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• M I L L E • ET • UNE • N U I T S -
GIBRAN
Le Prophète
É D I T I O N S M I L L E ET UNE NUITS
GIBRAN
n° 13
Texte intégral
Titre original : The Prophet
Khalil Gibran
Le P r o p h è t e
page 5
Sélim Nassib
Le m y s t è r e d u Prophète
page 87
Vie de K h a l i l G i b r a n
page 93
Repères bibliographiques
page 95
GIBRAN
Le Prophète
Le P r o p h è t e
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C l BRAN
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I.K l'ItOIMliTK
I l songea :
Le j o u r q u i nous éloigne sera-t-il aussi celui des
retrouvailles ?
Dira-t-on que cette veille fut en réalité mon aube ?
Et que donnerai-je à celui qui laissa sa charrue au
milieu du sillon, à qui arrêta la meule du pressoir ?
M o n c œ u r va-t-il devenir un arbre chargé de fruits
que je puisse cueillir pour les leur donner ?
Mes désirs couleront-ils en fontaine où je remplisse
leurs coupes ?
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Suis-je harpe que la main du puissant puisse me tou-
cher, fliite pour que son souffle me traverse ?
U n chercheur de silences, voici ce que je suis, mais
quel trésor ai-je trouvé dans ces silences, à livrer avec
assurance ?
Si c'est le jour de ma moisson, dans quels champs
ai-je semé la graine, en quelles saisons oubliées ?
Si vraiment c'est l'heure où lever ma lampe, ce n'est
pas ma flamme qui y brûle.
Vide et obscure la lampe que je dresse.
E t c'est le gardien de la nuit qui l'emplira d'huile et
l'allumera aussi.
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I.K l'ItOPlIKTK
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t e m p s s c r u t é les l o i n t a i n s à la recherche de t o n
bateau.
Le voici arrivé et t u dois partir, de toute nécessité.
Tu aspires d'une grande ardeur à la terre de tes sou-
venirs, à la demeure de tes vrais désirs ; notre amour
ne veut pas te lier n i nos besoins te retenir.
Nous ne te demanderons qu'une chose avant que t u
nous quittes, que t u nous parles et nous livres de ta
vérité.
Et nous la donnerons à nos enfants, qui la diront aux
leurs, et elle ne périra pas.
Dans ta solitude, t u as veillé avec nos jours, pendant
tes veilles, t u as prêté l'oreille aux pleurs et aux rires
de notre sommeil.
Ouvre-nous donc à nous-mêmes, apprends-nous ce
qui te fut montré d'entre naissance et mort.
I l répondit :
Peuple d'Orphalese, de quoi puis-je parler sinon de
ce q u i remue en cet instant au sein de vos âmes ?
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E t moi je vous dis, elles sont indissociables.
Elles a r r i v e n t ensemble et q u a n d l'une s'assied à
table en votre compagnie, rappelez-vous que l'autre
est assoupie sur votre l i t .
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I.F. P R O P H È T E
Vous êtes bons sitôt que vous êtes en accord avec vous.
Ce q u i ne veut pas dire que vous soyez mauvais
quand vous n'êtes pas en accord avec vous.
Car une m a i s o n divisée n'est pas u n repaire de
voleurs, rien qu'une maison divisée.
Et u n bateau sans gouvernail peut errer sans b u t
p a r m i les îles périlleuses sans sombrer jusqu'au fond.
Vous êtes bons quand vous vous efforcez de donner
de vous-mêmes.
Ce n'est pas être mauvais, toutefois, que de chercher
son propre intérêt.
Car en désirant votre intérêt, vous n'êtes q u ' u n e
racine qui s'accroche à la terre et en tète le sein.
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Mais si ma voix s'estompait à votre oreille, m o n
amour se dissipait dans votre mémoire, je reviendrais,
El je parlerais avec u n cœur plus riche, des lèvres
plus ouvertes à l'esprit.
Oui. je reviendrais avec la marée.
Et (|uand la mort me cacherait, le grand silence m'en-
sevelirait, je chercherais encore votre compréhension.
E t pas en vain.
Si ce que j ' a i d i t est v r a i , cette vérité se révélera
d'une voix plus claire, par des mots plus étroiUMuent
liés à vos pensées.
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M . l'uoi'iir.n.
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L e mystère
du Prophète
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vérité, « que nous donnerons à nos enfants et eux-
mêmes à leurs enfants, et elle ne périra point ».
Avant même que la prophétie proprement dite ne
commence, un grand silence s'établit donc. « U n cher-
cheur de silences, voilà ce que je suis, et quels trésors
ai-je trouvés en mes silences que je puisse dispenser
avec confiance? », écrit G i b r a n . A u fond, peut-être
aurait-il préféré se taire, mais son cœur est devenu « un
arbre l o u r d de f r u i t s », et p u i s q u ' i l f a u t p a r t i r , le
moment est peut-être venu de « cueillir et distribuer ».
Des hommes et des femmes sortent de la foule et l'inter-
rogent comme on interrogerait une Pythie. Sur l'exil,
l'amour, les enfants, le manger et le boire, le travail, la
douleur, l'amitié, la beauté, la m o r t . E n quelques
phrases jaillies de son inspiration la plus profonde, le
prophète répond. I l parle de la joie et de la tristesse, du
crime et du châtiment, des lois, mais aussi de l'acheter
et du vendre, du plaisir, du temps. « Vos enfants ne sont
pas vos enfants, d i t - i l , ils sont les fils et les filles
de l'appel de la Vie à elle-même. [...] Le malfaiteur
ne peut agir mal sans le secret acquiescement de tous.
[...] Votre joie est votre tristesse sans masque » ; quant
au mal, « qu'est-ce sinon le bien torturé par sa propre
faim et sa propre soif ? » Gibran développe le paradoxe
à chaque ligne de sa prophétie, non pour a f f i r m e r
la dualité des choses, mais au contraire pour en souli-
gner la secrète unité. Car, « s'il est v r a i m e n t sage.
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le maître ne vous invite pas à entrer dans la maison de
la sagesse, mais vous conduit plutôt au seuil de votre
propre esprit ». Le Prophète ne donne pas des pensées
mais à penser. Il offre un texte facile à considter, une
petite bible dont les réponses sont en abîme.
Rien n'indique que la morale qui l'inspire n'est pas
chrétienne. Gibran est u n maronite croyant, mais son
christianisme est teinté d ' u n exotisme oriental, phis
q u ' u n exotisme d'ailleurs, une saveur forte, une épice
brûlante. Si ses références à Dieu sont continuelles,
son message puise aussi à d'autres sources, sinon à
d'autres dieux. Le dieu-nature d'abord, la religion du
cor|)s dans la nature, sans doute issu de l'enfance
miraculeuse que (ilibran a passée parmi les nymj)lies,
dans la vallée libanaise de la Kadisha où l'on aurait
dit que le monde a été créé. C^est là q u ' i l a « suivi
Tonde et g r a v i les rochers' » et q u ' i l s'est «enivré
d'aube dans des coupes emplies d é t h e r » . Ce p a n -
théisme est longuement exhalé tout au long d u Pro-
phète, et parfois avec violence car ( i i b r a n aime les
tempêtes. 11 parle de l'orage q u i éclate, de 1 ami ijui
est « le champ que vous ensemencez avec amour et
moissonnez avec reconnaissance», de lui-même dont
on dit (ju'«il s'entretient avec les arbres de la forêt,
mais non avec les hommes », de la raison et de la pas-
sion qui sont « le gouvernail et les voiles de votre âme
navigante ». Ce culte sensuel de la nature accompagne
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une relation si personnelle à la divinité que Gibran est
accusé d'enseigner une doctrine théiste ( « Notre Dieu,
qui est notre moi ailé... »). Et comme si cela ne suffi-
sait pas, i l infuse dans son message u n soupçon de
réincarnation («Un instant, u n moment de repos sur
le vent, et une autre fennne m'enfantera. ») Le lecteur
se retrouve dans u n univers mystique subtilement
païen. Cette profusion d'influences n'effraye personne,
elle attire comme une religion contemporaine qui fon-
drait en elle toutes les autres.
Mais Le Prophète est plus que cela encore. Quand le
livre paraît, (gibran a quarante ans. 11 en avait écrit
une première version en arabe à 1 âge de quinze ans,
q u ' i l avait corrigée et remaniée à deux reprises. Le
texte a n g l a i s q u ' i l rédige p a r l a s u i t e , i l d o i t le
reprendre quatre fois avant de le confier à l ' i m p r i -
meur. « Je voulais, écrit-il, être tout à f a i t sûr que
chaque m o t f i l t le m e i l l e u r que j'eusse à o f f r i r - . »
Pourtant, i l l ' a f f i r m e lui-même, l'essentiel ne figure
pas dans le texte, car l'essentiel ne peut être d i t .
Gibran est pareil à ces hommes qu'il décrit, ceux « qui
o n t la vérité en eux m a i s ne l ' e x p r i m e n t pas en
parole », ceux chez q u i « l ' e s p r i t demeure dans le
rythme du silence ». De sa mère, q u ' i l aimait éperdu-
inent, i l d i t : « Elle vécut des poèmes innombrables et
n'en écrivit aucun. Le chant étouffé d'une mère trouve
à s'exprimer sur les lèvres de son enfant. ' » A l'évi-
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(lence, le poème intérieur est infiniment plus vaste que
celui que l ' o n p o u r r a jamais t r a d u i r e en paroles.
Gibran ne livre en fait q u ' u n certain nombre d'illus-
t r a t i o n s de cette chose i n d i c i b l e q u i est la vérité
uHiette de son âme. «C'est comme si, écrit u n com-
mentateur, la vérité était i m lieu vide q u ' i l s'agit de
combler par cette foule de figures"*. » Mais ce vide cen-
tral, ou ce trop-plein comme on voudra, le lecteur le
sent à chaque ligne, i l le reconnaît, devine le même en
l u i . Comme si l'invisible évoqué par Gibran parlait
directement à l'invisible qui est en nous.
Mais l'écrivain n'envoûte pas son lecteur pour sim-
plement le faire vivre dans la contemplation. L o i n
d'être nostalgique de son paradis perdu, i l se projette à
corps perdu vers le devenir. La prophétie entière n'a
q u ' i m seul sens : pousser l'individu à faire effort sur
lui-même, à s'élever de son « moi-pygmée » à son
« moi-divin ». Cette ascèse conduit à trouver son imité,
Dieu en soi, et à participer à une espèce de fusion de la
nature et du monde céleste.
On a beaucoup comparé la quête du « moi-divin » du
Prophète a celle du « surhomme » d u Zarathoustra.
L'exilé libanais était hnpressionné par Nietzsche (mort
en 1900), qui a « cueilli les fruits de l'arbre vers lequel
je me dirigeais'». Mais G i b r a n n'est pas sidfureux.
Même si son aversion pour toute autorité (celle des
gouvernements comme celle des prêtres) et son mépris
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de la tradition (la loi des morts qui veut s'imposer aux
v i v a n t s ) sont assez é v i d e n t s , sa r é b e l l i o n est en
quelque sorte contenue, dominée, transformée. L'élé-
vation est empreinte d'humilité et de « fière soumis-
sion ». « Et si vous cherchez Dieu, écrit-il, ne soyez pas
préoccupé de résoudre des énigmes. Regardez plutôt
a u t o u r de vous et vous Le verrez j o u a n t avec vos
enfants. » C'est là seulement q u ' i l est possible d'entrer
en contact avec les valeurs supérieures, non pas la
l i b e r t é (« la p l u s f o r t e des c h a î n e s , b i e n que ses
anneaux brillent au soleil »), mais la vérité, l'amour et
surtout la beauté, « une image que vous voyez, bien
que vous fermiez les yeux et u n chant que vous enten-
dez, bien que vous vous bouchiez les oreilles ».
Faire sentir ce q u i n i ne se voit n i ne s'entend, ce q u i
ne se nomme même pas, tel est peut-être le secret du
Prophète.
SKI.IM NASSIU
1. /.p \(n: \nH'iiU' (Ir Kluilil (iil)fjiii jnihlié eu uvi\Uv diiiis t^rocc.s.sioii.s^
1919.
2. Oilé iliiiis la pn'-raïc (In l'roplii'li: (iasIiTinaii. 1977.
Jcan-Plcm' Dalidali. « (Jihraii. riKPiiirnc cl l'cciur-c ». in Klialil
(Hhriiii. /iiH'lf (le 1(1 .v«^c.v.s('. Aihin Mil licl. 1990.
-t. Iloiida Ayyoïil). « Langage niysli(|nc et |)aradoxc dans />p
l'roplit'U' ». in KIHIUI (libiaii. poète de tu .nigease-, op. cil.
.5. lA'Itres à Maiy lidzke/l. Qiiaricl Books. Londres. 1972.
Fontes les antres citations soiU extraites <ln Propliète.
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Vie de K h a l i l G i b r a n
93
1910. Retour à Boston, puis installation définitive à
New York.
1912. Début de la correspondance entre Gibran et
l'écrivain libanaise May Ziyada, q u i v i t en Egypte.
1916. Gibran mène une campagne en faveur des vic-
times, au Liban, de la famine provoquée par la guerre.
1918. Publication du Fou.
1919. Publication de Processions, en arabe.
1920. Publication du Précurseur et de Tempêtes.
Gibran fonde avec d'autres écrivains arabes le Cénacle
de la plume, un cercle q u i se donne pour mission de
publier les auteurs qui en font partie, de « secouer » la
langue et de t r a d u i r e en arabe les auteurs et les
ouvrages q u i le méritent. Longtemps après sa disso-
lution, l'influence du Cénacle reste considérable.
1923. Parution du Prophète.
1926. Parution du Sable et L'Écume.
1928. Publication de Jésus, fils de l'homme, suivi des
Dieux de la Terre, de L'Errant et d u Jardin du pro-
phète.
1931. Mort de K h a l i l Gibran.
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Repères b i b l i o g r a p h i q u e s
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O Mille et une nuits propose des chefs-d'œuvre pour le temps
d'une attente, d'un voyage, d'une insomnie...
Dernières parutions
La Petite Collection. 2 0 1 . CYRANO de BKRcrcRAC, L'Autre Monde ou les
États et Empires de la lune. 2 0 2 . Marcel PROIST, Les Plaisirs et les Jours.
2 0 3 . Virginia Wooi.K, Â John Lehmann. Lettre à un Jeune poète.
2 0 4 . Rudyard K l P L I N C , Tu seras un homme, mon fils suivi de Lettres de
guerre à son fils. 2 0 5 . Anthony B l R G E S S / l s a a c Bashevis S i N G E R , Rencontre
au sommet. Coédition Arte Editions. 2 0 6 . John L o C K E , Lettre sur la
tolérance. 2 0 7 , Charles BAIUELAIRE, Les Paradis artificiels. 2 0 8 . Viktor
PELEVFNE, Oman Ra. 2 0 9 . Camillo B o i T O , Senso. 2 1 0 . Georges SIMENON,
Police secours ou Les Nouveaux Mystères de Paris. 2 1 1 . N o s T R A D A M U S ,
Les Prophéties. 2 1 2 . Vincent VAN G t X i H , Dernières Lettres. 2 1 3 . Raymond
RADIGI E T , Le Diable au corps. 2 1 4 . Fiodor DOSTOÏEVSKI. Le Joueur.
2 1 5 . L U X U N , Tempête dans une tasse de thé. 2 1 6 . Jérôme CIIARVN/
L O U S T A L , Une romance. 2 1 7 . Paul G A U G U I N , Noa Noa. 2 1 8 . Alexis de
ToctJUEVILLE, Quinze jours dans le désert américain. 2 1 9 . Henri L A P O R T E ,
Journal d'un poilu. 2 2 0 . Honoré de BALZAC, La Fille aux yeux d'or.
2 2 1 . Heinrich von K L E I S T , La Marquise d'O. 2 2 2 . Eugène-François
V i D O C Q , Considérations sommaires sur les prisons, les bagnes et la peine
de mort. 2 2 3 . Nicolas M A C H I A V E L , Le Prince. 2 2 4 . Arthur Rimbaud,
Poésies. 2 2 5 . Léon T O S L T O Ï , Maître et Serviteur. 2 2 6 . André G l D E ,
La Comtesse. 2 2 7 . PLATON, Le Banquet. 2 2 8 . Leopold von SACHER-
MASOCH, La Vénus à la fourrure.
GIBRAN : L E PROPHÈTE
I l est d e s h o m m e s « q u i o n t l a v é r i t é e n e u x m a i s n e
l ' e x p r i m e n t p a s e n p a r o l e s » . D a n s Le Prophète, Khalil
G i b r a n p a r l e de l ' e x i l , de l ' a m o u r , des e n f a n t s , d u m a n -
ger et d u b o i r e , d u t r a v a i l , d e l a d o u l e u r , d e l ' a m i t i é , d e l a
b e a u t é , d e l a m o r t . M a i s l'essentiel, i l n e p e u t le d i r e . C'est
e n r r e u x q u ' i l fait s e n t i r la v é r i t é m u e t t e de son â m e . Kt
l ' i n v i s i b l e é v o q u é p a r le p r o p h è t e l i b a n a i s p a r l e directe-
m e n t à l ' i n v i s i b l e q u i est e n n o u s .
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