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Outre les nombreuses explications sur les spectacles de lanterne magique (ce qui constitue le

fonctionnement mme de la Caverne platonicienne), Morrison associe la salle de cinma close


comme une prison avec la sensation de scurit que lembryon peut ressentir dans la matrice.
Ce cadre pos, il crit : The prisoners built their own theater (...). There may be a time when
well attend Weather Theaters to recall the sensation of rain. ( Les prisonniers ont construit
leur propre thtre (...). Un jour peut-tre irons-nous au Thtre Mtorologique pour nous
souvenir de la sensation de la pluie. ) Dans le volume, la substitution volontaire du virtuel
artificiel au rel concret constitue un des thmes majeurs, revers de cet autre thme selon lequel
le sens du toucher, capital dans les socits archaques, a t supplant dans les socits
modernes par le sens de la vue. Morrison conclut le volume par une condamnation politique de
lart en gnral, que net pas renie Platon : The Lords appease us with images. They give us
books, concerts, galeries, shows, cinemas. Especially the cinemas. Through art they confuse us
and blind us to our enslavement. Art adorns our prison walls, keeps us silent and diverted and
indifferent. ( Les Seigneurs nous rassasient dimages. Ils nous donnent des livres, des
concerts, des galeries, des spectacles, des cinmas. Surtout des cinmas. Grce lart, ils nous
dupent et nous aveuglent, et nous voil asservis. Lart dcore nos murs de prison, nous laisse
silencieux et divertis et indiffrents. ) Il faut conserver ce passage en mmoire pour saisir
lambiguit de la vie de Morrison, tout entire consacre la cration artistique. Il convient en
particulier de remarquer que ces phrases, crites par Morrison lors de ses annes duniversit
(sans doute vers 1964) nont t livres au grand public quaprs relecture, en 1970 : Morrison
confirmait ainsi clairement sa position critique vis--vis de lart.

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