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Cabes Manon&Bourgine Sophie-Anne

La stratégie de Lisbonne
I/ Présentation de la stratégie de Lisbonne

La stratégie de Lisbonne se veut être la réponse de l'Europe à la mondialisation. Elle a donc


pour but de répondre à un certain nombre de problèmes posés par le fonctionnement du marché
européen, c'est à dire les nouveaux enjeux que posent l'innovation, la croissance et l'emploi
découverts à partir de l'an 2000 par la nécessité persistante de l'Europe à vouloir concurrencer
l'Amérique qui se pose comme leader mondial. En effet la plupart des pays riches ont un écart d'au
moins 20% de leur PIB par tête par rapport à celui des Etats-Unis d'où le besoin de repenser
l'économie européenne qui est incontestablement moins productive et efficace. Ainsi selon la
stratégie de Lisbonne, le progrès technique soit la connaissance, se doit désormais d'être
impérativement pris en compte dans une optique de croissance contrairement à ce qu'affirmaient les
théoriciens néo-classiques où l'économie débouche sur une situation optimale puisque aucun
producteur ne peut améliorer l'efficacité avec laquelle il produit. Cependant Solow montra les
insuffisances de ce modèle et la croissance est alors basée sur la connaissance ( phénomène du
résidu inexpliqué ) d'où la nécessité de la prise en compte du progrès technique. La stratégie de
Lisbonne doit aussi être un pilier social, la logique faisant dépendre le social de l'économique qui
doit ainsi permettre de moderniser le modèle social européen en luttant contre l'exclusion
notamment par l'augmentation du nombre et de la qualité de l'emploi, tout en s'inscrivant dans une
optique de respect environnemental dans le cadre d'un développement durable. Elle engage aussi les
États membres à adopter des objectifs de politique économique et de réforme structurelle communs
pour résoudre les problèmes du vieillissement accéléré de la population active ( le taux d'emploi des
travailleurs âgés devant être réduit à 50% dans l'UE ), de l'étendue de la mondialisation par l'entrée
de la Chine, de la globalisation des marchés, et des nouvelles technologies. De plus, en vue d'une
économie plus compétitive et plus dynamique l'union européenne se doit de renforcer la R&D, car
la recherche contribue à l'augmentation de la productivité du capital et de la main d'oeuvre et
génère des externalités positives qui font augmenter les rendements. Ils se sont donc fixés pour
2010 un certain nombre d'objectifs, comme atteindre les 70 % de taux d'emploi ou consacrer 3 % du
PIB de l’UE aux dépenses de R&D afin de rattraper puis dépasser les Etats-Unis.
L'objectif est donc de rendre l'Europe capable d'utiliser toutes ses capacités afin d'être
l'économie de la connaissance la plus performante du monde d'où l'importance de rénover le mode
de fonctionnement de l'Europe. Pour cela il est nécessaire d'identifier des
secteurs stratégiques pour l'Europe ou de concentrer les efforts, conforter les
pôles de compétitivité prioritaire, soutenir le développement de « champions
européens », et accroître les efforts d'innovation industriel par la recherche à
l'échelle européenne soit en combinant toutes les capacités des pays membres
tout en s'inspirant du modèle japonnais ( méthodes du MITI ).
II/Le bilan de la stratégie de Lisbonne

La stratégie de Lisbonne a avant tout pour but de créer une société de la connaissance dans
le but d'une croissance durable inspirée par les Etats-Unis. Or les deux indicateurs permettant de
mesurer le niveau de connaissances, qui sont les dépenses en recherches et développement et l'accès
à la formation tout au long de sa vie, montrent des résultats très contrastés malgré l'engagement des
pays membres de l'UE à respecter cette stratégie. En effet, dans le domaine de la connaissance sur
laquelle les pays de l'UE basent leur stratégie de compétitivité, certain rencontre des difficultés à
remplir leur objectif soit d'augmenter le pourcentage de la population européenne âgée de 20 à 24
ans ayant atteint au moins un niveau d'éducation supérieur à 85%. Or seulement 8 sur 27 ont
dépassé ce seuil bien que 18 d'entre eux ( dont la France ) aient vu leur niveau d'éducation
progresser entre 2000 et 2006. De même la réduction du taux de sortie prématurée du système
éducatif en UE à 10% pour les 18-25ans, a du mal à être respecté puisque 10 pays de l'UE des 27
affichaient en 2006 des taux supérieurs à la moyenne européenne ( 15,3%) dépassant même 20%
pour l'Espagne et l'Italie voire 30% pour Malte et le Portugal. Malgré cela on constate une légère
baisse du taux passant de 17,6% à 15,3% sur la période 2000-2006 puisqu'au moins 14 des 27 pays
ont amélioré leur résultats comme la France qui est passé de 13,3% à 13,1% en 6 ans ou encore le
Danemark qui est passé de 11,6% à 10,9%. En ce qui concerne les dépenses en recherches et
développement, bien qu'étant un objectif majeur de la stratégie de Lisbonne, devant représenter 3%
du PIB dont 2/3 par le secteur privé, la difficulté est encore plus forte puisque seule la Finlande et la
Suède dépassent pour l'instant l'objectif de 3% du PIB, l'effort moyen de l'Europe des 25 étant resté
relativement stable à un niveau peu élevé, soit au alentours de 2% .
Ainsi, a moins de deux ans de l'échéance 2010, non seulement les objectifs ne sont pas
atteints mais en plus les différences entres les Etats membres ne cessent de s'accroître. Cela est dû
notamment au fait que depuis le lancement de la stratégie en 2000, le monde a beaucoup changé et
en particulier l'Europe qui est passée de 15 Etats membres à 27 ce qui a rendu la gouvernance plus
difficile par l'hétérogénéité des pays, et par leurs intérêts contradictoires qui immobilisent l'Europe.
De plus cette élargissement en 2004 et 2007, qui a pratiquement multiplié par deux le nombre de
participants a entraîné un accroissement du nombre de problème à régler en raison des différentiels
de développement des nouveaux pays entrés dans l'Union Européenne. Ainsi celle-ci présentait dès
son origine des défaillances puisqu'elle aurait dû repenser ses méthodes lors de cette élargissement,
ce qui peut expliquer le fait qu'elle n'a pas vraiment réussi à s'adapter et peut être considérer
comme un échec entre 2000 et 2005 bien qu'elle représente un premier pas
important. Ainsi le non respect des engagements pris par les Etats membres a
conduit à la mise en place d'une nouvelle stratégie en 2005 recentrée sur la croissance
économique et l'augmentation de l'emploi.
Cependant tout n'est pas négatif dans cette stratégie puisqu'elle représente avant tout un
effort et une volonté de la part de l'UE de changer son modèle économique pour améliorer le
système sociale tout en se dirigeant vers un développement durable. Elle reflète donc un premier
pas d'entente de ces pays sur la mise en place de politiques communes et la construction d'une
stratégie englobante plutôt qu'individuelle comme jusqu'à présent, ce qui est indispensable pour
répondre entre autre au problème mondial du réchauffement climatique. Dans cette optique il est
important de mettre en évidence le point majeur du programme sur lequel est fondée la stratégie de
Lisbonne c'est-à-dire la mise en place d'économies coopératives et durables permettant de relever
les défis du dérèglement climatique et de ses implications sociales contraire aux économies
concurrentielles compétitives.
III/La préparation de l'avenir :

L'Europe va devoir rester compétitive dans un monde où les prix de l'énergie seront élevés,
où des restrictions sur les émissions de carbone seront imposées et où la concurrence en matière de
ressource sera accrue. En effet le contexte d'une économie pauvre en carbone implique entre autres
de repenser les indicateurs du développement social ainsi que les critères du progrès social tout en
essayant de ne pas imiter le modèle américain de croissance qui va à l'encontre du développement
durable.
Ainsi, alors que la date limite de 2010 approche, la Commission européenne et les gouvernements
ont commencé à réfléchir au remplacement de la stratégie de Lisbonne. Les pays européens devront
se baser sur une économie verte et sur la connaissance (qui est le moteur d'une croissance durable )
d'ici 2020 en prenant en compte la crise économique, et en essayant de sortir les pays de la
récession.
Si ces objectifs ne sont pas atteints, l'Europe souffrira d'une faible croissance économique qui ferait
accentuer les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Les hommes politiques
devront dynamiser l'économie avec moins de moyens que si la crise n'avait pas touché les pays mais
il faut avant tout que le déficit des secteurs publics soient contrôlés. L'Europe aura donc besoin d'un
soutien fiscal pour la croissance économique sur le court terme pour retrouver des finances
correctes sur le long terme. La stratégie de 2020 est certainement la meilleure pour sortir de la crise
qui a affaibli notre résistance.
Cette stratégie devra aussi combattre contre l'exclusion sociale, à cause d'un chômage très élevé.
Après la crise, beaucoup d'emplois détruits ne seront pas remplacés. Il faudra alors créer de
nouveaux emplois décents pour les hommes et les femmes, qui apparaîtront grâce à la croissance
écologique et feront ainsi baisser le niveau de pauvreté et les inégalités. Le renforcement de
l'éducation est le meilleur moyen pour réduire les inégalités. Ainsi, il faut augmenter le nombre
d'universités, et créer de nombreuses réformes. De plus, les jeunes devraient tous avoir la possibilité
d'étudier à l'étranger pour avoir une ouverture sur le monde et s'améliorer dans les langues. Pour
assurer une écologisation de l'économie, il ne suffit pas de créer de nouvelles industries mais il faut
les moderniser ou les restructurer. Les transports seront eux aussi modernisés, car ils sont trop
polluants ainsi que les infrastructures énergétiques pour que l'Europe soit plus compétitive.
Les Etats doivent coopérer en ayant un objectif commun dans le cadre d'un marché unique car
aucun ne peut relever de défis seul. Ainsi, il faut adapter les niveaux de développement des pays en
fonctions des besoins, et des inégalités des pays au sein de l'UE. Il n'y aurait alors pas de
concurrence, et les achats pourraient être transfrontralier, en ayant confiance en internet. Le marché
unique a fortement évolué depuis ses débuts, avant l'arrivée des TIC et doit être sans cesse actualisé
pour répondre aux demandes de l'économie future. De plus, l'UE doit anticiper les tendances futures
pour s'adapter rapidement et pour ainsi être plus compétitive.

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