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Université Alger2

Institut de Traduction
Unité : Intr.ling
Semestre1, L1
Grps : Esp (1, 2,4) &All (1, 2,4)
Enseignante : BOUMAZA

L’origine de la langue arabe

L’arabe est la langue officielle de 25 pays totalisant 437 millions d'habitants en 2017. Sans
compter ceux qui vivent en Europe, aux État- unis et au Canada notamment. Ces derniers
apprennent, au sein des familles, le dialecte de leurs pays d’origine. L’arabe classique est
enseigné dès l’école primaire dans tous les pays arabes. Il constitue la version prestigieuse
usitée à l’écrit. Ayant le statut de « Langue sacrée du Coran », elle est sacralisée et
considérée comme intouchable par les traditionnalistes. L’unique réforme ayant touché cette
langue est celle entreprise par des linguistes égyptiens et libanais au XIXe siècle. Ils ont pu
simplifier sa syntaxe et y ajouter des mots modernes.

Les langues sémitiques :


Les langues sémitiques forment un groupe de langues parlées depuis la plus haute
Antiquité au Moyen-Orient, au Proche-Orient ainsi qu’en en Afrique du Nord. Ces langues
sont qualifiées de « sémitiques » en référence au nom biblique de Sem, fils de Noé. C’est une
des branches de la famille des langues afro-asiatiques, répandues de la moitié nord de
l’Afrique jusqu’au Moyen-Orient. On ne connait pas de manière certaine l’origine ainsi que
l’expansion géographique de ces langues, soit de l’Asie vers l’Afrique ou de l’Afrique vers
l’Asie.
La présence des langues sémitiques archaïques telles l’akkadien et l’ougaritique est attestée
depuis plus de quatre millénaires. Les plus anciens documents akkadiens, en écriture
cunéiforme, datent de la seconde moitié du troisième millénaire avant J.-C , l’archéologie a
découvert d’autres documents akkadiens ultérieurs jusqu’au début de l’ère chrétienne.

Les langues sémitiques contemporaines les plus parlées sont l’arabe (plus de 450 millions de
locuteurs), l’amharique (27 millions), l’hébreu (8 millions), le tigrinya (6,75 millions). Elles
constituent aujourd’hui, avec le maltais, (400 000 locuteurs) les seules langues sémitiques
officielles, bien que d’autres langues utilisées en Éthiopie, en Érythrée, à Djibouti et en
Somalie, ainsi que les divers parlers néo-araméens du Moyen-Orient, se rattachent à cette
famille.

Ce qui caractérise les langues sémitiques entre autres est la prédominance de racines trilittères
constituant le squelette de la langue et par l’usage de consonnes laryngales, gutturales et
emphatiques.
Divisions de la langue arabe :

L’arabe ancien, langue morte aujourd’hui ; l’arabe littéral, langue écrite et savante, dont le
Coran offre le parfait modèle.

1. L’arabe ancien :
L’arabe ancien comptait les dialectes du Yémen et du Hedjaz, himyarite et Koréischite.
À l’avènement de l’Islam, ce dernier dialecte prédomina. Consacré par le Coran, il absorba
rapidement tous les dialectes de l’Arabie, puis les autres idiomes sémitiques, constituant ainsi
l’arabe littéral moderne. Celui-ci a tous les caractères d’une langue littéraire, et de plus il
acquiert, comme langue liturgique, une importance particulière ; l’étude en est recommandée
aux Arabes par la nécessité de lire et d’interpréter le Coran. Mais cette langue savante, qui
suppose toujours un certain degré de culture, n’a pas toujours été accessible aux peuples qui
font usage de l’arabe vulgaire.

2. L’arabe vulgaire :
L’arabe vulgaire comprend plusieurs dialectes à peu près identiques par leurs vocabulaires et
qui se distinguent surtout par des différences de prononciation.

Les plus caractérisés sont :

Celui du Yémen, considéré comme le plus pur de tous ;

Celui de Thehama ;

Celui de la Mecque, très corrompu à cause du brassage et du mouvement des populations


diverses affluant vers la ville sainte ;

Le bédouin, parlé dans un grand nombre de sous-dialectes, par les tribus nomades du désert ;

Le syrien, le maronite et le druse, bien particulier au Liban et très mélangé ;

Le mapoulet, parlé dans l’Inde, sur les côtes de Malabar et de Coromandel ;

L’égyptien, le maghrebin ou maure, propre aux anciens états du sud méditérannéen. On


pourrait mentionner encore parmi les dialectes de l’arabe vulgaire le maltais, jargon composé
d’arabe, d’italien et de provençal, dans lequel Quintin, Majus, Agius, Hervas et Vallencey, ont
prétendu à tort reconnaître la langue punique ; puis le mosarabe ou maramisch, parlé jadis
par les Arabes d’Espagne, dont on comptait encore au XVIIe siècle de nombreuses traces dans
les montagnes de Grenade ou dans plusieurs localités de l’Andalousie, de Valence et
d’Aragon. Ce dialecte a disparu de l’Espagne après l’expulsion des morisques par Philippe II
en 1609.
Une liste de pays permet de situer géographiquement ces dialectes. Le hassaniyya est parlé en
Mauritanie, au Sahara occidental, et dans le sud du Maroc. L’arabe maghrébin est parlé du
nord Maroc à la Lybie, ses variantes sont l’arabe marocain , l’arabe tunisien (dont une
variante est le judéo-tunisien), et l’arabe algérien (avec ses variantes : l’arabe nedromi , le
dialecte djidjélien et l’arabe oranais). Toujours en Afrique septentrionale on parle aussi
l’arabe égyptien et l’arabe tchadien.

En Méditerranée se parlaient autrefois l’arabe andalou et l’arabe sicilien, ce dernier ayant


dérivé vers le maltais, un des rares dialectes arabes écrit à l’aide de l’alphabet latin. Le
maltais, langue hybride, fut fortement influencé par le phénicien, l’arabe, l’ottoman, le
sicilien, l’italien et l’anglais.

Les plus anciens textes en arabe découvert par les archéologues, écrits avec un alphabet dérivé
du nabatéen datent du 4è siècle.

Origine de l’arabe

L’origine du mot Arabe demeure obscure, malgré les nombreuses recherches. Selon Toufik
Fahd, le radical ʿarab, en arabe, désigne le désert et c’est un mot araméen "arâbâh" . Le mot
arabe peut dériver de la racine sémitique Abhar "se déplacer". Mais l’étymologie arabe
considère que le mot arabe dérive du verbe "exprimer".

Le mot Aribi a été trouvé dans une inscription assyrienne qui date de 853 av. J.-C. Le roi
Salmanazar III relate une rébellion du prince Gindibou l’Aribi. Vers 530 av. J.-C., le
mot Arabaya est transcrit dans plusieurs documents persans. Le nom de lieu Arabia est
transcrit en grec par Hérodote. Par la suite tous les écrivains grecs ou latins désignent
l’endroit et les habitants par le mot arabique.

Ou il désigne « l’homme du désert » ou encore « l’homme qui a traversé le désert » ; dans


cette acception, il représenterait l’identité bédouine, au sens strict, c’est-à-dire l’ensemble des
tribus nomades vivant en Arabie.

Morphologie de l’arabe classique

L'écriture arabe est essentiellement originaire de l'écriture araméenne, elle est


principalement consonantique. En effet, ses 28 lettres de base ne notent que les consonnes et
elle s'écrit de droite à gauche. L’arabe classique pré-coranique tire ses origines du centre et du
nord de la Péninsule arabe et se distingue de l’arabe yéménite.
La plus vieille inscription retrouvée en arabe classique pré-coranique date de 328 de l’ère
courante, connue comme « inscription de Namarah » en alphabet nabatéen, découverte en
Syrie méridionale en avril 1901 par deux archéologues français René Dussaud et Frédéric
Macler. L’arabe classique comme on l’a vu plus haut est une langue sémitique comme
l’hébreu, l’araméen ou l’akkadien. La particularité de ces langues sont les racines de mots qui
sont généralement à base de trois consonnes.

Exemples :

 ktb : écrire
 kataba, il écrivit
 yaktubu, il écrit
 kitāb, livre
 maktaba, bibliothèque
 maktoub, ce qui est :
o ʼi-kta-ta-ba (‫ )اكتتب‬: « copier »
o kitaab (‫ )كتاب‬: « livre » ;
o kaatib (‫ )كاتب‬: « écrivain » ;
o ma-ktaba-h (‫ )مكتبة‬: « bibliothèque » ;
o mi-ktaab (‫ )مكتاب‬: « machine à écrire » ;
o kutub (‫ )كتب‬: « (des) livres ».

Héritage et transmission du savoir classique

Il est bien connu que la langue arabe est devenue langue officielle sous le califat de
l’omeyyade Abd Malik Ibn Marwan. Auparavant, le grec était la langue administrative. Abd
Malik a décidé d’arabiser tous les textes officiels ainsi que l’administration. La langue arabe
n’est donc plus la langue liturgique uniquement réservée au domaine religieux. C’est à partir
de ce moment précis que les traductions vers l’arabe prirent une part importante.

Il est communément admis que ce sont des chrétiens Syriaques qui ont traduit la majorité des
textes des auteurs grecs en arabe et que les versions commentées d’Aristote, de Platon ou
d’autres sont parvenues en Europe avec les annotations des penseurs musulmans ayant ainsi
contribué d’une certaine manière au mouvement des idées sans en avoir été pour autant les
importateurs exclusifs. La latinisation de leur nom peut montrer leur influence auprès des
savants européens : Ibn Rushd est devenu Averroès, Ibn Sina Avicenne, Ibn Tufayl Abubacer,
Ibn Bajjah Avempace, Hunayn ibn Ishaq Johannitius,...

L’islam a rapidement conquis la Perse sassanide et la majeure partie de la chrétienté orientale


où chrétiens et juifs reçoivent le statut de dhimmi (protégés). Les nouveaux conquérants
demandent à leurs tributaires une contribution intellectuelle qui nourrira cette civilisation
naissante en puisant dans les trésors de la pensée antique. La Syrie était alors le principal
centre de la pensée hellénique depuis que Justinien avait fermé les écoles d’Athènes. Les
ouvrages grecs étaient traduits en syriaque, une forme nouvelle d’araméen, dans un
mouvement qui s’amplifia après l’expansion musulmane. A l’exception de quelques œuvres
traduites directement du grec en arabe, on traduisait généralement des textes grecs traduits en
syriaque.

Les califes abbassides créent au début du IXe siècle une académie de traduction appelé Bayt
al Hikma à Bagdad et envoient des émissaires à Byzance pour acquérir les manuscrits grecs à
prix d’or. Ce mouvement de traduction inclut des ouvrages de médecine, de logique ou de
philosophie grecques mais aussi de littérature persane ou d’astronomie indienne qui,
synthétisées à travers l’Islam, font émerger une nouvelle culture philosophique et scientifique
arabe appelée l’adab, imprimant un essor nouveau aux savoirs en général et à la science en
particulier.

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-langue-arabe-son-histoire-son-77459

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