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RAPPORT DE STAGE
MASTER 2 ÉTUDES ROMANES : ÉTUDES LUSOPHONES
INSTITUT DE LANGUE
ET CULTURE LUSOPHONES
INTRODUCTION............................................................................................................ 4
1. Présentation De L'ILCL......................................................................................... 6
4
Notre stage en binôme a eu lieu de mars à juin 2018 et s'est déroulé en deux
temps : conception et création d'un manuel pédagogique et son application sous forme
de cours de portugais langue étrangère.
Avant d'aborder le déroulement du stage et des missions accomplies, puis de
revenir en détails sur le processus d'élaboration du livret et du cours préparé pour
l'occasion, nous allons commencer par une présentation de la structure du stage et nous
terminerons par quelques considérations finales sur le résultat de nos missions, le
ressenti général du stage et les perspectives professionnelles engendrés par cette
expérience de terrain.
5
1. Présentation de l'ILCL
2. Chronologie du stage
2 Réseau international regroupant les institutions d'enseignement du Portugais Langue Étrangère,14 structures
à travers le monde dont deux en France.
3 ACESSO, CIPLE, CIPLE scolaire, DIPLE, DIPLE scolaire, DAPLE, DUPLE.
4 Pour plus d'informations voir le site officiel : https://www.institutluso-tlse.com/
7
premières recherches individuelles infructueuses, nous avons décidé de nous unir dans
la création d'un projet commun afin de pouvoir élargir notre réseau de recherche et de
donner davantage de poids et d'envergure à nos projets initiaux. Cette collaboration a
été d'autant plus justifiée que nos projets respectifs possédaient des caractéristiques et
des enjeux similaires et abordaient tous deux l'apprentissage de la langue portugaise à
travers une approche pédagogique tourné vers le ludique voire l'artistique.
Nous avons voulu privilégier un environnement professionnel lié à l'enseignement
dans lequel nous puissions mettre à contribution nos compétences en langue portugaise
et nos expériences antérieures et, être encadrée par des professionnels de la lusophonie.
Dans cette perspective, l'ILCL nous a semblé être l'entreprise idéale pour mener à bien
notre stage professionnel.
En tenant compte de son profil, nous avons imaginé un projet qui avait pour
objectif de divulguer, transmettre et promouvoir la richesse et la diversité de la langue et
de la culture lusophone. Nous avons donc proposé à l'ILCL de réaliser un matériel
pédagogique qui se présenterait sous forme d'un fascicule et qui pourrait servir de
support aux professeurs lors des ateliers de cours de langue. Notre intention de départ
était de constituer une anthologie de contes et récits issus du folklore des pays
lusophones et de les remanier en les actualisant et en les adaptant à un niveau de langue
donné, selon les attentes de la société. A l'intérieur du livret, seraient proposées
quelques activités en lien avec chaque texte, comme des exercices spécifiques
d'accompagnement à la compréhension ou des jeux ludiques qui favorisent l'acquisition
de vocabulaire. Une partie serait également consacrées aux idées d'exploitations
possibles des textes, comme les concepts à développer ou les travaux manuels,
artistiques ou de découverte à réaliser en classe.
En janvier 2018, nous avons présenté notre projet de stage à l'ILCL qui a accueilli
notre idée très favorablement. Au terme de notre premier entretien, nous nous sommes
vu proposer la possibilité de mettre en pratique le concept de notre livret dans une salle
de cours afin de tester son applicabilité à échelle réelle. Durant l'intégralité du stage,
nous avons été encadrée par Mme Carla da Rocha Sousa, professeure de portugais et de
8
FLE. Dans un premier temps, soit de mars à mai 2018, nous avons élaboré, en
collaboration avec elle, notre manuel pédagogique. Puis, au moi de juin, nous avons
préparé un cours de 1h30, destiné à une classe d'élèves de niveau A1B, en utilisant notre
livret comme support.
Tout au long du processus de création de notre manuel, nous avons eu de
nombreux échanges avec notre tutrice, soit par mails, soit lors d'entretiens
téléphoniques ou encore de rendez-vous au sein de l'établissement. En outre, selon
notre avancement, nous lui avons régulièrement envoyé des maquettes du livret ainsi
que des compte-rendus sur son élaboration. Ce accompagnement tutoral nous a permis
d'avoir un suivi pédagogique et un retour critique quant à la construction des différents
exercices et activités de notre livret. Ainsi, grâce aux recommandations et aux conseils de
notre tutrice, nous avons pu compléter, corriger, revoir ou modifier certains contenus
didactiques et même en introduire d'autres, qui n'étaient pas programmés dans notre
plan de départ. Ainsi nous avons pu présenter une version finalisée et imprimée de notre
livret à l'ILCL à la fin du mois de mai.
En parallèle, et ce afin de nous familiariser avec la structure, d'observer le
déroulement d'un cours de portugais langue étrangère et de faire la connaissance des
différents intervenants ainsi que des élèves fréquentant l'institut, nous avons pu assisté,
à deux reprises, aux cours donnés par notre tutrice : le premier destiné à des enfants de
niveau A1B, soit des collégiens entre 10 et 12 ans, le deuxième à des élèves de terminal
qui préparait leur BAC de portugais.
Compte tenu des perturbations liées au blocage de l'université qui ont retardé la
signature des conventions de stages, notre présence dans les locaux de l'ILCL n'a été
effective qu'à partir du mois de juin, à raison de 2x2h30, le vendredi et le samedi matin,
du 01/06 au 23/06, soit une totalité de 20h de stage en présentiel dans le cadre de la
convention, dont les dates s’étendent du 01/06 au 07/07. Ces heures ont été
principalement consacrées à l'élaboration et la mise en place du cours que nous avons
adapté à partir de notre livret, après avoir eu l'aval de notre tutrice de stage et de la
directrice de l'établissement. La majeure parti de notre projet de stage a donc été
réalisée à distance (temps de travail estimé à environ 50h). Seule l'application de notre
livret sous forme de cours a été préparée au sein des locaux de l'ILC lors des deux
dernières semaines, puis exécutée le 16/06.
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3. Processus de création et conception du manuel
pédagogique
Avec la création de ce projet, notre volonté était avant tout de sensibiliser les élèves
aux contes, légendes et mythes présents dans l'imaginaire populaire et dans le folklore
des pays d'expression portugaise. Il s'agissait avant tout pour nous de mettre nos
connaissances au service de la valorisation de la Lusophonie, et de faire de ce livret une
invitation à la découverte de la richesse et de la diversité de notre langue commune et de
nos cultures respectives.
Nous considérons que les narrations de tradition orale sont des sources prolifiques
d'enseignements qui, selon leur dimension ludique, fantastique ou didactique, sont
capables de susciter de l’intérêt, de la curiosité et d'éveiller l'imagination des enfants. De
plus, les contes, mythes et légendes, souvent intemporels et hors du temps, font partie
intégrante des racines de chaque civilisation, et de ce fait, sont le reflet de l'âme d'un
peuple, de sa manière de voir, penser et ressentir le monde. D'ailleurs, cette manière
privilégiée de transmettre des savoirs, souvent de génération en génération, est
considérée par les folkloristes, anthropologues, ethnologues, historiens et linguistes
comme jouant un rôle clé dans la préservation et la perpétuation du patrimoine
immatériel d'un pays ou d'une communauté. C'est à travers son, et, ses histoires que les
peuples peuvent marquer leurs différences, revendiquer leurs racines et témoigner de
leur identité culturelle. Connaître les narrations populaires relevant de l'art de raconter
et de dire permet également de mieux comprendre et respecter un pays et son peuple, et
ainsi, de mieux pouvoir s'intégrer dans sa culture et son quotidien. Nous savons toutefois
qu'au sein du patrimoine oral des différentes cultures lusophones, voire même
mondiales, subsiste aussi un fond commun, résultant de siècles et de siècles de
métissage culturel et social entre les différentes communautés. Ainsi, d'innombrables
narrations populaires partagent des ingrédients communs (comme les personnages, les
situations, les morales...) et des enseignements convergents, qui, au final, unissent les
peuples et les civilisations dans leur universalité.
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Conscientes de la corrélation vitale qui existe entre l'enseignement d'une langue
étrangère et l'enseignement de son histoire et de sa culture, nous avons considéré que le
thème de la littérature de tradition orale serait un des chemins les plus simples, rapides
et propices pour faire découvrir la richesse du patrimoine lusophone. De plus, nous
croyons également qu'il est primordial aujourd'hui d’approfondir et d'encourager la
connaissance mutuelle entre les différents peuples qui cohabitent ensemble à l'intérieur,
comme en dehors, de l'espace lusophone.
Avec ce livret, notre désir était également de voir les activités proposées faciliter
l'apprentissage du portugais langue étrangère, par exemple en aidant les enfants à
surmonter des difficultés de lecture et d'écriture, ou en proposant des jeux ludiques qui
apporte un savoir à travers le divertissement, et ce, afin de faire en sorte qu'ils puissent
faire le meilleur usage possible de la langue portugaise et ses variantes. C'est pourquoi il
était également important pour nous que ce livret traite l'ensemble des communautés
lusophones réunis autour de la langue portugaise, une langue aux multiples influences
linguistiques.
A partir de nos recherches sur les contes, légendes et mythes originaires du monde
lusophone, nous avons défini un corpus de textes potentiels, pour la plupart collectés
par les principaux ethnologues, anthropologues, folkloristes et historiens brésiliens et
portugais5. En accord avec notre tutrice, nous avons retenu deux contes populaires, l'un
d'origine brésilienne, l'autre portugais : « O Caldo da Pedra », recueilli par l’ethnologue
Teófilo Braga dans son œuvre Contos Tradicionais do Povo Português (1883) ; et « A lenda
de Mani » présenté dans Antologia de lendas do índio brasileiro (1956) du poète et
historien Alberto da Costa e Silva.
Notre premier travail a consisté à réécrire ces deux contes afin de les rendre plus
facilement accessibles à des élèves de niveau A2, mais aussi, plus actuels. Par ailleurs,
nous avons conçu notre livret afin qu'il soit une invitation à la lecture. Nous avons fait en
sorte que ces deux contes revisités et simplifiés puissent être lus indépendamment et
sans être subordonnés à notre livret.
5 Tels que José Leite de Vasconcelos, Teofilo Braga, Adolfo Coelho, Consigleri Pedroso, Alberto da Costa e
Silva, Luís da Câmara Cascudo, Mario Souto Maior, Margarida Pereira-Müller, entre autres.
11
Le choix du premier conte a été motivé par une envie personnelle. Ce conte
originaire du Portugal est devenu très populaire partout en Europe 6. Il se trouve que j'ai
eu en ma possession une des versions françaises du conte : La soupe au caillou7,
traduction française de Fox Tale Soup de l'auteur écossais Tony Bonning. Je me suis donc
inspirée de cette adaptation, ainsi que de celle de Anais Vaugelade, Une soupe au caillou8,
qui traitent toutes deux le conte sous forme de fable, pour réécrire une version inédite
du conte d'origine. J'ai donc transformé les personnages principaux en animaux et
modifié la recette originale en soupe de légumes afin de pouvoir simplifier le champ
lexical culinaire, tout en préservant le même focus et la même morale. Notre tutrice a
d'autant plus approuvé ce choix qu'elle a également travaillé sur le conte d'origine avec
ses élèves de A1-B au cours de l'année.
En ce qui concerne le second conte, provenant de la tradition orale brésilienne,
Vanessa a voulu mettre en avant le pluralisme culturel et religieux de son pays, et
notamment l'influence des peuples indigènes. En effet, les légendes et les mythes, qui
pour la plupart servent à expliquer l'origine du monde et des choses, sont très
répandues parmi les différentes tribus brésiliennes. Elle s'est donc inspirée des diverses
légendes sur l'origine du manioc (terme qui d'ailleurs vient de la langue tupi et signifie
oca da mani, soit la maison de mani), pour réécrire une version originale de cette
légende indigène.
Ainsi, ces deux contes n'ont pas été choisis au hasard. L'un comme l'autre se
rapportent à des traditions culturelles lusophones liées à la gastronomie, l'un ayant
donné naissance à un plat traditionnel très populaire au Portugal, l'autre renvoyant aux
croyances indigènes quant aux origines du manioc, aliment typique et originaire du
Brésil. Le fait de proposer deux contes nées de la culture populaire, qui se rapprochent
par leur thématique mais se différencient par leur portée, (le premier, typiquement
portugais, dans la tradition européenne et de nature allégorique et didactique, le second,
renvoyant à une culture différente et à un univers plus exotique, et plus tournée vers le
fantastique, et le philosophique), est un moyen pour nous de démontrer la diversité de la
littérature et de la culture lusophone et d'inciter les enfants à réfléchir, découvrir, et
s'ouvrir à de nouveaux horizons.
6 Durant ma recherche, j'ai répertorié pas moins de 17 versions en français, parmi lesquelles certaines traduites
d'auteurs américain, britannique, espagnol, iranien, australien, entre autres.
7 Tony Bonning, La Soupe au caillou, Editions Milan, 2012. Illustrations de Sally Hobson, traduction de
Lionel Monéger.
8 Anais Vaugelade, Une soupe au caillou, École des Loisirs, 2003.
12
3.3. Élaboration et gestion du projet
Dès la présentation de notre projet à l'ILCL, nous avons convenu avec notre tutrice
d'adapter notre livret au niveau de langue A2, qui correspond à des élèves du cycle
secondaire ayant entre 10 et 12 ans. Grâce aux cours auxquels nous avons assisté, nous
nous sommes aperçu que notre idée d'approche pédagogique et ludique de la littérature
orale serait plus approprié pour des élèves de ce niveau de langue, plutôt que pour des
lycéens. Ainsi l'ensemble des notes explicatives, des énoncés et des consignes ont été
rédigés avec des formulations claires et du vocabulaire simplifié, en respectant le niveau
de langue A1B vers A2.
Pour pouvoir rédiger au mieux nos différentes parties, nous nous sommes appuyés
sur le CECRL - Cadre européen de référence pour les langues. Toutefois, cet outil, s'il fixe
les objectifs à atteindre en fonction du niveau d’études, ne donne que des pistes à
exploiter et est donc difficile à appliquer pour ceux qui n'ont que peu de connaissances
concrètes dans l'enseignement des langues. Nous nous sommes donc tourné vers les
manuels didactiques et les manuels scolaires, mais c'est surtout grâce aux nombreux
conseils et suggestions faits par notre tutrice que nous avons pu réellement concevoir
nos activités selon le niveau de langue visée.
Après l'adaptation de nos deux contes et leurs validations par notre tutrice, nous
avons établi un plan de travail organisé autour d'un calendrier fixant les différentes
étapes de rédaction et de conception du manuel. Ce planning devait à l'origine s'étendre
de début mars à la fin mai, notre cours étant prévu pour les vacances d'avril. En raison
du mouvement de grève à l'université, nous avons repoussé notre intervention au mois
de juin, ce qui nous a permis de nous concentrer exclusivement sur notre livret.
La répartition des tâches s'est faite selon les compétences de chacune, que ce soit
pour la phase d'écriture comme pour la phase de fabrication. Pour la rédaction du
contenu, nous avons choisi, dans un premier temps, de nous déléguer le travail. Ainsi,
chacune d'entre nous à élaborer individuellement les activités et les exercices des contes
appartenant à nos cultures respectives, en tenant compte, toutefois, d'une feuille de
route préétablie, le but étant que le traitement des deux textes soit cohérent et équitable.
Chaque unité se décompose ainsi en quatre parties : la page de prélecture, regroupant un
petit texte introductif au conte et des exercices préparation au vocabulaire spécifique du
texte ; le conte, adapté et illustré ; les séquences d'activités, d'exercices et de jeux,
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portant sur la compréhension, le vocabulaire, la grammaire et la conjugaison ; et la
production textuelle. Un tableau présentant schématiquement la composition du livret
est annexé en fin de document9.
Comme prévu dans notre projet de départ, nous avons souhaité créer des activités
et des exercices, à la fois didactiques, puisqu'il s'agit avant tout d'enseigner une langue
étrangère et de transmettre des savoirs, et ludiques, parce que nous considérons les jeux
comme des vecteurs motivants et valorisants dans l'apprentissage d'une langue. En guise
de jeu, nous avons, par exemple, proposé des mots-croisés, des mots-coupés ou encore
des mots-mélés qui portent sur le vocabulaire, mais aussi des devinettes en lien avec les
grands thèmes des deux contes.
Afin que notre livret soit un peu plus corrélé à notre personnalité, nous avons
toutes les deux souhaité inclure une activité plus originale. Vanessa a décidé de proposer
une production textuelle sous forme de bande-dessiné, ce qui permet de rendre
l'exercice plus visuel et donc plus attrayant au yeux des enfants. Pour ma part, grâce à la
revisite du conte « A Sopa de Pedra », j'ai pu mettre au point une activité socio-culturelle
autour des légumes moches et du gaspillage alimentaire, un thème qui, de fait, était
absent de la version originale et qui, en fin de compte, ne dénature ni la trame ni la
morale du conte, mais vient au contraire, transmettre des enseignements plus actuels,
sur l'écologie ou le civisme.
De nombreuses modifications par rapport à notre plan de départ ont été faites tout
au long de la création du livret. Par exemple, l'ajout d'exercices didactiques autour de la
conjugaison. En effet, suites au recommandations de notre tutrice, en plus des activités
de compréhension de texte, de récupération du conte et de vocabulaire, nous avons
constitué une partie grammaticale. C'est également grâce à notre tutrice que nous avons
décidé de créer des activités d'introduction et de conclusion, qui n'étaient pas
programmées dans notre projet initial, et que nous avons élaboré afin qu'elles puissent
être utilisées de façon autonome, comme un prolongement du thème du livret. A
l'inverse, les deux unités de travail autour des contes ont été imaginé dans le but d'être
organiser en plusieurs séances de cours.
Dans l'ensemble, nous avons privilégié des exercices ne nécessitant que peu de
travail de recherche. Nous avons préféré ne pas inclure de corrigé dans la structure de
notre livret, mais avons tout de même opté pour un glossaire ciblant les mots et les
L'objectif de départ de notre projet était de créer un livret qui puisse être utilisé
comme un outil pédagogique lors d'un cours de PLE. Grâce à la proposition de l'ILCL,
nous avons eu la possibilité de tester sa faisabilité dans une salle de classe comme
aboutissement de notre stage dans l'entreprise. Ainsi, nous avons consacré nos heures
de présence dans l'établissement à la préparation du cours. Nous avons été épaulées
dans cette mission par notre tutrice, mais aussi par la directrice de l'ILCL.
Nous avions tout d'abord pensé fournir aux élèves de A1B, auxquels nous allions
faire cours, un exemplaire imprimé du livret une semaine à l'avance, afin qu'ils puissent
faire à la maison les activités de prélecture et anticiper la lecture du premier conte.
Cependant, compte tenu des raisons invoquées plus haut, mais également pour des
questions de financement et de manque de temps, nous avons dû nous passer de la
version papier du livret.
Le cours ne durant qu'1h30, il était évident que nous ne pourrions pas présenter
les deux contes de notre livret. Nous avons donc choisi d'axer notre intervention sur « A
Sopa de Pedra ». L'important était pour nous de vérifier si, effectivement, le conte, tel
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qu'il a été réécrit, était en adéquation avec le niveau A2. En prenant le parti de travailler
avec des contes, une forme littéraire brève, mais qui, en comparaison avec les textes
types des manuels scolaires, demande un temps de lecture, mais aussi de préparation et
de compréhension plus long, nous avons décidé de cibler ce premier cours sur la lecture
et l'acquisition de vocabulaire. Nous avons donc élaboré les différentes activités en
gardant en vue cet objectif.
De plus, nous ne voulions pas reproduire les activités de notre livret à l'identique.
En effet, la plupart sont destinées à être faites en autonomie ou demandent un temps de
réflexion. En les proposant telles quelles en cours, nous n'aurions pas pu intervenir
autant qu'on le souhaitait. Il était très important pour notre propre expérience
personnelle d'optimiser un maximum notre temps de cours. Il nous a donc fallu
repenser les activités du livret afin de les adapter en exercices à faire à l'oral et non pas
uniquement à l'écrit.
Nous avons divisé le cours en 8 étapes : présentation brève du conte ; activité de
prélecture portant sur le vocabulaire ; lecture ; activités de compréhension globale du
texte ; exercices de récupération du vocabulaire ; évaluation de la mémorisation du
vocabulaire ; conclusion sous forme de discussion ; ouverture10.
En ce qui concerne la répartition des tâches, nous avons élaboré les différentes
parties du cours ensemble, mais nous avons décidé d'intervenir à tour de rôle lors du
cours, à l'exception de la lecture du conte à deux voix 11. Pour nous aider, nous avons
choisi de nous appuyer principalement sur un support numérique, sous la forme d'un
Prezi en raison de l’interactivité et du dynamisme qu'il apporte à un cours. De plus, c'est
un format qui, nous le savons, capte facilement l’intérêt des enfants et permet de
proposer des exercices différents et moins conventionnels. Outre ce support multimédia,
nous avons également prévu d'utiliser divers matériaux : tableau blanc, plateau en bois
représentant une ferme, jeu de loto des animaux de la ferme, étiquettes cartonnées,
petits tableaux noirs pour craie, jetons, etc.
Notre cours a eu lieu le 16/06 au matin, entre 9h00 et 10h30, et a été fait
intégralement en langue portugaise. Sur les quatre élèves inscrits à ce niveau, seuls deux
étaient présents. Notre tutrice a assisté à notre intervention.
Comme nous avions choisi de travailler sur de la littérature de tradition orale, nous
avons décidé de ne pas fournir aux élèves un support écrit du conte, et de se contenter
de le lire le texte devant eux. Néanmoins, pour faciliter leur compréhension, nous avons
théâtralisé notre lecture, ce qui a souvent fait sourire les enfants. Par exemple, nous
avons adapté notre ton de voix durant les dialogues, mimé certaines scènes, ou encore
créé une mise en scène autour de la reproduction de la recette en disposant les différents
ustensiles et légumes du conte sur la table. Grâce au Prezi, nous avons également pu
projeter les illustrations du livret afin de leur permettre d'avoir un autre point de repère
visuel. Nous avons également profité du fait que les enfants avaient déjà lu et travaillé
sur le conte d'origine. Nous avons pensé qu'il serait donc intéressant de ne pas leur
dévoiler le titre du conte, mais de les laisser, par eux-même, faire le lien entre les deux
versions. Cette stratégie s'est avéré payante puisque l'un des élèves a été en mesure de
nous donner le titre du conte à la fin de la séance.
Nous voulions que les élèves vivent l'expérience avec nous, et que le cours soit un
espace de partage et d’interaction. L'ensemble des activités a donc été pensé dans le but
de faire participer les enfants à l'oral. Nous considérons qu'un cours de langue nécessite
une approche communicative et que le rôle de l'enseignant est déterminant dans la
participation de l’élève afin que celui-ci puisse développer par lui-même ses
compétences linguistiques et se positionner en tant qu'acteur et non spectateur. Nous
avons également souvent adopté une pédagogie tourné vers le ludique en proposant des
jeux favorisant la motivation, dans un esprit convivial mais également de compétition.
Par exemple, pour l'activité sur la compréhension globale du texte, nous avons proposé
un jeu à point sous forme de questionnaire de vrai ou faux où les enfants devaient
inscrire à la craie leur réponse sur une petite ardoise. A chaque bonne réponse donné, ils
gagnaient des points qui ont été convertis, à la fin de l'activité, en bonbons. Autre
exemple, pour évaluer la mémorisation du vocabulaire, nous avons opté pour une
17
activité interactive et ludique de brainstorming qui a particulièrement plu aux enfants 12.
Aussi, tout au long de nos interventions, nous avons adapté notre posture de
manière à être souvent debout ou à leur côté. De plus, nous nous sommes lancés le défi
de ne jamais prononcer de mots en français et de faire en sorte que les enfants évitent
autant que possible de répondre également en français. Nous avons donc été
particulièrement attentives aux leurs réactions, et lorsque nous nous apercevions qu'ils
ne comprenaient pas un mot ou une phrase, nous avons proposé des synonymes, ou
nous avons eu recours à des gestes. D'ailleurs, nous nous sommes rendu compte que le
langage corporel, et plus particulièrement le mime ou les mimiques, était un très bon
moyen de faire comprendre un mot sans avoir besoin de passer par la traduction.
Tout au long de notre intervention, les enfants ont été particulièrement réceptifs et
concentrés. Ils ont participé avec entrain à l'ensemble des activités proposées, ce qui a
été très gratifiant pour nous. Bien que le cours se soit déroulé comme nous l'avions
établi et comme nous l'avions répété, nous avons parfois dû improviser et faire preuve
de réactivité, comme, par exemple, lorsque, pour des raisons de timing, nous avons
décidé de faire l'impasse sur l'activité 4, et par conséquent coupé l'activité 5, et ce afin de
pouvoir aller jusqu'au bout de la séance.
En définitive, ce cours a été une très belle expérience pour nous, qui nous a permis de
comprendre le fonctionnement d'un cours de PLE, et de nous mettre dans le rôle d'un
enseignant de langue étrangère. Le feedback de notre tutrice, fait dans la continuité de
notre cours, nous a permis de nous apercevoir de certaines maladresses dues à notre
manque d'expérience et aussi à notre stress. Elle nous a par exemple conseiller de
travailler notre voix, notre timbre et notre débit, parfois trop rapide, mais également de
faire attention à notre manière de parler, notre articulation et notre prononciation, ce
qui n'est pas un facile lorsque la langue enseigné est notre langue maternelle. Ce sont
des automatismes linguistiques et pédagogiques sur lesquels ils nous faut encore
travailler. Par rapport au contenu et au déroulement du cours, notre tutrice a semblé
satisfaite, puisque nous avons réussi à atteindre les objectifs de cours que nous nous
étions fixé.
12 Cette exercice technique consistait à lire le plus rapidement possible une première série de mots appartenant
à un des champs lexicaux vu dans le cours, puis de refaire le même exercice mais en ayant des images à la
place des mots.
18
Il est vrai toutefois, que nous aurions aimé pouvoir continuer à exploiter tous les
enseignements que nous avions développé dans le livret. Il aurait très intéressant pour
nous de pouvoir mettre en place toute une séquence de cours afin de pouvoir tester les
différents contenus du livret. Par exemple, dans la continuité de ce premier cours sur le
conte de « Sopa de Pedra », un atelier de reproduction de la recette originale, dans une
perspective actionnelle, aurait pu être une exploitation possible de notre livret. Nous
aurions également souhaité pouvoir faire découvrir le conte de « Mani, o pão da terra »
aux enfants. Nous avons d'ailleurs conclu notre cours en mentionnant cet autre conte
présent dans le livret et les enfants ont semblé assez curieux de connaître cette histoire.
Nous pensons donc être parvenu, à travers notre cours, à au moins susciter l’intérêt des
enfants et à leur transmettre le goût de la découverte.
19
CONCLUSION ET CONSIDERATIONS FINALES
20
Nous allons profité des deux semaines de stages dont nous disposons encore, étant
donné que la convention a été signé jusqu'au 07/07, pour continuer notre collaboration
avec l'ILCL afin de pouvoir parachever notre livret. Suite à notre cours du 16/06, nous
avons commencé cette semaine, à apporter des modifications à notre livret
conformément aux directives que notre tutrice nous a fait lors de notre dernier
entretien. De plus, la directrice de l'établissement nous a proposé de faire un sondage
durant les vacances d'été, pour voir si les parents d'élèves de l'institut, pourrait être
intéressés par l'acquisition de notre livret, qui serait présenté comme un cahiers
d'activités en complément des cours de langue. Si tel est le cas, et dans la mesure des
possibles, l'ILCL se dit prêt à nous aider dans le financement de l'édition de notre livret,
si tel est notre souhait.
Ce stage nous a donc permis d'entrevoir un nouveau débouché à notre master,
l’ingénierie pédagogique. Nous pensons que notre projet de stage pourrait se convertir en un
véritable projet professionnel. Nous envisageons donc de continuer à développer ce concept
au-delà du stage. L'idéal pour nous serait de faire une expérimentation à plus large échelle
et pendant un temps plus long, ce qui nous permettrait de conforter nos attentes par
rapport au bien fondé de notre projet de création et conception de manuels
pédagogiques de portugais langue étrangère autour de la découverte de la Lusophonie,
et pourquoi pas le décliner autour d'autres formes du folklore, comme la musique, la
danse, les traditions populaires, etc. Nous espérons ainsi que notre livret, où du moins le
concept que nous avons imaginé, puisse un jour devenir concret.
La possibilité de pouvoir faire cours pour la première fois a également été pour moi
une occasion très valorisante et révélatrice du point de vue de mes objectifs
professionnels. J'ai pris conscience qu'il me fallait encore travailler sur de nombreux
points si je souhaite un jour devenir professeur de portugais langue étrangère.
21
ANNEXE 1
Composition du livret
Page de prélecture
P. 9 « Conto português – A lenda do P. 20 « Conto brasileiro – A lenda da
Caldo da Pedra » Mandioca »
- brève introduction au conte
- activités de contextualisation et d'acquisition de vocabulaire spécifiques au texte
Lecture : Conte adaptés et illustrés
P. 10 à 13 P. 21 à 23
A SOPA DE PEDRA MANI, O PÃO DA TERRA
• « Joguinhos » • « Joguinhos »
mots-coupés et mots-croisées : travail mots-mêlés et mots-croisées : travail sur
sur le vocabulaire, substantifs, adjectifs le vocabulaire, substantifs, adjectifs et
et verbes verbes
• « Adivinhas » • « Adivinhas »
devinettes en lien avec la cuisine devinettes en lien avec le temps et la
nature
• « Para ir mais longe »
activités d'ouverture du thème autour • « Para e pensa »
des légumes moches et du gaspillage divers exercices sur le pretérito
alimentaire perfeito/imperfeito
22
• « Passar do conto a
realidade »
reproduction de la recette de la soupe,
utilisation d'un texte insurrectionnel
• « Para e pensa »
divers exercices sur l'impératif, sur la
forme verbale ir+infinitivo, et sur le
futur simple
Production textuelle
P. 19 - Imaginer la recette de la Sopa de P. 29 à 30 - Compléter la suite du conte en utilisant
Pedra idéale des dialogues à intégrer dans une forme
BD
P. 31-32 Conclusion 1 Activité autour de la diversité de la langue
« Um pouco mais de lusofonia » portugaises : les origines des mots
P. 32 à 34 Conclusion 2 Activité autour de la richesse de la culture
« No Baú dos contos, das lendas e lusophone : à la découverte des contes, légendes et
dos mitos » mythes de la tradition orale des différents pays
d'expression portugaise
P. 35-37 Glossaire
23
ANNEXE 2
PLAN DU COURS*
24
9h25 Dalila et Support écrit du LECTURE DU Projeter les 3 images sur le prezi,
Vanessa conte + PREZI CONTE • Partie 1 → Dalila
diapositives
9 à 11
• Partie 2 → Vanessa : disposer les
objets au fur et à mesure de la
lecture : balde de água, trouxa,
panela, pedra, páu, sal, pimenta,
batata, nabo, cenoura, couve, milho
• Partie 3 → Dalila
Voix posée, bien articulé, dramatisé des
passages, mimer les actions
9h35 Vanessa PREZI ACTIVITE 1 : Séquence de questions à l'oral qui-quand-
diapositives COMPREHENSION quoi :
12 et 13 - Qual é a personagem principal da história?
- O que ela procura? andava a procura de
comida
- E por quê? estava com fome/faminta
- Onde vai pedir comida?
- Quais eram os os animais que estavam
presentes na quinta?
9h40 Vanessa PREZI ACTIVITE 2 : VRAI • Projeter un questionnaire à partir du prezi :
diapositives OU FAUX : récupéré les activités 1, 3, 7 du livret
14 à 23 ; craies ; RECUPERATION • Commenter les réponses à l'oral
petits tableaux DU CONTE • l’élève doit inscrire sa réponse sur les
noirs petits tableaux noirs : V pour vrai X pour
faux. A chaque bonne réponse, il gagne un
jeton
9h50 Dalila PREZI ACTIVITE 3 : • Rappeler les différents ingrédients de la
diapositives RECUPERATION recette de la soupe de pierre faite par la
24 à 26 ; images DU renarde : disposer une étiquette devant
des animaux ; VOCABULAIRE : les chaque aliment
étiquettes avec le ingrédients de la • Demander de former des phrases en
nom des lieux de recette suivant l'exemple : A ovelho vai à poça
la ferme et buscar um balde de agua.
étiquettes avec le Attention aux pièges
nom des
ingrédients
10h Dalila PREZI ACTIVITE 4 : • Actions faites par la renarde lors de la
diapositives RECUPERATION préparation de la soupe.
24 à 26 DU • Projeter une diapositive avec 5 verbes et
VOCABULAIRE : les leurs définitions : cortas às rodelas,
verbes d'action de la temperar, partir aos pedaços, desfolhar,
pratique culinaire descascar
• Laisser 2 minutes aux élèves pour les
mémoriser
• Projeter des photos correspondantes au
différents actions et les légumes qui s'y
rapportent
• Demander au élèves de deviner le verbe
puis de former une phrase simple avec le
verbe et le nom du légume
10h10 Vanessa PREZI ACTIVITE 5 : • Brainstorming :
diapositives EVALUATION DE - élève 1 : lire le plus rapidement possible
35 à 105 L'ACQUISITION les mots qui seront projetés,
DU VOCABULAIRE - élève 2 : même exercice mais ce ne sont
pas des mots mais des images qui renvoient
aux mots
Faire répéter l'élève jusqu'à ce qu'il ne fasse
25
plus d'erreur
• Séquences de mots et d'images :
- Ingrédients
- Animaux
- Lieux de la ferme
- Verbes onomatopéiques
- Verbes de la pratique culinaire
•
10h20 Dalila et PREZI CONCLUSION et • Séquence de questions orales,
Vanessa diapositive 106 OUVERTURE compréhension globale, morale, rappel du
conte d'origine :
• Demander le titre du conte et un résumé,
ou résumer
• Projeter la question sur la morale et
demander à chaque élève de choisir celle
qu'il trouve la plus adéquate. Commenter les
réponses
• Conclure : dans la recette originale, la
pierre continue à être un ingrédient essentiel.
Donner aux élèves à réfléchir.
• Répondre : conte s'est transformé en
tradition culinaire, est devenu réalité,
beaucoup d'histoires populaires expliquent
l'origine de certaines traditions.
• OUVERTURE : Au Brésil aussi
- Vocês já ouviram dizer que da terra nasce
pão? Ler a Lenda da Mani
• Laisser la question en suspens
26