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Tracer une frontière pour séparer

deux systèmes idéologiques : la


frontière entre les deux Corées
A l’aide de votre travail préparatoire et des documents,
réaliser un schéma pour répondre à la problématique
suivante : Comment la frontière entre les 2 Corée sépare-t-
elle 2 systèmes idéologiques antagonistes?
Doc . 1La guerre de Corée
Source : revue L’Histoire
Doc. 2
Photographie
aérienne de la
frontière
Source :
géoimage CNES
Doc. 2b Description de l’image satellite (source Laurent Carroué, Géoimage CNES)
Comme le montre l’image, le contact entre les deux pays est organisé par une bande de terre de couleur vert clair qui courre
tout le long de la frontière. Ce système frontalier est organisé autour de quatre composantes spatiales emboitées les unes
dans les autres.
Au centre de celle-ci se trouve la ligne de démarcation militaire (Military Demarcation Line, MDL) qui sert de facto de limite
frontalière entre les deux Corées. Elle suit approximativement le 38em parallèle, une limite fixée par les Etats-Unis et l’URSS en
1945 à la Conférence de Yalta qui organisait une occupation militaire conjointe de la péninsule à l’issue de la défaite du Japon
dont la Corée était devenue une colonie en 1910.
Cette MDL est entourée par la Zone Démilitarisée (DMZ en anglais, pour Demilitarized Zone). D’une longueur de 248 km
d’ouest en est, la DMZ s’étend de chaque côté de la frontière interétatique entre les deux Corées sur 4 km dans chaque pays,
et constitue donc une bande large de 8 à 10 km selon les reliefs. C’est celle-ci que l’on repère le mieux à l’œil nu sur l’image
satellite. Car à l’intérieur, une épaisse végétation plus ou moins naturelle y a repris ses droits, tout comme la faune sauvage
régulièrement éliminée par les tirs ou les mine
Entourant la DMZ se déploient les systèmes frontaliers défensifs, au nord comme au sud, en vue de prévenir toute offensive,
attaque ou incursion. La DMZ est donc ceinturée par des réseaux de barbelés, clôtures électroniques, champs de mines,
miradors, batteries d’artillerie et postes militaires régulièrement espacés et qui en bordent les limites externes. Les routes qui
desservent ces dispositifs militaires sont bien visibles, en particulier dans la zone centrale. Elles ont un rôle stratégique
puisqu’elles permettent le déplacement des troupes de chaque côté de la frontière.
En arrière, de part et d’autre de la DMZ et des systèmes défensifs se déploie une bande plus ou moins large dans laquelle la
circulation et les activités civiles sont restreintes et étroitement contrôlées. En Corée du Sud, c’est la Civilian Control Line (CCL)
qui se déploie entre 5 et 20 km derrière la DMZ. Elle comporte 81 villages et 40 000 habitants.
Doc. 3 Photographies de la DMZ

Kèoprasith Souvannavong / RFI

Source : Manuel Hachette


Doc. 4 Les dispositifs de défense de la frontière
Source : Hachette
Doc. 5 Reportage à la frontière
https://fr.euronews.com/2016/01/08/seoul-
rallume-ses-haut-parleurs-pour-diffuser-de
s-messages-anti-pyongyang

Doc.5bDes soldats sud-coréens installent des haut-parleurs à


la frontière (KIM JAE-HWAN / AFP)
C’est à l’initiative de Kim Jong-un qu’a été
édifié, dans les années suivant la guerre de
Corée, le village modèle de Kijong-Dong dit « Doc.6 Le village de Kijong-Don
village de la paix », à la frontière entre les
deux Corées. Censé abriter deux cents
habitants et projeter une image de la
prospérité socialiste, il se révélera inhabité.
Séoul le rebaptisera « village de la propagande
» en raison de sa facticité, de la présence d’un
mât de 160 mètres de haut arborant un
drapeau nord-coréen et de haut-parleurs
diffusant en continu et à pleine puissance des
diatribes antiaméricaines et anti-sud-
coréennes alternant avec des chants
patriotiques nord-coréens.
« Corée du Nord : la stratégie informationnelle de Kim Jong-
un » Marianne Péron-Doise
Dans Les guerres de l'information à l'ère numérique (2021), (Chung Sung-Jun / Getty Images)
pages 167 à 179
Doc.7 La Joint Security Area
Espace est géré par l’ONU au
sein de la DMZ.

Doc.7B Le 27 avril 2018, Kim Jong-un et Moon Jae-


in, président sud-coréen Doc.7 Kim Jong-un et Donald Trump, le 30 juin 2019.
©Maxppp - KOREA SUMMIT PRESS POOL/EPA/Newscom
KCNA VIA KNS / AFP
Doc. 8 Reportage sur le site de Kaesong
Le 10 février 2016, en réaction à un tir de missile de Pyongyang, Séoul décidait de fermer unilatéralement le site
industriel de Kaesong. Ce n’était pas la première fois que la zone économique subissait une décision politique. Mais
en général, cela se limitait à des menaces de fermeture ou de restriction de circulation à l’encontre des salariés.
Cette fois, la mise en sommeil est effective.
Le complexe industriel est né en 2004 dans la foulée de la politique poursuivie par Séoul, visant à encourager les
liens entre les deux Corées. 23 entreprises sud-coréennes de confection, d'électronique et de production chimique
travaillent à Kaesong, où les quelque 900 salariés sud-coréens côtoient 53.000 Nord-Coréens, une main d'œuvre
qualifiée et peu onéreuse (74 dollars par mois).
Pour les chefs d’entreprise sud-coréens de la zone, le 10 février 2016 est une journée noire. Séance tenante, ils ont
dû arrêter leur activité, quitter les lieux sans même embarquer les matières premières. Il a fallu surtout relancer la
production ailleurs.
Hors de question visiblement de produire au pays, surtout les produits textiles. La main d’œuvre sud-coréenne est
bien trop chère. Sur 123 entreprises présentes à Kaesong, le quart a choisi de localiser la production au Vietnam, et
seulement deux dans la Chine voisine.
Le site industriel de Kaesong fermé marque le désamour entre les deux Corées
Un an après la fermeture du site industriel inter-coréen de Kaesong, les industriels de Corée du Sud attendent avec
impatience sa réouverture. Ils ont dans l’urgence délocalisé leur production dans les pays de la région et en
particulier au Vietnam. Mais le réchauffement entre les deux pays ennemis n'est plus d'actualité. Et la zone de
Kaesong ne rouvrira pas demain.
Doc.9 Capture d’écran sur le site Viator.com

Doc.9b Mannequins reproduisant des soldats pour Doc.9c touristes observant le territoire nord-coréen à l’aide de
accueillir les touristes au troisième tunnel dans la zone jumelles fixes installées sur le toit de l'observatoire de Dora
démilitarisée en Corée du Sud

Crédits : Hugo Mazzero.


Doc.10 La Northern Limit Line
La NLL a été tracée par le commandement des Nations unies dirigé
par les Etats-Unis à la fin de la guerre de Corée (1950-1953), dans le
but d’empêcher des affrontements accidentels entre le Nord et le
Sud. Pyongyang qualifie d’invalide la démarcation reconnue par le
Sud, considérant qu’elle a été établie unilatéralement par les forces
de l’ONU. A la place, la Corée du Nord reconnaît une «ligne militaire
de démilitarisation», au sud de la NLL. «Encouragée par ses propres
capacités nucléaires d’aujourd’hui, [Pyongyang] pourrait déclarer
nulle et non avenue la NLL – dont elle pense qu’elle a constitué pour
elle un désavantage important», estime Cheong Seong-chang,
chercheur à l’Institut Sejong.
Point de tension extrême, la frontière maritime intercoréenne a été
le théâtre d’affrontements brefs mais violents ces dernières années.
En 1999, un patrouilleur nord-coréen s’est aventuré à près de 10
kilomètres au sud de la ligne de limite du Nord, mais a battu en
retraite après un échange de tirs qui a coûté la vie à plusieurs Nord-
Coréens. En novembre 2010, Pyongyang a bombardé l’île de
Yeonpyeong, près de la NLL, tuant quatre Sud-Coréens et faisant
brièvement craindre un conflit à grande échelle.
« Tirs de missiles, frontière maritime, «zone tampon»… Que sait-on
Doc. 11 Interview du chercheur Antoine Bondaz à propos des tirs de missile nord-
coréens
Après un tir de missile balistique de courte portée le 17 décembre, la Corée du Nord a
enchaîné avec un tir de missile longue portée ce 18 décembre. Ce missile a volé sur une
distance d'environ 1 000 km, avant de tomber en mer du Japon. Mais "d'après des calculs
basés sur sa trajectoire et en fonction du poids de son ogive", il "pourrait avoir la capacité
de voler plus de 15 000 km, et dans ce cas tout le territoire des États-Unis serait à sa
portée", selon le vice-ministre parlementaire de la Défense du Japon Shingo Miyake. […] Kim Jong-un et Xi Jinping à
Outre les tirs de missile visant à développer la capacité balistique du pays, la Corée du Pékin, le 19 juin 2018. JU
Nord développe ses relations avec d’autres pays. La Chine est alliée avec Pyongyang PENG / AP
depuis la guerre de Corée (1950-1953). Aujourd’hui, “on est dans une logique où la valeur
stratégique de la Corée du Nord aux yeux de Pékin ne cesse de s'accroître en raison des
tensions sino-américaines mais aussi de celles dans le détroit de Taiwan, énumère Antoine
Bondaz. Avoir une “autre zone de tensions” pour forcer les Américains à se concentrer sur
plusieurs zones est une bonne chose” pour la Chine selon lui.
Plus récemment, la Corée du Nord s’est rapprochée de Moscou. En septembre, le
dirigeant nord-coréen a même effectué une visite d’État spectaculaire en Russie. “La mise
en scène avec la Russie est plus forte, parce que ça fait plus réagir, détaille le chercheur.
C’est là où la Russie utilise la Corée du Nord comme un épouvantail et la Corée du Nord
utilise la Russie pour montrer qu’elle n’est pas seule.”
V Poutine et Kim Jong Un
Il rappelle cependant que la relation de la Corée du Nord avec Pékin reste plus en Russie le 13 sept 2023
importante. En effet, 90% des échanges commerciaux du pays en 2016 se sont fait avec la SPUTNIK / VIA REUTERS
Chine, selon l'Agence coréenne pour la promotion du commerce et de l'investissement.
“Pyongyang survit grâce à Pékin et non grâce à Moscou”, conclut Antoine Bondaz.
Doc. 12 Les relations entre la Corée du sud et ses alliés
Réunis vendredi 18 août à la résidence d’été de Camp David (Maryland, Etats-
Unis), Américains, Japonais et Sud-Coréens affirment leur volonté de
rapprochement dans le domaine sécuritaire et économique face aux menaces
chinoises et nord-coréennes. Passant outre les divergences anciennes et
malgré certaines réticences à suivre aveuglément les Etats-Unis dans son
antagonisme de la Chine, Joe Biden, Fumio Kishida et Yoon Suk Yeol ont
invoqué un « esprit de Camp David » pour promettre « une nouvelle ère de ANDREW HARNIK / AP
partenariat trilatéral ». Les trois partenaires ont toutefois nié vouloir
formaliser une véritable alliance.
La réunion était organisée sur fond de tensions avec Chinois et Nord-Coréens.
Le Japon a fait décoller le 18 août des chasseurs après que deux avions
espions russes II-38 ont été repérés aux limites de la mer du Japon. Quelques
jours auparavant, les marines russe et chinoise, actuellement en exercices
conjoints dans l’océan Pacifique et en mer de Chine orientale, ont fait passer
neuf navires entre les îles d’Okinawa et de Miyakojima (sud-ouest du Japon).
Les trois partenaires réunis à Camp David, aux Etats-Unis, se sont accordés
pour mettre en place un programme d’exercices militaires conjoints sur
plusieurs années et intensifier le partage de renseignements.
« Les Etats-Unis, le Japon et la Corée du sud resserrent leur coopération
contre la menace chinoise et nord-coréenne », Philippe Mesmer, Le Monde,
19 août 2023
1 Joint Security Area
2 Village de Kinjong
321
Dong
3 Zone de Kaesong

0 200 km

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