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2009
Priorités
stratégiques d’investissement
et emprunt national
***
Proposer
LES 9 PROPOSITIONS
DU MEDEF
***
L e projet d’un grand emprunt national est une réelle opportunité pour réfléchir à nos
priorités d’investissement, aux atouts comme aux faiblesses de l’économie française.
Dès l’annonce du Président de la République, j’ai souhaité que le MEDEF s’organise, sous
la conduite de Pierre Nanterme, pour élaborer une contribution constructive des entreprises
à ce débat, avec notamment toute la rigueur nécessaire exigée par l’évolution du déficit et
de la dette des administrations publiques. Pendant trois mois, les adhérents du MEDEF
ont ainsi travaillé ensemble à la définition de principes, de règles et de méthodes qui
permettraient de donner à un tel effort d’investissement les meilleures chances de succès.
Nous devons aujourd’hui concilier une double nécessité, préparer l’avenir et assainir la
situation préoccupante des finances publiques. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce
rapport et que le MEDEF entend poursuivre sa participation au débat public indispensable
sur les priorités stratégiques de l’économie française.
Laurence Parisot
L e rapport du MEDEF sur le grand emprunt s’articule autour de neuf grands principes
qui nous semblent essentiels à prendre en compte. Emprunter pour l’avenir est un
exercice à risque compte tenu de la dégradation importante de nos finances publiques.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’engager un effort d’endettement supplémentaire
qui pèserait sur les générations futures sans nous assurer de son rendement pour la
collectivité nationale. C’est donc une méthodologie d’aide à la décision et à la conduite
de ces projets que nous avons souhaité proposer, pour garantir autant que possible
la qualité de leur sélection, de leur mise en œuvre et de la gouvernance associée. De
nombreux adhérents du MEDEF ont apporté une contribution approfondie et étayée sur
les priorités qui se dégagent dans leur secteur d’activité, et qui figurent en seconde partie
de ce rapport. Avec le souci permanent du bon emploi des fonds publics, nous avons ainsi
voulu aller des principes qui devraient guider un grand emprunt jusqu’aux réalisations qu’il
pourrait permettre.
Pierre Nanterme
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 3
Le 26 août dernier, le Président de la République installait la Commission chargée de réfléchir, sous l’égide
d’Alain Juppé et de Michel Rocard, aux priorités stratégiques pour l’avenir et aux projets susceptibles
d’être financés par un grand emprunt national, aux travaux desquels l’ensemble des acteurs économiques
étaient invités à contribuer.
L’initiative du Président de la République a ouvert une opportunité d’échanges sur des sujets fondamentaux
pour l’avenir du pays :
y Quelles dépenses d’avenir réaliser en priorité pour assurer la prospérité à long terme de la France ?
y Quelle discipline d’exécution mettre en œuvre afin d’optimiser l’efficacité des investissements
décidés ?
y Quelle dynamique de financement privilégier dans des domaines où l’Etat peut intervenir comme
catalyseur ?
C’est sous cet angle que le MEDEF a organisé ses travaux. En tout état de cause, la première urgence
est de définir le cadre qui permettra d’assurer l’efficacité de l’emploi des ressources mises au service
des priorités stratégiques d’avenir. En l’absence d’un tel cadre, un nouvel emprunt, s’ajoutant à ceux
déjà nécessaires au financement de nos déficits publics, aurait principalement pour effet d’accroître
ces derniers.
Un grand emprunt national peut être le moyen d’allouer des ressources nouvelles à une stratégie offensive
pour une industrie et des services compétitifs, permettant de retrouver une croissance plus forte et plus
durable, pour autant qu’il s’inscrive dans une démarche ambitieuse, rigoureuse et vertueuse.
y fournir un cadre d’analyse à ses adhérents pour répondre aux questions suscitées par l’initiative du
Président de la République ;
y définir avec eux les principales orientations sur la base desquelles il conviendrait de proposer les
programmes et projets prioritaires ;
y poser les principes devant fonder la démarche d’exécution de ces programmes.
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Le travail effectué avec les fédérations professionnelles et les MEDEF territoriaux a permis de définir
une grille d’analyse pour faire émerger les projets d’avenir. Ces projets ou programmes, produits d’un
travail important et rigoureux, à la fois pertinents, précis et étayés, sont rassemblés dans une deuxième
partie de ce document. Leur nombre, ainsi que, plus généralement, celui des projets d’investissement
proposés par divers acteurs depuis l’annonce du Président de la République, illustrent à la fois le retard
pris en matière d’investissements à long terme par l’économie française et l’existence d’une liste fournie
de projets susceptibles d’être mis en œuvre.
Beaucoup des contributions mettent l’accent sur le caractère stratégique d’un renforcement de nos PME
et ETI. De leur développement dépend notre capacité à innover, exporter, créer des emplois. L’apport de
fonds propres et plus généralement de financements longs sera à cet égard déterminant, tout comme
notre capacité à les ancrer dans un réseau de liens partenariaux avec les grandes entreprises, les
universités, les centres de recherche, les collectivités territoriales.
Un Etat catalyseur
Il faudra à la fois « penser grand » et faire des choix, le saupoudrage devant être proscrit. Cela implique
de définir des objectifs clairs et partagés, répondant aux grands défis sociétaux du futur et dont l’atteinte
améliorera significativement le potentiel de croissance de l’économie française. La mise en cohérence, tant
sur le fond qu’en termes de calendrier, de l’ensemble des initiatives prises depuis 18 mois par les pouvoirs
publics : Grenelle de l’environnement, Assises du numérique, Stratégie nationale de recherche et
d’innovation, Etats généraux des DOM, Etats généraux de l’industrie… sera un préalable indispensable.
Il faudra ensuite élaborer une stratégie et l’appliquer de façon rigoureuse et durable.
Le succès de cette démarche sera conditionné par l’efficacité de sa mise en œuvre. S’inspirer des
meilleures pratiques développées à travers le monde sera nécessaire et devrait logiquement amener
l’Etat à ne jamais faire seul mais à mettre en place des mécanismes originaux de coopération entre
acteurs publics et privés.
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LES 9 PROPOSITIONS
DU MEDEF
proposition 1. S ystématiser les coopérations public/
privé
proposition 2. A
ssurer un retour sur investissement à
un horizon de 10/15 ans
proposition 4. C
réer une gouvernance originale
s’appuyant sur des structures dédiées
aux programmes
proposition 5. A
ccélérer le développement des PME/
ETI en renforçant leur financement en
fonds propres
proposition 8. D
évelopper les Pôles de recherche
et d’enseignement supérieur liés aux
filières d’avenir
proposition 9. C
onditionner le montant de l’emprunt à
la réduction de la dépense publique
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P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 7
1. Systématiser les coopérations public/privé
Une mobilisation générale des acteurs économiques, garante du succès
de la démarche, ne sera possible que si l’on privilégie les partenariats
public/privé à tous les niveaux
Les chantiers de demain devront être identifiés et mis en œuvre en étroite concertation entre
les différentes parties prenantes et tout particulièrement avec les entreprises.
yy assurer aux fonds publics un effet de levier maximisant leur rapport coût/efficacité : chaque
investissement public sera accompagné d’un investissement privé, dont le montant variera
en fonction des programmes, qui démultipliera l’impact de l’investissement public ;
Le financement public devra être justifié par l’incapacité du secteur privé à assumer seul les
investissements liés aux projets envisagés :
Les programmes et projets retenus s’appuieront en priorité sur les coopérations réelles
existant entre recherche publique et recherche privée, en particulier dans le cadre des pôles
de compétitivité.
Le choix des formations dans les filières d’avenir devra être le fruit d’une identification et d’une
mise en œuvre commune entre la puissance publique et les entreprises.
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2. S’assurer d’un retour sur investissement à 10 / 15 ans
Les programmes et projets devront être sources de retombées économiques en termes de création
de valeur, d’emplois et de conquête des marchés mondiaux.
Un retour sur investissement sur une période plus courte, cinq ans par exemple, est
généralement assuré par le secteur privé ;
L’apprécier sur une période trop longue, au-delà de 20 ans, poserait un problème réel pour
l’évaluation du retour sur investissement et pour l’équilibre des finances publiques.
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L’utilisation d’une telle grille doit enclencher un cercle vertueux
Les investissements réalisés améliorent la compétitivité des entreprises, tant sur le marché intérieur qu’à
l’exportation, ce qui stimule la croissance et donc l’emploi. Ce cercle vertueux, c’est celui que propose
le MEDEF depuis quelques années déjà avec la mise en œuvre d’une politique de « l’Offre France »
accordant la priorité à :
la restauration des marges des entreprises par une baisse des prélèvements obligatoires, en
particulier de ceux qui pèsent sur les facteurs de production ;
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 1 2
3. Favoriser un nombre restreint de programmes
transversaux multisectoriels
L’exercice du grand emprunt devra être l’occasion de mobiliser les acteurs économiques autour de
trois ou quatre grands programmes fédérateurs.
y pour plus d’efficacité, car il s’agit de toucher le plus de secteurs et de projets possibles,
toujours dans l’objectif de maximiser l’effet de levier que peuvent jouer les fonds publics ;
yp
our achever la transition vers une économie moderne : l’économie du 21ème siècle
repose non plus sur le développement d’un ou de plusieurs secteurs moteurs, mais sur les
interactions entre des infrastructures productives modernes, des technologies clés telles que
les technologies numériques, les biotechnologies, les nanotechnologies… et des méthodes
visant à ce que, grâce à ces infrastructures, les technologies clés innervent l’ensemble des
secteurs de l’économie, créant ainsi les produits et services de demain ;
yp
arce que l’effet d’échelle est déterminant : il faut atteindre le plus rapidement possible
la taille critique nécessaire à un effet d’entraînement sur l’économie suffisant pour générer une
croissance durable. Le mot d’ordre doit être « penser grand et proscrire le saupoudrage ».
L’objectif devrait être, pour chaque programme ou projet retenu, de placer la France parmi
les leaders au niveau mondial.
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4. Créer une gouvernance originale du grand emprunt
s’appuyant sur des structures dédiées aux programmes
Les ressources du grand emprunt devront être logées dans des structures de gouvernance dédiées
qui garantiront la cohérence, la transparence, et l’efficacité de la mise en œuvre des priorités
stratégiques.
Elles devront avoir une gouvernance fondée sur une association public-privé pour la conduite
des programmes : l’organisation et le fonctionnement de « l’Economic Development Board » de Singapour
constituent un exemple intéressant d’association d’acteurs publics et privés au service du futur d’un pays.
Ces structures pourraient être des agences existantes dès lors que leur gouvernance
fonctionnera sur la base d’une coopération effective public/privé. Des agences nouvelles
pourraient être créées si nécessaire, mais pour autant que leur suppression soit expressément
prévue à l’achèvement des programmes.
y Fixation des principales étapes devant permettre de s’assurer que la réalisation du projet suit
la bonne trajectoire ;
Une illustration de méthode d’évaluation des besoins de financement des filières retenues comme
priorités figure en fin de note.
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 1 5
5. Accélérer le développement des PME / ETI en renforçant
notamment leur financement en fonds propres
Le besoin de fonds propres des PME et des ETI est un problème structurel. Une des causes en
est la dégradation continue de leur marge depuis près de 10 ans, qui, liée à une poursuite de
leurs investissements sur la période, a eu pour conséquence de diviser pratiquement par deux
leur taux d’autofinancement. Le problème est encore plus crucial aujourd’hui, les PME ayant dû
utiliser une partie de leurs capitaux propres pour amortir les effets d’une réduction brutale de leur
carnet de commandes. Sans fonds propres, les PME et ETI ne peuvent investir, innover, exporter
et contribuer ainsi à la croissance de l’économie. Les pouvoirs publics ont pris de nombreuses
mesures d’aides au financement à court terme pour leur permettre de surmonter la crise. Il devient
urgent de remédier au problème structurel et de mettre en place des solutions complémentaires et
innovantes pour assurer le développement de nos entreprises, de la start-up à l’ETI.
De nouveaux dispositifs doivent être envisagés tout au long de la chaîne des financements, allant
du renforcement des fonds propres à l’accès aux commandes :
Fonds propres pour investir dans la R & D et plus largement dans l’immatériel ;
Quasi fonds propres pour un financement permettant de ne pas remettre en cause le contrôle
des dirigeants de PME sur leur entreprise ou de ne pas la sous-évaluer compte tenu du
contexte économique actuel ;
Financement par l’émission d’actions ou d’obligations sur le marché pour plus de flexibilité
dans l’utilisation du crédit bancaire ;
Garanties pour l’obtention de premières commandes par les entreprises nouvellement créées
dont les clients potentiels pourraient craindre qu’elles ne soient en mesure d’assurer la
prestation attendue.
On peut évaluer à environ 1 milliard d’euros par an sur au moins 5 ans
l’apport en financements longs nécessaires aux PME / ETI
PROPOSITIONS :
Renforcer sur la durée les moyens des différents fonds d’investissements publics
existants (France Investissements, FSI, FUI, CDC Entreprises…) pour des financements
associant le plus possible des fonds privés et rationaliser leur articulation et leur rôle respectif ;
Mettre en place des prêts participatifs dans des conditions permettant le financement
des besoins croissants en fonds de roulement que suscitera la reprise : ils devront être d’une
durée suffisamment longue (7 ans), avec amortissement décalé dans le temps ;
Créer un fonds de garantie destiné à couvrir les premières commandes pour les
PME de moins de deux ans.
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6. Focaliser les investissements sur les filières d’avenir
Le grand emprunt doit constituer une réelle opportunité pour la France de définir
et mettre en œuvre une ambitieuse stratégie industrielle, au sens large du terme,
s’appuyant sur la stratégie nationale de recherche et d’innovation (SNRI).
Le travail important effectué dans ce cadre conduit à privilégier trois axes de développement
prioritaires :
Eco-tech
Biotech
Info-tech
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Une filière recouvre un ensemble de secteurs d’une chaîne de valeur allant de l’amont vers l’aval.
7. Investir dans les infrastructures productives :
numériques, électriques, logistique / transport
multimodal
Le grand emprunt doit également permettre de développer les infrastructures nécessaires à
l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des entreprises françaises ainsi que de contribuer
à l’attractivité du territoire pour les entreprises étrangères. Les projets listés précédemment ne
pourront être mis en œuvre efficacement en l’absence d’un aménagement optimal des ressources
sur l’ensemble du territoire.
La plupart des projets envisagés au titre du grand emprunt national nécessitent une infrastructure
très haut débit largement déployée (télémédecine, smart grid, transport intelligent, télévision HD
et sur mobile…). Le déploiement rapide du très haut débit suppose de résoudre des difficultés
opérationnelles concrètes en favorisant la collaboration de l’ensemble des acteurs du numérique.
L’Etat doit jouer son rôle de coordinateur et dynamiser ce déploiement.
y Relier entre elles les grandes métropoles françaises en privilégiant l’interconnexion des
infrastructures existantes et en développant les lignes à grande vitesse.
Les collectivités publiques doivent pouvoir déployer les infrastructures nécessaires à la desserte
voyageurs et marchandises des grandes villes ainsi qu’au développement de l’appareil de production.
Les pôles doivent être les acteurs territoriaux de la stratégie industrielle. C’est à eux de faciliter
le passage de la recherche à l’innovation, et de l’innovation à la production industrielle. Les
programmes transversaux jugés prioritaires devront s’appuyer sur les pôles existants. Une telle
vocation réclame à la fois des compétences professionnelles pointues et des moyens budgétaires
et opérationnels conséquents.
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 2 0
QUELQUES ILLUSTRATIONS DE PROJETS ELIGIBLES TIREES DES
CONTRIBUTIONS DES ADHERENTS DU MEDEF
1. Les biotechnologies , la santé, le bien-être, l’alimentation
E-santé
y Anticiper le vieillissement de la population et répondre notamment aux enjeux de la dépendance
grâce en particulier au développement des outils de télésanté et de télémédecine
Sécurité alimentaire :
y Nouveaux systèmes de production alimentaire, notamment protecteurs de la santé des
consommateurs
Biotechnologies : élaborer et mettre en œuvre une stratégie globale en bio-production, visant
à faire de la France un des acteurs majeurs d’ici 5 ans dans ce secteur en pleine croissance
et porteur de nombreuses innovations thérapeutiques (médicaments, vaccins, thérapies
géniques et cellulaires).
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8. Développer les pôles de recherche et d’enseignement
supérieur (PRES) liés aux filières d’avenir
Le renforcement des partenariats public/privé dans la conduite des
projets éligibles se justifie particulièrement par la nécessité d’assurer
un chaînage continu et efficace entre la formation, la recherche et
l’innovation.
Les entreprises ont besoin de relais très performants pour accéder aux meilleures compétences et
bénéficier d’un transfert efficace des résultats de la recherche, particulièrement dans la conduite
des projets éligibles au grand emprunt.
Il est nécessaire de soutenir des campus mieux centrés sur l’innovation et capables ainsi de faire de
l’enseignement supérieur et de la recherche un levier de croissance économique.
Les PRES ont vocation au niveau régional à jouer ce rôle important d’interface avec les pôles de
compétitivité, les universités et les réseaux thématiques de recherche avancée :
Les pôles de recherche et d’enseignement supérieur doivent être accompagnés dans leur
effort de coordination de l’offre de formation universitaire, notamment au niveau des écoles
doctorales.
C’est également au sein des PRES que peut se structurer la valorisation de la recherche et le
renforcement de la professionnalisation de la gestion de la propriété intellectuelle.
C’est enfin dans cette dimension que doit être organisé le soutien aux incubateurs et au
développement des entreprises innovantes.
Le fléchage des financements devra être conditionné à des objectifs de performance en termes :
de coopérations établies avec les entreprises (contrats de recherche entre les laboratoires
universitaires et les entreprises, participation aux projets des pôles de compétitivité des filières
d’avenir).
Il faudra également :
Investir dans les filières de formation correspondant aux programmes prioritaires retenus ;
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 2 3
9. Conditionner le montant de l’emprunt à la réduction de la
dépense publique
L’état des finances publiques françaises impose une extrême rigueur dans la mise en œuvre du grand
emprunt. Il s’agira de rendre cet emprunt vertueux en renforçant la maîtrise des dépenses publiques
et de faire en sorte qu’au terme de l’emprunt, notre pays soit « plus riche et plus compétitif ».
Pour inscrire ce principe au cœur de la démarche du grand emprunt il faudrait établir un lien strict
entre l’emprunt et la maîtrise des dépenses publiques en conditionnant le montant de
l’emprunt à la réduction des dépenses publiques. C’était le sens de la préconisation 11
du rapport de la commission présidée par Michel Pebereau en 2005 « Faire de la réduction des
dépenses inefficaces la priorité du Gouvernement et du Parlement (…) : en cas d’annonce d’une
nouvelle dépense, préciser la ou les dépenses qui sont supprimées en contrepartie pour le même
montant ».
En 2008, la commission Attali avait recommandé de réduire les dépenses publiques de 1 % du PIB
par an, soit environ 20 milliards d’euros, pendant 5 ans (« décision fondamentale 20 » du rapport
de la commission Attali).
Ce chiffre doit être rapproché de l’effort à accomplir en matière d’investissements d’avenir dans
notre pays pour relever notre potentiel de croissance, qui est du même ordre de grandeur. Un tel
niveau d’investissement serait impossible avec le niveau actuel de notre déficit public.
Imposer un critère de rentabilité pour les investissements qui seront réalisés grâce au grand emprunt
ne permet pas pour autant de s’exonérer de cette obligation : en cas de persistance du déficit, le
surplus de croissance résultant de la valeur créée par l’investissement serait absorbé par ce déficit,
rendant en tout état de cause nécessaire une augmentation des impôts pour rembourser l’emprunt.
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 2 5
ILLUSTRATION DE LA METHODOLOGIE
PROPOSÉE PAR APPLICATION À LA FILIÈRE
PHOTOVOLTAIQUE
I - METHODE D’EVALUATION DES BESOINS DE
FINANCEMENT DES FILIERES RETENUES COMME
PRIORITES DANS LE CADRE DU GRAND EMPRUNT
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 2 7
6. Calcul et suivi du retour sur investissement
Définition des indicateurs adaptés au secteur :
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 2 8
II - METHODE D’EVALUATION DES BESOINS DE
FINANCEMENT DES FILIERES RETENUES COMME
PRIORITES DANS LE CADRE DU GRAND EMPRUNT
EXEMPLE DU SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE
En amont :
y la transformation du silicium de qualité solaire (la production du silicium n’étant pas rentable
en Europe) : lingots, wafers, cellules et modules ;
y la fabrication des différents composants des modules en couches minces (plusieurs
technologies aujourd’hui disponibles : tellure de cadmium, cuivre-indium-gallium-sélénium,
silicium amorphe...) ;
y ainsi que les activités concourant à ces processus de production (production de verre, de
gaz industriels, de creusets, de machines de sciage, de sérigraphie...).
En aval, la totalité de la chaîne de valeur.
P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 2 9
2. Caractéristiques actuelles du marché et perspectives à l’horizon 2020
(résumé du consensus de marché)
Amont
y Un marché encore modeste à l’échelle mondiale (ventes de modules 2009 estimées à 5
GW, soit 12 milliards €), en croissance rapide (+ 15 à 20 % par an), dominé sur le plan
industriel par quelques pays (Allemagne, Japon, Chine, Etats-Unis).
y Des performances technologiques (rendement de conversion) en progression rapide (15%
en 2008 pour le silicium polycristallin).
y Un marché très compétitif, marqué récemment par une forte baisse des prix (environ 40%
depuis un an) et par la recherche par de nombreux acteurs d’une intégration verticale accrue
(contrôle de la chaîne de la fabrication du produit jusqu’à la vente de kWh).
y Perspectives à moyen terme de forte croissance : 6 à 10 GW en 2010, 12 à 22 en 2013
(EPIA) avec objectif (5 à 10 ans) d’atteindre puis de généraliser la parité entre le prix de
l’électricité d’origine photovoltaïque et le prix de l’électricité réseau.
Aval
y Développement sur la base de marchés nationaux en fonction des mécanismes d’incitation
locaux (pays leaders en 2009 : Allemagne, Etats-Unis, Espagne, Italie, Japon).
y Différenciation croissante des métiers d’investisseur, de développeur de projets, d’intégrateur
de systèmes, de prestataire de services...
y Forte dispersion (échelle de 1 à 3) des prix des installations entre le résidentiel individuel, les
bâtiments collectifs, industriels et tertiaires et les centrales au sol.
y Perspectives de segmentation croissante entre ces segments de marché avec des types
de produits et de technologies variant également suivant les localisations et les conditions
climatiques et de concurrence accrue sur tous les segments avec l’entrée de nouveaux acteurs.
Forces
y Existence d’instituts de recherche publics nombreux (Liten - INES, CNRS, IRDEP, LPCIM,
centres universitaires...), réputés et complémentaires ainsi que de programmes de
recherche ; partenariats avec des énergéticiens (EDF, Total...) et des groupes industriels
(Saint-Gobain...) ayant des programmes de recherche propres dans la filière
y Existence d’une douzaine d’entreprises spécialisées dans la production de composants
photovoltaïques et de plusieurs projets d’unités de fabrication de wafers, cellules, modules...
portés par des actionnaires français et étrangers, y compris de grands acteurs du marché
mondial (First Solar)
y Développement de la fabrication de composants entrant dans la chaîne de valeur du
photovoltaïque par des entreprises de plusieurs secteurs : gaz industriels, verre, composants
électriques, connectique, acier, machines de sérigraphie, de sciage
y Structuration en cours des professions de l’aval (intégration de systèmes, développement de
projets, installation, maintenance...)
y Dispositif d’incitation désormais très favorable (tarif d’achat élevé pour l’intégré bâti et
l’intégré bâti simplifié par rapport à d’autres pays européens, aides fiscales à l’investissement
en faveur des particuliers, subventions d’investissement dans certains départements)
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Faiblesses
y Marché intérieur encore très modeste en 2009 (200 MWc estimés) par rapport à l’Allemagne,
l’Espagne et l’Italie
y Insuffisante corrélation entre les programmes de recherche publics et les besoins des
industriels
y Acteurs français de l’amont spécialisés sur une partie de la chaîne de valeur (lingots, wafers,
cellules, modules) ou partiellement intégrés ; situation analogue pour les acteurs de l’aval
nombreux et souvent peu intégrés
y Financement difficile des nouveaux projets industriels
y Exposition des producteurs français à la concurrence de produits d’origine asiatique,
notamment chinois, vendus à des prix très bas parfois inférieurs aux coûts de revient de
l’industrie européenne du photovoltaïque
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5. Modalités souhaitables d’intervention des pouvoirs publics en faveur de
la filière
Interventions financières directes
y Investissements dans la R&D solaire
y Soutien direct à l’investissement dans des capacités de production nouvelles au travers de
véhicules d’investissements dédiés (FSI, fonds sectoriels, fonds d’investissements privés
abondés par la CDC...
)
y Adaptation/rationalisation des régimes de subventions et d’aides au développement aux
besoins spécifiques de la filière
Interventions fiscales
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P r i o r i t é s s t r a t é g i q u e s d ’i n v e s t i s s e m e n t e t e m p r u n t n a t i o n a l : l e s 9 p r o p o s i t i o n s d u M E D E F - 3 2
S
O
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M
A
CONTRIBUTIONS ADRESSEES AU MEDEF
I
R
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ALLIANCE TICS
MEDEF ILE-DE-FRANCE
SYNTEC INFORMATIQUE
SYNTEC INGENIERIE
***
EUTELSAT
GDF SUEZ
***
A
L
L
I
A
N
C
E
T
I
C
S
Alliance Tics
PROPOSITIONS
D’ALLIANCE TICS
POUR LE
GRAND EMPRUNT NATIONAL
Octobre 2009
RÉSUMÉ DES PROPOSITIONS
Alliance TICS considère que la France ne recueillera pleinement les bénéfices du numérique qu’à
condition de mettre en place une politique volontariste en faveur du développement des usages,
applications, services, outils et infrastructures numériques.
1
EnR : Plan de développement du Numérique dans les écoles rurales.
Il est aujourd’hui reconnu que le rôle des Etats, des autorités locales et des régulateurs est central
dans la création de dynamiques favorables au déploiement des réseaux et la promotion des usages
du très haut débit. Des premières mesures ont déjà été prises : dispositions de la loi LME, décisions
de l’ARCEP et projet d’investissement de 750 millions d’euros de la Caisse des Dépôts. L’intérêt du
citoyen rend nécessaire d’aller encore plus loin.
Les propositions d’Alliance TICS visent à lever les goulets d’étranglement pour accélérer le
déploiement de réseaux très haut débit sur l’ensemble du territoire et optimiser les investissements
à engager.
Objectif : dynamiser le déploiement de « dorsales » très haut débit, jusqu’au plus près des
habitations
Proposition 8 : Dans les zones les moins denses de notre pays, l’aide publique est indispensable et
doit être engagée dès aujourd’hui. Pour maximiser son efficacité, elle doit s’atteler, en premier
lieu, à lever les principaux freins du déploiement du très haut débit. L’un des principaux goulets
d’étranglements techniques et économiques se situe au niveau des « réseaux de collecte ».
La desserte en très haut débit de notre pays se fera grâce au déploiement conjoint de solutions
d'accès filaires (ex : fibre optique) et radio (ex : LTE, Wimax, satellite).
Objectif : déployer, en parallèle, des technologies radio permettant une desserte à très haut débit
des zones les moins denses
Proposition 10 : inciter les opérateurs à déployer leurs réseaux radio à très haut débit dans les
zones peu denses, grâce à des outils permettant d’améliorer l’équation économique des
investissements à engager (par exemple, en octroyant des prêts bonifiés, en mutualisant des
équipements passifs comme les pylônes, etc.). Par ailleurs, la mise à disposition rapide des
fréquences résultant du dividende numérique, suivant le calendrier fixé par la loi, est
indispensable pour un déploiement satisfaisant des réseaux mobiles à très haut débit sur
l’ensemble du territoire.
i. Investir dans l’éducation pour préparer nos enfants aux défis futurs
Le plan EnR (Plan de développement du Numérique dans les écoles rurales) financé par le Plan de
relance, va permettre d’équiper 5000 écoles rurales2 en classes mobiles. L’une des bonnes pratiques
de ce plan est d’avoir commencé par les communes rurales, puis d’avoir élaboré l’appel à projets de
façon très structurante en réunissant tous les composants d’un usage pédagogique (matériels,
contenus, formation et services) et tous les acteurs concernés (mairies, enseignants, prestataires de
service).
Par ailleurs, le ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, a évoqué la prochaine présentation d'un
grand plan de développement du numérique dans les collèges et les lycées. Alliance TICS est prête à
accompagner les pouvoirs publics dans la définition d’un programme réunissant les acteurs
territoriaux, les acteurs de l’éducation nationale et les acteurs du numérique.
Proposition 1 :
- équiper toutes les écoles primaires rurales françaises sur le même principe que pour le plan EnR,
c'est-à-dire sous la forme d’un projet global réunissant tous les composants d’une solution et tous
les acteurs concernés.
- adapter et étendre le dispositif EnR aux collèges et aux lycées pour se donner les moyens de
mettre en œuvre un grand plan de développement numérique pour l’éducation.
- en parallèle, développer les applications pédagogiques du numérique (ex : télé-enseignement,
contenus numériques, tableaux numériques interactifs, classes mobiles, etc.) et renforcer la
formation initiale et continue des enseignants aux nouvelles technologies.
La France dispose de plusieurs arguments en faveur de l’implantation de centres de calcul sur son
territoire3 :
- Un environnement industriel favorable
- Des compétences nombreuses et une recherche académique de haut niveau
- Enfin, une énergie électrique à faible empreinte carbone
2
Sur les 35 000 communes françaises de moins de 2 000 habitants.
3
Voir également : http://www.minefe.gouv.fr/discours-presse/discours-
communiques_finances.php?type=communique&id=3339&rub=1
Le numérique est un moteur essentiel de la compétitivité des entreprises, grâce aux gains de
productivité qu’il apporte, l’ouverture à l’international et les relais de croissance et d’innovation qu’il
rend possible.
Comparativement à plusieurs de nos voisins européens, les PME/TPE françaises sont encore
insuffisamment équipées en outils et solutions numériques. Si 95% des petites entreprises françaises
sont aujourd’hui équipées et connectées à internet, il reste encore d’importants progrès à faire (ex :
taux de dématérialisation encore insuffisant, peu de recours au commerce électronique, peu
d’échanges électroniques au sein d’une filière, commutateurs téléphoniques d’entreprise obsolètes,
etc.).
Cette situation peut s’expliquer, en grande partie, par le fait que les petites entreprises françaises
méconnaissent les apports du numérique pour le développement de leur activité et savent rarement
tirer pleinement parti de ces nouveaux outils.
Proposition 3 : Développer l’appropriation des usages numériques par les petites entreprises
françaises et améliorer leur niveau d’équipement, en dotant le programme « Passeport pour
l’Economie Numérique » de moyens financiers renforcés.
L’usage du numérique est devenu aujourd’hui indispensable pour la quasi-totalité des professions. Il
semble donc crucial de former les professionnels aux outils, applications, usages et services
numériques, tout au long de leur carrière. Nos concitoyens au chômage devraient également
bénéficier de formations au numérique adaptées à leurs projets.
La mise en place du programme « passeport pour l’économie numérique » a montré qu’il est possible
de déployer rapidement, sur tout le territoire, des modules de formation adaptés, au travers des
relais territoriaux de proximité (ex : espaces publics numériques, cyberbases, écoles, télécentres ou
points d’accueil du passeport pour l’économie numérique).
Proposition 4 : Mettre en place un dispositif « Passeport pour l’emploi » qui s’appuierait sur les
relais de proximité existants et serait mis en ligne, en accès libre, sous mode d’autoformation.
Ce programme pourrait être étendu afin de favoriser le redéploiement de l’activité économique sur
les territoires et développer le télétravail. Cela pourrait se faire sous la forme de plates-formes
collaboratives, au service des entreprises locales, en liaison avec les filières, les pôles de
compétitivité locaux et les centres de services aux entreprises.
La France « peut s’attendre à un impact global négatif du changement climatique, les coûts pouvant
atteindre plusieurs centaines de millions d’euros par an pour plusieurs secteurs en cas d’adaptation
insuffisante », comme le souligne un rapport évaluant le coût des impacts du changement climatique
en France, rendu public en septembre dernier5.
Le numérique peut contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en permettant
notamment une meilleure gestion de la production et de la consommation énergétique.
Quelques exemples6 :
- Dans le domaine de l’énergie : la mise en œuvre des projets de « smart grid » et de réseaux
de capteurs nécessite la mise en œuvre de nouveaux outils numériques par les grands
producteurs d’énergie. Il conviendrait de favoriser l’émergence de standards (européens et si
possible mondiaux) pour assurer l’interopérabilité entre réseaux électriques intelligents et
réseaux de communication électronique.
- Dans le domaine des transports : les technologies embarquées permettent d’ores et déjà
l’optimisation des trajets. Les villes du futur utiliseront des technologies numériques pour
désengorger les centres villes (ex : grâce à des systèmes de signalisation intelligents, des
logiciels d’optimisation des déplacements, etc.), tout en améliorant la sécurité de tous (ex :
par la diffusion d’alertes en cas d’accident). Le numérique rend également possible le travail
à distance, ce qui réduit les déplacements et ainsi les émissions de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, nous pensons que l’utilisateur a également un rôle important à jouer dans la lutte contre
le changement climatique. C’est pourquoi, Alliance TICS a publié un guide de l’utilisateur éco-
4
Comme le souligne le rapport DETIC : http://www.cgiet.org/documents/RapportDETIC.pdf
5
http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/Resume_pour_decideurs.pdf
6
Ces exemples sont détaillés par divers rapports publics, notamment le récent rapport DETIC.
Le secteur de la Santé est un domaine qui utilise déjà les outils et services numériques (ex : mise en
place du dossier patient numérique) et en recueille les bénéfices (amélioration de son organisation,
de sa productivité, etc.). A l’avenir, le rôle du numérique sera déterminant car il permettra de
repenser radicalement l’organisation du secteur médico-social pour maintenir le droit d’accès aux
soins pour tous, avec des coûts maîtrisés.
Si la plupart de ces enjeux sont aujourd’hui inscrits dans la nouvelle loi HPST (Hôpital Patient Santé
Territoire), avec pour objectif d’améliorer la coordination des acteurs de santé autour du parcours du
patient et de définir une nouvelle forme de prise en charge médico-sociale jusqu’au domicile,
Alliance TICS recommande qu’une partie des fonds du grand emprunt soient investis dans le
développement d’outils et d’infrastructures numériques de santé afin d’accélérer la mise en œuvre
de ce nouveau modèle.
L’Etat et les collectivités locales peuvent jouer un rôle essentiel pour le développement des usages
numériques dans notre pays. Il s’agit de favoriser les projets territoriaux mutualisés, les
convergences et les collaborations entre secteurs publics, associatifs et privés.
7
Cf initiative Continua
Alliance TICS considère que la France ne bénéficiera pleinement des effets bénéfiques du numérique
qu’à condition de mettre en place une politique volontariste, visant à accélérer les programmes
d’investissement dans les infrastructures numériques de nouvelle génération qui rendent possible
l’émergence des services et applications numériques du futur.
A ce rythme, les infrastructures « haut débit » existantes arriveront rapidement aux limites de leur
capacité et ne sont pas capables de répondre aux besoins de symétrie de trafic. Afin d’éviter leur
saturation, il est donc nécessaire de prévoir, au plus vite, la généralisation d’infrastructures « très
haut débit », permettant de délivrer à l’utilisateur final un débit symétrique de plusieurs dizaines de
Mbit/s. En parallèle, il est important également de donner, à tous les Français, un accès « haut
débit » performant, c'est-à-dire à un débit minimal de 10 Mbit/s, sans lequel il n’est plus possible
aujourd’hui de tirer pleinement parti des services et applications numériques.
Le numérique est devenu, pour nos concitoyens, aussi important que l’eau ou l’électricité. Il est la
condition du maintien et du développement du tissu social et de l’activité dans les zones rurales.
C’est pourquoi, le déploiement d’infrastructures très haut débit est un enjeu majeur pour
l’aménagement du territoire et la lutte contre la désertification des campagnes.
Face à ces défis, il est fondamental de mener une réflexion approfondie pour définir la meilleure
approche technique, réglementaire et financière.
Nos industries disposent d’une parfaite connaissance des problématiques techniques et, grâce à leur
implantation au niveau international, sont en mesure de proposer des solutions tirant parti des
expériences les plus réussies à l’étranger et adaptées aux spécificités de notre pays.
Ainsi, nous constatons que des pays comme le Japon, la Corée, les pays scandinaves, la Grande-
Bretagne, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Australie ou encore les Etats-Unis mènent tous,
aujourd’hui, des actions publiques fortes en faveur du développement d’infrastructures très haut
débit. Ces actions présentent des points communs riches d’enseignement. Notamment, elles :
- résultent d’une reconnaissance forte du caractère stratégique des technologies et usages
numériques pour le développement économique, sociétal et environnemental
- reposent sur le rôle central des Etats, des autorités locales et des régulateurs pour créer des
dynamiques favorables au déploiement des infrastructures et des usages numériques
- mettent en jeu des ressources à la mesure des investissements à réaliser. Le déploiement des
réseaux très haut débit est, en effet, sans précédent dans l’histoire des télécoms. Il nécessite
Alliance TICS préconise que notre pays adopte une approche ambitieuse pour accélérer le
déploiement de réseaux très haut débit sur l’ensemble du territoire. Les principaux axes de cette
politique doivent être, à notre sens, les suivants :
i. Dynamiser le déploiement de « dorsales » très haut débit, jusqu’au plus près des
habitations
Alliance TICS considère que, dans les zones denses du pays, le déploiement du très haut débit doit
être avant tout stimulé par la mise en place de règles claires et simples.
Dans les zones les moins denses de notre pays, nous estimons que l’aide publique est
indispensable. Les pouvoirs publics doivent apporter des aides et des incitations financières afin de
stimuler l’investissement. L’Emprunt National est une chance formidable pour y contribuer.
Ces efforts doivent, à notre sens, être engagés dès aujourd’hui, sans attendre que les déploiements
dans les zones très denses soient achevés. En effet, si nous n’y prenons pas garde, la fracture
numérique du « très haut débit » pourrait être sans commune mesure avec celle que nous
connaissons aujourd’hui. Un grand nombre de nos concitoyens pourraient être excédés par la
différence, qui sera nécessairement plus importante qu’aujourd’hui, entre les services numériques
auxquels ils pourront accéder et ceux offerts dans les zones denses.
Alliance TICS estime que l’action des pouvoirs publics doit être la plus efficace possible. Elle doit
s’atteler, en premier lieu, à lever les principaux freins du déploiement du très haut débit. L’un des
principaux goulets d’étranglement technique et économique se situe au niveau des « réseaux de
collecte ».
Ces réseaux sont déployés, typiquement, au niveau d’un département et, hors des zones denses,
relient les centres des villages. Il s’agit de réseaux intermédiaires entre les réseaux d’accès et les
réseaux nationaux. En modernisant ces réseaux, il est possible d’apporter le très haut débit plus
profondément dans les réseaux, au plus près des habitations et des entreprises, ce qui rend le
déploiement des réseaux d’accès très haut débit fixes et mobiles économiquement viable.
Concrètement, une telle modernisation passerait par la réutilisation d’infrastructures existantes (par
exemple, les fourreaux et points hauts des réseaux télécoms, certaines infrastructures des réseaux
électriques, etc.) pour y passer de la fibre optique. Outre qu’elle permet d’accélérer le déploiement
des réseaux d’accès très haut débit, une telle approche présente de nombreux avantages. Elle
permet notamment de compléter rapidement la couverture du territoire avec du « vrai haut débit »,
c'est-à-dire au moins 10 Mbit/s, rendant possible l’accès, pour tous les Français, à des services de
type « triple play ».
Proposition 8 : Dans les zones les moins denses de notre pays, l’aide publique est indispensable.
Ces efforts doivent être engagés dès aujourd’hui, sans attendre que les déploiements dans les
zones très denses soient achevés. Afin de la rendre la plus efficace possible, l’action des pouvoirs
publics doit s’atteler, en premier lieu, à lever les principaux freins du déploiement du très haut
débit. L’un des principaux goulets d’étranglements techniques et économiques se situe au niveau
des « réseaux de collecte ».
Les réseaux d’accès très haut débit permettent de fournir la connexion aux utilisateurs finaux.
Concrètement, il s’agit des derniers mètres ou kilomètres de raccordement jusqu’à l’abonné. Ce
raccordement peut être réalisé en mettant en œuvre des technologies complémentaires :
technologies filaires (ex : fibre optique) et technologies radio (ex : LTE, Wimax ou satellite).
Ainsi, la desserte en très haut débit de notre pays se fera grâce à un déploiement conjoint de
solutions d'accès filaires (ex : fibre optique) et radio (ex : LTE, Wimax, satellite).
Pour ce qui est des technologies filaires (ex : fibre optique à l’abonné, c’est à dire « FTTH »), il est
primordial d’éviter les duplications inefficaces des infrastructures « passives » essentielles
(fourreaux, colonnes montantes d’immeubles, etc.) afin de favoriser l’installation d’équipements
« actifs » par les opérateurs. Une telle approche permet de :
- D’une part, obtenir les meilleurs effets de levier afin de concentrer les investissements privés
sur les infrastructures « actives », c'est-à-dire celles qui sont les plus utiles pour fournir des
services performants, innovants et exploités en concurrence
- D’autre part, grâce aux économies ainsi réalisées, maximiser la desserte du territoire, dans
un objectif d’aménagement du territoire et de réduction de la fracture numérique
Proposition 9 : apporter une aide financière à la constitution des réseaux d’accès très haut débit
par fibre optique, en utilisant notamment une partie des ressources de l’Emprunt National, pour à
la fois accélérer le déploiement des réseaux et compléter l’initiative privée, notamment dans les
zones n’offrant pas un retour sur investissement rapide ou revêtant un caractère stratégique pour
le développement local. Nous recommandons que cette aide se concrétise sous la forme de PPP,
ciblant les infrastructures passives, mutualisables et ouvertes à tous les opérateurs.
Les technologies radio peuvent être déployées plus rapidement que la fibre optique dans les
zones peu denses de notre territoire et donc offrir, à l'horizon de quelques années, un accès très
haut débit radio, en attendant un accès complémentaire en fibre optique, à l'horizon de 10-20 ans
selon les zones.
Les nouvelles technologies radio, qui commencent à être déployées dans le monde, offriront des
débits moyens par utilisateur de 10 à 40 Mbit/s8 et permettront donc de proposer un grand nombre
de services que nos concitoyens sont en droit d'attendre.
Proposition 10 : inciter les opérateurs à déployer leurs réseaux radio à très haut débit dans les
zones peu denses, grâce à des outils permettant d’améliorer l’équation économique des
investissements à engager (en particulier, en octroyant des prêts bonifiés, en mutualisant des
équipements passifs comme les pylônes, etc.). Par ailleurs, la mise à disposition rapide des
fréquences résultant du dividende numérique, suivant le calendrier fixé par la loi, est indispensable
pour un déploiement satisfaisant des réseaux mobiles à très haut débit sur l’ensemble du
territoire.
8
Suivant les configurations d'ingénierie, et potentiellement bien au-delà à terme.
Association Nationale
des Industries Alimentaires
(ania)
Grand emprunt
La Cité de l’Alimentation
Pour une alimentation durable
Sortir plus fort de la crise en investissant dans les secteurs d’avenir et en créant plus de richesse et plus d’emplois…
L’objectif du grand emprunt est ambitieux et, au vu de l’endettement déjà colossal de la France, il n’est pas
question de financer des dépenses courantes. Seules les filières porteuses de croissance doivent être ciblées par ce
grand emprunt !
L’agroalimentaire doit bien sûr en faire partie.
Parce que notre secteur est le premier pilier de l’industrie française et que son chiffre d’affaires a augmenté
en 2008 de 5,5 % quand celui de l’industrie chutait de 1,4 %,
Parce que nous sommes le deuxième employeur industriel de l’Hexagone avec 412 500 salariés et que nos
entreprises sont réparties sur tout le territoire,
Parce que nous devons investir fortement en recherche et développement pour développer l’alimentation
durable de demain, et aider les plus de 10 000 PME françaises à prendre la bonne orientation stratégique
pour résister sur le marché national et international et continuer à créer des emplois !
Les qualités du modèle alimentaire français et la force du tissu agro-alimentaire national (premier secteur
industriel avec un chiffre d’affaires de 163 milliards d’euros et 412 500 salariés1) sont un atout majeur pour
capter la croissance de ces marchés, que ce soit en exportant des produits alimentaires ou en s’implantant
dans les marchés à forte croissance en y important le savoir-faire industriel français.
… mais des entreprises trop petites pour faire face à ces défis
Parmi les 50 premières entreprises agroalimentaires mondiales, seules 3 sont françaises (Danone, Lactalis
et Pernod Ricard). En France, les 20 plus grosses concentrent 45 % du chiffre d’affaires total du secteur et
Face à cet éparpillement, il est urgent de mieux structurer la filière en créant des réseaux de recherche
multisectoriels et multidisciplinaires, en créant de la valeur ajoutée par la valorisation des résultats de
recherche par les PME et les instituts techniques agro-industriels, en consolidant le lien positif avec le
citoyen/consommateur… Tout cela dans l’optique de conserver les emplois et la richesse créés par le
secteur.
La mobilisation de l’emprunt national au profit de l’industrie agro-alimentaire trouverait tout son sens
dans le soutien d’un projet plus global et structurant :
celui d’une Cité de l’Alimentation.
fédérer les acteurs (acteurs de la recherche publique et privée, de l’industrie, de l’enseignement) dans
une logique de cluster d’excellence, favorisant l’innovation à travers l’émergence et la coordination de
projets de recherche et développement, le lien recherche-industrie et l’implantation de pilotes
industriels ;
regrouper les initiatives existantes (fondation alimentation et santé, plateforme technologique « Food
for Life France », observatoire de la qualité des aliments, observatoire économique des IAA…) ;
être la vitrine du modèle alimentaire français au niveau national et international.
Cette Cité de l’Alimentation pourrait également s’appuyer sur deux autres pôles complémentaires : les
sites du Plateau de Saclay et de Maisons-Alfort, qui regroupent déjà de nombreux acteurs essentiels.
Le budget : 100 millions d’euros d’infrastructure (pour comparaison la subvention de l’Etat accordée à la
Cité des Sciences et de l’Industrie est de l’ordre de 92 millions d’euros). Attention ce budget ne tient pas
compte des pilotes industriels.
Les partenaires : la réussite de cette cité tiendra dans sa capacité à réunir tous les acteurs de la chaîne,
ainsi que des partenaires publics.
les partenaires privés : le monde agricole (FNSEA), la distribution (FCD/enseignes), les entreprises de
l’alimentaire (ANIA, entreprises) et les instituts techniques de l’Actia…
les partenaires publics : AgroParisTech, Inra, Maison Alfort…
PÔLE DE LA CONNAISSANCE
Rapprochement entre le pôle formation/universités multidisciplinaires, les instituts techniques Actia
et les entreprises permettrait de faire émerger des projets de recherche structurant pour le secteur.
Parallèlement à la recherche amont, l’installation d’outils expérimentaux au sein de cette Cité
permettrait de passer de la recherche fondamentale à la recherche appliquée sur des grandes
thématiques d’avenir en lien avec le développement durable en créant un véritable POLE
D’EXCELLENCE. Les équipements et travaux de ce pôle seraient complémentaires à ceux des autres
unités de recherche et centres techniques en région ; ses résultats seraient appropriés par les
instituts techniques, enrichiraient la recherche technologique et déclinés auprès des entreprises
dans les filières concernées par ceux-ci.
PÔLE EDUCATION
Une Cité de l’Alimentation, nouveau lien entre le monde agroalimentaire et le
citoyen/consommateur… En créant au sein de la Cité un espace public avec des expositions
ciblées, mais aussi des débats sur des thématiques qui préoccupent le consommateur (nutrition,
obésité, développement durable…).
• Devenir le carrefour de l’alimentation en rassemblant toutes les initiatives existantes pour plus de
cohérence : cette Cité aura vocation à reprendre toutes les initiatives existantes qu’elles soient du
ressort de la recherche ou du ressort de l’observation économique et sociétale :
La Fondation alimentation et santé, présidée par Xavier Leverve (Inra).
La plateforme technologique « Food for Life France », présidée par Patrice Robichon (Pernod
Ricard), véritable lieu de concertation État-professions-recherche qui devrait devenir le
conseil scientifique et technique de la Cité.
L’Observatoire de la qualité des aliments (Oqali), mis en oeuvre par l’Agence française de
sécurité sanitaire des aliments (Afssa), et par l’Institut national de la recherche agronomique
(INRA) qui vise à exercer un suivi global de l’offre alimentaire en mesurant l’évolution de la
qualité nutritionnelle (composition nutritionnelle, taille des portions, informations
nutritionnelles) des produits alimentaires transformés. Afin de s’assurer que les progrès
bénéficient à l’ensemble des consommateurs, les indicateurs recueillis sur la qualité
nutritionnelle des aliments seront analysés selon des paramètres socio-économiques (prix
moyens, parts de marché et niveaux de consommation). L’animation de cet Observatoire est
menée par un comité de pilotage opérationnel présidé par M. Bernard Chevassus-au-Louis,
Inspecteur Général de l’Agriculture, et rassemblant les ministères (DGAL, DGS, DGCCRF),
l’Afssa et l’INRA. Il s’appuie sur un comité d’orientation, comprenant des représentants des
trois ministères, de l’INRA, de l’Afssa, des industriels, des distributeurs et des
consommateurs.
L’Observatoire économique des IAA, co-géré par France Agrimer et la DGPAAT.
… Et le CNA ??? et la coordination des pôles de compétitivité IAA ???
Alimentation/santé
Fournir au consommateur des produits sains, sûrs, bons contribuant à son bien-être et favorisant
sa bonne santé
La santé et le bien-être sont des attentes fortes du consommateur.
- S’assurer que l’alimentation est adaptée aux attentes des consommateurs en termes de
goût, de nutrition, de santé, de plaisir, d’accessibilité et d’image.
- Développer des stratégies nouvelles et efficaces pour contribuer à préserver la santé et
améliorer le bien-être des consommateurs tout au long de la vie. Il s’agit de prévenir les risques
Un exemple : la France n’avait, jusque là, pas développé suffisamment les cohortes qui permettent
un suivi efficace et pertinent des comportements des consommateurs mais également de faire
progresser la recherche sur les relations Nutrition-Santé. La mise en place de cohorte, très coûteuse,
est essentielle pour faire avancer la recherche.
Développement durable
Atteindre un système durable de production des aliments
Le secteur de l’alimentation est l’un des trois principaux secteurs d’activité ayant un impact sur
l’environnement, au niveau européen. Introduire la notion de durabilité au sein de la chaîne
alimentaire dans une approche bénéfices-risques est donc indispensable, et permettra à l’industrie
agroalimentaire française, mais aussi à l’agriculture, d’être plus compétitives. Le secteur doit
pouvoir bénéficier d’un état des lieux des connaissances sur les points critiques de l’alimentation
concernant son impact sur la santé, l’économie, l’environnement et le changement climatique, ainsi
que sur le volet social. Les évolutions sociologiques ont toujours des impacts lourds sur nos modèles
de production.
- Quels nouveaux concepts commerciaux pour limiter les impacts environnementaux ?
- Localisation de la production : quid de l’évolution de nos modèles pour tenir compte des
nouvelles contraintes environnementales ?
Un exemple : l’Inra et le CIRAD lancent une réflexion prospective sur l’alimentation durable.
Les termes de l’équation mondiale de la suffisance alimentaire son connus : la planète devra demain
assurer l’alimentation de plus de 9 milliards d’individus en 2050, satisfaire en outre des demandes
non alimentaires accrues compte tenu de la raréfaction croissante des énergies fossiles, tout cela
dans le cadre d’un développement respectueux de l’environnement et des homes.
Dans cette optique, la prospective Agrimonde, menée conjointement par le CIRAD et l’INRA a indiqué
des voies pour parvenir à couvrir les besoins alimentaires au niveau mondial :
- Une agriculture productive, respectueuse de l’environnement et valorisant les services éco-
systémiques (écologiquement intensive) ;
- Une modification des modes alimentaires ;
- Une intensification des échanges de produits agro-alimentaires
L’objectif du programme de recherche est d’identifier les points critiques de non durabilité des
systèmes comme les trajets des consommateurs pour leur approvisionnement, les pertes entre la
distribution et les consommateurs… Ce projet aboutira à l’identification des voies de recherche
futures pour une alimentation durable.
• Rendre accessibles aux entreprises et tout particulièrement aux PME les savoirs scientifiques en
favorisant la poursuite d’une recherche technologique forte, clé de la compétitivité industrielle et
de l’innovation, au niveau des instituts techniques et des écoles d’ingénieurs, ainsi qu’en organisant
la dissémination des résultats de recherche, notamment via les structures d’appui existantes
coordonnées par l’Actia (centres techniques, centres-interface). Ce transfert d’information utile et
utilisable est capital pour le secteur agroalimentaire qui compte plus de 90 % de PME. Or, pour
survivre demain, ces petites entreprises doivent anticiper les changements sociétaux, les exigences
environnementales, l’évolution des marchés… C’est aujourd’hui qu’elles doivent prendre le virage
du développement durable au risque de ne plus exister demain.
Chaque français est au contact quotidiennement avec les produits alimentaires fabriqués par les entreprises de
l’agroalimentaire. Cette proximité avec les consommateurs explique le lien entre IAA et enjeux sociétaux.
Talonnées par les États-Unis et concurrencées par la Chine, le Brésil et l’Inde sur la dimension prix, les entreprises
alimentaires françaises ont de nombreux défis à relever. Certains facteurs freinent la capacité des industries
alimentaires à se développer et à être compétitives. Or, la compétitivité nécessite, entre autres, d’aller toujours plus
loin dans la recherche de la productivité et de la qualité au sens large.
ANALYSE SWOT
Forces Faiblesses
- 1er secteur industriel avec un CA de 163 milliards -
Un secteur trop éclaté : plus de 10 000 entreprises dont
d’euros et 412 500 salariés, créateur d’emplois. plus de 90 % de PME.
- Faible délocalisation avec 80 % des produits alimentaires - Une trop forte dépendance aux distributeurs, très
consommés qui sont produits en France. concentrés : un grand groupe alimentaire représentera
- Participe de façon très positive à la balance commerciale au maximum 1 à 2 % du chiffre d’affaires d’un
nationale (6.6 milliards d’euros en 2008). distributeur, alors qu’à l’inverse, un seul distributeur
- Une industrie de qualité et très sûre. peut représenter facilement 20 % du chiffre d’affaires
- Des valeurs alimentaires et un savoir-faire français de l’entreprise !
reconnu à l’international. - Les entreprises agroalimentaires sont fragilisées par
- Une excellente image en dehors de nos frontières, la leur petite taille et par leurs manques de fonds
France étant considérée comme une « référence propres.
culinaire » mondiale. - Un retour sur investissement trop faible pour attirer
- Une stabilité de nos volumes sur le long terme qui se certains investisseurs (entre 5 et 6 %).
maintient en temps de crise économique - De nombreuses transmissions d’entreprises à venir, pas
- Des marques fortes aux côtés de produits traditionnels. toujours très bien anticipées et donc préparées.
- Proximité avec le monde agricole et les consommateurs. - Un manque d’attractivité professionnelle du secteur.
Le secteur alimentaire transforme 70 % de la production - Dans certains secteurs, une productivité à améliorer
agricole française. pour conserver une compétitivité suffisante tant en
France qu’à l’export.
- Des marges nettes faibles qui freinent les
Le secteur alimentaire investissements, notamment en R&I (investissements
une valeur refuge en période de crise R&D : 1 % du chiffre d’affaires annuel, contre une
moyenne de 3% pour l’industrie)
Opportunités Menaces
- L’alimentation, une nécessité. Les produits - Une volatilité des prix des matières premières difficile à
agroalimentaires son indispensables. anticiper.
- Une tendance des distributeurs à réorganiser leur offre
- L’agroalimentaire : un tissu économique stable en tant de en tirant les prix vers le bas, qui risque d’entraîner le
crise. secteur vers une perte de la valeur ajoutée si le
- Des besoins d’innovation à relever (produits, services, consommateur n’a plus confiance dans les marques et
process, commerce) pour être demain plus compétitifs. si la distribution réoriente ses assortiments.
- Des segments de marché porteurs encore à développer en - Une année 2009 tendue du point de vue des
France, notamment sur l’axe nutrition-santé, dans des négociations commerciales (impact de la LME) avec des
concepts d’innovation-tradition. prix qui vont être tirés vers le bas.
- L’incidence du développement durable (économie, société, - Une image des entreprises agroalimentaires détériorée
environnement) dans l’évolution des industries agro- par l’opinion publique.
alimentaires en France, en Europe et à l’international. - Une crise financière qui s’annonce longue avec une
- -Des marchés en création ou en croissance dans les pays réduction des crédits de banque et donc une difficulté
émergents (Brésil, Chine, Inde…). de plus en plus importante pour trouver des
- Un rôle à jouer dans la crise mondiale : demande croissante financements privés.
de produits agroalimentaires. - La concurrence de la Chine, le Brésil et l’Inde sur la
dimension prix sur les marchés européens et
internationaux.
Grâce à la compréhension du comportement des consommateurs, renforcer leur implication dans la promotion et
la mise en oeuvre de régimes alimentaires favorables à la santé par:
- la compréhension des processus de choix des consommateurs
- la mise au point de stratégies pour modifier les comportements alimentaires
- la promotion de la communication entre industriels, pouvoirs publics et consommateurs
- la mesure de l'impact de la communication sur les comportements des consommateurs
Défi 3: développer des produits alimentaires répondant aux attentes du consommateur (qualité, praticité,
disponibilité, accessibilité)
produire des aliments surs, de qualité, répondant aux exigences nutritionnelles et issus de modes de production
respectueux de l'environnement
répondre aux attentes du consommateur en respectant la qualité des aliments
envisager l'aliment dans sa globalité (et non sous la forme de nutriments associés)
développer une approche d'ingénierie de la qualité des aliments (de la matière première à l'emballage)
Défi 4: assurer la sécurité des aliments pour conforter la confiance des consommateurs
La production alimentaire européenne doit être durable. La réalisation de ce défi passe par:
la compréhension de la durabilité des chaines alimentaires (empreinte, bilan carbone)
l'évaluation du compromis bénéfice-risque
l'étude des moyens et des politiques d'incitation à des changements de comportement des acteurs
09.10.2009
GRAND EMPRUNT
Proposition de programme
Le futur emprunt national est destiné à financer des investissements d’avenir propres à permettre de
soutenir des dynamiques économiques, sociétales et écologiques de long terme qui ne pourraient
autrement voir le jour ou se développer.
L’énergie représente plus que jamais un enjeu et un potentiel de développement durable majeurs ;
au sein de cette problématique, la chaleur occupe une place prépondérante.
FEDENE propose dans ce cadre trois priorités stratégiques, qui répondent pleinement :
- aux objectifs ambitieux issus des travaux du Grenelle de l’Environnement
en termes de développement des énergies renouvelables et de récupération, et d’amélioration de
l’efficacité énergétique ;
- aux impératifs auxquels les actions prioritaires du Grand Emprunt doivent obéir
notamment en termes de transversalité, de croissance durable, de pertinence pour la collectivité et
de respect de l’équilibre des finances publiques.
Les trois programmes proposés par FEDENE et développés dans les fiches suivantes concernent :
Les investissements sur la filière bois-énergie (500 à 600 Millions d’€ à horizon 2012)
Promouvoir un grand programme d’équipement de la filière forestière pour répondre au défi de la
mobilisation du bois énergie.
Les volumes de bois énergie à mobiliser pour respecter les objectifs du Grenelle sont
considérables (7,5 Mtep d’ici 2020). Il est indispensable d’atteindre des produits jusqu’ici
inaccessibles et donc d’équiper les professionnels forestiers. Cet investissement permettra aux
chaufferies biomasse d’être compétitives avec les énergies fossiles ; il représente en outre un
potentiel de l’ordre de 20.000 emplois supplémentaires d’ici 2020.
28, rue de la Pépinière - 75008 PARIS - Tél : 01.44.70.63.90 - Fax : 01.44.70.63.99 - Internet : fedene.fr
de
Les rédacteurs du Grenelle de l’environnement ont reconnu dans les réseaux de chaleur, qui
comptent déjà 29% d’EnR&R dans leur bouquet énergétique, un fort potentiel d’utilisation de ces
énergies. Pour répondre aux objectifs du Grenelle (+3,2 Mtep d’ici 2020, 50% d’EnR&R et
doublement des raccordements), des investissements que ni les opérateurs ni les collectivités ne
peuvent supporter seuls vont devoir être réalisés.
Les objectifs fixés aux réseaux de chaleur dans le cadre des travaux du Grenelle de
l’environnement prévoient d’atteindre, au moins, d’ici à 2020 :
- Une part d’EnR&R de 50% (contre 29% aujourd’hui)
- Un doublement des raccordements aux réseaux de chaleur
Ces objectifs ont été rappelés par le Ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et
de la mer, lors de sa présentation de la programmation pluriannuelle d’investissements de production
de chaleur, au Conseil des Ministres en juin 2009.
Ils supposent de :
- Construire environ 8000 MW de capacité de production de chaleur renouvelable et/ou de
récupération
- Porter à 6 000 km au moins la longueur des canalisations de réseaux de chaleur.
De tels investissements, dont une partie importante devra être réalisé selon des processus de
long terme, ne pourront être financés par les collectivités locales ou les entreprises sans un
soutien et/ou une garantie de nature publique, indépendamment des dispositifs prévus par le
Fonds Chaleur Renouvelable.
Afin de donner corps aux objectifs du Grenelle, l’investissement global estimé serait de l’ordre de 8 à
10 milliards d’€uros.
2
de
Les volumes de bois énergie à mobiliser pour respecter les objectifs du Grenelle sont considérables
(7,5 Mtep d’ici 2020). Il est indispensable d’atteindre des produits jusqu’ici inaccessibles et donc
d’équiper les professionnels forestiers. Cet investissement permettra aux chaufferies biomasse d’être
compétitives avec les énergies fossiles ; il représente en outre un potentiel de l’ordre de 20.000
emplois supplémentaires d’ici 2020.
A ce jour, les entreprises de l’amont forestier (entreprises de travaux, exploitants...) sont équipées
pour mobiliser prioritairement le bois d’œuvre et le bois d’industrie. La filière bois-énergie a construit
ses prémices sur les produits connexes de l’industrie de transformation du bois ou le bois de
recyclage ; la collecte d’autres produits n’étant pas rentable.
Les volumes qui vont devoir être mobilisés, pour respecter les objectifs ambitieux du Grenelle
de l’Environnement, nécessitent de passer à un approvisionnement direct en forêt à partir de
petits bois et rémanents forestiers.
Ces produits constituent en effet la seule ressource disponible en quantités suffisantes pour une
production professionnelle de bois énergie à destination des utilisateurs (réseaux de chaleur ou
vapeur industrielle), et dont l’utilisation n’entraînera pas de conflits d’usage avec l’industrie de
transformation du bois (bois d’œuvre ou bois d’industrie).
Il faut donc permettre aux professionnels forestiers d’investir dans de nouvelles machines
d’exploitation forestière (tels que des tracteurs forestiers combinant la fonction d’abattage et celle
de transport des rémanents forestiers (porteurs combinés). De tels investissements seront source :
- De gains de productivité nécessaires pour rentabiliser l’exploitation des nombreuses parcelles
forestières en déshérence et donc de maîtrise des prix.
- De simplification des approvisionnements, par un broyage sur place et des livraisons directes
(hors amortissement lourd et rupture de charge d’une plateforme de stockage).
- De compétitivité des chaufferies biomasse collectives et industrielles avec les énergies
fossiles.
- De développement de l’emploi local estimé à 20 000 postes supplémentaires d’ici 2020,
uniquement sur l’approvisionnement des installations énergétiques.
Afin de mobiliser d’ici 2012 la ressource supplémentaire annuelle de 2Mtep de biomasse (soit
13 millions de tonnes) prévue dans les objectifs du Grenelle, l’investissement en matériel s’élèverait
un coût total de 500 à 600 millions d’€uros.
A noter : l’arrêté du 15 mai 2007 relatif aux subventions de l’État accordées en matière d’investissement à l’exploitation forestière prévoit
des aides à l’équipement financées dans le cadre du FEADER. Un réajustement significatif de l’enveloppe budgétaire disponible
complètera utilement les mesures prises dans le cadre du Grand Emprunt ; celle-ci n’ayant pas été dimensionnée pour faire face à un
programme d’équipement aussi massif et rapide.
3
de
La loi Grenelle 1 a mis en évidence la nécessité pour l’État d’être exemplaire en matière énergétique.
Elle a assorti cette nécessité d’objectifs ambitieux à 2020, qui nécessiteront la mise en place d’outils
forts, tel que le Contrat de Performance Énergétique, et la mobilisation de financements importants.
La constitution d’un fonds permettra de faciliter la mise en place de ces outils, qui garantissent la
performance énergétique.
La loi Grenelle I a mis en évidence la nécessité devant laquelle se trouve l’État d’être exemplaire
en matière énergétique s’il veut montrer la voie à suivre. En particulier (art 5), les bâtiments de l’État
et de ses établissements publics seront soumis à un audit d’ici à 2010 ; leur rénovation sera engagée
d’ici à 2012 avec pour objectif de réduire d’au moins 40% leurs consommations d’énergie et d’au
moins 50% les émissions de gaz à effet de serre dans un délai de 8 ans, soit pour 2020. Ce
programme très ambitieux nécessitera la mobilisation de financements importants. Pour autant, au-
delà de l’aspect exemplaire vis-à-vis des particuliers et des industriels, cette opération constitue un
gisement très important d’économies financières pour l’État.
Les contrats de performance énergétique (CPE) devraient constituer le socle des contrats qui
seront passés avec des opérateurs pour réaliser ces opérations. Ils permettent de sécuriser les
maîtres d’ouvrages en leur apportant une garantie de résultat dans la durée en termes
d’efficacité énergétique. Ces contrats pourront prendre la forme de Contrats de Partenariats ; ils
pourront également être passés sous forme de marchés publics globaux pour les nombreux contrats
de montants relativement peu élevés.
Pour aider à dynamiser ces marchés et faciliter leur mise en place, nous proposons la création d’un
« Fonds de rénovation énergétique des bâtiments de l’Etat » (FOREBATE). Ce fonds apporterait
aux maîtres d’ouvrages publics les sommes nécessaires sous la forme d’un prêt remboursable. Ce
prêt serait remboursé par annuités au fonds qui retrouverait à terme son capital ; ce qui
faciliterait le remboursement du grand emprunt. Plusieurs options sont envisageables :
- Le fonds peut faire un apport d’argent avec ou sans intérêt,
- Les annuités de remboursement pourraient être limitées aux économies financières résultant des
économies d’énergie garanties. Ce système permettrait aux maîtres d’ouvrages de ne supporter
aucun surcoût pendant la période de remboursement. En revanche, le fonds ne retrouverait pas à
terme la totalité de son capital, mais tous les éléments auront été réunis pour faciliter et donc
accélérer les décisions.
- Le bénéfice de ce fonds pourrait être étendu aux collectivités territoriales, soit par un
élargissement du champ, soit par la création d’un deuxième fonds qui leur serait dédié.
L’objet de cette proposition est de créer les conditions permettant aux nombreuses opérations
d’amélioration de l’efficacité énergétique de petite et moyenne importance dans les bâtiments de se
réaliser dans les meilleurs délais, à la fois pour servir d’entrainement au secteur privé et pour générer
des économies de dépenses de fonctionnement à l’Etat et aux Collectivités Territoriales.
Les estimations de dépenses pour réaliser les travaux nécessaires au volet énergétique ont été
estimées à 24 milliards d’Euros, soit environ 2,4 milliards par an jusqu’en 2020. Sachant que le fonds
se reconstituera grâce aux annuités de remboursement, une dotation initiale de 3 à 4 milliards
d’Euros paraît réaliste.
4
C’est ainsi, en renforçant sans tarder les infrastructures de production, de transport et de
consommation d’énergie indispensables à moyen terme pour assurer le développement
durable de son économie, que la France saura assoir les bases d’une croissance forte à
moyen terme. C’est ainsi, en renforçant son effort de recherche, d’innovation et d’éducation
dans ces mêmes domaines, que la France saura renouveler à long et très long terme les
avantages concurrentiels qu’elle a su bâtir en faisant des choix technologiques stratégiques
et en accompagnant des champions industriels capables de les porter à travers l’Europe et le
monde.
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Federation de la
Formation professionnelle
(FFP)
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E
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Emprunt 2010 :
Imaginons la France de demain !
La contribution des filières stratégiques
pour la croissance et l’emploi
www.emprunt‐national‐2010.fr
La question de l’emprunt doit être posée dans le bon sens. Les débats sur le montant et les modalités
de financement sont importants mais doivent venir dans un second temps. L’interrogation sur
l’emprunt doit d’abord être celle du positionnement de notre pays : croit‐on encore que la France
peut être un grand pays industriel, innovant, conquérant sur les marchés internationaux, avec des
emplois à haute valeur ajoutée sur notre sol ? Croit‐on encore que notre industrie est capable de
conquérir, de se développer et d’offrir des perspectives à nos concitoyens ?
Pour les industriels du secteur de l’électricité, de l’électronique et de la communication, la réponse
est évidemment oui. Car nous le prouvons tous les jours : nous avons dans notre secteur des
champions industriels français et européens, entreprises grandes, petites et moyennes, qui se
battent à l’international au quotidien et réussissent (50% des 80 milliards d’euros de chiffre d’affaires
du secteur est exporté !). Mais ça ne suffit pas et trop souvent nos entreprises ont l’impression de se
battre seules, loin de leurs bases, fragilisées par un marché intérieur atone.
L’emprunt doit avant tout répondre à cette problématique : comment recréer des marchés
nationaux, basés sur les grands enjeux sociétaux que sont le développement durable, le numérique,
la santé ou la sécurité, autour de projets concrets définis en commun. Car si notre secteur est au
cœur des réponses à apporter à ces enjeux, nous savons que nous ne les construirons pas seuls. Il
nous faut réapprendre à travailler en commun, main dans la main, au travers d’un partenariat
stratégique : grandes, moyennes et petites entreprises de l’industrie comme des services,
gouvernement, administrations, collectivités locales, universités, recherche et enseignement, pôles
de compétitivités et… citoyens !
C’est notre responsabilité et notre avenir collectif qui est en question, le futur de nos enfants, la
richesse de notre pays, les emplois et la croissance durable de demain. Ce sont ces convictions qui
guident nos réflexions. Nous sommes prêts et les propositions qui suivent sont le fruit de plusieurs
années de travail collectif.
La croissance se construit ensemble !
Pierre Gattaz – Président
Joël Karecki – Vice‐Président
Jean‐Pierre Chardon – Vice‐Président
Jean Vaylet – Vice‐Président
Un partenariat Stratégique à recréer
La démarche vertueuse d’un débat public autour de l’emprunt doit être saluée. Cela oblige
collectivement à se reposer la question de ce que chaque secteur peut apporter à notre pays, et
surtout, à nos concitoyens. Cet exercice salutaire permet de montrer que notre secteur, au cœur des
nouvelles technologies de l’Energie (NTE) et du numérique (NTIC), a des ambitions, des projets
concrets, est prêt à s’investir et à relever les défis dans un nouveau partenariat avec les acteurs
publics, les chercheurs, les enseignants et les citoyens…
Un emprunt pour la croissance et l’emploi
Un emprunt : pourquoi faire ?
• La croissance : préparer l’avenir sur les marchés porteurs ! Développer des projets
structurants répondant à des besoins sociétaux.
• L’emploi : Rester un grand pays industrialisé ! Se donner les moyens de notre ambition pour
accompagner la mutation de notre pays, de son industrie et de ses services, vers une
innovation compétitive forte.
Un emprunt : quels besoins ?
• Rendre la France éco‐responsable grâce aux nouvelles technologies de l’énergie
• Faire de la France un pays numérique et créatif
• Redonner confiance à nos concitoyens
Ö Des projets autour d’infrastructures essentielles d’avenir pour notre pays qui nous
permettent de bâtir de nouveaux services, solutions et modèles économiques.
Un emprunt : pour financer quoi ?
• Un financement de « projets / programmes » plutôt que de réformes structurelles. Une
orientation basée sur l’écoute du terrain (venant des entreprises, des citoyens) et une
approche « besoins » plutôt que « secteurs » : faire travailler ensemble, autour de marchés
cohérents, de manière complémentaires aux logiques sectorielles déjà à l’œuvre. Se servir du
modèle des « pôles de compétitivité » pour passer à des « pôles de marchés ».
• Un « effet de levier » à rechercher pour chaque programme : l’emprunt doit être un des
modes de financement permettant de focaliser et rassembler des investissements
complémentaires (privés et publics).
• Une coordination multi‐acteurs par l’instauration d’une véritable « stratégie industrielle »
nationale. Créer une structure d’animation globale et mettre en place des « Forums »
ouverts, rassemblant l’ensemble des acteurs publics / privés, animés par l’Etat.
• Une gestion « globale » de chaque programme : mesurer son impact direct ET développer
un accompagnement « stratégique » pour accompagner l’écosystème installé en France
correspondant.
Il convient donc d’avoir une approche stratégique et non pas tacticienne.
L’ambition de l’emprunt doit être de relancer notre industrie, donc notre
économie, pour générer des emplois sur notre territoire et désendetter
notre pays !
La création d’une structure commune de pilotage stratégique
publique/privée rattachée au plus haut niveau de l’Etat serait un signal
fort.
Un pilotage commun à tous les niveaux
Le pilotage commun doit être effectif à tous les niveaux des processus de suivi et de mise en œuvre,
notamment opérationnels. Cette démarche suppose de travailler spécifiquement sur le mode de
gouvernance de chaque projet : créer de nouvelles agences ou réformer celles qui existent,
permettre la présence massive et motivée du secteur privé, capitaliser sur leurs structures
représentatives pour porter un message d’intérêt commun à l’ensemble de la profession, mettre en
place des critères d’évaluation partagés, des processus de suivi, des analyses de succès et d’échec
pour corriger la démarche ou l’accélérer… autant d’évolutions nécessaires pour porter un véritable
élan collectif au service de l’efficacité.
Quels critères de choix des projets ?
Les programmes choisis dans le cadre du grand emprunt devraient :
• Parler aux français et les motiver : une réponse à des besoins sociétaux cruciaux et une
capacité à préparer durablement notre avenir ;
• Bénéficier au plus grand nombre : un effet d’entraînement fort sur l’ensemble de
l’économie ;
• Avoir un effet direct pour la France : une capitalisation sur nos pôles d’excellence français et
européens, afin de conquérir de nouveaux marchés sur la scène internationale ;
• Rassembler : une association de grands groupes, PME et ETI françaises et européennes au
sein d’écosystèmes de croissance ;
• Ne pas alourdir la dette de manière inconsidérée : un Retour sur Investissement direct et
précis pour notre société, en termes de création de richesses et d’emplois.
Il convient donc d’identifier la contribution directe et indirecte que chaque projet est en
mesure d’apporter pour répondre aux urgences de notre pays.
Capitaliser sur 3 besoins sociétaux
Une gestion intelligente et efficace de l’énergie dans les bâtiments
Toutes les technologies existent pour que nos bâtiments soient plus efficaces dans leur
consommation d’énergie, plus économes et… plus confortables au final. Il faut juste les généraliser
grâce à actions spécifiques : des aides ciblées, la formation des acteurs, le sensibilisation du public…
Intérêt : un Retour sur Investissement direct avec des économies d’énergie à la clé !
Une infrastructure électrique renouvelée et intelligente
L’électricité va être au cœur des bouleversements à venir : que ce soit dans la conception du réseau
(multiplicité de petites sources de productions décentralisées), ou dans le développement de
nouveaux matériels venant se brancher (voitures électriques notamment). Cela entraîne la nécessité
de réinvestir fortement dans notre réseau, d’abord pour le sécuriser, ensuite pour le faire évoluer et
le rendre plus « intelligent » ! Le retour sur investissement sera plus indirect (économies sur les
incidents notamment), mais bénéficiera à l’ensemble de la société, ses citoyens et ses entreprises…
Un réseau Très Haut Débit pour tous
L’augmentation des débits est constante dans les télécommunications, que ce soit pour le fixe ou le
mobile. Il faut que la France continue à capitaliser sur son avance numérique dans le Haut Débit à
l’aube de la prochaine révolution : celle du Très Haut Débit fixe et mobile. Le déploiement de la fibre
optique, technologie clé pour cela, demandera plusieurs années et des investissements conséquents.
Pour autant, d’ici 2015, il est possible de faire arriver la Fibre dans chaque quartier et chaque village,
permettant à tous d’avoir un accès à 10 mbits/s. C’est une nécessité nationale urgente et impérative
qui conditionne désormais l’aménagement du territoire et le développement de nouveaux services
innovants (exemples de la télésanté). Que les acteurs soient accompagnés dans le cadre de
l’emprunt est donc indispensable !
Se soigner à distance et vieillir chez soi
Au‐delà des infrastructures, il faut travailler au développement de nouveaux services. La santé et
l’autonomie en font partie. Nos sociétés sont confrontées à des enjeux majeurs en termes de
vieillissement de la population, de l’envie de demeurer chez soi le plus longtemps possible, et de
l’évolution de nos dépenses de soin. L’enjeu aujourd’hui est donc de sauvegarder la qualité de notre
système de santé, d’apporter de nouveaux services aux patients et d’en maîtriser le coût pour éviter
toute dérive. Le numérique peut aider à cela : grâce aux outils de télésanté et télémédecine testés
depuis plusieurs mois en France ou dans le monde, on sait désormais soigner à distance, ou
accompagner une personne âgée pour plus d’autonomie. Il faut généraliser ces outils avec l’aide du
monde médical ! Le retour sur investissement sera à la fois social et financier.
Bâtir une infrastructure de confiance partagée !
L’évolution des technologies, et l’éparpillement des responsabilités au sein des ministères a conduit
au développement d’infrastructures de confiance qui ne sont pas optimisées. En cas de crise, chaque
ministère, voire chaque service, a son propre système d’information, avec ses faiblesses et ses
lacunes. Il semble aujourd’hui opportun de repenser l’ensemble de ces systèmes et de bâtir sur les
technologies les plus en pointe une véritable infrastructure de confiance partagée entre les
administrations et les entreprises travaillant pour elles. Une telle infrastructure, outre sa plus grande
solidité et efficacité, permettrait de plus de réaliser des économies substantielles grâce à la
rationalisation de ce qui existe aujourd’hui.
Rendre la route intelligente et les véhicules propres !
Si les véhicules sont de plus en plus sophistiqués grâce notamment à l’électronique qu’ils
embarquent, tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant. Il convient ainsi de ne pas oublier
un aspect structurant : l’infrastructure routière. Travailler à rendre cette infrastructure
communicante et intelligente par sa capacité à mesurer et avertir en cas de problème, permettrait
d’améliorer encore la sécurité, mais également d’inventer de nouveaux services : trafic en temps
réel, avertissement automatique des véhicules en cas de problèmes sur la route, etc. Le coût de
l’insécurité routière est estimé à 25 milliards d’euros chaque année, le retour sur investissement est
donc rapide. Dans le même temps, la généralisation probable dans les années qui viennent du
véhicule électrique oblige à repenser les infrastructures de rechargement. Là encore, une véritable
stratégie doit se mettre en œuvre au plus tôt.
Renforcer les conditions du succès
Un emprunt : quel accompagnement des projets ?
Au‐delà des projets, il conviendra évidemment de s’assurer que l’ensemble des conditions pour leur
réalisation soient bien en place. A savoir :
• Renforcer le potentiel d’innovation des secteurs. Ainsi, le projet GIANT à Grenoble qui vise
la création d’un campus mondial de recherche autour de pôles de recherche transverses
(information, énergie, santé) doit être accéléré.
• Renforcer les pôles de compétitivité pertinents sur ces projets.
• Investir dans les écoles et universités liées aux projets et filières retenues.
• Conforter l’excellence de la filière de normalisation française, notamment dans le domaine
électrique, électronique et de communication, par le biais de l’Union technique de
l’Electricité (UTE).
• Développer de nouveaux programmes de formation continue et initiale en lien avec les
nouveaux métiers qui seront créés par ces projets.
Un emprunt avec effet de levier
Sans financer complètement ces projets, les sommes collectées par l’emprunt devront également
permettre de compléter et focaliser les investissements existant par ailleurs.
Un emprunt : Quel montant pour les projets présentés ?
Premier projet financier à approfondir.
Programmes Recours à l’emprunt Autres Modes de Durée Retour sur
financements financement programmes investissement
Infrastructure 2 mds € : Opérateurs de Financement R&D, 5 ans (1er Remboursement
électrique 1.5 mds € pour le l’énergie, démonstrateurs, programme) sur 5 ans pour les
déploiement, industriels, prêts bonifiés pour prêts bonifiés
0.5 mds € pour collectivités déploiement
l’accompagnement locales, etc.
Efficacité 2 mds € : Industriels, Prêts bonifiés pour 5 ans Remboursement
énergétique 1.5 mds € pour le Collectivités collectivités locales sur 5 ans pour les
déploiement, locales, Etat… prêts bonifiés
0.5 mds € pour
l’accompagnement
Très haut 5 mds € : Collectivités Prêts bonifiés en 20 ans Remboursement
Débit 4.5 mds € pour le locales, Etat, fonction de critères sur 5 ans pour les
déploiement, opérateurs,… techniques prêts bonifiés. Coût
0.5 mds € pour total phase 1 : 8
l’accompagnement milliards d’euros.
Télésanté 6.06 mds € : Industriels, Etat, Prêts bonifiés en 5 ans (1ere Remboursement
5 mds € pour le collectivités fonction de critères phase) sur 5 ans pour les
déploiement, locales,… techniques prêts bonifiés
1.06 mds € pour
l’accompagnement
Infrastructure 4 mds € Industriels, A déterminer. 10 ans Retour indirect par
de Confiance Etat… création de
services, valeurs.
Retours directs en
dépenses de
fonctionnement
Route 300 millions € Industriels, R&D, financement 2 ans (1ere Retour indirect par
intelligente collectivités démonstrateur phase) diminution
locales, Etat… accidents
Un emprunt pour rassembler
Un emprunt : quelle formule ?
• Un appel public à l’épargne pour mobiliser l’ensemble du pays autour d’une vision partagée.
• Un abondement possible par les secteurs économiques intéressés et les entreprises.
• Des modalités financières et fiscales favorables aux emprunteurs et complémentaires de la
rentabilité affichée.
• Un recours aux nouvelles technologies pour solliciter l’appel à l’épargne.
Un emprunt : quelle modalité de gestion ?
• Un modèle partenarial Public‐Privé pour une gestion commune exemplaire.
• Des modes d’utilisation des fonds différenciés selon les besoins de chaque projet ce qui
peut appeler une forme de spécialisation entre les fonctions de prêteur et d’investisseur. Par
exemple, en utilisant les fonds pour consentir des prêts ou sous forme de fonds propres.
• Une gestion s’appuyant sur des méthodes financières et affichant un taux de rendement
modéré mais certain. Il s’agira moins « de faire une bonne affaire », que de « participer au
développement du pays ».
• Des investissements de nature variée et complémentaires – par exemple :
‐ Abondement de prêts à taux réduits vis‐à‐vis d’acteurs agissant pour installer des
infrastructures d’avenir. Exemple : vis‐à‐vis des opérateurs pour aider au déploiement
de la Fibre optique, vis‐à‐vis des collectivités locales pour une rénovation rapide d’un
éclairage urbain respectueux, efficacité énergétique « active » des bâtiments, etc.
‐ Prêts à des entreprises / structures pour les accompagner dans leurs développements.
Exemple : gestion de brevets pour une PME, soutien aux pôles de compétitivité sur des
programmes spécifiques, accompagnement des efforts de formation de secteurs
économiques concernés…
‐ ….
La profession compte en 2007, 1910 entreprises de plus de 10 salariés (86% de PME et de TPE) et un
effectif de 380 000 personnes. Elle a enregistré une hausse de 5% de son chiffre d’affaires entre 2006
et 2007 (82 M€ en 2007 contre 78 M€ en 2006). Dans la même période, les exportations ont
augmenté de plus de 6%
Avec plus de 86% de PME et un nombre non négligeable d’Entreprises de Tailles Intermédiaires (233
en 2007) les industries EEC représentent un secteur intense en petites structures innovantes et
exportatrices. De leur aptitude à grandir, dans un écosystème favorable, dépendra la future
croissance de ce secteur et de ses secteurs clients.
Les exportations de cette industrie représentent toujours de l’ordre de 50% du chiffre d’affaires.
Annexes techniques
Focus et détails sur les programmes clés d’avenir pour
notre pays
Emprunt national 2010
Imaginons la France de demain !
Une ambition nationale :
Une France sereine et confiante
Programme 1 : Une gestion intelligente et efficace de l’énergie dans les bâtiments
Descriptif du programme :
Le secteur du bâtiment représente 46% de l’énergie consommée en France et 100 millions de tonnes
de CO2 émis chaque année. Ce secteur peut constituer un gisement de réduction d’émission de CO2
très important et le Grenelle de l’environnement a identifié ce sujet, notamment la rénovation,
comme un point crucial.
Il faut capitaliser sur ces premières mesures pour aller au‐delà et passer à une logique d’efficacité
énergétique active globale. Cela implique de :
• Mesurer les consommations énergétiques pour informer et sensibiliser ;
• Installer les équipements à haut rendement énergétique qui apportent un confort similaire
ou supérieur avec des consommations nettement inférieures ;
• Ajuster automatiquement l’apport d’énergie aux paramètres extérieurs et au comportement
des utilisateurs pour un confort et des consommations optimisés.
Le programme proposé vise à accélérer le déploiement de ces solutions technologiques pour
capitaliser sur un savoir‐faire français en la matière.
Mode d’utilisation possible de l’emprunt :
Financement de développement de technologies spécifiques (R&D), impulsion nécessaire en
regroupant des crédits affectés et complément par l’utilisation de prêts bonifiés.
Pourquoi la nécessité de recourir à l’emprunt ?
Pour fédérer et orienter les actions des acteurs, notamment des administrations. L’emprunt servira
de catalyseur à des initiatives aujourd’hui éparses, et permettra d’unifier les conditions de
déploiement.
Précisions sur les bénéfices sociaux attendus :
Comme indiqué ci‐dessus, une telle démarche répond à plusieurs besoins :
1. La lutte contre le réchauffement climatique (réduction du gaz à effet de serre) en
permettant une diminution de la consommation énergétique des bâtiments de
manière très importante.
2. Un meilleur confort global des occupants des immeubles grâce à des systèmes
intelligents qui répondent mieux aux besoins des utilisateurs.
Précision sur les effets économiques attendus (court terme) :
Secteurs directement concernés par le programme :
Les secteurs directement concernés par ces programmes sont multiples : les secteurs
électriques, électroniques, éclairage, et ceux du bâtiment en premier lieu, mais
également les installateurs, et tout l’éco‐système autour du bâtiment.
Pôles d’excellence français concernés (régions, pôles de compétitivité,…) :
• Pôle de compétitivité / clusters : cluster lumière à Lyon, Tennerdis, Capenergies,
S2E2, Minalogic, Systématic…
• Universités / Ecoles : les écoles / universités du domaine électronique et électrique,
secteur du bâtiment et des installateurs.
• Régions : les bassins d’emplois sont répartis sur l’ensemble du territoire, tant dans les
outils de production que pour les services d’installation, formation, etc.
Effets d’entraînement attendus sur l’emploi en France :
• Effets sur les filières directement concernées : création de nouveaux emplois
spécifiques liés à ce déploiement avec une capacité d’exporter un savoir‐faire (la
situation est la même dans les autres pays). La formation de la filière autour de
l’efficacité énergétique active est clé. Au‐delà, le basculement technologique dans
certaines filières (éclairage en particulier) permet d’imaginer la création de nouveaux
emplois en France et une stratégie forte de relocalisation de certaines filières.
• Effets sur les filières « supports » : création de nouvelles compétences,
développement de nouveaux marchés, maintien d’une partie des emplois déjà
existants.
• Effets induits directs sur les autres industries : indirect, par les économies générées.
Quelle stratégie industrielle à mettre en œuvre ?
En synthèse :
Le projet présenté vise à renforcer les capacités d’exportation et de création de richesse de la
filière électrique dans un premier temps. Ce programme permet néanmoins de développer
une stratégie industrielle ayant des effets d’entraînement majeurs. Ainsi, par exemple, le
secteur de l’éclairage va subir des modifications structurelles profondes, notamment en
matière technologiques. Sous l’effet des contraintes environnementales, et de l’évolution des
attentes des consommateurs, les lampes et luminaires évoluent et se rapprochent de
l’électronique. Le développement des LED en est un exemple frappant, et a entraîner des
pays (Taïwan en particulier) à repositionner une partie de son industrie électronique autour
de ce produit. L’excellence du réseau de R&D français et européen en électronique, ainsi que
le savoir‐faire internationalement reconnu en terme de conception / design lumineux permet
d’envisager que la France reprenne des parts de marchés dans la compétition internationale
grâce à un programme permettant de développer le marché.
Capacités d’export / de création de richesse :
• Bâtir sur le savoir‐faire technologique français pour renforcer la capacité
d’exportation de la filière.
• Bâtir une offre cohérente et attractive pour attirer les entreprises de production des
filières concernées (éclairage notamment).
• Développer la R&D électronique dans son évolution vers les sous‐systèmes
indispensables à l’efficacité énergétique : composants électroniques semi‐
conducteurs, capteurs et mesure, éclairage électronique, logiciels, etc.
• Accompagner le renforcement de la filière de normalisation électrique et
électronique (UTE/ CENELEC / CEI).
• Soutenir les filières / programmes impactés par des actions spécifiques :
o Projet GIANT de Grenoble…
Quel engagement des acteurs directement concernés si ce programme est mis en place ?
• Les acteurs les plus concernés ont déjà commencé à s’impliquer dans des
programmes de formation continue et initiale. Au‐delà, certains secteurs sont prêts à
accompagner un tel programme par un renforcement des filières de collecte et
recyclage (secteur de l’éclairage notamment).
Quels secteurs sur lesquels capitaliser ?
• Electrique et électronique (composants, sous‐systèmes et systèmes complexes…)
• Logiciels
• …
Quels objectifs chiffrés :
Quels investissements ? Quels acteurs ? Quelle durée ?
Investissement global délicat
Quel Retour sur Investissement ? Durée ?
A chiffrer en fonction des travaux à réaliser. Dans le domaine de l’éclairage, on peut
constater une diminution de la facture énergétique de 45 % jusqu’à 70 % lors d’un passage
d’une technologie ancienne à une nouvelle technologie. Ainsi, l’accélération du rythme
annuel actuel de renouvellement des luminaires dans le secteur tertiaire, de 1 million de
luminaires/ an à 3,5 millions de luminaires conduirait à une économie globale de 14 milliards
de kWh en 8 ans. De plus, cela pourrait entraîner une baisse de 50 % du coût de la
maintenance des installations d’éclairage
Quels modes d’utilisation de l’emprunt :
Quel montant demandé ?
Investissement global chiffré à 2 milliards d’€ sur 5 ans :
• 1.5 milliards d’€ de systèmes d’aides (prêts bonifiés notamment) pour les acteurs
privés et publics par exemple :
o Des crédits publics à taux préférentiels pour les collectivités locales acceptant
de lancer des programmes d’efficacité énergétique.
o Des crédits à taux préférentiels pour les acteurs privés acceptant de rentrer
dans une logique de rénovation de leurs bâtiments tertiaires.
Les premiers remboursements de crédit au bout de 3 ans devraient permettre de
maintenir cette aide pendant plusieurs années.
• 500 millions d’euros d’aides directes pour le financement des activités de R&D, l’aide
à la formation de la filière, et le développement d’actions spécifiques.
Quels acteurs financiers portant le programme ?
• Agence en charge du programme en lien avec des structures de financements
existantes pour lesquels des lignes de crédit spécifiques auront été affectées.
Quelles garanties ? Quelle ambition ?
Suivi annuel des financements accordés et de la croissance des secteurs directement
concernés.
Objectifs affichés : +10% de croissance du secteur dans les 3 ans en termes de valeur, 5000
emplois créés dans la filière à 5 ans.
Quelles conditions du succès ?
Normalisation :
Bâtir sur l’excellence de l’Union Technique de l’Electricité (UTE) pour renforcer notre
présence dans les instances de normalisation.
Education / Formation :
Filières de formation à renforcer. Programmes de formation continue à développer.
Contrefaçon :
Renforcer la lutte contre la contrefaçon dans les filières électriques, notamment autour des
questions de respect des standards et de dangerosité des produits.
Mode de gouvernance du programme :
Groupe de travail Public / Privé qui réunisse les acteurs de la filière, de la R&D, les écoles, les
acteurs de la normalisation dans le cadre d’un groupe spécifique par exemple d’une agence.
Développer en parallèle à la mise en oeuvre du programme de financement des groupes de
travail spécifiques sur les principaux sujets de blocage identifiés. Pouvoir orienter le
développement de ce programme en fonction de constats partagés.
Emprunt national 2010
Imaginons la France de demain !
Une ambition nationale :
Une France Eco‐Responsable grâce aux nouvelles technologies de l’énergie
Programme 2 : Une infrastructure électrique renouvelée et intelligente
Descriptif du programme :
Rendre les réseaux et systèmes de production, de transmission et de distribution de l’électricité
intelligents et les plus efficaces possibles. L’électricité est au cœur des enjeux environnementaux et
de développement de nos sociétés : de la voiture électrique à la croissance du numérique,
l’électricité est l’énergie indispensable pour le futur. Dans le même temps, la production se
décentralise et fluctue dans le temps, notamment sous l’influence du développement de sources
d’énergie renouvelable. Une gestion intelligente, pertinente et efficace, notamment dans sa
distribution et sa consommation, est donc un enjeu majeur pour nos sociétés.
Mode d’utilisation possible de l’emprunt :
Financement de la recherche, de la normalisation et de démonstrateurs grandeurs nature. Ce que
l’on appelle le Smart Grid n’est pas une technologie spécifique mais plutôt un ensemble de
technologies permettant de mieux gérer les flux grâce à des dispositifs informatiques et de nouvelles
solutions technologiques (capteurs, compteurs…). Le développement des différentes filières lui est
étroitement lié : véhicules décarbonés, production d’énergie renouvelable, déploiement d’outils de
« domotique » de nouvelle génération,… Le smart grid est le « chapeau » qui doit permettre à toutes
ses filières de s’articuler entre elles de manière optimale.
Pourquoi la nécessité de recourir à l’emprunt ?
Pour fédérer et orienter les actions des acteurs. L’emprunt servira de catalyseur à des initiatives
éparses, et permettra d’unifier les conditions de déploiement. Le déploiement d’infrastructures
globales intelligentes fera appel à des acteurs de nature variés (électriciens, télécoms, SSII et
logiciels, etc.) qu’il faut arriver à consolider.
En parallèle, l’emprunt devra servir à développer les filières liées (véhicules électriques, énergie
renouvelable, etc.) et il conviendra de s’assurer de la cohérence globale de l’ensemble des filières.
L’emprunt ne sera évidemment qu’une partie de la solution : des éléments techniques communs
devant encore être mis en œuvre, donc discutés au sein de groupes de travail.
Précisions sur les bénéfices sociaux attendus :
Comme indiqué ci‐dessus, une infrastructure renouvelée et intelligente est clé pour bâtir de
nouveaux services et solutions qui répondent aux impératifs de développement durable :
1. La réduction des gaz à effet de serre est un objectif majeur du Grenelle et doit
trouver sa traduction aussi dans le secteur de l’électricité par la réduction de la
pointe carbonée (partie de la production d’électricité réalisée grâce à des centrales
émettant du CO2), et une concentration des investissements dans l’efficacité des
infrastructures existantes,
2. Le développement des véhicules décarbonées, notamment électriques, est une
tendance lourde qu’il faut intégrer de manière souple dans la gestion de la
consommation électrique globale.
3. Une meilleure efficacité de la consommation électrique des foyers sera obtenue,
grâce au déploiement de compteurs intelligents et des outils de mesure intelligents
et connectés.
4. Enfin, ces technologies permettront une meilleure intégration des instruments de
production d’énergie renouvelable, quelles que soient les technologies utilisées
(photovoltaïque, éolien, etc.), surtout dans le résidentiel diffus.
Précision sur les effets économiques attendus (court terme) :
Secteurs directement concernés par le programme :
Les secteurs directement concernés par ces programmes sont en premier lieu le secteur
électrique dans sa globalité (énergéticiens, industriels, installateurs, maintenance, etc.),
celui de l’électronique (capteurs, composants semi‐conducteurs, sous‐système…), mais
également les secteurs des télécommunications et des SSII et du logiciel. Ce sujet est à la
confluence de plusieurs technologies et nécessite que plusieurs acteurs travaillent de
concert.
D’un point de vue plus global, l’ensemble de l’économie est concernée : la disponibilité
d’un secteur électrique performant, sécurisé et adaptatif est clé pour toutes les activités
économiques et sociales d’un pays.
Au‐delà, de nouveaux métiers sont à créer, notamment dans les services, par exemple
des conseillers énergétiques en charge du pilotage des immeubles par exemple.
Quelques faits à garder en tête :
o La première étape est évidemment de moderniser le réseau électrique actuel
en réorientant un certain nombre d’investissements. Les « pertes en ligne »
sont ainsi non négligeables : sur le réseau français, RTE comptabilise en 2008
une perte en ligne d’environ 11.2 TWh, soit 2% de la production, soit encore
la production de 2 réacteurs nucléaires.
o Les coûts financiers des faiblesses du réseau actuel sont non négligeables :
les coûts directs de la tempête 1999 ont été pour EDF de 2.5 milliards
d’euros (source EDF – Les Echos), l’estimation de la tempête de janvier
2008 a été de 1.2 milliards d’euros (source FFSA).
o Le secteur électrique européen, et notamment français, a su bâtir un
« leadership » technologique et mondial dans le domaine électrique et a
réussi à le maintenir jusqu’à présent. Sa force, notamment dans le domaine
de la normalisation (bureau de normalisation français UTE, européen,
CENELEC et international CEI) est clé pour le futur et doit être renforcée.
o Les entreprises du secteur électrique emploient en direct près de 100 000
personnes sur le territoire national et exportent plus de 60% de leur
production.
Pôles d’excellence français concernés (régions, pôles de compétitivité,…) :
• Pôle de compétitivité / clusters : de manière directe : Minalogic, Tennerdis, S2E2,
Solutions Communicantes Sécurisées, Systématic.
• Universités / Ecoles : les écoles / universités du domaine électrique, notamment
Supelec, laboratoire d’électrotechnique de Grenoble (LEG), Laboratoire
d’électrotechnique de puissance de Lille…
• Projet fédérateur : le projet GIANT, porté par le CEA à Grenoble, est clé dans ce
dispositif et doit être encouragé, ainsi que les actions pilotes autour de Tours et
Toulouse.
• Régions : les bassins d’emplois sont répartis sur l’ensemble du territoire, tant dans les
outils de production que pour les services d’installation, formation, etc.
Effets d’entraînement attendus sur l’emploi en France :
• Effets sur les filières directement concernées : maintien des emplois déjà existant,
augmentation en qualifications (nouveaux profils de métiers), création de nouveaux
emplois spécifiques liés à ce déploiement avec une capacité d’exporter un savoir‐
faire (problème qui se pose dans les autres pays).
• Effets sur les filières « supports » (électronique, logiciels, télécom) : création de
nouvelles compétences, développement de nouveaux marchés, maintien d’une
partie des emplois déjà existants.
• Effets induits directs sur les autres industries : très importants. Ainsi qu’indiqué plus
haut, toute société moderne repose désormais sur l’électricité que ce soit en termes
économiques, de conforts ou de bien‐être pour les citoyens. La disponibilité de
systèmes électriques performants et économes est donc clé pour la future croissance
économique.
Quelle stratégie industrielle à mettre en œuvre ?
En synthèse :
Les objectifs sont de deux ordres :
• Consolider la filière industrielle des équipements électriques autour des marchés de
demain et participer plus largement à la relance par la génération de nouvelles
activités porteuses d’emploi et de valeur ajoutée, économique et environnemental.
• Assurer la capacité d’influence et d’exportation du savoir‐faire industriel français à
l’aune de rendez‐vous internationaux,
L’Etat devra assurer une somme d’actions publiques cumulatives, en concertation avec
l’industrie :
• L’équilibre des nouvelles régulations économiques en accompagnant l’arrivée de
nouveaux entrants dans la gestion énergétique au sens large ;
• L’ouverture réelle du marché de l’énergie (par exemple, en accroissant la flexibilité
des tarifs) ;
• L’incitation fiscale et/ou économique à l’installation d’équipement productif
d’économies d’énergies (par exemple, la domotique résidentielle) ;
• La constitution d’une filière de formation initiale et continue sur l’ensemble des
métiers de proximité générés (par exemple, l’émergence des services de conseil
énergétique indépendants) ;
• L’émergence de nouveaux modèles économiques et conséquemment de nouveaux
outils de financement autour de la Finance Carbone et des certificats d’économies
d’énergies.
Capacités d’export / de création de richesse :
• Bâtir sur notre savoir‐faire autour notre industrie électrique et l’accompagner :
o Nécessité de renforcer les moyens de formation de l’ensemble de la filière,
suivre les groupes de normalisation.
• Aider à réindustrialiser la France en matière d’implantation d’unités de production :
o Mettre en place en parallèle un programme visant à favoriser l’implantation
d’entreprises industrielles dans la filière.
• Soutenir les filières / programmes impactés par des actions spécifiques :
o Projets de Grenoble, Tours, Toulouse…
o Electroniques…
o Logiciels et services internet…
Quels engagements des acteurs directement concernés si ce programme est mis en place ?
• L’ensemble des acteurs sont déjà mobilisés pour accompagner ce déploiement et
notamment la filière électrique regroupée au sein du Club Energie Durable (CLED) qui
réunit notamment la FIEEC, l’UFE, le SERCE, la FG3E et le GIMELEC.
Quels secteurs sur lesquels capitaliser ?
• Electrique
• Electronique
• Logiciels
• Télécommunications
• Services divers.
Quels objectifs chiffrés :
Quels investissements ? Quels acteurs ? Quelle durée ?
Investissement global difficile à chiffrer et fluctuant selon ce qui est pris en compte. Il
convient que l’emprunt puisse financer une partie de l’investissement et agréger d’autres
investissements complémentaires des acteurs publics et privés. L’effet de levier ainsi créé
devrait permettre de rassembler les investissements nécessaires dans la durée (20 à 30 ans).
Le recours à l’emprunt pour 2 milliards d’euros sur 5 ans devrait permettre de donner
l’impulsion initiale notamment en :
• aidant à la réalisation de « démonstrateurs » dans une région afin de tester
opérationnellement les conditions de déploiement d’un tel réseau.
• Accompagnant la recherche et développement sur ces sujets (pôles de compétitivité,
etc.).
Quel Retour sur Investissement ? Durée ?
• Pas de Retour sur investissement direct. Retour sur investissement essentiellement
indirect sur le long terme.
Quels modes d’utilisation de l’emprunt :
Quel montant demandé ?
2 milliards d’euros en 5 ans décomposés comme suit :
• 1.5 milliards pour les acteurs participant à la réalisation d’une expérimentation
régionale.
• 500 millions d’euros comme complément de financement sur les conditions de
déploiement / recherche / formation.
Quels acteurs financiers portant le programme ?
• Agence en charge du programme en lien avec des structures de financements
existantes pour lesquels des lignes de crédit spécifiques auront été affectées.
Quelles garanties ? Quelle ambition ?
Suivi annuel des financements accordés et de la croissance des secteurs directement
concernés.
Objectifs affichés : fixer les technologies dans les 5 ans qui viennent. Commencer à déployer
de manière opérationnelle un réseau national à cette date.
Quelles conditions du succès ?
Normalisation :
Bâtir sur l’excellence de l’Union Technique de l’Electricité (UTE) et sa filière internationale
(IEC) pour s’assurer d’une démarche de normalisation cohérente (en synergie avec l’ISO /
AFNOR).
Education / Formation :
Filières de formation à renforcer voire à créer.
Mode de gouvernance du programme :
Groupe de travail Public / Privé qui réunisse les acteurs de la filière, de la R&D, les écoles, les
acteurs de la normalisation dans le cadre d’un groupe spécifique par exemple d’une agence.
Développer en parallèle à la mise en œuvre du programme de financement des groupes de
travail spécifiques sur les principaux sujets de blocage identifiés. Pouvoir orienter le
développement de ce programme en fonction de constats partagés.
Emprunt national 2010
Imaginons la France de demain !
Une ambition nationale :
Une France Numérique et Créative
Programme 3 : Le Très Haut débit pour tous
Descriptif du programme :
Fédérer les énergies autour d’un grand plan national permettant le déploiement rapide du Très Haut
débit, notamment dans les zones « peu denses » et « moyennement denses ». L’action commune
doit permettre de combattre une « fracture numérique » qui menace de se créer tout en respectant
le rôle de chacun et leurs attributions.
Il conviendra d’avancer par étape et de viser des objectifs rationnels : apporter la fibre optique dans
chaque village et chaque quartier en France d’ici 2015, ce qui permettra de généraliser le haut débit
pour tous les citoyens, puis utiliser les meilleures technologies disponibles pour finaliser un accès à
très haut débit dans les 10 ans qui suivront.
Mode d’utilisation possible de l’emprunt :
Prêts bonifiés long terme pour les acteurs (publics et privés) s’engageant dans des programmes
respectant certaines spécifications techniques. Prêts ne couvrant qu’une partie de l’investissement
nécessaire afin d’agréger d’autres financeurs. Remboursement en quelques années par l’acteur ayant
reçu le prêt et qui viendrait alimenter un fonds spécifique dédié destiné à durer le temps du projet
de déploiement. La couverture du territoire en très haut débit demandera en effet des années.
Pourquoi la nécessité de recourir à l’emprunt ?
Pour fédérer et orienter les actions des acteurs. L’emprunt servira de catalyseur à des initiatives
éparses, et permettra d’unifier les conditions de déploiement. Il ne s’agira pas de se substituer aux
acteurs privés ou publics, mais bien de fédérer au sein d’une instance de pilotage opérationnelle les
efforts, notamment pour les zones « peu denses » et « moyennement denses ». L’emprunt ne sera
évidemment qu’une partie de la solution : des éléments techniques communs devant encore être
mis en œuvre, donc discutés au sein de groupes de travail.
Précisions sur les bénéfices sociaux attendus :
Le déploiement d’un réseau d’abord haut débit, puis très haut débit permet de créer de nouveaux
services clés porteurs d’avenir et de répondre à des enjeux sociétaux :
1. Répondre à la nécessité d’aménagement des territoires que ce soit pour les
entreprises ou les citoyens. De plus en plus, les services offerts aux citoyens
nécessitent des outils de communication modernes et performants : administration
électronique, formation à distance, divertissements (jeux vidéo, etc.)… Pour les
entreprises, l’absence d’accès à ces outils impacte directement leur compétitivité et
leur capacité à se développer.
2. Développer les outils de télésanté et de télémédecine qui sont une des solutions aux
« déserts médicaux » qui se créent en France (voir programme spécifique). L’accès
égal aux soins est une nécessité impérieuse et les nouveaux outils de santé à distance
permettent de mettre en place des solutions économiquement raisonnables pour
maintenir une offre de soin dans les territoires enclavés. Encore faut‐il qu’un réseau
satisfaisant permette son accès !
3. Favoriser le déploiement d’outils de « développement durable » : outils de
visioconférences, maîtrise de la consommation électrique, développement de
« green cities », « smart grid », routes intelligentes et communicantes, etc. Une
étude du FTTH Council Europe et d’Ecobilan (2007) montre ainsi que « pour les 15
premières années d’un réseau FTTH (fibre optique), les bénéfices en termes
d’émissions de gaz à effet de serre sont de 330 kg éq. CO2 par utilisateur soit
l’équivalent de 2 000 kilomètres parcourus en voiture. Pour les 15 années suivantes,
les économies sont de 780 kg éq. CO2 soit l’équivalent de 4 600 kilomètres parcourus
en voiture. Ceci est dû au fait que le réseau est amorti et qu’une faible part seulement
du réseau doit être renouvelée. »
Précision sur les effets économiques attendus (court terme) :
Secteurs directement concernés par le programme :
La filière économique impactée par le simple déploiement d’un réseau comprend les
opérateurs télécoms, les constructeurs de réseau, les fabricants de fibre optique, la
filière électronique au sens large, les entreprises d’ingénierie, les entreprises du BTP, les
installateurs électriques.
Quelques faits à garder en tête :
o La fibre optique est originellement une invention française, même si les
brevets ont finalement été déposés aux Etats‐Unis. Malgré tout, notre pays
garde une avance claire dans ce domaine puisque la moitié de la production
européenne de fibre optique est faite en France. Le secteur des câbles
emploie ainsi 10 000 personnes en direct et a environ 150 implantations
géographiques sur le territoire national.
o Installateurs : on considère généralement qu’un emploi de production dans
le monde des réseaux (fabricants de câbles) génère 10 emplois divers (BTP,
installateurs, contrôle, etc.).
o La France a su garder un pôle d’excellence en matière de recherche télécom,
même si beaucoup de ses implantations industrielles ont été délocalisées ses
dernières années. Un grand programme de déploiement de fibre optique
serait l’occasion de recréer une filière d’excellence en la matière. A défaut,
on peut craindre une perte de compétence rapide à terme.
Pôles d’excellence français concernés (régions, pôles de compétitivité,…) :
• Pôle de compétitivité / clusters : de manière directe : Minalogic, Solutions
Communicantes Sécurisées, Systématic, Cap Digital, Images et Réseaux, Imaginove,
Transactions Electroniques Sécurisées, et tous les pôles de compétitivité comme
utilisateurs du réseau ainsi déployé.
• Universités / Ecoles : les écoles et universités pourraient bâtir sur cette infrastructure
pour développer leurs actions de formation en réseau. Au‐delà, ce programme
viendrait renforcer les écoles et formations universitaires spécialisées en
télécommunications (Sup Télécom, etc.).
• Régions : les bassins d’emplois sont répartis sur l’ensemble du territoire. Le
déploiement des réseaux concerne évidemment l’ensemble du territoire et ferait
travailler les entreprises localement, notamment pour l’ingénierie et le BTP.
Effets d’entraînement attendus sur l’emploi en France :
• Effet direct sur la filière. Maintien des emplois déjà existant, augmentation en
qualifications (nouveaux profils de métiers), création de nouveaux emplois
spécifiques liés à ce déploiement avec une capacité d’exporter un savoir‐faire
(problème posé de manière internationale).
• Le déploiement d’un réseau de fibre optique « dans chaque village ou chaque
quartier » permettra en outre d’accélérer le développement des technologies
complémentaires à la fibre optique notamment pour le dernier kilomètre (réseaux
d’accès radio à très haut débit notamment) et donner à notre pays une avance en la
matière.
• Effets induits directs sur les autres industries : énorme. Effets difficiles à chiffrer, mais
le secteur des services (banques, assurance, commerce, divertissements,…) et
certains secteurs structurants (logiciels) pourraient bénéficier rapidement de ce
déploiement en termes de croissances.
Quelle stratégie industrielle à mettre en œuvre ?
En synthèse :
L’ensemble des technologies existe, et la France garde aujourd’hui une recherche en pointe
dans les télécommunications, ainsi qu’une véritable capacité industrielle, notamment dans la
fibre optique. Il convient désormais de bâtir sur ce programme pour donner un bol d’air à
notre industrie et accompagner la croissance ainsi qu’une ré‐industrialisation de notre pays
en matière télécom. En parallèle, il conviendra de mettre en œuvre des politiques
industrielles ciblées autour de domaines spécifiques (voir télésanté) pour capitaliser sur cette
infrastructure.
Capacités d’export / de création de richesse :
• Bâtir sur notre savoir‐faire autour de la fibre optique :
o Nécessité de renforcer les moyens de formation de l’ensemble de la filière,
suivre les groupes de normalisation.
• Aider à réindustrialiser la France en matière d’implantation d’usines télécom.
o Mettre en place en parallèle un programme visant à favoriser l’implantation
d’entreprises industrielles dans la filière.
• Soutenir les filières impactées sur des programmes spécifiques :
o Electroniques…
o Logiciels et services internet…
Quel engagement des acteurs directement concernés si ce programme est mis en place ?
• L’ensemble des acteurs sont déjà mobilisés pour accompagner ce déploiement. Ainsi,
la FFIE, le SERCE, la FFT et la FIEEC ont créé un groupe commun visant à développer
trois actions structurantes :
o Une définition d’une information commune autour du déploiement de la
fibre optique afin que l’ensemble des partenaires développent un discours
cohérent et commun dans leurs campagnes de communication.
o Une mise en œuvre de formations structurées pour développer de nouvelles
compétences au sein des opérateurs ou des installateurs. Une mobilisation
des outils de formation professionnelle est en cours.
o Un travail commun avec l’ARCEP autour de la normalisation afin que les
normes existantes (notamment pour le logement multimédia) soient bien
reprises et intégrées dans les déploiements.
Quels secteurs sur lesquels capitaliser ?
• Télécommunications (opérateurs)
• Electronique et électrique (fabricants)
• Logiciels
• Services divers (installateurs, etc.)
Quels objectifs chiffrés :
Quels investissements ? Quels acteurs ? Quelle durée ?
Investissement global chiffré entre 25 et 40 milliards d’euros sur 20 ans. Le coût total de la
phase 1 permettant un accès 10 Mbit/s à tous dès 2015 est évalué à 8 milliards d’euros (6.8
milliards hors génie civil)1. Cela suppose d’utiliser au maximum les infrastructures de génie
civil aériennes et souterraines existantes pour minimiser le coût et apporter un service
palpable et visible aux consommateurs. Il convient donc que l’emprunt puisse financer
prioritairement une partie de cet investissement et agréger d’autres investissements
complémentaires des acteurs publics et privés.
• Collectivités locales : améliorer les réseaux de collecte et bâtir dans chaque tranchée
des « fourreaux » destinés aux opérateurs télécoms afin de simplifier leurs
déploiements. Des règles d’ingénierie communes avec les opérateurs pourraient être
définies et un recours à des prêts bonifiés dans le cadre de l’emprunt pourrait être
conditionné aux respects de ces règles.
• Opérateurs : compléments de financements aux opérateurs acceptant de déployer
dans des zones peu ou moyennement denses. Les aides pourraient être
conditionnées au respect par les opérateurs d’une neutralité dans l’accès à ces
réseaux.
Quel Retour sur Investissement ? Durée ?
• Le retour sur investissement direct se fera par le remboursement des acteurs qui
auront bénéficié d’aides spécifiques tirés de l’emprunt.
1
Source : syndicat professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication (Sycabel)
Quels modes d’utilisation de l’emprunt :
Quel montant demandé ?
5 Milliards d’euros affectés sur 5 ans décomposés comme suit :
• 4,5 milliards pour ROI direct :
o Des crédits publics à taux préférentiels pour les collectivités locales acceptant
de lancer des programmes cohérents avec les infrastructures définies.
o Des crédits à taux préférentiels pour les acteurs privés acceptant de rentrer
dans une logique d’accélération de déploiement dans des zones peu ou
moyennement denses.
Les premiers remboursements de crédits au bout de 5 ans devraient permettre de
maintenir cette aide pendant plusieurs années.
• 500 millions d’euros pour ROI indirect. Financement des activités de R&D autour des
télécoms et de l’électronique notamment, l’aide à la formation de la filière, le
soutien à la normalisation,… (voir conditions de succès). Financement prévu sur 5
ans.
Quels acteurs financiers portant le programme ?
• Pour les acteurs publics : Caisse des Dépôts en complément des collectivités
publiques.
• Pour les acteurs privés : banques participantes et OSEO.
Quelles garanties ? Quelle ambition ?
Suivi annuel des financements accordés et de la croissance des secteurs directement
concernés.
Objectifs affichés : +10% de croissance du secteur dans les 5 ans en termes de valeur, +10%
d’emplois créés dans la filière à 5 ans (+ 10 000 emplois).
Quelles conditions du succès ?
Normalisation :
Bâtir sur l’excellence de l’Union Technique de l’Electricité (UTE) et la participation française à
l’ETSI pour renforcer notre présence dans les instances de normalisation.
Education / Formation :
Filières de formation à renforcer. Programmes de formation continue à développer,
notamment en e‐learning. Mobilisation possible des fondations en place pour aider à la
formation de la Filière.
Mode de gouvernance du programme :
Groupe de travail Public / Privé qui réunisse les acteurs de la filière, de la R&D, les écoles, les
acteurs de la normalisation dans le cadre d’un groupe spécifique par exemple d’une agence.
Développer en parallèle à la mise en oeuvre du programme de financement des groupes de
travail spécifiques sur les principaux sujets de blocage identifiés. Pouvoir orienter le
développement de ce programme en fonction de constats partagés.
Illustrations / commentaires :
100 000 emplois
directs et indirects
Stimulation
Infrastructures
de nouvelle
génération
temps
conditionne
100 000 emplois
directs et indirects
Services et Stimulation
applications
du futur
temps
Figure 1 : Articulation entre le déploiement d’infrastructures de nouvelle génération et le développement des
services et applications du futur2
2
Nombre d’emplois directs et indirects créés : évaluations Alliance TICS
Emprunt national 2010
Imaginons la France de demain !
Une ambition nationale :
Une France Numérique et Créative
Programme 4 : Faire de la France le leader mondial de la télésanté
Descriptif du programme :
Impulser des projets ciblés de déploiement progressifs d’outils et de services de télésanté /
télémédecine en se basant sur l’organisation de soins et les services nécessaires. Bâtir une véritable
offre technologique et industrielle à vocation mondiale autour de ces outils.
Mode d’utilisation possible de l’emprunt :
Prêts bonifiés long termes pour les acteurs (publics et privés) s’engageant dans des programmes
respectant certaines spécifications techniques, cofinancement de programmes, ou tout autre moyen
de financement ciblé. L’emprunt doit servir de levier à des investissements complémentaires et
financer des projets qui auraient un retour sur investissement clair.
Pourquoi la nécessité de recourir à l’emprunt ?
Pour accélérer la diffusion rapide de solutions existantes ou en développement, pour créer un
marché national capable de se traduire dans des logiques d’exportation, pour accompagner les
acteurs dans leur R&D sur de nouvelles solutions, pour favoriser le travail en commun autour de
nouvelles solutions, services et organisations.
Effets positifs attendus de cette accélération : donner une avance technologique et de savoir‐faire à
la filière française, abaisser les coûts de déploiement, capitaliser sur des compétences existantes en
France (médicales et industrielles), bâtir des offres innovantes de services à un coût maîtrisé.
Précisions sur les bénéfices sociaux attendus :
Le développement d’un véritable programme de la télésanté / télémédecine permettrait
1. De favoriser la cohérence et l’équité territoriale en luttant contre les « déserts
médicaux » qui tendent à se développer en dehors des villes. Les outils de télésanté /
télémédecine permettront en effet de développer des centres de « santé à
distance » (télé‐diagnostic, téléconsultation, etc.) basés sur de nouveaux outils de
communication.
2. D’accompagner le vieillissement de la population en permettant de vieillir « chez
soi » (autonomie) le plus longtemps possible. Les outils de télésanté dans leur
acceptation large (basés sur la domotique) permettent en effet aux personnes âgées
de demeurer chez elles le plus longtemps possible dans des conditions de vie
agréables à un coût supportable pour la collectivité. En 2050, les prévisions
démographiques en France et en Europe montrent que les plus de 50 ans
représenteront près de 50% de la population.
3. De développer de nouveaux services de santé qui apportent plus de soins et de
conforts à nos citoyens tout en gardant la maîtrise des coûts. Les nouveaux systèmes
de sondes ou de capteurs permettent en effet une alerte du patient préventive en
cas de problèmes.
Précisions sur les effets économiques attendus (court terme) :
L’ensemble des secteurs intéressés par le développement de la télésanté et la
télémédecine est très large. Au‐delà du secteur de la santé en temps que tel et le secteur
des services (notamment à la personne), plusieurs secteurs industriels sont directement
concernés :
o Secteur électronique (composants). Il convient de bâtir sur les points forts de la
France en termes de systèmes et de nouvelles technologies : capteurs, composants
actifs et passifs, sous‐systèmes…
Exemple de leaders mondiaux / labos français ou européens : ST Microelectronics,
CEA‐LETI…
o Secteur du « confort domestique » : ensemble des secteurs regroupés sous le
vocable de « domotique ».
Exemple de leaders mondiaux / labos français ou européens : Legrand…
o Secteur des technologies médicales. Ce secteur représente 40 000 emplois directs en
France. En son sein, le secteur de l’électronique médicale réalise un chiffre d’affaires
de 1.5 milliards d’euros (soit 25% du total européen – 8 milliards d’euros).
Exemple de leaders mondiaux / labos français ou européens : Philips, Siemens…
o Secteur des télécommunications. Ce secteur représente 150 000 emplois en France
et a une capacité d’entraînement très forte sur le reste de l’économie. Le
développement des systèmes de télémédecine et de télésanté permettrait
d’accélérer le déploiement des nouveaux réseaux de communication Très Haut Débit
(fibre optique, THD mobile).
Exemple de leaders mondiaux / labos français ou européens : Orange, SFR…
o Secteur de la sécurité. Ce secteur, de part sa capacité à gérer des systèmes
complexes et à les sécuriser de manière forte, sera un atout important dans le
développement de la télésanté. En effet, la sécurité forte des données médicales est
une condition fondamentale de l’acceptation du système par les acteurs.
Exemple de leaders mondiaux / labos français ou européens : Thales, EADS…
Pôles d’excellence français concernés (régions, pôles de compétitivité,…) :
• Pôle de compétitivité / clusters concernés : Medicen, Minalogic, SCS, Systematic,
Alasace Biovalley, Cap Digital, Images et Réseaux, Lyonbiopôle, Cancer Bio Santé,
Microtechniques, Transactions Electroniques Sécurisées, Elopsys, Optics Valley…
• Universités / grandes écoles : des pôles d’excellence comme le projet GIANT porté
par le CEA à Grenoble s’intègrent dans cette stratégie du développement de la
télésanté.
• Régions : les bassins d’emplois sont répartis sur l’ensemble du territoire pour le
domaine de la santé (principales villes notamment), et également pour les industries
concernées.
Effets d’entraînement attendus sur l’emploi en France :
• Effet direct sur la filière. Maintien des emplois déjà existants, augmentation des
qualifications de la filière (nouvelles compétences), développement de nouveaux
services grâce aux téléactivités.
• Effets induits sur les autres industries non citées : mécanique, plasturgie, services liés
à la mise en place des systèmes (installateurs),…
Quelle stratégie industrielle à mettre en œuvre ?
En synthèse :
Il convient de structurer la démarche globale, en associant les parties‐prenantes des
différentes sphères du public et du privé par une stratégie et un pilotage commun dans une
structure placée auprès du premier ministre. Le temps des expérimentations est révolu : il
faut désormais généraliser le recours à la télémédecine en lançant un vrai programme
d’équipement ambitieux pour soulager des pathologies spécifiques dans un premier temps.
L’objectif poursuivi sur ce sujet devra être double :
1. améliorer la qualité des soins et convaincre le monde de la santé du bien‐fondé de ces
outils, le former et lui permettre de les maîtriser
2. bâtir une offre industrielle sur le territoire national qui soit exportable et intégrée dans
des démarches européennes.
Capacités d’export / de création de richesse :
• Très forte capacité d’exportation associée à ce projet : demande mondiale (situation
similaire dans l’ensemble des pays du monde).
• Une offre de soin basée sur ces outils devrait être créée plus spécifiquement destinés
aux pays en voie de développement qui présentent également un fort potentiel, mais
des situations technico‐économiques et des problématiques différentes.
• Fort effet d’entraînement sur la création de services associés. Intégration de la
démarche aux réflexions européennes indispensable.
Quel engagement des acteurs directement concernés si ce programme est mis en place ?
• Les acteurs professionnels se sont déjà impliqués fortement au travers d’actions
concrètes, notamment aux travers de la FIEEC :
o Lancement d’une étude conjointe avec l’ASIP Santé et un comité de pilotage
large pour bâtir un consensus autour de « bonnes pratiques » de
déploiements réussis d’outils de télésanté.
o Mise en place d’un pilotage « professionnel » de la stratégie de normalisation
dans les instances internationales et dans les consortiums spécifiques afin de
peser dans la définition des normes pertinentes.
Quels secteurs sur lesquels capitaliser ?
• Secteur de la santé
• Electronique – électrique
• Logiciels
• Télécommunications
• Services : installation, nouveaux services numériques,…
Quels objectifs chiffrés :
Quels investissements ? Quels acteurs ? Quelle durée ?
• Se servir de l’emprunt comme un levier d’investissement complémentaire aux
investissements des plans nationaux déjà définis. Il conviendrait que l’emprunt
puisse venir en complément de ces plans pour orienter les dépenses selon une
stratégie définie en commun. Il ne s’agit pas de remplacer les acteurs (agences, etc.)
ou les initiatives déjà en place mais d’assurer une cohérence à l’ensemble, une inter‐
ministérialité des initiatives, et une généralisation rapide des bonnes pratiques.
• Financement privés. Développer une réflexion de la prise en charge de certains outils
dans des logiques d’assurance privée ou autres systèmes. Le recours aux sommes
levées par l’emprunt devrait être exceptionnel pour assurer une accélération de la
mise en œuvre de ces systèmes. L’emprunt peut servir de catalyseur pour favoriser la
concertation préalable avec les parties prenantes: service de santé, corps médical et
organisme financeurs publics et privés collectivités locales, assurance, mutuelles,
CNAM…
Quel Retour sur Investissement ? Durée ?
• Les nouvelles organisations des soins qui seraient mises en place devraient permettre
de maîtriser les dépenses de santé et de faire des économies sur certains postes (par
exemple réduction de la facture hospitalière grâce au maintien à domicile des
patients, etc.). Le retour sur investissement devra cependant se mesurer
globalement au niveau des collectivités locales et du système de soin. Le
remboursement devrait être le fait des collectivités locales qui bénéficieraient le plus
directement des nouveaux outils mis en place.
Quels modes d’utilisation de l’emprunt :
Quel montant demandé ?
1.21 Milliards d’euros par an sur 5 ans (6.06 milliards sur 5 ans), affectés comme suit :
• 1 milliard / an pour compléter des investissements locaux / nationaux afin
d’accélérer des déploiements de solutions de télésanté / télémédecine de manière
opérationnelle et en respectant des conditions définies en commun.
Les premiers remboursements de crédits au bout de 5 ans devraient permettre de
maintenir cette aide pendant plusieurs années.
• Financement de conditions génériques :
o R&D (pôles de compétitivité, cluster) : 100 millions d’euros supplémentaires
sur 5 ans.
o Formation de la filière des personnels de santé : 100 millions d’euros
supplémentaires sur 5 ans.
o Lancement d’appels à projets innovants : 10 millions d’euros par an sur 5 ans.
Quels acteurs financiers portant le programme ?
• Une structure dédiée
Quelles garanties ? Quelle ambition ?
Suivi annuel des financements accordés et de la croissance des secteurs directement
concernés.
Objectifs affichés : +10% de croissance du secteur dans les 3 ans en termes de valeur, +10%
d’emplois créés dans la filière à 5 ans (industrie + services).
Quelles conditions du succès ?
Normalisation :
Bâtir sur l’excellence de l’Union Technique de l’Electricité (UTE) pour renforcer notre
présence dans les instances de normalisation et mieux coordonner la présence des acteurs
français au sein des consortiums internationaux. Intégrer les normes internationales le plus
possible en amont.
Education / Formation :
Filières de formation à renforcer des personnels de santé / des personnels liés au service.
Programmes de formation continue à développer, notamment en e‐learning.
Mode de gouvernance du programme :
Groupe de travail Public / Privé qui réunisse les acteurs de la filière, de la R&D, les écoles, les
acteurs de la normalisation dans le cadre d’un groupe de pilotage interministériel spécifique.
Développer en parallèle à la mise en œuvre du programme de financement des groupes de
travail focalisés sur les principaux sujets de blocage identifiés. Pouvoir orienter le
développement de ce programme en fonction de constats partagés.
Illustrations / commentaires :
Source OCDE : Dépenses de santé par pays en pourcentage du PIB
Emprunt national 2010
Imaginons la France de demain !
Une ambition nationale :
Une France mobile, dynamique et confiante
Programme 5 : Une infrastructure de confiance partagée
Descriptif du programme :
Bâtir une infrastructure de communication fixe, mobile et d’informatique répartie, dernière
génération, dédiée aux administrations régaliennes (Défense, Intérieur, Santé…). Cette infrastructure
dédiée permettrait d’unifier des dispositifs aujourd’hui hétérogènes et cloisonnés. Elle permettrait à
ces administrations une meilleure efficacité dans leurs activités, notamment en cas de crise, et une
plus grande réactivité tout en garantissant l’indépendance stratégique de la France. Une telle
infrastructure aurait de plus un impact positif sur le déploiement des infrastructures destinées au
grand public listées dans ce document.
Mode d’utilisation possible de l’emprunt :
Financement de développement de technologies spécifiques (R&D), impulsion nécessaire en
regroupant des crédits affectés et en finançant par les sommes collectés par l’emprunt les
compléments nécessaires pour bâtir cette infrastructure inter‐administration.
Pourquoi la nécessité de recourir à l’emprunt ?
Pour fédérer et orienter les actions des acteurs, notamment des administrations. L’emprunt servira
de catalyseur à des initiatives aujourd’hui éparses, et permettra d’unifier les conditions de
déploiement. Le déploiement de cette infrastructure fera appel à des acteurs de nature variés de
toutes tailles.
Précisions sur les bénéfices sociaux attendus :
Comme indiqué ci‐dessus, une telle infrastructure de Confiance Partagée, permettra des gains
sociétaux clairs :
1. Une meilleure efficacité des systèmes de sécurité au sens large (police, gendarmerie,
santé, défense, etc.) qui permettra de développer des actions mieux ciblées et plus
pertinentes pour les citoyens, que ce soit en prévention ou en traitement de
situations d’urgence.
2. De nouvelles applications, en particulier pour les services d’urgence, grâce à des
outils modernes de communication qui leur permettront une meilleure efficacité à
moindre coût.
3. Une réduction des gaz à effet de serre par l’optimisation des ressources consacrées,
notamment dans le cas d’une infrastructure informatique répartie.
4. Un effet d’entraînement sur les réseaux développés pour les autres programmes de
ce document grâce à des développements spécifiques qui pourraient être ensuite
généralisés. De même, le déploiement d’un réseau de fibre optique spécifique
pourrait venir renforcer les efforts du déploiement du très Haut Débit.
Précision sur les effets économiques attendus (court terme) :
Secteurs directement concernés par le programme :
Les secteurs directement concernés par ces programmes sont en premier lieu le secteur
électronique, les industries des télécommunications et de défense. Au‐delà, le
déploiement de l’infrastructure amène également à avoir un effet d’entraînement sur les
industries des Travaux Publics, des services (installateurs, etc.), de l’énergie (pour les
centres de données), etc.
D’un point de vue plus global, l’ensemble de l’économie est concernée : le renforcement
de la confiance dans nos infrastructures, et la meilleure efficacité de nos services publics
concernent l’ensemble de notre économie et de nos citoyens.
Pôles d’excellence français concernés (régions, pôles de compétitivité,…) :
• Pôle de compétitivité / clusters : de manière directe : Minalogic, Elopsys, TES,
Solutions Communicantes Sécurisées, Systématic, Microtechniques….
• Universités / Ecoles : les écoles / universités du domaine télécommunication et
électronique : Sup Télécom, Ecole Centrale d’Electronique, etc.
• Régions : les bassins d’emplois sont répartis sur l’ensemble du territoire, tant dans les
outils de production que pour les services d’installation, formation, etc.
Effets d’entraînement attendus sur l’emploi en France :
• Effets sur les filières directement concernées : création de nouveaux emplois
spécifiques liés à ce déploiement avec une capacité d’exporter un savoir‐faire (la
situation est la même dans les autres pays). Ce projet permettrait de reprendre une
avance dans la recherche de technologies clés.
• Effets sur les filières « supports » : création de nouvelles compétences,
développement de nouveaux marchés, maintien d’une partie des emplois déjà
existants.
• Effets induits directs sur les autres industries : très importants. Ainsi qu’indiqué plus
haut, la confiance est au cœur de l’activité économique, notamment dans un monde
dématérialisé.
Quelle stratégie industrielle à mettre en œuvre ?
En synthèse :
• Le projet présenté mobilisera les entreprises leaders dans le secteur de la sécurité,
notamment électronique et un réseau important de PME et d’ETI. Il permettra de
générer une dynamique de coopération européenne dans un domaine stratégique
majeur et d’accompagner des offres globales à l’exportation. Géré en complément
avec le programme de déploiement du très Haut Débit, il assurera à la France de
maintenir son avance technologique et son indépendance dans le domaine des
communications sécurisées.
Capacités d’export / de création de richesse :
• Bâtir sur notre savoir‐faire autour de notre industrie électronique de défense et
télécommunication :
o Renforcement de la filière de normalisation ;
o Stratégie de recherche et développement avec valorisation par dépôts de
brevets.
• Aider à réindustrialiser la France en matière d’implantation d’unités de production :
o Mettre en place en parallèle un programme visant à favoriser l’implantation
d’entreprises industrielles dans la filière.
• Soutenir les filières / programmes impactés par des actions spécifiques :
o Projet GIANT de Grenoble…
o Electrique et Electronique : composants et sous‐systèmes,…
o Télécommunications…
o Logiciels et services internet…
Quel engagement des acteurs directement concernés si ce programme est mis en place ?
• Les fédérations de la défense (GIFAS), de l’électronique et de l’électrique (FIEEC)
portent ce projet et sont prêtes à mobiliser leurs réseaux de PME et ETI s’il est
confirmé.
Quels secteurs sur lesquels capitaliser ?
• Défense
• Electrique et électronique
• Logiciels
• Télécommunications
Quels objectifs chiffrés :
Quels investissements ? Quels acteurs ? Quelle durée ?
Investissement global chiffré à 6 milliards d’€ sur 10 ans : 1.5 milliards d’€ pour un système
de communication mobile, 3.5 milliards d’€ pour le déploiement d’un réseau fixe et 1
milliards d’€ pour bâtir une infrastructure informatique sécurisée. Sur ces investissements,
une partie pourrait être financée par l’emprunt sur les 5 premières années (4 milliards) et par
une réaffectation de crédits sur les dernières années.
Quel Retour sur Investissement ? Durée ?
• Retours directs : optimisation des dépenses de fonctionnement des systèmes actuels.
• Retours indirects : meilleure efficacité des systèmes actuels, créations et
développement de nouveaux services.
Quels modes d’utilisation de l’emprunt :
Quel montant demandé ?
4 milliards d’euros en 5 ans affectés sur les trois types de projets (système de
communication mobile, réseau fixe, infrastructure informatique) en fonction des besoins
identifiés et des services à développer.
Quels acteurs financiers portant le programme ?
• Agence en charge du programme en lien avec des structures de financements
existantes pour lesquels des lignes de crédit spécifiques auront été affectées.
Quelles garanties ? Quelle ambition ?
Suivi annuel des financements accordés et de la croissance des secteurs directement
concernés.
Objectifs affichés : avoir des premières briques industrielles dans les 2 ans pour déploiement
rapide.
Quelles conditions du succès ?
Normalisation :
Renforcer notre système de normalisation sur les aspects liés à la sécurité.
Education / Formation :
Filières de formation à renforcer voire à créer.
Mode de gouvernance du programme :
Groupe de travail Public / Privé qui réunisse les acteurs de la filière, de la R&D, les écoles, les
acteurs de la normalisation dans le cadre d’un groupe spécifique par exemple d’une agence.
Développer en parallèle à la mise en œuvre du programme de financement des groupes de
travail spécifiques sur les principaux sujets de blocage identifiés. Pouvoir orienter le
développement de ce programme en fonction de constats partagés.
Emprunt national 2010
Imaginons la France de demain !
Une ambition nationale :
Une France mobile, dynamique et confiante
Programme 6 : rendre la route intelligente et les voitures propres…
Descriptif du programme :
Lancer une réflexion de grande ampleur et des expérimentations grandeur nature autour de deux
axes complémentaires :
• Le développement d’une infrastructure routière « intelligente » capable de
communiquer avec les véhicules afin de les rendre plus sûr et plus performants ;
• Le déploiement d’une infrastructure électrique permettant des rechargements
rapides des véhicules électriques en accélérant sur les annonces du gouvernement
dans le cadre du Plan Véhicule Electrique.
Mode d’utilisation possible de l’emprunt :
Financement de développement de technologies spécifiques (R&D), impulsion nécessaire en
regroupant des crédits affectés et en soit des démonstrateurs grandeur nature (cas de la route
intelligente), soit un déploiement rapide d’infrastructures par exemple, en recourant à des prêts
bonifiés pour les acteurs déployant.
Pourquoi la nécessité de recourir à l’emprunt ?
Pour fédérer et orienter les actions des acteurs, notamment des administrations. L’emprunt servira
d’accélérateur sur des initiatives déjà engagées ou en gestation.
Précisions sur les principaux bénéfices sociaux attendus :
1. Une meilleure efficacité de la sécurité sur la route.
2. Une meilleure gestion du trafic routier et de nouveaux services à développer
simplement (information conducteurs, véhicules, etc.). Le fait de diminuer les
embouteillages permet de réduire de manière importante la pollution
atmosphérique.
3. Une réduction des gaz à effet de serre par le déploiement rapide d’infrastructures
permettant la commercialisation de véhicules électriques et la réduction de la
pollution résultant des embouteillages (voir ci‐dessus).
4. Couplage avec la promotion des énergies renouvelables au sein des immeubles
d’habitation, collectif et individuel, en vue de développer les sources décentralisées
de production d’énergie : création de valeur ajoutée et d’emploi autour de la gestion
intelligente des usages énergétiques dans l’habitat.
5. Signal tangible pour les consommateurs en vue d’un changement durable des
comportements autour de l’automobile et à terme des rapports avec les
déplacements en site urbain : confort de vie en Ville et sécurité énergétique accrue
pour les ménages les plus défavorisés.
Précision sur les effets économiques attendus (court terme) :
Secteurs directement concernés par le programme :
De très nombreux secteurs sont concernés par des programmes : Travaux Publics,
électrique, électronique, énergie, automobiles, etc.
D’un point de vue plus global, l’ensemble de l’activité économique bénéficierait d’un tel
programme en termes d’efficacité des transports, de plus de sécurité et d’une moindre
pollution.
Pôles d’excellence français concernés (régions, pôles de compétitivité,…) :
• Pôle de compétitivité / clusters : Minalogic, Tennerdis, véhicule du futur, SE2E,…
• Universités / Ecoles : les écoles / universités dans les domaines industriels cités.
• Régions : les bassins d’emplois sont répartis sur l’ensemble du territoire, tant dans les
outils de production que pour les services d’installation, formation, etc.
Effets d’entraînement attendus sur l’emploi en France :
• Effets sur les filières directement concernées : création de nouveaux emplois
spécifiques liés à ce déploiement avec une capacité d’exporter un savoir‐faire (le
besoin est identique dans tous les pays). Ce projet permettrait de reprendre une
avance dans la recherche de technologies clés.
• Effets sur les filières « supports » : création de nouvelles compétences,
développement de nouveaux marchés, maintien d’une partie des emplois déjà
existants.
Quelle stratégie industrielle à mettre en œuvre ?
En synthèse :
Le projet permet de mobiliser très largement autour d’enjeux désormais globalement
acceptés et de travailler sur une interaction entre les infrastructures passives (la route) et les
véhicules en mouvement. La richesse potentielle de cette interaction permet d’imaginer de
nouveaux services et de nouvelles créations de valeur, que ce soit dans le domaine du
déplacement personnel, collectif ou le transport de marchandises. Enfin, le lien avec les
infrastructures électriques de rechargement permet d’optimiser les investissements dans ces
systèmes. Le déploiement rapide des infrastructures de recharge doit se combiner avec
l’émergence de solutions de production décentralisée d’énergies renouvelables à un prix
compétitif pour l’habitat individuel et collectif : il s’agit de croiser des filières industrielles
autour d’un objectif commun d’accompagner un changement sociétal majeur pour l’avenir
de la planète.
Capacités d’export / de création de richesse :
• Très important du fait de l’importance des enjeux et des filières concernées.
Quel engagement des acteurs directement concernés si ce programme est mis en place ?
• En ce qui concerne le déploiement d’une infrastructure de rechargement, les acteurs
français les plus concernés se sont déjà largement mobilisés sur ce sujet grâce aux
initiatives du gouvernement.
• Pour la réflexion sur les routes intelligentes, une mobilisation reste à opérer,
notamment par le biais de réalisation de démonstrateurs.
Quels secteurs sur lesquels capitaliser ?
• Electrique – Electronique ;
• BTP, infrastructures routières, sociétés concessionnaires d’autoroutes,…
• Automobile, sociétés d’assurances.
Quels objectifs chiffrés :
Quels investissements ? Quels acteurs ? Quelle durée ?
• des fonds expérimentaux pour la mise à disposition en avance de phase
d’infrastructures de recharge dans des zones territoriales ciblées : tester en grandeur
réelle les interactions nouvelles pour les différentes types d’usage et mesurer les
impacts quantitatifs et qualitatifs sur la qualité de vie des citoyens,
• des fonds de recherche pour les technologies restant à valider ou à explorer :
recharge par induction, recharge rapide, recharge sur la voie publique, capteurs,
nouveaux matériaux …
• des incitations fiscales fortes pour assurer une diffusion large des infrastructures
dans les immeubles collectifs.
Quel Retour sur Investissement ? Durée ?
• Retours directs : optimisation des dépenses de fonctionnement des systèmes actuels.
• Retours indirects : meilleure efficacité des systèmes actuels, diminution du nombre
de morts sur la route (coût annuel : 25 milliards d’euros pour la collectivité).
Quels modes d’utilisation de l’emprunt :
Quel montant demandé ?
300 millions d’euros sur 2 ans, en complément des sommes déjà annoncées pour le plan
véhicule électrique.
Quels acteurs financiers portant le programme ?
• Agence en charge du programme en lien avec des structures de financements
existantes pour lesquels des lignes de crédit spécifiques auront été affectées.
Quelles garanties ? Quelle ambition ?
Suivi annuel des financements accordés et de la croissance des secteurs directement
concernés.
Objectifs affichés : passer à une phase de déploiement accéléré au bout des 2 ans.
Quelles conditions du succès ?
Normalisation :
Renforcer notre système de normalisation notamment dans le secteur électrique.
Education / Formation :
Filières de formation à renforcer voire à créer.
Mode de gouvernance du programme :
Groupe de travail Public / Privé qui réunisse les acteurs de la filière, de la R&D, les écoles, les
acteurs de la normalisation dans le cadre d’un groupe spécifique par exemple d’une agence.
Développer en parallèle à la mise en œuvre du programme de financement des groupes de
travail spécifiques sur les principaux sujets de blocage identifiés. Pouvoir orienter le
développement de ce programme en fonction de constats partagés.
F
N
T
P
Le Président de la République a décidé de lancer début 2010 un grand emprunt dont les
ressources seront affectées à des priorités nationales. Ces priorités seront établies en novembre
2009 sur proposition d’une commission animée par MM. A. Juppé et M. Rocard.
Avec ces objectifs, le GFI propose que l’industrie et les services qui lui sont liés
deviennent une des ambitions pour notre pays et figurent en bonne place parmi les priorités
nationales pour l’emprunt.
En effet, améliorer la compétitivité industrielle, accélérer les redéploiements et
encourager la recherche, l’innovation et l’exportation des secteurs structurants pour la croissance,
c’est créer un effet d’entrainement fort sur l’ensemble de l’économie du pays.
A ce titre, 5 programmes essentiels pour l’avenir industriel, peuvent faire l’objet d’une
affectation d’une partie des produits de l’emprunt :
__________________________________________________________________________________
92038 Paris La Défense Cedex - Tél. : 01.47.17.60.06 - Fax : 01.47.17.60.80 – gfi@mail.fimeca.com
Site Internet : www.industrie-gfifrance.com
L’emprunt contribuant à moderniser notre économie et à la rendre plus compétitive, une
grille d’analyse doit être établie avec cinq critères pour évaluer les projets proposés :
° °
2
I. Faciliter et accélérer les transferts de R et D et d’innovation dans l’industrie et
vers les marchés du futur
En se fondant sur les données harmonisées de l’OCDE, on constate que la France est en retard
par rapport à l’objectif décidé pour 2010 à l’échelon de l’UE : 3 % du PIB en R et D.
Ainsi, notre pays se situe à 2,1 % du PIB contre 3,4 % au Japon, 2,6 % aux USA, 2,5 % en
Allemagne. S’agissant de l’effort des entreprises, il se situe à 1,3 % en France contre 2,6 % au
Japon, 1,84 % aux USA et 1,77 % en Allemagne.
Or, l’industrie réalise 86 % de l’effort des entreprises en R et D, soit plus de 4 fois son poids dans
le PIB.
S’agissant de l’innovation, l’indice synthétique européen d’innovation établi par l’UE situe notre
ème
pays au 10 rang sur 27 en Europe avec des constats très préoccupants où pour un indice 100
mesurant la moyenne européenne, la France se retrouve à :
Au cours des trois dernières années, des orientations et des décisions porteuses ont été prises :
Mais au-delà, et pour rattraper progressivement le terrain perdu sur les grands concurrents de
l’industrie française, le GFI propose que trois leviers essentiels soient actionnés :
3
2.2 Il est rassurant de constater une grande homogénéité entre les axes prioritaires de la SNRI
et les quatre défis que le GFI a identifiés comme déclencheurs pour les marchés du futur.
Cette cohérence de priorités doit se traduire par une mise en cohérence efficace des
ressources privées et publiques mises à leur service.
¾ d’installer en France des projets pilotes de capture et de stockage du CO2 par des
entreprises industrielles pour expérimenter en taille réelle sur des sites déterminés et
évaluer leur valorisation dans le cycle de production (cimenterie, sidérurgie,.....) ;
L’effort budgétaire et financier additionnel doit être alloué à ces priorités, être rendu lisible et
visible pour nos concitoyens, et être évalué périodiquement avec les meilleurs critères
disponibles issus d’un benchmark international.
4
II. STIMULER LA CROISSANCE VERTE
2. Le GFI propose que 4 milliards d’euros soient affectés à des projets de moyen/long terme
qui requièrent simultanément de la R et D publique et privée, de l’innovation de rupture, de la
création de filières de production et d’écosystèmes de croissance qui soient, pour l’essentiel,
localisés en France et appelés à y rester.
3. Un grand programme centré sur la mise en place d’une économie circulaire pourrait être
lancé.
En second lieu, il faut consolider les compétences collectives sous-jacentes des « emplois
verts » au travers de trois actions stratégiques :
Cette raréfaction doit être intégrée comme un enjeu stratégique déterminant pour développer
une économie durable fondée aussi mais pas exclusivement sur l’utilisation des énergies et
des matières premières renouvelables. Cet enjeu stratégique doit être considéré comme un
élément déterminant de souveraineté économique.
5
Il y a donc une nécessité absolue à repenser l’organisation de la chaîne de valeur de la
matière et en particulier à travailler sur le recyclage pour en faire un véritable outil industriel
au travers de technologies et de logistiques innovantes.
Cette transition, nécessaire au développement d’une économie verte sur le long terme, ne
correspond pas aux dynamiques naturelles des marchés à savoir concentration industrielle
pour générer des économies d’échelle et concentration des efforts financiers sur des
produits nouveaux à forte valeur ajoutée et de plus en plus complexes.
Ce modèle nouveau, écologiquement souhaitable mais improbable sous les seuls effets de
marché, nécessite une structuration forte des acteurs industriels et une implication
économique du consommateur, qui pourront être appuyées par le biais d’interventions de
l’État et des Collectivités Territoriales.
L’objectif central est de renforcer la compétitivité des acteurs privés et publics et d’améliorer
l’attractivité du territoire. Pour atteindre cet objectif, il faut mettre en place un environnement
numérique compétitif et lancer trois programmes essentiels dans des domaines où notre pays a
la capacité de devenir un leader mondial.
1. Développer vite les réseaux de communication électronique avancée (très haut débit)
Le pays a besoin de réseaux à haut débit, présents sur tout le territoire et rendus
accessibles aux trois populations-cibles : les foyers, les entreprises, les administrations
publiques. Ces réseaux constituent le socle indispensable pour le développement d’activités
futures (télé activités, télésanté,...) pour la création numérique et pour la connectivité voulue
par les citoyens, qu’elle soit mobile ou fixe.
Enfin, le déploiement accéléré de ces réseaux à haut débit, avec l’utilisation de tout l’éventail
des technologies, y compris satellitaires, renforcera l’activité de secteurs clés pour
l’économie : outre l’électronique, le bâtiment, les travaux publics, les télécoms, les
installateurs, les administrations nationales et territoriales.
6
3. Favoriser des projets pilotes d’application territoriale : ville/département/région
Trois projets pilotes pourraient être décidés, couvrant trois domaines de progrès différents :
¾ La réalisation d’un éco-quartier de grande taille (métropole à choisir) avec les meilleures
technologies disponibles en matière de conception, d’urbanisme, de construction et de
transport,
200 millions d’euros au total pourraient être dédiés à ces trois programmes pilotes qui
mettraient en œuvre le savoir faire de plusieurs industries, de services associés et des
professions du transport et de la construction.
Le GFI propose que ces ressources soient affectées à trois grands projets :
Les aléas climatiques graves qui affectent notre pays mettent en évidence la fragilité relative
du réseau de transport de l’électricité, tandis que sa production à 90 % d’origine nucléaire et
hydraulique, participe à la lutte contre le changement climatique.
¾ La mise en place d’une convergence rationnelle des réseaux électriques et des réseaux
de communication pour créer une gestion active de l’énergie électrique (smart grid)
7
3. Développement de la multimodalité dans le transport terrestre, fluvial et maritime
Le GFI constate que les industriels ont besoin de moyens de transports efficaces. Le mode
routier, qui en représente une très grande partie, pourrait voir son rendement énergétique
encore amélioré en adaptant davantage les infrastructures (ajout de voies dans des zones
congestionnées) et en les utilisant mieux grâce au développement des transports intelligents
(ITS) qui assurent une mobilité plus fluide et plus sûre. Le GFI propose que l’état accorde
son soutien à travers le Programme de recherche et d’innovation sur les transports terrestres
(Predit), les pôles de compétitivité automobiles ….
A ces quatre projets s’ajoutent deux projets structurants pour de nouveaux modes de
transport : le fret à grande vitesse (Eurocarex) et le concept de l’Opérateur Ferroviaire de
Proximité (OFP) qui séduit chargeurs, transporteurs et collectivités territoriales.
Or, singulièrement affaiblis par la crise économique, les opérateurs de transport concernés
par ces 5 projets ne disposent pas des ressources financières suffisantes pour mettre à
l’étude, faire construire, puis exploiter les matériels de transport innovants adaptés à ces
projets : barges, wagons, locomotives, navires et TGV dédiés au fret.
C’est pourquoi le GFI propose que 200 millions d’euros soient consacrés à la création
d’une compagnie spécialisée dans les missions suivantes : définition des matériels
innovants, fabrication des équipements nécessaires, mise à disposition aux exploitants. Ce
type de compagnie existe déjà en Allemagne (Railpool) et au Royaume-Uni.
L’État apporterait 200 millions d’euros de fonds propres, s’engagerait à garantir les
financements demandés aux réseaux bancaires, la BEI pourrait également investir de même
que la CDC, ainsi que des partenaires industriels.
Avec un tel véhicule financier, le GFI est convaincu que les nouveaux moyens de transport
voulus par le Grenelle de l’Environnement seront accélérés dans leur mise en place et que
l’activité industrielle qui leur est liée se développera rapidement.
Les PME et les ETI n’ont pas anticipé un retournement de l’activité aussi brutal, profond et de
longue durée que celui qui s’est installé depuis septembre 2008.
Pour beaucoup de ces entreprises, les fonds propres sont absorbés progressivement par des
charges de restructuration et de redéploiements d’activité, par le financement du chômage partiel
et de la formation....En outre, les résultats d’exploitation sont négatifs depuis le dernier trimestre
2008.
Selon leurs activités, ces entreprises se trouveront dans les mois qui viennent dans une situation
financière très difficile :
Le GFI propose que 3 milliards d’euros du produit de l’emprunt soient utilisés par l’État pour
créer un Fonds de Garantie. Des prêts longs, assimilables à des quasi-fonds propres que sont
les prêts participatifs seraient accordés par les banques aux entreprises et garantis par ce
Fonds.
*****
8
G
Groupement
des Professions de Services
(GPS)
CONTRIBUTIONS DU GROUPEMENT DES
PROFESSIONS DE SERVICES (GPS)
¸
L
E
E
M
Les Entreprises
du Medicament
(leem)
22 octobre 2009
Le grand emprunt national doit constituer une opportunité pour la France pour développer les
politiques industrielles et de R&D du futur , renforcer la compétitivité des entreprises et
l'attractivité de la France. Il doit permettre d’investir dans les filières d’avenir créatrices de
valeur déjà identifiées, parmi lesquelles figurent prioritairement la Santé et les
biotechnologies.
1. Les médicaments du futur seront fondés sur la maitrise de nouvelles connaissances tant
fondamentales que technologiques, nécessitant :
• une plus grande connaissance des pathologies (épidémiologie, banques
d'échantillons biologiques),
• des données issues de patients, plus approfondies (médecine translationnelle,
médecine personnalisée),
• l'apport de nouvelles technologies : les médicaments seront majoritairement issus
d'origine biologique , de procédés biotechnologiques (synthèse protéique ,cultures
cellulaires, transgénèse, thérapies cellulaires...) ou issus de nanotechnologies
appliquées à la médecine.
2. Ces évolutions sont une opportunité majeure pour renforcer la compétitivité des
entreprises françaises du secteur des sciences du vivant, et l'attractivité de la France à
condition :
• d’investir massivement dans les technologies de bio-production des médicaments du
futur,
• de partager et gérer des données multiples et donc s'appuyer sur l'essor des
technologies de l'information et du numérique en santé (la e-santé),
• de disposer des compétences nécessaires et adéquates, pour ces domaines de
disciplines et technologies émergents, en instaurant de nouvelles filières de formation
initiale et continue.
1/4
6 Projets ont été choisis pour favoriser l'attractivité de la France
,une meilleure efficience de l’innovation et des systèmes de santé
.
Attractivité et
Meilleure efficience de
l'innovation
2 Bio-banques 3 Médecine
–biologiques translationnelle
–génétiques Patients
–imagerie Plates-formes
Partage et
1 Epidémiologie
4 Bioproduction Innovations pour
Gestion des
cohortes les Patients et
données 5 E-santé
Systèmes de santé
Patients Partage et Gestion
de données numérisées
Systèmes de –Bionumérique
santé –Réseaux territoriaux
–Télémédecine
6 Formations
Initiales et continues
Meilleure efficience
des systèmes de santé
2/4
3. Développer une filière de la médecine translationnelle pour faire de la France un
des leaders notamment de la médecine personnalisée
Accroître les bénéfices patients de nouveaux traitements, tout en réduisant le coût pour la
société, est un enjeu majeur tant pour la recherche biomédicale que pour l’État. Alors que de
nombreuses molécules ne sont efficaces que sur 30% à 40% de la population, l’approche
translationnelle permet notamment d’identifier et de cibler les « patients répondants » afin de
développer et de produire plus rapidement une molécule spécifiquement adaptée à ces
patients.
La médecine translationnelle va du patient sujet de recherche au patient objet de soins, et
permet de découvrir des médicaments, vaccins ou outils diagnostiques nouveaux à partir
des échanges synergiques entre une recherche clinique cognitive, explicative et
épidémiologique et une recherche non clinique de pointe qui l’accompagne. Cette approche,
autour de laquelle s’organise la recherche biomédicale de demain, requiert des
infrastructures de recherche spécifiques, indispensables à la compétitivité et l’attractivité de
la France dans la domaine.
4. La bioproduction du futur
La France est quasiment absente de ce secteur industriel de très haute technologie. Par un
effort appuyé de recherche et d'innovation, dans les technologies de rupture dans ce
domaine la France peut reconquérir ce secteur en forte croissance. Les enjeux sont
multiples et colossaux : produire des vaccins plus rapidement (dits recombinants) ; produire
par transgénèse, à bas coûts, des bio-médicaments (anticorps monoclonaux notamment),
c'est tout l'enjeu des bio-similaires; produire à échelle industrielle les thérapies cellulaires
(pour reconstruire par exemple des organes malades) .
En cohérence avec les orientations du CSIS (Conseil Stratégique pour les Industries de
Santé) et de la SNRI (Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation, faire de la France
un des acteurs majeurs en bio-production. L’enjeu est la connaissance par nos laboratoires
publics des mécanismes biologiques nécessaires aux technologies de bio-production de
demain ; leur maîtrise, dans un contexte industriel, par un tissu d’entreprises implanté en
France ; la réalisation d’installations de bio-production sur le territoire national (pour lots
pilotes, cliniques et commerciaux), pour satisfaire les besoins nationaux voir pour
l’exportation.
Permettre une meilleure coordination des acteurs de santé, les personnes et les
professionnels, et une meilleure administration de la santé entre le domicile, la ville, les
établissements (hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, etc.) à l’échelle des territoires
locaux, régionaux et national, voir européen.
Accompagner le basculement des systèmes de soins vers un système de santé basé sur la
prévention.
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6. La formation initiale et continue : un levier pour soutenir et développer les
entreprises agissant dans le domaine de la santé
Didier Hoch
Président du groupe de travail « Grand emprunt national »
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22 octobre 2009
Enjeux :
L’observation des populations et l’étude des déterminants de l'état de santé (facteurs de
risque, maladies, environnement, comportements, …) ouvrent des voies de recherche
extrêmement contributives pour la compréhension des maladies et la mise au point de
traitement. Le développement de ces études contribue à une plus grande attractivité de la
France en termes de recherche notamment pour les industries des sciences du vivant et à
l’amélioration de la santé de la population. Elles apportent un éclairage indispensable aux
prises de décisions politiques dans le domaine de la santé et contribuent à l’optimisation de
la prise en charge rationnelle des malades tout en répondant aux demandes prévisionnelles
pour faire face au risque sanitaire.
Bénéfices attendus :
Améliorer les connaissances scientifiques et le développement du progrès médical et
thérapeutique, grâce à l’observation des populations et à l’étude des déterminants de l'état
de santé (facteurs de risque environnementaux, comportementaux…),
Apporter un éclairage indispensable aux prises de décisions politiques dans le domaine de la
santé pour optimiser la prise en charge rationnelle des malades et répondre aux demandes
prévisionnelles face au risque sanitaire (techniques de modélisation)
Secteurs concernés :
Secteur des industries de santé (médicament, vaccin, dispositifs médicaux, diagnostic,
biotechnologies…), secteur de l’alimentation, médecine du travail, Etat, Universités, Pôles de
compétitivité, secteur informatique …
Comment :
En structurant une démarche globale, associant les parties prenantes de différentes
structures publiques et privées, pour optimiser le recueil et l’accès aux données de santé ;
en valorisant le patrimoine d’informations existant et, dans les domaines où ce recueil
d’informations est insuffisant (maladie d'Alzheimer, pathologies en forte croissance telles que
le diabète ou l'obésité), en développant des bases de données transversales et
longitudinales propres à générer les données de santé indispensables au développement de
la connaissance et au progrès.
1/16
Impacts :
Court terme : favoriser l’utilisation optimale des données publiées et une meilleure
exploitation des données de santé par un accès sécurisé plus large et plus aisé (mise à
disposition des données de l’assurance maladie, accès plus large à l’Institut des Données de
Santé).
Moyen terme : constitution de bases de données utilisables par les industriels du
médicament, des dispositifs médicaux (essais cliniques, études post-AMM), par les Pouvoirs
Publics pour asseoir la politique de santé publique.
Acteurs :
Ministères, Universités, INSERM, INVS, IDS, Caisses d’assurance maladie, industriels cités,
pôles de compétitivité, les entreprises des secteurs cités, Etat …..
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22 octobre 2009
Projet de biobanque :
Centre de Ressources de Modèles Expérimentaux de Cancers
Enjeux :
L’objectif majeur de ce projet est de répondre aux besoins de modèles expérimentaux de
maladies exprimés par les industriels de la santé. Durant la dernière décennie, les besoins
de la recherche en matière d’accès à des échantillons humains ont considérablement
augmenté. Seul l’accès au matériel humain provenant de patients permet d’aborder la
complexité des maladies et donc de découvrir et de valider de nouvelles cibles
thérapeutiques pertinentes. Partant de ces cibles, ce matériel biologique unique entre aussi
dans la sélection et la validation précliniques des nombreuses molécules thérapeutiques car
cela permet de disposer de modèles ex vivo et in vivo pertinents et prédictifs.
Ce projet nécessite d’associer les expertises des cliniciens, chercheurs académiques et
industriels pour développer, caractériser et rendre accessibles de tels modèles. Il est
maintenant envisageable de structurer, autour du socle des partenaires initiaux, les forces
vives nationales de la recherche académique, clinique et industrielle pour créer des Centres
nationaux de Ressources de Modèles Expérimentaux de différentes pathologie fédérés dans
le cadre des pôles santé. L’ambition de ce nouveau programme est d’organiser et de faire
fonctionner l’ensemble de ce réseau de plateformes nationales performantes autour d’une
structure, juridiquement autonome, capable d’être mobilisée aussi bien comme partenaire
dans les programmes de recherche nationaux ou européens, que pour répondre à une
demande spécifique d’un industriel pour le développement d’une nouvelle thérapie et ce,
quelque soit la pathologie d’intérêt.
Bénéfices attendus :
L’ambition du programme CReMEC (Centre de Ressources de Modèles Expérimentaux de
Cancers) est d’organiser et de faire fonctionner l’ensemble du réseau de plateformes
nationales performantes autour d’une structure, juridiquement autonome, capable :
- d’être mobilisé aussi bien comme partenaire dans les programmes de recherche
nationaux ou européens, que pour répondre à une demande spécifique d’un
industriel pour le développement d’une nouvelle thérapie et ce, quelque soit la
pathologie cancéreuse d’intérêt ;
- de rendre visible les modèles existant en France ;
- d’aider les laboratoires à compléter la caractérisation de leurs modèles ;
- d’aider les laboratoires à collecter des tissus tumoraux frais pour le développement
de nouveaux modèles ;
- de faciliter les échanges d’informations et de modèles entres laboratoires ;
- de valoriser les modèles développés ;
- de travailler en lien
Secteurs concernés :
Secteur de la santé (centres de recherche, universités, industriels).
Comment :
Partant des nouvelles cibles thérapeutiques pertinentes identifiées, le matériel humain
biologique unique entre aussi dans la sélection et la validation précliniques des nombreuses
molécules thérapeutiques en développement.
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Le programme CReMEC labélisé dès 2005 par le pôle de compétitivité Medicen a démontré
qu’il était possible d’associer les expertises des cliniciens, chercheurs académiques et
industriels pour développer, caractériser et rendre accessibles de tels modèles.
Il est maintenant nécessaire de structurer, autour du socle des partenaires initiaux, les forces
vives nationales de la recherche académique, clinique et industrielle. Le CReMEC peut
servir de guichet unique.
Impacts :
- Retombées économiques : création d’emplois, génération de PI, découverte de
nouveaux produits en oncologie
- Retombées sociales : avancées thérapeutiques permettant la guérison de cancers
- Retombées scientifiques : nouvelles approches dans la R&D.
Acteurs :
L’organisation du programme autour d’un chef de file Oncodesign (Contract Research
Organisation basée à Dijon) s’appuie sur la réflexion engagée depuis 3 ans qui a permis
d’identifier 3 facteurs essentiels :
- les modèles existants dans les laboratoires sont peu ou pas accessibles aux
industriels (faible valorisation) ;
- la collection de tumeurs et la création de nouveaux modèles est d’autant plus efficace
qu’un binôme chirurgien-chercheur est impliqué et que ces modèles correspondent à
leur thématique de recherche ;
- une coordination logistique continuelle et rigoureuse, garant de la traçabilité, de
l’accès aux ressources biologiques et de la qualité des modèles.
Le lien entre les centres hospitaliers et de recherche (Institut Curie, Institut Gustave Roussy
et AP-HP) et l’industrie pharmaceutique (Sanofi-Aventis, Servier et IPSEN) constituent le
noyau initial pour ce partenariat. D’autres centres académiques d’excellence (CHU de
Strasbourg, Centre anticancéreux de Lyon et Nantes) envisagent de constituer une des
plateformes du réseau. Enfin, outre Oncodesign, d’autres sociétés de biotechnologie
propriétaires de technologies complémentaires d’intérêt pourraient contribuer à la
génération et la caractérisation des modèles. Les contacts et le soutien d’ores et déjà établis
avec les cancéropôles et les pôles de compétitivité pourront permettre si besoin de
rapidement identifier des partenaires complémentaires.
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Retour sur investissement :
Au plan qualitatif : amélioration de la qualité de vie des patients, des soins et découverte de
nouveaux champs pour la R&D.
Au plan économique : renforcement de l’attractivité de la France en oncologie (augmentation
des essais cliniques) pour la R&D et le traitement des patients nationaux et étrangers.
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22 octobre 2009
Enjeux :
Accroître les bénéfices patients de nouveaux traitements, tout en réduisant le coût pour la
société, est un enjeu majeur tant pour la recherche biomédicale que pour l’État. Alors que de
nombreuses molécules ne sont efficaces que sur 30% à 40% de la population, l’approche
translationnelle permet notamment d’identifier et de cibler les « patients répondants » afin de
développer et de produire plus rapidement une molécule spécifiquement adaptée à ces
patients.
La médecine translationnelle va du patient sujet de recherche au patient objet de soins, et
permet de découvrir des médicaments, vaccins ou outils diagnostiques nouveaux à partir
des échanges synergiques entre une recherche clinique cognitive, explicative et
épidémiologique et une recherche non clinique de pointe qui l’accompagne. Cette approche,
autour de laquelle s’organise la recherche biomédicale de demain, requiert des
infrastructures de recherche spécifiques, indispensables à la compétitivité et l’attractivité de
la France dans la domaine.
Bénéfices attendus :
La médecine translationnelle, entre l’identification des cibles thérapeutiques et la preuve du
concept clinique, est capitale pour la mise en œuvre et la personnalisation de nouveaux
procédés de prévention, de diagnostic et de traitement dont le système de santé a besoin.
Cette approche qui renouvelle celle suivie traditionnellement, a été recommandée par la
stratégie nationale de recherche et d’innovation. Par ailleurs, la feuille de route nationale des
Très Grandes Infrastructures de Recherche (TGIR) a mis en évidence un déficit des
infrastructures de recherche translationnelle. Si des investissements massifs en recherche
translationnelle ont été consentis en particulier aux USA et au Royaume Uni, la France
(leader européen dans le domaine de la pharmacie) accuse dans ce domaine un retard
préjudiciable pour la productivité de sa recherche clinique et son attractivité.
La médecine translationnelle constitue d’ailleurs une thématique prioritaire dans les contrats
2009-2011 des Pôles de Compétitivité Medicen et Alsace Biovalley.
Secteurs concernés :
L’ensemble des acteurs du système de santé : patients, chercheurs, professionnels de
santé, hôpitaux, instituts de recherche, universités, industries de la Santé (pharmaceutique,
biodiagnostic, biotech, etc.).
Comment :
Pilotée par des consortiums régionaux associant l’Alliance Nationale pour les Sciences de la
Vie et de la Santé, les acteurs hospitalo-universitaires, des partenaires privés, la construction
de centres de médecine translationnelle constituera l’ossature du nouveau système de
recherche dans le domaine biologie-santé.
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Des centres de médecine translationnelle seront créés sur appel d’offres compétitif autour de
grands leaders internationaux, et intégreront des capacités d’imagerie et des centres de
ressources biologiques dans un environnement permettant aux chercheurs, publics comme
privés, d’aller de la molécule au patient. Ces centres couvriront progressivement les
domaines de la recherche où le besoin médical reste important : cancer, maladie rares,
neurosciences, maladies cardiovasculaires, maladies infectieuses, immunologie,
métabolisme et nutrition, technologies pour la santé
L’étape translationnelle correspond à un éventail de savoir-faire et nécessite une
infrastructure professionnalisée fournissant un ensemble de services aux communautés de
chercheurs.
La construction de centres de médecine translationnelle suppose la mise sur pied d’une
filière translationnelle notamment pour assurer la visibilité et l’attractivité de la France dans le
secteur, et pour porter « l’offre France » issue des différents centres vers les acteurs
industriels.
Elle suppose aussi la mise sur pied, pour les projets portés par l’acteur public, d’une instance
de suivi collégiale en mesure de décider, à chaque étape, s’il y a lieu ou non de poursuivre le
développement. Cette instance décidera selon trois axes relatifs à :
- l’évaluation scientifique et les priorités de santé,
- le suivi réglementaire du produit,
- l’évaluation du marché potentiel, la propriété intellectuelle, le potentiel de valorisation.
Impacts :
Retombées économiques : impact majeur sur la valorisation, le transfert, et le
développement des industries de biotechnologie, du dispositif médical, et du médicament.
Impact à terme sur les dépenses de Santé et l’emploi industriel.
Retombées sociales : impact majeur sur la santé et les bénéfices patients par le
développement de nouveaux procédés de prévention, de diagnostic et de traitement.
Retombées scientifiques : impact majeur sur la production scientifique et la prise de brevets
dans le domaine des applications en santé, et sur les projets partenariaux.
Investissement estimé :
Le coût moyen de construction est de 70M€ par centre, en tenant compte de la possibilité de
s’appuyer sur des éléments préexistants, et en mutualisant les éléments génériques de la
filière (criblage, toxicologie, pharmacocinétique, production de lots cliniques).
Coût d’opération d’environ 8M€/an par centre, soit 56M€ par an pour l’ensemble des centres,
couverts par les revenus financiers des contrats de recherche et de service avec des
partenaires privés et ceux d’une éventuelle dotation en capital;
Construction des centres sur une période de 4 ans, puis phase d’opération, premier appel à
projets en 2010, puis lancement des centres de recherche translationnelle entre 2010 et
2014.
Acteurs :
Partie intégrante et indispensable des futurs Instituts Hospitalo-Universitaires et capitalisant
sur les initiatives en cours (à Strasbourg, avec l’Université, le CHU, l’IGBMC , GE Healthcare
et Roche ; Dijon, avec l’Université et Oncodesign ou encore Paris, Marseille ou Toulouse),
ces infrastructures seront localisées au cœur de campus hospitalo-universitaires. Ces
centres seront idéalement situés au sein de pôles de compétitivité afin d’attirer les
partenariats industriels (le lien avec les pôles du secteur – Medicen, Lyon Biopôle, Alsace
Biovalley, EuroBiomed, Nutrition Santé Longévité, Cancer Bio Santé, Atlantic Biothérapies et
Prod’Innov – sera un élément capital de l’évaluation des projets).
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Les partenaires publics nationaux seront les ITMO (Institut thématique multi-organismes) de
l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé, et l’objectif est d’attirer, par
l’excellence des prestations fournies, des projets internationaux émanant de laboratoires
publics et d’industries (pharmacie, biotechnologie, diagnostic, vaccins, imagerie, technologie
pour la santé).
Le Conseil Stratégique des Industries de Santé (CSIS) exprime son intérêt pour la
structuration de la médecine translationnelle, car la recherche industrielle connaît
actuellement un changement de paradigme : l’accès à l’innovation thérapeutique se réalisera
de plus en plus au travers de partenariats avec des laboratoires et des centres de médecine
translationnelle publics.
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22 octobre 2009
« La bioproduction du futur »
Enjeux :
La France est déjà quasiment absente de ce secteur industriel de très haute technologie qui
alimente pourtant le segment le plus innovant de l'industrie pharmaceutique : celui
des biomédicaments, qui croit de 15 % par an en moyenne depuis 2000 dans le monde. Ce
sont, dès aujourd'hui, parmi les médicaments les plus efficaces contre le cancer, dans
certaines maladies rares, etc. Par un effort appuyé de recherche et d'innovation, en
partenariats public-privé, et des investissement productifs, notamment dans les technologies
de rupture dans ce domaine (la capacité mondiale doit quadrupler), la France peut
reconquérir ce secteur. Les enjeux sont multiples et colossaux : produire des vaccins plus
rapidement (dits recombinants) ; produire par transgénèse, à bas coûts, les médicaments
parmi les plus chers actuellement (anticorps monoclonaux contre le cancer notamment),
c'est tout l'enjeu des bio-similaires; produire à échelle industrielle les thérapies cellulaires
(pour reconstruire par exemple des organes malades) qui restent aujourd'hui confinés dans
les laboratoires...
En cohérence avec les orientations du CSIS (Conseil Stratégique pour les Industries de
Santé) et de la SNRI (Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation), élaborer et mettre
en œuvre une stratégie globale en bio-production, visant à faire de la France un des acteurs
majeurs d’ici 5 ans dans ce secteur en pleine croissance. L’enjeu est la connaissance par
nos laboratoires publics des mécanismes biologiques nécessaires aux technologies de
bioproduction de demain ; leur maîtrise, dans un contexte industriel, par un tissu
d’entreprises implanté en France ; la réalisation d’installations de bioproduction sur le
territoire national (pour lots pilotes, cliniques et commerciaux), pour satisfaire les besoins
nationaux voir pour l’exportation.
Bénéfices attendus :
Rattraper le retard (industriel et scientifique) de la France, mainte fois documenté, dans les
différents secteurs de la Bioproduction, dans une approche complète, de la recherche à la
production, en passant par la formation. Faire émerger des acteurs nationaux dans ce
secteur ; attirer les grands du secteur en France.
Secteurs concernés :
Tous les domaines de la bio-production sont concernés, en raison des besoins en forte
croissance qu’ils couvrent et des synergies technologiques qui les lient. Ainsi, sont
concernés les laboratoires, filières de formation et entreprises travaillant sur les technologies
et installations de bioproduction :
1. matures : vaccins et produits biologiques dont les Médicaments dérivés du plasma ;
2. en pleine croissance : vaccins recombinants, anticorps monoclonaux et autres protéines
recombinantes par culture de cellules;
3. de rupture : transgénèse végétale et animale ;
4. en émergence : passage au stade industriel des thérapies géniques et surtout cellulaires
(approches innovantes de médecine régénérative ).
5. de support : caractérisation analytique des biothérapies, sécurisation biologique,
formulation...
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Comment :
Il faut agir sur la recherche publique, partenariale, privée « pure », la formation et
l’investissement industriel, dans chacun des domaines de la bio-production, sans créer de
nouvel organisme, et en utilisant au mieux les organismes et dispositifs existants.
Elaborer une déclinaison de la SNRI, portée par les ministères de la Recherche et de
l’industrie, sous forme d’un Plan National Innovation et Industries de bio-production, qui
prévoirait des objectifs et actions concrets (avec indicateurs de suivi) dans les domaines
énumérés plus haut, sorte de cadre global dans lequel s’inscrirait chacune des grandes
séries d’actions suivantes :
Acteurs :
PME de biotechnologies, CRO (Contract Research Organisation), laboratoires publics de
recherche dont l’Alliance des Sciences du Vivant, entreprises du médicament, recherche
universitaire et en centre hospitaliers, établissements de formation initiale et continue,
sociétés d’ingénierie du domaine médical, organismes de financement notamment de la
recherche (Oséo, CDC, Fonds Biotech, pôles de compétitivité) …
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22 octobre 2009
Enjeux :
Permettre une meilleure coordination des acteurs de santé, les personnes et les
professionnels, et une meilleure administration de la santé entre le domicile, la ville, les
établissements (hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, etc.) à l’échelle des territoires
locaux, régionaux et national, voir européen.
Accompagner le basculement des systèmes de soins vers un système de santé basé sur la
prévention.
Bénéfices attendus :
L'intérêt de l'e-santé est :
.Augmenter la qualité des soins et de vie des personnes concernées et du personnel
soignant
.Assurer un meilleur coût bénéfice des systèmes de soins avec les différents acteurs
.Anticiper les défis du vieillissement et de la désertification grâce par exemple au suivi à
domicile
.Retarder l'entrée en milieu institutionnel ou accélérer le retour à domicile et le suivi en ville
de la personne
.Créer un nouvel écosystème générateur d'emploi de services à la personne
.Etre un des principaux leviers du développement des mesures de prévention qui vont de
pair avec la constitution et l’exploitation de grandes bases de données.
Secteurs concernés :
Secteur de la santé jusqu’à la santé au travail et la santé environnementale, des services à
la personne, des technologies de l’information et de la communication (TIC) et des
assurances.
Comment :
Permettre la continuité du parcours de santé associant les soins, les mesures de prévention
et le conseil grâce au déploiement de la technologie numérique.
Deux axes principaux caractérisent les possibles développements de l'e-santé.
1. Coordonner ou diffuser des actions professionnelles dans un territoire donné, grâce à
la mise au point d’outils comme le dossier médical partagé dans les réseaux de
santé, des protocoles cliniques interprofessionnels innovants ou la télésanté et la
télémédecine qui permettent de pratiquer à la fois en présence et à distance des
activités appropriées au système de santé.
2. Favoriser le suivi à domicile et préserver des liens sociaux chez des personnes
isolées, fragiles, vulnérables ou à mobilité réduite. La médiation technique cherche
alors à privilégier la télé relation. Grâce aux nouvelles technologies de l'information et
de la communication, capteurs et système d'information permettent une surveillance
médicale des patients et de leur environnement à leur domicile et en ville avec des
données, qui sont traitées et analysées localement par un système d'informations,
relayées par un centre de télésurveillance, et redistribuées aux personnes
ressources. Il peut s'agir de la famille et des proches, des médecins ou des autres
professionnels concourant à la santé (infirmiers, assistantes sociales, psychologues,
diététiciens, etc.).
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Impacts :
A court terme : sur les professionnels de santé et les technologies d’information et de
communication
A moyen terme : sur les services à la personne, les services de soins et de prévention, les
services des assurances et des produits de santé
Acteurs :
Les professionnels de santé seront en première ligne avec les personnes et leurs familles
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22 octobre 2009
Enjeux :
Le secteur des industries de santé connaît actuellement de profondes évolutions
structurelles très rapides et un changement de modèle économique, dus à plusieurs facteurs
d’ordre économique, scientifique, technologique et sociétal, dans un environnement
fortement concurrentiel.
Même si pour la première fois en 2007, le secteur du médicament a connu une stagnation de
l’emploi qui risque de s’aggraver dans les années à venir dans les entreprises du secteur et
chez leurs sous-traitants, il n’en demeure pas moins que des difficultés de recrutement en
production mais aussi pour certains métiers en recherche et développement ou pour les
diplômes de pharmacien ou de médecin existent.
Des défis fondamentaux doivent être relevés : la recherche de l’excellence dans les
formations et les compétences dans les nouveaux axes scientifiques, la professionnalisation
des enseignements, l’amélioration de l’entrée des jeunes sur le marché du travail, l’accès
facilité à des compétences expérimentées pour les PME, la reconversion de certaines
populations…
Bénéfices attendus :
Une adéquation entre les besoins de compétences nouvelles des entreprises ou des centres
de recherche à moyen et long terme et les formations dispensées par les établissements
d’enseignement supérieur dans les sciences du vivant.
Secteurs concernés :
Secteur des industries de santé (médicament, vaccin, dispositifs médicaux, diagnostic,
biotechnologies…), secteur de l’alimentation, secteur de la cosmétologie….
Comment :
En cohérence avec les orientations du Conseil Stratégique pour les Industries de Santé
(CSIS), les mesures proposées visent à :
- anticiper en permanence les évolutions des compétences et à adapter en
conséquence les formations pour former les meilleurs,
- sélectionner les meilleures filières de formation en biosanté en France,
- professionnaliser les cursus de formation,
- favoriser le développement de réseaux entre les universités et les grandes écoles
pour faire intervenir les meilleurs enseignants-chercheurs dans chaque établissement
et à aider à la mobilité et aux reconversions.
L’ensemble de ces orientations devant être mises en œuvre en synergie entre les industriels,
les universités et les écoles.
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Quatre mesures principales sont proposées :
- Sélectionner et développer 2 à 4 pôles d'excellence de formation en biosanté spécialisés,
dans un environnement géographique "santé, recherche et industriel" fort, afin de
décloisonner les formations, de favoriser les cursus multidisciplinaires, de professionnaliser
les enseignements et de mutualiser les équipements et les infrastructures (notamment
biotech) et de créer des liens avec les pôles de compétitivité (notamment MEDICEN et Lyon
Biopôle). Cela suppose d’associer aux grands pôles de formation en biosanté les structures
de plus petite taille sous forme de réseau. Lien avec l’axe bioproduction pour les plateaux de
formation en bioproduction.
- Créer un "Centre de ressources ou institut virtuel des métiers des industries de la santé",
constituant une référence nationale dans le domaine des industries des sciences du vivant.
Ce site permettra d’améliorer la lisibilité des formations et la visibilité sur les besoins des
industriels, par la mise en réseau de l'ensemble des données disponibles ou à recueillir :
cartographie des formations et parcours conduisant aux industries de santé, présentation
des métiers industriels de la santé et leurs évolutions, critères d'excellence des formations,
offres de stages, expériences exemplaires d’établissements d'enseignement et
d’entreprises...
Impacts :
Les mesures proposées permettront à court terme de favoriser et développer l’insertion des
jeunes dans les industries de la santé et de développer l’excellence des compétences en bio
santé en France
Elles permettront également de soutenir et développer l’emploi dans les PME notamment de
biotechs.
Investissements :
1/ Pôles d'excellence de formation en biosanté
Investissement de 90M€ pour le coût de construction de 3 plateformes de formation.
Le coût moyen de construction est de 30M€ par plateforme (infrastructures, équipements
technologiques et compétences), en tenant compte de la possibilité de s’appuyer sur des
équipements et des compétences préexistants.
Construction et/ou investissement dans les plateformes sur une période de 3 ans.
La maintenance et l’actualisation des équipements dans le temps représentent 10 à 15 %
des investissements initiaux. Ils pourront se faire sur des financements existants, notamment
au travers d’un ciblage du versement de la taxe d’apprentissage.
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Acteurs :
Universités biosanté et grandes écoles, Instituts Hospitalo-Universitaires, Pôles de
compétitivité, Partenaires publics nationaux, Collectivités territoriales, Ministère de
l’Enseignement Supérieur …
Entreprises, sur les différents secteurs des industries de santé visés : entreprises du
médicament humain et vétérinaire, PME de biotechnologie santé, sous-traitants R&D et
production, matériel médical, diagnostic…
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CONTRIBUTION MEDEF ILE DE FRANCE
A la suite des annonces relatives au « Grands Paris » faites par Nicolas Sarkozy
le 29 avril dernier, une mission d’évaluation du financement des
investissements en matière de transports a été mise en place sous l’autorité de
Gilles Carrez, député du Val de Marne et rapporteur du Budget.
Cette mission a conclu à la nécessité de trouver 6 à 10 milliards d’euros d’ici
2025 pour financer les investissements transports prévus.
Vous trouverez ci‐joint le détail de ce chiffrage qui ne concerne que la partie
investissement du projet transport en commun du « Grand Paris » soit la partie
finançable par l’emprunt.
Les besoins à horizon 2025 – Investissements
Les besoins en MD € sont les suivants :
Les recettes à horizon 2025
Couverture des besoins en investissements
Financement des besoins complémentaires :
- Financements budgétaires 5.8 MD€
o Correspond à la poursuite de l’effort actuel sur la période 2014‐2025
- Gisements financiers 5 à 6 MD€
o Gisement du FARIF (‐ 330 M€/an) 5 MD€
o Contribution aménagement < 1 MD€
Soit un total environ 11 MD€
Le reste à financer pour l’investissement s’élève donc
A 6à 10 MD€ d’ici 2025
L’emprunt national pourrait également couvrir des améliorations en matière de
transports routiers afin d’achever le bouclage autoroutier et le maillage de la
périphérie de Paris, à savoir :
¾ Bouclage de l’A86 : 1 milliard d’euros
¾ Achèvement de la francilienne A104 à l’est (niveau de Joinville) et à l’ouest
(A 13 – Cergy A 13 – A 10) : 3 milliards d’euros
¾ Liaison rapide Meaux‐Melun (77) : 1 milliard d’euros
Soit un coût pour ces infrastructures routières d’environ 5 milliards d’euros
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CONTRIBUTION MEDEF RHONE ALPES
Le nœud lyonnais
I. LE NŒUD LYONNAIS EST UN SOUCI POUR LES ENTREPRISES.
Malgré le dynamisme du Préfet pour « booster » les procédures d’instruction (le choix
du tracé du CFAL a avancé très vite), on a le sentiment d’impasse, car le financement
des collectivités n’est pas à la dimension des dossiers ferroviaires (CFAL Nord et Sud,
accès français au Lyon Turin, Branche Sud LGV Rhin Rhône, Contournement de Bourg
en Bresse, volet territorial du contrat de projet 2007 – 2013 pour la ligne Grenay –
Saint fons et le Sillon Alpin)…
Comment va‐t‐on faire avancer ces projets alors qu’aucun financement de ces dossiers
ne connaît la moindre ébauche à l’exception de la section internationale du Lyon –
Turin ?
Le nœud ferroviaire lyonnais est donc une problématique nationale et européenne qui
implique des dispositifs financiers adaptés. (engagement financier beaucoup plus fort
de l’État que dans les autres projets français, nécessité de sensibiliser l’Europe.
Î Il faut que le nœud ferroviaire lyonnais soit inscrit dans le RTE‐T que l’Europe
arrêtera en 2010.
Autre souci, la Région a un engagement énorme sur les TER tant pour l’exploitation que
pour l’achat de rames. Ceci vient limiter ses capacités futures pour financer de
l’infrastructure ferroviaire. Par ailleurs, la Région a une attitude très prudente
concernant le trafic marchandises, avec l’argument que ce n’est pas de sa compétence.
Sa participation financière au CFAL n’est pas à ce jour garantie.
Il y a aussi un conflit d’usage entre les trafics voyageurs et les marchandises, au
détriment des marchandises.
Il manque des sillons fret, notamment le jour, pour répondre aux besoins des entreprises et
permettre un service compétitif du mode ferroviaire.
Si la part modale de la route (environ 80%) est peu susceptible de baisser, il est en revanche
évident que le trafic longue distance qui s’opère par camion devrait être sur le train. Il faut
donc un réseau ferroviaire dédié permettant de massifier le trafic sur quelques grands axes.
II. LE NŒUD FERROVIAIRE EST SATURE ET CETTE SITUATION VA EMPIRER :
car la circulation TER va fortement augmenter,
car à partir de 2012, des trains directs fret fonctionneront entre Barcelone et Lyon, et le
trafic du port de Fos vers son arrière pays devrait également augmenter.
car les premiers TGV de la branche Est de la LGV Rhin Rhône vont arriver à Lyon en 2011.
III. LES BESOINS DES ENTREPRISES :
le CFAL au plus tôt et dans sa totalité (Nord + Sud),
Il faut que la procédure Sud rattrape la procédure Nord, car si le Nord est ouvert avant le
Sud, il va aggraver la saturation de la ligne actuelle Grenay – Vénissieux Saint Fons qui
nécessite une extension de capacité indépendamment de la réalisation de la branche Sud
du CFAL,
La modernisation du réseau ferroviaire au centre de Lyon :
o Tranchée de la Guillotière,
o Accès ferroviaire du Port Édouard Herriot.
Accès français au Lyon – Turin, c'est‐à‐dire modernisation de la ligne classique vers
Grenoble et la Maurienne.
un chantier de transport combiné dans l’Est lyonnais (Grenay).
L’affirmation de Saint‐Exupéry comme pôle intermodal d’avenir.
***
Infrastructures
DES FAITS MARQUANTS :
L’A89 « se construit » mais quid du raccordement
La portion A432 Les Echets la Boisse prévue depuis 20 ans se construit
Le Medef Rhône‐Alpes a été consulté sur le CFAL en juin 2009
Mais l’ensemble des projets routiers piétine parce que l’Etat ne veut pas faire avancer,
faute de financement d’une part et de Grenelle d’autre part :
CFAL : stand by
A45 : stand by malgré DUP positive. Appels d’offre ne sont pas lancés
A89 : quid du raccordement
A48 : stand by. L’Etat remet en cause clairement en lien avec remise en question du
contournement de Grenoble et de l’A51
A51 : stand by
Lyon Turin : malgré 3 ans de retard, les travaux de l’autoroute roulante seront terminés
dans 1 an. Appel d’offres en cours pour trouver entreprise nouvelle pour travaux du
tunnel
LGV Rhin Rhône : l’Etat lance sa consultation sur le tracé de la branche Sud. Risque que
les acteurs économiques soient en opposition totale avec tous les autres trajets.
PROPOSITIONS DE MESSAGE A PASSER :
Encourager l’Etat à continuer son métier d’anticipation :
L’Etat doit continuer à défendre les infrastructures qui demandent en moyenne 20 ans et
qu’il ne peut pas, au nom du CO2 stopper des projets type A51… car d’ici là, les voitures
consommeront moins d’énergie fossile.
La mobilité étant facteur de richesse économique et sociale, avons‐nous le luxe de nous
priver d’équipements créateur de richesses ?
***
CFAL, A45, A89, A48… ‐ l’intermodalité est déterminante
Dans une logique de compétition internationale, l’entreprise a besoin d’une prestation de
qualité. L’intermodalité est une réponse :
1. Penser complémentarité des modes de transport en ciblant des créneaux de pertinence.
A chaque mode d’être le plus pertinent : le fret ferroviaire vaut par exemple sur les très
grandes distances.
2. Porter les efforts là où il y a le moins de qualité de service en revalorisant le fret
ferroviaire, plutôt que de pénaliser ce qui va bien.
a. Booster la volonté de fret rapide Lyon‐Carex en reliant (objectif 2012 2015) en
messagerie rapide les grands aéroports (Lyon, Paris, Cologne, Liège) qui sont sur des
liaisons ferroviaires grande vitesse, ce qui permettra de faire évoluer un fret avionné
ou camionné en ferroviaire
b. Poursuivre les efforts sur les transports routier et l’autoroutier certes, mais le taux
d’émission a diminué de façon drastique ces dernière années et on peut avoir
confiance en les progrès des constructeurs en matière de technologies hybride,
dépollution…
3. Avoir des plates‐formes logistiques le plus proche des clients. C’est bon tant au niveau
économique qu’écologique. Il est urgent par exemple que soit trouvée une solution à
saturation de la plate‐forme de transport combinée de Vénisseux. Le projet de Grenay
dans l’Est lyonnais est particulièrement pertinent en raison notamment de sa proximité
de l’Aéroport de Saint Exupéry.
4. Converger vers une gouvernance d’intérêt général bien compris. Si le décideur réel est
dans la plupart des cas l’Etat, les grands élus peuvent appuyer la démarche. Si la région
Rhône‐Alpes soutien l’A89, l’A45 et le contournement de Lyon, cela a plus de poids que
les élus locaux et les forces économiques réunies. « On ne demande pas à la région
Rhône‐Alpes de payer l’autoroute mais de dire qu’il faut la faire »
5. Même s’il est clair que la priorité est au mode alternatif, il faut finir, notamment:
Ambérieu‐Coiranne
Grenoble Sisteron
A45
A48
A89
Contournement Ouest Lyonnais et Contournement Ferroviaire de l’Agglomération
Lyonnaise qui sont des maillons indispensables pour le Lyon Turin
PROPOSITION DE MESSAGE A PASSER :
Les acteurs économiques de Rhône‐Alpes seront particulièrement vigilants à la révision du
Schéma National des Infrastructures de Transport prévue pour fin 2009 qui évalue
l’ensemble des infrastructures, notamment Lyon Saint Etienne, et qui risque d’être au
détriment de l’autoroutier, au profit du ferroviaire.
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Syntec Informatique
Septembre 2009
Quatre autres priorités devront être étudiées, car elles sont structurantes pour le développement d’une
« société numérique », pour une croissance juste, sobre et équitable :
- L’ « internet pour tous »,
- Le développement de la « e-santé », qui apportera notamment des réponses aux problématiques
posées par le vieillissement de la population,
- La réflexion autour de la maîtrise de la consommation d’énergie et de l’inter-modalité des
transports,
- L’éducation par les TIC et aux TIC, avec la création d’un pôle universitaire d’excellence formant aux
technologies des l’information et de la communication, en liaison avec les pôles de compétitivité.
Les 10 propositions de Syntec informatique auront un impact déterminant sur la compétitivité
française, en permettant de relever de grands défis sociétaux de demain.
1
Sommaire
e
I. Le Numérique : levier de croissance et de développement du XXI siècle aux enjeux
souvent sous-estimés ............................................................................................................................... 3
1. Le Numérique : un secteur stratégique, une composante majeure de la France de demain ........ 3
2. Un levier de croissance et d’emploi qui reste insuffisamment utilisé en France ........................... 3
3. Capitaliser sur une base existante : les atouts de la France en matière de Numérique ................ 4
3. Numériser le tissu économique français en commençant par les TPE et les PME ........................ 7
PROPOSITION : équiper les PME françaises grâce au chèque « e-Business » et renforcer le
programme « TIC PME 2010 » ........................................................................................................................ 7
PROPOSITION : créer des « Plateformes Numériques » à destination des TPE .................................. 7
4- Numérique & Développement social & durable : proposition de trois grands projets sociétaux 8
4.2 « Economie de la connaissance » : favoriser l’émergence d’un Pôle du Numérique en France ............ 9
PROPOSITION : créer une grande Ecole du Numérique Française faire aboutir l’Opération d'Intérêt
National (OIN) de Saclay ......................................................................................................................... 9
PROPOSITION : faire de la France un grand territoire du Numérique ................................................... 9
2
I. Le Numérique : levier de croissance et de développement du XXIe
siècle aux enjeux souvent sous-estimés
Le Numérique est stratégique pour l’économie française et essentiel afin d’atteindre les objectifs de
développement social que se fixe notre pays. Les enjeux semblent clairs, pourtant la France sous-utilise
cette industrie-clé.
De nombreux rapports consacrés aux apports macro et microéconomiques des Technologies de l’Information
et de la Communication ont mis en lumière que le différentiel de croissance du PIB entre l’économie française
et celle des Etats-Unis, de l’ordre de 1,5 point, s’expliquait pour moitié par une utilisation moins performante
des TIC. Pourtant, les indicateurs mettent en évidence que la France accumule un retard important en
matière d’usages numériques.
La profession a, à de nombreuses reprises, interpelé les pouvoirs publics sur le fait que la France n’occupe
qu’une place moyenne en matière de Numérique dans l’arène mondiale. Parmi les faiblesses évoquées on
compte :
o Une prise en compte insuffisante de l’impact et de la contribution des TIC, tant au niveau des acteurs
publics que privés,
o Un sous-investissement chronique des entreprises et des administrations en TIC,
3
o Un financement insuffisant du secteur, pourtant demandeur de capitaux, résultant notamment du
nombre trop faible de business angels et de politiques publiques peu lisibles,
o Un accès aux grands comptes privés et publics difficile pour les PME innovantes du secteur alors que
d’autres pays ont su mettre en place des mesures de soutien, comme le « Small Business Act »
américain,
o Un marché domestique trop étroit pour l’émergence de leaders mondiaux et un marché européen très
fragmenté,
o La montée en puissance de nouveaux acteurs (l’Inde et la Corée aujourd’hui, la Chine demain) qui
ont su développer de véritables politiques industrielles en matière de Numérique,
o Des liens distendus entre la recherche publique et la recherche privée,
o La désaffection des jeunes pour les études et carrières de la filière,
o Une industrie française du logiciel innovante mais fragmentée, comportant peu d'entreprises
d'envergure européenne.
3. Capitaliser sur une base existante : les atouts de la France en matière de Numérique
La France dispose de véritables atouts. Il devient urgent de faire fructifier afin que le pays retrouve son
leadership naturel tant technologique qu’économique.
En effet, la France possède à son actif :
o La qualité et la réputation de ses ingénieurs, grandes écoles et centres de recherche,
o L’existence de pôles de compétitivité mondiaux dans des domaines technologiques stratégiques,
o Un tissu de PME innovantes très dense, fortement créateur d’emplois,
o Un très bon positionnement sur des niches technologiques, des ruptures technologiques (logiciel
embarqué, Saas…),
o L’existence de leaders mondiaux dans des domaines tels que les services informatiques, les
télécommunications, les cartes à puces,
o La qualité de vie en France attractive pour les cadres et les chefs d’entreprises étrangers,
o Le développement continu des usages internet grand public.
Dans de nombreux domaines, « les jeux ne sont pas faits » et la France dispose des atouts pour s’imposer
sur les marchés mondiaux.
L’ « excellence française » est bien souvent née d’une décision politique décisive et de la mise en
œuvre d’un programme public d’orientation.
L’Emprunt National constitue l’opportunité pour la France de se repositionner parmi les pays leaders
du Numérique.
4
II. Propositions de projets structurants et de rupture pour la France
Syntec informatique a identifié trois domaines d’intervention structurants prioritaires qui pourraient avoir
un impact déterminant sur la compétitivité française et permettre de relever les grands défis sociétaux de
demain.
L’accroissement rapide des services et des échanges électroniques dans les sphères économiques,
publiques et privées, rendent inacceptables les disparités qui existent en termes d’accès à internet des
citoyens et des entreprises, que ce soit pour des raisons géographiques, financières ou culturelles.
L’ambition du « Numérique pour Tous » ne peut être atteinte sans une politique ambitieuse en matière
d’infrastructures et doit être complétée par une politique structurée en matière d’usages numériques.
Dans la perspective du Numérique pour tous et de l'objectif porté à 8 millions de foyers connectés en 2012, le
déploiement du Très Haut Débit constitue un enjeu de compétitivité pour la France.
Les enjeux sont de taille : généralisation de nouveaux usages touchant des domaines très consommateurs de
capacité réseau tels que l'imagerie médicale, l’évolution de la taille des contenus numériques (croissant en
moyenne de 8% par an), l’évolution des exigences des utilisateurs en termes d'accès et de disponibilité. La
fibre optique pour le fixe et les nouvelles normes (3G+, HSDPA,…) pour les mobiles permettront de répondre
à l’évolution de la demande.
Les investissements requis pour déployer et opérer les réseaux à Très Haut Débit sont considérables : ils
trouveront leur légitimité dans la démultiplication de l’offre en matière d’usages et leur utilisation par la quasi-
totalité des citoyens. Il doit être appuyé par le Gouvernement et par les pouvoirs publics et déployé dans le
respect des intérêts publics et privés.
Seule une véritable ambition française en matière d’infrastructures Très Haut Débit permettra de déployer de
nouveaux services entre les entreprises, les citoyens et l’Etat, qui contribueront à la modernisation de la
France, tant du point de vue des infrastructures que des usages numériques. Le déploiement de ces
infrastructures ne doit donc pas être dissocié d’une politique de développement des usages.
C’est dans cette perspective que la France doit se donner pour ambition d’accompagner le développement
des usages dès le plus jeune âge dans l’ensemble de la société française.
Le projet structurant accompagnant cette ambition consisterait à équiper l’ensemble des enseignants,
établissements et élèves français en ressources numériques et contenus pédagogiques dématérialisés.
o Le Collège Numérique
Tout collège serait éligible sur la base d’un premier arrivé, premier servi et une priorité pourrait être accordée
aux établissements équipés d'un ENT ou ayant un déploiement prévu par un marché déjà publié.
5
Le cahier des charges du « Collège Numérique » pourrait se composer de différents éléments :
o Pour l'équipe enseignante : un ordinateur portable équipée d'une suite bureautique installée,
o Un chèque « Accompagnement, formation, évaluation pédagogique » à destination des élèves. L'offre
retenue par le Collège devra associer enseignement « présentiel », dans l'établissement, et formation
à distance,
o Un dispositif de formation à destination des Inspections (par discipline) et des chefs d'établissements,
o L'organisme de formation-évaluation devra également fournir aux chefs d'établissement un dispositif
comprenant des indicateurs simples permettant de mesurer le taux usage des dispositifs en classe,
o Un chèque « Orientation et découverte professionnelle du numérique » à destination des élèves,
o Un chèque « Manuel numérique et ressources pédagogiques » permettant d'équiper les élèves d'une
version numérique de leur manuel scolaire,
o Des équipements pour les écoles : classes mobiles, vidéoprojecteurs, tableaux blancs interactifs
fixes.
o Le Lycée Numérique
o Equipement de l'ensemble des lycéens arrivant en Seconde d'un PC permettant la prise de note sur
écran tactile, équipés d’une suite bureautique et de la totalité de leurs manuels sous forme
numérique.
Le secteur du numérique nécessite d’importants capitaux, en raison des risques encourus, de la forte
croissance du secteur et de son fort besoin d’investissement en R&D et innovation.
Les PME du secteur numérique doivent plus particulièrement relever trois défis : accélérer leur croissance,
réussir leur internationalisation et accroître leur effort en matière de développement et d’innovation.
La France doit se donner comme ambition de favoriser l’émergence et le développement des champions
français du Numérique de demain.
Il est indispensable d’aider les PME du secteur à rentrer dans une logique d’industrialisation et de
capitalisation et pour cela de développer leurs sources de financement, de développer le nombre de business
angels en France (dix fois moins nombreux qu'en Grande-Bretagne par exemple) et de rendre la prise de
risque fiscalement plus attractive. La proposition présentée ci-dessous permettrait d’adresser les deux
premiers points.
PROPOSITION : mettre en place des fonds d’investissement à destination des PME innovantes
du secteur Logiciels & Services sur le modèle du programme israélien « Yozma »
La France pourrait s’inspirer du programme israélien d’amorçage public/privé du capital risque « Yozma »
(« innovation » en hébreu) qui a eu un impact très positif sur le développement du capital-risque en Israël.
Ce dispositif, lancé en 1993 par le gouvernement, incite à la création de fonds de capital-risque qui ne
peuvent s’investir que dans des start-up de secteurs identifiés comme stratégiques par la politique industrielle
nationale.
Cet amorçage public, avec une mise de fonds initiale d'environ 200 M$, combiné à d'autres dispositifs
d'incitation tournés vers l'appui au développement des start-ups, s'est révélé très efficace puisque 12 ans plus
tard, l'industrie du capital-risque a explosé. Les 8,5 Md $ investis par ces fonds à la fin de 2004 ont permis la
création d'environ 2.500 start-ups.
En quelques années, Israël est devenu le pays où la part de l'investissement en capital risque rapporté au PIB
est la plus importante.
6
Yozma a été couronné de succès, devenant un modèle imité par tous les pays envisageant de développer
leur vivier de fonds de placement à haut risque.
3. Numériser le tissu économique français en commençant par les TPE et les PME
Les TPE et PME françaises forment le cœur de notre tissu industriel et sont un gisement d'innovation et
d'emploi. Elles souffrent toutefois autant sinon plus que les grandes entreprises des conditions économiques
dégradées. Le passage à l'Economie Numérique et l'appropriation des nouvelles technologies apparaît
comme une condition sine qua non de leur développement et de leur plus grande compétitivité, tant ils
favorisent le travail en réseau et l'ouverture vers de nouveaux marchés.
De nombreuses études pointent le retard pris par la PME françaises en matière d’usages numériques et
plus particulièrement d’usages à forte valeur ajoutée. Les indicateurs Eurostat montrent que la France
accumule un retard particulièrement important dans les domaines du commerce en ligne, du CRM et des
portails internet :
o La part du chiffre d’affaires réalisée grâce à la vente via l’internet est encore modeste en France
(3,9%) et est inférieure à la moyenne européenne (4,2 %),
o En matière de CRM également, on trouve un retard : 14% des entreprises françaises sont équipées
de logiciels de CRM, contre 18% pour la moyenne européenne et 30% pour l’Autriche, 26% pour
l’Allemagne, les deux pays les plus avancés.
Ceux-ci constituent pourtant des usages numériques à très forte valeur ajoutée, tournés vers la conquête de
nouveaux marchés et permettant d’aller au-delà d’une
simple relation client/fournisseur.
Il devient urgent de concrétiser les propositions du plan Economie Numérique 2012 et de se donner des
objectifs chiffrés en termes d’équipement et de développement des usages numériques à forte valeur ajoutée
au sein des PME françaises.
Les fonds levés dans le cadre du Grand Emprunt National pourraient être employés à la mise en œuvre d’un
vaste programme d’équipement des PME françaises permettant le développement de leur offre en ligne et
l’informatisation de leur « relation client ». Le Gouvernement pourrait se donner pour ambition d’améliorer de
5 points le nombre de PME équipées dans ces domaines, en créant un fonds de dotation émettant
des chèques « e-Business » à destination des PME (10 à 250 employés), renforçant ainsi le programme
« TIC PME 2010 ».
Le périmètre couvrirait notamment les logiciels de gestion intégrés, les portails internet, les outils de
vente en ligne, les outils CRM, les prestations de déploiement et formation sur ces outils et la gestion des
échanges de flux électroniques (cf. périmètre du programme « TIC PME 2010 »).
7
Ces Plateforme Numériques auraient pour objet de faciliter la gestion de l’entreprise et de favoriser la
diffusion des pratiques et usages numériques. Elles mettraient à disposition des outils de gestion et outils
spécifiques, coûteux à l’achat et difficiles à rentabiliser les premières années de vie d’une entreprise, et
donneraient accès à des infrastructures et autres équipements.
Ces Plateformes Numériques s’inséreraient au cœur des territoires et du paysage urbain français, au sein de
structures telles que les CCI ou les CJD (Centres des Jeunes Dirigeants) et pourraient s’inspirer ou se greffer
sur les dispositifs existants ou déjà déployés dans certaines Régions pilotes.
Ce projet structurant se place dans la prolongation du statut d’Auto-entrepreneur instauré par la Loi de
Modernisation de l’Economie du 4 août 2008 et permettrait de concrétiser ce qui avait été prévu dans le plan
Economie Numérique 2012, c’est-à-dire mobiliser les réseaux d’appui aux entreprises pour « indiquer aux
PME les bonnes pratiques et les initier aux usages en matière de TIC ».
4- Numérique & Développement social & durable : proposition de trois grands projets
sociétaux
En matière de développement social et durable, Syntec informatique a enfin identifié trois grands projets
structurants qui permettront de relever de grands défis sociétaux de demain : la « dépendance »,
l’ « économie de la connaissance » et le « développement durable ».
S’il existe un certain nombre d'initiatives sur la numérisation d'informations médicales ou le « traitement à
distance » telles que les expériences d'intervention chirurgicale en ligne multi-pays, ou le partage
d'interprétation en radiologie, le système de santé français ne s'est pas encore doté d'outils de
dématérialisation d'information standards et sécurisés au niveau national.
Le déploiement de nouvelles applications liées à la Télémédecine (ensemble des actes médicaux pratiqués à
distance) permettra pourtant d’apporter des réponses nouvelles aux problématiques de l’accès aux soins
des populations éloignées, de la prise en charge des personnes âgées ou dépendantes, du suivi des
pathologies chroniques… Il permettra de favoriser un meilleur contrôle des ressources de l’Etat,
d’améliorer le service public et la qualité des soins par les praticiens.
Ce n’est toutefois que sur la base de deux grands enjeux structurants que la Télémédecine pourra
véritablement se généraliser :
le Dossier Médical Personnel (DMP),
le poste de travail du professionnel de santé.
Ces grands projets socles permettront de préparer le système hospitalier français pour l'avenir et ouvriront la
voie aux soins et à la surveillance hors milieu hospitalier.
La profession estime que les ressources allouées dans le cadre du programme « Hôpital 2012 » devraient
être sensiblement augmentées et appelle à une accélération de la mise en chantier des projets sur les
années 2009 et 2010. Le déploiement de ces ressources devrait répondre à un certain nombre d’exigences :
Un budget progressif doit être établi et accompagné d'un planning de déploiement incluant un volet
« accompagnement du changement »,
Il convient d’orienter les budgets vers de grands projets structurants afin d’éviter le risque de dilution
des moyens,
8
Dans le cas du DMP, l'obligation de succès nécessite de mobiliser l'ensemble des acteurs
(professionnels, CNAM, pouvoirs publics, industriels, etc.) afin de s'assurer de la convergence de
conception et d'objectifs,
Ce sujet doit être suffisamment attractif en termes de marché avec une vraie perspective de
croissance afin que les industriels soient véritablement moteurs. Le contexte des conditions de
marché devrait permettre un dialogue compétitif fructueux,
Il convient d’établir un cadre d'interopérabilité pour le poste de travail du professionnel de santé. Il doit
permettre de faciliter la connectivité à l'ensemble des applications du secteur (incluant des
informations venant de laboratoires ou d'autres bases de données médicales).
PROPOSITION : créer une Grande Ecole du Numérique française et faire aboutir l’Opération
d'Intérêt National (OIN) de Saclay
Les pôles de compétitivité se sont 71 « clusters » rien qu’en France et près de 2 000 en Europe. Ils
constituent un levier fort pour une politique industrielle et un enjeu important car à leur origine, se trouvent les
questions du maintien de la puissance industrielle de la France et de l’Europe, de l’emploi et de la
compétitivité (qui passent forcément par l’innovation et la R&D).
Le plus fameux exemple de « cluster » reste bien la Silicon Valley, véritable pôle de compétitivité à l’échelle
mondiale.
Il y a un an tout juste, un certain nombre de leaders d’opinion européens, politiques et chefs d’entreprise,
proposaient de renforcer les synergies entre les pôles de compétitivité français existants afin de
renforcer leur rayonnement et suggéraient le principe d’une charte en 5 points pour quelques pôles
d’excellence :
o S'appuyer sur des points forts existants. Les pôles ne peuvent être créés que dans des lieux déjà
forts d'un passé de connaissance, de compétences et de croissance,
o Concentrer les ressources et choisir uniquement quelques régions et secteurs des plus prometteurs
pour les soutenir, et offrir un environnement capable d'attirer les cerveaux les plus brillants,
accueillant pour les familles, pluridisciplinaire, bien rémunéré,
o Encourager les meilleurs à venir travailler dans les pôles d'excellence européens, promouvoir une
concurrence ouverte entre les universités, sociétés et régions pour le financement,
9
o Faire reposer les financements et la politique réglementaire, non sur le conflit des intérêts politiques,
mais sur une analyse empirique de ce qui marche et une concurrence ouverte,
o Encourager la prise de risques, le travail interdisciplinaire, l'audace dans l'innovation et
l'expérimentation.
En support de cette charte, leur mise en œuvre pourrait se traduire par la création de zones d'innovation
spéciales en Europe. L'Union Européenne pourrait désigner quelques pôles existants pour bénéficier de ce
nouveau statut. Ils auraient ainsi des budgets plus importants pour investir dans des écoles, des
infrastructures et des équipements culturels, attirer ainsi les têtes les plus pleines au monde et stimuler la
recherche universitaire et la création de sociétés dérivées.
L'objet d’un « réseau électrique intelligent » ou « smart grid » est simple : il consiste à agréger l’ensemble des
réseaux électriques d’un territoire donné dans une vaste toile ramifiée. Aux extrémités de cette toile se situent
des « compteurs électriques intelligents » assurant de multiples fonctions : ils pilotent les appareils électriques
des utilisateurs finaux en détaillant consommation et coût, font varier les consommations d’énergie en
fonction des tarifs des heures creuses, peuvent être lus à distance et en temps réel. Ils calculent également
les émissions de CO2.
Ces nouvelles applications basées sur des technologies « Machine to Machine » permettront de gérer et de
réduire la consommation énergétique des bâtiments récents et neufs. Elles favoriseront la production
distribuée chez les particuliers et les entreprises et permettront d’optimiser l’allocation des ressources
énergétiques et d’en limiter la déperdition.
Les experts constatent une baisse de consommation énergétique allant jusqu’à 10% dans les foyers
utilisant ces compteurs électriques intelligents et des économies d’énergie allant jusqu’à 45% en matière
d’éclairage public. La mise en place d'un réseau électrique intelligent permettra de gérer plus finement
l'équilibre entre production et demande et devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de 3 à 6%.
Deux programmes de déploiement pourraient être mis en œuvre dans le cadre du Grand Emprunt National :
o Un programme d’équipement des villes et zones urbaines françaises en « éclairages publics
intelligents »,
o Un programme d’équipement des entreprises et foyers français en compteurs électriques intelligents.
A titre d’exemple, le Royaume-Uni vient de se doter d'un plan très ambitieux d'installation de compteurs
intelligents dans chaque foyer du Royaume-Uni d'ici à 2020, représentant 8 Md £ d'investissements.
10
Ils ouvrent la voie aux réseaux de transports des villes de demain : les « Smart Cities », qui combinent
différents modes de transports urbains et apportent une fluidité nouvelle.
Amélioration de l’information des voyageurs, diminution des délais de parcours, diminution des arrêts requis
pour les paiements ou les contrôles, gestion dynamique des feux de circulation, systèmes de guidage et de
navigation, interventions rapide en cas d’incidents, diminution des embouteillages grâce à l’exploitation de
données en temps réel,…
Les nombreuses applications des systèmes informatiques permettront une meilleure irrigation du tissu
urbain, une amélioration du service rendu au voyageur et favoriseront les moyens de transport les
moins polluants.
Ces réseaux de transport intelligents permettront également d’atteindre les objectifs que la France s’est fixée
en matière de report modal lors du Grenelle de l’environnement.
Un fonds d’équipement en systèmes informatiques embarqués communicants dans le Grand Paris pourrait
être mis en place dans le cadre du Grand Emprunt National. Le programme porterait une importance
particulière à l’intégration des différents systèmes existants.
Le Québec a récemment mis en place un programme d’équipement ambitieux en matière de systèmes de
transport intelligents.
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Syntec Ingenierie
Paris, le 2 septembre 2009
Syntec Ingénierie considère que l’utilisation du GEN doit être l’occasion d’une véritable réflexion
sur les grandes priorités d’investissement sur le plan national. C’est d’ailleurs à une démarche de
ce type que nous appelions dans notre livre blanc « Pour des investissements stratégiques
créateurs des emplois de demain » écrit avec le concours de Christian Saint-Etienne et publié au
printemps 2008.
Il est donc essentiel d’être véritablement sélectif dans le choix des projets à financer par le GEN.
Pour notre part, nous proposons que l’effort porte principalement, sinon exclusivement, sur les
investissements porteurs de développement durable et de croissance verte. A ce titre, deux
thèmes nous semblent d’une importance primordiale :
Dans ce domaine, les grandes priorités d’investissement sont connues, et souvent décidées
depuis longtemps, mais en attente de finalisation des financements et de lancement effectif. Il
s’agit notamment :
o des 4 projets de Lignes à Grande Vitesse (LGV) que sont Tours-Bordeaux, la ligne
Bretagne-Pays de Loire, la prolongation de la LGV Est vers Strasbourg et le
contournement Nîmes-Montpellier. Le GEN pourrait être l’occasion de sécuriser et de
simplifier le financement en réduisant la part des collectivités locales
o du projet de canal Seine Nord
o du projet du « Grand Paris », essentiel pour décongestionner la région capitale et
renforcer sa compétitivité par rapport à ses concurrentes européennes
Il s’agit d’une des orientations essentielles du Grenelle de l’Environnement, mais les questions
de financement n’ont pas été véritablement réglées et vont se poser avec acuité, surtout
compte tenu de la situation actuelle du marché immobilier.
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U
Union
des Industries Chimiques
(uic)
INDUSTRIE CHIMIQUE ET GRAND EMPRUNT
L’Union des Industries Chimiques propose que l’emprunt national soit mis en partie au service
d’une stratégie économique à moyen terme qui permette de moderniser le tissu industriel de la
chimie et le rende plus compétitif, de stimuler la croissance verte et développer une économie
circulaire, de créer des infrastructures avancées pour le transport des matières premières et des
produits finis.
En effet, l’industrie chimique en France est le secteur clé de la compétitivité nationale : en 2008
avec une contribution au PIB de 18 milliards d’Euros et 182 000 emplois, elle constitue le second
secteur industriel exportateur avec 13% des exportations nationales et son solde commercial,
positif, de 6,8 milliards d’Euros la place au premier rang. Le secteur chimique est également un
secteur relativement intensif en recherche et développement puisque ses investissements
représentent 1,3 milliard d’Euros/an, soit 5,4% du montant total en R&D au niveau national
même si les critères de la stratégie de Lisbonne sont loin d’être atteints. Cette industrie contribue
donc à renforcer la société de la connaissance. Ses produits et services irriguent le tissu industriel
français et participent à la compétitivité de l’ensemble des industries aval telles pharmacie,
aéronautique, biens d’équipement, agroalimentaire, automobile, construction. Les activités
chimiques peuvent, à ce titre, être considérées comme un élément de maintien et de
dynamisation des activités industrielles sur le territoire national. Des PME et ETI dynamiques
assurent en grande partie le champ de développement de cette filière multi composants, acteurs
de croissance qu’il serait souhaitable de renforcer.
De manière prospective, il apparaît que pour assurer un développement durable, la matière ne
peut plus être seulement considérée de manière indirecte, comme support inépuisable de
fonctionnalités répondant aux besoins humains ou d’économies d’énergie. Elle devra également, à
terme, être appréhendée pour elle-même, dans le sens d’une responsabilisation de nos sociétés.
Eau, ressources organiques, minéraux et métaux ne pourront pas éternellement être exploités
dans le cadre d’un circuit ouvert reposant sur les capacités de notre environnement à les fournir
ou en accepter les rejets. La problématique du changement de nos modes de consommation se
pose. La rareté des ressources impliquera le passage à une économie circulaire dans laquelle le
raisonnement en termes de cycle de vie des produits se substituera à la référence quasi-exclusive
de réserve de matières premières. Il est par ailleurs important de conserver au maximum la valeur
d’usage des produits à recycler.
Recyclage et utilisation des matières premières renouvelables constituent les piliers
essentiels de l’économie circulaire de la matière.
La Chimie, à la fois science et industrie de la transformation de la matière, doit s’approprier cette
démarche qui lui offre un nouvel élan.
1
Cette vision constitue le support d’une stratégie industrielle qui s’appuie sur les axes suivants :
¾ accroître et rendre plus efficient l’effort d’innovation, principal moteur de son
développement,
¾ intégrer la chimie dans les filières d’avenir pour contribuer à la durabilité,
¾ gérer les ressources et actionner tous les leviers pour se préparer à la raréfaction à venir,
¾ améliorer la durabilité intrinsèque du secteur grâce à l’amélioration de ses procédés de
production.
A ce titre la chimie du Végétal apporte tout particulièrement la possibilité d’une modification
profonde de l’image du secteur et constitue un moteur de l’évolution vers la durabilité.
Comment enclencher la dynamique ?
¾ En investissant dans les projets à fort impact. Investissements privés mais aussi
investissement direct public (dans la R&D et la création de pilotes industriels) ;
¾ En utilisant toutes les ressources de la réglementation en particulier pour stimuler le
recyclage ;
¾ En associant la cohérence de la vision et en animant les filières au niveau local ;
¾ En révélant les « emplois verts » issus des technologies et des chaînes de valeur vertes ciblées
et en consolidant les compétences collectives sous jacentes de ces « emplois verts ».
Dans le contexte d’un grand emprunt, la mise en place d’une filière recyclage forte et intégrée
apparaît donc bien comme un investissement créateur d’emplois et de valeur ajoutée qui devrait
s’appuyer sur un effort important de R&D et de formation combinant l’action du public et du
privé.
De même il convient au travers de cette démarche d’appuyer la politique de soutien consacrée à la
chimie verte avec un accent tout particulier mis sur la chimie du végétal.
Nous avons choisi de proposer trois projets d’investissements :
1. Intensifier le recyclage des matières plastiques tout usage confondu. Ce projet générerait à
l’horizon de 2015, en direct pour la chimie et la plasturgie, environ 7 000 emplois, 700 M€
de valeur ajoutée pour un investissement de 2 Mdrs €. Globalement en intégrant les
emplois associés dans la filière ceci représenterait 37 000 personnes et 2,8 Mdrs € de
valeur ajoutée.
2. Soutenir l’investissement de démonstrateurs pré-industriels en chimie verte et stimuler
l’accès aux matières premières de deuxième génération pour la chimie du végétal pour un
montant de 500 M€.
3. Accélérer les investissements d’efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz
à effet de serre pour un montant de 230 M€.
En 2007, 7 Mt de plastique ont été utilisées dans une diversité d’applications. Seuls 1 Mt ont été
intégrées aux filières de recyclage, parmi lesquelles 60% sont exportés pour être recyclées à
l’étranger. Les leviers du développement sont constitués par l’intensification du recyclage dans les
gisements matures (chutes industrielles, emballages) et la mise en place de filières de collecte
performantes pour les gisements « émergents » (bâtiment, équipements électriques et
électroniques), intensifs en travail.
L’utilisation de ces leviers, pour atteindre un taux de recyclage de 60%, pourrait mobiliser
37 000 nouveaux emplois et créer 2,8 Mds € de valeur ajoutée. 2 Mds € d’investissements serait
nécessaires. L’étape de recyclage générerait directement 7 000 emplois et 700 M€ de valeur
ajoutée supplémentaires.
1
Emb : emballage
2
VHU : véhicule hors d’usage
3
DEEE : déchets d’équipements électriques et électroniques
Ce sujet est d’une importance capitale dans la lutte contre le changement climatique et deux types
de mesures pourraient être conduits :
¾ campagne de mesures par thermographie Infra rouge pour détecter les fuites thermiques et
réaliser un programme de calorifugeage des installations et d’isolation des bâtiments. Mise en
place de technologies adaptées à des installations de taille moyenne comme la compression
mécanique de la vapeur. Un montant de 200 M€ est à investir pour 200 sites industriels ;
¾ anticipation des investissements de réduction des Gaz à effet de serre dans le cadre de la
directive ETS pour un montant de 30 M€ dans une première étape. Une étude conduite par le
cabinet AT Kearney a montré qu’un montant de 250 M€ sera nécessaire pour atteindre
l’objectif de réduction de CO2 de 20 % à l’horizon 2020 dans les différents secteurs de la
chimie. Cette première enveloppe - à engager immédiatement - permettra d’anticiper
l’échéance de 2012.
¸¸¸
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Eutelsat
Septembre 2009
MEGASAT
LE SATELLITE AU SERVICE DE LA RÉDUCTION
DE LA FRACTURE NUMÉRIQUE DU TRÈS HAUT DÉBIT
S
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Gdf Suez
Emprunt national
Contribution de GDF SUEZ
Le 22 juin 2009, le Président de la République annonçait au Parlement réuni en Congrès le
lancement prochain d’un grand emprunt destiné à financer les priorités
nationales justifiant un effort exceptionnel d’investissement afin de préparer l’avenir de la
France. Pour arrêter ces priorités, le Président a souhaité organiser une large consultation
des parties prenantes et en a confié le soin à une commission présidée par MM.ROCARD et
JUPPE. C’est dans ce cadre que GDF SUEZ, leader sur les marchés mondiaux de l’énergie et
de l’environnement, souhaite exprimer ses recommandations.
Il est peu de domaines industriels aussi prometteurs pour l’avenir et où la France dispose
d’avantages concurrentiels sur la scène mondiale aussi forts que les domaines de l’énergie et
de l’environnement. Ces avantages bénéficient à tous les secteurs économiques et sociaux
de notre pays et sont en même temps une source d’exportation sur les marchés
internationaux très précieuse. Renforcer et renouveler ces avantages est essentiel pour tirer
le meilleur parti des formidables atouts que notre pays a su bâtir et profiter ainsi d’une
évolution de l’économie mondiale vers un développement plus durable.
Ceci passe par des investissements importants à court terme mais rentables à long terme,
d’une part dans l’économie de la connaissance, d’autre part dans les infrastructures
énergétiques, deux domaines dans lesquels la justification de l’intervention publique n’est
plus à démontrer.
ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE : RECHERCHE, INNOVATION ET FORMATION
Dans l’énergie comme dans l’environnement, l’avantage concurrentiel est d’abord un
avantage technologique, qui ne peut perdurer que grâce à la recherche et à l’innovation,
publique et privée. Que ce soit en renforçant le budget des établissements publics ou en
accroissant le soutien à la recherche privée (financement en capital risque ou subventions à
des projets), l’Etat doit s’assurer que la France disposera demain des technologies les plus
compétitives pour accompagner l’économie mondiale dans une croissance vraiment durable,
conciliant satisfaction des besoins présents et préservation des ressources à long terme.
GDF SUEZ recommande que ce soutien contribue au développement de nouvelles
technologies pour la préservation des ressources naturelles (dessalement et réutilisation de
l’eau, éco‐conception et recyclage des déchets) et des ressources énergétiques les plus
émettrices de CO2 que sont le charbon et le pétrole (production d’énergie nucléaire et
renouvelable, économies d’énergie dans le bâtiment et les transports, etc.).
Plus précisément GDF SUEZ recommande que l’Etat :
apporte son soutien au financement d’un réacteur nucléaire de quatrième génération
dans le but de mettre en service un prototype industriel à l’horizon 2020 ; cette
technologie est nécessaire pour démultiplier l’usage des ressources naturelles en
uranium ;
porte l’effort de R&D dans le domaine des renouvelables à un niveau comparable à celui
consenti pour le nucléaire, en se concentrant sur les technologies présentant le plus
grand potentiel énergétique et le plus grand potentiel de progrès techniques : le solaire
et la biomasse ;
accroisse son soutien au développement de procédés de capture, transport et stockage
de CO2, technologies qui restent encore excessivement chères mais qui présentent un
très grand potentiel économique pour accompagner l’usage du charbon et du gaz à
travers le monde ;
accroisse son soutien au développement de technologies économes en énergie dans les
transports (véhicules électriques ou hybrides rechargeables) et dans le bâtiment
(bâtiment à énergie positive, stockage de l’énergie) dans le but de les amener à la
rentabilité économique.
En parallèle, il serait nécessaire d’adapter notre système éducatif pour permettre un
développement des compétences humaines, dans les filières générales, technologiques et
professionnelles, adaptées aux besoins de ces secteurs et adaptables, par la formation
continue, à leurs mutations.
INFRASTRUCTURE POUR LA PRODUCTION, LE TRANSPORT ET LA CONSOMMATION D’ENERGIE
Les infrastructures d’intérêt public sont un déterminant bien connu de la prospérité d’une
économie et il convient d’encourager leur développement dans tous les secteurs où leur
rentabilité du point de vue général est établie. Moyennant des conditions d’intervention de
l’Etat adaptées à chaque secteur en fonction des modes de régulation et d’organisation
industrielle déjà en place, il nous parait souhaitable de soutenir les infrastructures dans les
domaines suivants :
les réseaux de transport d’électricité et de gaz, pour renforcer la sécurité
d’approvisionnement et développer dans le même temps les échanges commerciaux
avec nos voisins au bénéfice de notre économie ;
la production d’énergie non carbonée en particulier un soutien accru aux réseaux de
chaleur renouvelable et à la production d’électricité à partir de biomasse et d’éolien off‐
shore ainsi que l’annonce de l’engagement en 2010 de la procédure de construction d’un
troisième EPR ;
le développement de l’électricité pour les transports de marchandises (développement
d’un fret ferroviaire compétitif avec la route) et de personnes, en collectif urbain (trains,
tramways) ou en individuel (véhicule électrique ou hybride rechargeable) ;
le soutien à une rénovation plus systématique du parc de bâtiments anciens ‐ à
commencer par celle du grand Paris – en anticipation de l’échéance fixée après 2012 par
le Grenelle de l’environnement.
¶
C’est ainsi, en renforçant sans tarder les infrastructures de production, de transport et de
consommation d’énergie indispensables à moyen terme pour assurer le développement
durable de son économie, que la France saura assoir les bases d’une croissance forte à
moyen terme. C’est ainsi, en renforçant son effort de recherche, d’innovation et d’éducation
dans ces mêmes domaines, que la France saura renouveler à long et très long terme les
avantages concurrentiels qu’elle a su bâtir en faisant des choix technologiques stratégiques
et en accompagnant des champions industriels capables de les porter à travers l’Europe et le
monde.
¶¶¶