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Chapitre 1. Notions sur les dangers et la sécurité au laboratoire


et les pictogrammes des réactifs chimiques

1. Notions de Bonnes pratiques de laboratoires :

Elles font partie du programme assurance qualité et est basée sur des règles visant à assurer une qualité
optimale au sein d’un laboratoire. Dans le cadre d’une réalisation d’une étude en laboratoire, le but des
BPL est de responsabiliser le personnel, et de le sensibiliser vis à vis des dangers et des problèmes. Les
BPL devront faire préciser par écrit avant le début de l'étude ou analyse les objectifs, les moyens en
personnel et en matériel pour sa réalisation (protocole, mode opératoire).
Les bonnes pratiques de laboratoire concernent les facteurs ci-dessous :
- le programme d'assurance de qualité
-l'organisation et le personnel (répartition des tâches et prérogatives)
- l'équipement et appareils (inventaire, contrôle et maintenance)
- les opérations , expériences et analyses effectuées par le laboratoire d'étude ou enregistrement
- les soins aux animaux d’expériences (cas d’un laboratoire de biologie, pharmacie, toxicologie…)
- les listes des produits disponibles et consommables (inventaire, gestion des stock , prévision et
consommation) des produits à étudier ou à utiliser et des produits de référence et étalons
- le s protocole s ou technique opératoires d'une étude ou expérience donnée
- les enregistrements et rapports des résultats d’analyses ou d’opération de maintenance …
Dans le laboratoire de chimie par ex., des points importants sont aussi à considérer : l’organisation du
travail (répartition des surfaces et des espaces de travail, disposition et répartition des appareils et
matériels, modes de fonctionnement et entretien des appareils, stockage des produits chimiques (qui doit
être limitée pour certains). La connaissance des propriétés et des risques des réactifs chimiques,
vérification de la ventilation, moyens de prévention des risques (extincteurs, hottes, ventilateurs), hygiène,
moyens de protection du manipulateur (gants, lunettes, et masques), fermeture des arrivées de gaz, eau
et parfois électricité en dehors des horaires de travail…

2. Les pictogrammes de sécurité


Ils sont représentés par 7 symboles mais sont au nombre de 10.

Pictogramme des substances facilement inflammables


Il est représenté par un symbole de flamme on distingue :
-Les substances extrêmement inflammables (F+) a1
On trouve notamment dans cette catégorie les liquides ou produits pouvant s’enflammer très facilement
(sous une flamme) même en dessous de 0°Cou dont le point éclair est inférieur à 0°C et la température
d'ébullition inférieure à 35°C.
-Les substances très inflammables (F) : a2
Ex. liquides ou produits pouvant s’enflammer facilement (sous une flamme) même en dessous de 21°C
ou dont le point éclair est inférieur à 21°C (cad à la température ambiante) mais qui ne sont pas
extrêmement inflammables.
Point éclair PE: C’est la température à partir de laquelle un liquide peut s’enflammer au contact d’une
source de chaleur : flamme, étincelle… Sans la source de chaleur, l’inflammation s’arrête. En anglais le
point éclair est noté « Flash point »
Point d’inflammation : C’est la température à laquelle la quantité de vapeurs émises par un solvant est
suffisante pour que la combustion continue même si l’on retire la source de chaleur à l’origine de
l’inflammation.
Point d’ébullition Peb : température la plus élevée que peut atteindre un corps avant de s'évaporer,
sous forme gazeuse. Cette température se calcule à la pression atmosphérique de 1 atmosphère (101.3
kPa) ou 1013 mBars ou 1013 hectoPascal.

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La réglementation européenne classe les produits inflammables en différentes classes de dangerosité:


- extrêmement inflammables : point d’éclair inférieur à 0 °C et point d’éb < 35 °C
(ex. : point d’éclair de l’essence (<-40 °C) ainsi que tous les gaz inflammables comme le
méthane ou l’hydrogène…) ;
- facilement inflammables : point d’éclair inférieur à 21 °C et point d’éb supérieur à 35°C
(ex : point d’éclair du méthanol = 12°C ou de l’éthanol = 13°C) ;
- inflammables : point d’éclair compris entre 21 °C et 55°C .
(ex.1 : point d’éclair du décane = 48°C ,ex . 2 le gazoil dont le point d’éclair est supérieur à 55°C).

Rem : les gazoils, carburants diesel et huiles de chauffages dont le PE est compris entre 55°C et 75°C
peuvent être classé dans la catégorie 3. Un liquide dont le point d’éclair est supérieur à 55°C mais
inférieur à 93,3°C est considéré comme combustible.

Point d’auto ignition : C’est la température où le liquide s’enflamme spontanément sans apport de chaleur.
Ex. de points d’auto ignition : Phosphore blanc 34°C, acétaldéhyde 175°C, acide acétique 427°C, acétone
465°C, acétylène 305°C.., pétrole 400°C
Valeurs de points d’éclair : Acétone : -18°C, Hexane: - 21 °C, Ether éthylique : -45°C, Isoprène: -48°C
Ex . de Peb voir Tableau .
Solutions de préventions :
Eviter la formation de mélanges comburants-produits inflammables.
Tenir à l'écart du feu, des flammes, de la chaleur et des étincelles.
Eviter le contact avec l'eau pour les produits réagissant avec celle-ci.

Tableau . Caractéristiques de quelques solvants organiques

Solvant T°d’inflammation T°d’ébullition [ ] max. admissible


Peb dans l’air en cm3 /m3
Acétone -18°C 56°C 1000
Benzène -10°C 80°C 25
Butanol-1 +29°C 118°C 100
Chloroforme Non inflam 61°C 50
Ethanol +12°C 78°C 1000
Ether diéthylique -40°C 35°C 400
n-Hexane -23°C 69°C 500
Méthanol +11°C 65°C 200

Pictogramme des substances toxiques

Le pictogramme représente une tête de mort avec 2 os sur fond orange foncé cadre noir. Ces produits
agissent soit par voie respiratoire ou par contact ou par ingestion. Ce sont des produits qui, en petites
quantités, peuvent entraîner la mort ou des problèmes de santé à court ou moyen terme. Les substances
sont séparées en 2 catégories. La grande majorité des substances, même celles "naturelles", peuvent être
dangereuses.

Substances très toxiques : voir schéma (b1)

Ex. Acide chlorhydrique, acide fluorhydrique… cyanures alcalins, diisopropylfluorophosphate, sels du


mercure…
De telles substances présentent les doses létales moyennes suivantes:
- Par voie orale DL50 < 25 mg/kg, chez le rat

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- par voie cutanée DL50 < 50 mg/kg


- par inhalation : aérosols/particules CL 50 < 0,25 mg/I/4h ou gaz/vapeurs CL50 < 0,5 mg/I/4h

Les substances toxiques : b2


Elles sont caractérisées par les doses létales moyennes suivantes chez le rat :
- Par voie orale 25 < DL50 < 200 mg/kg
- Par voie cutanée 50 < DL50 < 400 mg/k
- Par inhalation : aérosols/particules 0,25 < CL 50 < 1 mg/I/4h ou gaz/vapeurs 0,5 < CL50 < 2 mg/I/4h
Ex. acrylamide, acide cacodylique, …,
Sachant que par voie orale chez le rat :
- extrêmement toxique : DL50 ≤ 5 mg/kg
- très toxique : DL50 comprise entre 5 et 50 mg/kg
-toxique à modérément toxique : DL50 comprise entre 50 et 500 mg/kg
-peu à très peu toxique : DL 50 comprise entre 0.5 et 5 g/kg

Pictogramme des substances nocives


Le pictogramme est représenté par la croix de Saint-André : Les substances sont séparées en 2
catégories suivant la lettre :

Xn - substances nocives : c
Nocif:
Lorsque la gravité des risques est plus limitée, ou que les doses nécessaires pour atteindre une
dangerosité grave sont élevées, une substance est qualifiée de nocive.
Produits qui par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée en petites quantités, peuvent entraîner des
problèmes de santé à court ou à moyen terme (effets aigus ou chroniques, mort)
Ex . Acétonitrile, sulfate de cuivre, mercaptoéthanol, alcool amylique, chlorure d'ammonium, …,..
Consignes de sécurité: Eviter tout contact y compris l'inhalation des vapeurs, travailler sous hotte.

Doses létales :
- Par voie orale 200 < DL50 < 2 000 mg/kg
- Par voie cutanée 400 < DL50 < 2 000 mg/kg
- Par inhalation : aérosols/particules 1 < CL 50 < 5 mg/I/4h ou gaz/vapeurs 2 < CL50 < 20 mg/I/4h

Xi - substances irritantes : d
Irritant: Produits qui en cas de contact ou d'inhalation peuvent provoquer une irritation de la peau, des
voies respiratoires et une inflammation des yeux. Les produits irritants ne sont pas corrosifs, mais
peuvent, par contact avec la peau ou les muqueuses, provoquer une réaction inflammatoire.

Ex: Acide borique, Acétone...


Conseils: Ne pas respirer les vapeurs, éviter tout contact avec la peau et les yeux.

Substances explosives : e
Ce pictogramme représente les produits chimiques susceptibles d’exploser dans certaines conditions.
Ce sont des liquides ou des solides capables d'exploser sous l'action d'un choc, d'un frottement, d'une
flamme ou de la chaleur.
Ex. les nitrates ex NH4NO3, TNT, les dérivés de l’eau oxygénée (ex : peroxydes), les dérivés de l’acide
perchlorique (ex : perchlorates métalliques), les dérivés nitrés, nitrosés, les dérivés diazoïques, les
dérivés acétyléniques…
Consignes de sécurité : la manipulation de telles substances nécessitent des précautions :
1. éviter les chocs, les frottements, les secousses (exemple : les peroxydes)

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2. éviter les sources de chaleur et les étincelles ou flammes de plus, Il faudra toujours manipuler les
quantités les plus faibles possibles

Comburant : f
Ce symbole correspond aux substances chimiques pouvant provoquer un incendie lorsqu’elles sont
associées à un carburant. Les comburants apportent l’oxygène nécessaire à la combustion.
Ex. les peroxydes soit d’H2, de Na, de K…, les perchlorates de Na, Ca, de K… , nitrates de Fe, Ba, Al, Ag,
Ammonium…, persulfates, …iodates, chlorates de Na , de K, de Ba….

Substances corrosives : g
Ils concernent les substances chimiques corrosives c'est-à-dire qui détruisent les tissus vivants ou les
matériaux. Ce sont principalement des acides et des bases fort (e)s. L'expression " produits corrosifs "
s'applique à des substances qui possèdent le pouvoir d'endommager les tissus vivants (la peau, les yeux
et les tissus des voies respiratoires) et d'attaquer d'autres matières comme les métaux et le bois. Certaines
substances qui ne sont pas corrosives à l'état sec le deviennent au contact de l'eau ou de l'humidité de la
peau ou des muqueuses. C'est dans cette catégorie que l'on classe les acides et les bases.

Produits pouvant exercer une action destructive sur les tissus vivants.
Ex. Acide sulfurique, acide nitrique, acide chlorhydrique, chlorure mercurique…
Ex. L'acide nitrique HNO3 est un oxydant fort qui attaque presque tous les métaux.
Par sa capacité à séparer l'or de l'argenr par dissolution de l’or et par la precipîtation de l’argent de ce-
dernier en chlorure d Ag, il était auparavant appelé “eau-forte”.
Consignes de sécurité:
Ne pas respirer les vapeurs et éviter tout contact avec la peau ou les yeux.
Autre ex. Acide éthanoique (ou acétique) pur cristallisable: CH3COOH, liquide incolore d'odeur piquante,
vinaigrée. Point éclair: 40°C, miscible à l'eau, l'alcool, l'éther et la plupart des solvants organiques,
insoluble dans CS2 ou sulfure de C.
Risques: Inflammable., provoque de graves brûlures.
Autre ex. La soude (ou hydroxyde de sodium- NaOH) est hygroscopique et corrosive. La mise en solution
de pastilles d’hydroxyde de sodium dans l’eau est exothermique et peut provoquer des projections
dangereuses. La soude caustique est irritante et corrosive pour la peau, les yeux, les voies respiratoire et
digestive. La soude ne doit pas être rejetée à l’évier : elle alcalinise les eaux usées, provoquant
l’augmentation du pH des cours d’eau et représente ainsi une menace potentielle pour la faune et la flore
aquatique.

Produits dangereux pour l’environnement :


Ce sont des substances chimiques ayant des effets néfastes sur l’environnement. Le risque peut être
immédiat ou différé pour une ou plusieurs composantes de l'environnement (faune, flore,
microorganismes, les eaux naturelles et l'air).
Ex. Acides minéraux : acides sulfurique, chlorhydrique, fluorhydrique, nitrique…et leurs sels.
Acides organiques : acides acétique, formique, trifluoroacétique, cyanhydrique, …
Bases fortes : hydroxyde de sodium (soude), d’ammonium (ammoniaque), de potassium (potasse), de
calcium (chaux éteinte), hydroxyde d’ammonium quaternaire, bichromate de potassium, nitrate d'argent…
Ex. Hydrocarbures aliphatiques (cyclohexane, …) et aromatiques (toluène, …),
Solvants chlorés (trichloroéthylène, dichlorométhane, …), Solvants oxygénés : alcools (éthanol, méthanol,
…), cétones (acétone, …), esters (acétate d’éthyle,…), esters de glycol (acétate d’éthylglycol, …), éthers-
oxydes (éther diéthylique, tétrahydrofurane, …). Certains solvants sont reconnus comme cancérogènes
(benzène) ou (trichloroéthylène). D'autres comme certains éthers de glycol, le méthyléthylcétone, le
formamide, le Nméthylformamide, le diméthylformamide, … sont toxiques pour la reproduction, ou
présentent des propriétés reprotoxiques en expérimentation animale (chloroforme, …).
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Pictogrammes représentant les dangers et risques de produits chimiques :

Selon normes SGH et CLP

a1 a2 b1 b2 c d

e f g h

Nouveaux symboles pouvant être rencontrés :

SGH Systeme General Harmonisé CLP Classification Labelling Packaging des produits chimiques

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Chapitre 2. Rappels sur la verrerie de laboratoire

Choix et précision de la verrerie de laboratoire :


Il existe différents types d'éléments de verrerie qui permettent de mesurer des volumes de solutions
avec des précisions différentes. Il faut utiliser celui dont la précision est adaptée à l'usage prévu.
Becher (a)
Certains sont gradués mais de façon très approximative (10 à 20 % d'erreur !). Ils servent à contenir le
liquide, sans indication précise de volume.
Erlenmeyer (b)
Certains sont gradués mais de façon très approximative (10 à 20 % d'erreur !) Ils servent à contenir le
liquide, sans indication précise de volume. Le col étroit permet d'éviter les projections. Ils sont préférés
aux béchers lors d'un dosage titrimetrique si l'on n'a pas besoin d'introduire d'électrodes de pH dans le
récipient par ex.

a b c

Éprouvette graduée (c)


Elle permet de mesurer tout volume inférieur à sa capacité maximale. L'erreur sur le volume mesuré
dépend de la capacité de l'éprouvette. Par ex, pour mesurer un volume de 40 ml, il vaut mieux utiliser une
éprouvette de 50 ml (graduée au ml) qu'une éprouvette de 250 ml (graduée tous les 2 ml). La précision
étant de l'ordre du ml, l'éprouvette ne doit pas être utilisée que si l'on n'a pas besoin de connaître très
précisément de volume : Ex d'utilisation :
 mesure du volume d'un réactif introduit en large excès
 mesure du volume d'un solvant pour une recristallisation ou une extraction

Burette d
Elle permet de connaître précisément le volume écoulé lors des titrages volumétriques par ex..
Pour une burette de 25 ml de classe A le volume est mesuré avec une tolérance de +/- 0,03 ml.
On utilise une burette lors d'un dosage. La classe d'une verrerie rend compte de son degré de précision.
Le matériel de classe A est de haute précision. Celui de classe B est dit de précision courante (sa tolérance
est de l'ordre de une fois et demi celle de la classe A).

Fiole jaugée e
Elles sont étalonnées pour contenir un volume spécifié lorsqu'elles sont remplies jusqu'au trait gravé
sur leur col. Pour une fiole de 50 ml de classe A, la tolérance ou marge d’erreur est de +/- 0,05 ml. La fiole
est utilisée pour préparer un volume précis de solution par dilution ou par dissolution d'un solide.

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d e

Pipettes f
Elle permettent de prélever un volume exactement connu d'un récipient à un autre. Une pipette jaugée
délivre un volume fixe, tandis qu'une pipette graduée permet de délivrer tout volume jusqu'à sa capacité
maximale.
Une pipette de 10 ml de classe A présente une tolérance ou erreur de +/- 0,02 ml.
Une pipette de 10 ml de classe B a une tolérance de +/- 0,04 ml.
Exemple : prélèvement d'un volume connu d'une solution à doser.

f g h
Rem : Si une dilution doit se faire à partir d'un volume à prélever trop faible, il convient de procéder en
deux étapes successives (double dilution) en fabriquant une solution de concentration intermédiaire puis
en diluant à nouveau cette dernière.
Autres instruments de prélèvements de faible volumes: micropipettes à volume fixe ou variable en ml ou
microlitres avec embouts ou pointe en plastique (g), pipeteurs à pistons de volumes variables adaptables
aux différentes pipettes (h) .

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Chapitre 3. Introduction à l’analyse instrumentale et étude de techniques d’analyses


physiques : :
Polarimétrie et réfractométrie et spectrophotométrie UV Visible

Les analyses chimiques comprennent l'utilisation d'une instrumentation pour résoudre un problème
analytique. L'utilisation d'instruments et appareils est maintenant devenue une partie de l'analyse
chimique et est appliquée dans tous les domaines de la science pure et appliquée. Un seul instrument
unique ne peut pas résoudre un problème analytique ; car parfois plusieurs techniques instrumentales
sont nécessaires pour résoudre complètement le problème. D'où l'instrumentation joue un rôle important
dans la production et l’évaluation de nouveaux produits et dans la protection des consommateurs et de
l'environnement.
Dans l'analyse instrumentale, une propriété physique d'une substance donnée est mesurée pour
déterminer sa composition chimique. L'analyse peut être physique, biochimique, de chimie inorganique,
ou organique et quel que soit le type d'analyse, l'objectif de l'analyse est de fournir des informations sur
la composition d’un échantillon. Ceci est appelé l'analyse quantitative. L’analyse est effectuée à l'aide
d'instruments. Le choix de l'instrument dépend de la propriété mesurée.
ex dans le cas de la mesure d’une masse (qui a précipité) c’est la gravimétrie.
Dans le cas d’une analyse par la mesure d’un volume, c’est le dosage volumétrique
conductance électrique, Conductimétrie
Potentiometrie , Potentiel électrique
L'absorption des rayonnements spectrophotométrie UV, Visible et IR, spectrophotométrie d'absorption
atomique
Emission de la spectroscopie d'émission de rayonnement, la photométrie de flamme
Diffusion du rayonnement , Néphélométrie, Turbidimétrie

Le principe de base d'un instrument utilisé pour l'analyse chimique est la suivante. Il convertit l'information
chimique en une forme qui est observable. L'instrument contribue ainsi à :
(1) la génération d'un signal
(2) La transformation d'un signal à une nature différente
(3) L'amplification du signal. Cependant, toutes les étapes ne sont pas incorporées dans tous les
instruments.

Termes associés à l’Instrumentation


Technique d'analyse : c’est un procédé scientifique qui a fait ses preuves et est utile pour fournir des
informations sur la composition chimique des substances. Par ex. La Spectrophotométrie Ultra-violette
est une technique analytique.
Méthode d'analyse : c’est une application spécifique d'une technique pour résoudre un problème
d'analyse et donner des résultats. elle peut être appelée méthode instrumentale. Par exemple, l'analyse
par spectrophotométrie UV d'un mélange de colorants est un exemple d'une méthode analytique.
Procédure : c’ est l'ensemble des instructions formulées pour la mise en oeuvre d'un procédé. Il énumère
les étapes à suivre pour l'analyse. Par exemple. le mélange de colorants est dissous dans l'eau et
l'absorbance va êtrelue à différentes longueurs d'onde pour obtenir la concentration de différents
colorants mélangés ensemble.
Protocole : La description la plus spécifique d'une méthode est appelée le protocole expérimental. Les
indications détaillées doivent être respectées sans exception.

Classification des techniques d’analyses instrumentales :


Les techniques instrumentales peuvent être classées en 3 principaux domaines:
-la Spectroscopie, -Electro-chimie - la Chromatographie

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Les diverses techniques Instrumentales :


Techniques Spectroscopiques :
-Spectrophotométrie Ultraviolette et visible
-Spectrophotométrie de Fluorescence et de phosphorescence
-Spectrophotométrie Atomique (d’émission et d’ absorption)
- Spectrophotometrie Infrarouge
- spectroscopie Raman
-spectroscopie des rayons X
Techniques électrochimiques : -Potentiométrie–Conductimetrie
Techniques Chromatographiques :
-chromatographie gaz ( CPG ou GC)
-chromatographie sur couche mince (TLC ou CCM)
- chromatographie liquide Haute pression (HPLC ou CLHP)

-La Polarimétrie

La polarimétrie est une technique expérimentale basée sur la mesure de la déviation du plan de
polarisation d'une lumière polarisée traversant une solution composée d'une ou de plusieurs molécules
chirales. Cette méthode n'est applicable qu'aux molécules optiquement actives (chirales). Elle a été
découverte par Biot en 1812 sur des cristaux puis en 1815 sur des molécules organiques. L’activité optique
d’une solution peut nous permettre de déterminer certaines de ses caractéristiques telles que sa
concentration,... La polarimétrie est une technique sensible et non destructive permettant de mesurer
l'activité optique montrée par les composés organiques et inorganiques dissouts dans l’eau. Un composé
est considéré comme optiquement actif si la lumière polarisée linéairement subit une rotation en passant
au travers de celui-ci. Chaque substance optiquement active a sa propre rotation spécifique ou angle α.
Chaque carbone asymétrique est un centre de chiralité. Une substance chirale est douée d'activité optique
et fait tourner le plan de polarisation d'une lumière polarisée plane qui la traverse soit vers la droite
(dextrogyre Ex PRS du D-G= +52.7°) soit vers la gauche (lévogyre ex D-F PRS = -92°).

Loi de Biot : l'angle de rotation est proportionnel à la longueur du tube (l) et à la concentration de la
substance. La constante de proportionnalité est appelée pouvoir rotatoire spécifique ou PRS de la
substance. Elle dépend de la température et de la longueur d'onde à laquelle l'expérience a été réalisée.
On peut donc écrire la loi de Biot sous la forme : α = [α]D20 x c x l
α : angle de rotation observé en degrés angulaire.
l : longueur de la cuve en dm.
c : concentration de la solution en g/ml.
[α]D20 : pouvoir rotatoire spécifique en degré défini à une température T et mesuré pour une
longueur d'onde donnée(589nm).

La loi de Biot est une loi additive :


le pouvoir rotatoire d’un mélange est la somme algébrique des pouvoirs rotatoires de chacune des
substances du mélange.
La valeur de l'angle de rotation α du plan de polarisation sera mesuré une fois que l'on est en zone d'équi-
pénombre.

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Zones de pénombre Zone d’équi pénombre

-Allumer l'appareil (attendre 5 min que la lampe soit chaude).


-Placer un "blanc" (tube rempli d’eau) et étalonner l'appareil (zéro pour l'équi-pénombre).
-Placer ensuite le tube contenant la substance chirale et mesurer l'angle correspondant à la zone de
pénombre. tourner soit à droite soit à gauche le bouton L ou D jusqu’ à obtenir l’équilibre de clarté des 2
½disques. Le liquide à analyser doit être limpide et aucune bulle d'air ne doit se trouver sur le passage du
faisceau de lumière.
Les glucides (oses simples et complexes ex amidon) possèdent plusieurs centres de dissymétrie (ou
centre de chiralité) : ils sont donc optiquement actifs et dosables par polarimétrie. Les saccharimètres
sont des polarimètres portant des graduations définissant le % de sucre et spécialement conçus pour le
contrôle saccharimétrique dans l’industrie sucrière et alimentaire. Le polarimètre possède une autre unité
le ° saccharimétrique. Le ° saccharimétrique français : Un tube de 20 cm de long renfermant une solution
à 16,269 g de saccharose dans 100 ml d’eau correspond à 100°. La rotation provoquée par une telle
solution est de+21,66°.Les degrés saccharimétriques internationaux sont définis de la même façon, mais
la solution de saccharose est à 26 g dans 100 ml d’eau. La polarimétrie permet par ex. La mesure du
pouvoir rotatoire spécifique de sirop de glucose, dosage de l’amidon, le dosage du lactose du lait, le
dosage du saccharose dans la betterave par ex.

La réfractométrie :
L'indice de réfraction de l'eau par rapport à l'air est 1,330 à 20°C. Si l'on dissout une substance dans l'eau,
du saccharose par exemple, l'indice de réfraction augmente ; l'indice de réfraction varie dans le même
sens que la concentration de la substance dissoute. En raison de sa très grande facilité d'emploi, la mesure
réfractométrique est utilisée couramment dans l'industrie sucrière pour doser directement des solutions
de saccharose. Le réfractomètre est alors directement gradué en concentration de saccharose
(saccharimètre).
La température intervient légèrement sur la valeur de l'indice de réfraction. Pour un travail de grande
précision (déterminations d'indices à mieux que 0,0005 près), on doit utiliser un réfractomètre thermostaté.
On utilise un réfractomètre de type Abbe. Ces appareils permettent de mesurer l'indice de réfraction par
recherche de la direction du faisceau correspondant à l'angle limite de réfraction. Outre l'indice de la
solution déposée sur le prisme qui se lit directement sur l'échelle de mesure, les réfractomètres possèdent
une échelle graduée en concentration massique de saccharose exprimée en %. Il ya les modèles de
refractomètres dits manuels qui donnent les valeurs de l’IR en degré Brix (1°B = 1g de matières sèche
dissoute dans 100g de solution).
La refractométrie est utile dans l’industrie des jus, les boissons, le miel, les huiles végétales, les huiles
essentielles…

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Dosage et mode d’emploi


Les faces des 2 prismes étant parfaitement propres et sèches, introduire 2 ou 3 gouttes de la solution de
saccharose ou échantillon de sucre à doser entre les prismes. Ajuster la limite de séparation entre la zone
claire et la zone sombre sur le réticule. Lire dans l’oculaire sur le cadran la valeur de l'indice et sur l'échelle
correspondante la concentration de la solution de saccharose en g pour 100 ml de solution (Répéter la
mesure 3 fois).
L’Indice de Refraction IR mesure le degré de déviation de la lumière en passant de l’air à travers une
solution donnée. Les valeurs sont comprises entre 1.3000 et 1.7000. l’IR est le rapport de la vitesse de la
lumière dans l’air à la vitesse de la lumière dans la solution de la substance. L’IR des solutions de
composés organiques diminue avec l’augmentation de la température à raison de 0.0005 par degré.et
comme la longueur d’onde peut l’affecter il est mesuré sous deux conditions : à 20°C et à 589nm
(longueur d’onde émise par la lampe à vapeur au sodium qui émet à 589 nm).

La spectrophotométrie UV Visible
Définitions

Spectroscopie : Terme général qui est utilisé pour décrire des méthodes d’analyse basée sur l’absorption,
l’émission ou la fluorescence de certaines molécules.
Spectrométrie : Méthodes qui met en œuvre un élément dispersif.
Méthodes spectroscopiques : méthodes basées sur l’interaction des radiations électromagnétiques avec
la matière
Spectre : graphique qui représente l’absorption, l’émission ou la fluorescence en fonction de la longueur
(ou du nombre d’onde pour l’IR)
Spectre continu : bande continue de longueur d’onde (soleil)
Spectre discontinu : spectre de raies / atomes et spectres de bandes des molécules

Ci dessous sont données les comparaisons des longueurs d’ondes λ et des effets sur les atomes et les
molécules des radiations du spectre ainsi que les niveaux d’énergie correspondants aux λ:

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λ = 0.1 nm 10nm 200nm -400nm 400nm-800nm 800nm 0.4cm 25cm


Gamma Rays X-Rays UV visible IR microwaves Radio and TV waves
Nuclear Inner orbital Ionization of Valence Molecular vibrations Spin orientation
Reactions electron transition atoms/molecules electron transition rotations in magnetic field
Quand λ l’énergie

Énergie: UV > Vis > IR


Fréquence « nu »ou v en Hz ou nombres d’ondes ou cycle /sec: UV > Vis > IR
Longueurs d’onde « lambda »: UV < Vis < IR

L’interaction de la lumière et des ondes électromagnétiques sur les solutions se fait selon 3
façons possibles:
*L’absorption : processus par lequel l’énergie des radiations lumineuses ou photons est transférée aux
atomes et molécules les faisant passer d’un état stable à un état excité
*Fluorescence : dans ce cas l’énergie absorbée est restituée parfois tardivement quelques millisec. lors
du retour à l’etat initial
*émission : Les substances ou molécules ou atomes portés à très haute température (flamme par ex.), les
e- sont excités à des niveaux très élevés d’énergie lors du retour au stade initial, des radiations sont
émises.
C’est à cause de cela que différents appareils d’analyses existent ex. l’absorption concerne la
spectrophotométrie UV visible par ex.

La loi de l’absorption ou loi de Beer- Lambert


Lorsqu’un faisceau lumineux d’intensité I0 traverse une solution de molécule absorbante, le faisceau
transmit (émergent) présente une intensité I inférieure à I0, Il y a eu absorption énergétique (= photons) par
les molécules en solutions. Avec I1 < I0
Ce phénomène d’absorption est évalué par le rapport :
𝑰
Transmission (T) (exprimée en %) = 𝑰𝑶

Log (T) = log (I/I0) = Absorbance (A) ou DO


I = I0 x e- ε C l

Loi de Beer Lambert : DO = A = ε x c x l

-DO Densité optique chiffre compris entre 0 et 1 en théorie mais les appareils peuvent donner des valeurs
soit négatives ou supérieures à 1 ex. 2.5 , 3…
-Epsilon ε : coeff molec d’absorption spécifiques en molaire -1x cm-1
-C : conc en moles par litre
-L : trajet optique ou épaisseur de la cuve de spectro en cm (égale en général à 1cm)

Loi de l’additivité des A : A = A1 + A2 + …

Domaine d’application de la loi de Beer Lambert :


conditions de proportionnalité et de validité
La loi de Beer-Lambert est linéaire si :
-La solution est diluée et de concentration fixe.
-ε est constant : Lumière monochromatique (λ constante) (/bande passante)
-l est une constante : Faisceau perpendiculaire à la cuve

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-La solution est transparente-La solution est non fluorescente-La solution est stable du point de vue photo
chimique-Pas de réaction avec le solvant
-Dans les autres cas, la relation A = ε .c.l ne s’applique plus (non proportionnel)
Conditions sur le signal
-I0 doit traverser la cuve et I0 doit être absorbé uniquement par les molécules à doser
-I0 doit être formé uniquement de photons absorbables (/ lumière parasite et baisse de la DO ou A)
Application à l’analyse quantitative : le dosage
-L’absorption du rayonnement UV-visible par les molécules, permet de mesurer la concentration de ces
espèces présentes dans le trajet optique
-On ne mesure pas directement la concentration, mais on procède à un étalonnage en utilisant des
mélanges étalons de concentrations connues. L’analyse quantitative se fait au max d’absorption et la zone
d’absorption optimale se situe dans l’intervalle de DO inférieure à 0.9.

L’étalonnage : Pour tout dosage, le procédé d’étalonnage doit essentiellement tenir compte de « l’effet de
matrice » potentiel du milieu à doser. Une solution mère du composant à analyser et des solutions filles
de concentrations croissantes sont utiles pour tracer une courbe étalon (droite : DO en fonction des
concentrations) à partir de laquelle on tire la concentration de l’échantillon inconnu.

Le choix de la longueur d’onde


-On mesure l’absorption en se plaçant à la longueur d’onde d’absorption maximale (λ max), de la molécule
à doser, car : Au λ max, l’absorbance mesurée est la plus grande puisque ε est maximum : La méthode
plus sensible
-Au λ max, ε est le plus constant sur un petit domaine de longueur d’onde et la lumière est plus
monochromatique : C’est la linéarité optimum.

Influence du solvant :
*Le solvant influence à la fois la position des bandes d’absorption, leur intensité et leur forme, par sa
polarité et son pH. le Ph joue un rôle dans le cas de la phénol phtaléine en solution ou d’autre indicateurs
colorés. ainsi à Ph bas ou neutre la solution est incolore alors que à partir de ph 8 elle vire au rose avec
apparition de l’absorption à 500 nm
*Influence de la polarité :
-Si le solvant est polaire (interaction soluté/solvant) et élargissement des bandes
-Si solvant apolaire- Rétrécissement des bandes d’absorption (largeur à la base des pics)
-Influence du pH : ionisation du chromophore et variations des bandes
-Un bon solvant ne doit pas absorber (interférences) à la longueur d’onde de lecture
Exemple de bon solvant : le Methanol, l’Hexane (En UV)
-Un solvant peut modifier l’absorbance ou la longueur du spectre, on parlera des termes suivants : effet
hyper chrome et effet bathochrome (dans 1er cas c’est l’élévation des valeurs de la DO)
Effet bathochrome: déplacement des bandes d'absorption vers les grandes longueurs d'onde.
Effet hypsochrome: déplacement des bandes d'absorption vers les courtes longueurs d'onde.
Effet hyperchrome : augmentation de l'intensité d'absorption.
Effet hypochrome : diminution de l'intensité d'absorption.
-Le milieu peut influencer la mesure de l’absorption:
Modification du signal mesuré -Effet de matrice Il peut etre du à la présence de substances absorbantes
parasites qui sont mesurés simultanément

Composants des spectrophotomètres


-la source de lumière :
*celle du Visible est due à une lampe à incandescence de Tungstène contenant de l’ iode
*celle de l’UV : c’est une lampe à arc au Deutérium ou à arc au Xenon , ou au mercure
-le monochromateur (sélectionneur de la longueur d’onde) ou disperseur : Prisme par ex
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-Cuves de lecture de la DO :
Visible : les cuves doivent être soit en verre ou en plastique (il y a des solvants qui rendent opaques celles
en plastiques ex. le dichlorométhane)

Modeles de cuves à usage unique en plastiques en polystyrène (PS) optique ou en polyméthacrylate de méthyle
(PMMA) adaptées à la plupart des solvants polaires, solutions acides (à gauche pour le visible) et en quartz (à
droite pour le domaine UV)

Pour l’UV , Il faut utiliser des cuves en quartz (= silice) car le verre absorbe les radiations UV.
-Détecteur = Photomultiplicateur ou photopiles pour convertir l’énergie lumineuse en électricité
-Appareil de mesure = galvanomètre ou enregistreur graphique (+/- amplificateur) L’efficacité d’un tube
photomultiplicateur dispositif très sensible dépend du rendement de la photocathode, qui varie avec la
longueur d’onde (par ex. 0,1 e−/photon à 750 nm), et de l’amplification du signal .Avec ces valeurs, l’impact
de 10 000 photons/s produit un courant de 0,1 nA.

Les différents types de spectrophotomètres :


-Spectrophotométrie simple faisceau : Nécessite une mesure d’absorbance pour le blanc et une pour
l’étalon

Lampe monochromateur diaphragme cuve cellule photo electr et amplificateur afficheur

-Spectrophotométrie double faisceau


-Compensation automatique du solvant = le blanc est pris en compte de façon automatique car les deux
cuves sont disposées en même temps dans le spectro.
-Equipé d’un miroir tournant et d’un miroir semi-argenté qui permettent une lecture simultanée de la cuve
blanc et celle de l’échantillon (ci-dessous photo d un Spectrophotomètre UV visible double faisceau - UV-
1800 Shimadzu et à gauche

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Les spectro double faisceau ont la possibilté de faire le balayage des spectres cad obtenir des mesures
de DO en continu pour toutes les longueurs d’ondes du domaine visible ou UV sans changement de
reglages de zero pour chacune. Il y a aussi des modèles de spectrophotomètres appelés colorimètres
qui ne peuvent produire que quelques longueurs d’ondes bien définies mais pas un spectre continu.

Sources d’erreurs et contrôle des spectrophotomètres


Erreur liées au monochromateur et erreurs liées à la défaillance du détecteur
Les spectrophotomètres doivent être testés lors de leur mise en route, mais également régulièrement
pendant l’utilisation.

La spectrophotométrie est une technique adaptée à l’analyse quantitative (dosage) des composés
absorbants dans l’UV-visible contenus dans les denrées alimentaires. Les composés biochimiques ou
organiques ayant des doubles liaisons bases azotées, acides aminés aromatiques, protéines acides gras
insaturés ou huiles absorbent en UV. Les composants objets de l’analyse doivent être en solution liquide
faiblement concentrée.

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Chapitre 4. étude des techniques d’analyses : spectro IR, Spectro d’absorption ou


d’émission atomique

La spectrophotométrie infra rouge :

La technique d’analyse par spectro infrarouge est une méthode physique non destructive aussi très utile
qui nécessite très peu d’échantillon. La lumière infrarouge (au delà de 800 nm) est divisée en 3 parties :
le proche infra rouge domaine proche du visible (780 nm – 5 μm),, le moyen infra rouge (5 – 30 μm) soit
entre 4000 à 400 cm-1, l’infra rouge lointain ( 30 – 1000μm) situé avant les microondes. La fréquence (nu)
« v » est le nombre de cycles ou ondes passant par seconde. Elle est mesurée en Hz (1Hz=
1cycle/seconde).
La longueur d’onde (lambda) est la longueur complète d’un cycle d’onde qui est souvent exprimée en
cm. La longueur d’onde et la fréquence sont inversement liées : v = c/λand λ = c/v
Avec c vitesse de la lumière, 3 x 1010cm/sec
En spectroscopie infra rouge les spectres d’absorption ou de transmission sont exprimés par rapport à
une unité le nombre d’ondes nu ( v) barre en cm-1.Ex. λ=1940nm soit 0.001940cm alors v nu = 1/λ= 5155cm-
1 Nu barre = 1/λ
Les nombres d’ondes en cm-1 auxquelles les molécules absorbent les radiations donnent des
informations sur les groupements chimiques présents. Certains groupes d’atomes absorbent de l’énergie
aux mêmes fréquences avec des bandes d’absorption. L’analyse des spectres se fait par rapport à des
tables qui donnent les fréquences correspondant à chaque groupe fonctionnel. Il ya deux types de
vibrations moléculaires l’étirement et la déformation parfois cisaillement ou rotation. La théorie de
l’absorption est liée aux vibrations des molécules sous l’effet de l’énergie reçue. Le nombre total de
vibrations pour les molécules non linéaires à n atomes est de 3n-6 alors qu’il est de 3n-5 pour celles
linéaires.
Le propane de formule C3H8 possède 27 vibrations fondamentales et on peut prédire un nombre de
bandes dans le spectre IR de 27.
L’eau qui est une molécule non linéaire a 3 vibrations fondamentales (l’une par étirement symétrique, une
autre par étirement asymétrique et l’autre par cisaillement des atomes d’H) ainsi cette molécule coudée
H2O (N = 3) a 3 fréquences de vibrations possibles (shemas suivants)

Le CO2, molécule linéaire a 4 vibrations fondamentales possibles: l’étirement asymétrique des O du CO2
donne une bande dans l’ IR à 2350cm–1. Pour le CO2 (N=3) : Il y a donc 3 N - 5 modes de vibrations
normaux soit 4 mouvements de vibration indépendants.

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La molécule de CO présente deux bandes d’absorptions en IR : 2350 et 666cm-1. Les liaisons C–C, C–O,
C–N montrent des bandes d’absorptions à 800 et 1300 cm-1.
Dans le cas du groupe –CH2 , il ya deux bandes : 2926 cm–1and 2853 cm–1.
C=C, C=O, C=N, N=O: 1500–1900 cm-1
C≡C, C≡N : 2000–2300 cm-1
C–H, N–H, O–H : 2700–3800 cm-1
Le spectre IR d’un composé organique contenant un C=O a une forte bande d’absorption entre 1800 et
1650 cm-1. Ceux contenant une fonction –NH2 ont deux bandes à 3400 et à 3300 cm-1.
Le spectre d’un compose contenant un noyau benzénique absorbent légèrement à 1500 et 1600cm-1.

La spectro infrarouge est utilisée pour l’analyse quantitative des aliments pour mesurer simultanément
le taux d’humidité, les protéines, les lipides, les glucides mais elle nécessite un étalonnage càd l’utilisation
d’échantillons de composition chimique connue.
L’absorption dans l’ IR peut être estimée par la mesure de l’absorption de lumière infrarouge sur un
spectromètre, soit en transmission (la lumière passe à travers l’échantillon fin ou transparent), soit en
réflexion (la lumière est réfléchie par un échantillon plus épais ou opaque). La Spectro IR nécessite une
phase d’étalonnage qui lie le spectre infrarouge aux résultats des mesures faites au laboratoire par des
méthodes de référence (composition chimique, valeur nutritive...). La Spectro IR ne permet pas la
détection de constituants présents à l’état de traces car leur réponse ne peut pas être décelée dans le
spectre,. En pratique, on peut considérer que la limite de quantification peut aller de 1 % à 0,1 %. La
mesure de la matière minérale n’est pas possible car les éléments minéraux n’ont généralement pas de
liaisons répondant dans ce domaine spectral. L’eau par contre a une forte capacité d’absorption à
certaines plages de longueurs d’onde (par exemple autour de 1450 ou 1930 nm). Cette forte capacité
d’absorption avantageuse pour mesurer la teneur en eau d’un échantillon peut devenir un inconvénient
avec des échantillons frais (humides) car elle risque de masquer le signal des autres constituants. La
teneur en Matière Sèche (MS) ou humidité, est un des premiers paramètres à avoir été mesuré par Spectro
IR sur des graines végétales. La molécule d’eau a en effet une forte capacité d’absorption dans
l’infrarouge, ce qui permet en théorie sa quantification précise. La limite est la constitution des bases
d’étalonnage fiables car l’humidité peut varier entre la prise de spectre et la mesure de l’humidité au
laboratoire. Moyennant des précautions, on peut mesurer l’humidité avec une erreur généralement
inférieure à 1 % autant sur des échantillons riches en eau (par exemple les fourrages frais) que sur des
échantillons plus secs (céréales en graines, échantillons pré-séchés…). Les organismes stockeurs de
grains sont équipés de spectromètres IR, permettant une appréciation immédiate de la qualité des graines
de céréales et la validité des résultats analytiques fournis est assurée par un contrôle et une maintenance
rigoureux des étalonnages présents dans ces appareils. Outre les économies (de temps, et d’argent)
réalisées, le grand avantage de l’analyse IR vient de sa rapidité et de sa simplicité. Très rapide par rapport
aux méthodes traditionnelles où il faut attendre des heures, voire des jours, avant d’obtenir un résultat, la
Spectro IR le délivre en quelques minutes.

La présence d’eau dans les aliments est détectée par la présence de 2 pics d’absorption dans le spectre
du proche IR : 1454 et 1932 cm-1. les protéines 1208 (OH), 1465 (NH et OH), 1734 (CH) , 1932, 2058.

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Il y a deux modèles de spectrometres les anciens à double faisceau et les nouveaux à Transformée de
Fourier (ces derniers type sont plus utilisés (càd les FTIR) contiennent un composant appelé
l’interféromètre de Michelson - lui-même constitué d’un miroir fixe, un miroir mobile et un répartiteur de
faisceau lumineux- ces derniers sont plus rapides et fiables
Les spectromètres FTIR sont moins chers que les spectromètres conventionnels, la construction
d'interféromètres étant plus facile que celle de monochromateurs. De plus, la mesure d'un spectre est plus
rapide en FTIR car l'information à toutes les fréquences est collectée simultanément (une mesure au
moyen d'un appareil dispersif dure par ex une demi-heure ; elle dure deux minutes avec un appareil FTIR).
Cela permet à de nombreux échantillons d'être analysés ensemble, ce qui améliore la sensibilité. En raison
de ces nombreux avantages, la très grande majorité des spectromètres infrarouges modernes sont des
instruments FTIR. (ci-dessous une photo d’un spectrophotomètre d’absorption infra rouge FTIR).

Sources de lumière dans un spectrophotomètre IR


Dans l’infrarouge les sources se présentent sous la forme soit d’ :
-un gros filament (de Nernst) bâtonnet creux de 3 à 4 cm de long, composé d’un mélange d’oxydes de
zirconium et de terres rares chauffé par une résistance intérieure vers 1900°C,
-soit d’un barreau de carbure de silicium SiC (modèle Globar, nom commercial dérivé de glowing bar)
chauffé à 1300°C.
Ces sources sont alimentées sous une tension de quelques volts. Portées vers 1500°C ou plus, sans
enveloppe protectrice, elles dissipent une puissance de l’ordre d’une centaine de watts, en émettant dans
un large domaine allant du visible à l’infrarouge. L’intensité rayonnée varie énormément en fonction de la
température de la source.

Détecteurs IR
La détection des photons du domaine de l’infrarouge repose sur l’effet thermique des radiations. Suivant
le type d’application ou d’instrument, on utilise des thermistors, thermocouples, thermopiles ou autres
capteurs. Pour les spectromètres à transformée de Fourier, le détecteur, qui doit pouvoir suivre les
modulations rapides de l’intensité lumineuse, est un cristal pyroélectrique ou un semi-conducteur du type
photodiode. Peu encombrants et légers, ils ont une réponse instantanée et linéaire.
Le détecteur à effet pyroélectrique le plus souvent rencontré comporte un monocristal de sulfate de
triglycine deutériée (DTGS) ou de tantalate de lithium (LiTaO3), placé en sandwich entre deux électrodes,
dont l’une, semi-transparente, reçoit l’impact du faisceau optique. Le cristal se polarise
proportionnellement au rayonnement reçu. Il se comporte comme un condensateur et ne répond qu’aux
variations de température.
Le détecteur à semi-conducteur comporte une photodiode qui est utilisée soit en mode photovoltaïque
soit en mode photoconducteur.
Les échantillons sont préparés sous forme de pastille non pas dans des cuves en verre opaques aux
IR mais dans des cuves de sels purs KBr ou NaCl si à l’état solide sous forme de pastille en présence d’un
réactif le Nujol. Le support est une cuve de Nacl ou KBr. Comme les cuves sont à base de matières

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sensibles à l’eau (Nacl ou KBr), des cuves de ZnSe par ex sont indispensables pour les échantillons de
matières liquides.
Il existe plusieurs façons de dépôts d’échantillons dépendant du modèle d'appareil :
 Certains, permettent de directement déposer un film de poudre.
 D'autres imposent la formation d'une pastille. Pour cela, la poudre à analyser est mélangée avec un
sel puis comprimée à l'aide d'une presse hydraulique. La pastille est ensuite placée dans l'appareil.
 Enfin, dans les matières plastiques notamment, il est possible de découper un microfilm directement
analysable. Ainsi, l'analyse peut conserver l'intégrité de l'échantillon
Les échantillons gazeux ne nécessitent pas de préparation spécifique mais la cellule doit être large car
les gaz n'absorbent pas beaucoup les rayons infrarouges (faible densité de molécules).
Un spectre infrarouge représente la courbe de l'évolution de la transmission en % de l'échantillon (c'est
la fraction de l'intensité transmise par rapport à l'intensité incidente en pourcentage) en fonction du
nombre d'onde (inverse de la longueur d'onde en cm-1) . Le spectre d'absorption résultant de l'excitation
de la molécule par une onde electromagnetique, présente des raies situées autour des longueurs d'ondes
caractéristiques des modes de vibration de la molécule. Ex de spectre d une molecule à fonction cétone

En observant le spectre de plus près, on remarque que les raies se subdivisent en un grand nombre de
raies très rapprochées. On parle alors de spectre de bandes. Cela est dû au fait qu’aux transitions de
vibration se superposent les transitions de rotation.

La spectrophotométrie d’absorption- et d’émission- atomique

Définitions
-Spectroscopie = Terme général qui est utilisé pour décrire des méthodes d’analyse basée sur l’absorption,
l’émission ou la fluorescence de certaines molécules.
-Spectrométrie : Méthode qui met en œuvre un élément dispersif.
Spectrométrie d’absorption atomique en flamme (SAAF)
Spectrométrie d’absorption atomique électrothermique (SAAE)
Spectrométrie d’émission atomique en flamme (photométrie de flamme = PF)
Spectrométrie d’émission atomique en plasma couplé induit haute fréquence
-Méthodes spectroscopiques = méthodes basées sur l’interaction des radiations électromagnétiques avec
la matière
-Spectre = graphique qui représente l’absorption, l’émission ou la fluorescence en fonction de la longueur
(ou du nombre d’onde pour l’IR)
Spectre continu: bande continu de longueur d’onde (soleil)

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Spectre discontinu: il ya des spectres de raies dus aux atomes et des spectres de bandes des molécules

-Méthodes d’analyse qui permet la détection et la quantification de la grande majorité des éléments de la
classification périodique (métaux ou non).
Met en jeu des atomes libres à l’état de vapeur (ne faisant plus partie d’une molécule)
L’appareillage va donc produire une vapeur atomique à partir de l’échantillon, Induire la destruction de la
molécule à analyser sans donner d’information sur la nature des molécules initiales (sauf couplage) avec
possibilité de doser simultanément toutes les formes d’un même élément.
Principe
L’absorption et l’émission atomique sont 2 facettes d’une même propriété des atomes énoncé par
Kirchhoff : « un corps, soumis à certaines conditions d’excitation, ne peut émettre que des radiations qu’il
est susceptible d’absorber dans les mêmes conditions » .
Ainsi, si on introduit du sodium dans une flamme et que l’on étudie le spectre de la lumière émise, on met
en évidence une raie brillante caractéristique du sodium à 589nm.
Si on étudie le spectre d’une source continue (lampe à incandescence) traversant la flamme précédente
en présence de sodium, on observe une raie noire à l’emplacement de la raie brillante précédente.

Raie d’absorption de l’atome Spectrométrie d’absorption atomique


-SAAF
-SAAE
Raie d’émission de l’atome Spectrométrie d’émission atomique
-Photométrie de flamme
-Torche à plasma

Excitation des atomes


A la différence de la spectro moléculaire (UV visible), ici la source d’excitation peut être :
- la chaleur (/ spectro d’émission)
-la lumière (/ spectro d’absorption)
-le choc
Lorsque qu’un atome à l’état fondamental va recevoir un apport d’énergie correspondant à ces transitions
électroniques, l’électron périphérique peut passer sur une orbitale plus externe (en fonction de l’énergie) :
c’est l’excitation
l’absorption ou l’émission se fait à une longueur d’onde bien précise avec haute spécificité, même si le
milieu est complexe. Le nombre d’atomes à l’état excité est très inférieur au nombre d’atomes à l’état
fondamental. Ce rapport va donc varier pour chaque atome en fonction de la température d’excitation :
On peut noter que pour les non-alcalinoterreux (béryllium ₄Be, magnésium ₁₂Mg, calcium ₂₀Ca, strontium
₃₈Sr, baryum ₅₆Ba et radium ₈₈Ra)., la quantité d’atome excité à ces températures n’est pas suffisante pour
les étudier en photométrie de flamme (émission).
Néanmoins, si la T° est plus élevée (torche à plasma), tous les éléments sont alors analysables.

Retour à l’état fondamental


L’atome ne reste à l’état excité que 10-9 secondes. Le retour à l’état fondamental s’accompagne d’une
libération d’énergie égale à la différence entre les 2 niveaux électroniques. Elle peut se faire de manière
non radiative (si excitation = choc), ou radiative : émission d’un rayonnement de longueur d’onde
caractéristique.

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Spectrométrie d’absorption atomique de flamme (SAAF) :

Principe
Un échantillon liquide est introduit sous forme d’aérosol dans une flamme
Lors de la traversée de la flamme, les atomes à l’état fondamental vont absorber le rayonnement spécifique
émis par une source lumineuse. La mesure de cette absorption (rapport des intensités incidentes et
transmises), est proportionnelle à la quantité d’atomes de l’élément à doser et permet donc de déterminer
la concentration de l’élément dans la solution par rapport à une gamme de calibration.
L’intensité de l’absorption dépend directement du nombre de particules absorbant la lumière selon la loi
de Beer-Lambert : A = ε x c x l

L’appareil et ses composants :


Système d’introduction de l’échantillon :
-Nébuliseur pneumatique : aspire l’échantillon et le fragmente en fines gouttelettes . L’aérosol formé arrive
dans une chambre de nébulisation qui élimine les gouttelettes les plus grosses
-Atomiseur : Constitué par un bruleur à fente qui est alimenté par un mélange air/acétylène ou
air/protoxyde d’azote (N2O) avec production d’une flamme laminaire
En modifiant les débits de gaz, il est possible d’obtenir une flamme réductrice ou oxydante selon les
besoins d’analyses.
Une source de rayonnement spécifique de l’élément à doser :
-Lampe à cathode creuse : Remplie d’argon sous faible pression et comporte 2 électrodes. La cathode est
constituée de l’élément à doser (il y a une lampe pour chaque élément chimique) ou d’un alliage (utilisable
pour plusieurs éléments)
Mise sous tension de la lampe : ionisation des atomes d’argon qui vont venir percuter la cathode
provoquant l’excitation des atomes de celle-ci. Ces derniers vont alors émettre un rayonnement intense
dirigé vers la flamme qu’il traverse longitudinalement : excitation des atomes de l’échantillon.
-Lampes LED :
Ampoule en quartz contenant un sel métallique. Soumise à un champ électromagnétique induit par une
bobine d’induction. Permet de diminuer la largeur des raies et augmente l’intensité est surtout utilisée
pour les métalloïdes tels que l’As ou le Se.
-Un système optique :
Permet de focaliser le faisceau et de sélectionner les longueurs d’onde grâce à un réseau.
-Un photomultiplicateur permet de transformer l’énergie lumineuse en courant électrique.

Phénomène intervenant dans la flamme :


Lors de la traversée de la flamme, l’échantillon va subir une succession de transformations :
Evaporation du solvant, Fusions des sels, Dissociation des molécules, Production d’atomes libres,
Excitation et Ionisation
Ces 2 derniers phénomènes sont défavorables car ils diminuent le nombre d’atomes à l’état fondamental
et donc les possibilités d’absorption.
L’ionisation obéit à la loi d’action de masse : elle diminue donc avec la concentration en électrons, mais
augmente quand l’énergie d’ionisation diminue ou quand la température augmente.
Application / Avantages
La plus ancienne des techniques, mais parfaitement approuvée et répandue (mais souvent remplacée par
la SAAE ).
Grande simplicité d’utilisation et rapidité d’utilisation et prix relativement modeste
Inconvénients :
-Mais peu sensible (seuil de détection = 0,1 à 10 mg/L – CV < 1%)
-Ne permet de doser que quellques éléments dans les milieux biologiques : ce sont Ca, Fe, Mg, Li, Cu, Zn
-Consomme un grand volume d’échantillon (jusqu’à 1ml)

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Photo d’un spectrophotomètre d’absorption atomique de flamme:

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Chapitre 5. Techniques chromatographiques : La chromatographie en phase gazeuse

Les composants d’un chromatographe en phase gazeuse sont présentés ci-dessous :

La CPG est une technique de séparation applicable aux composés gazeux ou susceptibles d’être
volatilisés par élévation de T°. Limitée aux composés thermostables (qui ne se dégradent pas jusqu’à
300°C) et suffisamment volatils (MM < 300). Ses principales applications sont: En analyses de pétrochimie,
industrie des arômes, huiles essentielles, des parfums, industrie des corps gras - des acides gras des
huiles végétales, des composants mineurs stéroïdes, hydrocarbures terpènes, glucides, environnement
et pollution de l’air, industrie pharmaceutique …

*PM ou phase mobile = gaz


*PS ou phase solide (dans une colonne) :
-sous forme de grains dans les colonnes remplies
-sous forme de film déposé sur la paroi interne dans la colonne capillaire ou semi capillaire

-Echantillon :
soit c’est un liquide déposé sur un support = chromato gaz/liquide
mécanisme de séparation =partage
soit solide = chromato gaz/solide
mécanisme de séparation = adsorption

-la rétention dépend de :


- la nature de la PS (polarité)
- la T° de la colonne
- du PM = rôle passif (transport)

Le four
C’est un four à bain d’air, pourvu de résistances chauffantes et d’un système de ventilation et de
brassage pour l’homogénéisation de la température. La régulation est assurée par un thermocouple, grâce
auquel la variation n’excède pas ± 0,2°C, pour un intervalle de fonctionnement allant de la température
ambiante jusqu’à 400°C. Sa température est en général de 20°C inférieure à celle du soluté de plus bas
point d’ébullition.
Au lieu de maintenir la température constante dans l’enceinte, on peut l’astreindre à suivre une loi de
variation donnée, généralement linéaire, pour obtenir une chromatographie à température programmée.
Un chromatographe comporte souvent une enceinte pour assurer la régulation de la température de
l’injecteur, et quelquefois une autre pour contenir le détecteur, surtout lorsqu’il s’agit d’un catharomètre.

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Le four est une enceinte où est située la colonne et contient un thermostat ou régulateur de T° au
1/10ème de degré près (maintien une stabilité thermique) avec ventilation forcée en permanence pour
créer une T° homogène.
Modes de travail en CPG : soit isotherme ou soit en programmation de T° (le retour à la T° initiale doit
être rapide)

Les colonnes
Il existe des colonnes remplies, constituées d’une tubulure en verre, acier ou autre métal (les plus
fréquentes sont en acier inoxydables), dont les dimensions varient de 2 à 6 mm pour le diamètre intérieur
et de 1 à 10 m pour la longueur. Elles sont remplies d’un lit continu et homogène de granulés soit
de produit absorbant, soit de produit inactif appelé support imprégné d’un film mince du liquide lourd, à
faible pression de vapeur saturante, appelé phase stationnaire.
Ces colonnes remplies sont de moins en moins utilisées (les + anciennes) : 3 à 5 m x 1 à 4 mm de Ø
interne
tube en acier inoxydable ou verre pyrex, contenant des grains
Les grains : support imprégnés de 3 à 25% de phase stationnaire liquide (partage Gaz ou + rarement
support seul)
Par ailleurs, on utilise aussi des colonnes capillaires, formées d’un tube de métal, de verre, de silice
fondue ou de quartz, dont le diamètre intérieur est de l’ordre de 0,2 à 0,5 mm et à longueur de 50 à 100 m,
ou davantage.
Colonnes capillaires :
15 à 100 m (très longues) x 0.1 à 0.35 mm Ø interne
silice fondue revêtue de polyimide à l’extérieur
la PS est déposée sur la paroi interne de la paroi sous forme de :
-film liquide (partage Gaz-Liquide) (colonne WCOT)
-solide = particules poreuses imprégnées de PS (adsorption Gaz-Solide) (colonne SCOT)
NB : actuellement le greffage est chimique sur la paroi de silice au lieu du dépôt de film
Colonnes semi capillaires : soit Mégabores, soit macrobores soit ultrabores (bores = trous)
5 à 50 m x 530 μm Ø interne
Ces colonnes ressemblent aux colonnes capillaires.
L’adsorbant y est fixé sous forme d’une fine couche collée à la paroi du tube, ou bien la phase stationnaire
est fixée en film mince, sans support, sur cette même paroi. Dans tous les cas, ces colonnes comportent
un canal central largement ouvert, offrant peu de pertes de charge à la progression du gaz porteur.
NB/ Les colonnes remplies ou capillaires ou semi capillaires en général sont enroulées sous forme de
spires

Les colonnes capillaires ou colonnes tubulaires ouvertes


Elles permettent des séparations sur des quantités très faibles d'échantillons: < 1μg . Elles sont
constituées d'un tube sur la paroi interne duquel est déposée la phase stationnaire.
● Colonnes WCOT: Wall coated open tubular column, colonne capillaire à film mince: Tube, en acier
inoxydable, Al, Cu ou en verre. Phase stationnaire liquide déposée.
Depuis 1979: FSOT, Fused Silica Open Tubular:
En silice fondue et très flexibles: Les parois sont plus minces mais renforcées par une gaine en polyimide
appliquée lors de l'étirage du capillaire. Phase stationnaire greffée chimiquement.
● Colonnes PLOT: Porous Layer Open Tubular column:
Phase stationnaire solide (adsorbant) déposée.
● Colonnes SCOT: Support Coated Open Tubular column:
Phase stationnaire liquide imprégnée sur un support solide tel que la terre de diatomées. Moins utilisées,
étant donné l'amélioration des techniques de dépôt et de greffage des phases stationnaires directement
sur la paroi (évaporation, réticulation in situ par liaison C-C)
● Colonnes semi capillaires ou megabore ou wide bore ou macro bore
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Diam Int: 0,53 mm (= 530μm), "colonne 530", longueur L= 50 m


(col. capill.: 0,15 mm < D.I. < 0,53 mm).
Injection du même volume que dans les colonnes remplies.
Elles sont en silice greffée, avec moins de problèmes de "lessivage", "bleeding" de la phase stationnaire
par perte de celle-ci entrainée par le gaz vecteur.
● Colonnes capillaires narrow bore ou micro bore GC: D. I. < 0,18 mm (même 0,10 mm) pour chromato.
rapide; L + petit: ~10m.

Supports chromatographiques
On utilise des terres d’infusoires (Fines poudres provenant de diverses espèces de diatomées, utilisée comme
catalyseur, agent de clarification, isolant thermiques…les diatomées sont des algues brunes unicellulaires
microscopiques isolées ou en colonies dont la membrane est entourée d'une coque siliceuse.) en silice fossile,
ou des matériaux réfractaires, mais aussi des billes de métal, de verre, de Téflon, etc...
Phases stationnaires
On distingue les phases apolaires et les phases polaires. Les premières sont à base d’hydrocarbures
aliphatiques saturés ou de silicones (squalane, apiezon,...). Les secondes sont des polymères possédant
des fonctions polaires: polyols, polyesters, polyamides. En général, les phases polaires retiennent plus
les composés polaires, alors que ceux-ci sortent plus rapidement des colonnes apolaires que les
composés du même nom.

Quelques phases stationnaires en chromatographie gaz liquide pour colonnes remplies et capillaires :

Phase stationnaire Tmax°C Utilisations


Polydimethyl siloxane 350 hydrocarbures, aromatiques, stéroïdes
5% Phenylpolydimethyl siloxane 350 esters methyliq d'acG,alcaloides,composés halog.
50% Phenylpolydimethylsiloxane 250 steroides, pesticides, glycols
70% Trifluoropropylpolydimethyl siloxane 350 aldehydes, cetones, composés chlorés et nitrés
Polyethylene glycol 250 acides, alcools, ethers,huiles essentielles, glycols
50% Cyanopropylpolydimethyl siloxane 240 acides gras polyinsatures, acides, alcools

Polarité
Rem : méthylpolysiloxanes (OV 1 – SE 30 ou équivalent)
méthylphénylpolysiloxanes (SE 52 – OV 17).

Adsorbants.
Les plus classiques sont les adsorbants minéraux, tels le charbon actif, l’alumine, les tamis
moléculaires. Ils sont pratiquement indispensables pour l’analyse des gaz, car ceux-ci sont peu solubles
dans les phases stationnaires, et donc mal séparés par elles. Cependant, la désorption de ces gaz sur
les adsorbants est lente, ce qui provoque généralement des traînées des pics.
On utilise aussi des adsorbants organiques à haut poids moléculaire. Ce sont des copolymères (du type
styrène + divinyl benzène). Ils ont l’avantage de permettre toutes sortes d’analyses

Performances des colonnes.


Une colonne à remplissage bien préparée peut atteindre une efficacité de l’ordre de 1 500 plateaux
théoriques par mètre, soit HEPT = 0,66 mm. Les colonnes capillaires atteignent facilement 2 000 à 10 000
plateaux théoriques par mètre, soit HEPT compris entre 0,5 et 0,1 mm

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Rem : On ne doit jamais effectuer d’analyse en CPG sans avoir stabilisé l’ensemble de l’appareil en
débit de gaz vecteur et en température pendant au moins deux heures.
En dehors des périodes d’utilisation, les colonnes doivent être bouchées pour éviter l’humidité pouvant
se solubiliser dans la phase stationnaire, ainsi que l’oxydation de celle-ci.

Caractéristiques et avantage des colonnes capillaires ou semi capillaires :


C. remplies C. capillaires
Perméabilité 2.10-7 cm2 100.10-7 cm2
Volume φm/φs 10 - 100 100 – 1000
Hept 0.5 à 1 mm 0.1 à 0.5 mm

NB : la perméabilité est proportionnelle au carré du diametre Ø des particules dp2 pour colonne remplies
et au rayon au carré r2 pour les colonnes capillaires . Perméabilité de 10-7 ↔ 10 trous de 1 μm2
La colonne capillaire a une perméabilité de 50 x > à celle d’une colonne remplie → perte de charge
faible, colonnes longues possibles ; N élevé
Le volume d’une colonne capillaire est superieure à celui d’une colonne remplie → + de gaz vecteur →
analyse + rapide mais faible capacité (on ne peut pas trop charger la colonne → il faut utiliser alors des
solutions très diluées
H : hauteur équivalente d’un plateau théorique H = Longueur colonne / N alors + une colonne efficace +
H est petit
→ beaucoup + faible avec les colonnes capillaires car l’efficacité est élevée → pic + étroit → meilleure
résolution (voir Figure suivante)
NB : l’efficacité d’une colonne (N nb de plateaux théoriques) augmente quand :- Diam interne diminue et
la Longueur augmente

Ex de chromatogrammes obtenus à partir de 3 types de colonnes :

Les différences se situent dans les tps de rétention TR, la hauteur des pics H et la largeur des pics de
séparation du spectre L.
H= L /N H = σ2/L σ : largeur à mi hauteur d’un pic ou courbe de Gauss ω : largeur du pic à la
base

H entre 10 microns et 1 cm alors que N se calcule ainsi : N = 16 x (TR / ω)2


Ou encore N = 16 x (tR / W) 2

tR: Le temps de rétention, le temps passé par l'échantillon dans la colonne.


W: La largeur du pic à sa base.
la largeur du pic donnée par le chromatographe est celle à mi hauteur,
l'équation est donc modifiée comme suit:
N = 5.54 x (tR / W1/2)2
La hauteur des plateaux théoriques est donnée par la formule suivante: H = L / N

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Notion d'efficacité
La largeur d'un pic est caractéristique de l'efficacité de la séparation : plus le pic est fin plus la
chromatographie est efficace. L'efficacité est mesurée par le nombre de plateaux théoriques.
Une colonne de N plateaux théoriques est une colonne divisée en N petits disques cylindriques successifs.
On admet que la phase mobile progresse non pas de façon continue, mais par sauts successifs d'un
plateau théorique à l'autre. Dans chaque plateau théorique, on observe une rétention du soluté S, du fait
de l'équilibre de ce produit entre la phase mobile [S] pm et la phase stationnaire [S] ps. Une colonne réelle
aura donc "N plateaux théoriques" si elle se comporte comme une "colonne à distiller théorique" de N
plateaux.
L’Efficacité réelle (nombre de plateaux théoriques effectifs N) est très utilisé en HPLC.
Hauteur équivalent à un plateau théorique H Connaissant la longueur L de la colonne et le nombre de
plateaux théoriques N on définit une Hauteur Equivalente à un Plateau Théorique (HEPT ou H).
Remarque: La HEPT permet de comparer entres elles des colonnes de différentes longueurs.

Phases stationnaires (PS)


Sont les supports de la séparation chromatographique
Gas Solid Chromatography (CGS) .
Les appareils à PS solide peu nombreux sont destinés à la séparation de certains gaz tels le CO, l’N2, l’O2,
certains hydrocarbures de faible PM.Cette méthode est limitée.
Gas Liquid Chromatography (CGL) .La phase stationnaire sous forme de film liquide est déposée sur la
surface solide de la colonne capillaire. Et il y aura la répartition des substances à séparer en fonction de
leur structure chimiques. La plupart des appareils de CPG sont des chromatographes gaz à phase
stationnaire liquide.
Liquide
Imprégnées sur un support solide de silice / colonnes remplies (grande stabilité thermique ; inerte)
Déposés sous forme de film / colonnes capillaires, Caractérisée par : Structure chimique, Polarité,
Aptitude à dissoudre les molécules, T° max d’utilisation, selon leur nature il y a 4 groupes de PS:
Polyesters de glycols PS polaire
Polyethers de glycol (Carbowax) : PS polaire
Silicones = polysiloxane : PS variable en fonction du greffage
Carbures saturés : PS apolaire
Les polysiloxanes sont les + utilisés (huiles , gommes silicones) avec substituants divers pour conférer
des polarités différentes (greffage)
Polarité variable en fonction de la ramification (n)
Si on diminue l’épaisseur du film ,
- on augmente le rapport de phase : R = Vg / Vl
- on diminue la rétention du soluté
- on diminue le facteur de capacité- on diminue la T° d’élution alors, il faut augmenter le nombre de plateaux
théoriques
Les films épais : séparent les composés à basse T°éb.
Les films minces : séparent les composés de haut PM et T°éb. élevée
Solide :
Petites particules de granulométrie homogène :
Les tamis moléculaires (cristaux d’aluminosilicates) retiennent les molécules en fonction de leur taille
Polymères poreux Porapak (de nature benzènique) -séparation des composés polaires à T°eb élevés (ex
: alcool, amines…)
NB : Une diminution de l’épaisseur de la PS entraine :
-une diminution de la rétention des solutés
-une diminution de k (intéressant si le composé a une T°d’élution élevée)
-une diminution de la T° d’élution, Il faut alors augmenter N pour avoir une résolution donnée.
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Règles de rétention :
PS apolaire :
force de dispersion (interaction)
les différences dans ces forces sont reflétées dans les points d’ébullition
les solutés apolaires sont les + retenus et sortent dans l’ordre du point d’ébullition
ex hexane (69°C) heptane (18°C) octane (126°C)
avec même point d’ébullition les solutés polaires sont les moins retenus
propanol (1) heptane (2) T°eb = 98°C
PS polaire :
interaction dipôle-dipôle en plus des forces de dispersion
les solutés polaires sont les plus retenus (point d’ébullition souvent moins importants pour la rétention)
avec même point d’eb les solutés peu polaire sont les moins retenus
ex heptane (1) propanol (2) point d’eb 98°C

Rem : les composés non volatiles doivent être soit méthyles (pour donner des esters méthyliques ROCH3
(Estérification avec CH3OH), soit silylés par réaction avec TCMS pour donner RO Si (CH3)3 ,

soit acylation :ROH + R’-C=O → R-O-C=O


Soit Carbocation : R-NH2 + R’-C+=O → R-C=O-NH2

Alimentation en gaz vecteur.


Hydrogène, hélium, azote sont les gaz vecteurs les plus utilisés. Ils sont prélevés d’une bouteille
métallique de prés de 2m de hauteur sous pression. Un manodétendeur permet d’obtenir la pression
d’entrée cherchée, souvent de l’ordre de quelques bars. Un manomètre, placé en amont de l’injecteur,
permet d’avoir une indication, peu précise de la pression d’entrée dans la colonne.

Sources et nature des gaz


Nature : Azote N2 , Helium He2 , Hydrogene H2, Argon ou mélange argon/méthane.
Propriétés : Pur, inerte avec le détecteur et l’echantillon, peu visqueux, bonne conductibilité thermique
Sous pression (sécurité !), détendu sous 1 à 4 bars (via des détendeurs)
Paramètres essentiels pour la reproductibilité : la régulation du débit
Régulat pression électronique de façon à être à débit constant
1 à 25 ml/min en fonction du détecteur et du diametre Ø de la colonne
Possibilité de faire une programmation du D° de gaz (pour améliorer le temps d’analyse)
Mesure du débit avec débimètre (ex : à bulle de savon) tubulure latérale en verre reliée à la sortie de la
colonne

Systèmes d’injection.
Deux systèmes sont essentiellement utilisés: les vannes d’injection et le système utilisant une seringue.
Il y a essentiellement deux techniques d’injection, si on ne tient pas compte de la vanne à boucles: la
vaporisation directe “dans la colonne” et l’introduction dans la colonne d’une fraction de ce qui est injecté
(split/splitless). Cette dernière technique est utilisée avec les colonnes capillaires.
Vannes d’injection :
Ce sont des systèmes de robinets à voies multiples qui permettent, par un simple mouvement de
rotation, de faire passer un échantillon de gaz, à partir d’un circuit parallèle, dans le circuit gazeux du
chromatographe. Le volume de la boucle d’échantillonnage est de quelques centimètres cubes environ.
Ce système est très utilisé en HPLC. (voir figure suivante pour le schéma de la vanne d’injection et pour
l’injecteur split splitless)

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Injecteurs split/splitless
Les injections sur colonnes capillaires ou mégabores doivent obéir à trois critères importants:
- garantir la composition du mélange (fiabilité);
- ménager la colonne;
- maintenir la reproductibilité des injections (précision).
Ce type d’injecteur ne laisse entrer dans la colonne qu’une petite partie du volume injecté. Cette fraction
est ajustable et peut atteindre 1/200. Il est aussi équipé d’une purge de septum qui joue deux rôles :
- celui de compenser l’augmentation de volume lors de l’évaporation de l’échantillon;
- celui de laisser sortir le surplus de gaz provenant de l’injection précédente.

Chambre d’injection pour liquides ou solutions.


C’est le système le plus utilisé. La figure ci-contre le décrit dans son principe essentiel: le gaz porteur,
de préférence préchauffé, entre dans une chambre chauffée, obturée par une pastille d’élastomère,
le septum, qui assure l’étanchéité. À l’aide d’une seringue hypodermique de petite capacité, on pique au
travers du septum, de telle manière que l’extrémité de l’aiguille arrive au-dessous du niveau de l’arrivée
du gaz porteur, puis on pousse le piston pour réaliser l’injection.
Il faut que la chambre d’injection ait un volume aussi petit que possible, pour limiter les volumes morts
du chromatographe. pour assurer la vaporisation instantanée de l’échantillon, l’injecteur est
habituellement maintenu à une température d’environ 20°C supérieure à celle du soluté de plus haut point
d’ébullition. Le septum doit être capable de supporter cette température. Si l’on observe des baisses de
pression dans le circuit gazeux, cela indique souvent qu’il faut changer le septum, usé par les multiples
injections.
Chambre d’injection
L’injecteur doit vaporiser l’echantillon puis l’entraîner dans la tête de la colonne

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Chauffé à 30°C de moins que la température de la colonne


Si echantillon gazeux : seringue spéciale, injecteur à boucle
Si echantillon liquide ou solide en solution : microseringues pour I’ injection de 1 à 5 μl

Types d’injection ( varie en fonction du type de colonne) :


pour colonnes remplies :
injection par vaporisation directe :
micro seringue -septum –tout l’échantillon est vaporisé puis transféré dans la colonne par le gaz vecteur
utilisé pour colonnes remplies et semi capillaire.
injection par la technique de l’espace de tête « headspace »
pour les composés très volatils : traces /matrice complexe , peu volatile
→ dosage solvant résiduels dans huiles par ex
Echantillon dans flacon type antibiotique avec bouchon transperçable, puis chauffage (60 à 80°C)
pendant un temps donné de 30min à 1Heure
prélèvement, injection et vapeur en équilibre avec l’échantillon
les composés volatils sont dans la vapeur à une concentration égale ↔ à celle dans le liquide
technique quantitative : dosage /gamme d’étalonnage dans les même conditions, sélective utilisée pour
doser les arômes , dosage des solvants résiduels dans les colonnes capillaires :

injection avec/sans division ou split/splitless


L'injecteur de CPG sert à vaporiser les solutés en solution dans le solvant afin qu'ils puissent être
entrainés dans la colonne par le gaz vecteur. Il doit être réglé à environ 20°C au dessus de la
température d'ébullition du soluté le moins volatil du mélange à analyser.
L'injecteur : split/spliless
l'injecteur le plus courant est du type split (avec diviseur de flux)/splitless (sans diviseur de flux). Les
injecteurs à diviseurs de flux permettent d'injecter de très faibles volumes ce qui permet de ne pas saturer
la colonne. Le split correspond à un ratio entre la partie réellement injectée dans la colonne et celle dirigée
vers l'extérieur de l'appareil. Cela évite également d'avoir à faire de forte dilutions avant de mener l'analyse.
Le mode splitless est recommandé pour la détection de traces puisque tout l'échantillon injecté est dirigé
dans la colonne.

seringues , septum
split→ gaz vecteur dans chambre de vaporisation ; vanne de fuite : 1 à 10% pénètre dans la colonne
splitless → pour solutions très diluées ; vanne de fuite fermée (la solution injectée est volatilisée à chaud
puis recondensée en tête de colonne à basse T°. Après élimination du solvant, les substances sont
volatilisées par augmentation progressive de la T°).
Injection à aiguille (injecteur de Ross) (permet l’élimination du solvant) : après dépôt à froid à l’extrémité
d’une aiguille de verre et évaporation du solvant, la solution est introduite directement au sommet de la
colonne (système intéressant en CG-MS)
Injecteur « on column » (injection directe en tête de colonne capillaire refroidie
Rem : Ne pas oublier de nettoyer la seringue d’injection avec un solvant volatil (éther) après chaque
injection, puis de la sécher convenablement
Détecteurs CPG:

Catharomètre (conductibilité thermique)


C’est un appareil simple et robuste, à réponse universelle, mais relativement peu sensible. Il est fondé
sur une comparaison continuelle entre le flux de chaleur emporté par le gaz vecteur pur et le flux de chaleur
emporté par le gaz vecteur chargé des molécules de soluté. Ces flux de chaleurs sont produits par des
thermistances, parcourues par un courant continu de tension fixe, dans une enceinte thermostatée avec
précision. Les thermistances sont montées en pont de Wheastone et celui-ci permet de suivre l’évolution

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du courant en fonction de la variation des résistances consécutive aux variations de température autour
des filaments. Un galvanomètre ou un potentiomètre enregistreurs suivent le courant dans le pont.

Pour obtenir la plus grande réponse pour un soluté donné, il est donc nécessaire qu’il y ait la plus grande
différence possible entre la conductivité de ce soluté et celle du gaz porteur. À cet effet, on utilise
pratiquement toujours l’hydrogène (danger d’explosion) ou l’hélium comme gaz vecteur.

La Conductibilité du gaz vecteur est une constante qui diminue en présence de molécules étrangères
2 blocs métalliques thermostatés :
1 bloc de reférence parcouru par un gaz vecteur en permanence
1 bloc de mesure parcouru par ce qui sort de la colonne
Cavité avec filament thermosensible qui a une résistance R chauffée électriquement
Electrodes = branches du pont de Wheatstone
Dans bloc de mesure :Quand il n ya pas de soluté → il ya aura equilibre de T° dans le pont de
Wheatstone
Quand il y a la présence de soluté alors li y aura la baisse de la conductivité thermique , T° modifiée ,
résistance modifiée et le pont est désequilibé → on enregistre l’écart de T°
Avantage = détecteur universel, simple, non destructif
Inconvénient = peu sensible (de l’ordre du ng), non spécifique →utilisé surtout pour l’analyse des gaz

Détecteur à ionisation de flamme FID


C’est un détecteur beaucoup plus sensible que le catharomètre, mais moins universel, car il ne donne
de réponse qu’aux composés organiques. Des ions sont formés par la flamme provenant de la combustion
de l'hydrogène dans l'air. Si une substance carbonée (organique) est présente dans cette flamme, le
nombre d'ions formés argentent considérablement. La buse du brûleur étant une des bornes d’un circuit
et une électrode collectrice l'autre, les ions produits captés par cette dernière permettent le passage du
courant électrique qui indiquera la présence d'un soluté. La réponse du détecteur FID est proportionnelle
à la masse du soluté qui passe dans le brûleur. Sa linéarité dépendrait plus de la géométrie du système
que de la quantité injectée. Il a aussi l’inconvénient, contrairement au catharomètre, de détruire le soluté
qui le traverse, car son principe est de brûler, dans une flamme d’hydrogène, l’effluent apporté par de
l’azote (qui est le gaz vecteur). Sous l’effet d’un champ électrostatique, il se forme des ions carbone de
charge positive qui sont précipités sur une électrode où ils créent un courant d’ionisation que l’on amplifie
grâce à un électromètre amplificateur. Sur un enregistreur, on obtient par conséquent un signal
proportionnel au débit - masse du soluté dans le détecteur. Par contre, il est inutile de placer ce détecteur
dans une enceinte thermostatée.

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Il est situé dans un bloc chauffé à T° > 30°C par rapport au four. C’est le plus
courant des détecteurs
Caractérisé par :
-Sélectivité (possibilité de détecter spécifiquement 1 ou plusieurs composés)
-Sensibilité (limite de détection)
-Gamme de linéarité (proportionnalité réponse/concentration)
-Stabilité
-Courant gazeux sortant de la colonne arrive dans la flamme (H2 + air ou O2) à
2100°C placée entre 2 électrodes
-Molécules organiques brûlées dans la flamme d’H2 → courant faible d’ion
proportionnel au nombre de molécules brûlées
-Ces ions chargés positivement sont collectés entre 2 électrodes portées à une ddp
de 10 à 300 volt (figure à gauche)
-L’une sert de polarisation (masse)
-L’autre sert d’anode et recueille le courant electrique
Ce courant est transformé et amplifié par un électromètre en une T° mesurée et donné le signal par un
enregistreur et Variable pour chaque fonction organique

Avantages :
Détecteur quasi universel qui répond à toutes les matières organiques (sauf le formol et l’acide formique)
très sensible (du microg au nanog) →c’est le détecteur par excellence en CPG
Inconvénients :
Destruction de l’échantillon
Non spécifique (tous les composés organiques)

Détecteur à capture d’électrons.

Une source telle que le tritium ou le envoie des électrons libres dans le détecteur. Quand
ce détecteur est traversé par des substances ayant une affinité pour les électrons libres, il se produit des
ions qui, comme pour le détecteur à ionisation de flamme, dans le champ électrostatique existant, sont
recueillis par une électrode et forment un courant d’ionisation qui sera amplifier convenablement.

Performances des détecteurs de CPG

Catharomètre : 1 à 10 ng nanogramme cad 10-9 g (utiles pour tous composés)


Détecteur à ionisation de flamme : 20 à 100 pg pico gramme 10-12 (pour composés organiques)
Détecteur à capture d’électrons : 0,1 pg (pour composés halogénés)

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Chapitre 6 . Chromatographie liquide haute performance HPLC


L’HPLC est aussi appelée Chromatographie liquide haute pression. Dans cette technique de séparation
et d’analyses, un fluide ou liquide appelé phase mobile traverse un tube ou colonne (en CPG la phase
mobile est un gaz). Cette colonne contient des "granulés" poreux représentant la phase stationnaire A
l’instant initial l’échantillon à séparer est injecté à l’entrée de la colonne. Si la phase stationnaire a été bien
choisie, les constituants de l’échantillon dits solutés seront inégalement retenus lors de la traversée de la
colonne. De ce phénomène dit rétention les constituants se déplacent tous moins vite que la phase mobile
et leurs vitesses sont différentes : ils seront élués de la colonne les uns après les autres et séparés avec
des temps de rétention différents. Un détecteur placé à la sortie de la colonne couplé à un enregistreur
permet d’obtenir un graphe sur papier appelé chromatogramme. Ce détecteur dirige un signal constant
ou ligne de base correspondant à la phase mobile liquide toute seule. Au passage de chaque constituant
séparé sortant de la colonne après un temps de rétention donné, il y aura l’apparition d’un pic ; dans des
conditions chromatographiques données, le temps de rétention est le temps au bout duquel un constituant
sort de la colonne et sera détecté. L’amplitude ce ces pics hauteur et largeur à la base et surface limitée
de chaque pic par rapport à la prolongation de la ligne de base permet de calculer la concentration du
constituant dans l’échantillon injecté. Les composants du chromatographe liquide haute pression :

a) Un réservoir de solvant (s) : (éluant) qui contient la phase mobile en quantité suffisante. Plusieurs
flacons d'éluants (solvants de polarités différentes) sont disponibles pour pouvoir réaliser des gradients
d'élution (mélange de plusieurs solvants à des concentrations variables) à l'aide de la pompe doseuse.

b) La pompe : Elle est munie d'un système de gradient permettant d'effectuer une programmation de la
nature du solvant. Elle permet de travailler:
- soit en mode isocratique, c'est-à-dire avec 100% d'un même éluant tout au long de l'analyse.
- soit en mode gradient, c'est-à-dire avec une variation de la concentration des constituants du mélange
d'éluants.
Les pompes actuelles ont un débit variable de quelques μl à plusieurs ml/min. De plus elles sont
disposées à coté d’un composant ou module de dégazage (enceinte fermée où on crée le vide qui contient
un tube poreux par lequel vont s’échapper les gaz) située avant l’entrée de la phase mobile dans
l’injecteur. Ce dégazage se fait par l’entrée de la phase mobile dans une enceinte dans laquelle est crée
du vide par barbotage du gaz hélium.

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Pompes à piston (figures ci-dessous)


Leur avantage : -un débit constant, un faible volume interne et un débit continu; un coût modéré à 1 tête;
élevé à 2 têtes et plus; - possibilité de gradient d’élution; - permet le dégazage de la phase mobile en tout
temps en y faisant barboter du gaz He.

c) Vanne d'injection : c'est un injecteur à boucles d'échantillonnage. On utilise pour cela, une vanne haute
pression à plusieurs voies, manuelle ou motorisée dans le cas des injecteurs automatiques, placée juste
avant la colonne. Il existe des boucles de différents volumes. Le choix du volume de la boucle (ex de 20 μl
) se fait en fonction de la taille de la colonne et de la concentration supposée des produits à analyser. Le
système de la boucle d'injection permet d'avoir un volume injecté toujours constant, ce qui est important
pour l'analyse quantitative. Il permet des injections répétées qui donnent des résultats très reproductibles
et donc adaptés aux analyses; elle ne comporte pas de septum; et peut supporter des pressions qui
dépassent 5000 Psi (environ 340 x la Pression atm.)
Inconvénient : La boucle est difficile à remplir ; - la boucle doit être changée si le volume injecté doit être
modifié car la boucle possède un volume fixe. (Ci-dessous schémas des vannes au chargement du solvant
et ensuite lors de son injection dans la colonne) , et (ci-dessous photo d’une vanne à boucle et des modèles
de boucles). Dans la position chargement, seule la communication entre pompe et colonne est assurée (la
seringue est introduite en position 4 ). Dans la position injection, l’échantillon est inséré dans le flux de
phase mobile par rotation de 60° d’un levier qui permet d’inverser le sens de circulation dans la boucle.
Une bonne reproductibilité des volumes n’est atteinte que si la boucle a été totalement remplie par
l’échantillon. Le volume prélevé avec la seringue est donc toujours largement supérieur à celui de la
boucle.

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d) La colonne
Une colonne est un tube construit dans un matériau le plus possible inerte aux produits chimiques,
souvent en acier inox ou en verre. Sa section est constante, de diamètre compris entre 4 et 20 mm pour
des longueurs généralement de 15 à 30 cm. Au delà, les importantes pertes de charges exigeraient des
pressions de liquide beaucoup trop élevées. La colonne se présente comme un tube, le plus souvent en
acier, dont la longueur et le
diamètre présentent des différences selon les modèles. Les colonnes « standard » dont le diamètre
interne (DI) est d’environ 4,5 mm et la longueur de 10 cm, sont de plus en plus supplantées par des
colonnes de plus faibles diamètres, baptisées narrow-bore (DI 2-4 mm), micro-bore (DI 1-2 mm),
capillaires remplies (DI 0,1-1 mm).
La colonne est précédée d’une colonne de garde ou pré colonne (schéma ci-dessous).
Aspects extérieurs éclatés et assemblés d’une colonne Zorbax®. La phase stationnaire est maintenue par deux
disques poreux situés à ses extrémités. La surface interne du tube est rendue inerte par un traitement de
passivation, ou par un chemisage de verre ou de polymère PEEK®). La précolonne, est périodiquement changée,
évite le colmatage de la colonne. Il n’empêche qu’il est conseillé de faire passer les échantillons avant analyse à
travers un filtre (millipore) de porosité inférieure à 0,5 µm

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e) La phase stationnaire
*La phase normale:
La phase normale est constituée de gel de silice. Ce matériau est très polaire. Il faut donc utiliser un
éluant apolaire. Ainsi lors de l'injection d'une solution, les produits polaires sont retenus dans la colonne,
contrairement aux produits apolaire qui sortent en tête.
Bien qu’ayant une capacité d’adsorption élevée, le gel de silice n’est plus utilisé tel quel en
chromatographie. Hydrophile par nature, ses caractéristiques évoluent au cours du temps, entraînant un
manque de reproductibilité des séparations.
Pour diminuer sa polarité jugée excessive dans de nombreux cas on le rend essentiellement hydrophobe.
Les modifications classiques mettent à profit la réactivité des fonctions silanols présentes en surface pour
fixer des molécules organiques par des liaisons covalentes. Le gel de silice ainsi modifié devient
assimilable à un liquide immobilisé, la séparation mettant en jeu les coefficients de partage et non plus les
coefficients d’adsorption. Ces phases greffées, dont la polarité peut être ajustée avec précision, sont à
l’origine de la chromatographie de partage polarité de phase inversée, utilisée dans quasiment toutes les
séparations.
Ces modifications de la surface du gel conduisent à deux types de phases :
-Phases monomériques (10–15 µm d’épaisseur). Elles sont obtenues en faisant réagir un
monochlorosilane en présence d’une base sur les fonctions silanols de surface. On prépare ainsi les
phases stationnaires classiques RP–8 (groupement diméthyloctylsilane) et RP–18 (groupement
diméthyloctadécylsilane, ou ODS). Une fraction des groupements Si-OH demeure cependant intacte. Elle
peut être la cause d’interactions polaires gênantes.

La phase stationnaire: octadécylsilane

D’autres réactifs silylés tels le chlorotriméthylsilane (ClSiMe3) ou l’hexaméthyldisilazane


(Me3SiNHSiMe3), conduisent à une réaction plus complète. Les quelques sites restants non transformés,
car inaccessibles au réactif, le sont également aux analytes.
-Phases polymériques (25 µm ou plus en épaisseur). On utilise cette fois un di- ou trichlorosilane en
présence de vapeur d’eau qui provoque une polymérisation en solution du réactif avant dépôt et greffage
sur la silice. On obtient ainsi une couche polymérique réticulée.

*La phase inverse :


La phase inverse est majoritairement composée de silice greffées par des chaînes linéaires de 8 ou 18
atomes de carbones (C8 et C18 ou RP8 et RP18). Cette phase est apolaire et nécessite donc un éluant
polaire (acétonitrile , Methanol pureté HPLc, H20 bidistillée). Dans ce cas, ce sont les composés polaires
qui seront élués en premier.
Contrairement à une phase normale, il n'y a pas d'évolution de la phase stationnaire au cours du temps,
et la qualité de la séparation est donc maintenue constante.
- La phase mobile :
L'interaction plus ou moins forte entre la phase mobile et la phase stationnaire normale ou à polarité
inversée se répercute sur les temps de rétention des solutés. La polarité de la phase stationnaire permet
de distinguer deux situations de principe :
- si la phase stationnaire est polaire, on utilisera une phase mobile peu polaire la chromatographie est dite
en phase normale ;

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- si la phase stationnaire est très peu polaire, on choisira une phase mobile polaire ( le plus souvent des
mélanges de méthanol ou d'acétonitrile avec de l'eau), c'est la chromatographie en phase inverse ou
reverse .
En phase normale les solvants sont utiles pour la séparation de solutés de polarité très différentes. En
phase inversée ils servent à la séparation de substances de masses molaires différentes d'une série
homologue.
En modifiant la polarité de la phase mobile, on agit sur les facteurs de rétention k des composés. Les
silices greffées conduisent en général à une perte importante de polarité. Avec une phase greffée, l'ordre
d'élution est opposé à celui auquel on est habitué avec les phases normales. Ainsi avec un éluant polaire,
un composé polaire migre plus vite qu'un composé apolaire. Dans ces conditions les hydrocarbures sont
fortement retenus. On réalise des gradients d'élution en diminuant au cours de la séparation la polarité de
l'éluant (ex : mélange eau /acétonitrile dont la concentration en acétonitrile va en croissant au cours de
l'élution).
On peut, en mélangeant plusieurs solvants, ajuster le pouvoir d'élution de la phase mobile.

Le gel de silice, à son tour, peut être remplacé par l’alumine ou l’oxyde de zirconium (ZrO2) comme
supports de dépôts réticulés à base de polybutadiène ou d’autres polymères styrène/divinylbenzène*
(formule ci-dessous) ou hydroxyméthylstyrène. Ces phases stationnaires présentent une meilleure
stabilité en milieu basique ou acide, certaines colonnes pouvant être rincées à la soude 1M, ce que ne
supportent pas les liaisons Si–O–C.

f) Détecteurs HPLC
Deux types de détecteurs sont classiquement utilisés :
* détecteur UV-visible : il mesure l'absorption de la lumière par le produit à la sortie de la colonne. E opère
à longueur d'onde constante, celle-ci ayant été fixée par l'opérateur. La lampe Deuterium est utilisée pour
des longueurs d'ondes variant de 190-350 nm et la lampe à vapeur de mercure est utilisé à la longueur
d'onde non variable de 254 nm. Pour que ce type de détecteur soit utilisable, il faut que :
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- le produit à détecter absorbe la lumière à une longueur d'onde accessible à l'appareil, et que son
coefficient d'absorption ε soit suffisamment grand ; - la phase mobile n'absorbe pas la lumière à la
longueur d'onde choisie par l'opérateur (ci-dessous Schéma du détecteur UV)

* réfractomètre : il mesure la variation de l'indice de réfraction du liquide à la sortie de la colonne. Cette


mesure, extrêmement précise, dépend néanmoins de la température du liquide. On compare cet indice
avec celui de la phase mobile pure : il y a donc une référence d'où le terme de variation de l'indice. Ce
détecteur exclut les variations de la composition de la phase mobile ; il n'est donc pas possible de travailler
qu'en mode isocratique avec ce détecteur. Les données sont collectées par l'intermédiaire d'un intégrateur
enregistreur
Analyse des chromatogrammes
Une bonne séparation se traduira par une séparation distincte des pics correspondant à chacun des
produits.

Un chromatogramme doit être parfaitement reproductible.


La composition de la phase mobile est un paramètre particulier à l’HPLC. Il faut donc préciser pour chaque
analyse :
- le type de colonne : marque, nature, diamètre, longueur, support…
- la nature de l'éluant : solvant, si c'est un mélange préciser sa composition, débit, mode de détection λ en
nm.
- la quantité injectée, le début de l'injection sur le chromatogramme, la sensibilité du détecteur, etc…
Analyse qualitative
α = TR2 et TR2 > TR1
TR1
α = K2 = e (ΔrGo1 – ΔrGo2) /RT
K1 Si α = 1 alors les pics coïncident si la valeur de α=1.05, les pics différent et la
séparation est possible. Le temps de rétention (TR en min) est une caractéristique de chaque soluté dans
les conditions opératoires fixées. On peut comparer le TR de deux solutés en définissant :
- le facteur de sélectivité α entre les deux solutés et - l’efficacité d'une colonne qui est mesuré en nombre
de plateaux théoriques.

Nombre de molécules sortant de la colonne en fonction du temps


σ : écart type : distance entre le point d'inflexion (point où la dérivée seconde s'annule) et la moitié de la
courbe.
δ : largeur du pic à mi-hauteur

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ω : largeur à la base (unité de temps)


n = nombre de plateaux théoriques : et H : HEPT (hauteur équivalente de plateaux théoriques)
HEPT = L/n (L = hauteur de colonne, n nombre de plateaux théoriques)
Résolution de la colonne pour la séparation de deux solutés bien déterminés.
R= Tr2 – Tr1
ω1-ω2
R>1 bonne séparation
R<1 mauvaise séparation ⇒ donc les paramètres appliqués à la colonne ne sont pas les bons.

Analyse quantitative
Cette analyse est basée sur le fait que l'aire des pics chromatographiques est proportionnelle à la
concentration ou à la quantité de produit analysé.

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