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INTERRELATION SANTE/MGF
Introduction 3
I La définition de la santé 4
IV Réflexions 13
Réflexion 1 : Les complications des MGF sur la santé 13
Réflexion 2 : Les répercussions des MGF sur les organes
génitaux féminins 13
Réflexion 3 : Les complications des MGF observées au Mali 16
Réflexion 4 : La question de la médicalisation des MGF 18
Réflexion 5 : Les répercussions des MGF sur l’homme 20
Réflexion 6 : L’interrelation MGF/VIH 21
Bibliographie 23
Annexe 25
Le module comprend quatre parties. Les parties I, II et III donneront d’abord les
connaissances de fond. Les réflexions de la partie IV entreront ensuite dans les
argumentations concrètes qui peuvent aider dans les débats, discussions ou
sensibilisations.
1
Cette version du module est une version retravaillée et actualisée dans laquelle des nouvelles
réflexions ont été incluses. La première version a été élaborée en avril 2007 par la conseillère MGF
avec la participation de M. Abdou Dembele et de M. Mamary Konaté de l’Association Malienne Pour
le Développement Rural (AMPDR) ainsi que de M. Adama Sanogo et Dr. Touré, Médecin Chef
Service Socio-Sanitaire au Centre de Référence de la Commune IV à Bamako. Ce module contient
aussi des éléments d’un travail effectué en octobre et novembre 2007 avec et pour le Programme
Nationale de Lutte contre la pratique de l’Excision (PNLE) sur l’aspect « ethique ».
2
Richter, Gritt. Module « Droits de l’homme », Interrelation Droits/MGF, DED Mali, avril 2008,
(Version d’avril 2007 retravaillée). En ce qui concerne le module sur l’interrelation « Droits de
l’Homme/MGF »), la conseillère MGF a rédigé additionnellement un document qui sert de support
pour une journée de formation sur les droits de l’homme et fait découvrir l’approche
méthodologique utilisée dans un esprit de partage d’expérience avec d’autres organisations
maliennes (Richter, Gritt. Synthèse d’une journée de formation sur les Droits de l’homme, DED
Mali, avril 2007).
3
http://www.who.int/fr, 27.11.2006
4
Youth Development Foundation. Modules de formation des pairs éducateurs, Mvog-Ada face
Institut Samba, Yaoundé, Cameroon.
http://www.paueducation.com/unesco/pdf/mydf.pdf (29.4.2007)
Le clitoris :
Définition : C’est l’organe érectile de la femme et l’équivalent féminin du pénis
de l’homme. Le clitoris est une partie sous la forme d’un bourgeon située sur la
partie supérieure de la vulve, là ou les petites lèvres se rejoignent. Il est fait
d’un ensemble de tissus érectiles et très sensibles.
Fonction : Le clitoris est le seul organe qui ait pour unique fonction de procurer
du plaisir; le clitoris a donc une fonction érotique. C'est de loin la zone la plus
sensible du sexe féminin, même le point focal de stimulation sexuelle.
L’excitation de beaucoup de femmes se fait par le clitoris. Tout comme le pénis,
l’excitation sexuelle fait gonfler et grossir le clitoris (érection).
5
http://education.sexuelle.free.fr/anatomie-feminine.php (29.04.2007)
L’hymen :
Définition : L’hymen est une mince membrane qui recouvre partiellement
l’entrée du vagin chez la plupart des filles et femmes vierges et se compose d’un
tissu fibreux et élastique. Sa forme et son étendue varient selon les femmes.
C'est un reste du développement fœtal. Il se déchire normalement avec le
premier rapport sexuel. Mais il est a noté que certaines filles naissent sans
hymen !
Fonction : La fonction biologique de l’hymen humain est encore incertaine. Les
scientifiques présument que l’hymen protège le vagin contre les infections chez
les petites filles.
Le périnée :
Définition : Le périnée est la partie située entre l'ouverture du vagin et l'anus
constitué de peau et de muscles ainsi que du tissu qui peut se gonfler. C’est une
zone qui n'appartient pas à la vulve, mais pourvue de nombreuses terminaisons
nerveuses c'est une zone qui est sensible au toucher.
Fonction : Le rôle du périnée de la femme est ambitieux puisqu’il doit maintenir
les organes pelvi-abdominaux et permettre en même temps quatre fonctions
essentielles à la vie: la miction (l’écoulement de l’urine), l’activité sexuelle, la
parturition (accouchement, naissance) et la défécation.
Le vagin :
Définition : Le vagin lie la partie génitale externe avec l'utérus, s’étend donc de
la vulve (l’orifice vaginal) au col utérin où il se termine. Cet organe interne de la
femme est une cavité cylindrique musculaire, élastique et souple.
Fonction : Le vagin est l’organe de copulation chez la femme, c’est-à-dire c’est
une cavité qui reçoit le pénis de l’homme lors des rapports sexuels. Le vagin est
aussi un organe fortement érogène. Il a entre autres propriétés de se lubrifier
lors du rapport sexuel par un phénomène involontaire né du désir. A part sa
fonction sexuelle le fœtus traverse le vagin au moment de l’accouchement et
l’écoulement des règles se passe également par cet organe.
6
Youth Development Foundation. Modules de formation des pairs éducateurs, Mvog-Ada face
Institut Samba, Yaoundé, Cameroon.
L’utérus :
Définition : C’est un muscle creux qui se trouve dans le bas-ventre.
Fonction : L’utérus est l’organe destiné à contenir l’œuf fécondé, ses membranes
et le placenta, à assurer son évolution pendant neuf mois (embryon puis fœtus)
et à l’expulser lorsqu’il est arrivé au terme de son évolution. C’est aussi sa paroi
intérieure qui se dégrade pour sortir sous la forme de règles si aucune
fécondation n’a eu lieu.
Les ovaires :
Définition : Les deux ovaires sont des glandes situées dans le petit bassin.
Fonction : Les ovaires chez la femme ont une fonction double, la production des
ovules et la sécrétion hormonale des deux hormones sexuelles indispensables,
œstrogène et progestérone.
7
Population Council. Infections du Tractus Génital, Un jeu de fiches d’information, 2002;
http://www.popcouncil.org/pdfs/frontiers/RTIfactsheets_fr/RTI_fr.pdf (29.4.2007)
La partie suivante éclairera la définition des MGF, les types pratiqués au Mali
ainsi que les conséquences sur la santé des filles et des femmes concernées.
L’OMS définie les MGF comme : toutes les interventions incluant l’ablation
partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou la lésion des
organes génitaux féminins pratiquée pour des raisons culturelles ou religieuses
ou pour toute autre raison non thérapeutique.8 Au Mali, il existe une définition
qui a été approuvée par tous les intervenants actifs dans la lutte contre les MGF.
D’après cette définition la pratique consiste à l’ablation totale ou partielle des
organes génitaux externes de la femme de façon irrémédiable.
La clitoridectomie (type I) et l’excision (type II) sont les formes les plus
répandues au Mali; l’infibulation (type III) reste faible.
8
OMS. Les mutilations sexuelles féminines, Aide-mémoire N°241, Juin 2000.
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs241/fr/ (23.9.2006).
9
En 2007, l’OMS a modifie sa classification des types des MGF de 1995. Cette classification
apparaît dans la publication actuelle de l’OMS de 2008 en anglais : WHO. Eliminating Female
genital mutilation. An interagency statement. OHCHR, UNAIDS, UNDP, UNECA, UNESCO, UNFPA,
UNHCR, UNICEF, UNIFEM, WHO, Geneva, 2008, p. 24. La traduction en français en haut est la
traduction officielle de l’OMS qui a été pourtant, au moment de la rédaction de ce module, pas
encore publié officiellement par cette agence des Nations Unies.
La liste des conséquences citées ci-dessous n’a pas pour but d’être exhaustive,
mais vise plutôt à donner un aperçu sur la dimension du problème de santé
publique lié aux MGF dans beaucoup de pays africains et au Mali, bien que l’on
doive spécifier que toutes les femmes concernées ne souffrent pas de
complications de cette pratique ; il ne faut alors pas généraliser. Toutefois, une
infibulation, qui réduit l’orifice vaginal et couvre le méat urinaire, ou une excision
avec une forte cicatrisation ont souvent des conséquences plus sévères.
Infections aiguës : Les infections suites à une MGF qui menacent la vie d’une
fille sont la septicémie, mais aussi le tétanos ou l’hépatite (voir aussi le risque
d’infection avec le VIH en réflexion 6 dans ce module).
Une étude de l’OMS publiée en 2006 a montré « (…) que la mutilation génitale
féminine fait courir un risque important aux bébés lors de l’accouchement. Les
chercheurs ont montré que les bébés dont la mère a subi une mutilation ont
plus souvent besoin d’être réanimés (le taux est de 66% plus élevé chez les
femmes ayant subi une mutilation de type III). De même, le taux de mortalité
des bébés pendant et immédiatement après l’accouchement est beaucoup plus
élevé lorsque la mère a subi une mutilation génitale féminine : la surmortalité
est de 15% dans le cas des mutilations de type I, de 32% dans le cas des
mutilations de type II, et de 55% dans le cas des mutilations de type III. On
estime que dans le contexte africain, sur 1000 accouchements, de 10 à
20 bébés de plus meurent à cause de cette pratique. » ! 10
10
OMS. Une nouvelle étude montre que la mutilation génitale féminine expose les mères et les
bébés à des risques majeurs à l’accouchement, 2006.
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2006/pr30/fr/ (23.9.06)
Incapacité d’avoir des rapports sexuels à cause d’une pénétration qui n’est
pas possible car il y a une suture qui réduit l’orifice vaginal considérablement
(type III, ce qu’a entraîné le divorce dans certains cas).
11
OMS. Les mutilations sexuelles féminines, Aide-mémoire N°241, Juin 2000.
MGF
Les effets des MGF sur la santé en général sont bien visibles à partir de l’analyse
des éléments focaux de sa définition: L’OMS a définit la santé comme un état de
complet bien-être physique, mental et social et non seulement comme une
absence de maladie ou d'infirmité.
REFLEXIONS
Réflexion 2: Comment les organes génitaux féminins sont-ils affectés
dans leur fonctionnement par les MGF?
Le clitoris :
Rappel Fonction : Procurer du plaisir, fonction érotique, la zone la plus sensible
et le point focal de stimulation sexuelle chez la femme, érection et orgasme.
Dégât fait par une MGF : En endommageant ou en supprimant cet organe par
des différents types des MGF, la sensibilité de la femme est diminuée ou peut
être même supprimée totalement. La femme est privée de son point focal de
stimulation et de la fonction érotique de cet organe. Par conséquent sa capacité
d’atteindre un orgasme est souvent indisposée, comme aussi la fonction
afférente : l’érectilité du clitoris. Selon les cas il y a donc des répercussions
importantes sur la vie sexuelle, non seulement de la femme mais aussi du
couple.
Le périnée :
Rappel Fonction : Permet en même temps quatre fonctions essentielles à la vie:
la miction (écoulement de l’urine), l’activité sexuelle, la parturition
(accouchement, naissance) et la défécation.
Dégât fait par une MGF : Il se peut que par inattention ou parce que la fille se
révolte fortement, le périnée soit endommagé lors d’une MGF. Cela a de graves
répercussions sur la vie de cette fille : elle souffrira alors peut être d’une
incontinence ce qui peut amener une exclusion sociale, elle aura des problèmes
lors de l’accouchement et lors des rapports sexuels.
.
Les organes génitaux internes de la femme
Le vagin :
Rappel Fonction : L’organe de copulation chez la femme, reçoit le pénis de
l’homme, à part de sa fonction sexuelle le fœtus traverse le vagin et aussi à
l’écoulement des règles se passe par cet organe.
Dégât fait par une MGF : Si le vagin est blessé il s’en suit par exemple les
douleurs au moment des rapports sexuels, des problèmes lors de l’expulsion de
l’enfant pendant l’accouchement ou des douleurs lors des menstrues.
Le col de l’utérus :
Rappel Fonction : Lieu de passage des spermatozoïdes, des règles, de l’enfant et
rôle très important par la production de la glaire qui protège l’utérus contre les
infections.
L’utérus :
Rappel Fonction : Contient l’œuf fécondé, assure son évolution et l’expulse.
Les trompes :
Rappel Fonction : Le lieu du transport de l’œuf et de la fécondation.
Les ovaires :
Rappel Fonction : Production des ovules.
Dégât fait par une MGF : Des infections de l’appareil génital externe de la femme
à cause des MGF ou même des infections multiples qui peuvent devenir
chroniques12 peuvent migrer au col. Une telle infection du col est jugée grave,
parce qu’elle entraîne le plus souvent des infections du tractus génital supérieur,
à savoir de l’utérus, des trompes et des ovaires ou même de l’ensemble du bas-
ventre, car la fonction de protection du col par la glaire est compromise. Les
12
En médecine, un état persistant et accablant est appelé chronique. Une maladie est chronique si
elle persiste dans le temps, en général plus de trois mois.
Une stérilité suite à une infection liée aux MGF pèse certainement très lourd et a
des conséquences psychologiques et sociales. Dans la culture malienne où la
fécondité et la maternité constituent une grande valeur, les femmes infécondes
peuvent souffrir d’abandon, de mauvais traitement et de rejet social. Toutes les
femmes doivent se rendre compte que les infections du tractus génital liées aux
MGF leur font courir beaucoup de risques et que l’abandon de la pratique
diminue ces dangers considérablement !
REFLEXIONS
Réflexion 3: Quelles sont les complications des MGF observées au Mali ?
Il est difficile de s’exprimer sur les vraies dimensions des MGF comme problème
de santé publique en termes quantitatifs au Mali, car il n’existe pas de
statistiques qui permettront un jugement complet de la situation nationale.
Malgré cette situation, ils existent quelques études et recherches, qui peuvent
être citées ici. Elles illustrent l’impact des MGF sur la vie et la santé des filles et
femmes maliennes.
En ce qui concerne les conséquences immédiates d’une MGF on peut citer les
résultats de l’Enquête Démographique et de Santé Mali-IV de 2006 (EDSM-IV).
Au cours de l’étude on avait demandé aux femmes si leur fille qui avait été
excisée le plus récemment avait souffert d’un certain nombre de complications
pendant ou après l’acte. Selon l’information des femmes interrogées 28% des
filles ont eu au moins une complication, 12% au moins deux. Dans 14% des cas,
les filles ont eu des difficultés pour uriner ou ont fait une rétention urinaire, dans
15% des cas, elles ont eu des saignements excessifs et dans 14% des cas, elles
ont eu des problèmes d’infections/cicatrisation. 6% des mères ont observé un
gonflement de la zone génitale (ce qui peut être un signe d’infection).14
L’étude du Population Council, elle aussi, a définit les MGF comme un facteur de
risque majeur lors de l’accouchement. Par rapport à 5% des femmes non
excisées qui rencontraient des problèmes pendant l’accouchement, 18% des
femmes avec type I, 30% des femmes avec type II et 36% des femmes avec
type III vivaient des complications.18
Entre 1999 et 2003, 122 cas ont été pris en charge, soit environ 24 cas par an.
Parmi ces cas 115 ont comporté des complications directement liées aux MGF.
Les difficultés urinaires constituaient la majeure partie des complications reçues
(94 cas, soit 81,7%), suivi de la dyspareunie (rapports sexuels douloureux, 12
cas, soit 10,4%) et des infections (9 cas, soit 5,8%). Les patientes venaient de
toutes les régions maliennes, excepté des régions du Nord. « Ces faits
confirment la réalité des complications liées à l’excision. Ces cas ne sont que la
partie visible de l’iceberg. »22
REFLEXIONS
Réflexion 4: Pourquoi ne pas aller à l’hôpital pour faire exciser sa fille?
Une MGF – quel que soit sa forme ou le milieu où elle est pratiquée – a donc
toujours des conséquences sur le fonctionnement des organes génitaux de la fille
et de la femme. Encourager une médicalisation peut légitimer la pratique comme
un acte médicalement sans inconvénient ou même favorable à la santé des
concernées. Force est de reconnaître que les parties touchées ne sont plus
récupérables ou régénérées. Le dégât est quoi qu’il en soit irréparable !
22
Touré, M. Rapport de Prise en Charge des Complications Médicales de l’Excision au Centre de
Référence de la Commune IV du District de Bamako, Bamako, sans indication de l’année, pp. 1, 4.
23
WHO. 2008, p. 12.
24
Depuis 1993 les MGF sont reconnues internationalement comme une grave violation des droits
de l’Homme de la fille et de la femme et comme une forme de violence à l’égard des femmes. Pour
plus d’informations voir «Module Droits de l’Homme, Interrelation Droits/Excision».
25
OMS. Mutilations sexuelles féminines, Prévention et prise en charge des complications liées aux
mutilations sexuelles féminines, Principes directeurs à l’intention des infirmières et des sages
femmes, Département de Genre et santé de la femme, Département Santé et recherche
génésiques, Santé familiale et communautaire, Genève, 2001.
26
WMA. Déclaration de l'Association Médicale Mondiale sur la Mutilation Génitale Féminine,
Adoptée par la 45e Assemblée Médicale Mondiale, Budapest, Hongrie, octobre 1993 et révisée par
la 170e Session du Conseil, Divonne-les-Bains, France, mai 2005 ;
http://www.wma.net/f/policy/c10.htm (9.4.2008).
Toutes les sensibilisations, animations et projets contre les MGF mettent l’accent
principal sur les conséquences de la pratique sur la santé de la femme. Bien
évidemment cette approche se justifie à de nombreux égards, comme ce module
tente de le montrer. Mais une MGF ne joue-t-elle pas aussi sur le couple et non
seulement sur la femme elle-même ?
Les hommes ont aussi abordé des problèmes psychologiques qui ont une relation
directe avec les problèmes lors des rapports sexuels. D’après eux :
• L’homme souffre car l’épouse souffre lors des rapports sexuels. Ce fait a
des conséquences négatives sur la satisfaction sexuelle de l’homme.
• L’homme cause une souffrance supplémentaire à sa partenaire par la
pénétration. Il se sent coupable et internalise cette souffrance comme son
propre problème.
• L’homme arrive difficilement à satisfaire sa partenaire. Il se sent mal à
l’aise.
En plus des problèmes et difficultés lors des rapports sexuels, les hommes ont
encore parlé des problèmes économiques, puisque dans quelques cas une MGF
augmente les coûts pour des traitements médicaux.
Résumé
1. Les hommes enquêtés ont constaté qu’une MGF leur cause des problèmes lors
des rapports sexuels à cause:
• d’une pénétration plus difficile : La femme peut éviter les rapports sexuels
à cause des douleurs lors de la pénétration et des rapports (avant tout
type III) ce qui ne plait pas à l’homme. Mais aussi l’homme peut éviter les
27
Almroth, L. et al. Male complications of female genital mutilation. In: Social Science & Medicine
53 (2001), pp. 1455-1460.
Tout cela peut amener, dans un cas très négatif, l’homme à devenir infidèle
puisqu’il n’arrive pas à avoir des relations sexuelles normales et satisfaisantes
avec sa femme. A long terme une telle situation peut entraîner un divorce ou des
troubles de comportement des deux conjoints.
2. L’homme peut en plus contracter des infections chez la femme (ou même des
plaies, type III).
3. L’homme dépense, selon les cas, plus d’argent pour les traitements médicaux
des conséquences de la MGF de son épouse (infections, complications lors de
l’accouchement, fistules etc.) et, dans certains cas, aussi pour lui même.
Peut être serait-il intéressant de créer plus de conscience chez les hommes sur
ses interrelations et arriver par ce moyen à une plus grande implication dans la
lutte contre les MGF ?
REFLEXIONS
Réflexion 6: Quelle est l’interrelation entre les MGF et la transmission
du VIH ?
28
Aditionnellement, Brady établi aussi le lien entre une infection avec candidiasis (une infection
avec le champignon du genre Candida) qui augmentait le taux de l’infection avec le VIH parmi des
femmes européennes ayant une histoire de candidiasis et le constat par différents chercheurs
d’une incidence élevée de candidiasis parmi les complications des MGF. Brady, M. Female Genital
Mutilation: Complications and Risk of HIV Transmission. In: AIDS PATIENT CARE AND STDs,
Volume 13, Number 12, December 1999, pp. 709-716.
29
Brady, M. 1999, pp. 709-716. Traduction de l’anglais et mise en évidence par la conseillère MGF.
Des publications parlent aussi d’un risque accru de transmission de VIH à cause
d’un besoin plus grand des transfusions de sang, par exemple suite à une
hémorragie causée par des blessures des vaisseaux sanguins du clitoris et/ou
des petites lèvres, suite à des complications pendant l’accouchement ou pendant
une désinfibulation. Vue la qualité des stocks de sang en Afrique subsaharienne,
surtout en dehors des grandes villes, une transfusion de sang peut signifier un
énorme risque.
Un autre risque s’établi puisque la partie génitale mutilée est plus vulnérable
pendant les rapports sexuels : l’élasticité naturelle de l’ouverture du vagin peut
être fortement réduite ce qui mène facilement à des déchirures, fissures ou
d’autres blessures du vagin et de la vulve facilitant la transmission du virus.
Les chercheurs thématisent aussi sur la pénétration anale assez fréquente chez
les femmes ayant subi une infibulation ou une excision avec une forte
cicatrisation qui rend l’orifice vaginal très étroite et par conséquence une
pénétration vaginale très difficile. Le recours à une pénétration anale augmente
le risque de transmission du VIH car pendant une telle pénétration des petites
fissures de la muqueuse sont répandues.31
Enfin, on peut constater que, même si les liens entre les MGF et le VIH ne sont
pas explorés à fond, il est pourtant fort probable qu’une pratique entraine un
risque considérable de transmission du VIH :
• qui est accompagnée d’une perte de sang importante à différents
moments (acte de coupure, accouchement),
• qui est suivie des blessures directement liées à l’acte et plus tard liées aux
rapports sexuels,
• qui résulte en infections récurrentes.
Le VIH peut être alors à la fois une conséquence immédiate et à long terme
d’une MGF.
30
WHO. 2008, p. 33. Traduction de l’anglais et mise en évidence par la conseillère MGF.
31
OMS. Les mutilations sexuelles féminines, Aide-mémoire N°241, Juin 2000; Brady, 1999, pp.
709-716; GTZ. Thèmes. Les mutilations génitales féminines et le risque d’infection par le VIH.
Articles et modules
Almroth, L. et al. Male complications of female genital mutilation. In: Social
Science & Medicine 53 (2001), pp. 1455-1460.
GTZ. Projet supra régional, Appui aux initiatives pour l’abandon des mutilations
génitales féminines, Thèmes. Les mutilations génitales féminines et le risque
d’infection par le VIH, sans indication de l’année.
WHO/OMS
http://www.who.int/fr, (27.11.2006)
OMS. Une nouvelle étude montre que la mutilation génitale féminine expose les
mères et les bébés à des risques majeurs à l’accouchement, 2006.
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2006/pr30/fr/ (23.9.2006)