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Système lentique:

cas du lac victoria


Présenté par: Zineb Akki
Encadré par: Pr. El- Ouazna BOUCHAMMA
Sommaire
 Introduction et présentation de la zone d’étude (le lac victoria)
 Le matériel
 Les caractéristiques physico-chimiques:
 1- Le bilan hydrologique
 2- L’ évolution de la température du lac
 3- La transparence
 4- Nutriments, phytoplancton et zooplancton
 5- Distribution de l’oxygène
 La Problématique: L’eutrophisation du lac victoria
 1- Les causes et les sources de l’eutrophisation
 2- Conséquences de l’eutrophisation
 Conclusion
Introduction et présentation de la zone d’étude (le lac victoria)

 les lacs sont des remplis d’eau confinés qui n’ont aucune connexion avec
l’océan. Ils constituent des réserves en eau capables d’approvisionner des
populations.
 Le lac Victoria se situe en Afrique de l'Est, au cœur des Grands Lacs africains .
Ses États riverains sont le Kenya au nord-est, l'Ouganda au nord et au nord-
ouest et la Tanzanie au sud. Avec une altitude de 1 140 m, une profondeur
maximale de 83 m et une superficie de 68 100 km2, c'est plus grand lac
d'Afrique et le quatrième plus grand lac de la planète.
 Le lac Victoria est partagé par trois pays riverains : le Kenya, l'Ouganda et la
Tanzanie.
Plusieurs cours d'eau alimente le lac qui lui alimente le Nil. Le lac Victoria connait
une multitude de cours d'eau, le plus important est la Kagera venant de Tanzanie.
D'autres viennent du Rwanda et du Kenya.

Figure 1 – Le lac Victoria


Le Matériel

 Le matériel utilisé se compose essentiellement d’un multi-paramètre, un GPS et un disque de


Secchi.
 Le multi-paramètre a servi à la mesure des paramètres physico-chimiques (pH, Température,
Oxygène dissous, Matières en suspension,…).
 Le GPS a été utilisé pour localiser les stations d’échantillonnage.
 Quant au disque de Secchi, il a permis la mesure de la transparence.

Multi-paramètre GPS Disque Secchi


1- Bilan hydrologique

 Les précipitations qui tombent directement sur le lac apportent plus d’eau que l’ensemble des
différents affluents. On note que les pluies directes constituent les apports les plus importants.
Les apports dus aux affluents et les pertes dues aux effluents sont plus ou moins constants au
cours de l’année. Comme l’évaporation est inversement proportionnelle aux pluies, il s’ensuit
un bilan très contrasté, très positif d’avril à juin et très négatif d’août à octobre.

Figure 2 – Bilan hydrologique mensuel moyen du lac


Victoria
2- Évolution de la température du lac
 Les températures moyennes mensuelles de l’eau du lac varient entre 23 et 27° C. En
surface, février et mars sont les mois où l’eau est la plus chaude, tandis qu’elle est plus
froide d’août à octobre (figure 3). Le refroidissement superficiel est dû à l’augmentation de
l’évaporation au cours de la saison sèche. On constate que l’amplitude des températures
est assez faible puisqu’elle n’excède pas 3° C en surface et 2° C en profondeur. On notera
également la faible différence qui existe entre la température observée en surface et celle
qui règne en profondeur. Cette faible différence est une caractéristique de la plupart des
lacs de région chaude.

Figure 3 – Variation annuelle des températures de surface et


de fond en 1960-1961
 En juillet 1961, les eaux sont totalement mélangées (Figure 4) ; en revanche, on
n’observe pas sur ces données d’homogénéisation complète en 1990-91. En mars 1961
et 1991, le gradient vertical bien marqué indique approximativement que la thermocline
est plus profonde en 1960 qu’en 1990.

Figure 4 – Profils de la température observés à deux époques


différentes sur une station située environ au centre du lac
 En ce qui concerne l’évolution dans le temps, la température de surface de l’eau du
lac Victoria en 1990-92 est supérieure en moyenne d’environ 1 ° C à ce qu’elle était
1960 (figure 5). En admettant que ces deux séries de mesures soient
représentatives de la température moyenne, il y a donc une tendance observable au
réchauffement .

Figure 5 – Températures moyennes minimales et maximales observées


dans la colonne d’eau des années 1960-61 et 1990-92
3-La transparence
 Contrairement aux rivières, les grands lacs ont, d’ordinaire, des eaux assez
limpides.
 Pour la survie de ces espèces, il est prépondérant que les eaux restent
transparentes pour que les espèces puissent se reconnaître et se nourrir.
 Dans le lac Victoria, jusque dans les années 1960, la transparence de l’eau,
mesurée au disque de Secchi, variait, selon les saisons entre 6,4 à 8,4 mètres.
Désormais, du fait, en particulier, de l’augmentation des micro-algues et de l’érosion
sur le bassin versant, la transparence est réduite et varie entre 1,3 et 3,4 mètres.
 Cette diminution de la transparence a plusieurs conséquences. Elle limite la
pénétration de l’énergie lumineuse, et donc de la chaleur en profondeur. La
thermocline s’établit donc à une profondeur moins importante : le volume de la
couche de surface, bien oxygénée et favorable à la vie des poissons, est donc
moins important. Elle limite également le développement en profondeur du
phytoplancton.
4- Nutriments, phytoplancton et zooplancton

 Lors des premières recherches effectuées au cours des années 1960, le lac Victoria avait une
flore algale essentiellement composée de Diatomées. Ce lac était mésotrophe car les
concentrations en phosphore et surtout en azote, composés principaux responsables du
développement du phytoplancton et des macrophytes, étaient assez faibles (figure 5). On
considérait alors que l’azote était un facteur limitant pour le développement du phytoplancton.

Figure 5 – Profils de trois nutriments dans les années 1960 et 1990


 On notera l’importante augmentation des concentrations en azote et
inversement la notable diminution des concentrations en silice (Si). La
concentration en phosphore est ici exprimée en Phosphore Soluble Réactif
(PSR). Il s’agit essentiellement de phosphate. On voit également que, en 1990,
le lac est stratifié et que la consommation en nutriments (plus de
photosynthèse) augmente en dessous de 20 mètres.
 On a longtemps émis l’hypothèse que les introductions d’espèces exotiques de
poissons dans les années 1959-1960 pouvaient être la cause de ces
changements de concentrations de nutriments et donc de la modification de
structure des communautés de phytoplancton. Cependant, force est de
constater que l’augmentation de la concentration du phosphore dans les
sédiments n’a pas été accompagnée d’une diminution de sa concentration dans
la colonne d’eau. Cela signifie donc que les apports du phosphore dans le lac
se sont accrus.

Figure 6 – Concentrations en nutriments dans les eaux du lac Victoria (µmol l-1)
 L’appauvrissement du nombre d’espèces de poissons phytoplanctonophages a
favorisé le développement du phytoplancton avec comme conséquence la
croissance de certaines populations de zooplancton herbivores, comme les
cladocères.
 Le zooplancton montre, sur l’ensemble du lac, un cycle vertical
nycthéméral bien marqué puisque toutes les espèces migrent vers la surface
dès le début ou juste après le crépuscule, pour redescendre vers les couches
plus profondes à l’aube.
5- Distribution de l’oxygène
 Comme pour la température, l’essentiel des échanges d’oxygène se fait à
travers la surface du lac.
 Quand le lac est thermiquement homogène, la concentration en oxygène dans
toute la masse d’eau tend à s’équilibrer avec l’atmosphère et on dit alors que
l’oxygène est à saturation. La concentration en O2 à saturation dépend de la
température de l’eau et de l’altitude.
 Dans la couche de surface, bien éclairée, la photosynthèse du phytoplancton
crée un cycle nycthéméral de la concentration en O2, avec une sursaturation
en milieu d’après-midi et déficit en fin de nuit.
Les eaux de la couche de surface étaient en général assez bien oxygénées, au
moins jusqu’à des profondeurs de 30 mètres, avec des concentrations variant
de 4,6 à 9,4 mg/l d’oxygène.

Figure 7 – Diagramme, profondeur-temps, de la distribution de l’oxygène


dissous en 1960-1961
 En résumé, la plupart du temps, les eaux de surface étaient toujours plus ou
moins proches de la saturation (en équilibre avec l’atmosphère), et les faibles
concentrations (<0,7 mg/l) n’existaient qu’en dessous de 55 mètres et l’anoxie
complète ne se manifestait que dans le fond et occasionnellement (figure 7).
 Cette situation observée périodiquement jusque dans les années 1960-1970,
s’est progressivement dégradée et à partir des années 1990, la teneur en
oxygène a nettement diminué dans les couches moyennes et profondes et a,
au contraire, significativement augmenté en surface.
 Bien évidemment, ces nouvelles conditions de milieu ont une influence
majeure, tant sur la répartition des poissons que sur leur survie dans un
écosystème où la quantité d’oxygène nécessaire à la survie de la plupart des
espèces devient déficitaire dans certaines parties du lac.
L’eutrophisation du lac victoria

1- Les causes et les sources de l’eutrophisation:


 L’accroissement de la population et de l’agriculture dans le bassin du Victoria, et
l’établissement de grandes villes en périphérie du lac, sont à l’origine d’une forte pollution
des eaux. En effet, beaucoup d’industries et de municipalités n’ont pas de système de
dépollution des eaux usées.
 les apports annuels au lac ont été estimés à 117 000 tonnes/an d’azote et à
14 000 tonnes/an de phosphore avec toutefois des marges d’erreur importantes. D’après
leur évaluation, les apports en nutriments au lac proviennent pour l’essentiel (90 %) des
dépôts atmosphériques et du lessivage des sols. Les apports domestiques et industriels
seraient donc « limités » à respectivement 6 et 9 % du total de l’azote et du phosphore.
 Les apports en azote proviendraient surtout des dépôts atmosphériques (72 %
contre 36 % pour le phosphore). Par contre, le phosphore provient en majeure
partie de l’agriculture (55 % contre 22 % pour l’azote) (figure 8). Mais ces
résultats préliminaires nécessiteraient d’être confirmés.

Figure 8 – Principales sources d’apport en azote et phosphore dans le lac


Victoria et apports dus à l’agriculture par pays du bassin versant
 Le problème le plus important est la pollution diffuse d’origine agricole En effet,
90 % de la population riveraine du lac vit d’une activité agricole et de l’élevage.
 Pour s’installer, les villageois coupent la forêt et la brûlent, ce qui accroît
d’autant les apports atmosphériques en nutriments.
 Une autre source d’apports nutritifs est le lessivage des sols agricoles qui
entraîne les résidus d’engrais et de pesticides, ainsi que les déchets agricoles.
 Dans les années 1960, la concentration en chlorophylle, était de 3,0 à 4,6 µg/l
au large ou dans les eaux côtières. Après les années 1980, les concentrations
ont fortement augmenté, pour atteindre, à la fin des années 1990, des valeurs
de 40 à 60 µg/l respectivement au large et dans les eaux côtières, avec des
records pouvant approcher 650 µg/l dans les baies fermées.
 Lors des mesures réalisées dans les années 2000, les concentrations en
chlorophylle dans les eaux de surface étaient du même ordre de grandeur
en 2000-2001 et en 2005-2008 : 9,7 et 10,6 µ g/l en moyenne respectivement.
Cependant ces concentrations étaient plus élevées à proximité des côtes (11,9
et 15,3 µg/l respectivement en 2000-2001 et 2005-2008) qu’au large (7,5 et 5,8
µg/l respectivement). Les concentrations en chlorophylle ont donc
sérieusement baissé, et sont désormais du niveau de celles observées dans les
années 1960.
2- Conséquences de l’eutrophisation
 L’eutrophisation, et ses conséquences en matière d’oxygénation des eaux
et de production végétale, ont eu également des sur la biologie d’un certain
nombre d’espèces qui ont joué un rôle clé dans l’évolution du système
écologique.
 Entre 1989 et 1997, la jacinthe d’eau, s’est considérablement développée
dans le lac. Son essor a probablement été favorisé par l’enrichissement du
milieu en azote et phosphore.
 Modification de la transparence des eaux,
 Multiplication de certaines macrophytes
 Création et extension de zones anoxiques en profondeur
 Changements dans la structure des populations planctoniques, ...
Conclusion
 Beaucoup de travaux concluent que l’eutrophisation est la cause principale
des changements observés dans le fonctionnement du lac Victoria.
 Malgré cela, la situation du lac semble s’être améliorée dans plusieurs
domaines par rapport aux années 1980 : la stratification est moins
accentuée et les eaux mieux oxygénées, la désoxygénation n’est plus
permanente, les eaux superficielles ne sont plus sursaturées en oxygène,
les concentrations en chlorophylle se situent actuellement dans la moyenne
des lacs tropicaux, et la transparence s’améliore.
Merci pour
votre Attention

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