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LA VILLE DANS LA CULTURE

FRANÇAISE
« Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville
Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel) »

Charles Baudelaire, « Le Cygne », Les Fleurs du mal, 1857.


LES MONUMENTS AUX MORTS

• Apparus après la guerre de 1870-1871, les monuments aux morts


ont été élevés dans leur grande majorité à la suite de la guerre de
1914-1918 ; les noms des " morts pour la France " des guerres qui
ont eu lieu après y ont été ajoutés. De nos jours, des monuments
aux morts sont encore édifiés.
• Les monuments aux morts se situent souvent au milieu des villes ou
des villages : ils sont à côté de la mairie et/ou de l’église.
L A N O U VE L L E «   N O M O R E   » D E D I DI E R D AE N I N C KX , DA N S L E R E C U E I L
L E R O M A N N OI R DE L’ H I S TO IR E ( E X T R A I T )

« La vie a un prix. La mort aussi. En décembre 1921, la statue du Poilu combattant de deux mètres
de hauteur, en granit, était facturée 13 000 francs, tandis que le Poilu triomphant voyait sa cote
monter à 14 500 francs quand la France pleurant ses enfants dépassait les 17 000 francs. […].
C’est à cette comptabilité boutiquière que je pensais en me souvenant des mots lancinants du poète
Louis Aragon, un de ces jeunes combattants qui, comme André Breton ou Paul Éluard, en était
miraculeusement revenu :

Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit


Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri.

Poilu : surnom donné aux soldats de la guerre 1914-1918


Granit : type de pierre pour faire les statues
Boutiquière : qui évoque une boutique, donc un commerce.
Lancinant : douloureux et qui revient par moments
Périr : mourir (péri = mort)
Quelles différences y a-
t-il entre ces deux
monuments aux morts ?

Le premier est un
monument pacifiste : il
représente la famille
d’un soldat, alors que le
deuxième représente un
soldat, un poilu.
Sur le premier
monument, il y a écrit
« Que maudite soit la
guerre », alors que sur
le deuxième, on voit le
drapeau français.
Le deuxième type de
monument est beaucoup
plus fréquent.
À partir de ce tableau, on pourrait dessiner le plan d’un village ou
d’une petite ville française telle qu’on peut l’imaginer, d’une petite
ville « typique ».
L’URBANISATION (URBS EN LATIN
VEUT DIRE « LA VILLE »)

• En 1931, la France change : elle compte plus d’habitants dans les villes que dans les
campagnes. C’est ce qui s’est produit avec ce qu’on appelle « l’exode rural » : les habitants
des campagnes sont partis en ville pour devenir les ouvriers des usines. L’urbanisation, c’est-à-
dire le fait de développer des villes de plus en plus grandes, fait partie de la culture moderne
française.
• Les sept plus grandes villes de France (pour le nombre d’habitants) sont : Paris, Marseille,
Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Montpellier.
• Avant 1931, la France est un pays rural : les gens vivent surtout à la campagne, et il y a
beaucoup de paysans. Le paysan n’est pas seulement un cultivateur (plantes) ou un éleveur
(animaux) : c’est aussi celui qui habite le « pays » au sens de petit territoire avec une forte
identité. Le nombre de paysans diminue tout au long du 20e siècle : il y aurait 453 000 paysans
aujourd’hui, contre 514 000 en 2008. Mais aujourd’hui, elle reste le premier pays européen
pour la surface des terres agricoles et pour la production.
UNE QUESTION ACTUELLE : LA FIN DU
VILLAGE ?

Un sociologue français, Jean-Pierre Le Goff, a


publié un livre en 2012 qui s’intitule (dont le Évolution : changements
titre est) La fin du village. Une histoire française. Tant bien que mal : avec difficulté,
Il prend un exemple pour expliquer l’évolution petit à petit
des villages en France : Cadenet, un village de À juste titre : avec raison, en ayant
Provence, dans le sud de la France. raison
Communautés d’appartenance :
Il explique que depuis les années 1980,
expression pour dire que l’on
« Cadenet est entrée tant bien que mal dans un
appartient à une communauté, à un
nouveau monde où s’est effacée son ancienne
ensemble de gens.
identité. On peut y voir, à juste titre, un
Pour autant : mais (ici)
phénomène […] qui a libéré les individus des
Dissolution : disparition
contraintes pesant sur les anciennes
communautés d’appartenance […] Pour autant,
cette évolution s’est payée d’une dissolution du
lien collectif entraînant l’individualisme […] ».
Il montre aussi que « la multiplication des postes de Veillées collectives : moment où les
télévision à partir des années 1960 a progressivement familles se réunissaient le soir pour se
fait disparaître les veillées collectives. La disparition raconter des histoires tout en faisant de
d’un artisanat communal et d’une agriculture locale, petits travaux (coutures, préparation des
tout au long de la deuxième moitié du xxe siècle, a légumes, etc.)
obligé les habitants à travailler à distance, « Village-dortoir » : village sans vraie vie
transformant ainsi Cadenet en un « village-dortoir » sociale. On travaille ailleurs (usines,
qu’on regagne entre deux déplacements. Il est de plus bureaux) et on se distrait ailleurs
en plus difficile aux gendarmes municipaux, d’ailleurs (restaurants, cafés, cinémas) ; on n’y
de plus en plus souvent mutés, de sentir battre le pouls rentre que pour dormir.
du bourg alors que seulement quelques « anciens » Gendarmes : équivalent des policiers à la
continuent à fréquenter le Bar des Boules…  ». campagne.
Mutés : envoyés par le gouvernement.
Normalement, les gendarmes sont des
gens qui viennent de la région.
Sentir battre le pouls : sentir le cœur qui
bat (le pouls est le battement du cœur)
Bourg : gros village. C’est un mot ancien.
Photo wikipedia qui illustre le
« village »
Place de Bandol :
les lieux de
sociabilité
LA VILLE LITTÉRAIRE

• Paris est l’une des villes qui a le plus été traitée par la littérature française. La ville
n’est pas seulement l’endroit où l’on habite, c’est aussi un endroit qui peut être traité
par la littérature et par l’imaginaire au sens large : les films, les poésies, les séries.
• Un grand auteur du 20e siècle, Walter Benjamin, a intitulé un de ses livres « Paris,
capitale du 19e siècle ». Il y écrit :"Paris est la grande salle de lecture d’une
bibliothèque que traverse la Seine".
• Honoré de Balzac, le grand auteur français, parle de Paris comme « la ville aux cent
mille romans »…
> certains auteurs pensent qu’en fait, on peut dire que Paris est un mythe moderne créé
par la littérature.
PARIS OU BABYLONE ?

• Au XIXe siècle (et même un peu avant), on compare souvent Paris à Babylone. Babylone est une
ville antique (située à peu près aujourd’hui en Irak) dont on a retenu la mauvaise vie : elle est
devenue le symbole d’une ville surpeuplée, mal famée (habitée par des gens aux mauvaises mœurs,
qui n’ont pas de morale). C’est, dans la tradition chrétienne, la cité du Mal… mais elle est toujours
attirante.
• Babylone est aussi appelée Babel : c’est un autre côté de ce que représente la ville de Paris.
• Dans la Genèse (le début de la Bible), les habitants de Babel sont orgueilleux, très fiers d’être des
hommes et sûrs qu’ils sont meilleurs que Dieu. Ils parlent tous la même langue. Ils décident de
construire une tour très haute. Dieu ne veut pas que cette tour soit construite, alors il crée plusieurs
langues : les hommes ne se comprennent plus et ne peuvent pas montrer leur puissance en
construisant la tour.
ET AVANT ? LE
PLAN DE LA
VILLE
ROMAINE
D’ARLES
LES NOMS DES VILLES EN FRANCE,
UNE AUTRE TRACE DU PASSÉ

• Paris était appelée Lutèce (Lutetia en latin). Elle s’est ensuite appelée Paris d’après le
nom d’une tribu gauloise, les Parisii, et on n’a plus utilisé le nom de Lutèce. On ne
sait pas trop d’où vient le nom des Parisii (peut-être un mot pour dire « chaudron » en
gaulois ?)
• Montpellier : là aussi, on ne sait pas trop d’où vient le nom de la ville. La première
partie (Mont-) désigne la colline sur laquelle est construite Montpellier. Pour la
deuxième partie, on hésite : mons puellarum, la colline des jeunes filles ? Mons
petrosum, la colline des pierres ?
• Marseille : Massalia vient du grec, puisque la ville de Marseille a été fondée par des
colons grecs qui se sont alliés aux Gaulois présents sur place. Mais là encore, on n’est
pas sûrs de ce que voulait dire « Massalia ».
• Bordeaux : son nom en latin est Burdigala… mais on ne sait pas exactement d’où
vient ce mot latin. On a fait plusieurs hypothèses.
1. Quel est le nom de rue (odonyme) le plus courant en … de la mode
France ?
… du 19e siècle
Rue de l’église
… des villes
Rue des fleurs
Rue de la place
4. Qu’est-ce qu’un « village dortoir » ?
Rue Victor Hugo
Un village qui manque de vie sociale
Une petite ville où on dort bien
2. De quoi parle l’histoire de la tour de Babel ?
Un village abandonné
De la multiplicité des langues (elles sont différentes)
Un village avec beaucoup d’hôtels
Des difficultés de construire une tour
D’une grande ville
5. La « banlieue » en France désigne
De l’orgueil des humains
Un endroit habité par des familles aisées
Un endroit à la périphérie de la ville
3. Un grand auteur du 20e siècle, Walter Benjamin, a appelé
Un endroit qui n’est pas très riche
un de ses livres « Paris, capitale…
Un endroit où il y a des petites maisons
… de la France

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