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La croissance économique

Cours fiché par Yassine ABOUKIR

1. Définition :
 La croissance économique désigne l’augmentation de la production de biens et services dans une économie sur une période donnée, qui est généralement longue.
 Selon François Perroux, la croissance économique correspond à « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longue d’indicateur de dimension, pour une
nation, le produit global net en termes réels »
 Selon Simon Kuznets, « la croissance est l’application de la divition du travail tant sur le plan interne que sur le plan international, dans des conditions technologiques
changeantes, afin d’accroitre le produit par tête d’une population croissante »
2. Critique du PIB :
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques :
 Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle.
 Même s'il prend en compte la production des activités non marchandes, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.).
 Il ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans l'immédiat (sur une année), alors que les effets de long terme, notamment dans des services tels que
l'Éducation ou la Santé, ne sont pas ou mal comptabilisés à travers leur impact sur la production.
 Le PIB ne mesure que la Valeur Ajoutée produite par les agents économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les transferts de ressources internationaux,
alors que ces derniers représentent souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est possible d'utiliser un outil plus pertinent tel que le Revenu
national brut qui a largement remplacé le PNB entant qu’un indicateur de ressources.
 Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays, sans distinguer les effets positifs ou négatifs sur le bien-être
collectif. Une catastrophe naturelle, qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette
contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction apparente provient probablement du fait
que le PIB ne mesure pas réellement le développement, le progrès en lui-même; mais juste l'activité économique, pourvoyeuse d'emploi.
Peu importe s'il y a progression de la société dans l'absolu : le fait est que toute augmentation de la Valeur Ajoutée signifie in fine un emploi et des revenus pour ceux
qui y contribuent. À partir de là, on suppose la création de richesse par la dynamique de l'augmentation de la production.
Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus
finement celui-ci, comme l'indice de développement humain.
3. Les types de croissance :
 La croissance extensive : il s’agit d’une croissance obtenue exclusivement par l’augmentation des facteurs de production.
 La croissance intensive : est le résultat d’une meilleure utilisation et une efficacité des facteurs de production.
 La croissance équilibrée : il s’agit d’une croissance qui respecte les grands équilibres économique à savoir la production, consommation, budget de l’Etat...
 La croissance Zéro : ce concept est avancé par les travaux du club de Rome et qui correspond à une croissance permettant de préserver l’équilibre écologique et les
ressources naturelles.
4. Les facteurs de production :
a. Facteur travail :
Le facteur travail est l’un des deux facteurs de production utilisé par les entreprises pour produire. Le travail est fourni par les ménages qui vendent leur force de travail en
échange d’un salaire. Le facteur travail est analysé sous deux aspects :
 L’aspect quantitatif :
La quantité du travail disponible dans un pays est fonction de la population active, c'est-à-dire de l’ensemble des individus exerçant (population active occupé : apprentis
sous contrat, stagiaires rémunérés ...) ou cherchant à exercer une activité rémunérée. L’accroissement de la population active est due à la conjoncture de plusieurs
facteurs :
 La démographie : Plus le taux de natalité est élevé, plus la population active sera importante lorsque ces classes d’âge arriveront sur le marché de travail. On souligne
à ce niveau que le BABY-BOOM qui a suivi la 2nd guerre mondiale et ce jusqu’au milieu des années 60, a ainsi été un facteur très important d’accroissament de la
population active à partir des années 60 et jusqu’aux années 80.
 Le solde migratoire.
 L’allongement de la durée des études ou les mesures pré-retraites vont faire diminuer les taux d’activité respectivement des plus jeunes et des plus âgés.
 L’aspect qualitatif :
Le travail n’est pas une donnée homogène puisqu’il nécessite l’acquisition de savoir-faire et des compétences particulières. La qualification des travailleurs
peut être abordée par l’étude de la répartition de la population active en catégories socioprofessionnelles et l’étude également du taux d’activité.
 La répartition du CSP :
Ouvrier : connaît une baisse due à la mécanisation croissante.
Employés, professions intermédiaires, cadres, professions intellectuelles supérieures : forte hausse du fait de la tertiarisation.
 L’évolution du taux d’activité :
Le taux d’activité mesure le rapport entre le nombre d’actifs et la population totale correspondante.
- La féminisation continue de la population active : en 2003, 63.4 des femmes de 15 à 64 ans sont active.
- la baisse du taux d’activité des plus jeunes (15-24 ans), et ce aussi bien pour les femmes que pour les hommes. L’allongement des études en est la
principale explication.
- La baisse du taux d’activité des 50 ans et plus, en particulier pour les hommes. Cette baisse est particuliérement liée au développement des mesures
de préretraites.
5. Le capital et l’investissement :
a. Définition du capital :
 Dimension technique : le capital est l’ensemble des moyens de production durables grâce auxquels une société accroît l’efficacité du travail de
ses membres.
 Dimension financière : dans ce cas, le capital est un ensemble de ressources financières provenant de l’épragne ou de l’emprunt et destinées à
acquérir des actifs réels ou financier.
 Dimension humaine : le capital humain est une notion développé par Gary Becker pour désigner le stock des capacités humaines
économiquement productives. Ce stock s’accroît par des investissements, formation, éducation …
b. Investissement et ses déterminants (cours 1ère année)

Conclusion : Pour produire l’entreprise combine du capital et de travail. En effet, l’utilisation unique du facteur travail ne permettra que peu de production
alors que aucune si l’entreprise opte uniquement pour le capital. Les deux facteurs sont complémentaire et le chef d’entreprise prendra au moins deux
éléments pour décider de la combinaison productive en se référant au critère du coût et de l’effecacité productive de la combinaison choisie.
6. Le progrès technique :
Le progrès technique désigne la modification des conditions de production due pour l’essentiel aux découvertes scientifiques et à la mise au point de nouvelles
techniques qui permettent d’augmenter la productivité des facteurs de production mais qui sont aussi à l’origine de nouveaux produits. Le progrès technique
représente l’amélioration des connaissance humaines appliquées à la production et de l’organisation de la production qui permettent une amélioration de la
productivité.
Le progrès technique a pour objectif explicite d’économiser du travail dans la fabrication d’un bien ou d’un service. Autrement dit, pour fabriquer le même bien,
on utilisera moin de travail qu’avant l’introduction du progrès technique. Le progrès technique diminue la quantité de travail par unité fabriquée.
Les gains de production réalisés grâce au progrès technique sont créateurs de richesses et rendent possible la création de nouveaux emplois. En effet, en
abaissant le coût de production, les gains de productivité permettent la baisse des prix et l’augmentation des salaires réels. On observe donc une extention des
marchés et, pour répondre à l’augmentation de la demande les entreprises seront amenées à créer des emplois et à augmenter leur stock de capital productif.
7. La productivité des facteurs de production :
La productivité est le rapport de la production de biens ou services à la quantité de facteurs de production utilisés pour les produire.
a. La productivité du travail :
La quantité produite et la productivité sera donc soit en valeur quand elle est mesurée en unités monétaires, soit physique dans l’autre cas. Alors que, la
quantité du travail utilisé peut être mesurée de différente façon : On peut prendre simplement le nombre de travailleurs ou le nombre d’heures de travail
nécessaire pour fabriquer ces quantités.
b. La productivité du capital :
Elle mesure l’efficacité du capital. On compare ici la valeur ajoutée (Porduction) au stock de capital utilisé pour produire cette valeur ajoutée.
c. La productivité globale des facteurs :
La productivité multifactorielle rapporte la production aux dépenses totales relatives aux facteurs de production, c’est-à-dire qu’elle va prendre en
compte au dénominateur le capital et le travail.
8. Gains de productivité et croissance économique:
Les gains de productivité désignent l’augmentation de la productivité durant une période étudiée avec l’utilisation de la même quantité des
facteurs de production. Ils se mesurent en valeur absolue (gain par travailleur) ou en valeur relative (taux de variation en %). Ces gains liés à l’amélioration
de l’efficacité des facteurs de production, représentent donc une ressource supplémentaire que l’entreprise peut répartir entre plusieurs bénéficiers : les
salariés (augmente leur rémunération), les consommateurs (baisse des prix) …
Cette hausse de la productivité est due à plusieurs facteurs:
 L’organisation du travail
 Le progrès technique
 La motivation.
 La performance du matériel
 L’environnement de l’entreprise
 Le climat social
 L’expérience et la qualification

D’une part, les salariés vont bénéficier d’une hausse de leurs salaires réels ainsi qu’à une baisse de la durée du travail. Il dispose donc de plus de
pouvoir d’achat et de plus de temps libre pour consommer ce qui va inciter les entreprises à produire plus.
D’autre part, les consommateurs vont pouvoir bénéficier d’une baisse des prix qui va leur permettre de bénéficier d’une augmentation de leur pouvoir
d’achat. Soit qu’ils consommeront davantage de ce produit dont le prix baisse mais à condition que les consommateurs ne soient pas saturés pour ce type de
produit, soit qu’ils augmenteront leur consommation d’autres biens et services.
L’Etat devrait également profiter de cette hausse de la valeur ajoutée par travailleur sous la forme de recettes fiscales supplémentaires. Il va donc
pouvoir augmenter ses dépenses publiques (investissement dans les infrastructures publiques, embaucher plus de fonctionnaires, …) ce qui va multiplier les
dépenses et la production. >> Théorie de la croissance endogène : l’action publique (Robert Barro)
Enfin, les entreprises vont pouvoir augmenter leurs profits. En effet, elles vendent davantage de produits qui leur coûtent moins cher à fabriquer. Si
elles ne diminuent pas leurs prix, leur marge bénéficiaire pour un produit augmente et cette marge est multipliée par un plus grand nombre de produits vendus.
Cette hausse des profits va pouvoir financer des investissements qui augmentent à la fois l’offre de produits (plus de capacité de production) et la demande (plus de
biens d’équipement durables et de construction achetés).

Conclusion :
Cette corrélation entre gains de productivité et croissance est cependant à nuancer. D’une part, les effets des innovations s’épuisent à long terme (Schumpeter :
création destructive). Ainsi, la spécialisation des travailleurs peut se révéler contre-productive parce qu’elle abrutit et démotive les travailleurs. D’autre part, la
répartition des gains de productivité peut être déséquilibrée. Ainsi, si les entreprises s’accaparent la totalité des gains, les travailleurs n’auront pas le pouvoir
d’achat pour acheter les nouveaux biens produits.

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