coléoptères Coccidae Coccinelles 2 11,11

III-1-1-3 Indice de diversité


La parcelle expérimentale de gombo présente une inégalité d’abondance entre espèces avec
une forte abondance de pucerons qui dominent les autres espèces d’où la valeur de l’indice de
Shannon H’= 0,843.
III-1-2 Effet du traitement par rapport à l’état des feuilles
Les résultats issus de l’analyse du pourcentage de feuilles attaquées (figure 21) montrent que
l’effet du traitement est significatif. Cette significativité est notée entre la solution de neem et
celle d’ail. En effet, on note moins de feuilles attaquées sur les parcelles traitées avec la
solution d’ail par rapport aux autres avec une différence significative (p = 0,0022 entre le
neem et l’ail) et non significative (p = 0,4299 entre le témoin et le neem).

19
Figure 23 : Effet du traitement par rapport au pourcentage de feuilles endommagées

III-1-3 Effet du traitement sur le poids fruits


Les résultats du traitement par rapport au poids des fruits attaqués se sont révélés non signific
atif (p = 0,5611). En effet, comme le montre la figure 22, les planches traitées avec la solution
de neem ont subi le même degré d’attaque que celles traitées avec la solution d’ail et les
témoins.

Figure 24 : Effet d traitement par rapport au nombre de fruits attaqués

20
III-1-4 Rendement de la production en fonction du traitement
Les résultats du traitement sur le rendement n’est pas significatif p = 0,5611. La figure 23
montre que les planches traitées avec la solution d’ail et de neem ont le même rendement que
les témoins que les témoins ont le même rendement.

Figure 25 : Effet du traitement par rapport au rendement (kg/Ha)


III-2 Discussion
Abondance et présence des insectes sur les plants
Lors de cette étude, un nombre assez important de familles d’insectes ravageurs ont été
inventoriés. Ces insectes répertoriés restent néanmoins peu abondants et peu diversifiés si on
se base sur l’indice de Shannon (0,843). Les pucerons sont plus abondants dans les parcelles
et cette forte présence de pucerons pourrait être due au climat (température et hygrométrie)
favorable à leur développement. En effet, les pucerons étaient fortement présents en début de
culture avant le début des pluies (mi-Juillet et Août) et en fin de culture (Septembre). Notons
que le miellat (déjections des pucerons) est convoité par plusieurs insectes, notamment les
fourmis, et permet le développement de fumagine (Gourmel, 2014) d’où la présence de ces
derniers.
Bemisia tabaci contrairement aux pucerons n’était pas abondant et avait été remarqué aux
stades phrénologiques sensibles de la culture. Les observations faites au Mali par Bagayoko
(1986 cité par Badiane, 1995), montrent que les pluies peuvent exercer un effet dépressif sur
la densité des populations de B. tabaci. Ceci pourrait également expliquer la faible population
de B. tabaci dans la station. Les cochenilles étaient aussi en abondance et se maintenaient
dans les cultures tout au long du cycle du gombo. Avec un optimum thermique de 27°C, la
cochenille peut se développer dans une gamme de températures comprise entre 15°C et 35°C
21
(Minko, 2009). La gamme de préférence thermique pourrait expliquer la présence de la
cochenille dans la station.
Les criquets et les sauterelles étant connus comme de grands ravageurs de culture ont été peu
fréquents, leur présence a été remarquée deux semaines après semi en début de phase
végétative, ceci pourrait aussi être lié aux températures du moment qui avoisinaient 30 °C
max avec un fort ensoleillement et un fort réchauffement climatique. Selon PIP (2011), les
périodes chaudes et humides de l’année, les cultures de contre-saison, l’utilisation abusive de
pesticides ayant éliminé les ennemis naturels de Zonocerus variegatus constituent autant de
conditions favorables à la manifestation des infestations. Quant aux sauterelles, elles sont
phytophages tandis que d’autres sont omnivores ou prédatrices d’insectes, d’escargots ou de
petits vertébrés (Gourmel, 2014).
Effet du traitement par rapport à l’état des fruits
Les traitements se sont révélés non significatifs sur le poids des fruits attaqués. Ces résultats
sont contraires à celles d’Ekra (2010), qui a prouvé l’efficacité d’extrait aqueux de neem sur
les 2/3 des insectes observés sur la culture de gombo. En effet, le climat ne favorisait pas
l’efficacité des traitements qui perdaient par dérive et ruissèlement à causes des précipitations
et de la fréquence des jours de pluie. Cette explication rejoint celle de Hamon et Charrier
(1986) qui affirment qu’en Afrique tropicale, l’optimum de production du gombo (variété
Clemson spineless) se situe en contre-saison et la variété Clemson est très bien adaptée au
climat tropical sec (Sénégal).
Effet du traitement par rapport à l’état des feuilles
L’effet du traitement sur le pourcentage de feuilles endommagées s’est révélé significatif. Le
pourcentage de feuilles endommagées est moins élevé chez les plants traités avec la solution
d’ail que ceux traités avec la solution de neem et les témoins. En effet, la présence des
pucerons sur les feuilles est l’une des premières infestations remarquées dans le champ en
début de phase végétative. Ces résultats seraient liés donc à l’efficacité du premier traitement
qui a été fait avant le début des pluies. L’ail s’est avéré être un traitement plus efficace que la
solution de neem sur les pucerons. Cette explication rejoint celle de Kulimushi (2014) qui a
montré lors d’une étude sur l’évaluation des effets d’insecticides botaniques sur les pucerons
noirs du haricot, que les extraits aqueux des bulbes d’ail utilisés seuls ont sensiblement réduit
l’effet de l’attaque des fleurs par les pucerons.

22
Rendement de la production
L’effet des traitements sur le rendement obtenu est non significatif vu qu’il n’y a pas de
grande différence entre les planches traitées et les témoins. Le rendement moyen obtenu,
inférieur à 3t/ha est considéré comme étant faible si on se base sur les études de Thiaw et al.
(2019) qui affirment que le rendement théorique potentiel des variétés sénégalaises varie entre
8 à 20t/ha. Certains facteurs ont influencé le rendement telle la période culturale peu favorable
à la culture du gombo. En effet Charrier et Hamon (1986) affirment que la culture du gombo
en conditions idéales peut s’avérer très lucrative surtout en contre-saison contrairement à
notre expérience qui s’est fait durant l’hivernage. Comme autre facteur nous avons les
attaques des insectes, les dégâts causés sur les capsules sont négligeables face aux dégâts
causés sur la production de la plante à savoir la destruction de plusieurs boutons floraux par
des insectes non inventoriés causant une réduction de la production. En plus des dégâts liés
aux insectes, il faut noter que la station avait subi des inondations
Conclusion
Cette étude a permis d’inventorier les insectes ravageurs du gombo cultivés dans la station de
l’ISAE, de déterminer leurs incidences sur les plants de gombo et d’évaluer l’effet de ces
ravageurs sur le rendement de la culture. Les résultats révèlent une importante présence de
ravageurs répartis en différentes familles sur la culture du gombo (Ainididae, Aphididae
Aphidoidea, Fourmicidae, Geometridae, Aleyrodidae et Coccidae). Ces ravageurs n’étaient
pas tous en abondance dans la culture et les pucerons dominaient de loin le reste des insectes
présents. Ces pucerons certes nombreux n’ont pas eu d’influence directe sur le rendement à
cause de leur localisation sur le plant (feuilles) et des différents traitements qui ont aidé à
réduire considérablement leur nombre notamment la solution d’ail. Les rendements assez
similaires obtenus pour les témoins et les planches traitées montrent l’inefficacité en réalité
des traitements, causée par les précipitations. Les dégâts causés sur les capsules sont
négligeables face aux dégâts causés liés à la destruction de plusieurs boutons floraux causant
une réduction de la production. En guise de perspective, il serait intéressant de diversifier les
cultures afin de constituer un référentiel de base devant permettre un inventaire exhaustif, et
une priorisation des principaux ravageurs comme la valorisation de l'ensemble des agents de
contrôle naturels qui constituent un outil décisionnel incontournable dans la mise en œuvre de
méthodes de lutte intégrée.

23
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Albert, O. Z. (2009). Caractérisation agromorphologique comparée de cinq variétés de Gombo


(Abelmoschus esculentus (L.) Moench). Memoire de fin de cycle en vue de l'obtention du
diplome d'ingenieur du developpement rural, université polytechnique de Bobo-Dioulasso.
61p.
Badiane, D. (1995). Situation parasitaire entomologique du cotonnier au Sénégal et methodes de
controle. Mémoire de Titularisation, Centre de recherches agricoles (C.R.A). 92p.
Boisclair, J. and B. Estevez. “Lutter contre les insectes nuisibles en agriculture biologique : intervenir
en harmonie face à la complexité.” Phytoprotection 87 (2006): 83-90.
De Barro, P. J. (2011). Bemisia tabaci : une déclaration sur le statut de l'espèce. Revue annuelle
d'entomologie, pp. 1-19.
Cauquil, J. (1986). Maladie et ravageurs du cotonnier en Afrique au sud du Sahara. Paris : lnsrtut de
Recerches du Coton et des Textiles Exotiques (1.R.C.T.). 94p .
CDH. (1986). Les cultures maraîcheres au sénégal : Bilan des activitées de 1972-1985 du centre pour
le developpement de l'horticulture. Dakar-Senegal : Institut Sénégalais de Recherches
Agricoles Sénégal (ISRA). 269p.
Chalon, A. (2006). Méthodes d’estimation des dégâts causés par les insectes ravageurs des graines de
conifères. Cahier des Techniques de l’INRA Bulletin de Liaison Interne Numéro spécial
2006. pp. 129-134.
Chevalier, A. (1940). « L'origine, la culture et les usages de cinq Hibiscus de la section
Abelmoschus ». In : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale. 20e année,
bulletin n°225, mai 1940. pp. 319-328.
Christine, K. A. (2016). Symptomatologie des maladies virales du gombo (abelmoschus esculentus)
et leur impact potentiel sur le rendement. Mémoire de Master de
protection des vegetaux et de l'environnement, université Niagui Abrogoua. 50p.
Mamadou DIATTE , Thierry BRÉVAULT, Diénaba SALL-SY et Karamoko DIARRA (2016). « Des
pratiques culturales influent sur les attaques de deux ravageurs de la tomate dans les Niayes
au Sénégal ». In : International journal of biological and chimical sciences, pp. 682-692.

Gnago et al. (2010). « Efficacité des extraits de neem (Azadirachta indica) et de papayer (Carica
Efficacité des extraits de neem (Azadirachta indica) et de papayer (Caricaesculentus) et du
chou (Brassica oleracea) en Côte d’Ivoire ». In : international Biological and chemical
science, pp. 954-965.
24
Gourmel, C. (2014). Catalogue illustré des principaux insectes ravageurs et auxiliaires des cultures de
guyane . Coopérative Bio Savane.78p.
Hamon et Charrier. (1997). « Les Gombos ». In: l’amelioration des plantes tropicales. Edition
CIRAD et ORSTOM 1997.pp. 313-333
Jayaraman, K. (1999). Manuel de statistique pour la recherche forestiere. Inde : Kerala Forest
Research Institute. 242p.
Kulimushi, E. (2014). « Evaluation des effets d'insecticides botaniques sur les pucerons noirs du
haricot (Aphis Fabae) a Goma en republique democratique du congo ». In : Cahiers africains
des droits de l’homme et de la democratie. pp. 366-39
Minko, D. (2009). "Influence des facteurs écologiques (temperature et hygrometrie) sur le
dévelopement de la cochenille farineuse du manioc (Phenacoccus maniholi Matile-Ferrero,
Homoptera: Pseudococcideae) ». In: Tropicultura 27 : 1. 21-25.
Ooreka. (2020). Gombo . Récupéré sur Site web Ooreka : http://www.jardinnage.ooreka.fr (page
consultée le 28/02/2020)
Siemonsma, J. et Kouamé, C. (2004). Abelmoschus esculentus. Dans Denton, & G. Grubben,
Ressources végétales de l'Afrique tropicale 2 Legumes. Pays Bas: Fondation PROTA
/Backhuys Publishers /CTA/Wageningen. pp. 26-30
Thiaw. (2019). « Evolution du rendement des six varietés de gombo dans les conditions agro-
climatiques de sédhiou au Sénégal ». In : revue africaine d'environnement et d'agriculture, pp.
69-72.
VALLET, D. C. (2006). Le neem insecticide naturel. Sénégal : Homéopathes Sans Frontières –
France. 14 p.
PIP (2011). Guide de bonnes pratiques phytosanitaires pour la pastèque (Citrullus lanatus) et
le doubeurre (Cucurbita moschata) issus de l’agriculture conventionnelle ou biologique en
pays acp. Brussels-Belgium : éditeur le COLEACP. 74 p.

TANO Djè Kévin Christian1, T. B. (2019). Incidences des attaques de Podagrica decolorata
Duvivier 1892 (Coleoptera : Chrysomelidae) sur la culture du gombo et contrôle de ces
adultes au moyen du biopesticide NECO 50 EC (Daloa, Côte d’Ivoire). Journal of Applied
Biosciences, pp. 14692-14700

Paton, A. J. (2009). Flora of tropical East Africa. Lamiaceae (Labiatae). Kew, England :
Royal Botanic Gardens.431p.

25
Wébographie
D S. F. (Département de la Santé des Forêts). (2017). Operophtera brumata, Erannis defoliaria...
Géométrides (cheimatobie, hibernie...). Récupéré sur INRAE:
http://ephytia.inra.fr/fr/C/18696/Forets-Geometrides-Cheimatobie-Hibernie (page consultée le
28/02/2020)
Merriam-Webster. (2020). Neem. Récupéré sur Merriam-Webster: https://www.merriam-
webster.com/dictionary/neem (page consultée le 28/02/2020)
NJONGA, B. (2020). Insecticides-fongicides, Des méthodes naturelles pour protéger les plantes
contre les ravageurs. Récupéré sur La voix du paysan:
https://www.lavoixdupaysan.net/insecticides-fongicides-des-methodes-naturelles-pour-
proteger-les-plantes-contre-les-ravageurs/ (page consultée le 28/02/2020)
FAO (2004). Récupéré sur FAOSTAT: http://www.fao.org/faostat/fr/#home (pge consultée le
19/09/2020)
FAO (1983). Récupéré sur FAOSTAT: http://www.fao.org/faostat/fr/#home (pge consultée le
19/09/2020)
Petit, J.-L. (2020). Reconnaitre et lutter contre la chenille arpenteuse . Récupéré sur Rustica:
https://www.rustica.fr/maladies-et-parasites/reconnaitre-et-lutter-contre-chenille-
arpenteuse,14938.html#:~:text=La%20cheimatobie%20est%20appel%C3%A9e%20chenille,
Mais%20elle%20les%20d%C3%A9vore%20aussi. (page conslutée le 28/02/2020)
Atlasbig (2020) . Production mondiale de gombos. Récupéré sur Atlasbig:
https://www.atlasbig.com/fr-fr/pays-par-production-de-gombo (27/09/2020)
Evelyne Turpeau, Maurice Hullé, Bernard Chaubet (2020). La taxonomie des pucerons . Récupéré
sur Enncyclop’Aphid : https://www6.inrae.fr/encyclopedie-pucerons (page consultée le
28/02/2020)
Ekra, K. A. (2010). Etude comparée de l'efficacité des extraits aqueux de graines de neem
(Azadirachta indica Juss ) et de feuilles d'eucalyptus (Eucalyptus camaldulensis ) dans la lutte
contre les insectes du gombo (Abelmoschus esculentus L ). Mémoire de fin de cycle pour
l’obtention du diplôme d’ingenieur des techniques agricoles, institut National Polytechnique
Félix Houphouët-Boigny.
https://www.memoireonline.com/01/13/6680/m_Etude-comparee-de-l-efficacite-des-extraits-aqueux-
de-graines-de-neem-Azadirachta-indica-Juss--e.html. (page consultée le 15/08/2020).

26
Kewscience (2017). Abelmoschus esculentus :
http://powo.science.kew.org/taxon/urn:lsid:ipni.org:names:558006-1 (page consultée le
15/08/2020)
Lerepoorter.ma (2013). Le gombo coupe faim et effet viagra : https://www.lereporter.ma/le-
gombo-coupe-faim-et-effet-viagra/ (page consultée le 15/08/2020).

27

Vous aimerez peut-être aussi