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Belgique francophone
1. 1830-1920
• Bruges-la-morte,
1892.
• Maurice Maeterlinck
(1862-1949)
• Pelléas et Mélisande
1892
• La vie des abeilles,
1901
Selon José Fontaine, il y a une double aliénation au
XIXème siècle en Belgique :
Le mythe du “lundisme” :
“Notre patrie, c’est la langue. Notre langue
est la langue française, donc notre patrie,
c’est la France”
2.1. Le manifeste du lundi
“Il est apparu à quelques écrivains composant le “Groupe du lundi”, que la situation
présente des lettres belges réclame une prompte et nette mise au point.
D’abord en ce qui concerne la définition même de ces lettres. Une opinion tend en
effet à prévaloir qui attribue à l’ensemble des oeuvres littéraires produites en Belgique le
caractère d’une littérature nationale […] On prétend représenter notamment les auteurs belges
écrivant en français comme constituant un groupe spirituel autonome, foncièrement distinct de
l’ensemble des auteurs français, la communauté de langue n’établissant entre ceux-ci et ceux-là
qu’une relation tout extérieure. […] Il semble que le mot d’ordre de la “Jeune Belgique” : “Soyons-
nous même”, mot d’ordre qui, dans son sens individuel et positif, est la devise de toute création
artistique, soit compris de plus en plus par certains dans un sens collectif et négatif.
S’il est vrai, d’une part, que les faits géographiques et psychologiques au milieu
desquels nous vivons ne sont pas sans agir d’une manière assez caractéristique et constante sur
le tempérament et l’activité de nos écrivains […] il tombe sous le sens que les conditions
essentielles de la création littéraire ne sont pas différentes dans notre pays de ce qu’elles sont
dans n’improte quel autre pays de langue française.
L’éducation générale, l’atmosphère spirituelle, les moyens d’information et de
formation, le mode de constitution et d’expression des idées, le goût esthétique, le sentiment
artistique à l’égard des oeuvre anciennes et nouvelles – la culture, en un mot- sont pour un
écrivain de langue française vivant en Belgique, du même ordre que pour son confrère parisien,
breton, canadien ou suisse. […] les hasards de l’histoire, le voisinage, les relations spirituelles, le
caractère éminemment universel et attractif de la culture française ont réduit au minimum, entre
les littératures des deux pays, les nuances de la sensibilité.
[…] Il est absurde de concevoir une histoire des lettres belges de langue française en
dehors du cadre général des lettres françaises.”
Charles Bernard, Hermann Closson, Hubert Dubois, Paul Fierens, Marie Gevers,
Michel de Ghelderode, Eric de Haulleville, Franz Hellens, Pierre Hubermont, Arnold de Kerchove,
Grégoire Le Roy, Georges Marlow, Charles Plisnier, Robert Poulet, Camille Poupeye, Gaston
Pulings, Marcel Thiry, Henri Vandeputte, Horace Van Offel, René Verboom, Robert Vivier.
Conséquences du “lundisme”
• Expatriation des écrivains vers Paris
• Nationalisation française de nos écrivains
• Effacement de tout trait ayant à voir avec
l’origine belge
• Acculturation des citoyens belges
Michel Seuphor (1901-1999)
"Fernand, Dit Nant ofte Nan-Nan
alias M. Seuphor ou Seuphor tout
court. Autrefois sous-nommé
Berckelaers lire
Berrekkellaaarrrrsssse"
• « Pourquoi les images, mais aussi et surtout les phrases entendues, les
sonorités de ce pays ou de cette ville ne donnent-elles pas envie d’écrire,
envie de mots, ou alors si rarement, au terme d’une telle conversion de
soi ? Pourquoi ne peut-on y écrire que dans la clandestinité ? »
Françoise Collin, p.49
• «Le gris qui me coupe la parole. Celui qui, comme couleur éteinte,
me donne peut-être ces extinctions de voix. Mais qui (sans le
savoir) se fait aussi la condition de ma riposte : je noircis du papier,
j’écris pour faire des plaies dans le ciel [...] En somme, écrivant, je
troue le gris. »
Jacques Cels, p.23
• «[…] ses passions sont sans goût et sans couleur, tels ses
fromages crayeux et insipides »
Marc Lesir, p. 282
Bruxelles est une laide ville
• « J’y ai vu pousser les tours qui ont fait du verbe « bruxelliser » le
synonyme de détruire un tissu urbain »
Claude Javeau, p.213
• « Il ne fallait pas tout de même pas oublier qu’on vivait dans un espace
exigu, sur une terre étroite et que rien, par exemple, sous l’occupation de
Bruxelles, ne s’offrait pour apaiser un sourd besoin de s’identifier à un
territoire. La ville, que des travaux interrompus par la guerre avaient
défigurée, la rivière qui la traversait et qu’on avait voûtée comme un égout
qui fait honte, les rues surtout dans les faubourgs affublées de noms sans
échos, souvent imprononçables ou simplement grotesques (...) »
Hubert Nyssen, p.375
• « Il n’y a rien à voir dans Bruxelles, je n’y vois rien, bien que je regarde.
Depuis vingt-cinq ans que je vis dans cette ville, je n’en suis pas. [...] Je
souffre de Bruxelles comme d’une maladie incurable »
Françoise Collin, p.45
La Belgique sert donc de repoussoir
• « Je suis belge ; je peux donc aller n’importe où, ça n’a pas d’importance, je
suis toujours si éloigné de moi. [...] Un clandestin est toujours ailleurs [...]
solitude d’écrire dans un pays qui, quoi qu’il en dise, n’a pas besoin
d’écrivain, un pays qui s’est mis à l’écart de sa culture, et moi aussi je suis à
l’écart, et je suis un écart, et je suis donc bien de ce pays. »
Jacques Crickillon, p.75-78
"Je ne me sens bien nulle part. Cela s'appelle être apatride, j'imagine."
Amélie Nothomb, p. 409
• "Éloge de la bâtardise" (Luc de Heusch)
• "Pourquoi les belges sont-ils si complexés?" (François Perin)
• "L'Orgueil de la banalité" (Gérard Preszow)
• "Portrait de l'artiste en Belge errant" (Guy Goffette)