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Module M43 : Réseaux de Transport Numériques et Réseaux Sans Fil

Chapitre 1
Introduction à la transmission de données
Chapitre 2
Réseaux de transport numériques : PDH, SDH, et WDM
Chapitre 3
Réseaux sans fils : GSM, GPRS, UMTS, et EPS (LTE)

BELBACHIR K. A.
CHAPITRE 1 Liaison, Horloge, et
INTRODUCTION A LA Synchronisation
TRANSMISSION DE DONNÉES
BELBACHIR K. A.
DESCRIPTION DU CHAPITRE 1
 Constituants de base d’une liaison de données
 Principe de la synchronisation
 Perte de la synchronisation
 Mécanismes de correction d’horloge
 Principe de la justification
 Transmission synchrone et asynchrone

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1. Constituants de base d’une liaison de données

ETTD : Équipement Terminal de Traitement de Données


DTE : Data Terminal Equipment
ETCD : Équipement Terminal de Circuit de Données
DCE : Data Circuit Equipment

• Les équipements terminaux (End system) ou ETTD, ou DTE : ce sont les calculateurs d’extrémité comme un
ordinateur, une imprimante ou plus généralement tout équipement qui ne se connecte pas directement à la ligne de
transmission. Ces équipements génèrent les données.
• Les équipements d’adaptation ou ETCD, ou DCE : qui peut être un modem, un multiplexeur, un concentrateur ou
simplement un adaptateur. Ils réalisent l’adaptation entre les calculateurs d’extrémité et le support de transmission,
ce qui correspond généralement à un codage/décodage et une modulation/démodulation et un multiplexage/
démultiplexage (suivant qu’ils émettent ou reçoivent). Ils assurent un meilleur transport sur la ligne de transmission. Ils
modifient la nature du signal, mais pas sa signification.
• La jonction qui constitue l’interface entre ETTD (DTE) et ETCD (DCE) permet à l’ETTD de gérer l’ETCD afin
d’assurer le déroulement des communications (établissement du circuit, initialisation de la transmission, échange de
données et libération du circuit).
• Le support ou ligne de transmission, élément passif essentiel de la liaison.
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 L’organisation des échanges

• Liaison simplex : La transmission d’information entre deux


correspondants peut être unidirectionnelle (l’échange n’a lieu
que dans une seule direction), on parle alors de liaison simplex.
Chaque correspondant ne remplit qu’une fonction, il est
émetteur ou récepteur (comme la liaison radio ou télévision).
• Liaison half duplex : Si les correspondants peuvent,
alternativement, remplir les fonctions d’émetteur et de
récepteur, la liaison est dite : liaison à l’alternat ou half
duplex. Le temps mis par les systèmes pour passer d’une
fonction à l’autre est appelé temps de retournement. Ce temps
peut être important, de l’ordre de quelques dixièmes de seconde
(comme la liaison Ethernet et radio CB).
• Liaison full duplex : Lorsque l’échange peut s’effectuer
simultanément dans les deux sens, sur des voies distinctes ou
sur la même voie par utilisation de techniques spécifiques
comme le multiplexage fréquentiel, la liaison est appelée
bidirectionnelle intégrale ou full duplex (comme la liaison
téléphonique)

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2. Principe de la synchronisation
Système Système
Les informations binaires traitées émetteur récepteur
sous forme parallèle dans les Horloge Horloge de
systèmes téléinformatiques (ETTD) d’émission réception

sont transmises sous forme série.


Cela suppose une conversion
0 0
parallèle/série ou série/parallèle 1 1
Conversion Conversion
cadencée (donner un rythme 1
0 parallèle/série 0 1 1 0 1
Synchronisation
série/parallèle
1
0
régulier) par un signal d’horloge de 1
Données Données Données
1
Données Données
référence dont la fréquence parallèles
séries séries non séries parallèles
synchronisées synchronisées synchronisées
correspond à la vitesse de
transmission des bits.
Pour décoder correctement la suite de bits reçus, le
récepteur doit examiner ce qui lui arrive à la même cadence
que celle de l’émission des bits sur le support de
transmission.
Les horloges récepteur et émetteur doivent « battre » en
harmonie.
L’opération qui consiste à asservir l’horloge de réception
sur celle d’émission s’appelle la synchronisation.
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A. Modes de synchronisation

Le signal de synchronisation peut être transmis sur un


lien spécifique ou déduit du train binaire.
En général, une liaison utilise les deux modes.
Localement, entre l’ETTD source et ETCD source, la
synchronisation est transmise sur un lien spécifique. Sur
la liaison distante, entre les deux ETCD, le signal
d’horloge n’est pas directement transmis. C’est l’ETCD
destinataire qui, à partir du train binaire reçu, déduira
l’information de synchronisation et la transmettra à
l’ETTD destination.
Transmission du signal de synchronisation : cette
méthode est utilisée par les opérateurs de
télécommunication pour transmettre la synchronisation
aux différents éléments du réseau (réseau de
synchronisation).
Synchronisation des horloges locales sur l’horloge
réseau : Lorsque les systèmes terminaux sont reliés via
un réseau de transport, c’est ce dernier qui fournit aux
systèmes d’extrémité l’horloge de référence.
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B. Perte de la synchronisation
Les bits sont émis au rythme de l’horloge locale de l’émetteur que nous
supposons stable. L’horloge du récepteur est supposée fonctionner à la
même cadence ou fréquence. Cependant, rien ne permet de garantir sa
stabilité.
Les signaux d’horloge subissent deux types d’altération qui ont pour
conséquences de modifier la fréquence d’horloge autour d’une valeur
moyenne.
• La gigue (Jitter) : c’est une variation rapide autour de la fréquence
nominale. Elle est due aux techniques mises en œuvre dans les
équipements ETCD. Elle représente une faible fluctuation de la phase,
c.à.d., les impulsions ne sont plus à leur place et les intervalles de
temps entre les impulsions varient également. Quand la fréquence
varie, on dit que l’horloge dérive.
• Le dérapage (Wander) ou glissement : il est beaucoup plus lent et son
cycle peut être très grand, c’est par exemple la variation de fréquence
due aux variations de température durant la journée.

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C. Conséquences de la perte de synchronisation

En réalité chaque élément de la chaîne de transmission a sa propre horloge. Ainsi aucun n'a rigoureusement la même
fréquence que l'horloge de l'émetteur. Si ce décalage entre le rythme de l'horloge émettrice et l'horloge réceptrice est trop
grand, il risque d'y avoir un bit oublié ou un bit doublé selon le sens de la dérive (positive ou négative).

• En admettant que lors de la réception du premier bit,


l’horloge du récepteur soit parfaitement calée sur l’horloge
d’émission (synchronisée);
• En admettant que l’instant d’interprétation du signal reçu
corresponde au front descendant de l’horloge de réception;
• La dérive positive de l’oscillateur local du récepteur fait que
quelques bits plus tard, l’instant significatif de lecture est sur
le bit suivant, le cinquième bit est omis.
• Une erreur de transmission est apparue

Ces dérives d’horloge et, par conséquent, les pertes de


synchronisation sont les principales causes des pertes de
données et des erreurs de transmission dans les réseaux.
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D. Calcul des erreurs de synchronisation
 
Prenons l'exemple d'une horloge de réception de fréquence , et d'une horloge
d'émission de fréquence avec :
On pose et :
Lorsque l'émetteur cadence 7 intervalles de temps, le récepteur en compte 8.
Cela se traduira dans la première figure ci-contre par un doublage du bit.
En revanche si : c.à.d.
L'émetteur enverra 8 bit lorsque le récepteur en décodera 7, ce qui provoquera
l'oubli d'un bit comme le montre la deuxième figure ci-contre.
 En générale
• Si on répète 1 bit sur N chaque fois que : d’où
Il y a donc une erreur tous les soit .
• Si on rate 1 bit sur N chaque fois que : d’où
Il y a donc une erreur tous les soit .
Soit P la précision sur les horloges , le nombre de bits qu’il est possible d’envoyer sans erreur est intérieur à

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3. Les mécanismes de correction d’horloge

Pour remédier aux écarts d’horloge et donc de débit, plusieurs solutions sont envisageables :
1. La plus simple consiste à régénérer périodiquement le signal. Les répéteurs ou régénérateurs, non seulement
restaurent le signal (forme et amplitude) mais peuvent aussi recalibrer le signal autour d’une fréquence moyenne.

2. La deuxième représente un système de correction de gigue. La mémoire tampon (buffer) de réception est constituée
par un registre à décalage. Le buffer est plus ou moins rempli selon les écarts de rythme entre l’horloge de réception
Hr (d’entrée) et l’horloge d’émission He (de sortie).

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3. Les mécanismes de correction d’horloge (suite)

2. (Suite) Les bits sont reçus à un rythme irrégulier. Le débit du signal entrant est tantôt supérieur, tantôt inférieur au
débit sortant . Dans le premier cas, il est nécessaire de mémoriser les bits excédentaires en attente d’une dérive
inverse de l’horloge source. En moyenne, les bits reçus ne peuvent excéder les bits émis.
Ce dispositif permet de reconstituer le signal et de réémettre les bits reçus dans l’instant considéré, mais il introduit
un retard (temps de rétention des bits).

3. Parfois les dispositifs précédents ne suffisent plus. L’autre solution envisageable est de prévoir dans le train
d’émission (la voie composite) un cadrage variable des débits affluents (entrants). C’est le principe de la
justification.

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4. Principe de la justification

L'opération permettant de transporter un signal de débit variable dans une trame de débit fixe s'appelle la
justification.

Considérons un signal affluent (entrant) ayant un débit variable X ± ∆X bit/s. Pour transporter ce signal dans une
trame S dont la longueur n (bit) et la période T (s) sont fixe, c’est-à-dire, le débit d=n/T (bit/s) est fixe, il faut prévoir
dans la trame de transport S une place supplémentaire N et P allouée à chacun des affluents.

• Cette place doit être suffisamment longue pour transporter le nombre de bits maximum que l'on peut recevoir pendant
la durée T dans le cas particulier du débit le plus rapide X+∆X bit/s,

• et a fortiori on aura suffisamment de place pour contenir le nombre de bits reçus dans le cas d'un débit affluent plus
lent X-∆X bit/s.

Période T(s) de la trame S

Signal de débit variable X ± ∆X bit/s PN


n bits de longueur

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4. Principe de la justification (suite)
Trois possibilités :
Justification nulle : l'affluent a exactement le débit X : n-1(bit) pendant T(sec), dans ce cas P est un bit d'information, N
est rempli avec un bit quelconque dit bit de remplissage.
Période T de la trame

X bit/s PN
n-1 bits d’informations bit de remplissage

Justification positive : l'affluent est au débit X+∆X : n (bit) durant T(s). P et N sont remplis chacun avec un bit
d'information de manière à compenser la variation +∆X.
Période T de la trame

X+∆X bit/s PN
n bits d’informations

Justification négative : l'affluent est au débit X-∆X : n-2 (bit) durant T(s). N et P sont des bits de remplissage.
Période T de la trame

X-∆X bit/s PN
n-2 bits d’informations bits de remplissage
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5. Transmission synchrone et asynchrone
En émission, les données et l’horloge sont générées par l’émetteur. En réception l’horloge peut provenir de l’émetteur si
celui-ci la transmet sur la ligne ou être interne au récepteur.

• Dans le premier cas, on parle de transmission


synchrone car l’émetteur et le récepteur sont
synchronisés sur la même horloge de référence.

• Dans le deuxième cas, la transmission est dite


asynchrone ou arythmique, le récepteur doit
synchroniser sa propre horloge sur la séquence des bits
successifs émis.

Dans les transmissions asynchrones les horloges sont indépendantes, tandis que dans les transmissions synchrones on
maintient en permanence une relation de phase stricte entre les horloges émission et réception.

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A. Principe de la synchronisation en transmission asynchrone

En transmission asynchrone, pour assurer une lecture correcte des bits reçus :

1. L’émetteur envoie, avant toute suite binaire


significative, un signal de synchronisation initiale
de l’horloge de réception : le bit de start.
2. Après cette opération, l’horloge de réception est
libre, mais elle dérive. L’intervalle de temps
pendant lequel la dérive est tolérable, il n’autorise
que la transmission d’une courte séquence binaire :
le caractère (le nombre N de bits qu’il est possible
d’envoyer sans erreur).
3. Entre chaque caractère, pour garantir la détection Un caractère
du bit de start suivant, la ligne est remise au niveau
de repos. Le temps de repos minimal varie de un à
deux temps bit, il constitue le ou les bits de stop.

Le niveau de repos de la ligne ou niveau zéro correspond au niveau logique haut (à un certain potentiel V) et non pas au
zéro électrique pour ne pas confondre un zéro binaire avec une rupture de la ligne. Cette tension de repos signale aux
systèmes que les terminaux sont actifs. Le bit de start et celui de stop servent de délimiteur de caractères

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B. Le caractère asynchrone
Un caractère émis sur la ligne est :
• Précédé d’un bit de départ (Bit de start) correspondant à
l’état actif et à un niveau logique bas ; cette transition
haut-bas va indiquer au récepteur qu’un caractère est
émis et va permettre sa synchronisation.
• La fin de l’émission d’un caractère est indiquée par un
ou plusieurs bits d’arrêts (Bit de stop) correspondant au
niveau logique haut soit à l’état « repos » ce qui
permet la distinction avec les bits de départ du caractère
suivant.
Cette structure est parfois nommée « start-stop ».
Le bit de parité, facultatif, est généré avec le caractère émis à l’émission et testé à la réception. Deux types de parité
existent :
• La parité paire (even) : la parité est dite paire si le nombre de bits (bits de donnée et bit de parité compris) au niveau
logique 1 est pair.
• La parité impaire (odd) : la parité est dite impaire pour un nombre impair de bits à 1.
Le contrôle à la réception consiste à calculer la parité sur le caractère reçu et à la comparer à la valeur du bit transmis par
l’émetteur. Il faut donc que le choix de la parité soit le même à l’émission et à la réception.
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C. Synchronisation caractère en transmission synchrone
En transmission synchrone, la synchronisation des horloges émission et réception est maintenue en permanence
entre l’émetteur et le récepteur. Il est alors possible de transmettre des blocs de taille importante.
Afin de cadrer la lecture des bits sur une frontière d’octet, chaque bloc transmis est précédé d’une séquence de
synchronisation spécifique dite synchronisation caractère.

1- La synchronisation caractère est réalisée par


reconnaissance dans le train binaire d’une
séquence binaire prédéfinie.
2- Lorsque cette séquence est reconnue par le
récepteur, celui-ci se cale alors sur une lecture
de 8 bits en 8 bits du flot de bits pour lire un
flux d’octets.
Cette séquence binaire ou fanion, qui sert de
délimiteur de début et de fin de bloc, c’est elle
qui est utilisée aussi, en l’absence d’émission,
pour maintenir la synchronisation bit et par
conséquent la synchronisation caractère
(bourrage de ligne).

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