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La Cinquieme Montagne - Paulo Coelho PDF
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MONTAGNE
Paulo Coelho
LA CINQUIÈME
MONTAGNE
Du même auteur
chez le même éditeur :
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En achevant la rédaction de La
Cinquième Montagne, je me suis
souvenu de cet épisode – et d’autres
manifestations de l’inévitable dans ma
vie. Chaque fois que je me sentais
absolument maître de la situation, un
événement se produi-sait, et me faisait
échouer. Je me suis demandé pourquoi.
Étais-je condamné à toujours approcher
de la ligne d’arrivée, sans jamais la
franchir ? Dieu serait-il cruel au point
de me faire entrevoir les palmiers à
l’horizon uniquement pour me laisser
mourir de soif au milieu du désert ?
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L’anecdote que j’ai relatée en est un
exemple : j’étais un bon professionnel
alors, je m’efforçais de donner ce qu’il
y avait de meilleur en moi, et j’avais des
idées qu’aujourd’hui encore je
considère bonnes. Mais l’inévitable a
surgi, au moment précis où je me sentais
le plus sûr et le plus confiant. Je pense
que cette expérience n’est pas unique ;
l’inévitable a frappé la vie de tous les
êtres humains à la surface de la Terre.
Certains se sont rétablis, d’autres ont
cédé – mais nous avons tous été
effleurés par l’aile de la tragédie.
Sarepta. ” »
Luc, 4, 24-26
Prologue
AU COMMENCEMENT DE L’ANNÉE
870 AVANT
Première partie
«
J’AISERVIUNSEIGNEURQUIMAINTEN
aux mains de mes ennemis, dit Élie.
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– Dieu peut tout. S’Il se limitait à faire
ce que nous appelons le Bien, nous ne
pourrions pas le nommer Tout-Puissant ;
Il dominerait seulement une partie de
l’univers, et il y aurait quelqu’un de plus
puissant que Lui qui surveillerait et
jugerait Ses actions. En ce cas,
j’adorerais ce quelqu’un plus puissant.
– Non. »
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*
Le lévite le prit par le bras et ils se
mirent en marche. À l’exception de
quelques cris, on aurait dit un jour
normal dans une cité pareille à
n’importe quelle autre – un soleil pas
trop brû-
– J’admire ta foi. »
*
La rue était déserte. Les gens, dans leurs
maisons, attendaient que les soldats
d’Achab accomplissent la tâche exigée
par la princesse étrangère : l’exécution
des prophètes d’Israël.
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*
Élie ne dormit pas cette nuit-là. Pour la
première fois depuis des années, les
sensations de son enfance étaient de
retour ; et ce n’était pas son ange gardien
qui lui parlait, mais « quelque chose »
de plus puissant. Il redouta, s’il
n’obéissait pas à cet ordre, que toutes
ses activités ne fussent maudites.
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« Que se passe-t-il ? »
Mais il n’obtint pas de réponse : le
corps du lévite s’écroula sur le sol, une
flèche plantée au milieu de la poitrine.
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« Il y a les navires. »
41
« Pourquoi ? »
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Élie se leva.
« Qui es-tu ?
– Je ne sais pas. »
Et elle poursuivit :
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Le prêtre rit.
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tait.
AU LOIN, À L’ENTRÉE DE LA
VALLÉE, LES TENTES DES
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« Le feu du ciel ! »
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Élie s’agenouilla, le visage contre terre.
*
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demanda l’enfant.
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« Libérez cet homme ! dit-elle aux
soldats. Il a combattu le mal qui s’était
abattu sur ma maison ! »
Et l’ange ajouta :
– Et quand y retournerai-je ?
Seconde partie
LEGRANDPRÊTREADRESSASESPRIÈ
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Élie l’aborda.
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Des malades et des estropiés
s’approchèrent, se frayant un passage
dans la foule, touchant les vêtements
d’Élie et lui demandant de guérir leurs
maux.
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– Et qu’as-tu vu ?
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demanda-t-elle.
Il acquiesça.
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Puis il disparut.
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« Que fais-tu ?
Élie réfléchit.
« L’écriture de Byblos. Elle te sera utile
si tu dois voyager un jour. »
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– Laquelle ?
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On le conduit ici ! »
Un frisson parcourut l’assemblée ;
c’était la première fois qu’on allait
assister à un jugement de ce genre.
Le prêtre arriva.
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s’écria le gouverneur.
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« Que veux-tu ? »
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Mais le prêtre s’interposa une fois de
plus :
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Le gouverneur pâlit.
ON CONDUISIT LE PRISONNIER,
ACCOMPAGNÉ D’UNE
« À toi l’honneur.
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« Toi. »
« Un miracle ?
« Tu as entendu la proposition du
gouverneur, dit Élie. C’est une chance
unique.
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Élie acquiesça.
« Le gouverneur a raison : le
commandant est un sage, pensa Élie.
Mais même la plus grande sagesse peut
être occultée par l’éclat de la vanité. »
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Akbar était plus silencieuse que de
coutume.
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*
À son retour, Élie était toujours assis au
même endroit. Les deux hommes se
dévisagèrent. Tous deux restèrent
silencieux pendant un long moment. Ce
fut le prêtre qui rompit le silence.
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demanda-t-elle.
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« Prêtre ! Prêtre ! Viens voir ce qui se
passe ! »
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– L’inévitable.
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– Tu l’aimais ?
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demanda-t-elle.
« Où vas-tu ? demanda-t-il.
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– Non.
Il se rappela le commentaire du
gouverneur sur 202
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« Les Assyriens. »
implora-t-il.
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« Il y a un blessé ici !
rieur ! »
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– Et toi ?
– J’ai survécu. »
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« Dis à mon fils de se mettre à genoux,
reprit la femme au bout d’un certain
temps. Et je veux que tu me fasses un
serment, au nom du Seigneur ton Dieu.
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« La pleine lune. »
Loin de la fumée et de la poussière, le
clair de lune illuminait la nuit. Quelques
heures plus tôt, lorsque Élie avait tenté
de quitter la cité en direction de
Jérusalem, il avait trouvé son chemin
sans difficulté ; la même chose était
arrivée aux Assyriens.
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*
éveillé.
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Et elle a dit...
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Le berger rit.
« Ton fils est un homme de parole.
234
*
Les propos du berger touchaient le cœur
d’Élie.
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LE LENDEMAIN, ILS SE
RÉVEILLÈRENT TÔT, PRIRENT UN
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Le berger rit :
« Même si tu avais été le gouverneur
d’Akbar, tu n’aurais pas pu empêcher
l’inévitable.
L’ENFANT ET L’HOMME
AVANÇAIENT DANS LA VALLÉE.
244
*
Il regarda l’enfant qui lui tenait les
mains comme s’il craignait qu’il ne
s’échappât.
– Pour me défendre.
Le gamin sourit.
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– Aide-moi, dit Élie tout en prenant un
des corps sur son dos puis en le mettant
sur le tas.
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Un vieux s’approcha :
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LE LENDEMAIN, ÉLIE ET LA
FEMME REPRIRENT LEUR
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– Comment le découvrir ?
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– Non.
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– Avec enthousiasme. »
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travailler.
naires.
L’ange répondit :
LES CARAVANES
N’EMPRUNTAIENT PLUS LE
CHEMIN DE
la vallée ; les Assyriens avaient dû
détruire les routes et modifier les voies
commerciales. Chaque jour, des enfants
montaient dans la seule tour des
remparts qui avait échappé à la
destruction ; ils étaient chargés de
surveiller l’horizon et d’avertir au cas
où les guerriers ennemis reviendraient.
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*
Il alla jusqu’au temple, le seul monument
ayant échappé à la destruction ; ils
n’avaient pas eu besoin de le
reconstruire, bien que les statues des
dieux aient été emportées par les
Assyriens.
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« Et Akbar ? demanda-t-il.
– C’est interdit.
– Où sont-elles écrites ?
– Tu t’en vas.
– Comment le sais-tu ? demanda-t-il,
surpris.
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Il s’interrompit quelques instants, pour
que le gamin pénètre bien le sens de ses
propos. Puis il reprit :
Épilogue