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GEJ6 C75

De la bonne contemplation de la nature

1. Et Je dis : « Il nous reste encore une heure avant cela, et nous sommes fort bien sur
cette colline, à regarder les pensées de Dieu s'incarner sous nos yeux. »
2. L'aubergiste dit : « Seigneur, comment faut-il comprendre cela ? »
3. Je dis : « Tout ce que tu vois ici autour de toi, tout ce que tes oreilles entendent ou
que tu perçois par d'autres sens, n'est que pensées de Dieu incarnées. Regarde cette puissante
houle : qui soulève les flots à cette hauteur sans jamais les laisser en repos ? C'est la pensée de
Dieu, animée par Sa volonté ! Regarde tous ces oiseaux qui jouent avec les vagues : que sont-
ils donc, sinon de pures pensées de Dieu incarnées ?! Et toute la mer, toutes les montagnes,
tous les animaux, l'herbe, les plantes, les arbres, les hommes, le soleil, la lune et les étoiles
sans nombre ne sont pas autre chose. Leur existence ne tient qu'à la constance, pour toi encore
inconcevable, de la volonté de Dieu.
4. Imagine le cas tout à fait possible, et qui s'expliquerait, bien sûr, par l'infinie liberté
de la volonté divine, où Dieu retirerait Sa volonté de l'une de ces pensées incarnées devant
nous : c'en serait fait à l'instant même de cette incarnation. La pensée demeurerait certes dans
l'esprit de Dieu, mais le corps se dissoudrait pour ainsi dire dans le néant. Et ici, nous avons
sous les yeux cette présence, cette existence, mais aussi cette naissance et cette mort des
pensées de Dieu, si essentielles pour ceux qui L'aiment vraiment ! N'est-ce pas une vraie joie
que de les observer et d'apprendre ainsi à mieux connaître de jour en jour l'amour, la sagesse
et la toute-puissance de Yahvé ?'
5. Voyez, à l'orient, les petits nuages qui tantôt grandissent, tantôt rapetissent, voire
disparaissent tout à fait. Ce sont aussi des pensées de Dieu qui, délicatement tirées de l'air par
Sa volonté et prenant corps fugitivement, se montrent à nous sous des formes sans cesse
changeantes. Ces formes sont à l'évidence plus proches de leur élément spirituel d'origine que
les montagnes consolidées et les autres choses créées qui nous entourent de tous côtés : mais
leur existence n'en est pas moins imparfaite, et elles devront d'abord reparaître à de
nombreuses reprises et prendre bien d'autres formes, par exemple celle des gouttes de pluie,
puis acquérir une forme plus précise et plus constante en nourrissant telle ou telle plante, et
ainsi de suite jusqu'à l'homme, et de ce moment-là, devenues des êtres tout à fait libres et
autonomes qui pensent et veulent librement, elles pourront entrer à jamais dans le domaine du
pur esprit immuable, à l'image de Dieu.
6. Vois-tu, celui qui contemple ainsi les créations de Dieu y trouve un grand bonheur
et une grande joie ! Et, Je te le dis, cette contemplation donne aux hommes bien plus de force
qu'un déjeuner trop matinal ! - Ne trouves-tu pas qu'il est en bien ainsi ? »
7. L'aubergiste dit : « Oh, que si, Seigneur et Maître ! Mais pour être ainsi vivifié par
cette contemplation, il faut Ta sagesse : quant à moi, j'aurais pu rester toute une année à
regarder ce spectacle sans y découvrir ce que Tu viens de nous révéler ! Mais je ferai sans
doute mieux à l'avenir ; car je suis ami de la nature et trouve plaisir à ses images et à ses
formes. Ce n'est que lorsqu'elle dégénère parfois que je préfère m'en tenir à l'écart. Lorsque de
grandes tempêtes surviennent et que les éclairs et la foudre tombent des nuages, menaçant de
nous anéantir, je perds toute amitié pour la nature ; mais quand elle est paisible et œuvre en
silence, je l'aime extraordinairement. Cette tempête, il est vrai, n'est pas une œuvre silencieuse
de la nature, mais elle ne nous menace pas, nous, habitants de la terre ferme, aussi pouvons-
nous encore la contempler sans malaise ; mais si c'était un violent ouragan qui causait cette
agitation, il ne serait plus guère agréable d'observer cette activité de la nature pour y
reconnaître les grandes pensées de Dieu animées par Sa volonté. »
8. Je dis : « Assurément ; aussi ce que Je viens de te dire n'est-il pas un
commandement, mais seulement un bon conseil - sans quoi les hommes devraient aussi
descendre dans les profondeurs de la mer pour y voir toutes les manières dont s'incarnent ces
grandes pensées de Dieu. Mais quand l'homme peut faire cela sans dommage et sans danger
pour sa vie, qu'il le fasse de temps à autre, car son âme comme son corps en tireront grand
profit, et de plus, cela éveillera toujours davantage en lui l'esprit du véritable amour de Dieu,
et par là du prochain.
9. Car, pour pouvoir véritablement aimer Dieu, il faut d'abord s'efforcer de toujours
mieux Le connaître, et celui qui n'attachera pas à cela la plus grande importance ne devra
finalement s'en prendre qu'à lui-même si le sentiment et la conscience de la survie éternelle de
l'âme après la mort du corps demeurent bien faibles en lui ; car ce vrai sentiment de la vie ne
peut précisément résulter que d'un véritable amour envers Dieu, et de là envers le prochain.
10. Dieu Lui-même, en tant que Père, est fondamentalement et essentiellement amour,
et par là la vie même, parce qu'amour et vie ne sont qu'une seule et même chose. Ainsi, celui
qui a en lui l'amour de Dieu, qui est l'élément même de la vie, a aussi en lui la vraie vie divine
éternelle. Et celui qui n'a pas cet amour est mort en soi ; tant qu'il n'éveille pas délibérément
en lui-même l'amour de Dieu et qu'il ne vivifie pas cet amour par ses œuvres, sa vie n'est
qu'illusion, donc jugement. Et c'est précisément pourquoi il est bon qu'un homme véritable
s'adonne de temps à autre à la contemplation en profondeur de ce qui s'offre à la perception de
ses sens ! - Comprends-tu à présent Mes paroles ? »
11. L'aubergiste dit : « Oui, Seigneur et Maître, cela est clair maintenant ; mais il est
bien déplorable qu'en ce monde, la plupart des hommes n'aient pas la moindre idée de ces
enseignements essentiels pour la vie ! Quant à moi, chaque fois que l'occasion s'en présentera,
Je mettrai tout mon zèle à apporter à ceux qui s'y prêteront au moins ce que je sais à présent.
Mais pourquoi les hommes de ce temps-ci sont-ils donc devenus si extraordinairement
insensibles ? »

GEJ6 C76
Les causes de la déchéance des hommes. Théocratie et royauté. Fin des temps et
jugement

1. Je dis : « Rappelle-toi ce que Je t'ai déjà dit là-dessus : les causes de cette déchéance
des hommes sont avant tout l'orgueil, l'amour de soi et le besoin de domination qui en
découlent.
2. Dès l'époque de Samuel, les hommes étaient devenus moins travailleurs. Ils
commençaient à avoir honte de certaines tâches, qu'ils faisaient exécuter par des valets et des
servantes embauchés à cet effet. Les riches propriétaires se croisaient les bras et faisaient
travailler les autres à leur place. Celui qui travaillait le plus recevait le meilleur salaire, ce qui
n'était d'ailleurs que justice ; mais cela fit peu à peu de ces possédants des sortes de petits
monarques qui ne voulaient plus exécuter la moindre tâche servile, mais se contentaient d'en
charger leurs valets et servantes, sans jamais y mettre la main eux-mêmes.
3. Leurs enfants devinrent ce qu'étaient les parents, à savoir paresseux, égoïstes et
autoritaires. Ils apprirent à commander ceux qui les servaient, mais leurs mains délicates ne
furent plus souillées par des tâches serviles et ordinaires. Cette mauvaise habitude des
hommes grandit d'année en année, pour atteindre bientôt un point où leur orgueil déjà trop
bien nourri ne trouva plus à se satisfaire. Les Juifs regardèrent avec envie la splendeur des
peuples païens et la noblesse de leurs dignitaires, et se mirent à considérer qu'un roi
représentait pour les hommes un honneur extraordinaire et une dignité suprême. Bref, ils
voulurent eux aussi un roi de ce monde et cessèrent d'être satisfaits que Dieu seul régnât sur
eux à travers les prophètes et les juges !
4. Comme le peuple, en dépit des exhortations des prophètes, réclamait toujours un
roi à Samuel, le pieux serviteur de Dieu Lui soumit ce désir du peuple insensé, car lui-même
ne savait quel parti prendre.
5. Alors, Yahvé lui parla ainsi : "A tous les péchés que ce peuple a déjà commis
devant Moi, il en ajoute à présent un plus grand, celui de réclamer un roi ! Aussi, va et oins le
plus grand homme de ce peuple, et celui-là le punira de l'offense commise envers Moi."
6. Telle fut, brièvement résumée, la réponse de Yahvé à ce mauvais désir du peuple.
L'orgueil de ce peuple en fut sans cesse nourri davantage, et, quant aux conséquences que cela
entraîna, tu peux les lire dans le Livre des Rois et dans les Chroniques, où ces belles histoires
sont brièvement retracées - mais, pour la plupart, tu les as en ce moment même sous les yeux.
7. Ami, ce n'est que dans la vraie humilité que l'on peut trouver le chemin de la vie
intérieure ! Mais qui la possède à présent ? Pas même le serviteur d'un maître ; car il se
compare aux serviteurs des autres maîtres selon la dignité et le prestige du sien ! S'il lui en
trouve ne serait-ce qu'un peu plus qu'au maître d'un autre serviteur, il regardera avec mépris le
serviteur de ce maître inférieur, et il ne s'échangera guère de paroles entre eux deux.
8. Je te le dis, tant que le vrai et pur amour et l'humilité qui lui correspond ne mèneront
pas les peuples, les ténèbres régneront partout sur la terre. Il y aura certes toujours des
individus qui y verront clair, mais ceux-là seront toujours peu nombreux. Car tant qu'il y aura
au monde des souverains démesurément orgueilleux, avides de grandeur et de gloire, la graine
de l'orgueil et de la tyrannie continuera de proliférer dans toutes les couches de l'humanité, et
la nuit, les ténèbres, l'égoïsme, l'envie, l'avarice, la persécution et la trahison, ces vrais
éléments de l'enfer, ne quitteront pas le sol de la terre jusqu'au temps du grand jugement, où
Je purifierai à nouveau la terre par le feu. Après ce temps, aucun roi ne régnera plus sur aucun
peuple de la terre, mais seulement la lumière de Dieu. Vous ne serez plus dans la chair pour
vivre ce temps-là, mais vous le vivrez d'autant plus clairement en esprit dans Mon royaume. »
9. L'aubergiste dit : « Seigneur, quand cet heureux temps arrivera-t-il, dans combien
d'années ? »
10. Je dis : « Le Père seul le sait, et après Lui, seulement ceux à qui le Père voudra le
révéler. Jusqu'ici, Mon Père ne Me l'a pas encore révélé, mais seulement que cela arriverait.
Mais vous pouvez admettre comme une vérité parfaite que, tous les deux mille ans à peu près,
un grand changement se produit sur la terre. Et il en sera également ainsi à partir de ce temps.
- Mais ne parlons plus de cela.
11. L'aubergiste dit : « Seigneur, si Tu y consens, le repas du matin doit être tout à fait
prêt maintenant. »
12. Je dis : « Eh bien, allons donc le prendre. »
13. Là-dessus, nous rentrâmes à la maison, où le repas du matin nous attendait déjà.
Les disciples qui étaient restés là nous demandèrent où nous étions allés, car ils n'avaient pu
nous trouver.
14. Et Je leur répondis : « Nous étions exactement là où nous étions, mais vous nous
avez cherchés là où nous n'étions pas, et c'est pour cette raison très simple que vous ne nous
avez pas trouvés. Mais à présent, mangeons et buvons. »
15. L'on se mit alors à manger, et, pendant le repas, un Juif grec fit cette remarque que
Ma réponse à leur question leur avait paru quelque peu singulière, et qu'ils ne savaient
comment l'interpréter.
16. A quoi Je répondis : « Exactement comme Je vous l'ai donnée ! Mais si vous
voulez y réfléchir davantage, vous y trouverez une grande vérité spirituelle. »
17. Les disciples dirent : « Ce sera sans doute difficile ; car il nous semble qu'il n'y
avait là qu'une réponse bien sentie à notre impertinente question ! »
18. Je dis : « Oh, il n'en est rien ! Aussi vais-Je vous dire ce que signifiait cette
réponse. Écoutez-Moi.
19. En vérité, ceux qui ne Me cherchent pas là où Je suis ne Me trouvent pas et ne Me
trouveront jamais. Avec le temps, bien d'autres Me chercheront et ne Me trouveront pas ! Un
temps viendra où bien des faux prophètes et messies apparaîtront et vous diront : "Le voici,
l'Oint ! " ou : "C'est lui '" Mais ne croyez aucun de ceux qui vous diront où Me trouver, car
c'est précisément là que Je serai le moins, et même que Je ne serai jamais. Celui qui Me
cherchera dans tout ce qui rappelle de près ou de loin le monde ne Me trouvera pas, et celui
qui Me cherchera dans le véritable amour, l'humilité et le renoncement à soi-même, celui-là
seul Me trouvera toujours et partout.
20. Et si vous éprouviez un peu de dépit quand vous êtes sortis pour Me chercher, c'est
parce que Je ne vous avais pas dit à l'avance où J'irais ce matin avant le repas. Voyez-vous, ce
n'était déjà pas le bon endroit pour Me chercher en esprit dans vos cœurs, et c'est pourquoi,
ensuite, vous n'avez pu trouver extérieurement l'endroit où J'étais vraiment !
21. Et, par cette parabole, Je n'ai pas voulu commenter votre attitude envers Moi, mais
seulement vous montrer ce qui arriverait dans l'au-delà. Ainsi, à Mon exemple, tous les vrais
enseignants doivent faire en sorte qu'en toute occasion, même dans les plus petites choses,
leurs paroles puissent servir de fondement à une autre leçon essentielle. Car en vérité Je vous
le dis : au royaume des esprits purs devant Dieu, vous devrez rendre compte de chacune de
vos paroles futiles et vaines, et serez dévoilés au grand jour de la vérité divine »
22. Ces paroles ne furent certes guère agréables à entendre pour les disciples :
néanmoins, ils les gravèrent profondément dans leurs cœurs.

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