Lexicographie | cours 7

La microstructure
L’exemple

Mme. A. WARDEH
Plan du cours 7|

Partie 1 : Partie 2 :
- Correction des exercices sur la La microstructure: l’exemple
composante sémantique :
- Ses fonctions
- L’hyperonymie
- Sa nature
- Complétude d’une définition - Ses formes
- Définition par dérivation
- Typologie des définitions
Partie 2 |
La microstructure ( 3) : l’exemple
- Découvrir l’intérêt d’une autre composante sémantique, à savoir l’exemple;
- Identifier les formes et les fonctions de l’exemple;
- Relever les exemples et préciser leur apport à l’article lexicographique.
Brève récapitulation des éléments de la microstructure

Le cours 6 avait pour objectif le développement de la composante sémantique,

Composante qui succède aux informations phonétiques, grammaticales et étymologiques.
C’était l’occasion pour nous de découvrir qu’il existe:
- Une différence entre l’analyse sémique d’un mot et sa définition lexicographique.
- Une corrélation entre la catégorie grammaticale de l’élément à définir et la définition:
définition substantielle/ définition relationnelle.
- Les différents types de définition.
- La logique de classement des acceptions.
Tantôt considéré comme partie prenante de la définition, tantôt détaché de celle-ci,
l’exemple demeure un élément important de l’article lexicographique. Dans ce qui suit,
nous mettrons en lumière les apports de l’exemple dans le traitement d’une vedette. Avant
Une place pour l’exemple...
de les développer à travers des cas, nous pouvons résumer les rôles assumés par l’exemple
en trois points:

- Apporter plus de clarté à la définition;

- Mettre en évidence les rapports syntaxiques du mot avec d’autres mots de la
langue;
- Indiquer l’appartenance du mot à des locutions, à des expressions ou à des
clichés.
L’exemple sert à apporter plus de clarté à la définition
Soit la définition du mot ““copiste” dans le Petit Robert 2014: “1. Personne dont le travail était
de copier des manuscrits, de la musique. 2 . Imitateur des oeuvres d’un autre. Personne qui copie
une oeuvre d’art ( sans qu’il s’agisse d’un faussaire)”.
La définition évoque les principales activités professionnelles d’un copiste mais ne
présente pas des informations concrètes sur les milieux d’exercices, alors que les
exemples l’assurent. Le Petit Robert 2014 ajoute comme exemples “Le copiste de
Guiot de Chrétien de Troyes. Faute de copiste. Un mauvais copiste. Les copistes
agréés du musée du Louvre”. On apprend ainsi qu’un copiste peut exercer dans un
musée, que son activité ne relève pas du simple loisir, puisqu’une erreur peut être
traquée et dévaloriser son rendement, et qu’il peut aspirer à des carrières de
renommée comme celle de Guiot. L’exemple souligne le rôle du copiste dans la
préservation de l’héritage culturel et artistique.
L’exemple met en évidence les rapports syntaxiques du mot avec d’autres mots
de la langue

Afin de mettre en exergue les relations syntaxiques qu’entretient l’entrée avec

d’autres mots, les exemples se succèdent pour informer l’usager sur les différentes
constructions.
L’entrée “ copiste” dans le Petit Robert 2014, note après la première acception
précitée dans la diapositive précédente, la mention: “-APPOS. Moine copiste”, ce
qui renseigne sur l’apposition courante que forme ce mot avec un autre mot , en
l’occurrence « moine ».
Les exemples renseignent aussi sur les prépositions qui suivent quelques verbes, ex.
consister à / en, ou sur la place des adjectifs, ex. Une taille haute, une haute
fonction.
- l’exemple peut indiquer l’appartenance du mot à des locutions, à des
expressions ou à des clichés.

Par le truchement de l’exemple, l’usager du dictionnaire peut identifier les locutions

( verbales, adjectivales, …) ou les expressions figées dans lesquelles les vedettes
sont souvent ou occasionnellement intégrées. Ex. Pour le mot “faiblesse”, le Petit
Robert (2014) introduit les exemples suivants afin d’identifier les expressions et les
locutions où il se déploie: “faiblesse de sa vue, tomber en faiblesse, faiblesse des
régimes, abus de faiblesse, la faiblesse de l’homme face à la nature, la faiblesse de
notre raison, la faiblesse d’un élève…. »
Nature de l’exemple
Il s’agit le plus souvent d’un syntagme, d’une phrase qui comprend le mot vedette et qui
relève de la langue “ ordinaire”. Dans cette usage, il n’est pas autonyme, i. e. il ne renvoie
pas à lui même et ne se désigne pas comme signe. Il est plutôt en usage.
L’exemple dans un dictionnaire ne réfère pas à un objet précis ou concret , il a plutôt une
valeur générale et imprécise. Autrement dit, quand, dans un dictionnaire, le lexicographe
cite un exemple pour le mot “confinement” : “ confinement de volaille”, “ confinement de
plasma”, “barrière de confinement”... , le mot « confinement » ne correspond pas au
confinement que nous vivons actuellement ou celui de Wuhan il y a un an ou le
confinement occasionnel des centrales nucléaires. Il a plutôt une valeur générale qui
illustre tous les emplois possibles dans des contextes similaires.
Formes de l’exemple
L’exemple est souvent transcrit en italique dans un article de dictionnaire.
Sur le plan grammatical, l’exemple peut se présenter sous forme de :
- Syntagmes: ex. Confiture de fraises, pour l’entrée « confiture » au PR ( 2014).
- Des phrases complètes: Souvent inventées, forgées, par les lexicographes, elles sont courtes et
simples. ex. “ Cette damnée voiture est toujours en panne”, définition du mot “ damné” dans le
PR ( 2014).
Souvent, les exemples correspondent à des citations d’auteurs : Elles sont généralement entre
guillemets et portent le nom de la référence ( notamment l’auteur ). Elles sont extraites des oeuvres
littéraires et servent surtout à illustrer les emplois métaphoriques. A titre d’exemple, pour illustrer
l’emploi métaphorique du verbe « crever », Le PR ( 2014) cite le dramaturge Marcel Aymé : “Je me
crevais la santé à faire du commerce.”