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TD Cours de Sécurité

H. ALI-KHODJA
I. Eléments de base
Problème 1.
Un professeur de sciences de lycée trouve dans le débarras de son laboratoire une vieille
bouteille contenant 2 litres d'acide sulfurique concentré. N'ayant aucun usage prévu pour cet
acide, il envisage de s'en débarrasser en le versant dans son évier tout en ouvrant à fond le
robinet d'eau. Le proviseur survient et lui signale que les réglementations exigent que toute
substance déversée avec les eaux usées ait un pH supérieur à 2 et inférieur à 12,5, de façon à
protéger l'environnement aquatique et les microorganismes de la station de traitement des eaux,
ainsi que les conduites d'égouts. Le professeur envisage alors trois méthodes pour amener
l'acide au pH de 2,1 qui répond à ces réglementations et lui permet de se débarrasser facilement
et rapidement de l'acide:
1. Dilution;
2. Neutralisation en NaSO4 et H2O avec NaOH;
3. Neutralisation en CaSO4 et H2O à la chaux vive, Ca (OH)2.

En se rappelant que pH = -log[H+] et que l'acide sulfurique concentré a une concentration de 18


M et une ionisation de 100%:
a)Déterminez le pH de l'acide concentré.
b)Déterminez le volume auquel les 2 litres d'acide doivent être amenés par dilution pour abaisser
le pH jusqu'à 2,1.
c) Calculez la quantité de NaOH nécessaire pour neutraliser les 2 litres d'H 2SO4 18M.
d) Calculez la quantité de Ca (OH)2 nécessaire pour neutraliser les 2 litres d'H 2SO4 18M.
e) Commentez les risques liés à chaque procédure.

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I. Eléments de base. Problème 2.
Un mélange d'hydrocarbures s'est vaporisé dans l'air, sous une température de 25°C et une
pression de 1 atmosphère. Estimez les limites inférieures et supérieures d'inflammabilité du
mélange pour lequel la composition et les limites d'inflammabilité des composants sont les
suivantes: Fraction molaire
LFLi en % UFLi en %
Benzène 0,20 1,4 8,0
Toluène 0,15 1,3 7,0
Pentane 0,10 1,8 7,8
Hexane 0,17 1,4 7,4
Cyclohexane 0,15 1,3 7,8
Heptane 0,15 1,2 6,7
Alcool éthylique 0,08 3,3 19,0

On peut utiliser les équations suivantes pour le calcul des limites LFLmél et UFLmél d'inflammabilité
du mélange:
UFLmél=1/(fi/UFLi) LFLmél=1/(fi/LFLi)

Où : fi = fraction molaire du composé i dans le mélange


UFLi = limite supérieure d'inflammabilité de i
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LFLi = limite inférieure d'inflammabilité deChimie
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I. Eléments de base. Problème 3.

La Conférence Américaine des Responsables d'Hygiène Industrielle du


Gouvernement (ACGIH- American Conference of Goivernmental Industrial
Hygienists), organisation privée de professionnels du secteur de l'hygiène
industrielle, publie annuellement les Seuils de Tolérance ou TLV pour un
grand nombre de produits chimiques. Les TLV correspondent à la
concentration à laquelle des travailleurs peuvent rester exposés pendant 40
heures par semaine durant 20 ans sans effet indésirable. L'Institut National US
pour la Santé et le Sécurité au Travail (NIOSH – National Institue for
Occupational Safety and Health), une agence gouvernementale, publie les
niveaux Immédiatement Dangereux pour la Santé ou IDLH (Immediateley
Dangerous to Life and Health) pour de nombreux produits chimiques. Les
niveaux IDLH correspondent à la concentration maximale supportable pendant
30 minutes sans effet irréversible sur la santé.

Une quantité de 1 l de chacun des produits chimiques courants précisés ci-


dessous a été renversée sur une période de un an lors de plusieurs incidents
qui se sont produits dans une pièce sans ventilation (dimensions 6 x 6 x 2,5
m3) dans laquelle les conditions sont en moyenne de 293 K et 1 atm. En
utilisant ces informations et celles données dans le tableau ci-dessous:
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I. Eléments de base. Problème 3.

Produit TLV (ppm) IDLH (ppm) M (g/mole) Vitesse Densité


d'évaporati (g/ml)
on
(ml/min)
Dibrome 0,1 10 160 5,8 3,119
Pyridine 5 3600 79 0,60 0,982
Méthyl 10 1000 86 2,3 0,954
acrylate
n-hexane 50 5000 86 4,1 0,660

Calculez la quantité (en ml) de chaque produit qui doit s'évaporer pour atteindre les concentrations
de TLV et d'IDLH.
Combien de temps sera nécessaire pour atteindre ces concentrations?
Calculez le débit d'air nécessaire (en l/min) pour ventiler la pièce de façon à ce que la concentration
y reste en dessous des TLV pour tous les produits.
Commentez les risques liés au renversement de dibrome.
Commentez les besoins de ventilation ou de contrôle liés à l'utilisation des autres produits.
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I. Eléments de base. Problème 4.

Deux grandes bouteilles de solvant se sont enflammées après avoir été


brisées par le concierge qui nettoyait un laboratoire de recherche, dont les
dimensions sont de 3 x 3 x 3 m3. Le ventilateur du laboratoire était alors coupé
et l'incendie a été combattu avec un extincteur de 4,50 kg de CO 2. Le solvant
enflammé s'étant répandu sur presque toute la surface du laboratoire,
l'extincteur a dû être vidé pour éteindre le feu.

Le niveau IDLH pour le CO2 donné par le NIOSH vaut 50 000 ppm, niveau
auquel on observe vomissements, malaise, désorientation et difficultés
respiratoires après 30 minutes d'exposition. A partir d'une concentration de
10% = 100 000 ppm, la mort peut survenir en quelques minutes.
Calculez la concentration en CO2 dans la pièce au moment où l'extincteur se
vide. Cette valeur excède-t-elle le niveau IDLH? On suppose que le mélange
des gaz présents dans la pièce est uniforme, que la température y est de 30°C
(chauffée par l'incendie au-dessus du niveau normal de 20°C) et la pression
ambiante de 1 atm.

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I. Eléments de base. Problème 5.

Un flacon de 470 ml de tétrachlorure de carbone se brise au centre d'un


laboratoire dont les dimensions sont 5 x 3 x 3 m3.Le liquide se répand en
quelques secondes pour former une nappe uniforme de 4 mm d'épaisseur.
Utiliser le modèle d'évaporation proposé ci-dessous par l'Agence pour la
Protection de l'Environnement de l'Illinois – ILEPA – pour répondre aux
questions des points a à e ci-dessous:

E = (0,0012 x c x Pv) / 760 – [(1 – c) x Pv]

Où : E = débit de la source, en g/cm2.s;


C = M/28,9
Pv = pression de vapeur, en mm Hg à 20°C = 100 mm Hg;
M = 154 g/mole de CCl4
Densité de la vapeur = 6,35 kg/m3
STEL = 127 mg/m3

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I. Eléments de base. Problème 5 (suite)

Déterminez :
La surface en cm2 et la masse en g de produit renversé;
La vitesse d'évaporation du liquide, en g/cm2.s;
Le temps nécessaire pour que tout le liquide s'évapore;
Le temps nécessaire pour que la quantité de liquide évaporé amène la
concentration au niveau de la Limite d'Exposition à Court Terme ou STEL
(Short Term Exposure Limit) dans le laboratoire.
L'incident est resté insoupçonné avant que tout le monde soit évacué, moment
auquel on a déclenché le système de ventilation, composé de trois hottes
d'extraction, chacune de 1,2 m de large et 0,6 m de haut, opérant avec une
vitesse linéaire du courant d'air de 30 m/min perpendiculaire à l'ouverture. En
supposant des conditions de mélange uniforme dans le laboratoire, estimez le
temps nécessaire pour ramener la concentration de tétrachlorure de carbone
en-dessous de son niveau de STEL.

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Sécurité chimique
Problème 1. Il n'est pas rare de trouver des éprouvettes contenant des
solvants volatiles conservées dans les réfrigérateurs des laboratoires de
recherche. Considérons l'exemple suivant: un flacon de 500 ml de diéthyl
éther (M = 74,14 g/mole, densité = 0,713) conservé dans un réfrigérateur non
ventilé de 425 litres à 5 °C et sous une pression de 1 atm. (Note : la pression
de vapeur du diéthyl éther est de 200 mm Hg).

Quelle quantité de diéthyl éther (en grammes) doit s'évaporer pour que le
mélange air/vapeur d'éther devienne inflammable, en atteignant le
pourcentage de vapeur appelé Limite Inférieure d'Inflammabilité – LFL = 1,9 %
v/v pour le diéthyl éther?
Quelle quantité d'éther (en grammes) doit s'évaporer pour que le mélange
atteigne la proportion maximale de vapeurs d'éther qui soit encore
inflammable? Ce pourcentage maximal de vapeur est appelé Limite
Supérieure d'Inflammabilité – UFL, qui vaut 35 % v/v pour le diéthyl éther.
Commentez les dangers de ce type de pratiques de conservation et suggérez
des alternatives plus sûres.

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Sécurité chimique
Problème 2. En tant que membre du Comité de Sécurité du Département de
Chimie, vous enquêtez sur un incendie dans un des laboratoires de l'institut. Il
ressort de l'enquête qu'un étudiant était en train de faire évaporer 1 litre
d'hexane sous une hotte en utilisant une source de chaleur d'1 kW.
Déterminez les causes possibles de l'incendie. Quelles mesures
recommanderiez-vous pour minimiser le risque potentiel d'accidents de ce
type dans l'avenir?

Autres données:
dimensions de la hotte = 1 m x 1 m x 1,5 m;
capacité du ventilateur de la hotte = 0,0566 m3/s;
température = 25 °C;
pression barométrique = 750 mm Hg;
chaleur de vaporisation de l'hexane = 7600 kcal/kg. mole;
densité spécifique de l'hexane = 0,66;
inflammabilité de l'hexane : LFL = 1,4 % v/v, UFL =) 7,4 % v/v;
masse moléculaire de l'hexane : M = 86 g/mole.

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Sécurité chimique
Problème 3. Une des manipulations les plus courantes dans un laboratoire
consiste à diluer dans l'eau des acides ou des bases concentrés. Cette
procédure provoque TOUJOURS la libération d'une grande quantité d'énergie
sous forme de chaleur. C'est cette rapide libération d'énergie qui est la source
de dommages potentiels aux yeux et à la peau. Malgré le fait que les
instructeurs et les guides de manipulations des laboratoires mettent l'accent
sur le respect des consignes de manipulations adéquates, les étudiants
oublient fréquemment de suivre ces avertissements ou préfèrent innocemment
courir le risque. La principale de ces recommandations est de TOUJOURS
ajouter l'acide ou la base concentré à l'eau ou à la solution diluée, en
mélangeant lentement pour dissiper au fur et à mesure la chaleur générée. Le
danger provient d'une soudaine génération localisée de c3haleur excédentaire
qui amène l'eau à se vaporiser. Celle-ci va alors entrer en expansion rapide,
entraînant violemment la solution d'acide chaud à l'extérieur du récipient. On
ne doit JAMAIS ajouter d'eau à une solution concentrée d'acide ou de base,
car ceci mène inévitablement à un accident.

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Problème 3 (suite). Omar, chimiste, procède justement à la dilution d’acide
sulfurique concentré à 98 % pour obtenir une solution 0,1 N dans une burette
de 100 ml, un jour où il est quelque peu distrait. Après avoir versé 10 ml de
H2SO4 dans le flacon, il entreprend malheureusement d'y ajouter de l'eau
distillée.
a. Calculez la quantité correcte de H2SO4 que Jerry aurait dû utiliser pour
obtenir
100 ml de solution 0,1 N.
b. Calculez la quantité totale de chaleur générée lorsque les premiers 1,8 ml
d'eau se mélangent à 1 ml de H2SO4 à 98 % pour donner 2,8 ml d' H2SO4 à 49
%, en supposant des conditions de mélange parfait et instantané et en
arrondissant la valeur de la concentration de 49 % à 50 %.
c. Calculez le volume de vapeur générée s'il y a lieu, à partir de 1,8 ml d'eau et
de la chaleur libérée par la dilution. Supposez pour la réaction un
comportement de gaz parfait, de mélange parfait, etc. et que l’eau absorbe
toute l’énergie libérée.

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Problème 3 (suite). d. Si la réaction est achevée et l'équilibre atteint en 1
seconde, calculez la vitesse de sortie de la vapeur. Le goulot de la burette a
une section transversale de 1 cm2. Supposez que le flacon contient 100 ml de
gaz et qu'aucun refroidissement n'a lieu.

Autres données :
- pour H2SO4 à 98 % : densité = 1,799 g/cm3 ; M = 98 g/mole ; contient 2 %
d’eau ;
- l'énergie de formation, ∆Hf : pour H2SO4 à 98 % = 194 kcal/mole ; pour H2SO4
à 50 % = 208 kcal/mole.
- la capacité de chaleur de l'eau = 1 cal/g. °C ;
- la chaleur d'évaporation de l'eau au point d'ébullition = 9,1 kcal/mole
(pression = 1 atm; température ambiante = 23 °C).

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Problème 4. De nombreuses mesures peuvent être prises pour minimiser à la fois la
probabilité d'un accident et l'ampleur de ses conséquences. De cette façon, le risque
inhérent à de nombreuses procédures de laboratoire peut être réduit drastiquement.
L'un de ces dangers est l'exposition quotidienne aux solvants organiques que subissent
beaucoup de chimistes. Des solvants inflammables, tels que le diéthyl éther et l'acétate
d'éthyl, sont très efficaces pour l'extraction des substances organiques présentes dans
des solutions aqueuses. Bien qu'ils représentent un certain risque d'inflammation, ils
sont tous deux relativement peu toxiques. Si l'on tente de diminuer ce risque
d'inflammabilité, un risque d'une autre nature est souvent augmenté. Ceci est vrai par
exemple en cas d'utilisation du chlorure de méthylène comme solvant d'extraction.
Celui-ci a en effet d'excellentes propriétés de solubilisation pour la plupart des
composés organiques, est ininflammable et encore moins soluble dans l'eau que le
diéthyl éther et l'acétate d'éthyl. Il est cependant beaucoup plus toxique et de longues
périodes d'exposition peuvent provoquer de graves affections du foie. On le suspecte
également d'être carcinogène. Pour éviter ces problèmes, le chlorure de méthylène doit
être utilisé dans des endroits bien ventilés, de préférence sous une hotte à flux
laminaire. Si le contact avec la peau est fréquent et inévitable, le port de gants de
caoutchouc est à recommander.

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Problème 4 (suite). Ed Thoburn, chimiste analytique pour la Company Fine Grind
Coffee, étudie les propriétés du chlorure de méthylène comme solvant pour la caféine.
Son plan de travail pour cette semaine comporte l'extraction à l'eau chaude de grains de
café verts, suivie de plusieurs extractions de la phase aqueuse au chlorure de
méthylène afin d'en extraire la caféine (et la plupart des solides solubles de grains de
café vert). Cette opération est suivie d'une extraction complète de la phase aqueuse par
de multiples étapes de séparation par le chlorure de méthylène dans un extracteur. Ed
anticipe de multiples occasions d'exposition et prévoit donc de travailler sous hotte et de
porter des gants en latex pour se protéger. La question est la suivante : contre quel
niveau d'exposition ses gants protègent-ils Ed ?
Considérez qu'à tout instant une seule face de chaque gant est en contact avec le
solvant.

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Problème 4 (suite). a. Quelle quantité (en grammes) de chlorure de méthylène entre en
contact avec la peau en une semaine ? (L'exposition dure 5 heures par jour, 5 jours par
semaine).
b. Quel temps d'exposition est nécessaire pour qu'il soit exposé à 1 gramme de
CH2Cl2 ?
Autres données :
- solubilité de CH2Cl2 dans le caoutchouc, C = 25 % (25 g CH2Cl2/100 g de caoutchouc) ;
- pour les gants en latex : épaisseur, e = 0,05 cm, densité = 1,2 g/cm 3, poids =
50 g/paire ;
- vitesse de diffusion de CH2Cl2 dans le caoutchouc, D = 1,95 x 10-10 m2/s ;
- taux de perméabilité = NA (g/cm2.s) = (D.C) /e, où D = vitesse de diffusion (m 2/s),
C = concentration de CH2Cl2 dans le caoutchouc, (g/m3) et e = épaisseur du gant (m).

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Problème 5. Le laboratoire de chimie d'une école n'est pas en général considéré
comme un lieu dangereux. De nombreuses précautions sont prises par les instructeurs
et assistants du labo pour éviter les situations qui pourraient représenter un risque pour
les étudiants. Lorsque tout risque ne peut être éliminé, des équipements de protection et
de sérieux avertissements sont distribués à tous. Le laboratoire de chimie organique
présente un danger supplémentaire pour tous ceux qui y suivent ou présentent des
cours, de par la manipulation des grandes quantités de solvants organiques qui y sont
fréquemment utilisés. On met en garde les étudiants pour qu'ils gardent les récipients
couverts, évitent les éclaboussures et utilisent si nécessaire les hottes de protection.

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Problème 5 (suite). Les Seuils de Tolérance - TLV ont été déterminés pour un grand
nombre de liquides et de gaz organiques. Ces chiffres, exprimés en mg/m 3, représentent
l'exposition maximale autorisée pour une personne sur une semaine de 40 heures. Ce
sont généralement des valeurs conservatives qui ne sont pas supposées s'appliquer
aux expositions à court terme, comme par exemple 3 à 4 heures de laboratoire par
semaine. Il est utile cependant, à l'occasion de la préparation des manipulations, de
considérer ces valeurs comme une limite supérieure confortable pour l'exposition
autorisée au cours du passage au laboratoire. Une solution à ce type de dangers est
apportée dans un nombre croissant de laboratoires scolaires par l'utilisation de "micro-
échantillons" pour lesquels les quantités de produits chimiques sont réduites d'un
facteur de 10 à 100.

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Problème 5 (suite). On peut calculer une valeur approximative pour la ventilation
nécessaire dans un laboratoire à partir de la valeur de la variation dans le temps de la
concentration dans l'air d'une substance volatile qui y est émise, dC/dt, comme suit :
dC/dt = G (t) /V - Q (C/V) = [G (t) - Q . c] /V (1)
où : G (t) = masse de substance volatile émise en fonction de t ;
V - - volume du laboratoire ;
Q = flux d'air sortant de la pièce ;
C = concentration de substance volatile au temps t.
Les conditions de mélange parfait sont rares et une constante de mélange k doit être
introduite pour tenir compte de cet écart à l'idéal. Cette constante est toujours inférieure
à 1, et dans le pire des cas (air stagnant) k = 0,3. L'équation (1) devient alors :
dC/dt = G (t) /V - k Q (C/V) = [G (t) - k . Q . C] /V (2)
Sous condition d'équilibre, on a :
dC/dt = 0 = G/V - k Q (C/V) = [G - k . Q . C] /V (3)
La résolution de cette équation donne :
C = G/k . Q (4)

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Problème 5 (suite). Q est exprimé en m3/s et déterminé par le produit de la vitesse
moyenne de l'air à travers la hotte (m/s) et la section de son ouverture (m 2).
G est la masse de substance volatile émise et peut être calculée à partir de la masse m
émise par manipulation, du nombre n de manipulations réalisées (égal au nombre
d'étudiants) et de la durée tp de la séance de laboratoire, exprimée en minutes, comme
suit :
G = m (n/tp) (5)
En substituant la valeur de G tirée de (4), on obtient :
C = m (n) / (k Q tp) (6)
Une vingtaine d'étudiants exécutent dans un laboratoire de chimie organique la
manipulation de synthèse de l'aniline à partir de nitrobenzène, sous les yeux attentifs de
leur professeur et d'un assistant. Au cours des étapes successives de mesure du
volume de solvant, mélange, amorçage de l'extracteur, séparation des phases, séchage
et filtrage du solvant, etc. chacun des étudiants perd par évaporation à peu près 25 ml
du solvant, le dichlorométhane dans l'atmosphère du laboratoire, et ceci malgré le fait
que la plupart des opérations se soient déroulées sous hotte.

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Problème 5 (suite). a. Calculez la concentration de CH2Cl2 (en mg/m3) à laquelle les
étudiants (et les autres 1.) ont été exposés pendant la durée de la séance.
b. Comparez cette valeur à la TLV de CH2Cl2 (= 350 mg/m3). Combien d'étudiants de
plus (ou de moins) pourraient travailler dans ce même environnement de façon à rester
à la limite de la TLV ?
c. Quels sont les facteurs de l'équation sur lesquels on peut jouer pour réduire cette
concentration ?
d. Considérez le problème dans le cas d'un laboratoire utilisant des ''micro'' quantités
de produits chimiques, où une quantité 50 fois moins importante de solvant est relâchée
dans l'atmosphère. Les hottes sont-elles nécessaires dans ces conditions ?
Autres données :
- le laboratoire compte 6 hottes dont la vitesse linéaire d'évacuation de l'air est en
moyenne de 1,5 m/s et les dimensions de l'ouverture de 1,5 m x 0,5 m ;
- densité de CH2Cl2 = 1,336 g/ml, point de fusion = 40 °C ;
- dimensions du laboratoire = 6 m x 5 m x 12 m ;
- la séance de labo dure 4 heures mais les étudiants ne travaillent avec le solvant que
pendant 2,5 heures.

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