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AXE 2 : Les frontières en débat

I. RECONNAITRE UNE FRONTIERE : La frontière germano-polonaise, entre guerre et diplomatie (JALON 1)

La frontière actuelle entre l'Allemagne et la Pologne mesure 472 kilomètres et est une des
frontières intérieures de l'espace Schengen. Elle suit pour l'essentiel le cours de l'Oder et de son
affluent la Neisse, passant parfois d'une rive à l'autre sur les deux cours d'eau. Pour cette raison, on la
désigne couramment par l'expression ligne Oder-Neisse.
Depuis le Moyen Age, les frontières polonaises ont été particulièrement mouvantes et la
Pologne en tant qu’Etat a disparu à plusieurs reprises (cf. pour une vision d’ensemble
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89volution_territoriale_de_la_Pologne).
Le traité de Versailles en 1919 reconnaît l'indépendance de la Pologne et lui donne des
frontières. Hitler, arrivé au pouvoir en 1933, décide d'annexer la Pologne, au nom de la doctrine de «
l’espace vital », bafouant le droit international. Ainsi, le 1er septembre 1939, il envahit la Pologne
conjointement à l’URSS, provoquant la Seconde Guerre mondiale.
En août 1945, après la prise de Varsovie par l'URSS, la conférence interalliés de Potsdam règle
le litige posé par le tracé de la frontière germano-polonaise et prend pour référence la ligne Oder
Neisse, du nom des deux fleuves. Si la Pologne perd une partie de ses territoires de l'est, cédés à
l'URSS, elle gagne 100 000 km2 à l'ouest, enlevés à Allemagne vaincue. Ce tracé provoque des
transferts de populations importants, avec 12 millions d'Allemands expulsés du territoire polonais (et
environ 5 millions de Polonais déplacés d’URSS vers la Pologne). Cette frontière négociée et
acceptée par les alliés, n'est pas validée par tous les Allemands, l'Allemagne étant divisée en
deux entre la RFA (République fédérale allemande / Allemagne de l'Ouest sous influence américaine)
et la RDA (République démocratique allemande / Allemagne de l'Est sous influence soviétique) en
1949, dans le contexte de la guerre froide.
Les accords de Görlitz signés entre la Pologne et la RDA le 6 juillet 1950, font de la ligne
Oder-Neisse la frontière provisoire (désignée alors comme intangible) à l'ouest. Dénommée «
frontière de la paix et de l'amitié », elle est reconnue par la RDA, mais reste contestée par la RFA qui
réclame dès lors sa révision. En effet, en RFA, où s'étaient réfugiés la majorité des 12 millions
d'Allemands réfugiés et déplacés originaires des territoires annexés par la Pologne, la reconnaissance
de la ligne Oder-Neisse fut longtemps considérée comme inacceptable. L'Allemagne de l'Ouest ne
reconnaît ni la Pologne communiste, ni l'Allemagne de l'Est dominée par l'URSS.
Cette attitude change avec l'Ostpolitik, qui signifie “nouvelle politique vers l'est” en allemand, mise
en œuvre par le chancelier Willy Brandt pour normaliser les relations avec l'URSS et assurer la détente
et la préservation de la paix en Europe entre 1969 et 1974. Des traités sont signés : le traité de
Varsovie le 7 décembre 1970 entre l'Allemagne de l'Ouest et la Pologne, qui garantit l'inviolabilité de la
frontière, puis le traité de Moscou dit traité 4+2 du 12 septembre 1990 signé par la RDA, la RFA, les
EUA, la France, le RU, et l'URSS, par lequel la RFA accepte définitivement le tracé de la frontière
germano-polonaise, et renonce à toute revendication territoriale sur la Pologne. Ce traité ouvre la voie à
la réunification allemande. Ce traité a été suivi par la signature d'un traité de confirmation sur la
frontière commune germano-polonaise le 14 novembre 1990 entre l'Allemagne tout juste réunifiée
et la Pologne.
Enfin, un traité de bon voisinage, datant du 17 juin 1991, garantit des droits politiques et culturels
fondamentaux aux minorités allemandes et polonaises vivant de chaque côté de la frontière. 150 000
Allemands vivent alors toujours en Pologne tandis que 550 000 à 1 million de Polonais vivent en
Allemagne. En dépit de ce traité, bon nombre d'Allemands se plaignent toujours d'être victimes de
discriminations sur le plan économique en Pologne.
II DEPASSER LES FRONTIERES : Un droit de la mer identique, indépendamment des frontières (JALON
2)

Chronologie de la gestion des mers et des océans :

▪Jusqu’au XXe siècle : principe de la libre navigation et libre exploitation des ressources.
▪1958 : Convention sur le droit de la mer à Genève : définition de la mer territoriale et du plateau
continental
▪1982 : Convention des Nations Unies de Montego Bay (Jamaïque) qui fixe les règles de souveraineté
maritime (création des ZEE, exploitation des ressources en haute mer, création de l’Autorité internationale
des fonds marins, AIFM, pour les permis d’exploitation). Entrée en vigueur en 1994, reconnue par 166
Etats, les Etats-Unis ne l’ont pas ratifiée.
▪1996 : Mise en place du Tribunal international pour le droit de la mer (TIDM) siégeant à Hambourg
▪2012 : Accord de Rio sur le statut de la haute mer.
▪ ? : Quelle législation et instance pour une gouvernance internationale des océans face aux enjeux qui
ignorent les frontières : environnement, exploitation raisonnée, piraterie, sécurité en mer, sauvegarde des
vies humaines…
Evaluation de groupe : élaborer une capsule vidéo
SUJETS POSSIBLES :
 Présenter le droit de la mer et ses fondements et la façon dont il permet l’appropriation des mers
tout en garantissant les libertés des eaux
 L’extension des plateaux continentaux dans les territoires ultramarins de la France et ses enjeux
 L’océan Arctique, un espace frontalier complexe en cours de territorialisation (voir pour
commencer p.184-185)
 Les conflits en Mer de Chine, reflets des multiples enjeux autour de la possession des mers et des
océans pour les Etats (voir pour commencer l’émission le dessous des cartes (2019) :
https://www.youtube.com/watch?v=vcfmK4_rl0U )
 Perdre l’accès à la mer et se battre pour la reconnaissance d’un droit d’accès à la mer : le cas de la
Bolivie (voir pour commencer l’article paru dans les Annales de géographie en 2013 :
https://www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2013-1-page-47.htm)
 Les frontières maritimes du Maroc : sources de conflits ? (cf. ressources postées sur Classroom)
 Le Portugal et la mer : reconstruire une vocation à la puissance au travers de nouveaux récits
centrés sur les espaces maritimes ? (Partir de l’article de Géoconfluences, puis compléter les
recherches et l’analyse : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/
carte-a-la-une/le-portugal-et-la-mer).
 Sortir de l’UE : pourquoi les frontières maritimes ont-elles failli empêcher un accord sur le Brexit ?
(voir pour commencer l’article paru sur le site Euractiv en 2018 :
https://www.euractiv.fr/section/politique/news/les-enjeux-maritimes-cristallisent-les-inquietudes-
francaises-face-au-brexit/ )
 Créer les frontières maritimes d’un nouvel Etat, source de conflits ? le cas du Timor-Oriental (voir
pour commencer l’article de Géoconfluences : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-
scientifiques/dossiers-regionaux/asie-du-sud-est/articles-scientifiques/timor-geohistoire-des-
frontieres-stratifiees )
Travail préparatoire : élaborer un cahier des charges et reconnaître les bonnes pratiques en étudiant des réalisations. Regarder les trois capsules suivantes, puis compléter le
tableau.

https://www.youtube.com/watch?v=qw2fhWg-7dU

https://www.youtube.com/watch?v=ncJdHVa4FW4

https://www.youtube.com/watch?v=t3KwIRsmix0

Sujet de la capsule et
auteur

Logiciel utilisé pour la


réaliser
Qualités et défauts du
point de vue auditif

Qualités et défauts du
point de vue visuel

Qualités et défauts du
point de vue
argumentatif

Pistes d’améliorations

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