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I. Une guerre pas si froide ?

Crises et conflits de la Guerre Froide : l’exemple de la Guerre de


Corée.

Document 1 : Un peu de contexte : aux origines de la Guerre de Corée.

Retour en 1943. Les 22 et 23 novembre, à la conférence du Caire, les Alliés s’accordent sur la nécessité de redonner
son indépendance à la Corée (occupée par les Japonais depuis 1910) à l’issue de la guerre. Deux ans plus tard, en
août 1945, la péninsule est libérée et séparée en deux zones d’occupation : au nord du 38e parallèle, les
Soviétiques, au sud, les Américains. Les deux grands vainqueurs de la guerre doivent, comme convenu, négocier
pour déterminer l’avenir du pays. Mais à quelle condition et selon quel régime politique ? Dès octobre 1945, les
Soviétiques ont en effet installé Kim Il-sung, au pouvoir à Pyongyang, la grande ville du Nord. Au sud, les Américains
font de même avec Syngman Rhee, un anticommuniste farouche. Administrative en théorie, la séparation du 38e
parallèle devient une frontière entre deux entités qui ne sont pas encore des Etats. En 1947, les Soviétiques
rejettent la proposition américaine d’élections générales, et en mai 1948, les Américains organisent un scrutin qui
donne naissance à la République de Corée du Sud, dirigée d’une main de fer par Syngman Rhee. Début septembre,
les Soviétiques répliquent en proclamant la naissance de la République populaire de Corée, avec Kim Il-sung à sa
tête.

Dans le contexte de Guerre froide, les choses ne peuvent cependant pas en rester là. De nombreux accrochages ont
lieu le long du 38e parallèle. Notamment parce qu’au nord comme au sud, le sentiment national est très prononcé
et que chacun n’aspire qu’à une chose : réunifier le pays, mais à ses conditions. Au sud de la Corée, le régime
militaire pousse son allié américain à intervenir militairement. Au nord, le pouvoir stalinien fait de même auprès de
son "grand frère" soviétique. Le 25 juin 1950, c’est l’embrasement. En Occident, on affirme que c’est l’attaque
surprise de 600 0000 combattants nord-coréens qui a mis le feu aux poudres. Côté communiste, on prétend, au
contraire, que les impérialistes ont frappé les premiers la ville frontalière d’Ongjin. Quelles qu’en soient les origines,
la guerre de Corée commence. Profitant de l’absence des Russes au Conseil de sécurité, les Etats-Unis font voter
une intervention.

Document 2 : Carte des différentes étapes de la Guerre de Corée du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953.

Document 3 : Les Craintes des contemporains. Gérard Filion, « La guerre, c'est la catastrophe »

«...La guerre de Corée crée un climat malsain. Non pas que l'on craigne qu'elle dégénère en conflit mondial.
Personne en Occident ne paraît disposé à risquer une guerre universelle pour sauver la Corée du sud (...) Les
événements de Corée ne sont pas la guerre, mais ils préparent à la guerre. Ils contribuent à créer un climat favorable
à la guerre. Il y a deux ou trois ans, le peuple se révoltait spontanément contre l'idée d'une prochaine guerre. Il avait
encore à l'esprit les horreurs de la dernière et les promesses des hommes d'État alliés. Mais la résistance de
l'opinion publique a fléchi. À force d'entendre répéter qu'une guerre contre la Russie est inévitable, qu'il vaut mieux
dans l'ensemble s'y résigner tout de suite plutôt que de la subir plus tard, on finit par y croire. C'est en ce sens que
les événements de Corée sont regrettables.»

Le Devoir (Québec, Canada), 28 juin 1950, p. 4.


Document 4 : Photographie du 26 avril 1953, des hommes, des
femmes, des garçons et des soldats se tiennent sous une bannière
agitée lors d'une manifestation à Séoul contre la reprise des
pourparlers de paix coréens.

Le 27 juillet 1953, la Corée du Nord, la Chine et les États-Unis ont


signé un accord d'armistice. La Corée du Sud, cependant, s'est
opposée au maintien de la division de la Corée et n'a pas accepté
l'armistice ni signé le traité de paix officiel. C'est la raison pour
laquelle, en dépit de la fin des combats, la guerre n'a techniquement
jamais pris fin.

Erin Blakemore, « La guerre de Corée n'a (techniquement) jamais


pris fin », nationalgeographic.fr.

Document 5 : Un bilan impossible ?

Sur le plan humain, la guerre de Corée s'avère particulièrement sanglante. S' il est difficile d'établir un bilan à cause de
l'imprécision des sources, on estime que ce conflit a engendré la mort d'au moins trois millions de personnes. Parmi
les combattants des Nations Unies les pertes s'élèvent à 55 000 hommes dont 36000 Américains et à 150 000 soldats
pour la Corée du Sud. De son côté, la Corée du Nord a perdu entre 215 000 et 400 000 combattants, alors que les
pertes chinoises sont évaluées entre 180 000 et 400 000 hommes.

Pourtant, ce sont les civils qui ont payé le plus lourd tribut car plus de deux millions d'entre-deux sont décédés des
suites de la guerre. Le conflit a notamment été le cadre de nombreux crimes de guerre. Tant au Nord qu'au Sud, des
civils ont été enrôlés de force dans l'armée ou exécutés parce qu'on les a soupçonnés de sympathie pour le camp
adverse.

Par ailleurs, de 1952 à 1953, la Corée du Nord subit une intense campagne de bombardement stratégique. L'utilisation
massive de bombes au napalm réduit ainsi en cendre la quasi-totalité des villes nord-coréennes et 60 à 80 % de
l'infrastructure industrielle du pays. Enfin, avec un taux de mortalité d'environ 45 %, les camps de prisonniers sino-
coréens se révèlent très meurtriers en raison de la sous-nutrition et du manque d'hygiène.

De plus, des actes de torture et des lavages de cerveau ont été commis pour faire avouer aux détenus des crimes
imaginaires et changer leurs opinions politiques. Des milliers de captifs sud-coréens ont également été employés à des
travaux forcés.

D'un point de vue géostratégique, la guerre se solde par l'impossibilité de l'un ou l'autre camp à réunifier la Corée.
Néanmoins, par leur implication dans le conflit, les États-Unis affichent leur détermination à mettre en œuvre la
doctrine Truman. De même, le soutien matériel et militaire des Soviétiques et des Chinois aux Nord-Coréens
démontre la capacité des puissances communistes à combattre l'Occident.

Alexandre Depont, « La guerre de Corée (1950-1953) - ombres, chiffres et victimes », dans milkipress, 31 mars 2016,
[En ligne].

Exercice noté : Voir la feuille distribuée par votre professeure.


Il te suffit de résumer les principales informations trouvées afin de me dire ce que tu as compris de la guerre de Corée.

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