0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
1K vues9 pages
Selon la SFI, les besoins de financement en Haïti sont estimés à plus de 2,5 milliards de dollars. Les experts de ce membre du groupe de la Banque Mondiale estiment que la moitié des petites et moyennes entreprises haïtiennes ont des besoins de financement qui ne sont pas satisfaits par les institutions financières. (1)
A l’initiative de la Banque de la République d’Haïti, du 9 au 10 juin 2014, se sont réunies les plus hautes autorités monétaires du pays dans le cadre d’une conférence pour réfléchir sur la meilleure façon d’amorcer la relance du crédit au profit de la production nationale. Pendant ces deux jours, économistes, banquiers, experts nationaux et internationaux ont posé le problème de l’approfondissement financier. Pour célébrer son trente-cinquième anniversaire, le régulateur du système bancaire a choisi un pareil qui témoigne d’une volonté à saisir le taureau par les cornes. Le moins qu’on puisse dire est que l’initiative est plus que louable en elle-même. Une intuition semble indiquer que la BRH reconnait qu’elle doit sortir de son cadre de référence traditionnel. Au-delà de la politique monétaire et de la gestion des devises, la Banque des Banques serait-elle en train de s’investir davantage dans l’incubation d’une nouvelle dynamique dans l’économie haïtienne ? En ce sens, la création du bureau d’information sur le crédit (BIC) par la BRH parle éloquemment du rôle et de la direction que les membres du Conseil d’Administration veulent donner à cette institution.
Alors, comment créer la croissance ? Comment apporter aux entreprises des moyens financiers pour qu’elles puissent se développer ? Dans quelle mesure le développement financier stimulerait-t-il un développement économiquement durable et, in extenso, la croissance?
Selon la SFI, les besoins de financement en Haïti sont estimés à plus de 2,5 milliards de dollars. Les experts de ce membre du groupe de la Banque Mondiale estiment que la moitié des petites et moyennes entreprises haïtiennes ont des besoins de financement qui ne sont pas satisfaits par les institutions financières. (1)
A l’initiative de la Banque de la République d’Haïti, du 9 au 10 juin 2014, se sont réunies les plus hautes autorités monétaires du pays dans le cadre d’une conférence pour réfléchir sur la meilleure façon d’amorcer la relance du crédit au profit de la production nationale. Pendant ces deux jours, économistes, banquiers, experts nationaux et internationaux ont posé le problème de l’approfondissement financier. Pour célébrer son trente-cinquième anniversaire, le régulateur du système bancaire a choisi un pareil qui témoigne d’une volonté à saisir le taureau par les cornes. Le moins qu’on puisse dire est que l’initiative est plus que louable en elle-même. Une intuition semble indiquer que la BRH reconnait qu’elle doit sortir de son cadre de référence traditionnel. Au-delà de la politique monétaire et de la gestion des devises, la Banque des Banques serait-elle en train de s’investir davantage dans l’incubation d’une nouvelle dynamique dans l’économie haïtienne ? En ce sens, la création du bureau d’information sur le crédit (BIC) par la BRH parle éloquemment du rôle et de la direction que les membres du Conseil d’Administration veulent donner à cette institution.
Alors, comment créer la croissance ? Comment apporter aux entreprises des moyens financiers pour qu’elles puissent se développer ? Dans quelle mesure le développement financier stimulerait-t-il un développement économiquement durable et, in extenso, la croissance?
Selon la SFI, les besoins de financement en Haïti sont estimés à plus de 2,5 milliards de dollars. Les experts de ce membre du groupe de la Banque Mondiale estiment que la moitié des petites et moyennes entreprises haïtiennes ont des besoins de financement qui ne sont pas satisfaits par les institutions financières. (1)
A l’initiative de la Banque de la République d’Haïti, du 9 au 10 juin 2014, se sont réunies les plus hautes autorités monétaires du pays dans le cadre d’une conférence pour réfléchir sur la meilleure façon d’amorcer la relance du crédit au profit de la production nationale. Pendant ces deux jours, économistes, banquiers, experts nationaux et internationaux ont posé le problème de l’approfondissement financier. Pour célébrer son trente-cinquième anniversaire, le régulateur du système bancaire a choisi un pareil qui témoigne d’une volonté à saisir le taureau par les cornes. Le moins qu’on puisse dire est que l’initiative est plus que louable en elle-même. Une intuition semble indiquer que la BRH reconnait qu’elle doit sortir de son cadre de référence traditionnel. Au-delà de la politique monétaire et de la gestion des devises, la Banque des Banques serait-elle en train de s’investir davantage dans l’incubation d’une nouvelle dynamique dans l’économie haïtienne ? En ce sens, la création du bureau d’information sur le crédit (BIC) par la BRH parle éloquemment du rôle et de la direction que les membres du Conseil d’Administration veulent donner à cette institution.
Alors, comment créer la croissance ? Comment apporter aux entreprises des moyens financiers pour qu’elles puissent se développer ? Dans quelle mesure le développement financier stimulerait-t-il un développement économiquement durable et, in extenso, la croissance?
INTRODUCTION Selon la SFI, les besoins de financement en Hati sont estims plus de 2,5 milliards de dollars. Les experts de ce membre du groupe de la Banque Mondiale estiment que la moiti des petites et moyennes entreprises hatiennes ont des besoins de financement qui ne sont pas satisfaits par les institutions financires. (1) A linitiative de la Banque de la Rpublique dHati, du 9 au 10 juin 2014, se sont runies les plus hautes autorits montaires du pays dans le cadre dune confrence pour rflchir sur la meilleure faon damorcer la relance du crdit au profit de la production nationale. Pendant ces deux jours, conomistes, banquiers, experts nationaux et internationaux ont pos le problme de lapprofondissement financier. Pour clbrer son trente-cinquime anniversaire, le rgulateur du systme bancaire a choisi un pareil qui tmoigne dune volont saisir le taureau par les cornes. Le moins quon puisse dire est que linitiative est plus que louable en elle-mme. Une intuition semble indiquer que la BRH reconnait quelle doit sortir de son cadre de rfrence traditionnel. Au-del de la politique montaire et de la gestion des devises, la Banque des Banques serait-elle en train de sinvestir davantage dans lincubation dune nouvelle dynamique dans lconomie hatienne ? En ce sens, la cration du bureau dinformation sur le crdit (BIC) par la BRH parle loquemment du rle et de la direction que les membres du Conseil dAdministration veulent donner cette institution. Alors, comment crer la croissance ? Comment apporter aux entreprises des moyens financiers pour quelles puissent se dvelopper ? Dans quelle mesure le dveloppement financier stimulerait-t-il un dveloppement conomiquement durable et, in extenso, la croissance? INTERMEDIATION FINANCIERE ET DEVELOPPEMENT FINANCIER Les premires analyses sur le lien finance-croissance privilgient le canal traditionnel de lintermdiation financire. Dans un systme financier domin par les banques, il est important de mesurer leur apport la croissance conomique en tant quintermdiaires financiers. Do les indicateurs suivants pour mesurer le niveau de dveloppement de lactivit de lintermdiation financire. 1) les actifs liquides du systme financier en proportion du PIB sont un indicateur de profondeur financire et une mesure de la taille du secteur financier formel d'intermdiation financire au sens large par rapport la taille de l'conomie; 2) le ratio des crdits domestiques fournis par le secteur bancaire par rapport au PIB indique le rle du secteur bancaire formel dans lconomie ; 3) et le crdit accord au secteur priv par les banques commerciales et les autres institutions financires rapport au PIB. Cet indicateur mesure lefficacit de l'activit des intermdiaires financiers sous l'aspect de l'une de leurs fonctions principales : mobilisation de l'pargne vers les entrepreneurs. Cet indicateur, en excluant le crdit accord au secteur public, prsente dune manire plus prcise le rle des banques dans la canalisation de lpargne vers les investissements rentables. Ce dernier aspect rapproche les banques le plus du niveau de l'efficience, de la productivit du capital et, in extenso, de la croissance conomique. En rcapitulation, le ratio de liquidit tient compte des moyens de paiements disponibles dans l'conomie. Pour jauger la profondeur de lintermdiation financire et son efficacit, cest--dire le rle des banques dans le financement des activits conomiques, le ratio de lagrgat montaire M3 au PIB, le ratio crdits domestiques fournis par le secteur bancaire par rapport au PIB et le ratio crdit accord au secteur priv sur le PIB sont retenus et utiliss comme indicateurs du dveloppement financier. Dans un contexte o les banques commerciales assurent la totalit des financements, la mesure de lindice du dveloppement financier (IDF) est pertinente puisque cet indice traduit lefficacit de la gestion de la liquidit bancaire, surtout en matire dapprciation du risque de dfaut. Soulignons toutefois que ces indicateurs prsentent la faiblesse de ne pas prendre en compte le circuit informel pourtant trs dvelopp en Hati. Nanmoins, il convient de reconnaitre leur importance pour mesurer la profondeur financire et l'activit des intermdiaires financiers en Hati. Une proportion importante de crdit priv dans le PIB indique une activit intense des banques. Dans les pays o la finance directe est inexistante, le crdit au secteur priv est un meilleur indicateur de dveloppement financier. Parlant du systme bancaire hatien dans le cadre de cette confrence, les propos du gouverneur de la BRH doivent nous interpeller. Selon Charles Castel, le systme bancaire ne prte pas assez, quel que soit l'angle sous lequel on le compare dautres pays. Le crdit au secteur priv reprsente seulement 19% du PIB contre 31% pour les pays faibles revenus et 48% pour les pays de l'Amrique latine et de la Carabe. Seulement 43 % des dpts collects par les banques sont convertis en prts, alors que, dans la rgion de la Carabe, 65 % des dpts bancaires, en moyenne, sont utiliss pour le crdit au secteur priv . (2) Dj, au dbut de lanne, lconomiste Kesner Pharel tirait la sonnette dalarme. Ce nest pas normal pour un pays de la trempe dHati de raliser un PIB chiffr 8 milliards de dollars amricains seulement. Pourtant, le pays a une population value 10 millions dhabitants, dont 4 millions constituent la force active. Donc, une grande potentialit. Pourtant, la Rpublique dominicaine, qui compte aussi prs de 10 millions d'habitants et une population active de 4 millions galement, ralise un PIB de 60 milliards de dollars amricains , se rvolte lconomiste Kesner Pharel, qui a aussi prsent des chiffres relatifs la Jamaque, titre de comparaison, qui ralise un PIB de 15 milliards de dollars amricains alors que sa population active est nettement infrieure par rapport celle d'Hati. (3) Dans ce mme ordre dides, les dclarations de Fritz Duroseau, membre du conseil et principal organisateur de cette confrence, mritent toute notre attention. Trs critique du modle de crdit appliqu par les institutions financires hatiennes, Fritz Duroseau persiste et signe. Le modle de crdit que le pays est en train dappliquer depuis des annes ne donne pas de rsultat. Cette confrence doit nous permettre de voir comment le secteur financier hatien, sans mettre risque les dpts faits dans les banques dici et de ltranger, puisse prter de largent des projets productifs, capables de rduire notre dpendance . Mme analyse pour le gouverneur Castel qui touche la plaie du doigt. Comme 60% de ce crdit est dirig vers le commerce, la consommation et l'importation, il a contribu aggraver notre dficit commercial et notre dpendance des flux de la diaspora et des aides officielles (4), selon les propos recueillis par le journaliste Louis-Joseph Olivier.
VERS UN INDICE COMPOSITE DU DEVELOPPEMENT FINANCIER EN HAITI
TABLEAU 2.- EVOLUTION DE LIDF Annes I (M3/PIB) I (CSP/M3) I (CSP/PIB) 2010 9.52 0.32 3.05 2011 9.99 0.36 3.60 2012 10.47 0.43 4.55 2013 10.58 0.48 5.08
TABLEAU 3.- COMPARAISON 2014 SUR 32 PAYS : REGION AMERIQUE LATINE ET CARAIBES PAYS Cration dentreprise Octroi de permis de construire Raccordement l'lectricit Transfert de proprit Obtention de prts Protection des investisseurs Paiements des impts Commerce transfrontalier Excution des contrats Rglement de l'insolvabilit JAMAIQUE 2 12 27 13 19 13 29 25 23 6 REP. DOM. 22 24 25 14 12 17 13 3 7 26 VENEZUELA 25 22 32 10 22 31 32 32 9 29 HAITI 32 27 17 29 30 26 19 30 10 29 SALVADOR 24 28 30 5 7 26 28 9 4 13 URUGUAY 4 30 6 28 9 17 23 18 15 8 Source : www.doingbusiness.org TABLEAU 4.- CLASSEMENT 2014 PAYS Facilit de Faire des Affaires Monde sur 189 Facilit de Faire des Affaires Rgion sur 32 PIB/per capita en $ US POPULATION SUPERFICIE / KM2 JAMAIQUE 94 15 5 140 2 712 100 11425 REP. DOM. 117 23 5 470 10 276 621 48 730 VENEZUELA 181 32 12 470 29 954 782 912 050 HAITI 177 31 760 10 173 775 27750 SALVADOR 118 24 3 580 6 297 394 20 742 URUGUAY 88 13 13 510 3 395 253 176 220 Source : www.doingbusiness.org Une simple analyse des deux premiers tableaux indique que le manque de corrlation entre laugmentation des indices I (CSP/PIB), I (M3/PIB) et I (CSP/M3) en glissement annuel par rapport un PIB stagnant entrine les conclusions du gouverneur de la BRH. Le crdit au secteur priv va exclusivement limportation et alimente le dficit commercial. Une rfrence non voile lconomie de rente dnonce, il ny a pas trop longtemps, par Fritz Jean, ancien gouverneur de la mme institution. A titre de rappel, le ratio (M3/PIB) mesure le niveau de la profondeur financire tandis que le ratio (CSP/PIB) mesure la quantit de crdit engag dans le secteur priv, par rapport la taille de lconomie. A ces deux lments, on pourrait ajouter les variables Actifs Bancaires et Banque . La premire indique l'importance des actifs des banques et institutions prives par rapport aux actifs bancaires totaux. Complmentaire au prcdent, l'indicateur Banque, sensible la taille et l'tendue des services bancaires auprs des entreprises et des mnages, reprsente la somme des actifs des banques de dpt par rapport au PIB. Pour mesurer lefficience de lallocation des ressources, il faut un indice composite pour quantifier lapprofondissement financier. Aux indicateurs traditionnels mesurant le crdit priv et la profondeur financire, on pourrait ajouter partir du rapport annuel (www.doingbusiness.org) le classement dHati sur la qualit de linformation disponible, le cadre rglementaire et le systme juridique. Autant dlments incontournables qui refltent le niveau de confiance entre les agents, le respect des contrats et de la proprit. La publication rgulire de cet indice devra permettre une classification objective du systme bancaire hatien par rapport sa rgion. MARCHES DE CAPITAUX Ds le dbut du 2 e millnaire(5), les marchs de capitaux tiraient la croissance conomique et gnraient des milliers demplois. En 1250, Toulouse, naissait La Socit des moulins de Bazacle, premire socit changer les actions. Cependant, la bourse d'Amsterdam est considre comme la bourse la plus ancienne du monde. En effet, tablie il y a quatre sicles, la ngociation des actions y dbuta grce la fameuse Compagnie des Indes orientales, fonde en 1602. Cette compagnie tait la recherche permanente de fonds pour financer le ngoce de marchandises avec l'Extrme-Orient. Fonde le 8 mars 1817, la bourse de New-York (NYSE) (6), communment appele Wall Street est la plus grande des bourses mondiales. Plus rcemment, les marchs de capitaux, efficaces dans la collecte et la redistribution des ressources montaires, ont t balays par une vague de libralisation financire. Dans les pays mergents, le dveloppement fulgurant des systmes financiers en gnral et des marchs de capitaux en particulier a entrain un basculement vers les conomies market-oriented , en loccurrence la finance directe. Cependant, au tournant du troisime millnaire, des obstacles l'accs aux capitaux pour de nombreuses petites socits mergentes entrainrent un ralentissement significatif voire un dclin des introductions en bourses. Plus particulirement aux tats-Unis, cette situation ne fut sans consquence sur la sant de l'conomie amricaine. RAISON DETRE DE LA BOURSE La finance intermdie (la banque) joue un rle majeur dans la croissance conomique des pays ou la finance directe (les marchs de capitaux) est embryonnaire. En revanche, dans les conomies mergentes et matures o existent des marchs de capitaux dvelopps, la finance directe est prpondrante dans le financement de la croissance. Soulignons les fonctions principales des marchs de capitaux: (1) La mobilisation du capital pour une meilleure adquation aux projets dinvestissement ; (2) la production et diffusion dinformations sur les agents conomiques pour assurer la pertinence des informations et orienter les dcisions des prteurs dallouer leurs pargnes aux projets les plus productifs, stimulant ainsi la croissance; (3) la matrise et le partage du risque en facilitant lchange en offrant des produits varis et en finanant un portefeuille de projets maturit et rendement variables; (4) le suivi des investissements de faon ce que le capital soit allou de faon optimale aux investissements les plus rentables; (5) le contrle sur les entreprises et leurs dirigeants en mettant en uvre des rgles de bonne gouvernance. Lefficience du march et sa capacit reflter les informations prives et publiques dans le cours des titres relie la rmunration des dirigeants leur performance, et par consquent aligne lintrt des dirigeants sur ceux des actionnaires; (6) la rduction des cots des transactions ; et (7) la liquidit des placements financiers en garantissant laccs au capital travers les missions de titres et en permettant aux pargnants dacheter et de vendre rapidement. Dans ce mme ordre dides, lorsque l'introduction correspond un placement d'actions nouvelles, elle transforme la relation de l'entreprise avec son banquier qui se traduit concrtement par une baisse du cot du crdit aprs introduction. Une partie de cette baisse est directement attribuable l'assainissement de la structure financire due l'apport d'argent frais. Elle est tout aussi lie au simple effet d'introduction en Bourse . La cotation rassure le banquier qui devient moins exigeant. L'introduction permet surtout d'acqurir une meilleure position de ngociation, en faisant jouer la concurrence entre les banques. Sur ce dernier point, pour dissiper toute ventuelle apprhension, il convient de rappeler que, dans les conomies ou la finance directe existe, les banques sont encore les acteurs de premier plan. En offrant un ventail de services et produits financiers, elles font beaucoup plus de profits quavec les produits bancaires traditionnels. Dans un autre registre, l'introduction en Bourse est l'occasion d'une mutation dans le systme de corporate governance de l'entreprise. Elle implique au minimum une transparence des comptes de l'entreprise, et plus largement un effort de communication financire dirig vers des investisseurs externes, actuels ou potentiels. Elle conduit aussi la mise en place de systmes modernes de contrle interne et une professionnalisation des instances d'administration et de surveillance. Ces mutations sont parfois vcues, court terme, plus comme un cot que comme un avantage de l'introduction. A long terme, elles ne peuvent que conforter la solidit de l'entreprise. Rappelons que l'introduction en bourse reprsente un avantage pour les actionnaires dsirant se retirer de la socit pour d'autres opportunits d'investissement. Parmi les autres raisons pour lesquelles la bourse existe, on peut aisment avancer celui de vendre ce que l'on possde. La bourse ne tire pas de justification d'un principe uniquement conomique, mais d'un droit. Ainsi, si quelqu'un possde une part d'une entreprise, il a le droit de la cder quelqu'un contre une somme d'argent. La recherche du profit est une autre raison pouvant amener un agent conomique intervenir sur les marchs. DEMOCRATISATION DE LACCES A LA FORMATION DU CAPITAL Il est indniable que les marchs de capitaux, travers les innovations financires, ont normment accru la capacit drainer lpargne, faire circuler des capitaux dans le monde entier, stimuler lesprit dentreprise, dissminer les risques et faciliter les contrats financiers. Les diffrents indicateurs de marchs financiers, positivement corrls avec lactivit conomique, en tmoignent. Aussi, pour contrer le refroidissement du march des entres en bourse et pour remdier au dficit dattractivit, certains pays sont rentrs dans une dynamique de dmocratisation de laccs la formation du capital. Alternative Investment Market (AIM) est le march international de la Bourse de Londres pour les petites entreprises en croissance. Depuis son lancement en 1995, plus de 3000 entreprises du monde entier ont choisi de rejoindre AIM pour financer leur besoin d'expansion. Toronto Stock Exchange Venture Market reprsente un march du capital de risque public pour les entreprises mergentes. Autrefois connu sous le Canadian Venture Exchange (CDNX).En 2001, le Groupe TSX (Toronto Stock Exchange), maintenant connu sous le nom de Groupe TMX, en fit lacquisition et le rebaptisa TSX V. Pour encourager l'investissement et promouvoir l'entreprenariat, l'emploi et le dveloppement conomique, une collaboration entre le gouvernement, lautorit des marchs financiers et la bourse de la Jamaque (JSE) a abouti le 1er Avril 2009 au lancement dun march junior, rattach au march principal. En 2012, le congrs amricain adopta le Jumpstart Our Business Startups (JOBS Act) pour le ralentissement du march OPA. Le 23 Octobre 2013, la Securities Exchange Commission (SEC) promulgua la rgulation sur le financement participatif (crowdfunding), nonant ainsi les rgles rgissant l'offre et la vente de titres conformment au titre III de la Loi JOBS ACT. Quil sagisse du Royaume-Uni, du Canada, de la Jamaque ou des Etats-Unis, les objectifs poursuivis par ces mesures ou rformes tmoignent dune volont politique au plus haut niveau dcisionnel de crer les conditions pour la croissance. Ces dispositions novatrices pour la rduction des cots dintroduction en bourse ne visent qu liminer les barrires lentre. Aux Etats-Unis, par exemple, ces dispositions reconnaissent le principe que les contraintes rglementaires doivent tre proportionnelles la taille de l'entreprise, et augmenter mesure chaque fois quelles dpassent la barre dun certain niveau de revenus annuels. Ce nouveau rgime de conformit l'chelle vise rduire le temps et les charges financires pour les entreprises intresses tre cotes en bourse, et rduire les risques associs avec le lancement du processus dintroduction en bourse. Sans pour autant compromettre la protection des investisseurs. Toutefois, le dveloppement financier merge comme lment dterminant et fondamental de la croissance conomique. De ce fait, les analyses ont dmontr que les marchs de capitaux stimulent davantage la croissance dans les conomies mergentes et matures. La libralisation financire a entrain une plus grande liquidit de ces marchs avec une nette augmentation de lpargne et de linvestissement, et par consquent une hausse du taux de croissance conomique. Les rsultats obtenus en Inde, en Thalande, en Core et Malaisie ont prouv que la finance directe a un effet multiplicateur sur la croissance. Ces pays, dans leur histoire rcente ont entrepris une rforme en profondeur de leur systme financier. Certains rsultats semblent suggrer que les grandes places financires mondiales ont t obliges de sajuster face la monte en puissance dautres bourses. La rduction des couts dintroductions semble avoir provoqu une rue vers les bourses asiatiques, notamment. Dfinitivement, un autre rsultat intressant qui mrite dtre soulign. Rappelons que les marchs de capitaux, en gnral, rduisent le cot de la mobilisation de lpargne et de ce fait facilitent linvestissement dans les secteurs les plus productifs. De plus, l'introduction en bourse reprsente une option crdible pour les entreprises pour lever des capitaux. Elle peut relancer l'intrt et la viabilit de modles d'affaires qui, sans cette possibilit, seraient jugs trop exigeants en infusion de capital. Ainsi, pour favoriser le dveloppement des PMEs in extenso la croissance, les dcideurs politiques et les rgulateurs doivent crer un environnement o les start-ups les plus prometteurs d'aujourd'hui peuvent se transformer en leaders de demain. Pour y arriver, il faut dmocratiser laccs la formation du capital et faire tomber certaines barrires lentre. CONSIDERATIONS ET JUGEMENTS Quoique le sens de causalit reste toujours ambigu, le dveloppement financier a tendance aller de pair avec la croissance conomique. Hors, lconomie hatienne, souligne Kesner Pharel, est en train de se contracter (7). Tels sont les propos de lconomiste rapport par Roberson Alphonse dans un article rcemment publi dans Le Nouvelliste. Selon le journaliste, lconomiste avance la baisse des trois dernires enveloppes budgtaires : 131 milliards, 126 milliards, 118 milliards. Pour lexercice 2014- 2015, la tendance sera maintenue. Les recettes fiscales internes, 50 milliards de gourdes pour cet exercice, sont insuffisantes, explique Kesner Pharel, qui a not galement que la dette externe dHati touche les 2 milliards de dollars us en moins de dix ans, aprs son annulation un montant gal ce quil est aujourdhui.(8) Alors, est-ce lexistence dun systme financier dvelopp qui stimule la croissance ou bien est-ce la croissance qui favorise le dveloppement du secteur financier ? La polmique est ouverte. En ce qui a trait au taux de croissance, il importe de relayer Thomas Lalime. On a compltement rat la cible en 2012 puisque le taux de croissance ralis na t que de 2.9 %. On la encore rate en 2013 avec une ralisation de 4.3 % et les prvisions pour 2014 se chiffrent 3.6 %. Ainsi, pour atteindre lobjectif de 6.2 % sur la priode 2012-2015, il faudra raliser un taux de croissance de 13.6 % en 2015. Compltement impossible ! Si lon regarde la performance conomique des deux dernires annes et la prvision pour 2014, on ne peut esprer mieux que 4 % pour 2015 si les lections ne viennent pas tout chambarder. Ce qui fera une moyenne de 3.8 % pour la priode 2012-2015 au lieu des 6.2 % prvue dans le PSDH. (9) Parmi les priorits de lheure, laugmentation de lenveloppe du ministre du tourisme, de 355 millions lors du prcdent exercice 1,613, 311,000.00 gourdes, rsiderait surtout dans les investissements, soit 1,452,132,000.00 gourdes reprsentant en fait moins d1% du budget. En 2013, le taux de visiteurs s'est accru de prs de 18%, ce qui devrait normalement contribuer la cration de richesses dans le pays. Avec les millions investis pour les centaines de chambres dhtel construits au cours de ces deux dernires annes, rien que dans la grande agglomration urbaine de Port-au-Prince, on na pas jusqu date dpass la barre de 1,000 emplois directs dans le secteur htelier. Que lconomique tire le social et que le tourisme soit un vecteur de dveloppement conomique ne sont plus dmontrer. Au sens large, le champ dexpertise couvrant le tourisme touche directement les progrs conomiques, sociaux et environnementaux. Le tourisme, sil est un secteur dactivits conomiques, nest pas pour autant un domaine doctoral. La tourismologie nexiste pas. La carnavalogie , encore moins. Pour accompagner le volet cration demplois , Hati doit relancer la production. Cela implique que lon a besoin de force de travail. Ainsi, on rduira le chmage. Lagriculture et lagro-industrie, comme pour le tourisme, devraient attirer des investissements importants. Malheureusement, avec le crdit au secteur priv presquexclusivement ddi au financement de limportation, on ne peut esprer des jours meilleurs pour la relance de la production nationale. Si cette situation persiste, on peut mme avancer que le PIB, lindicateur principal de mesure de la production conomique, restera anmique pendant encore longtemps. Selon Fritz Duroseau, le trs peu de crdit attribu ce secteur ne permet pas au pays de concurrencer loffre considrable de produits de consommation venus de ltranger. Pour dire les choses autrement, ce modle conomique ne saurait tre abord que transversalement. Il doit non seulement toucher lamnagement du territoire et lingnierie territoriale mais aussi au dveloppement conomique, la formation, lemploi, lenvironnement, la sant, la culture, aux sports et aux loisirs. Cest donc un sujet transversal o il faudra savoir faire usage de multi- comptences et o les profils dexperts rencontrs seront en double voire en triple comptences. Afin de remdier au choix de la pauvret, le budget doit reflter une volont politique au plus haut niveau dcisionnel, selon une conception directrice, pour un juste quilibre des actions publiques entre le dveloppement durable et la protection de lenvironnement. CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS Aussi longtemps que la dmocratisation laccs du capital sera retarde, aussi longtemps la croissance sera entrave. Pour quHati puisse devenir un march pionnier (pr-mergent), notre systme financier doit offrir un cadre optimal dintermdiation financire entre les agents conomiques. Pour y arriver, il faut reconnaitre la ncessit de doter le pays de nouveaux instruments financiers indispensables la croissance en favorisant lincubation de la finance directe pour accompagner la finance intermdie . Ainsi, leur cohabitation favorisera lmergence de nouveaux intermdiaires financiers pour une meilleure diversification du risque et la spcialisation des investissements, facilitant ainsi laccroissement de la productivit du capital et, par consquent, la croissance conomique. Les entreprises et les mnages pourront se procurer les crdits ncessaires pour se librer des contraintes financires. Dans cet ordre dides, une bourse de valeurs mobilires peut apporter un nouveau souffle lentreprenariat hatien et lancer un signal clair aux investisseurs trangers dans la mesure o ils auront un meilleur contrle sur leur stratgie de sortie. Elle peut tout aussi bien servir de levier de financement en permettant de mobiliser les ressources financires de la diaspora. En rseau avec les bourses de la rgion, elle donnerait accs des mthodes de financement et des niveaux de capitalisation sans prcdent. Enfin, elle enverrait un message positif quHati est en train de se donner ses propres moyens dingnierie financire indispensable son mergence. Pour arriver ce changement de paradigmes, la mise en place dun cadre de respect des lois et de la proprit constitue la premire tape. Ce cadre assurera le bon droulement des transactions financires en garantissant la protection et la scurit des acteurs conomiques. Le dveloppement financier dpend du cadre juridique, rglementaire et institutionnel institu par le gouvernement. En 2004, soit 200 ans aprs son indpendance, Hati tait le pays avec le systme juridique le moins efficient. (10) Pour terminer, une bonne mesure de lefficacit du systme financier hatien doit reflter la faon dont ce systme effectue chacune des six principales fonctions : la mobilisation et lallocation du capital ; la production et diffusion dinformation sur les agents conomiques; la maitrise et la dissmination du risque ; la liquidit des actifs financiers ; la gouvernance des entreprises ; et la rduction des cots de transactions. A Albert Einstein est attribue la paternit de la dfinition par excellence de l'alination mentale, savoir que la folie est de toujours se comporter de la mme manire et de sattendre un rsultat diffrent. Autrement dit, il y a longtemps que nous serions tous morts si le comble de labsurde pouvait tuer.
1. Hati-conomie: l'IFC va soutenir l'accs au crdit pour les petites entreprises, www.hpnhaiti.com, crit par HPN, Lundi, 19 Mai 2014 17:23 2. OLIVIER, Louis-Joseph. La BRH veut relancer le crdit la production, Le Nouvelliste, publi le 9 juin 2014 3. JEANTY, Grard Junior. Taux de croissance 4,3% : combien demplois crs? Le Nouvelliste, publi le 15 janvier 2014 4. OLIVIER, Louis-Joseph. La BRH veut relancer le crdit la production, Le Nouvelliste, publi le 9 juin 2014 5. C'est en 1250 Toulouse, ville du sud de la France, qu'est ne la premire socit dont les actions pouvaient s'changer, leur prix variant en fonction de la conjoncture conomique. La Socit des moulins de Bazacle regroupait 60 moulins flottants, dits nef , sur la Garonne. 6. L'accord de Buttonwood - du nom du platane d'Occident ("buttonwood tree" en anglais), situ l'emplacement de l'actuel numro 68 de la rue Wall Street, sous lequel traders et spculateurs se rassemblaient pour commercer - fut sign le 17 mai 1792 par vingt-quatre traders new yorkais, marquant la naissance de la bourse de Wall Street. La socit du New York Stock Exchange (NYSE), ou place boursire de New York, fut officiellement cre le 8 mars 1817 en tant que "New York Stock & Exchange Board". En 1863, la compagnie fut rebaptise du nom New York Stock Exchange , plus court. La bourse de Philadelphie, tablie en 1790, supplanta la bourse de New-York jusquen 1837. 7. ALPHONSE, Roberson. Le champagne restera dans le sceau aprs les bonnes notes du FMI, Le Nouvelliste, publi le 29 mai 2014 8. Ibid. 9. LALIME, Thomas. Hati, pays mergent en 2030 : une premire phase rate , Le Nouvelliste, publi le 5 mai 2014 10. www.doingbusiness.org SFI : Socit Financire Internationale. Membre du Groupe de la Banque mondiale, SFI est la plus importante institution mondiale daide au dveloppement dont les activits concernent exclusivement le secteur priv. BRH : Banque de la Rpublique dHati Agrgats Montaires : Les composantes de la masse montaire sont des agrgats. Les agrgats montaires sont des indicateurs statistiques regroupant dans des ensembles homognes les moyens de paiement dtenus par les agents d'un territoire donn. Il y a plusieurs niveaux d'agrgats statistiques dans la masse montaire, selon le degr de liquidit. M0 appele aussi base montaire ou monnaie centrale reprsente l'ensemble des engagements montaires d'une banque centrale. M1 correspond aux billets, pices et dpts vue. M2 correspond M1 plus les dpts termes infrieurs ou gaux deux ans et les dpts assortis d'un pravis de remboursement infrieur ou gal trois mois. M3 correspond M2 plus les instruments ngociables sur le march montaire mis par les institutions financires montaires (IFM), et qui reprsentent des avoirs dont le degr de liquidit est lev avec peu de risque de perte de capital en cas de liquidation (ex : certificat de dpt, crance infrieure ou gale deux ans). M4 correspond M3 plus les Bons du Trsor, les billets de trsorerie et les bons moyen terme mis par les socits non financires. PIB : Le Produit Intrieur Brut (PIB) est lindicateur conomique principal de mesure de la production conomique ralise lintrieur d'un pays donn. Le PIB vise quantifier pour un pays et une anne donns la valeur totale de la production de richesse effectue par les agents conomiques rsidents lintrieur de ce territoire (mnages, entreprises, administrations publiques). Il reflte donc lactivit conomique interne dun pays et la variation du PIB dune priode l'autre mesure son taux de croissance conomique. Le PIB par habitant mesure le niveau de vie et, de faon approximative, celui du pouvoir d'achat car nest pas prise en compte de faon dynamique lincidence de lvolution du niveau gnral des prix. Il diffre du Produit National Brut (PNB) qui additionne au PIB (produit intrieur brut) les rentres nettes de revenus de facteurs en provenance de ltranger. IDF : Indice de dveloppement financier OPA : Offre Publique dAchat JSE : Jamaica Stock Exchange PME : Petite et Moyenne Entreprise PSDH : Plan Stratgique de Dveloppement dHati.