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LE MANUEL
J NQUIS J TEURS.
LE MANUEL
i:
INQUISITEURS,
A L'f/ G
DES INQUISITIONS
D'Efpagne & de Portugal..
o z/
ABREGE*
D E l'Ouvrage intitulé
DIRJECT'ORIUM JT~M~TOR~M,
f~~ 0 ~JV~
M. li C C. L X IL
AVERTISSEMENT
DE UËDITEUR.
y A M~
av~~ été Z~~C/2/Z~
/C ~0 ~'<ë~M ~7Z-
née z~6*t en yë/'fM~'K/zAccordaût
de ~M~ 7/z~M~ Zc jP.
~Vc/rfj, c:e~zc C~KC~, Ô'
C~/OZ~AM~ JajT/~2~6 j, j~?K~
nom de ~g ~f~ ~e
~K~y /'6'~r~/zc de u~M~Drgj
f/M~ que /'7/(?/2 eA une fore
bonne chofe.
Oyï co/Kp/'<cf/ë~ o'~a~
~e/TZ~~OM/ZOj!y y<?/M/ les J<?/M~-
/z~p~zf pas gfy~/K/' cela de
~1/M du Ct~MCM. ont 1~<?M~
co/K~e c~e'yz~ /?o~~
~OMM~M~~g ~~ïy~/ZM~f~
la jK/'J~M~Ce du ~(!Mf O~C~~
)
~y~. F. c'
Aiij
<~
PREFACE
DE LAUTEUR
~E z~G~ z?~7DIRECTOIRE
~J 7/Z~M~f~Z/J'.
CHAPITRE PREMIER.
.s
D~oc~Jo~D~Opy~c~
<M~~
CHAPITRE 1
DES T~Mo~jv~~
CHAPITRE III.
De /'7~/T<?~0~ /<-M/
des 7/ 1 ~7
Sur cette promeîie que i'inquiliteur
fait au coupable d'user de mifféricorde
envers lui & de lui faire grace s'il veut
avouer fon crime, on peut demander
i~. Si Ffnquinteur peut employer lici<
tement cette nue pour découvrir la
vérité ? 2.°. Lorsqu'il a fait une Sembla-
ble promeffe, s'il eft obligé de la tenir t
Le Doreur Jerôme Cuchalon déci-*
de la premiere que~ion, en approuvant
cette dimmulation de la part de l'Inqui-
fiteur &: il la juftifie par l'exemple de
Salomon jugeant les deux femmes. Quoi-
qu'une pareille feinte i~bit~~aprouvée
par Julius Clarus & d'autres Jurifeon-
sultes en matiere civile; je penfe qu'on
peut l'employer dans les Tribunaux de
rinquintion. La raison de cette diffé-
rence eft que FInquiuteur a un pouvoir
bien plus ample que les autres
Juges
puisqu'il peut relâcher à fa volonté des
peines pénitentielles & canoniques.
Ainu pourvu qu'il ne promette pas au
coupable~ l'impunité abfolue il peut
toujours lui promettre qu'il lui fera grâ-
ce & remplir fa promené en diminuant
quelque chofe de ces mêmes peines ca-
nonrques qui dépendent entièrement
de lui.
Cv
<8 Le Manuel.
Quant à la Seconde que~ion il y a
deux ~entimens opposes. Phmeurs Doc-
teurs très-graves penfent que, même
après avOir promis Fimpunité au cou-
pable~ rinquiuteurn'eÊ point obligé de
garder ~fapromeSe, parce que cette frau-
de cA bonne, &: utile au bien public, &C
que s'iÏ e~ permis de tirer la vérité de la
bouclie d\ln Accuse, par les tourmens,
~.plûs j~ peut-on ieiervir
pour cela de di~mula~tion de men-
ïbnges, ~M. C'eu: le fentiment de
Pfœpoûtus ) de Geminianus, de Felyn~
d~ugutius, d'Archidiaconus, deSoto,
cléCynus, ~c.
Il e~ vrai que quelques autres font
d'avis contraire mais on peut accor-
der ces deux opinions en disant que
quelques promets que &jSent les In-
quiuteurs elles ne doivent s'entendre
t[ue,dës peines de la rigueur desquelles
? peuvent rel~ciTtçr~ç'e~-à-dire de$
~ines canoniques &:penitentiales, e<:
non pas des pemes de droit &: mêm~
quelque petite que ~oit la rémiHIon de la
peine canonique que rinquiuteuf ac-
cordera, à l'Accufo, il aura toujours ac-
compli ~promeiTe. Cependant pp~
pn~is grande cureté de conscience, les
ïnqumteurs ne doivent faire de pro-
meHes qu*ën termes fort généraux &~
?9
ne jamais promettre que ce qu'ils peu-
vent tenir. ~Mf. XXIX.
Une autre ruie de l'Inquisiteur
Sera d'avoir quelque complice de FAc-
cuSé, ou une perfonne qui lui iera agréa-
ble, &: en qui l'on puiffe Se fier, d'en-
gager cette personne à parler Souvent
au Prisonnier, &; a en tirerfon fecret..
S'il en eu: besoin cette perfonne fein-
dra d'être de la ~ede de rHerétique
d'avoir abjuré par crainte &~devoir
tout déclaré à FInquinteur & lorique
l'Hérétique aura pris quelque connan*
ce un ~bir cet efpion pourra la con-
verfation un peu avant dans la nuit
dira qu'il eft trop tard pour qu'il ~e re-
tire, & reftera dans la priibn alors on
apoflera, dans un lieu commode des
Gens qui puisent entendre leur con-
verfation & s'il Se peut, un Grever
pour recueillir les aveux de l'Héré-
tique que l'homme en queSHon engage-
ra à raconter tout ce qu'il a Sait..D/<?<?.
~pag. 193.
Il faut remarquer que celui qu'on
envoye à FAccuSe pour tirer de lui
fous le femblant de l'amitié, la confef-
iion de fort crime peut bien feindre
qu'il eft de la Seûe de FAccufé, mais
non pas le dire; parce qu'en le diSant~
Cv~
60 ~ë ~M~/
il commettroit au moins un péché vé-
niel, & on fçait qu'il n'en faut point
commettre pour quelque raubn que ce
puiffe être.
(<z) En un mot, il ne faut employer
que les nneues qui n'emportent avec
elles aucune apparence de menfonge.
Si par ces moyens ou quelqu'autre
Finquiuteur parvient à faire avouer
quelque chofe à l'Accufé il faut qu'it
~e donne bien de garde d'interrompre
l'interrogatoire &: il ne faut pas qu'il
s'embal-raire de reculer fon dîner ou ton
couper ou de s'en paffer tout-à-fait,
parce que ces concernons coupées ne
ïum~ent jamais pour découvrir la vérité;
c~ parce qu'on voit fouvent des Accu-
ies après avoir commencé d'avouer,
nier à l'interrogatoire Suivant, & re-
venir à leur vomiffement. `
Telles font les ru~es ou adreHes
qu'employèrent les Inquifiteurs pour
tirer la vérité de la bouche des Héré-
tiques, gratiofe (b) & fans avoir recours
aux tourmens & à la que~ion. Ib. p. 2~
CHAPITRE IV.
D~
Le Manuel
CHAPITRE V.
DE LA T'O~T~
CHAPITRE VI,
CHAPITRE VII.
CHAPITRE VI IL
De la purgation canonique.
CHAPITRE IX.
DE z'jc/r~o~.
CH/ PÏTRE X.
CHAPITRE Xï.
CHAPITRE
îl:
.~M~M~.
CHAPIT RE XII.
De la prifon perpétuelle.
Fv
Ï~O ~M~~ t
trouvernon-feulement f~r~T~ mais
pierres 6' mortier /z~ce~~&ï pour co~
truire ~M~OTH~jf~Mf cachots, t//f:M-
différer de ~~r yo~/?/o/yH/~K~ ce
~M~vous <ty~.(CC/Ï/H~C ~OKV6Mt?Ï Pon-
~~yM/- cela. Adnot. hb. 3. Schol. xii.
Quoique généralement parlant L'hé-
rétique pénitent doive être condamné
à la prifon perpétuelle il y a cependant
quelques exceptions à cette règle c~
on fe relâche de cette rigueur, i °. en-
vers ceux qui reviennent à l'Eglife avant
d'être accufés ou dénonces 2. envers
ceux qui tout de fuite après, avoir été
pris, confeffent leur crime ô~ &)nt
connoître d'autres hérétiques leurs
complices 3°. ceux qui même quel-
que tems après; avoir été faifis mais
avant qu'on leur objede le& dépos-
itions. des témoins abandonnent
leurs erreurs; cependant dans ces deux
derniers cas, il fera mieux & plus con-
forme au droit commun, de condam-
ner rhérétique à la pri6m perpétuelle
&: de lui faire grace enfuite. C'eâ la
Coutume de nnquiiition de Rome.
jBCX. &A< t~~
Voici quelques obiervation~ utiles
relativement aux pri~bns~
t°, R y a. une di~rence temarqua~
des ~~K~~M~. 1311
Me entre le Droit Civil & le Droit Ca-
nonique quant aux prifons. Selon le
Droit Civil, les prifons ne font devi-
nées qu'à tenir durement ceux qu'on
doit juger elles '"font ad <?c~z'
Dans le Droit Canonique, la prifon
en: fouvent une peine ad ~tB/2~' Ad-
not. lib. 3. Schol. 116.
Cependant il faut prendre garde que
les cachots ne foient trop affreux &
trop mal fains, parce que fi les priibn"
niers venoient à y mourir les Inqui"
~Iteurs deviendroientirrréguliers. C'en;
la raifon que donnent Zabarella~ J~oca"
tus & d'autres celébresDoe~eurs. ~~o~.
3 ~'c~<?/.î 16.
Au reue, il faut fçavoir que les In-
quiuteurs & leur$ Vicaires peuvent
s'absoudre les uns les autres de l'irré-
gularité dans laquelle ils pourroient
tomber fans y prendre garde. Ce droit
leur a été accordé par Urbain IV. Z~-
yëc?.jM/ j). pag. 3~8,
2. L'obscurité &: la dureté des ca-
chots doivent être proportionnées &
la grandeur des crimes, & à la qua-
Eté des perfonnes- Il ne faut
point mettre les hommes & les femmes
çnfemble. 4°. On peut mettre un mari
& fa femme dans le même cachoty lo~
Fv~
?~ Zë Manuel
qu'ils font condamnés enSemMe mais
Fun des deux eft innocent la fem-
me par exemple, on doit lui donner un
itbre accès auprès de fon mari. Il ne
faut point mettre deux prifonniers dans
le même cachot, à moins que l'InquiSI-
teur n'ait pour-cela des raifons particu"
lieres, parce que l'infortune commune
forme bientôt entre, deux coupables
une liaifon étroite, & qu'ils étudient
de concert les moyens de s'enmir de
cacher la vérité, 8d. 6°. Les Inquifi-
teurs doivent viiitèr de tems en tems
îes prifonniers, & leur demander fi on
ïeur donne les choses néceuaires, &
s'ils font bien ou mal. Il en: même à
propos'que ces vifites foient Sréquentes~
iorSque le prifonnier fouffi-e impatiem-
ment fa captivité car fi la vue d'un
Juge eft terrible, un mot d'humanité &:
de compaSHon de fa part, cA quelque-
fois une grande conSbJation.
EnSîn il y a beaucoup d'autres prati-
ques utiles &: fages pour lesquelles
nous renvoyons à I~uSagequi inih-uira
mieux- que vos leçons d'autant plus
qu'il y a en ce genre certaines choSës
qu'il eSt important de ne point divul"
guer, &: qui font affez connues des tn-
qui~teurs. ~f~A lib. j. ~'< ïj7.
J~M~~X~ 'n
CHAPITRE XIII.
Z)g /M~/2/7~ des condamnés par
/7/~?M/2 à la j7//?/CëSéculiere.
N abandonne (~) à la Ju~ice Sécu-
liere 1°. les relaps pénitens 2.°. les
hérétiques impénitens non relaps; les
hérétiques impénitens & relaps ~.°. les
hérétiques négatifs, c'eH-a-dire, ceux
qui convaincus par des preuves u.ini~an-
tes, s'obninent à nier leur crime. ~°. les
hérétiques contumax lorsqu'on ~)eut les
~aiûr ce qu'on exécute ~ur leur effi-
gie, lorsqu'on, ne peut pas s'emparer
de leur perfonne.
Des relaps pénitens. On appelle relaps
proprement celui qui foutient de nou-
veau telle ou telle opinion hérétique-,
dont il avoit été convaincu, & qu'il
~) 1/a.bandonnementà la Juflice Séculière
eAla dernierepeinequeprononceI'InquI~t:on
c'e~ Fautonte~ecuiierequi décernela peine de
mort. Il eft vrai que les Magistratsfontexcom-
muniés &traités comme hérétiques s'ils ne
mettent pas tout de fuite à mort les coupa-
bles qui leur font livrés maisles Inquisiteurs
prétendenttoujoursqu'ilsn'ont aucuneparr à la.
mort de l'Hérétique parceque les Loixqui les:
condamnentà perdre vie, font l'ouvraged~
laJufUcefëculieret
~~M~/
avoit abjurée mais outre les reiaps
proprement dits il y a plufieurs autres
cas ou le criminel eA cenfé relaps &
puni comme tel~ôc c~eu, ï~. lorfque
fans avoir été véritablement convaincu
la premiere fois il retombe dans telle
héréue qu'il avoit abjurée comme
mentement ou f/o/<cMM~ Soupçonné.
2.°.. Lorfqu'apfèsavoir été véhémente-
ment ou violemment foupçonné d'une'
telle héréûe,8~ avoir abjuré Fhéréue en
général, il retombe dans quelque héré-
ne que ce foit, même diAinguée de celle
dont iî avoit été Soupçonné. 3°. Lorf
qu'après avoir été véritablement con-
vaincu devoir Soutenu telle héréHe~
êc avoir abjuré d'après cette convi~ion y
il communique avec des hérétiques~
4.°. Lorfqu'après avoir abjuré feule-
ment comme m~pe~ il eA uirvenu de
nouvelles preuves contre lui, qui ont
eonnaté fon premier crime & qu'il com-
munique avec des hérétiques parce
que ces nouvelles preuves, quoiqu'ac-
quues depuis fon abjuration, font con-
noitre que des la premiere fois, cet
homme étoit véritablement coupable
~héréHe, &: qu'on l~aju~é trop. &.vora-'
blement en ne le &i~ant abjurer que
<:omme j~upect~
des ~N~f. !?~
On voit que dans tous les cas o~
rhérétique eA cenfé relaps, on iuppo~e
toujours une héréile particulière une
abjuration précédente de plus, cette
abjuration doit avoir été ordonnée, ou
en vertu du Soupçon véhément, ou e~
vertu du Soupçon violent. Ancharanus
&~ Matheus de ont prétendu.
que Fabjuration précédente, ordonnée
en vertu du Soupçon léger, levi
fuffifoit pour faire regarder un héréti-
que comme relaps, loriqu'après cette
abjuration on découvre qu'il avoit e~
~e<~ivemeni Soutenu rhéréiie dont il
etoit légèrement Soupçonné &: qu'il
eft retombé dans cette héréûe mais
cette opinion eft trop rigoureuie, en.
ce qu'elle ne met point de différence
entre la rechute après l'abjuration de
&: la rechute après l'abjuration y
de celui qui eft véhémentement ou vio~
temment Soupçonné. ~~<?. part. j<r
~< ~~o~. 2.M< 6~.
La ry
L ;t a~, 'd
purgation canonique précédente
entraîne les. mêmes fuites que l'abjura-
tion c~eA-a-dire que lorfque rAccuïe
s'en: purgé d'une telle hérésie en
par?
ticulier, s'il tombe dans cette même
héré6e, il eu: cenfé relaps & puni com-
~ne tel. Aijdi ~û un homme a été &)upy
~onné de penser qu'on doit ~o~y les
hérétiques & que fur ce foupçon on
l'ait obligé de fe purger canoniquement,
s'il vient à foutenir la même erreur, il
fera cenfé relaps mais lorsqu'on a
ordonné la purgation canonique que
d'après le Soupçon d'héréne en gêne-
rat, fi FAceu~e tombe dans quelque
héréfie en particulier, il eA a la vérité
puni très-ieverement, mais il n'e~ pas
abandonne au moins pour la premiere
fois, à la Juu~iceSéculière. Je dis au
moins pour la premiere fois car fi ces
rechutes étoient fréquentes alors je
crois qu'il faudrait le traiter comme re~
Ïaps. ~<~3<?~. /j. ~'eAo/. ~i.
Les relaps donc, lorfque la rechute
eft bien conûatée, doivent être livrés
à la Ju~ice ~eculiere~ quelque proteu~a'-
tion qu'ils fanent pour l'avenir, & quel~-
que repentir qu'ils témoignent fine au-
quâcumque. Direct, part. 2. quaeA.
40. part. 3. p. 331.
En effet c'en: auez que de pareilles
gens ayent trompé une feule fois FE-
glife par- une faufle converfion. ~~c~.
2. ~~c/. <
On doit d'abord envoyer au cou-
pable des gens de bien qui l'entretien-
tb~nt du mcprt~du monde, des m~e?e&
~~M~y~ ï~
3e cette vie, de la gloire & des joies
du Paradis. Après ce préambule, ils
lui feront entendre qu'il ne lui eft pas
poffible d'éviter la mort temporelle, &:
qu'il faut qu'il mette ordre aux affaires
de fa conscience ,o~c.On lui accordera
les Sacremens de Pénitence &: d'Eucha-
ï~ie s'il les demande avec humilité.
L'Inquiiiteur ne paroîtra pas devant lui.,
parce que fa préfence pourroit le met-
tre en fureur &: le détourner des fen-
timens de patience & de pénitence
qu'on doit lui infpirer.
Après avoir ainfi employé ~quelques
jours à difpofer le coupable à la mort,
l'Inquifiteur fera avertir la Jufiice Se-
culier, qu'un tel jour, à telle heure &
dans tel lieu on lui livrera un héréti-
que, &: on fera annoncer au peuple
qu'il ait à fe trouver à la cérémonie,
parce que FInquiuteur fera un fermon
fur la foi &: que les auin'ans y gagne-
ront les indulgences accoutumées. Z~t-
j. p. 331,
La Sentence contre l'Hérétique pé-
nitent &relaps fe prononcera dans la for-
me fuivante Nous Frère N. de l'Or-
dre des Prêcheurs, Inquifiteur contre
» les Hérétiques délégué par le Saint
Siège, nous fommes bien & dueme!'t
ï~S .</
informés que vous, N. natifd'un tel e~
adroit, dans un tel Diocèie/~k accuféde
telle &telle héréue, aviez été convain-
~cu de les avoir enedivement~butenues;
&: que devenu plus ~fage,vous les avie%
abjurées. On nous avoit rapporté
depuis que vous étiez retombé dans
ces mêmes en~urs nous avons e~-
miné la cho~e avec foin, & nous avons
reconnu que vous êtes en effet relaps.
Comme vous revenez au giron de rE-
~gli~e,& que vous abjurez votre héréiie,
nous vous accordons les Sacremens
» de la Pénitence & deTEuchariuie que
vous demandez avec humilité, mais
FEgIiie de Dieu ne peutphis rien faire
de vous après que vous avez abu~
déjà de.ifes bontés. A ces causes y
nous vous déclarons relaps, nous
» vous rejettons du for de l'Eglife &:
nous vous livrons à la Juflice ~écu-
» lière, en la priant néanmoins, &: cela
» eiHcacement, de modéreg,~a Sentenf
ce/en~brte que tout fe pa~e envers
vous fans e~uuon de ~ang, 6c fans
danger de mort. « Z~~c?.j.pag.
332 &3H.
Cette priere que l'inquiuteur fait à la
Justice iéculiere, que tout fe paffe fans
~.dion de ~ang doit être ~bigneu~
Z~s'. ïj~
ment mue en uïage afin que les Inqui-
fiteurs ne tombent pas dans Firrégulari-
të. Covarruvias indique une autre pré-
caution utile pour cela. Iî dit qu'au lieu
de livrer ~t~ les Hérétiques au bras
Séculier, il feroit plus mr de les con-
damner en préfence du Juge laïc., de les
chaffer du for de FEgliie, ~/77~~fo~
~n~ JKr~cKo/M dimittere, afin que ~ir
te champ ut ~c/M~ /?~ le Juge Sé-
culier les reçoive & les puniue du der-
nier fupplice /M~~y~fM/ eos recipiat
M/e'e/'c' <ï~t;M~. C'e~ e~eûi-
vement ce qui s'obferve da~s la prati"
que.
Quant à FinterceSion de FInquiuteuf
auprès du Juge Séculier en lui livrant
rHérétique quoique, comme on vient
de le voir elle ne ~bit que de ~orme on
peut demander fi l'Inquiuteur peut la
~aire en uu-eté de confcience vu qu'il
eu défendu par pluueurs Loix d'intercé-
der en faveur des Hérétiques mais
nous répon.dans c~à la vérité il ne fe-
roit pas permis d'employer pour un Hé-
rétique une interce~ion qui feroit de
quelqu'avantage pour lui, ou qui ten-
droit à empêcher la juu:ice qu'on doit
tirer de fon crime mais bien celle dont
te but eft de ~muh-aljrel'Inquiûteur à rir.
..v
t20 ~M~?
régularité qu~il encoureroit. ~~zo~.
z. Schol. xvn.
Selon quelques Auteurs il ne faut
pas lire les Sentences des condamnés!
dans l'Eglife, parce qu'elles conduisent
à la mort. Mais l'illuSh-e & le gavant
Doreur Martin d'Afpilcueta dans fon
Manuel, foutient ropinion contraire par
d'airez bonnesraifons; cependant il faut
convenir qu'une ou l'on
grande place,
peut dfeuer des echaffauts ou e~rades
très-élevees, &: oti un grand Peuple peut
jfe ra~ïembler en: encore plus conve*
nable que les Eglifes mêmes- qui font
rarement aiïez grande& & affez commo-~
des. C'eA pour cela qu'en Efpagne on
fait toujours ces cérémonies hors del'E~
glife.o~. /~j.6~.
Lorfque le Coupable aura été livré à
la Juftice Séculière celle-ci prononcera
fa Sentence, & le Criminel fera conduit
au lieu du fupplice desperSbnnespieu~
~(es l'accompagneront l'aubcieront à
leurs prières, prieront avec tui, & ne
~e quitteront point qu'il n'ait rendu fon
ame à fon Créateur. Mais elles doivent
bien prendre garde de rien dire ou de
rien faire qui puiSïe hâter le moment de
~a mort, de peur de tomber dans l'irré-
gularité, Ain6~ on ne doit point e.xhor~
<~ //Z~~6~. 1~
ïcr le criminel à monter fur l'écha~ut, t
ni à fe préfenter au bourreau ni avertir
celui ci de dMpo~er les inûrumens du
fupplice de manière que la mort s~en-
iuive plus promptement, & que le Pa.
lient ne languide point, toujours à caufe
de l'irrégularité. ~f?.<z~. j. p. ~3 2.,
3 ~~o~. j Sch. 63
Quelques Jurifconfultes ont prétendu
que les Magiftrats laïcs après avoir re"
çu les Hérétiques qui leur font aban*
donnés par FInquintion, peuvent fe diP
penfer de porter contre eux la Sentence
de mort. Mais leur opinion ~t .combat-
tue par tous les Canonises appuyée
d'ailleurs fur les ConAitutions des Sou-
verains Pontifes. Boniface VIII, Ur-
bain IV & Alexandre IV. Si donc les
Magiftrats diiîeroient trop long-tems
rexécution des Criminels, il faudroit les
regarder comme fauteurs des Héréti-~
ques, ôc pourfuivre comme tels ceux qui
j!e rendroient coupables d'un auni grand
crime.
Nous diions s'ils différoient trop
long-tems car il y a des Pays où Fumage
établi eA de différer l'exécution de quel-
ques jours, cpmmeen Italie. On y con-
duit les Criminels dans les prifons après
J.a Sentence du Saint Onice après quoi
t'Ai Ï.c Manuel
on les en tire un jour ouvrier pour les
brûler. Le Pape Innocent IV, dans fa
Bulle extirpanda accorde juSqu'à
cinq jours de délai, par où Fon voit que
les Magiftrats qui dînèrent feulement Fe"
xécution pendant quelques jours ne
doivent pas être regardes comme fau-
teurs d'héréSie.
En Efpagne FuSageeSt que la JuSUce
Séculière auSu-tôt après que la Senten-
ce des Inquifiteurs eu: portée, prononce
elle-même la Sienne, & conduit les cou-
pables droit au lieu du Supplice, ~~o~.
3. Sch. QQ.
Dans quelques Inquiutions du mon-
de Chrétien on ne livre point les Héré-
tiques à la Juuice Séculière les jours de
Fête. Je ne prétends pas blâmer les cou-
tumes louables en ufage dans les diffé-
rens Tribunaux du Saint Office; cela eft
aHez indinérent, pourvu que FHéréti-
que-Sbit puni du fupplice qu'il a mérité
mais je prendrai la liberté de dire que
~'approuve beaucoup qu~on SaSïe cett~
céremomeles jours de Sêtes, parce que,
comme le dit très-bien Joannes Andréas,
il eft utile qu'une grande multitude foit
préfente au fupplice & aux tourmens
des Coupables afin que la crainte les
détourne du mal. C'eu: fans doute cette
ii'des J/~M~M/
1 1 Y~
fai~cn qui a déterminé les Tribunaux
d'Eipagne choifir les jours de Fête pour
les actes de Foi. La présence des Chapi-
tres, des Eglifes & des Magiftrats y
rend la cérémonie très-éclatante. C'en:
un Spectacle qui remplit les autans ds
terreur, &une image effrayante du Ju-
gement dernier. Or cette crainte eft le
fentiment qu'il convient le mieux d'in~-
jpirer, & on en retire les plus grands
avantages. ~n< ~cAo/. 6j.
Peribnnene doute qu'il ne faille faire
mourir les hérétiques mais on peut
demander quel genre de Suppliée il con-
vient d'employer. AIrbnnis Caurus
7~. 2 ~<z hiereticor.~M~M~o/ïe,penié
'qu'il eK auez indifférent de les faire
'périr par l'épée, ot?par le feu ou par
'quelqu'autre fupplice mais Hoflienfis 9
'Godb~edus, Covarruvias., Simancas
Roïas &c. Soutiennent qu'il faut abfo-
~ument les brûler. En effet comme le
dit très-bien Hôu:ienus le iupplicedu
~eu ~n: la peine due à l'héréue. On lit
dans Saint Jean, chap. i~ Si quis in
me non manferit mittetur foras ficut palmes
<S'~/e~ <~ colligent cM~ in ignerit
6' ~r~ '3 Celui qui ne demeure
pas en moî~era jette dehors comme
un iarment, & il féchera on l's
ï44 2~ Manuel
ramafiera, &: on le jettera au feu, c:
il brûle. Ajoutons que la coutume
univerfellede la République chrétienne
vient à l'appui de ce fentiment. Sima-
noas &Roïas ajoutent qu'il faut les brû-
ler vifs, mais il y a une précaution qu'iî
faut toujours prendre en les brûlant,
C'eA de leur attacher la langue ou de
leur fermer la bouche afin qu'ils ne
fcandalifent pas les afïiAans par leurs
impiétés, ~~o~. lib,;z' ~XY.FYJ. 6'
~9~t?.
Quelquefois des hérétiques devien-
nent fous avant l'exécution de leur
Sentence quelques Auteurs ont pré-
tendu qu'il falloit profiter des interval-
les lucides qu'ils peuvent avoir pour les
conduire au fuppliee; mais dans des cas
femblables il eu: plus fur de confulter le
Souverain Pontife. ,< lib. 3 yi~
~~r,
De l'hérétique
De ~~yg~~Rc contumax.
Gvj
~6 Z~ JM<SM<~
CHAPITRE XIV.
pa de L'Extrait du Dïre~Oïr~
~Mj&iqMt~gKr~.
HISTOIRE
HISTOIRE
2?
L'ÉTABLI S SE MENT
DE L'INQUISITION
DANS LE RQYAUM'Ë
DE PORTUGAL,
« Au commencement de l'établiMement
de nnquintion dans le Milanôis, vers
îe milieu du treizième ûëcle les héré-
tiques n'étoiënt point Soumisà la pe~~
de mort dont ils font cependant fi (~
gnes parce que les Papes n'étoient pas
auëz reipe~es de l'Empereur Frederic
qui poHedoit cet Etat, mais peu de tems
après c'eu-à-dire vers 12.2., on brûla
les hérétiques à Milan comme dans les
autres endroits de l'Italie. Z~
cap. jo. &:c.c<c. c~c.
Po~fcriptum de FEctiteuf.
(~)t'ÀûteureAM.~Abbcde
~veyrac." j~
F IN.