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NOTION DE NORMES
− le progrès de la connaissance,
− le développement de la science et des techniques,
− les incidences que peut (ou ne peut pas) avoir tel ou tel paramètre sur la santé,
− les risques liés au mode de vie, des réalités du pays (ressources en eau disponibles,
niveau de développement, potentiels technique et technologique…).
Ce qui introduit des écarts entre normes guide (NG) et concentration maximale admissible
(CMA).
Bien que le terme eau naturelle n’ait plus grande signification car la pollution ambiante a fait
qu’il y a plus guère d’eaux pouvant être considérées comme « naturelle », on continue à
utiliser ce vocable pour désigner les eaux
− de pluie
− de surface,
− souterraines,
− océaniques.
Chacune de ces eaux présente certaines caractéristiques qui sont exposées ci-après.
Les eaux de pluies, à condition qu’elles n’aient pas été en contact de matériaux divers (toits
métalliques, par exemple) ou qu’elles n’aient pas traversé une atmosphère polluée par
l’industrie, sont, en général, de bonne qualité pour la consommation humaine. Elles sont en
général saturée en oxygène, ne contiennent pas de sels dissous, sont donc très douces.
Peut-être même trop! Leurs difficultés de captage et l’irrégularité des pluies font que cette
source d’approvisionnement est assez peu utilisée.
Dans leur partie amont, située souvent en brousse, en zone peu peuplée et peu
industrialisée, les caractéristiques des eaux de rivières sont les suivantes :
− forte turbidité dont l’ampleur est liée au régime torrentiel des cours d’eaux ;
− faible coloration du fait de temps insuffisant dont dispose l’eau pour dissoudre les
matériaux.
Dans leur partie aval, les eaux sont de moins bonne qualité en raison de la pollution
humaine, industrielle ou agricole. L’eau de la partie aval des rivières présente alors le profil
suivant :
Il est à noter que la composition des eaux de rivière peut varier subitement et dans de fortes
proportions, en fonction de l’époque et de la nature des pollutions qui se présentent à un
instant donné.
Il faut noter qu’en absence d’écoulement, les eaux de rivières peuvent prendre des allures
d’eaux de lacs. On assimilera, aux eaux des lacs, les eaux des barrages. Dans un lac, le temps
de séjour de l’eau est important ; il en résulte la possibilité pour celle-ci de dissoudre de
multiples substances. D’autre part, étant donné que les eaux sont calmes, le lac se comporte
un peu comme un bassin de décantation naturel ; ce qui confère à l’eau une faible turbidité.
Les caractéristiques des eaux d’un lac varient lentement au cours de l’année. Toutefois, ces
modifications peuvent être relativement brutales pendant la saison pluvieuse et la saison
sèche, du fait des eaux de ruissellement qu’elle reçoit ou non.
Des phénomènes comme le « renversement des eaux » du lac observables dans les pays
tempérés et froids contribuent à la variation brusque de la qualité des eaux de lacs, en
fonction des saisons. Si, au cours d’une courte période, la composition des eaux d’un lac
varie peu et semble suivre le cycle des saisons, il n’en va pas de même sur une longue
période, siècle ou millénaire. En effet, les lacs sont, en général, irrémédiablement
condamnés à « mourir », ou plus exactement, à se transformer en étangs, puis en marais.
L’explication de ce fait est la suivante : au cours du temps, les substances nutritives charriées
par les eaux de ruissellement qui alimentent un lac s’accumulent. Le développement des
plantes aquatiques dont les métabolismes conduisent à la disparition de l’oxygène dissous se
trouvent ainsi favorisé. En outre, la biomasse devient de plus en plus importante ; le lac se
comble petit à petit, suite à la formation de vase. On assiste alors à l’apparition d’espèces
végétales (les algues bleues ou cyanophycées) caractéristiques de cette situation.
On reconnaît aux eaux souterraines une « pureté naturelle » que ne possèdent pas les eaux
de surface. Elles sont plus fraîches que ces dernières, et leur séjour dans les profondeurs du
sol leur confère à priori des qualités que n’auraient pas les eaux de surface. En fait, ceci est
de moins en moins vrai et le jugement qui résulte de ces affirmations doit être nuancé. Les
eaux souterraines subissent elles aussi la pollution. Elles sont par ailleurs soumises à des
cycles saisonniers qui peuvent faire varier leurs caractéristiques, dans une large mesure.
Il est bon de savoir que la pollution des eaux souterraines est plus insidieuse que celle des
eaux de surface, plus difficile à détecter, et qu’elle dure plus longtemps, en raison de la
faible vitesse de percolation. Si elles n’ont pas été l’objet de pollution, les eaux souterraines
présentent les caractéristiques suivantes :
Lorsque les eaux douces sont en quantité insuffisante, on peut être amené à utiliser les eaux
des océans, lesquelles se caractérisent par de très fortes salinités impliquant des traitements
spécifiques et onéreux.
D’après les tableaux 1 et 2, on peut conclure que quelle que soit son origine, une eau
présente des caractéristiques qui lui sont propres.
Les paramètres organoleptiques ont toujours été les premiers repères dont l’homme a pu
disposer pour évaluer la qualité d'une eau. Si ces indicateurs de qualité ne sont bien
évidemment pas suffisants pour fournir un diagnostic précis et fiable, ils n’en constituent
cependant pas moins un test intéressant.
I.4.1.1. COULEUR
Une eau destinée à la consommation se doit d’être incolore. Toute coloration peut en effet
laisser présumer d’une pollution et provoquera de toute façon la méfiance du
consommateur. Certaines eaux, claires au départ, peuvent par la suite prendre des teintes
variables, compte tenu des réactions d’oxydation susceptibles de se produire au contact de
l’air.
Ces deux paramètres constituent les contrôles de base pour juger de la qualité d’une eau de
consommation. Une eau potable doit être exempte de toute odeur ou saveur. Signalons que
les traitements nécessités par l'élimination de celles-ci sont délicats et onéreux.
I.4.2.1. TEMPERATURE
Elle constitue un critère très apprécié pour les eaux de consommation. Les eaux
souterraines, comme cela a été dit précédemment, sont en général plus fraîches que les
eaux de surface. Leur température est pratiquement constante, alors qu’il n’en va pas de
même pour les eaux de surfaces, sujettes à des variations de température saisonnières. La
température d’une eau est à prendre en considération à plusieurs niveaux:
Dans les pays froids ou seulement tempérés, les opérations de clarification peuvent être
ralenties par les basses températures alors qu’elles seront, dans une certaine mesure,
favorisées dans les pays chauds.
Le développement planctonique, s’il est limité en zone froide ou tempérée, sera accéléré là
où la température sera plus élevée.
Les constantes K qui interviennent dans cet équilibre sont sous la dépendance de la
température T, compte tenu de la loi de Vant'Hoff :
L’équilibre suivra donc les fluctuations de la température. C’est ainsi qu’une eau à l'équilibre
dans les profondeurs de la terre pourra devenir incrustante en surface, suite à la diminution
de sa teneur en CO2 libre, cette diminution étant liée en partie, à l'élévation de la
température au niveau du sol.
I.4.2.3. MINERALISATION
La minéralisation des eaux profondes est en général supérieure à celle des eaux de surface
et il y a lieu de tenir compte à la fois, de sa nature, de son importance. Nous donnons ci-
dessous une liste non exhaustive des espèces minérales susceptibles d’être rencontrées dans
les eaux naturelles et précisons les éventuels inconvénients qui résultent de leur présence.
− formation de tartre ;
− utilisation excessive de lessives ;
− cuisson difficile des légumes.
Ces sels d’acides forts (SAF) en concentration excessive, sont à l’origine de troubles plus
graves ; ils sont nocifs pour la santé, et par ailleurs favorisent les processus de corrosion.
Si à faibles doses le fluor est un élément protecteur de l’émail des dents, à fortes doses, il
entraîne la fluorose du squelette et présente même une toxicité aiguë.
I.4.2.3.5. Cyanures
I.4.2.3.6. Sodium
Le sodium se trouve dans de nombreux minéraux, en particulier le sel gemme. Le salage des
routes dans les pays froids, les adoucisseurs ménagers qui utilisent NaCl pour leur
régénération, contribuent à l’augmentation de la concentration des eaux en chlorures. Les
zones côtières où existent des possibilités d'infiltration de l’eau de mer sont également
sujettes à ce type de phénomène. Une eau chargée en chlorures présente de graves dangers
pour les personnes atteintes d’hypertension et d’insuffisance cardiaque.
Le fer et le manganèse sont des éléments essentiels pour l’homme. Le premier est
fondamental pour sa nutrition, le second intervient dans un grand nombre de processus
enzymatiques. Des teneurs excessives en fer et en manganèse génèrent certains ennuis pour
les consommateurs:
− linge taché,
− aspect peu engageant de l’eau et mauvais goût.
I.4.2.3.8. Cuivre
Le cuivre, fréquemment présent dans les eaux de surface, ne constitue pas un danger pour le
consommateur, mais tout comme le fer et le manganèse, il provoque des tâches sur le linge
et confère à l’eau un goût désagréable.
I.4.2.3.9. Aluminium
I.4.2.3.10. Zinc
Le chrome hexavalent, chromates par exemple, existe à l’état naturel. C’est une forme
instable qui a tendance à se transformer en chrome trivalent. A l’état hexavalent, il est nocif
et entraîne des cancers de l’appareil digestif, alors que sous son degré d’oxydation inférieur,
il est indispensable au métabolisme.
I.4.2.3.12. Mercure
La source naturelle du mercure dans l'environnement est constituée essentiellement par les
émanations gazeuses de l’écorce terrestre. L’industrie des ciments, l’incinération des
déchets, la combustion du charbon et du pétrole, sont également sources de pollutions
mercurielles. Les intoxications par le mercure sont graves et se manifestent par des troubles
neurologiques et rénaux. Le drame qui a endeuillé le Japon, voici quelques années, suite à la
consommation par des populations côtières de poissons péchés dans des zones polluées par
le mercure, est dans les mémoires. Actuellement, en Europe, on s’efforce de récupérer,
lorsqu’elles sont déchargées, les piles "au mercure", largement utilisées dans une multitude
d’appareils, en vue d’éviter une éventuelle contamination de l’environnement par le
mercure qu’elles contiennent.
I.4.2.3.13. Plomb
Le plomb est l’un des constituants de l'écorce terrestre et se retrouve dans de nombreux
minéraux. Il peut se présenter aussi sous forme organique, tel le plomb tétra éthyle utilisé
pour améliorer l’indice d’octane des carburants. Pendant très longtemps, le plomb a été
utilisé en peinture et en tuyauterie. Son accumulation dans l’organisme provoque une
maladie connue depuis l’antiquité, le saturnisme.
La présence d’oxygène dissous est nécessaire à une eau pour qu’elle soit agréable à
consommer. Les eaux souterraines sont en général moins oxygénées que celles de surface et
nécessitent souvent une aération.
I.4.3.1. PLANCTON
I.4.3.2. MICROORGANISMES
De même que dans le domaine physico-chimique, il existe des normes microbiologiques qui
doivent être impérativement respectées. Ces normes sont souvent basées sur des tests
rapides de détection de contamination fécale de l’eau tels que ceux destinés à rechercher les
coliformes et Eschérichia Coli. Toutefois, les germes les plus redoutables sont, entre autres,
les salmonelles et les staphylocoques.
Des critères qui n’ont pas trait à la qualité des eaux, peuvent intervenir lorsque se pose le
problème du choix d’un approvisionnement en eau. Ces critères sont essentiellement
techniques et économiques.
A qualité égale, on privilégiera les eaux dont la mise à disposition des populations entraînera
le moindre coût. Seront donc prises en considération, les dépenses entraînées par
− la recherche,
− l’exploitation,
− le transport,
− le traitement.
I.5. IMPURETES RENCONTREES DANS LES EAUX
• Pollution habituelle
Celle-ci est liée aux modes de vie et aux diverses activités qui existent sur un périmètre
donné.
• Pollution accidentelle
• Inondations
• Catastrophe naturelle
• Conflit.
Le classement des polluants peut se faire de multiples façons qui présentent chacune des
avantages et des inconvénients. Le classement que nous avons adopté ci-dessous s’appuie
essentiellement sur des critères chimiques. Un paragraphe particulier sera consacré à la
pollution biologique.
− pour les premiers : fer, manganèse, zinc, cuivre. Signalons toutefois que le cuivre
peut devenir toxique au-delà d’une certaine concentration.
− pour les seconds : métaux lourds, fluor, arsenic. Ces éléments font l’objet de normes
sévères.
Ces composés sont l’indice d’une pollution industrielle et leur inconvénient majeur réside
dans le goût particulier qu’ils confèrent à l’eau, suite à une formation de chlorophénol. La
toxicité des phénols et leurs dérivés n’a pas été établie pour les concentrations trouvées
dans les eaux. Il conviendra cependant de réduire au maximum leur concentration.
I.5.2.2.HYDROCARBURES
Ils sont de nature variée et correspondent en général à des produits lourds et peu volatils :
La toxicité de ces produits n’apparaîtrait que pour des concentrations dépassant largement
celles qui correspondent aux seuils de détection, exception faite toutefois pour les composés
aromatiques qui sont cancérigènes.
Les installations de traitement des eaux connaîtront également certains inconvénients liés à
la présence des hydrocarbures ; c’est ainsi que les phénomènes de floculation et de
décantation seront rendues difficiles.
I.5.2.3. DETERGENTS
Les détergents sont des composés tensioactifs synthétiques dont la présence dans les eaux
est due aux rejets d’effluents domestiques et industriels.
• les adjuvants.
Les premiers ont la propriété d’abaisser la tension superficielle de l’eau ; ce qui leur confère
un pouvoir nettoyant apprécié.
Les seconds améliorent :
On s’efforce actuellement à mettre sur le marché des produits dont la biodégradabilité est
importante. Les agents de surface les plus utilisés sont du type anionique, mais l’emploi des
agents non anioniques tend à se développer. Les polyphosphates constituent des adjuvants
traditionnels.
• perborates.
Les détergents ne sont pas toxiques, en général, et les enzymes qui ont été à la mode à une
certaine époque n’ont pas apporté de nuisances particulières, ni au milieu récepteur, ni aux
stations.
On appelle pesticide les produits utilisés pour lutter contre les organismes nuisibles à la
santé, ou qui s’attaquent aux ressources végétales et animales nécessaires à l’alimentation.
Ces pesticides peuvent s’accumuler dans les cellules animales et végétales, et entraîner de
graves nuisance à l’ensemble de l’environnement.
Il existe une grande variété de ces produits que l’on classe en différents groupes :
Les pesticides peuvent être à l’origine d’odeurs et de goûts. Ils provoquent une intoxication
lente ou aiguë de la faune aquatique et entraîne la disparition du plancton.
Les insecticides organochlorés sont beaucoup plus toxiques pour les poissons que les
organophosphorés, les herbicides beaucoup moins que les insecticides, en général. Sur
l’homme, on peut constater des intoxications aiguës ou chroniques. Dans l’ensemble, les
organophosphorés sont beaucoup plus toxiques pour l’homme et les mammifères que les
organochlorés, à l’exception du malathion, organophosphoré peu toxique, et de l’endrine,
organochloré dont la toxicité est élevée.
Cette forme de pollution peut affecter aussi bien les eaux de surface que les eaux
souterraines.
Les algues et les actinomycètes peuvent développer dans les eaux des goûts et des odeurs
particulièrement désagréables. Ces organismes sont, en outre, à l’origine d’une
augmentation de la turbidité et donnent à l’eau une coloration suspecte.
Les réactifs utilisés pour le traitement des eaux de consommation ne doivent pas introduire
d’impuretés susceptibles de persister dans l’eau, après traitement. Il conviendra donc de
veiller attentivement à ce qu’il n’y ait pas apport de composés indésirables par
l’intermédiaire des produits de traitement.