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: IDE2
DUREE : 10H
PLANIFICATION FAMILIALE
Objectif général :
À la fin de cette séquence d’apprentissage, l’EIDE2 doit être capable d’offrir les services de
planification familiale selon les politiques et standards établis.
Généralités
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DEFINITIONS DES CONCEPTS
1) Santé de reproduction
La santé de reproduction (SR) est un état de bien- être général tant physique que mental et
social de la personne humaine pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et
son fonctionnement.
La santé maternelle et infantile (SMI) est le bien- être tant physique, psychique et social de la
mère et de l’enfant. Elle vise à réduire les taux de mortalité liés à la natalité ainsi que les
complications liées à celle-ci. Son but est d’assurer un meilleur suivi pour le couple mère-
enfant.
3) Planification familiale
C’est l’ensemble des pratiques visant à réduire le taux de grossesses non désirées, à lutter
contre les IST/VIH, à réduire les grossesses précoces ainsi que les d’avortements provoqués.
4) Contraception
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Chapitre I. PLANIFICATION FAMILIALE
Rappel : La planification familiale doit être conforme aux principes fondamentaux des droits
de l’homme, au respect de la famille en tant que cellule élémentaire de chaque société.
I. Buts
La PF a pour but :
- d’aider les couples ou les individus à espacer les naissances, à prévenir les grossesses non
désirées et à améliorer la santé de la mère et de l’enfant.
II. Avantages de la PF
- Repos de l’utérus
- Amélioration de l’état de santé de la mère
- Espacement des naissances (on parle de grossesse rapprochée lorsque l’intervalle entre
les naissances est moins de 15 mois)
- Limitation du besoin de recours aux avortements criminels
- Permet d’améliorer son niveau d’étude et de participer à la vie publique
- Liberté de mener ses activités sans difficultés.
La PF permet
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- Avantages économiques : réduction des dépenses de santé liées à la grossesse et a la
procréation ; longue présence de la femme sur le marché du travail
- Avantage affectif : améliore le rapprochement et la communication dans le couple et
réduit ainsi les violences conjugales.
- Réduction de la pauvreté
- Permet l’autonomie de la femme
- Réduction du taux de mortalité maternelle et infantile
- Soutien la sante et le développement des communautés
- Ralentissement de la croissance de la population et ses conséquences négatives sur
l’économie (s’il n’y a pas un effort national de développement)
- Baisse de la délinquance juvénile.
III. Obstacles à la PF
- Mauvaises connaissances de la PF
- Mauvaises appréciations de la PF
- Confusion entre planifier et se prostituer
- Opposition des partenaires
- Croyances traditionnelles
- La religion
- Faibles disponibilité des services de PF
- Rupture fréquentes de stock en contraceptifs
La PF fait partie intégrante de la santé maternelle et infantile, qui est elle-même composante
des soins de santé primaires.
Seuls les personnels qualifiés sont habilités à offrir les services de PF par niveau selon les
standards.
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L’intégration de la SMI/PF se fait à tous les niveaux pour améliorer l’accessibilité aux soins
tout en facilitant l’accès aux services par la création des services de SMI/PF dans toutes les
formations sanitaires du pays quel que soit le lieu où l’on se trouve.
V. Les composantes de la PF
La contraception : c’est l’ensemble des méthodes qui visent à empêcher la survenue d’une
grossesse.
A- Méthodes hormonales
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- Mécanisme d’action : suppression de l’ovulation, épaississement de la glaire
cervicale rendant difficile le passage des spermatozoïdes
2) Contraception d’urgence
- Définition : Ce sont des préparations à base de progestatifs qui sont utilisées après un
rapport sexuel non protégé dans le but d’éviter une grossesse non désirée.
- Avantages : efficace si prise dans les 72 heures suivant le rapport sexuel non protégé.
3) Contraceptifs injectables
Exemples : depo-provera 150mg on injecte tous les 3 mois, Noristerat 200mg injecté tous
les 2 mois
- Avantages : très efficace durant 2-3mois (0.3 à 1 femme/100), n’interfère pas avec les
rapports sexuels, n’affecte pas l’allaitement, discrétion, réduit les crampes
menstruelles et l’anémie, prévention des cancers (seins, utérus).
- NB : Utiliser avec précaution si : TA supérieure 160/100, diabète, hépatite virale ; si
saignement abondant stopper la méthode, l’aider à choisir une autre méthode, et
donner les COC : 2cp/jr pendant 7 jours.
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4) Les implants
- Avantages : très efficace, protection à long terme (2-5 ans), n’affecte pas l’allaitement
(à partir de 6 semaines post partum), n’interfère pas avec les rapports sexuels, réduit
l’anémie et les crampes menstruelles, réduit les cancers (sein, utérus).
2) Les spermicides
- Avantages : efficace immédiatement, n’interfère pas avec les rapports sexuels, facile à
utiliser
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- Inconvénients : attendre 10-15 min entre l’application et le rapport sexuel, ne protège
pas contre les IST/VIH
b) La vasectomie
- Mécanisme d’action : quand le canal déférent (conduit éjaculatoire) est bloqué, les
spermatozoïdes ne sont plus présents dans le liquide éjaculé.
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VI.1.2 Les Méthodes naturelles :
On peut citer :
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NB : la MAMA est considérée comme méthode contraceptive si et seulement si ces
conditions sont remplies.
- Avantages de la MAMA
A) Pour le bébé
L’AM protège contre les maladies infantiles et sauves les vies : en réduisant les diarrhées,
les infections respiratoires aiguës, les otites moyennes. Les bbs non allaités au sein
risquent de 2-14 fois plus de mourir de diarrhée que ceux nourris aux seins.
L’AM signifie la meilleure nutrition car correspond aux besoins nutritionnels du bb.
L’AM aide à renforcer et établir les liens étroits entre la mère et le bébé
B) Pour la mère
L’AM permet d’économiser l’argent, c’est gratuit tandis que le lait artificiel coute
cher.
- Inconvénients de la MAMA
Aucune protection contre les MST y compris VIH/SIDA : il y’a un faible risque de
transmission du VIH de la mère séropositive à son bébé
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Chapitre II. POLITIQUE DE L’ALLAITEMENT MATERNEL
I. Généralités
Le nouveau-né présente 3 besoins fondamentaux que sont : le lait maternel, la chaleur
maternelle et la sécurité maternelle. La politique d’AM est un document conçut par le
gouvernement (MINSANTE) dans le but de permettre au personnel médical de bien prendre
en charge le couple mère/enfant via la promotion de l’AM. L’allaitement maternel permet au
n-né de se satisfaire et d’assurer son développement harmonieux et constitue l’un des droits
fondamentaux du bébé. Au Cameroun, l’AM a connu une dégradation dans sa pratique
favorisée par : l’utilisation du lait artificiel, l’introduction précoce et inappropriée des
suppléments du lait maternel, l’information insuffisante sur l’AM et certains croyances et
pratiques traditionnelles. Face à cette situation, le gouvernement Camerounais a mis une
politique pour la promotion de l’AM.
L’AM a toujours constituée la meilleure façon de nourrir les bébés dans le monde, car le lait
maternel est un aliment sain, complet, hygiénique, gratuit et protecteur. Le lait maternel à lui
seul reste le meilleur aliment et la meilleure boisson du nourrisson pendant les six premiers
mois de vie. Au Cameroun environ 99,2% ses femmes allaitent dans l’heure qui suit la
naissance. En outre, faire boire de l’eau à l’enfant est inutile durant les 6 premiers mois de
vie, et peut contenir des germes bactériens susceptibles de causer les diarrhées au nourrisson.
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IV. Objectifs de la politique
Tout bébé né au Cameroun sera exclusivement nourri au sein de jours comme de nuits
jusqu’à l’âge de 6 mois.
L’AM sera poursuivi après l’âge de 6 mois tout en complétant par d’autres aliments
jusqu’à l’âge de 2 ans
Toute mère doit apprendre à exprimer et conserver son lait pour qu’il soit donné au bb
en son absence
Croyances et tabous,
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Rejet du colostrum
Les publicités tapageuses sur le lait artificiel (fausses vertus de l’allaitement artificiel)
I. La politique de SMI
II. Stratégies
La SMI s’intègre dans les soins de santé primaires qui sont la base de la politique de santé et
devraient être pratiquées dans tous les hôpitaux par un personnel qualifié.
- Les soins préconceptionnels : ce sont les soins que les jeunes femmes en âge de
procréer peuvent recevoir avant de concevoir.
- Les soins prénataux (CPN)
- Les soins intra-parfums (se font pendant l’accouchement) ;
- Les soins post- parfums (se font près l’accouchement) ;
- Les soins aux nourrissons et aux jeunes enfants ;
- les soins aux adolescents.
Ils visent à préparer l’individu ou le couple à la procréation, toute personne en âge de procréer
doit bénéficier de ces soins. Les activités des soins préconceptionnels comprennent :
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La prévention des comportements néfastes à la santé reproductive (vie sexuelle
précoce, les rapports sexuels à risque, abus d’alcool, de tabac, drogue)
Les activités des soins prénataux comprennent : l’IEC en matière de santé, de nutrition,
d’hygiène, de prévention des complications de l’accouchement du travail, de la grossesse, les
examens biologiques, la référence en cas de complications.
Ils ont pour objectifs le suivi de l’accouchée et du nouveau-né afin de dépister d’éventuelles
complications du couple mère-enfant ; toute accouchée et son nouveau-né doivent avoir accès
aux soins tels que : la vaccination, l’allaitement maternel…
Les soins immédiats de l’accouchée (prise des paramètres vitaux : T°, TA, pouls,
lochies, délivrance, massage, GATPA) et soins tardifs de l’accouchée (levé précoce,
PF…)
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Après l’accouchement normal, les visites du post-partum tardif se font entre la 6é et la 8é
semaine et inclus la PF, la MAMA, la vaccination…
Ces soins visent à assurer le développement harmonieux de l’enfant âgé de 0-10 ans ; les
enseignants doivent aider les parents dans ces soins ainsi que tout le personnel médical.
Cependant les activités de la période infanto-juvénile comprennent :
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Chapitre IV. STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LE
VIH/IST/INFECTIONS OPPORTUNISTES
Généralités
I- Objectifs de la politique
Améliorer la qualité de vie des PVVIH grâce à une meilleure PEC des IST/VIH
En vue d’atteindre ces objectifs fixés par la politique, les stratégies retenues reposent sur la
prévention basée sur l’IEC:
L’IEC sur les risques liés aux comportements individuels tels que : l’infidélité (multi
partenariat), les rapports sexuels non protégés…
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L’IEC sur l’encouragement au recours aux structures de soins pour les IST
- Les jeunes
- Accidents d’expositions au sang (AES) : les liquides infectés peuvent pénétrer par la
bouche, les yeux, les plaies,…
- Abstinence : ne pas entretenir les rapports sexuels non protégés avant le mariage
- Fidélité : avoir les rapports sexuels seulement avec un seul partenaire qui n’est pas
infecté, qui lui a son tour est aussi fidèle.
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- Condom : préservatif féminin et masculin
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Conjonctivite du nouveau-né -œdème des paupières, - -Gonococcie
écoulement purulent des -chlamydiose
yeux
–bébé ne peut ouvrir les
yeux
Il repose sur l’administration des antirétroviraux à vie et du cotrimoxazole pour prévenir les
infections opportunistes telles que la tuberculose.
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Les enfants nés de mère VIH+ doivent suivre le même calendrier vaccinal que les autres.
Cependant il faut s’abstenir d’administrer les vaccins vivants (BCG, vaccin anti rougeoleux
(VAR), vaccin antiamaril (VAA) si :
NB : les autres vaccins (non vivants) doivent être administrés tels que recommandés pour les
autres enfants du même âge.
6-12 mois : AM + bouillie légère + repas familiaux (pommes, fruits, légumes, poisson,…
La TB est la 1ère maladie opportuniste et la 1ère cause de décès chez les personnes VIH+.
Toux grasse avec expectoration rouge brique, fièvre, amaigrissement, hyper sudation,
ganglions, anorexie, asthénie.
2. Diagnostic de la TB
Elle repose sur la prise des antituberculeux : isoniazide (H), rifampicine), pyrazinamise (Z),
streptomycine (S) et éthambuthol (E), selon les recommandations nationale :
- Cas de rechute : 2 mois de RHEZS, puis 1 mois de RHEZ et continuez durant 5 mois
de RHE.
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NB : le traitement de la TB doit être initié avant le TARV, cependant, le TARV doit être
initié (le plus tôt possible) 6- 8 semaines après le TTT de la TB.
La co-infection VIH-VHB, VIHC, sont devenus l’un des premiers facteurs de mortalité et
morbidité en dehors du VIH.
2. Diagnostic
Il repose sur l’administration de l’interféron (cout très élevé) avant l’initiation des ARV.
1. Définition
La toxoplasmose : est une infection due au toxoplasma gondi ; au cours de l’infection à VIH
elle se localise dans le cerveau et porte le nom de toxoplasmose cérébrale.
2. signes et symptômes
3. diagnostic :
4. Traitement
D. Diarrhée chronique
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1. Définition
2. Traitement
Antifongique : fluconazole
L’Infirmier est un acteur privilégié dans la SMI/PF de par sa proximité auprès des familles et
communautés. Cependant plusieurs interventions peuvent être menées par le personnel
médical en général et par l’infirmier en particulier. Ainsi l’infirmier devrait :
- Aider les couples à prendre conscience de leur sexualité par les bonnes pratiques telles que :
l’utilisation des méthodes de PF, l’abstinence, le condom, fidélité
- Encourager les jeunes /couples/parents à avoir une bonne santé familiale par le dépistage et le
TTT des IST/VIH
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- Informer les mamans VIH+ sur l’importance de l’AM protégée.
- Eduquer les populations, les professionnels du sexe, les chauffeurs routiers, les militaires,…
sur les risques des MST
II.1 But
II.2 Cibles
Toute personne a droit à l’éducation à la vie familiale (enfant, jeunes, parents…) ; de ce fait
toutes les structures sanitaires doivent se mobiliser dans les activités d’éducation à la vie
familiale telles que : l’éducation sur la fonction de procréation de la famille/individu
(reproduction), la fonction de socialisation de la famille : sentiment d’appartenance à un
groupe/société, l’éducation sur les besoins essentiels des membres de la famille : nutrition,
santé, éducation, réalisation.
Le rôle de l’Infirmier est de prodiguer les conseils à toutes les couches sociales dans
l’optique de fournir toutes les informations et renseignements nécessaires afin de mener une
vie sexuelle satisfaisante.
Chapitre VI:
STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE L’INFECONDITE /
INFERTILITE
I- Définitions
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L’infécondité est l’absence de grossesse pendant au moins 12 mois de cohabitation malgré
des rapports sexuels normaux (par les voies normales), réguliers (2 à 3 fois par semaine) et
en- dehors de l’utilisation d’une méthode de contraception (y compris l’allaitement maternel).
L’infécondité est une affaire de couple. On distingue :
- L’infécondité primaire : le couple n’a jamais eu de grossesse ;
- L’infécondité secondaire : le couple a déjà eu au moins une grossesse auparavant.
L’infertilité est l’impossibilité pour une femme de mener une grossesse jusqu’au terme de
viabilité fœtale (28e SA).
II- Objectifs
La prise en charge de l’infertilité : infécondité du couple a pour but :
- d’offrir une assistance médico-psycho-sociale aux couples inféconds/infertiles,
- de mener la recherche étiologique appropriée,
- d’aider les couples en difficulté à assurer leur fonction de procréation
III- Bénéficiaires
Tout couple infertile avec désir de maternité
IV- Stratégies
- Mise en place des services de consultation pour infertilité dans les Hôpitaux ;
- Référence des cas suspects identifiés dans la communauté vers les structures
sanitaires.
V- Activités
- L’interrogatoire ;
- Les examens cliniques et paracliniques ;
- Le counseling ;
- La prise en charge des cas/traitement étiologique.
VI- Prestataires
- les agents de santé communautaire (ASC) ;
- Les aides-soignants ;
- Les infirmiers ;
- Les sages-femmes/maïeuticiens ;
- Les médecins généralistes compétents ;
- Les spécialistes : gynécologues-obstétriciens, les urologues ;
- Les biologistes ;
- Les radiologues.
VII- Référence/ Contre-référence
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Lorsque l’état de la patiente nécessite une prise en charge non disponible, le
prestataire devra assurer la référence selon la pyramide sanitaire.
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