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DFR SCIENCES TECHNOLOGIES

Licence mention Sciences de la Vie et de la Terre


Parcours biologie/biochimie/biotechnologies

Année universitaire 2020-2021

CHIMIE ORGANIQUE 2 (TRAVAUX PRATIQUES)

Mr BEREAU – Maître de conférences en Chimie


PREREQUIS

Les mécanismes réactionnels devront être connus et discutés avant chaque manipulation
et seront reportés sur le cahier de travaux pratiques.

Les travaux pratiques de chimie reposent sur des expériences qui peuvent occasionner des
risques plus ou moins importants. C’est pourquoi il est absolument nécessaire de respecter des
règles élémentaires de sécurité des personnes. Ainsi, le port de lunettes de sécurité et le port
d’une blouse sont rigoureusement obligatoires.

Rappel : il est interdit de fumer et de manger dans le laboratoire.

PRECAUTIONS CONTRE LES ACCIDENTS

INCENDIES

La plupart des solvants sont inflammables, en particulier l’éther diéthylique (Et2O), le


dichlorométhane (CH2Cl2) et l’éthanol (EtOH). Les utiliser loin de toute flamme (le sulfure
de carbone, que nous n’emploierons pas, prend feu uniquement par élévation de température).
Ne jamais ajouter de pierre ponce dans un solvant chaud et en présence d’une flamme : la
ponce provoquerait brutalement une ébullition avec projection et, finalement, l’incendie.

Ne jamais chauffer de solvant inflammable à feu nu.

EXPLOSIONS

S’assurer que les extrémités des appareils que l’on chauffe (distillation surtout !) ne sont pas
bouchées. Ne pas distiller à sec (peroxydes et dérivés nitrés pouvant exploser).

Une explosion est toujours à redouter lorsqu’on opère sous pression ou sous vide.
Attention également aux gaz (H2, carbures, etc…).

BRULURES

Dans tous les cas, appeler l’enseignant !

1. par la chaleur (travail du verre) : en général, mettre de l’acide picrique (qui tanne la peau)
2. par le feu : selon les cas, mercurochrome, tulle gras, biogaze (à la chlorophylle) ou hôpital
3. par un composé chimique : beaucoup de composés sont caustiques et lèsent les tissus
d’autant plus facilement qu’ils sont pénétrants : dibrome, phénols, acide trichloroacétique. Les
acides et les bases concentrés, l’anhydride acétique, sont également à redouter parmi les
substances utilisées ici.

Les vapeurs de Br2, HCl, SO2, etc… brûlent les poumons (les manipuler exclusivement sous
hotte).

Quel que soit le cas de brûlure, alerter immédiatement l’enseignant !


En cas d’accident à un oeil, laver immédiatement à l’eau (des sytèmes « lave-oeil » sont
prévus et placés en bout de paillasse). En général, consulter un oculiste, mais n’appliquer
aucun produit par soi-même.

TOXICITE

En principe, tout produit étranger est toxique pour l’organisme. Mais certains sont de
véritables poisons. Il faut distinguer l’intoxication aiguë, seule examinée ici, de l’intoxication
chronique.

Par exemple, le cyanure de potassium (H2O + KCN), la phénylhydrazine (dangereuse à


respirer), le mercure, le benzène sont très toxiques.
• HCN est un gaz qui se dissout dans le sang par pénétration pulmonaire ou cutanée et bloque
l’oxydation cellulaire (cytochromoxydase) – risque de syncope.
• les dérivés nitrés pénétrant par voie pulmonaire, cutanée ou digestive, sont des poisons du
système nerveux central (paralysie) et du sang (méthémoglobinisants).
• le benzène (et homologues supérieurs) provoque une atteinte des organes hématopoïétiques,
hémorragies et diminution du nombre des hématies et leucocytes.
• le mercure génère assez facilement des vapeurs et peut être inhalé : il provoque néphrites,
stomatites et troubles nerveux (écriture troublée, démarche hésitante).

DECHETS

Mettre les résidus et les solvants dans les flacons étiquetés prévus et situés sous une hotte.
Ne jamais jeter les résidus et les solvants dans l’évier !

TECHNIQUES

SEPARATION / EXTRACTION

1) Il vaut mieux extraire n fois avec de petites quantités (x mL) de solvant qu’une seule fois
avec n.x mL de solvant. Généralement, le volume x de solvant représente environ 1/3 du
volume de la phase aqueuse à extraire.

2) Au cours de l’extraction, les phases organiques sont récupérées dans un erlenmeyer propre
et sec, tandis que la phase aqueuse est placée dans un bécher.

3) On peut faciliter le passage du produit organique dans la phase éthérée en salant la phase
aqueuse (ajout de NaCl).

4) Conserver systématiquement la phase aqueuse jusqu’à la fin de la manipulation afin de


pouvoir remédier le cas échéant à une erreur de manipulation.

LAVAGE A NEUTRALITE

1) Il faut éliminer les substances minérales susceptibles de provoquer une dégradation du


produit organique lors du chauffage ultérieur (distillation).
2) Le volume de solution aqueuse à ajouter doit représenter environ 1/3 du volume de la
phase organique à laver.
3) Le pH est toujours mesuré sur la phase aqueuse, après un lavage à l’eau.
4) Les lavages sont répétés jusqu’à l’obtention d’un pH = 7 (neutralité).

EVAPORATION

Pour obtenir le produit organique brut, il faut éliminer le solvant. Ceci peut être réalisé par
évaporation sous pression réduite à l’aide d’un évaporateur rotatif. Dans ce cas, le point
d’ébullition du composé (Eb760) est abaissé de 100 °C environ.
Le ballon utilisé doit être propre, sec et préalablement taré.

CHROMATOGRAPHIE EN PHASE GASEUSE (CPG)

La CPG est une méthode de séparation de composés gazeux ou susceptibles d’être vaporisés
par chauffage, sans décomposition. Elle permet ainsi l’analyse de mélanges éventuellement
très complexes dont les constituants peuvent différer de façon considérable par leur nature et
leur volatilité.

Un gaz inerte (la phase mobile) parcourt un tube appelé colonne qui renferme un granulé
poreux imprégné d’un liquide (la phase stationnaire). A l’instant initial, le mélange à séparer
est injecté à l’entrée de la colonne où il se dilue dans la phase mobile qui l’entraîne à travers
celle-ci.

Si la phase stationnaire a été bien choisie, les constituants du mélange (les solutés) sont
inégalement retenus par celle-ci dans la traversée de la colonne. Ceci les conduit à sortir de la
colonne les uns après les autres, entraînés par la phase mobile. Un détecteur, placé en sortie de
colonne, dirige sur un enregistreur un signal constant, appelé ligne de base, en présence du
fluide porteur seul et conduit, au passage de chaque soluté séparé, à l’enregistrement d’un pic.

Le temps de sortie de chaque pic (le temps de rétention) caractérise qualitativement la


substance concernée.

L’aire délimitée par ces pics et la prolongation de la ligne de base permet de mesurer
quantitativement la concentration de chaque soluté dans le mélange initial.

Remarque : toujours indiquer les conditions d’obtention d’un chromatogramme !

REMISE DES RESULTATS


Le flacon contenant le produit synthétisé au cours du TP doit porter une étiquette sur laquelle
figurent les informations suivantes :

- nom de l’étudiant
- formule ou nom du composé
- date
- masse
- point de fusion (F) ou point d’ébullition (EbP)
- tare du flacon vide
TP N°1 : SUBSTITUTION ELECTROPHILE AROMATIQUE:
ACYLATION DE FRIEDEL-CRAFTS DES XYLENES

Introduction

La réaction d’acylation des composés aromatiques se classe parmi les réactions de


substitution électrophile aromatique. Elle a été co-découverte par le chimiste Français Charles
Friedel (1832-1899) et le chimiste Américain James Mason Crafts (1839-1917) qui ont mis au
point cette réaction d’activation des cycles aromatiques par des acides de Lewis.

Dans le cas de la réaction d’acylation, l’acide de Lewis est utilisé en quantité


stoechiométrique, voire en léger excès, par rapport à l’halogénure d’acyle (car l’acide de
Lewis complexe le groupement carbonyle du chlorure d’acyle).

Objectifs

Etude de la réaction de substitution électrophile aromatique : acylation de Friedel-Crafts des


ortho-, meta- et para-xylènes :

Modes Opératoires

1- Montage (à faire vérifier par l’enseignant avant introduction des réactifs)

ATTENTION ! L’ensemble de la verrerie utilisée pour le montage doit être parfaitement


sèche (travail en conditions anhydres) car les réactifs (chlorure d’acyle et trichlorure
d’aluminium) s’hydrolysent très facilement pour donner un dégagement de vapeurs toxiques
d’HCl.

Montage de Grignard équipé d’une agitation magnétique et complété d’un piège à HCl (pour
évacuer les vapeurs acides formées au cours de la réaction).
2- Acylation de Friedel-Crafts

Une fois le montage terminé et vérifié par l’enseignant, introduire 6,6 g (50 mmol) de
trichlorure d’aluminium (AlCl3, à ne peser qu’au moment de l’emploi car très hydrolysable) et
20 mL de dichlorométhane (CH2Cl2). Mettre en route l’agitation magnétique.

Refroidir le milieu réactionnel avec un bain d’eau glacée et ajouter goutte à goutte, à l’aide de
l’ampoule à brome, une solution de 3,9 g (50 mmol) de chlorure d’acyle (CH3COCl) dans 15
mL de CH2Cl2 (en 10 minutes environ).

Puis ajouter lentement, sous agitation, une solution de 4,0 g (38 mmol) de xylène dans 15 mL
de CH2Cl2 (en 15 minutes environ).

Une fois l’addition terminée, retirer le bain d’eau glacée et laisser agiter à température
ambiante pendant 30 minutes.

3- Hydrolyse

Le milieu réactionnel est versé lentement dans un bécher contenant un mélange de 50 g de


glace et 25 mL de HCl concentré. Agiter pendant 15 minutes.

4- Extraction

Transvaser le contenu du bécher dans une ampoule à décanter.

La phase organique (phase inférieure) est séparée de la phase aqueuse. La phase aqueuse est
extraite trois fois avec du CH2Cl2 (30 mL en tout). Les phases organiques combinées sont
lavées avec une solution aqueuse saturée de NaHCO3, puis séchées sur Na2SO4 ou MgSO4.

Après filtration, le CH2Cl2 est éliminé à l’évaporateur rotatif.

Discussion

1) Mécanisme de la réaction d’acylation du xylène.


2) Commentaires sur l’effet des substituants sur l’orientation et l’activation de la réaction
d’acylation.
3) Décrire les étapes et les observations relatives au TP
4) Calculer le rendement de la réaction.
TP N° 2 : ACTION DES ORGANOMAGNESIENS
SYNTHESE DU TRIPHENYLMETHANOL

PRINCIPE

Les réactifs de Grignard ou composés organomagnésiens font partie, en raison de leur large
domaine d’application, des réactifs les plus utilisés en chimie organique.

Le présent travail a pour but d’illustrer à l’aide d’un exemple, l’utilité de ce type de réactif
dans le cadre de la synthèse d’alcools à partir de dérivés carbonylés.

MODE OPERATOIRE

Remarque : En raison de la forte réactivité des composés organomagnésiens vis-à-vis de


l’eau, les deux étapes de cette synthèse devront être réalisées dans un appareillage
rigoureusement sec protégé de l’humidité de l’air grâce à l’utilisation de gardes de chlorure
de calcium.

I. PREPARATION DU BROMURE DE PHENYLMAGNESIUM

Placer 3 g de magnésium anhydre en copeaux dans un réacteur de 500 mL équipé d’une


ampoule à brome, d’un réfrigérant à reflux et d’une agitation mécanique.
Dans un erlenmeyer préalablement séché, refroidi et muni d’un bouchon, préparer une
solution de 0,13 mole de bromobenzène dans environ 50 mL d’éther anhydre.

Introduire dans le réacteur, au moyen de l’ampoule à brome, environ 1/5 de cette solution.
Chauffer légèrement. Si la réaction ne démarre pas, ajouter un petit cristal d’iode. Le début de
la réaction se reconnaît à la formation de petites bulles partant de certains copeaux de
magnésium (ne pas confondre avec celles dues à l’ébullition de l’éther) et par un trouble
grisâtre.

Pour faciliter le démarrage, il suffit d'introduire une spatule et de bien gratter le magnésium en
agitant le fond du ballon. Si la réaction ne démarre pas on peut éventuellement ajouter un petit
cristal de diiode.

Lorsque la réaction est amorcée, introduire, sous agitation, le reste de la solution éthérée de
bromobenzène à une vitesse telle que le reflux de l’éther soit assez important. En cas de
réaction trop vive, refroidir le ballon en le plaçant dans un bain d’eau froide.

Après introduction de la totalité de la solution de bromobenzène, maintenir l’agitation et


chauffer à reflux jusqu’à disparition à peu près complète du magnésium (environ 20 mn).

II. SYNTHESE DU TRIPHENYLMETHANOL

Lorsque le réacteur contenant le composé organomagnésien est revenu à la température


ambiante, faire couler goutte à goutte, au moyen d’une ampoule à brome, une solution
constituée de 0,05 mole de benzoate d’éthyle dans 20 mL d’éther anhydre.

Lorsque toute la solution éthérée de benzoate d’éthyle a été introduite, chauffer à reflux
pendant environ ½ heure.

Après refroidissement, verser le mélange par petites fractions dans 250 mL d’une solution
aqueuse glacé contenant environ 10% d’acide sulfurique. Tout le solide doit se dissoudre.

Placer le mélange réactionnel dans une ampoule à décanter. Extraire avec 30 mL d’éther les
composés organiques contenus dans la phase aqueuse. puis 30 mL d'une solution
d'hydrogénocarbonate de sodium (Na + + HCO3-) et enfin 30 mL d'eau. Prendre le pH de la
solution aqueuse à l'issue de chaque lavage. Vérifier la neutralité de la dernière solution
aqueuse.

Regrouper les phases éthérées, les laver à l’eau et sécher sur sulfate de sodium anhydre.
Evaporer l’éther. Des cristaux de triphénylméthanol impur de couleur jaunâtre doivent
apparaître.

Ajouter 50 mL d’éther de pétrole. Agiter quelques minutes pour décoller les cristaux. Filtrer
sur Büchner, sécher. Déterminer le rendement de la réaction. Garder quelques cristaux de
produit impur au cas où sa purification ne "marcherait" pas afin d’en déterminer le point de
fusion.
Recristalliser le produit brut dans un minimum (1 à 2 mL) de cyclohexane bouillant. Laissez
refroidir à température ambiante. Des cristaux hexagonaux blancs et brillants se forment par
lent refroidissement.

QUESTIONS

1) Décrire les étapes et les observations relatives au TP


2) Déterminer le point de fusion
3) Calculer le rendement de la réaction

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