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Mohammed ben Abdelwahhab dit Ibn Abdelwahhab (1703-
1792) (arabe : )ﻣﺤﻤﺪ ﺑﻦ ﻋﺒﺪ اﻟﻮﻫﺎبest un théologien au Nejd, dans le
Mohammed ben
centre de l'Arabie, qui a prêché un islam réformateur et puritain. Il
Abdelwahhab
prétendait « purifier » l'islam en le ramenant à ce qui, selon lui,
seraient les principes originaux de cette religion tels que les salaf, soit
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les trois premières générations de musulmans, l'auraient compris.
Premières années
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Ibn Abdelwahhab est généralement reconnu comme étant né en 1703 dans la tribu arabe sédentaire des Banu Tamim (les
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Banu Tamim n'étaient pas une tribu nomade) à'Uyayna, un village de la région centrale duNejd de l'actuelle Arabie saoudite .
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Comme sa famille était d'une lignée de théologiens de l'école de droit hanbalite , on suppose qu'il a commencé à étudier l'islam à un
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âge précoce, surtout avec son père, Abdelwahhab .
Après avoir effectué le hajj, Ben Abdelwahhab a passé quelque temps à étudier avec les théologiens musulmans dans les villes de La
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Mecque et de Médine — notamment avec Mohammad Hayya Al-Sindhi — et à Bassora (dans le sud de l'Irak) .
L'enseignant de Mohammed ben Abdelwahhab, Abdallah ibn Ibrahim ibn Sayf, a présenté le jeune homme à Mohammad Hayya Al-
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Sindhi à Médine et l'a recommandé pour qu'il soit son étudiant . Mohammed ben Abdelwahhab et al-Sindhi sont devenus très
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proches et Mohammad ben Abdelwahhab est resté avec lui pendant un certain temps . Certains lettrés auraient décrit Muhammad
Hayya comme ayant peut être eu une influence relativement importante sur Mohammed ben Abdelwahhab, qui aurait suggéré à Ben
Abdelwahhab d'utiliser l'ijtihad (littéralement « effort de réflexion »). Muhammad Hayya aurait également enseigné à Mohammed
ben Abdelwahhab de rejeter les pratiques religieuses populaires associées aux walis et à leur tombes, ce qui ressemblera plus tard
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aux enseignements wahhabites .
Première prédication
Après son retour, l'enseignement d'Ibn Abdelwahhab a commencé à attirer des étudiants en théologie, incluant le gouverneur de
'Uyayna, Uthman ibn Mouammar. Avec Ibn Mouammar, Ben Abdelwahhab est parvenu à un accord pour soutenir les ambitions
politiques de Ibn Mouammar d'étendre son gouvernement « sur le Nejd et peut-être au-delà », en échange de l'appui du gouverneur
pour les enseignements religieux de Ben Abdelwahhab. Abdelwahhab a commencé à mettre en œuvre certaines de ses idées de
réforme.
Premièrement, citant les textes sacrés de l'islam interdisant le culte des tombes, il a persuadé Ibn Mouammar de l'aider à niveler la
tombe de Zayd ibn al-Khattab, un compagnon de Mahomet et le frère d'Omar ibn Al-Khattâb, dont la tombe était vénérée par les
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autochtones .
Deuxièmement, il aurait ordonné l'abattage des arbres considérés comme sacrés par les autochtones, en abattant lui-même « le plus
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glorifié de tous les arbres » .
Ces actions ont attiré l'attention de Sulaiman ibn Muhammad ibn Ghurayr de la tribu de Bani Khalid, le chef de Al-Hasa et Qatif, qui
avait une influence substantielle dans le Nejd. Ibn Ghurayr a alors menacé Ibn Mouammar de lui dénier l'habilitation à collecter la
taxe foncière pour certaines propriétés qu'Ibn Mouammar possédait à Al-Hassa, s'il n'avait pas tué ou reconduit Ben
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Abdelwahhab. Par conséquent, Ibn Mouammar a contraint Ben Abdelwahhab à quitter son village natal .
« Vous êtes le chef de la contrée et un homme sage. Je veux que vous me donniez un serment que vous allez effectuer la guerre sainte
contre les infidèles. En retour, vous serez imam, le dirigeant de la communauté musulmane et je serai le dirigeant pour les questions
religieuses. »
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L'accord a été confirmé par un serment de loyauté réciproque (ba'yah) en 1744 . Ben Abdelwahhab serait chargé des questions
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religieuses et Ibn Saoud chargé des questions politiques et militaires . Cet accord est devenu un « pacte de soutien mutuel » et
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de partage du pouvoir entre la famille Al Saoud, l'Al ash-Sheikh et les disciples de ben Abdelwahhab, qui est resté en place
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pendant près de 300 ans , fournissant l'impulsion idéologique à l'expansion saoudienne . Karen Armstrong insiste sur le fait que
la Maison des Saoud a déformé sa méthodologie de l'enseignement, de l'étude et du débat afin de légitimer le (nouveau) sens de la
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da'wah comme une lutte politique violente .
Famille
Alors qu'il était à Bagdad, ben Abdelwahhab aurait épousé une femme d'influence. Lorsqu'elle décéda, il hérita de ses propriétés et de
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sa richesse . Cette stigmatisation d'un prétendu mariage avec une « femme riche » et de son escapade solitaire à Bagdad est
contestée par les théologiens salafistes qui répliquent que son mariage aurait été arrangé, en fait, par son père alors qu'il était
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adolescent et qu'il n'aurait jamais voyagé au-delà de Bassora . Muhammed ben Abdelwahhab eut six fils ; Hussain, Abdullah,
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Hassan, Ali et Ibrahim et Abdul-Aziz qui est décédé dans sa jeunesse .
Les descendants de ibn Abdelwahhab, les Al ach-Cheikh, ont historiquement dirigé le poste de Grand Mufti au sein de l'État
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saoudien , organisant ainsi les institutions religieuses étatiques . En Arabie Saoudite, la famille est maintenue en prestige similaire à
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la famille royale saoudienne, avec lesquels ils exercent le pouvoir, et a inclus plusieurs théologiens et officiels . Le contrat entre les
deux familles est fondé sur le maintien par les Al Saoud de l'autorité de l'Al ash-Sheikh sur les questions religieuses et la valorisation
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et le prêche de la doctrine salafiste. En retour, l'Al ash-Sheikh reconnaissent la légitimité de l'autorité politique des Al Saoud usant
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ainsi de son autorité religieuse pour légitimer le gouvernement de la famille royale.
Doctrine
Mohammed ben Abdelwahhab est connu pour s'être inspiré en grande partie d'Ibn Taymiyya et de son élève Ibn Al Qayyim, mais il
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s'est avant tout appuyé sur sa compréhension duCoran et de la Sunna .
Bien que tous les musulmans prient Dieu (Allah), le point culminant de sa doctrine était que l'intercession auprès de Dieu n'est pas
permise par les textes. Ibn Abdelwahhab s'est fait l'avocat de la stricte excommunication (takfir) de tous ceux qui se considèrent
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comme musulmans, mais seraient en réalité (croyait-il) des polythéistesmouchrickin)
( .
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Selon l'auteur Dore Gold , dans le Kitab al-Tawhid, Ben Abdelwahhab condamne par exemple les sorciers qui adorent le diable et
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invoque un prétendu hadith du prophète de l'islam selon lequel la punition pour le sorcier serait « qu'il soit frappé par l'épée » . Ben
Abdelwahhab a asséné que les deux religions ont indûment transformées les tombes de leurs prophètes en lieux de culte et mis en
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garde les musulmans de ne pas les imiter dans cette pratique . Et Ben Abdelwahhab de conclure que « les voies des gens du Livre
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(ou de la Bible) sont condamnées comme celles des polythéistes » .
Selon Romain Caillet, "La particularité de la « réforme wahhabite » n’est pas d’ordre rituelle mais dogmatique. Contrairement à une
idée reçue, les positions de son fondateur sur les questions rituelles étaient calquées sur le rite hanbalite, encore plus peut-être que
celles d’Ibn Taymiyya. En revanche, c’est dans la dénonciation absolue du culte des saints et dans l’excommunication systématique
des soufis que Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhab marque une véritable rupture avec son environnement (...) Pour lui les demandes
d’intercessions adressées aux saints, qu’encourageait l’enseignement soufi, contribuaient à leur donner un statut de divinité
susceptible d’influencer Dieu lui-même. Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhab ordonna ainsi la destruction de nombreux mausolées,
assimilés à des temples de l’idolâtrie. Outre les coupoles, les stèles dressées sur les tombes, qui ne pouvaient comporter aucune
inscription, pas même le nom d’un personnage célèbre de l’histoire musulmane, devaient également être détruites afin de couper
court à toute forme d’idolâtrie ou d’associationnisme (shirk). ’œuvre
L maîtresse de Muhammad Ibn ‘Abd al-W
ahhab est sans conteste
son Kitab at-Tawhid (le Livre du Monothéisme), puis viennent ensuite de petits ouvrages tels que Usul ath-Thalatha (Les Trois
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Principes), Qawa’id al-Arba‘a (les quatre règles) ouKashf ash-Shubuhat (le dévoilement des ambiguïtés)."
Réception
Les enseignements de Ibn Abdelwahhab ont été critiqués par un certain nombre de savants islamiques pour négliger l'histoire
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islamique, les monuments, les traditions et le caractère sacré de la vie musulmane . Une liste des chercheurs ayant des vues
opposées, ainsi que les noms de leurs livres et des informations connexes, a été compilée par le savant islamique Muhammad
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Hisham .
Sources
Chroniques wahhabites
Il y a deux histoires contemporaines de Mohammed ben Abdelwahhab et de son mouvement religieux du point de vue de ses
partisans : (1°) Rawdhat al-Afkar wal-Afhamd'Ibn Ghannam ou Tarikh Najd (Histoire du Nejd) et (2°) Unwan al-Majd fi Tarikh Najd
de Ibn Bishr. Husain ibn Ghannam (mort en 1811), ouléma d'Al-Hassa, était le seul chroniqueur à avoir observé les débuts du
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mouvement naissant d'Ibn Abd al-Wahhab. Sa chronique se termine à l'année 1797 . La chronique d'Ibn Bishr, qui s'arrête à
l'année 1854, a été écrite une génération plus tard que celle d'Ibn Ghannam, mais elle est considérée comme précieuse en partie parce
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que Ibn Bishr était originaire du Nejd et parce qu'il ajoute beaucoup de détails sur le récit d'Ibn Ghannam.
Travaux
Voici ses trois principaux ouvrages :
Bibliographie
Ouvrages
Thomas Edward Lawrence (trad. Charles Mauron),Les Sept piliers de la sagesse, Payot & Rivages, coll. « Petite
bibliothèque Payot », 30 avril 2002, 898 p.(ISBN 978-2228895873)
(en) George Rentz, The birth of the islamic Reform Movement , Londres, Arabian Publishing, 2007.
Charles Saint-Prot, Islam : L'avenir de la tradition entre révolution et occidentalisation
, Paris, Rocher, 3 juillet 2008,
618 p. (ISBN 978-2268066103)
Xavier de Hauteclocque,Le turban vert, Energia, 2013, 168 p. (ISBN 2954294434)
Louis Alexandre Olivier De Corancez,L'histoire des Wahabis et la naissance du Royaume Saoudien, Al-Bouraq,
2015, 283 p. (ISBN 1022500007)
Essais
Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd : ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam
, Seuil, 2007, 342 p.
(ISBN 978-2-02-096081-6)
Jean-Michel Vernochet, Les « Égarés » : Le Wahhabisme est-il un contre-islam ?, Sigest, 2013 (ISBN 2-917-32962-9,
lire en ligne)
Littérature confessionnelle
M. Jarman, Les salafites de Muhammad Ibn 'Abd al-Wahhâb à Nâsir ad-Dîn Al-Albânî, Conseil Islamique de
France, 2007, 199 p. (ISBN 9953-81-083-4, lire en ligne)
Filmographie
1963 : David Lean, Lawrence d'Arabie
2011 : Jean-Jacques Annaud, Or noir
Notes et références
1. Olivier Da Lage, Géopolitique de l'Arabie Saoudite, Editions Complexe, 2006 (ISBN 9782804801212, lire en ligne (htt
ps://books.google.fr/books?id=Bp0V0qDWPaoC&pg=P A26&dq=abdelwahhab&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiE2fHF7M
PXAhUlL8AKHQpaBhcQ6AEINDAC#v=onepage&q=abdelwahhab&f=false) )
2. (en) « Imam Muhammad bin Abdul Wahhab » (http://www.saudinf.com/main/b22.htm), sur Saudi Arabian Market
Information Resource, Saudi Arabian Market Information Resource(consulté le 10 mars 2015)
3. Hourani 1992: 257–258
4. (en) Nawaf E. Obaid, « The Power of Saudi Arabia's Islamic Leaders», Middle East Quarterly, vol. VI, no 3,
septembre 1999, p. 51–58 (lire en ligne (http://www.meforum.org/482/the-power-of-saudi-arabias-islamic-leaders))
5. Abir 1987: 4, 5, 7
6. Metz 1992
7. (en) « Wahabi & Salafi » (http://www.alahazrat.net/islam/wahabi-salafi.php), Alahazrat.net (consulté le
17 septembre 2012)
8. The National, March 18, 2010:There is no such thing as Wahabism, Saudi prince says (http://www.thenational.ae/ne
ws/world/middle-east/there-is-no-such-thing-as-wahabism-saudi-prince-says) Linked 2015-03-03
9. (en) David Commins, The Wahhabi Mission and Saudi Arabia, I.B.Tauris, 2009, ix :
« Thus, the mission's devotees contend that 'Wahhabism' is a misnomer for their efforts to revive
correct Islamic belief and practice. Instead of the Wahhabi label, they prefer either salafi, one who
follows the ways of the first Muslim ancestors (salaf), or muwahhid, one who professes God's
unity. »
Voir aussi
Articles connexes
Wahhabisme
Salafisme
Djihadisme
Takfirisme
Kharidjisme
Dynastie saoudienne
Lien externe
Memoirs of Mr. Hempher, The British Spy to the Middle East, un pamphlet de désinformation turque sur sa vie.
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