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NIVEAU 

: IDE2

DUREE : 10H

PLANIFICATION FAMILIALE

Objectif général :

À la fin de cette séquence d’apprentissage, l’EIDE2 doit être capable d’offrir les services de
planification familiale selon les politiques et standards établis.

Objectifs spécifiques : l’EIDE2 devra être capable :

1- De définir les concepts suivants : santé de reproduction ; santé maternelle et infantile ;


planification familiale ; contraception
2- D’énumérer les différentes méthodes de PF ainsi que leurs avantages sur la santé de la
famille ;
3- De décrire la politique de l’allaitement maternel ;
4- De connaitre les standards des services de SMI ; soins préconceptionnels, prénataux,
intrapartum, post partum, soins juvéniles et aux adolescents ;
5- D’avoir des notions sur la stratégie nationale de lutte contre les IST/SIDA et infections
opportunistes ;
6- D’être un acteur privilégié en matière d’IEC et d’éducation à la vie familiale.

Généralités

La préoccupation du gouvernement est d’assurer le bien-être des individus et de leurs


familles. Cependant cet effort est compromis par : la pauvreté, la forte démographie, la
mortalité maternelle élevée, ainsi que la mortalité infantile. Cette situation à amener le
gouvernement à adopter une politique de population donc le but est d’améliorer la qualité
de vie des populations camerounaises. La SMI/PF fait partie intégrante de cette
stratégie nationale de santé. La PF est donc un pilier majeur de la santé de reproduction
car elle permet à toute la famille et particulièrement au couple de planifier les naissances
afin d’assurer le plein épanouissement de la famille ainsi que la croissance harmonieuse
des enfants.

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DEFINITIONS DES CONCEPTS

1) Santé de reproduction

La santé de reproduction (SR) est un état de bien- être général tant physique que mental et
social de la personne humaine pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et
son fonctionnement.

2) Santé maternelle et infantile

La santé maternelle et infantile (SMI) est le bien- être tant physique, psychique et social de la
mère et de l’enfant. Elle vise à réduire les taux de mortalité liés à la natalité ainsi que les
complications liées à celle-ci. Son but est d’assurer un meilleur suivi pour le couple mère-
enfant.

3) Planification familiale

C’est l’ensemble des pratiques visant à réduire le taux de grossesses non désirées, à lutter
contre les IST/VIH, à réduire les grossesses précoces ainsi que les d’avortements provoqués.

4) Contraception

Selon l’OMS, la contraception est « l’utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de


procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter »

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Chapitre I. PLANIFICATION FAMILIALE

Rappel : La planification familiale doit être conforme aux principes fondamentaux des droits
de l’homme, au respect de la famille en tant que cellule élémentaire de chaque société.

I. Buts
La PF a pour but :

- d’aider les couples ou les individus à espacer les naissances, à prévenir les grossesses non
désirées et à améliorer la santé de la mère et de l’enfant.

- de permettre d’instaurer une paternité consciente et une parenté responsable.

II. Avantages de la PF

II.1 Pour la mère

- Repos de l’utérus
- Amélioration de l’état de santé de la mère
- Espacement des naissances (on parle de grossesse rapprochée lorsque l’intervalle entre
les naissances est moins de 15 mois)
- Limitation du besoin de recours aux avortements criminels
- Permet d’améliorer son niveau d’étude et de participer à la vie publique
- Liberté de mener ses activités sans difficultés.

II.2 Pour l’enfant

La PF permet

- à l’enfant de mieux profiter de l’allaitement maternel exclusif


- de maintenir l’enfant en bonne santé
- l’équilibre psycho-affectif chez l’enfant
- de réduire le taux de prématurité et de petits poids de naissance
- une croissance harmonieuse de l’enfant.

II.3 Pour la famille

- Meilleure éducation des enfants ;


- Meilleur investissement sur les enfants

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- Avantages économiques : réduction des dépenses de santé liées à la grossesse et a la
procréation ; longue présence de la femme sur le marché du travail 
- Avantage affectif : améliore le rapprochement et la communication dans le couple et
réduit ainsi les violences conjugales.

II.4 Pour la société

- Réduction de la pauvreté
- Permet l’autonomie de la femme
- Réduction du taux de mortalité maternelle et infantile
- Soutien la sante et le développement des communautés
- Ralentissement de la croissance de la population et ses conséquences négatives sur
l’économie (s’il n’y a pas un effort national de développement)
- Baisse de la délinquance juvénile.

III. Obstacles à la PF
- Mauvaises connaissances de la PF
- Mauvaises appréciations de la PF
- Confusion entre planifier et se prostituer
- Opposition des partenaires
- Croyances traditionnelles
- La religion
- Faibles disponibilité des services de PF
- Rupture fréquentes de stock en contraceptifs

IV. Les stratégies de la PF

La PF fait partie intégrante de la santé maternelle et infantile, qui est elle-même composante
des soins de santé primaires.

Seuls les personnels qualifiés sont habilités à offrir les services de PF par niveau selon les
standards.

Inserer la suite des strategies

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L’intégration de la SMI/PF se fait à tous les niveaux pour améliorer l’accessibilité aux soins
tout en facilitant l’accès aux services par la création des services de SMI/PF dans toutes les
formations sanitaires du pays quel que soit le lieu où l’on se trouve.

V. Les composantes de la PF

Les principales composantes sont :

- Information Education Communication (IEC) : Les activités d’IEC comprennent : la


sensibilisation du public, la distribution des tracts, les démonstrations d’utilisation des
méthodes.
- La contraception : c’est l’ensemble des moyens visant à empêcher qu’un rapport
sexuel n’entraine une grossesse ; Elle concerne à la fois les hommes et les femmes.
- La lutte contre l’infertilité/infécondité : l’infertilité : c’est l’incapacité pour un couple
d’obtenir une grossesse après un an de rapports sexuels réguliers sans contraception.
L’infécondité : c’est l’incapacité pour un homme ou une femme de féconder.

- Education à la vie familiale : Elle a pour objectif de créer ou de reconstituer un cadre


propice à la naissance, à l’éducation des enfants, ainsi qu’à l’épanouissement ou au
rapport mutuel de tous les membres de la famille.

VI. Méthodes contraceptives

La contraception : c’est l’ensemble des méthodes qui visent à empêcher la survenue d’une
grossesse.

VI.1 Classification des méthodes contraceptives

On distingue les méthodes modernes et les méthodes naturelles

VI.1.1 Méthodes modernes

A- Méthodes hormonales 

1) Contraceptifs oraux combinés (COC) 


Exemples : nouvelle duo, lofemenal, stédiril…

- Définition : ce sont des préparations à base d’œstrogènes et de progestatifs très


efficace pour empêcher les grossesses.

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- Mécanisme d’action : suppression de l’ovulation, épaississement de la glaire
cervicale rendant difficile le passage des spermatozoïdes

- Avantages : efficaces si utilisée correctement : chaque jour à la même heure (taux


échec 0.5-1 femme/100), n’interfèrent pas avec les rapports sexuels, réversibles,
réduisent le flux et les crampes mensuels, améliorent l’anémie, régularisent le cycle
menstruel.

- Inconvénients : nausée, vomissements, céphalées, saignotements, gain de poids, ne


protègent pas contre les IST/MST, aménorrhée.

2) Contraception d’urgence

Exemple : Levonorgestrel (lofemenal, duo-fem, post pill, postinor), DIU

- Définition : Ce sont des préparations à base de progestatifs qui sont utilisées après un
rapport sexuel non protégé dans le but d’éviter une grossesse non désirée.

- Mécanisme d’action : empêche l’ovulation

- Avantages : efficace si prise dans les 72 heures suivant le rapport sexuel non protégé.

3) Contraceptifs injectables

Exemples : depo-provera 150mg on injecte tous les 3 mois, Noristerat 200mg injecté tous
les 2 mois

- Définition : ce sont les contraceptifs à base de progestérone.

- Mécanismes d’action : épaississement de la glaire cervicale, modifie l’endomètre


rendant la nidation difficile, supprime l’ovulation.

- Avantages : très efficace durant 2-3mois (0.3 à 1 femme/100), n’interfère pas avec les
rapports sexuels, n’affecte pas l’allaitement, discrétion, réduit les crampes
menstruelles et l’anémie, prévention des cancers (seins, utérus).

- Inconvénients : trouble du cycle menstruel, aménorrhée, saignotement, prise de poids,


retard dans le retour de la fécondité, aucune protection contre les MST/VIH

- NB : Utiliser avec précaution si : TA supérieure 160/100, diabète, hépatite virale ; si
saignement abondant stopper la méthode, l’aider à choisir une autre méthode, et
donner les COC : 2cp/jr pendant 7 jours.

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4) Les implants 

Exemple : Implanon (1 bâtonnet), jadelle (2 bâtonnets)

- Définition : ce sont les bâtonnets cylindriques en plastique contenant des progestatifs


qui, insérés sous la peau, libèrent des doses quotidiennes de progestatif pour obtenir
l’effet contraceptif.

- Mécanismes d’action : épaississement de la glaire cervicale, empêche la nidation


difficile, supprime l’ovulation

- Avantages : très efficace, protection à long terme (2-5 ans), n’affecte pas l’allaitement
(à partir de 6 semaines post partum), n’interfère pas avec les rapports sexuels, réduit
l’anémie et les crampes menstruelles, réduit les cancers (sein, utérus).

- Inconvénients : modifie le cycle menstruel, prise de poids, saignotements, nausée,


procédure d’insertion et de retrait nécessitant un personnel qualifié, aucune protection
contre les IST/MST/SIDA, infection du site d’insertion.

B- Méthodes de barrières : Condoms (préservatifs), spermicides…


1) Condom masculin et féminin

- On distingue le préservatif masculin (condom) et le préservatif féminin.

- Mécanisme d’action : empêche la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule de la


femme, protège contre les IST/VIH…

- Avantages : efficace immédiatement, n’interfère pas avec l’allaitement maternel,


toujours disponible, moins chère, protège contre les IST/VIH, retarde l’éjaculation…

- Inconvénients : l’efficacité dépend de l’utilisateur, exige le suivi des instructions,


peut réduire le plaisir sexuel.

2) Les spermicides

- Définition : produits chimiques (mousses, crèmes) qui tuent les spermatozoïdes.

- Mécanismes d’action : dénature les spermatozoïdes.

- Avantages : efficace immédiatement, n’interfère pas avec les rapports sexuels, facile à
utiliser

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- Inconvénients : attendre 10-15 min entre l’application et le rapport sexuel, ne protège
pas contre les IST/VIH

C- Méthode mécanique : DIU

- Définition : c’est un dispositif en cuivre ou en hormone qui empêche la grossesse


pendant 10-12 ans

- Mécanisme d’action : empêche le déplacement des spermatozoïdes, épaissit la glaire


cervicale, rend l’endomètre impropre à la nidation.

- Avantages : efficace immédiatement, méthodes à long terme (protège jusqu’à 12 ans),


n’affecte pas l’AM, retour immédiat à la fécondation après retrait, n’interfère pas avec
les rapports sexuels.

- Inconvénients : nécessite un examen gynécologique et dépistage des IST avant


l’insertion ; l’insertion et le retrait nécessite un prestataire formé ; après chaque
menstruation vérifier la présence des fils (migration vers la cavité utérine ou
possibilité de s’expulser spontanément).

D- Méthodes chirurgicales : ligatures des trompes et vasectomie

a) Ligature des trompes 

- Définition : C’est la contraception chirurgicale volontaire permettant d’arrêter de


façon irréversible la fécondité d’une femme.

- Mécanisme d’action : la ligature (blocage) et la section des trompes de Fallope


empêchent la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule pour la fécondation.

b) La vasectomie 

- Définition : c’est la contraception chirurgicale volontaire qui permet d’arrêter de


façon irréversible la fertilité de l’homme.

- Mécanisme d’action : quand le canal déférent (conduit éjaculatoire) est bloqué, les
spermatozoïdes ne sont plus présents dans le liquide éjaculé.

- Inconvénients : efficacité à partir du 4eme mois

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VI.1.2 Les Méthodes naturelles :

Ce sont les méthodes naturelles permettant d’éviter une grossesse.

- Mécanisme d’action : éviter les rapports sexuels au moment de l’ovulation.

- Avantages : aucun effet secondaire, gratuit, encourage la participation de l’homme


dans la PF, rapproche le couple.

- Inconvénients : respect strict des instructions, nécessite un apprentissage, abstinence


pendant la période féconde, ne protège pas contre les IST/VIH…

On peut citer :

- L’abstinence périodique ou méthode de calendrier


- Méthode de température : prendre la T° chaque matin au réveil et noter l’élévation
de T° qui correspond à la fécondité)
- Méthode de la glaire cervicale (glaire cervicale plus abondante, transparente et
filante
- Méthode symptothermique : elle consiste à observer la glaire cervicale et à prendre
la T°

E- Méthode d’Allaitement Maternel et d’Aménorrhée (MAMA)

- Définition : une méthode de contraception fondée sur l’allaitement au sein


uniquement durant les 6 premiers mois de vie.

- Conditions de réussite de la MAMA

 MAMA : méthode d’allaitement exclusive au sein de jour comme de nuit environ


8-12 tétées par jours, au moins 10-15 min/ sein

 Le bébé ne prend rien d’autres que le lait maternel, ni d’eau, ni fruits ;

 Les règles de la maman n’ont pas repris,

 Le bébé a moins de six mois,

 La MAMA est efficace jusqu’à 6 mois après l’accouchement.

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NB : la MAMA est considérée comme méthode contraceptive si et seulement si ces
conditions sont remplies.

- Avantages de la MAMA

A) Pour le bébé

 L’AM protège contre les maladies infantiles et sauves les vies : en réduisant les diarrhées,
les infections respiratoires aiguës, les otites moyennes. Les bbs non allaités au sein
risquent de 2-14 fois plus de mourir de diarrhée que ceux nourris aux seins.

 L’AM signifie la meilleure nutrition car correspond aux besoins nutritionnels du bb.

 L’AM renforce le potentiel intellectuel du bébé car le lait maternel contribue au


développement du cerveau.

 L’AM aide à renforcer et établir les liens étroits entre la mère et le bébé

B) Pour la mère

 Il contribue à l’espacement des naissances : méthode contraceptive.

 L’AM permet d’économiser l’argent, c’est gratuit tandis que le lait artificiel coute
cher.

 Pas contraignant pour les rapports sexuels.

- Inconvénients de la MAMA

 Efficacité réduite après 6 mois

 Allaitement exclusif difficile pour les femmes qui travaillent

 Aucune protection contre les MST y compris VIH/SIDA : il y’a un faible risque de
transmission du VIH de la mère séropositive à son bébé

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Chapitre II. POLITIQUE DE L’ALLAITEMENT MATERNEL

I. Généralités
Le nouveau-né présente 3 besoins fondamentaux que sont : le lait maternel, la chaleur
maternelle et la sécurité maternelle. La politique d’AM est un document conçut par le
gouvernement (MINSANTE) dans le but de permettre au personnel médical de bien prendre
en charge le couple mère/enfant via la promotion de l’AM. L’allaitement maternel permet au
n-né de se satisfaire et d’assurer son développement harmonieux et constitue l’un des droits
fondamentaux du bébé. Au Cameroun, l’AM a connu une dégradation dans sa pratique
favorisée par : l’utilisation du lait artificiel, l’introduction précoce et inappropriée des
suppléments du lait maternel, l’information insuffisante sur l’AM et certains croyances et
pratiques traditionnelles. Face à cette situation, le gouvernement Camerounais a mis une
politique pour la promotion de l’AM.

II. But de la politique de l’allaitement maternel

La politique de l’allaitement maternel vise à

 Promouvoir, protéger et encourager l’AM afin de réduire la mortalité et la morbidité


infantile ;

 Assurer le développement psycho affectif et social du nourrisson et accroitre le bien-


être familial.

III. Situation du contexte

L’AM a toujours constituée la meilleure façon de nourrir les bébés dans le monde, car le lait
maternel est un aliment sain, complet, hygiénique, gratuit et protecteur. Le lait maternel à lui
seul reste le meilleur aliment et la meilleure boisson du nourrisson pendant les six premiers
mois de vie. Au Cameroun environ 99,2% ses femmes allaitent dans l’heure qui suit la
naissance. En outre, faire boire de l’eau à l’enfant est inutile durant les 6 premiers mois de
vie, et peut contenir des germes bactériens susceptibles de causer les diarrhées au nourrisson.

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IV. Objectifs de la politique

 Toute femme enceinte doit être préparée à pratiquer l’AM

 Encourager la mère à mettre l’enfant au sein dans la demi-heure qui suit


l’accouchement

 Tout bébé né au Cameroun sera exclusivement nourri au sein de jours comme de nuits
jusqu’à l’âge de 6 mois.

 L’AM sera poursuivi après l’âge de 6 mois tout en complétant par d’autres aliments
jusqu’à l’âge de 2 ans

 Toute mère doit apprendre à exprimer et conserver son lait pour qu’il soit donné au bb
en son absence

 L’utilisation des laits artificiels ou d’autres substituts de lait maternel ne sera ni


promu, ni encouragé

 En l’absence de la mère biologique, l’AM par la mère nourrice sera encouragée.

V. Stratégies de suivi de l’enfant et de l’allaitement : Nutrition de l’enfant

Cette stratégie est composée de 7 éléments :

- Le contrôle de la croissance - la distribution de nourriture - l’allaitement maternel -la


PF - l’immunisation - l’éducation des femmes - la thérapie de réhydratation par voie
orale.

VI. Facteurs influençant l’allaitement maternel au Cameroun

 Démarrage tardif de l’AM

 L’administration de l’eau sucrée ou de l’eau simple avant ou après la montée laiteuse

 Diversification alimentaire précoce

 Croyances et tabous,

 Syndrome du lait insuffisant

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 Rejet du colostrum

 Les publicités tapageuses sur le lait artificiel (fausses vertus de l’allaitement artificiel)

 Maladies de la mère et de l’enfant : bec de lièvre, frein de langue, ulcération de la


bouche, cancer du sein, SIDA, abcès du sein).

Chapitre III : LES STANDARDS DE LA SMI/PF

I. La politique de SMI

Conformément à la politique nationale de la population, la SMI vise à améliorer et à


promouvoir le bien-être de la mère et l’enfant afin de réduire les taux de morbidité et de
mortalités qui restent encore élevés dans ce groupe.

II. Stratégies

La SMI s’intègre dans les soins de santé primaires qui sont la base de la politique de santé et
devraient être pratiquées dans tous les hôpitaux par un personnel qualifié.

III. Les composantes de la SMI

Les principales composantes de la SMI sont :

- Les soins préconceptionnels : ce sont les soins que les jeunes femmes en âge de
procréer peuvent recevoir avant de concevoir.
- Les soins prénataux (CPN)
- Les soins intra-parfums (se font pendant l’accouchement) ;
- Les soins post- parfums (se font près l’accouchement) ;
- Les soins aux nourrissons et aux jeunes enfants ;
- les soins aux adolescents.

III.1 Les soins préconceptionnels

Ils visent à préparer l’individu ou le couple à la procréation, toute personne en âge de procréer
doit bénéficier de ces soins. Les activités des soins préconceptionnels comprennent :

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 La prévention des comportements néfastes à la santé reproductive (vie sexuelle
précoce, les rapports sexuels à risque, abus d’alcool, de tabac, drogue)

 Le dépistage et le traitement des IST/MST

 Le dépistage et le counseling en matière des maladies génétiques.

III.2 Les soins prénataux


Ils visent à :

 Eduquer la population sur l’importance de la surveillance prénatale


 Assurer la prise en charge de la femme enceinte pour permettre un accouchement en
toute sécurité pour le couple mère/enfant.

Les activités des soins prénataux comprennent : l’IEC en matière de santé, de nutrition,
d’hygiène, de prévention des complications de l’accouchement du travail, de la grossesse, les
examens biologiques, la référence en cas de complications.

III.3 Les soins intra-partum


Ils consistent à assister la parturiente pendant le travail pour assurer un accouchement en toute
sécurité. Toute femme en travail doit bénéficier de : la surveillance et de l’assistance pendant
le travail par l’équipe médicale.

III.4 Les soins post-partum

Ils ont pour objectifs le suivi de l’accouchée et du nouveau-né afin de dépister d’éventuelles
complications du couple mère-enfant ; toute accouchée et son nouveau-né doivent avoir accès
aux soins tels que : la vaccination, l’allaitement maternel…

Les activités du post-partum comprennent :

 Les soins immédiats de l’accouchée (prise des paramètres vitaux : T°, TA, pouls,
lochies, délivrance, massage, GATPA) et soins tardifs de l’accouchée (levé précoce,
PF…)

 Soins immédiats du n-né (soins du cordon ombilical, nettoyage et bain, réanimation si


nécessaire, mensuration : PC, PT, PB, mise au sein 30 min après l’accouchement,
désobstruction des voies respiratoires) et soins tardifs du n-né (recherche des
malformations telles que le bec de lièvre, spina bifida, frein de langue…)

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Après l’accouchement normal, les visites du post-partum tardif se font entre la 6é et la 8é
semaine et inclus la PF, la MAMA, la vaccination…

III.5 Soins aux nourrissons et aux jeunes enfants d’âge pré-scolaire

Ces soins visent à assurer le développement harmonieux de l’enfant âgé de 0-10 ans ; les
enseignants doivent aider les parents dans ces soins ainsi que tout le personnel médical.
Cependant les activités de la période infanto-juvénile comprennent :

 La surveillance de la croissance et du développement psychomoteur,

 Prévention des maladies nutritionnelles (diarrhées, rachitisme, marasme…), des


maladies transmissibles (rougeole, tétanos, TB…), respiratoires (pneumonie,
bronchite…),

 Prévention des accidents (domestiques, AVP, accident de jeu, intoxication


alimentaire…

III.6 Soins aux adolescents


Ces soins visent à assurer la santé physique, mentale et sociale des adolescents d 11-19 ans.
Ses activités comportent : l’éducation à la vie familiale, la prévention de la malnutrition,
l’éducation sexuelle, la prévention des grossesses précoces, des mariages précoces, des IVG,
des MST/VIH SIDA, la prévention de la malnutrition.

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Chapitre IV. STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LE
VIH/IST/INFECTIONS OPPORTUNISTES

Généralités

Depuis l’apparition des premiers cas de SIDA au Cameroun, le gouvernement a fait de la


lutte contre le SIDA une priorité nationale d’où la politique nationale de lutte contre les
IST/VIH. Celle vise à promouvoir l’approche syndromique pour la PEC des IST.

I- Objectifs de la politique

 Réduire la mortalité, morbidité, des IST/VIH SIDA au sein de la population

 Améliorer la qualité de vie des PVVIH grâce à une meilleure PEC des IST/VIH

 Réduire l’impact socio-économique de la maladie sur les personnes vivant avec le


VIH

 Renforcer la mobilisation sociale en matière de prévention

 Renforcer les systèmes de santé communautaire

 Traiter les infections opportunistes

II- Les stratégies de prévention des IST/VIH

En vue d’atteindre ces objectifs fixés par la politique, les stratégies retenues reposent sur la
prévention basée sur l’IEC:

 L’IEC sur la promotion des comportements sexuels responsables et à moindre risque


tels que : l’abstinence, la fidélité, l’utilisation des préservatifs ; au travers des médias,
des structures de mobilisations et d’animations sociales.

 L’IEC sur les risques liés aux comportements individuels tels que : l’infidélité (multi
partenariat), les rapports sexuels non protégés…

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 L’IEC sur l’encouragement au recours aux structures de soins pour les IST

 L’IEC sera adaptée au contexte et à la population cible.

III- Les groupes les plus exposés

- Les jeunes 

- Les camionneurs et leur aide ; les travailleurs du sexe

- Les homosexuels, les prisonniers, les forces de défense

- Les réfugiés ou déplacés internes, les orphelins

- Les handicapés (surtout les aveugles et muets)

IV- Modes de transmission des IST/VIH

- Rapports sexuels non protégés : contamination par le sperme, le sang, sécrétions


vaginales infectées.

- Transfusion sanguine de sang infecté

- Utilisation des objets souillés et infectés : aiguilles, lames de rasoir

- Accidents d’expositions au sang (AES) : les liquides infectés peuvent pénétrer par la
bouche, les yeux, les plaies,…

- Transmission mère-enfant : elle peut se faire durant la grossesse, à l’accouchement et


pendant l’allaitement.

V- Moyens de prévention des IST/ VIH

- Abstinence : ne pas entretenir les rapports sexuels non protégés avant le mariage

- Fidélité : avoir les rapports sexuels seulement avec un seul partenaire qui n’est pas
infecté, qui lui a son tour est aussi fidèle.

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- Condom : préservatif féminin et masculin

- Ne pas se partager les objets tranchants : aiguilles, lames,…

VI- Prise en charge des IST/VIH

VI.1 Prise en charge des IST

Les principaux germes responsables sont : le diplocoque de Neisser (gonococcie), le


staphylocoque, virus du VIH, hépatite, les streptocoques, le candida albicans, le trichomonas,
le virus de l’herpès…

Cette prise en charge repose sur :

- une PEC globale comportant : le counseling, le diagnostic, le traitement et la référence si


nécessaire
- l’administration des antibiotiques, antifongiques, anti inflammatoire, antiseptique,
antivirus… 

Signes/symptômes et étiologies des IST courantes

IST Signes et symptômes Causes


Ecoulement vaginal : écoulement vaginal, prurit Vaginite à
Jaunâtre=gonococcie vaginal, dysurie, Trichomonase
Blanchâtre=trichomonase dyspareunie, mal odeur candidose,
vaginal, mictalgie vaginose bactérienne,
cervicite, chlamydiose,
gonococcie
Ecoulement urétral Ecoulement urétral, prurit, Gonococcie
picotement, dysurie, Chlamydiae
mictalgie, pollakiurie,
Ulcération urétrale Lésion génitale, ganglions Syphilis
inguinaux hypertrophiés, Chancre mou
vésicule (petits boutons L’herpès génital
contenant de l’eau)
Douleurs abdominales Pelvialgie, dyspareunie, Gonococcie
basses écoulement vaginale, Chlamydiose
sensibilité abdominale,
Température ˃ 38°C
Tuméfaction du scrotum Tuméfaction du scrotum, Gonococcie
douleur du scrotum, Chlamydiose
sensibilité au palpé

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Conjonctivite du nouveau-né -œdème des paupières, - -Gonococcie
écoulement purulent des -chlamydiose
yeux
–bébé ne peut ouvrir les
yeux

VI.2 Prise en charge du VIH

VI.2.1 Modes de transmission maternelle du VIH

La transmission mère-enfant peut se faire pendant la grossesse, pendant le travail et


l’expulsion, pendant l’allaitement.

VI.2.2 Prévention de la transmission mère-enfant (PTME)

La prévention de la transmission mère-enfant est un ensemble d’interventions mises en œuvre


pour éviter que l’enfant ne soit contaminé par le VIH porté par sa mère.

La stratégie de PTME s’articule autour de 4 axes à savoir :

- L’intégration de la PTME dans la SMI

- L’approche familiale dans la PEC de l’infection à VIH

- La délégation des taches/ décentralisation des services

- La mise en œuvre de l’option B+ pour la PTME (tenofovir, lamivudine,


effavirenz (TELE) pour la mère et névirapine sirop pour l’enfant) : cette approche préconise
l’initiation systématique du TTT ARV chez toutes femme enceinte séropositive quel que soit
son stade clinique ou le taux de CD4 ; ce traitement doit ensuite être poursuivi pendant
l’accouchement, l’allaitement et à vie.

VI.2.3 Traitement de l’infection à VIH/SIDA

Il repose sur l’administration des antirétroviraux à vie et du cotrimoxazole pour prévenir les
infections opportunistes telles que la tuberculose.

VI.2.4 Vaccination des enfants nés des mères VIH+

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Les enfants nés de mère VIH+ doivent suivre le même calendrier vaccinal que les autres.
Cependant il faut s’abstenir d’administrer les vaccins vivants (BCG, vaccin anti rougeoleux
(VAR), vaccin antiamaril (VAA) si :

 L’enfant présente les signes de l’infection à VIH

 L’enfant présente les signes d’une rougeole sévère

NB : les autres vaccins (non vivants) doivent être administrés tels que recommandés pour les
autres enfants du même âge.

Alimentation de l’enfant né de mère VIH+

0-6 mois : allaitement protégée à la demande

6-12 mois : AM + bouillie légère + repas familiaux (pommes, fruits, légumes, poisson,…

VI.3 Prévention des infections opportunistes : la tuberculose, l’hépatite, toxoplasmose…

A. Co infection VIH- tuberculose

La TB est la 1ère maladie opportuniste et la 1ère cause de décès chez les personnes VIH+.

1. Signes cliniques de la TB associée à une infection à VIH

Toux grasse avec expectoration rouge brique, fièvre, amaigrissement, hyper sudation,
ganglions, anorexie, asthénie.

2. Diagnostic de la TB

Radiographie du thorax, crachat à la recherche des BAAR

3. PEC du patient Co infecté TB/VIH

Elle repose sur la prise des antituberculeux : isoniazide (H), rifampicine), pyrazinamise (Z),
streptomycine (S) et éthambuthol (E), selon les recommandations nationale :

- Nouveau cas : prise des antituberculeux (RHZE) pendant 2 mois en milieux


hospitalier, puis continuer pendant 4 mois avec RH à domicile.

- Cas de rechute : 2 mois de RHEZS, puis 1 mois de RHEZ et continuez durant 5 mois
de RHE.

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NB : le traitement de la TB doit être initié avant le TARV, cependant, le TARV doit être
initié (le plus tôt possible) 6- 8 semaines après le TTT de la TB.

B. Co infection VIH et hépatites virales

La co-infection VIH-VHB, VIHC, sont devenus l’un des premiers facteurs de mortalité et
morbidité en dehors du VIH.

1. Effets du VIH sur les hépatites

Augmente la charge virale, favorise la chronicité de l’hépatite, accélère la vitesse de


progression vers les complications.

2. Diagnostic

Test d’Elisa de HBS, HVC, si positif confirmer par une PCR

3. Prise en charge de la co- infection VIH-VBS, HVC

Il repose sur l’administration de l’interféron (cout très élevé) avant l’initiation des ARV.

Tout patient porteur de l’hépatite B ou C doit être référer chez le gastro-entérologue ou


l’infectiologue pour la PEC.

C. Co infection VIH- toxoplasmose

1. Définition

La toxoplasmose : est une infection due au toxoplasma  gondi ; au cours de l’infection à VIH
elle se localise dans le cerveau et porte le nom de toxoplasmose cérébrale.

2. signes et symptômes

Fièvre, céphalées, crises convulsives, abcès, baisse de la vision

3. diagnostic :

Scanner ou IRM révèlent des abcès cérébraux

4. Traitement

Préventif : Cotrimoxazole : 960mg/jr

Curatif prise des ATB (CTM, pyraméthamine…), anti convulsivant, corticothérapie

D. Diarrhée chronique

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1. Définition

C’est l’émission d’au moins 3 selles liquides pendant au moins 1 mois

2. Traitement

Réhydratation : SRO, RL + électrolytes…

Anti diarrhéique : lopéramide

ATB : métronidazole, Cotrimoxazole, ciprofloxacine,

Antifongique : fluconazole

Chapitre V : ROLES DE L’INFIRMIER DANS LA SANTE FAMILIALE

I- Information Education Communication

L’Infirmier est un acteur privilégié dans la SMI/PF de par sa proximité auprès des familles et
communautés. Cependant plusieurs interventions peuvent être menées par le personnel
médical en général et par l’infirmier en particulier. Ainsi l’infirmier devrait :

- Aider les couples à prendre conscience de leur sexualité par les bonnes pratiques telles que :
l’utilisation des méthodes de PF, l’abstinence, le condom, fidélité 

- Sensibiliser la communauté sur le dépistage du VIH et la prise correcte des ARV,

- Renforcer les connaissances des jeunes, femmes/ couples sur la contraception et la PF

- Etre capable de reconnaitre les signes et symptômes des MST/VIH

- Eduquer les mamans sur l’importance de l’AM

- Lutter contre l’infertilité/infécondité

- Encourager les jeunes /couples/parents à avoir une bonne santé familiale par le dépistage et le
TTT des IST/VIH

- Veiller sur la surveillance nutritionnelle des mamans et du bb

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- Informer les mamans VIH+ sur l’importance de l’AM protégée.

- Eduquer les populations, les professionnels du sexe, les chauffeurs routiers, les militaires,…
sur les risques des MST

II- EDUCATION A LA VIE FAMILIALE

II.1 But

Elle a pour objectif de créer ou de reconstituer un cadre propice à la naissance, à l’éducation


des enfants, ainsi qu’à l’épanouissement de tous les membres de la famille.

II.2 Cibles

Toute personne a droit à l’éducation à la vie familiale (enfant, jeunes, parents…) ; de ce fait
toutes les structures sanitaires doivent se mobiliser dans les activités d’éducation à la vie
familiale telles que : l’éducation sur la fonction de procréation de la famille/individu
(reproduction), la fonction de socialisation de la famille : sentiment d’appartenance à un
groupe/société, l’éducation sur les besoins essentiels des membres de la famille : nutrition,
santé, éducation, réalisation.

Le rôle de l’Infirmier est de prodiguer les conseils à toutes les couches sociales dans
l’optique de fournir toutes les informations et renseignements nécessaires afin de mener une
vie sexuelle satisfaisante.

Chapitre VI:
STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE L’INFECONDITE /
INFERTILITE 

I- Définitions

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L’infécondité est l’absence de grossesse pendant au moins 12 mois de cohabitation malgré
des rapports sexuels normaux (par les voies normales), réguliers (2 à 3 fois par semaine) et
en- dehors de l’utilisation d’une méthode de contraception (y compris l’allaitement maternel).
L’infécondité est une affaire de couple. On distingue :
- L’infécondité primaire : le couple n’a jamais eu de grossesse ;
- L’infécondité secondaire : le couple a déjà eu au moins une grossesse auparavant.
L’infertilité  est l’impossibilité pour une femme de mener une grossesse jusqu’au terme de
viabilité fœtale (28e SA).
II- Objectifs
La prise en charge de l’infertilité : infécondité du couple a pour but :
- d’offrir une assistance médico-psycho-sociale aux couples inféconds/infertiles,
- de mener la recherche étiologique appropriée,
- d’aider les couples en difficulté à assurer leur fonction de procréation
III- Bénéficiaires
Tout couple infertile avec désir de maternité
IV- Stratégies
- Mise en place des services de consultation pour infertilité dans les Hôpitaux ;
- Référence des cas suspects identifiés dans la communauté vers les structures
sanitaires.
V- Activités
- L’interrogatoire ;
- Les examens cliniques et paracliniques ;
- Le counseling ;
- La prise en charge des cas/traitement étiologique.
VI- Prestataires
- les agents de santé communautaire (ASC) ;
- Les aides-soignants ;
- Les infirmiers ;
- Les sages-femmes/maïeuticiens ;
- Les médecins généralistes compétents ;
- Les spécialistes : gynécologues-obstétriciens, les urologues ;
- Les biologistes ;
- Les radiologues.
VII- Référence/ Contre-référence
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Lorsque l’état de la patiente nécessite une prise en charge non disponible, le
prestataire devra assurer la référence selon la pyramide sanitaire.

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