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Missions de l’OMS:
Compétences de l’OMS :
- Adopter des conventions internationales que les E membres sont invités à ratifier
- Proposer des recommandations sur les questions sanitaires
- Adopter des règlements obligatoires pour les Etats membres dans les domaines suivants :
Mesures sanitaires et de quarantaine, nomenclature des maladies, méthodes d’hygiène
publique et de standards sur les méthodes de diagnostic, sur les produits pharmaceutiques et
biologiques.
Les États membres de l’OMS ont adopté en 1951 un instrument juridique ambitieux et
obligatoire pour les États parties : le règlement sanitaire international (RSI). Ce règlement
a été révisé en 2005 à la suite de l’épidémie de SRAS, par lequel ils s’engagent à « prévenir la
propagation internationale des maladies […] et à y réagir par une action de santé publique
proportionnée […], en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce
internationaux ».
Depuis sa refonte en 2005 après l’épidémie de SRAS le Règlement sanitaire international ne
renvoie plus à une liste fermée de maladies, ce qui a rendu possible son application à la
pandémie de COVID-19.
Structure de l’OMS :
Les États sont impuissants à faire face isolément, à la propagation internationale des maladies
infectieuses. L’action de l’OMS est ici indispensable mais insuffisante et critiquée et a fait
l’objet de résistances et de concurrences.
ü Les 2 plus gros contributeurs : Etats-Unis (15%) et Fondation Bill & Melinda Gates.
Parallèlement, l’OMS voit son budget et son pouvoir d’action diminuer, comme l’illustre le
vote en 1982 du gel de son budget, puis la décision des États-Unis, en 1985, de retirer leur
contribution – en partie pour protester contre le programme de l’Organisation sur les
médicaments essentiels (médicaments génériques).
À partir des années 1980, l’OMS est concurrencée par la Banque mondiale qui investit le
champ de la santé et commence à prêter aux États pour améliorer leurs services de santé.
Depuis les années 1990-2000, l’OMS subit également la pression des grandes firmes
pharmaceutiques : des lobbies de l’industrie pharmaceutique poussent l’Organisation (par le
biais d’« experts » de l’OMS liés aux laboratoires privés) à promouvoir les causes et les
médicaments qui vont enrichir ces firmes au détriment d’autres causes sanitaires, qui touchent
massivement les peuples des pays pauvres (lèpre, tuberculose, mortalité maternelle) mais sont
moins génératrices de profit pour eux.
- Impuissance de l’OMS :
Le Directeur général de l’OMS n’ qu’un pouvoir de recommandation qui n’est pas
obligatoire.
Il existe en effet une tension entre la protection de la santé et la protection des échanges
internationaux.
Ce dilemme est exprimé dans Le Règlement sanitaire international de 2005 en son
article 2 : l’objet et la portée du Règlement « consistent à prévenir la propagation
internationale des maladies, à s’en protéger, à la maîtriser et à y réagir par une action de
santé publique proportionnée et limitée aux risques qu’elle présente pour la santé publique,
en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce internationaux ».
ü Dans le point presse du porte-parole du secrétaire général de l’ONU du 31 janvier 2020, l’annonce
de la déclaration par le Directeur général de l’OMS d’une « urgence de santé publique de portée
internationale » a été immédiatement suivie de la précision selon laquelle « cette déclaration n’induit
aucune restriction aux voyages et au commerce, compte tenu des informations disponibles ».
Les États ont d’abord réagi en ordre dispersé, sans prendre le temps de la coordination et sans
toujours accorder beaucoup d’attention aux recommandations du Directeur général de l’OMS,
l’organisation ayant elle-même ait mis du temps à réagir.
L’OMS a déclaré une situation d’urgence sanitaire internationale le 30 janvier 2020. Elle
se présente alors comme le grand coordinateur mondial de la lutte contre la pandémie.
Puis elle a participé au Plan de réponse humanitaire global qui traite spécifiquement des
questions de riposte à la COVID‑19 : https://www.unocha.org/sites/unocha/files/GHRP-
COVID19_Abridged_FR.pdf
Il s’agit d’un appel coordonné par les Nations-Unies entre avril et décembre 2020 :
réunissant les Nations unies et d’autres organisations et ONG internationales dotées d’un
mandat humanitaire, pour analyser et répondre aux conséquences directes de la pandémie sur
la santé publique et aux conséquences humanitaires immédiates indirectes, notamment sur les
populations des pays déjà confrontés à d’autres crises.
• Le mécanisme Covax
Il s’agit d’un mécanisme pour un accès mondial aux vaccins contre la COVID-19 réunissant
172 pays participants.
Le COVAX, qui est le volet vaccins du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte
contre la COVID-19 (Accélérateur ACT), est codirigé par la Coalition pour les innovations en
matière de préparation aux épidémies (CEPI), l’Alliance Gavi (fondation suisse ayant le statut
d'institution internationale créée en 2000) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et
travaille en partenariat avec des fabricants de vaccins de pays développés et de pays en
développement.
Ce mécanisme met en place un système de production et de répartition mondial des
nouveaux vaccins anti-Covid 19 par un groupement des achats coordonné qui garantira à
chaque pays participant un accès juste et équitable aux vaccins grâce à un cadre d’allocation
élaboré par l’OMS.
« La COVID-19 est un défi sanitaire mondial sans précédent qui ne peut être relevé que grâce
à une coopération sans précédent entre les gouvernements, les chercheurs, les fabricants et
les partenaires multilatéraux », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur
général de l’OMS.
Le cadre des relations entre Etats au sein de la communauté internationale est d’intégration
variable, plus ou moins contraignant.
Ces relations plus ou moins formelles (formalisation des rapports), plus ou moins
médiatisées (relations directes d’Etat à États et relations indirectes entre États et OII).
Ce cadre de relation est tout d’abord et originellement politique et inter-étatique, reposant
sur la volonté et le comportement de chaque Etat, mais il est progressivement devenu
juridique et international, reposant sur une production normative autonome, celle du droit
international.
Cependant, comme nous allons le voir, encadrement juridique et liberté politique sont
toujours liés.
Section I Les relations politiques interétatiques (rapports directs et politiques entre les
Etats)
Les relations interétatiques reposent sur la volonté des Etats mais il pèse sur eux une certaine
obligation positive de nouer entre eux des relations pacifiques : résolution AG ONU n°
2625 de 1970 sur les « relations amicales et la coopération entre les E ».
On assiste à une intensification des relations interétatiques qui empruntent des formes variées
plus ou moins informelles (§I).
Ces échanges politiques empruntent tout de même deux formes encadrées par le droit
international : les relations diplomatiques et consulaires (§II).
Les échanges informels : il s’agit des rencontres entre chefs d’Etat et de gouvernement. Ces
échanges connaissent des pratiques variées (consultations discrètes, conférences, groupes
d’experts, sommets…).
Ces échanges peuvent donner lieu à des instruments concertés non conventionnels : Il
s’agit de documents non publiés et non enregistrés au secrétariat des NU : traités d’amitié,
communiqués communs, déclarations conjointes, genteleman’s agreements (déclaration sur
l’honneur des dirigeants politiques sans engager leur Etat).
On peut aussi citer des actes unilatéraux étatiques qui ont un impact sur les relations
internationales : reconnaissance d’Etat ou de gouvernement, protestation, promesse.
Selon l’art. 2 §3 Charte ONU « les membres de l’Organisation règlent leurs différends Iaux
par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité ainsi que la J ne soient
pas mises en danger ».
L’article 33 Charte ONU vise quant à lui la recherche des solutions pacifiques par la
négociation, la médiation, la conciliation, l’arbitrage, le règlement judiciaire…
Négociation : procédé le plus simple et directe entre les Etats. La négociation doit être menée
avec l’intention d’aboutir (ppe de bonne foi).
Médiation : la médiation fait intervenir un tiers (autre Etat ou OII) qui propose des solutions
aux parties : amène les Etats à dialoguer, formule des propositions, mais sans pouvoir de DC.
Les bons offices : un tiers s’interpose pour favoriser la discussion des Etats. Ce tiers peut être
une OII ou un autre Etat, simple intermédiaire pour amener les E à renouer un dialogue, mais
il ne participe pas aux négociations..
Conciliation : ce mécanisme fait intervenir un organe non juridictionnel international (une
commission arbitre) pour les différends liés à l’application d’un traité.
L’arbitrage international permet la résolution d’un litige par des juges que les Etats
choisissent ou par le recours à la CIJ si l’Etat a accepté le caractère obligatoire de la Cour.
§II) Les relations diplomatiques SLIDE 25
I) Les ambassades
C’est la représentation permanente d’un Etat auprès d’un autre Etat, à caractère
politique.
Il s’agit du domaine le plus ancien règlementé par le droit international constituant une
coutume qui a été codifiée dans la Convention° de Vienne du 18 avril 1961.
La rupture des relations peut aussi se faire de manière collective : dans le cadre de la Charte
ONU (chap 7, art 41) ces ruptures diplomatiques sont prévues par le CS contre un Etat qui
aurait violé le droit international.
Les missions diplomatiques sont les suivantes : représentation et protection des intérêts de
l’Etat d’envoi, protection de ses ressortissants, conduite de négociations, informations sur la
situation du pays hôte, développement de la coopération.
Obligations des Etats : devoir de réserve par rapport à l’Etat accréditant (Etat d’envoi) et
devoir de non ingérence par rapport à l’Etat accréditaire (Etaat hôte).
Droits de l’Etat qui envoie son ambassade sur le territoire d’un autre Etat :
C’est la représentation permanente d’un Etat dans un autre Etat, sans caractère
politique, mais de caractère administratif. Ce type de relation peut exister de manière
indépendante aux relations diplomatiques (même si celles-ci sont rompues).
Il s’agit également de règles coutumières codifiées dans la Convention de Vienne du 24
avril 1963.
Immunités et privilèges réduits : les autorités de l’Etat hôte peuvent pénétrer dans les locaux
consulaires en cas de nécessité, la valise consulaire peut être fouillée en présence du consul si
un doute surgit quant à son contenu. Les membres du poste consulaire ne disposent de
l’immunité pénale et civile que pour les actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions.
Les OII créés par les États restent plus ou moins dépendantes de la volonté des Etats membres
en fonction de leur intégration (§I).
Les normes du droit international connaissent des variations d’intensité, de puissance
normative. L’ordre juridique international est en effet composé de plusieurs normes dont la
portée est variable pour contraindre les États (§II).
Il s’en suit des variations de rapport entre le droit international et les droits nationaux (droits
internes aux Etats / droit externe ou international) (§III).
§I) Les variations de l’intégration des Etats au sein des OII SLIDE 27
Les règles relatives à la représentation des Etats et à leur poids respectif au sein des organes
délibérants et décisionnels des OII rendent celles-ci plus ou moins autonomes des Etats, plus
ou moins puissantes.
ü Ex : ONU
Les institutions internationales d’intégration : véritable transfert de compétence des Etats
et ordre juridique supranational contraignant.
ü Ex : UE
Au sein des OII, il y a une nécessité de concilier la représentativité (confier les pouvoirs à un
organe plénier qui représente tous les Etats (AG ONU), certains seulement (15 membres du
CS ONU) et organes composés de personnes indépendantes (SG ONU)), l’égalité (répartir
également le droit de vote entre Etats membres sans tenir compte de leur poids politique,
économique ou démographique (exemple l’AG de l’ONU) ou en en tenant compte (vote
pondéré en fonction du PIB comme au sein du FMI, ou encore le droit de veto au sein du CS
de l’ONU) et l’efficacité (concentrer les pouvoirs dans un organe restreint plus puissant :
exemple le Conseil de sécurité de l’ONU).
On peut constater une tendance au sein des OII qui va de l’adoption des décisions par la
règle de l’unanimité à celle de la majorité (pour plus d’efficacité)
Depuis 1945 on est passé du vote à l’unanimité au vote à la majorité, le premier ayant
contribué à l’échec de la SDN en raison de son effet paralysant.
La règle de la majorité favorise la prise de décision mais elle n’est viable que si les Etats de la
minorité acceptent de se subordonner à la majorité.
On peut prévoir des majorités renforcées ou qualifiées pour des sujets sensibles (questions
de procédure, budget…)
La règle de la majorité peut faire triompher une conception formelle de l’égalité entre Etats,
d’où l’instauration de règles de pondération de voix : ex Banque mondiale, FMI en fonction
du montant des participations au financement de l’OII ou de l’importance effective de
l’activité économique ou de la population des Etats (poids économique ou poids
démographique des Etats).
La pratique du consensus est également une nouvelle règle : il s’agit de l’adoption des
décisions au sein des OII par simple absence d’opposition. C’est une pratique qui apparaît
en marge des textes depuis les années soixante au sein des institutions des NU en raison de
l’antagonisme entre les Etats pour éviter l’hégémonie d’un groupe d’Etats majoritaires.