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ÉDITION 2017 – NOUVELLE FORMULE

Réviser son bac


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L’ESSENTIEL DU COURS DES SUJETS DE BAC DES ARTICLES DU MONDE UN GUIDE PRATIQUE

- Des fiches synthétiques. - Des questions types. - Le texte intégral - La méthodologie


- Les points et définitions - L’analyse des sujets. des articles du Monde. des épreuves.
clés du programme. - Les plans détaillés. - Un accompagnement - Des astuces et
- Les repères importants. - Les pièges à éviter. pédagogique des articles. conseils de révision.

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© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
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Avec la collaboration de :
Thomas Camara
Alain Larroche
Daniel Pompon
Jean-Marc Ravier

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L’ouvrage que vous avez entre les mains a pour objectif de vous aider dans la préparation de l’épreuve de ma-
thématiques au baccalauréat scientifique. Son intérêt réside d’abord dans la manière dont il reprend, point par
point, les différents thèmes du programme de terminale S, en synthétisant – dans la partie « L’essentiel du cours »
– les connaissances que vous devez maîtriser, mais aussi en listant dans les colonnes, les notions incontournables
et les mots-clés dont vous devez connaître la définition précise.
Plusieurs exercices tirés des sujets récemment tombés au bac accompagnent chaque thème. Ils sont assortis de
conseils de méthode pour les traiter ; tous sont corrigés en fin de volume.
Enfin, véritable originalité de l’ouvrage, des articles tirés du journal Le Monde viennent mettre en perspective
chaque point du programme et vous offrent la possibilité d’enrichir votre culture mathématique et scientifique.
Très accessibles, accompagnés d’un commentaire pédagogique vous permettant de bien comprendre les enjeux,
ils sont signés notamment par des mathématiciens chevronnés tels Étienne Ghys, Cédric Villani, ou encore
Pierre Cartier. De quoi aborder l’examen en toute confiance, mais aussi préparer votre éventuelle entrée dans
l’enseignement supérieur.
Il nous reste à vous souhaiter bon courage en espérant que nous aurons, à travers cet ouvrage, contribué à
votre succès.
Les auteurs

Message à destination des auteurs des textes figurant dans cet ouvrage ou de leurs ayants-droit : si malgré nos efforts, nous
n’avons pas été en mesure de vous contacter afin de formaliser la cession des droits d’exploitation de votre œuvre, nous vous
invitons à bien vouloir nous contacter à l’adresse plusproduit@lemonde.fr.

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.

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SOMMAIRE

Analyse p. 5
Chapitre 01 – Suites p. 6

Chapitre 02 – Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires p. 10

Chapitre 03 – Dérivation p. 14

Chapitre 04 – Fonctions sinus et cosinus p. 18

Chapitre 05 – Fonction exponentielle p. 22

Chapitre 06 – Fonction logarithme népérien p. 26

Chapitre 07 – Intégration p. 30

Géométrie p. 33
Chapitre 08 – Nombres complexes p. 34

Chapitre 09 – Géométrie dans l’espace p. 38

Probabilités et statistiques p. 43

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Chapitre 10 – Probabilités conditionnelles p. 44

Chapitre 11 – Lois à densité p. 50

Chapitre 12 – Échantillonnage p. 56

Algorithmique/Logique p. 59
Chapitre 13 – Algorithmique/Éléments du raisonnement mathématique p. 60

Corrigés des exercices p. 65


Culture scientifique : mathématiciens contemporains emblématiques p. 83
Guide pratique p. 93
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ANALYSE
y y
π
2
1 Cf

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
0
π 0 π π

2 2
0 a x
–1
π
Cf –
2 Sur l’intervalle [0 ; π]
la fonction cosinus 0 a b x
est décroissante.
x=a x=b
x=a –π

Suites
L'ESSENTIEL DU COURS

Suites
Un couple de lapins, né le 1er janvier, donne naissance à un autre couple de lapins,
chaque mois, dès qu’il a atteint l’âge de deux mois. Les nouveaux couples suivent la
même loi de reproduction. Combien y aura-t-il de couples de lapins le 1er janvier de
l’année suivante, en supposant qu’aucun couple n’ait disparu  ?
Pour résoudre ce problème, le mathématicien italien Fibonacci (dit aussi Léonard de
Pise) introduit dès 1202 la notion de suite. Ainsi, si on note un le nombre de couples
de lapins au cours du mois (avec u1 = 1), la suite (un) vérifie la relation de récurrence
un+2 =  un+1 + un. On peut alors exprimer un en fonction de n et prévoir le nombre de
lapins au bout de quelques mois.

Quand utiliser un raisonnement par récurrence et Enfin, la somme des (n + 1) premiers termes d’une suite géométrique
comment le rédiger ? 1 – qn+ 1
(u0 + u1 + … + un) de raison q ≠ 1 est égale à : u0 × .
On peut utiliser un raisonnement par récurrence chaque fois qu’une 1 –q
propriété à démontrer dépend d’un entier naturel n, surtout lorsqu’il 11 –– qqnn++11
Pour tout réel q différent de 1, on a : 11 ++qq ++qq22 ++……++qqnn == .
semble y avoir un lien simple entre ce qui se passe au rang n et ce qui 11 –– qq
se passe au rang n + 1. Pour démontrer qu’une suite (un) est géométrique, il faut calculer le
u
Un raisonnement par récurrence se rédige en quatre étapes : rapport n+1 .
un
On commence par énoncer la propriété à démontrer, en précisant
Si on obtient un nombre réel indépendant de n alors la suite est
pour quels entiers naturels cette propriété est définie.
géométrique, sinon elle n’est pas géométrique.
Initialisation : on vérifie que la propriété est vraie au rang initial

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(qui est souvent 0 ou 1).
Que faut-il retenir sur les suites arithmétiques ?
Hérédité : on prouve le caractère héréditaire de la propriété. On sup-
Une suite est arithmétique quand on passe d’un terme au suivant en
pose que la propriété est vraie pour un entier naturel n arbitrairement
ajoutant un même nombre (la raison que l’on note r).
fixé et on démontre que la propriété est encore vraie au rang n + 1.
D’où la formule de récurrence donnée pour tout entier naturel n  : 
On conclut en invoquant le principe de récurrence.
un+ 1 = un + r .
Le terme général d’une suite arithmétique est : un = u0 + nr .
Que faut-il retenir sur les suites géométriques ?
n(n + 1)
Une suite est géométrique quand on passe d’un terme au suivant en Cas particulier pour tout réel n, on a : 1 + 2 + … + n = .
2
multipliant par le même facteur (la raison que l’on note q). Pour démontrer qu’une suite (un) est arithmétique, il faut calculer la
D’où la formule de récurrence donnée pour tout entier naturel n : différence : un+ 1 – un.
un+ 1 = q × un . Si on obtient un nombre réel indépendant de n, alors la suite est
Le terme général d’une suite géométrique est : un = u0 × qn. arithmétique, sinon elle n’est pas arithmétique.

MOTS CLÉS
SUITE • la suite u est croissante si et seu- Si la suite (un) admet comme li- • que son terme général tend vers
• Une suite est une fonction défi- lement si pour tout entier naturel mite le réel a, cela signifie que l’infini quand n tend vers l’infini,
nie sur l’ensemble ℕ ou sur une n, un ⩽ un+1 ; tout intervalle ouvert centré en a comme pour la suite de terme gé-
partie de ℕ. • la suite  u est strictement crois- contient tous les termes de la suite néral un = n + 1.
sante si et seulement si, pour tout à partir d’un certain rang. On dit
• L’image du naturel n par la
entier naturel n, un < un+1.
RAISON D’UNE SUITE
suite  u se note u(n) ou plus sou- alors que la suite (un) converge
• Dans une suite arithmétique,
vent un. SUITE DÉCROISSANTE vers a.
on passe d’un terme au suivant
Soit u une suite : SUITE DIVERGENTE en ajoutant toujours un même
TERME GÉNÉRAL • la suite u est décroissante si et Une suite qui n’est pas nombre  r, appelé raison de la
L’image d’un entier naturel n par seulement si, pour tout entier na- convergente est divergente. suite arithmétique.
la suite u se note un et s’appelle turel n, un ⩾ un+1 ; Dire qu’une suite est divergente • Dans une suite géométrique, on
le terme général de la suite ou • la suite u est strictement dé- peut signifier : passe toujours d’un terme au sui-
terme de rang n. croissante si et seulement si, pour • qu’elle n’a pas de limite, comme vant en multipliant par un même
tout entier naturel n, un > un+1.
SUITE CROISSANTE pour la suite de terme général nombre  q, appelé raison de la
Soit u une suite : SUITE CONVERGENTE un = cos n ; suite géométrique.

6 Suites
L'ESSENTIEL DU COURS

Comment déterminer la limite d’une suite ? Comment calculer la limite d’une somme des
Soit (un) une suite géométrique de raison q ≠ 0. premiers termes d’une suite géométrique ?
La limite de la suite (un) dépend de son premier terme u0 non nul et On travaillera ici uniquement avec des suites géométriques de raison
de sa raison q. strictement positive. 2 n
1 ⎛ 1⎞ ⎛ 1⎞
Quel que que soit u0, si – 1 < q < 1, alors la limite de la suite sera nulle. Exemple : déterminer la limite de : Sn  = 1 +    +  ⎜ ⎟  + …  ⎜ ⎟ .
2 ⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠
Lorsque u0 est positif : Première étape : reconnaître la somme d’une suite géométrique.
si q > 1, la limite de la suite sera égale à + ∞ ; On reconnaît la somme des n + 1 premiers termes d’une suite géomé-
si q ≤ – 1, la suite n’aura pas de limite. 1
trique de premier terme u0 = 1 et de raison q = .
Lorsque u0 est négatif : 2
1 – qn+ 1
si q > 1, la limite de la suite sera égale à – ∞ ; On sait que : Sn = u0 × .
1–q
si q ≤ – 1, la suite n’aura pas de limite. ⎛ 1⎞
n+1
⎛ 1⎞
n+1

1–⎜ ⎟ 1–⎜ ⎟
Si la suite (un) admet comme limite le réel l, alors tout intervalle ouvert ⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠
Donc : Sn = u0 × = .
centré en l contient tous les termes de la suite à partir d’un certain 1 1
1–
rang. On dit que la suite (un) converge vers l. 2 2
⎛ ⎛ 1⎞
n+1
⎞ ⎛ 1⎞
n
Pour étudier la limite d’une suite, on peut exprimer le terme général D’où : Sn = 2 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟ = 2 – ⎜ ⎟ .
de la suite en fonction de n et déterminer la limite de ce terme en ⎝ ⎝ 2⎠ ⎠ ⎝ 2⎠

faisant tendre n vers l’infini. Ou bien, on peut utiliser les théorèmes Seconde étape : on utilise les résultats de la partie 3.
de comparaison. 1
On est dans le premier cas, car q = est strictement compris entre 0
n
2
Premier cas : si un ⩽ vn et lim v n = –∞, alors lim un = −∞. ⎛ 1⎞
n→+∞ n→+∞ et 1, donc : lim ⎜ ⎟ = 0.
n→+∞ ⎝ 2 ⎠
Second cas : si un ⩽
 v n et lim un = +∞,alors lim v n =+∞.
n→+∞ n→+∞ Troisième étape : on conclut, lim Sn = 2 .
n→+∞
Troisième cas : si un ⩽ wn ⩽ v n et lim un  =  lim v n =  l, alors lim wn = l. On peut généraliser cette démarche avec une propriété.
n→+∞ n→+∞ n→+∞

(théorème des « gendarmes ») Soit (un) une suite géométrique de premier terme u0 et de raison q,
strictement comprise entre 0 et 1. Soit Sn la somme des n + 1 premiers

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Enfin, il convient de se souvenir que toute suite croissante majorée est u0
convergente et que toute suite décroissante minorée est également termes de la suite (un). Alors lim Sn = .
n→+ ∞ 1–q
convergente :
une suite (un) est majorée s’il existe un réel M tel que, pour tout Qu’est qu’une suite arithmético-géométrique ?
naturel n, un ⩽ M  ; Définition : on dit qu’une suite (un) est une suite arithmético-géomé-
une suite (un) est minorée s’il existe un réel m tel que, pour tout trique s’il existe deux réels a et b tels que, u0 étant donné, on a pour tout
naturel n, un ⩾ m ; entier naturel n : un+ 1 = aun + b.
une suite est bornée si elle est à la fois majorée et minorée. On peut donc calculer chaque terme d’une suite arithmético-­
géométrique en utilisant les coefficients a et b et le terme précédent.
UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER

• La divine proportion p.  9
(Étienne Ghys, Le Monde daté du 11.04.2013)

MOTS CLÉS ZOOM SUR…


LIMITE D’UNE SOMME LIMITE D’UN INVERSE LE RAISONNEMENT • on vérifie que la propriété est
Si lim un  = l l l +∞ +∞ +∞
n→+∞ PAR RÉCURRENCE vraie au rang initial (qui est sou-
Si lim vn  = l≠0 0 +∞ ou –∞
Si lim vn  = l′ +∞ –∞ +∞ –∞ –∞ n→+∞ On utilise un raisonnement par vent 0 ou 1) ;
n→+∞
récurrence chaque fois qu’une • on prouve le caractère hérédi-
alors 1 1 en 0 , ou +∞
+

lim un  +   vn = l + l′ +∞ –∞ +∞ ? –∞ alors nlim


→+∞ v
 = en 0–, ou –∞
0 propriété à démontrer dépend taire de la propriété ; on suppose
n→+∞ l
n
d’un entier naturel n, surtout que la propriété est vraie pour
LIMITE D’UN PRODUIT lorsqu’il semble y avoir un lien un entier naturel n arbitraire-
Si lim un  = l l≠0 l≠0 0 +∞ +∞ –∞ LIMITE D’UN QUOTIENT simple entre ce qui se passe ment fixé et on démontre que
n→+∞
+∞ On se ramène au cas d’un produit au rang  n et ce qui se passe au la propriété est encore vraie au
Si lim vn  = l′ +∞ –∞ ou +∞ –∞ –∞ un u 1 rang n + 1 : rang n + 1 ;
n→+∞
–∞ pour car n = un × . • on conclut que, quel que soit
vn vn vn • on énonce la propriété à démon-
si l > 0, si l > 0,
alors trer, en précisant pour quels en- l’entier natutel n, la propriété est
+∞ –∞
lim un× vn = l × l′ ? +∞ –∞ +∞ vraie .
n→+∞ si l < 0, si l < 0, tiers naturels cette propriété est
–∞ +∞ définie ;

Suites 7
EXERCICES PAS À PAS

Métropole (juin 2013) La bonne méthode


Soit la suite numérique (un) définie sur ℕ par : u0 = 2 et, pour
1. a) On remplace n par 0 dans la relation de récurrence de
2 1
tout entier naturel n, un+ 1 = un + n + 1. l’énoncé pour déduire u1, puis n par 1 pour obtenir u2, etc.
3 3
1. a) Calculer u1, u2, u3 et u4. On pourra en donner des valeurs b) Ordonner les termes successifs de la suite et conclure.
approchées à 10 – 2 près. 2. a) Démontrer la propriété par récurrence.
b) Formuler une conjecture sur le sens de variation de cette suite. b) Remplacer un+1 par l’expression donnée dans l’énoncé en
2. a) Démontrer que pour tout entier naturel n, un ⩽ n + 3. fonction de un.
1
b) Démontrer que pour tout entier naturel n, un+1 – un = (n + 3 – un ). c) Utiliser le résultat du 2. b) et l’inégalité du 2. a).
3
c) En déduire une validation de la conjecture précédente. 3. a) Exprimer pour un entier naturel n, vn+1 en fonction de un
3. On désigne par (vn) la suite définie sur ℕ par vn = un – n. puis en fonction de vn et conclure.
a) Démontrer que la suite (v n) est une suite géométrique b) Exprimer vn en fonction de v puis un en fonction de n.
2 c) Utiliser la propriété du cours donnant la limite de la suite
de raison .
3 n
⎛ 2⎞ (qn) avec – 1 < q < 1.
b) En déduire que pour tout entier naturel n, un = 2 × ⎜ ⎟ + n.
⎝ 3⎠
c) Déterminer la limite de la suite (un). 4. a) Décomposer Sn comme la somme d’une somme de
4. 
P our tout entier naturel non nul n, on pose : termes d’une suite géométrique et d’une somme de termes
n
S
Sn  =  uk  = u0  + u1  +  …  + un et Tn = n2 . d’une suite arithmétique.
k=0 n
b) Utiliser à nouveau la propriété du cours donnant la ­limite de
a) Exprimer Sn en fonction de n.
la suite (qn) avec – 1 < q < 1.
b) Déterminer la limite de la suite (Tn).

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Antilles-Guyane (sept. 2010)

On considère la suite de nombres réels (un) définie sur ℕ par


1 1 La bonne méthode
u0 = – 1, u1 =  et, pour tout entier naturel n, u unn++11 –– 44 u
unn++22 == u u.
2 4 nn
1. Calculer u2 et en déduire que la suite (un) n’est ni arithmétique,
1. La connaissance de u2 nous permet de comparer u2 – u1 et
ni géométrique. u2 u
u1 – u0, puis et 1 et de conclure.
2. On définit la suite (vn) en posant, pour tout entier naturel n : u1 u0
1 2. a) Utiliser la définition de vn en fonction de un.
vn = un+1 – u.
2 n
b) Utiliser la définition de vn en fonction de un et la relation de
a) Calculer v0.
récurrence entre un+2, un+1 et un.
b) Exprimer vn+1 en fonction de vn.
1 c) Revenir à la définition d’une suite géométrique et ne pas ou-
c) En déduire que la suite (vn) est géométrique de raison .
2
blier de préciser son premier terme.
d) Exprimer vn en fonction de n.
u d) Utiliser une propriété d’une suite géométrique.
3. On définit la suite (w ) en posant, pour tout entier naturel n : wn = vn .
n
n 3. a) Remplacer n par 0 dans la relation donnée dans l’énoncé.
a) Calculer w0.
1 b) Remplacer dans wn+1, vn+1 et un+1 en fonction de vn et un, puis
b) En utilisant l’égalité un+1 = vn + un , exprimer wn+1 en fonction de un
2
conclure.
et de vn.
c) Utiliser l’égalité obtenue précédemment et la définition de wn.
c) En déduire que pour tout n de ℕ, wn+1 = wn + 2.
d) Reconnaître la nature de la suite (wn) puis utiliser la proprié-
d) Exprimer wn en fonction de n.
té ad hoc.
4. Montrer que pour tout entier naturel n, un = 2n n– 1 .
2 4. vn et wn ont été exprimés en fonction de n, d’où un.
n

5. Pour tout entier naturel n, on pose : Sn  =  uk  = u0  + u1  +  … + un. 5. vn et wn ont été exprimés en fonction de n, d’où un.
k =0
Démonstration par récurrence.
2n + 3
Démontrer par récurrence que pour tout n de ℕ : Sn = 2 – .
2n

8 Suites
L’ARTICLE DU

La divine proportion
Le nombre d’or, qui régit le rapport harmonieux entre les parties et le tout, est un exemple
frappant d’idée mathématique : un concept simple, presque primitif, qui se retrouve par-
tout autour de nous.
1,61803398875… Un livre tout entier consacré à un seul nombre ? des nombres, certains sont plus riches que d’autres. Certains sont utiles,
Pourquoi celui-là plus qu’un autre ? Pourquoi porte-t-il des noms d’autres sont attachants, mais l’immense majorité n’a pas grand intérêt.
aussi prestigieux que le « nombre d’or » ou la « divine proportion » ? Le monde qui nous entoure est peuplé de rectangles de toutes sortes.
S’agirait-il d’un joyau ou d’une œuvre véritablement divine ? La lettre Quelques-uns sont dans la nature mais la plupart sont construits
grecque φ (Phi) lui a même été attribuée, comme la lettre π est associée par l’homme, qui doit cependant se plier aux lois naturelles. Le fil à
à son vieil ami et concurrent 3,1415926535. Ce nombre fascine depuis plomb est perpendiculaire à l’horizontale et il est bien commode de
très longtemps. Il suffit de taper « golden mean » sur Google pour être construire des maisons dont les murs sont rectangulaires… Il se trouve
frappé par la diversité des sites qui se l’approprient. On le voit partout, que beaucoup de ces rectangles sont dorés : le rapport entre longueur
dans la philosophie, la spiritualité, l’art, l’économie et… dans les ma- et largeur est égal à φ. Pour vérifier qu’un rectangle situé devant vous
thématiques. À vrai dire, les mathématiciens professionnels sont un est bien doré, rien n’est plus facile. Sortez votre carte de crédit (ou votre
peu agacés par la popularité de « leur » nombre d’or ; ce sont eux qui carte Vitale, ou de bibliothèque !), et essayez de masquer le rectangle en
l’ont découvert (ou inventé ?), et voilà qu’il échappe à leur contrôle ! plaçant la carte devant vos yeux. Si le rectangle est exactement masqué
Beaucoup considèrent qu’on exagère son importance dans le domaine par la carte, il est doré ! La prédominance de ces rectangles d’or est-elle
de l’esthétique et que le rôle mystique qu’on lui attribue est une im- un fait acquis ou une illusion ? Ce n’est pas clair. Après tout, on voit
posture. Ils préfèrent se limiter à son aspect purement mathématique, aussi beaucoup d’autres formes de rectangles qui ne sont pas dorés,
et une revue tout à fait respectable – The Fibonacci Quarterly – est comme par exemple les feuilles au format A4 ou encore les carrés.
d’ailleurs presque entièrement consacrée à un thème très proche de φ : Dans les musées d’art, cette abondance ne fait pourtant aucun doute ;

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la suite de Fibonacci. Les mathématiques contemporaines manipulent beaucoup de tableaux ont des proportions divines. Certains pensent
le plus souvent des objets bien plus élaborés, et φ apparaît plutôt que nous avons une préférence innée pour l’esthétique du rectangle
comme un souvenir d’un passé très lointain. Les mathématiciens ont d’or. Quant à moi, je préfère penser que les mathématiques influencent
cependant le sens de l’histoire de leur discipline et regardent cette notre sens esthétique. L’artiste qui choisit ce format pour une toile ne le
« vieillerie » avec tendresse. fait pas parce qu’il considère que ce rectangle est « beau ». De manière
Henri Poincaré affirmait que « la mathématique est l’art de donner le consciente ou inconsciente, il sait que cette proportion « contient » plus
même nom à des choses différentes ». Le nombre d’or réunit toute une de deux mille ans de mathématiques et de réflexion sur l’harmonie et
multitude de phénomènes. Le cœur de l’explication commune avait sur les liens qui unissent les nombres et notre perception de l’espace.
déjà été explicité par Euclide il y a plus de deux mille ans. Lorsqu’on Avant même de commencer à peindre, le tableau a déjà du contenu ;
décompose un objet en deux parties inégales, on dit que la proportion il fait partie d’une histoire et d’une culture. En filigrane, on peut de-
est divine, ou dorée, si le rapport entre la grande partie et la petite est viner la présence du passé ; Euclide, Fibonacci, Léonard de Vinci, Ke-
le même que le rapport entre le tout et la grande partie. La simplicité pler, Escher et tant d’autres sont présents…
de cette définition explique l’omniprésence de φ. On le rencontre
dans la croissance des populations de lapins, décrite par Fibonacci au Étienne Ghys, Le Monde daté du 11.04.2013
Moyen Âge, dans les proportions qui régissent le pentagone régulier
ou dans celles du Parthénon.
De ce point de vue, le nombre d’or apparaît comme l’un des exemples les POURQUOI CET ARTICLE ?
plus frappants d’une idée mathématique : un concept simple, presque pri-
mitif, qui se retrouve partout autour de nous. C’est à ce titre que le nombre Il évoque la suite célèbre de Fibonacci, pour laquelle les deux
premiers termes sont 0 et 1, et chacun des termes suivants est égal
d’or a droit de cité dans le paysage mathématique. Je choisis un nombre
à la somme des deux termes précédents. Mathématiquement, cette
au hasard d’une quinzaine de chiffres, comme 5 387 565 581 098 724 par suite (Fn) est définie par Fn+2 = Fn+1 + Fn pour tout n ∈ ℕ, F0 = 0 et F1 = 1.
exemple. Pourrait-on écrire un livre sur ce nombre ? Certainement pas ! On a : F0 = 0 ; F1 = 1 ; F2 = F1 + F0 = 1 + 0 = 1 ; F3 = F2 + F1 = 1 + 1 = 2 ;
Ce nombre ne parle que de lui-même, il n’est relié à aucune idée, il ne F4 = F3 + F2 = 2 + 1 = 3 ; F5 = F4 + F3 = 3 + 2 = 5 ; F6 = F5 + F4 = 5 + 3 = 8 ;
permet pas de comprendre « des choses différentes ». F7 = F6 + F5 = 8 + 5 = 13, etc.
1 + √–5 1 – √–5
Perception de l’espace En posant φ =
2
(nombre d’or) et φ’ = 2 , on démontre que
Je suis d’ailleurs probablement le premier (et le dernier !) dans l’histoire 1
Fn = – (φn - φ’n) pour tout n ∈ ℕ, n ⩾ 2 (formule de Binet).
de l’humanité à avoir écrit ce nombre : il ne sert à rien ! Dans l’univers √5

Suites 9
L'ESSENTIEL DU COURS

Limites de fonctions, continuité et théorème


des valeurs intermédiaires
Déterminer des limites éventuelles d’une fonction n’a d’intérêt que lorsque x tend vers une
borne ouverte de l’ensemble de définition Df de f. On peut ainsi mettre en évidence la
présence éventuelle d’asymptotes verticales ou horizontales à la courbe représenta-
tive de la fonction f.
La notion de continuité permet notamment de résoudre des équations du type f(x) = k
(k ∈ ℝ, f fonction continue) ou donner une valeur approchée de ses solutions.

Opérations sur les limites Comment lever une forme indéterminée ?


Soit f une fonction définie au voisinage de a. Ici a peut être un nombre Les « ? » dans les tableaux précédants signifient que l’on ne peut pas
réel, ou +∞ ou –∞. conclure directement : on est en présence d’une « forme indétermi-

Limite d’une somme en a ∞ 0


née », donc devant une limite de la forme : +∞ –∞ ou ∞ × 0 ou ou .
∞ 0
Si f a pour limite : l l l +∞ +∞ –∞
Pour « lever » cette indétermination, il faut transformer l’écriture de
Si g a pour limite : l′ +∞ –∞ +∞ –∞ –∞ la fonction.

alors f + g a pour limite : l + l′ +∞ –∞ +∞ ? –∞ Comment détermine-t-on la présence


d’asymptotes à la courbe d’une fonction ?
Limite d’un produit en a

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y
Si f a pour limite : l l≠0 l≠0 0 +∞ +∞ –∞
Asymptote verticale
+∞ d'équation x = a :
Si g a pour limite : l′ +∞ –∞ o u +∞ –∞ –∞ lorsque
–∞ a x
lim f ( x) = ± ∞. 0
x→ a
si l >0, si l >0, Cf
+∞ –∞
alors f × g a pour limite : l × l′ ? +∞ –∞ +∞
si l <0, si l <0, x=a
–∞ +∞

Limite de l’inverse en a y
Asymptote horizontale :
Si g a pour limite : l≠0 0 +∞ ou –∞
d’équation y = b : Cf y=b
alors 1 a 1 lorsque b
+∞ ou –∞ 0 x
pour limite :
g lim f ( x) = b. 0
l x→ ±∞

MOTS CLÉS
LIMITE f(x) dès que x est suffisamment • soit en factorisant par le terme tion f admet une asymptote verti-
Soit f une fonction définie au voi- proche de a ; dominant (cas des fonctions po- cale d’équation x = a.
sinage de a : • la limite de f en a est le réel l et lynômes et rationnelles en + ∞ ou • Si lim f ( x) = b, alors la courbe
x→ ±∞
• la limite de f en a est +∞ et on note lim f ( x ) = l, si tout inter- – ∞) ; représentative de la fonction f ad-
x→ a
on note lim f ( x) = +∞, si tout valle de la forme ]l – r ; l + r[ où r • soit en utilisant la quantité met une asymptote horizontale
interval­
x→a
le de la forme ]M ; +∞[ > 0, contient tous les réels f(x) dès conjuguée (cas des fonctions ra- d’équation y = b, à l’infini.
où M ∈ ℝ, contient tous les réels que x est suffisamment proche de a. cines carrées) ;
• soit en revenant à la définition THÉORÈME DES GENDARMES
f(x) dès que x est suffisamment si f ( x) ⩽ k( x) ⩽ g( x) et si
FORME INDÉTERMINÉE du nombre dérivé (cas des fonc-
proche de a ;
Dans un calcul de limites, on tions sous la forme d’un taux lim f ( x ) =  lim g( x ) = l
• la limite de f en a est – ∞ et x→a x→a
a une «  forme indéterminée  » d’accroissement).
on note lim f ( x ) = – ∞, si tout alors lim k( x ) = l .
x →a lorsque l’on ne peut pas conclure x→a
i­ntervalle de la forme ]–∞ ; M[ directement. Pour « lever » cette ASYMPTOTE
• Si lim f ( x) = ±∞ , alors la (valable pour a  ∈  ℝ ou a qui est
où M ∈ ℝ, contient tous les réels indétermination, il faut transfor- x→a
mer l’écriture de la fonction : courbe représentative de la fonc- –∞ ou +∞)

10 Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires


L'ESSENTIEL DU COURS

Comment déterminer la limite d’une fonction en Propriété des valeurs intermédiaires


utilisant la comparaison ? Propriété fondamentale des fonctions continues : soit un intervalle I,
On peut utiliser les théorèmes de limite par comparaison. (a , b)∈ I 2 et f une fonction continue sur I.
Soient f, g et h trois fonctions définies au voisinage de a, et soit l un Pour tout réel k compris entre f (a) et f (b), il existe au moins un réel c
nombre réel. compris entre a et b tel que f (c) = k.
f  x) ⩽ g(x)
Premier cas : sig( f ( x)etlim
lim fg(x) =
f((x) = –∞,
x) = –∞ alorslim
limg(f(x) =
g(x) = –∞.
x) = –∞ Interprétation graphique : la droite d’équation y = k coupe au moins
x→
x→aa x→
x→aa
une fois la courbe représentative de la fonction f en un point dont
Second cas : si g( x) ⩽ f ( x) et lim g( x) = +∞, alors lim f ( x) = +∞. l’abscisse est comprise entre a et b.
x→ a x→ a

Troisième cas (théorème des gendarmes) :


f(b)

si f ( x) ⩽ k( x) ⩽ g( x) et si lim f ( x ) =  lim g( x ) = l , alors lim k( x ) = l .


x→a x→a x→a

On peut utiliser les comparaisons directes :


pour tout réel x, on sait que x < e x  ;
y=k
pour tout réel x strictement positif : ln  x  <  x .
1
Qu’est ce qu’une fonction continue ?
Approche graphique : pour une fonction f définie sur un intervalle I, a
c1 0 c2 1 c3 b
on dit que la fonction f est continue sur I, lorsque sa courbe représen-
tative Cf se trace « sans lever le crayon ».
Propriétés : f(a)
les fonctions de référence (affines, carré, cube, inverse, racine carrée)
sont continues sur leur ensemble de définition ; Interprétation en terme d’équation  : l’équation f(x) = k
les fonctions construites à partir des fonctions de référence sont admet au moins une solution comprise entre a et b.
continues sur leurs ensembles de définition ; (c1, c2 et c3 en utilisant le graphique).
les fonctions polynômes sont continues sur l’ensemble des réels ; Cas particulier des fonctions continues et strictement monotones

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les fonctions rationnelles sont continues sur leur ensemble de sur un intervalle : soit un intervalle I, (a , b) ∈ I 2 et f une fonction
définition. continue et strictement monotone sur I. Pour tout réel k compris
Exemples : entre f(a) et f(b), l’équation f(x) = k admet une solution unique
la fonction f définie pour tout réel x par comprise entre a et b.
f ( x ) = 22x
  x3 +
3
 + 5x
5  2x–2  x– x+ +  1 continue sur l’ensemble des réels en tant
1 est
f(b)
que fonction polynôme ;
2 x   –  1
la fonction f définie pour tout réel x ≠ 3 par f ( x ) =  est conti-
x   –  3 f(c) = k
nue sur ℝ \ {3} en tant que fonction rationnelle. y=k

f(a)

MOTS CLÉS a c b

Intervalle I

ZOOM SUR…
FONCTION CONTINUE THÉORÈME DES VALEURS
• Une fonction f, définie sur INTERMÉDIAIRES
un intervalle ouvert contenant • Soit f une fonction définie et conti-
nue sur un intervalle I et (a , b) ∈ I 2. LA MÉTHODE PAR de l’équation est dans ]a ; b[,
un réel a, est continue en a si
Pour tout réel k compris entre f(a) ­DICHOTOMIE sinon elle est dans ]c ; b[ ;
lim f ( x ) = f ( a). • on continue en testant le mi-
x→a et f(b), il existe au moins un réel c ∈  On utilise la méthode par dichoto-
• Une fonction f, définie sur un mie pour déterminer une valeur lieu du nouvel intervalle et ce,
c ∈[a ; b] tel que f(c) = k.
intervalle I ouvert, est continue approchée de la solution d’une jusqu’au moment où l’on obtient
• Si, de plus, f est strictement
équation du type f (x) = 0 sur [a ; b] la précision demandée.
sur I lorsque f est continue en monotone sur I, pour tout réel k
tout réel a appartenant à I. compris entre f(a) et f(b), l’équa- avec une précision donnée :
tion f(x) = k admet une unique • on démontre à l’aide du corol- UN ARTICLE DU MONDE
• Une fonction f, définie sur un
laire du théorème des valeurs
intervalle [a ; b], est « continue solution c ∈ c ∈[a ; b]. À CONSULTER
intermédiaires que l’équation
sur [a ; b] » lorsque :
RÉSOLUTION GRAPHIQUE f (x) = 0 admet une solution
⎧ Les solutions de l’équation unique sur l’intervalle [a ; b] ; • Retour à Leibniz p.  13
⎪ f est continue sur ]a ;b[ • on calcule f(c), c étant le milieu (Propos recueillis par Pierre
⎪ f(x) =  k avec k ∈ ℝ sont les abs-
⎨ lim f ( x) = f (a) cisses des points d’intersection de de l’intervalle [a ; b] ; Cartier et Maurice ­Arvonny,
x→ a+ Le Monde daté du 16.12.1987)
⎪ Cf avec la droite d’équation y = k. • si f (a) × f (c) < 0, la solution
⎪ lim f ( x) = f (b)
⎩ x→b –

Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires 11


EXERCICES PAS À PAS

Métropole (juin 2013)

Sur le graphique ci-dessous, on a tracé, dans le plan muni d’un 3. a) Démontrer que l’équation f(x) = 1 admet une unique solution α
repère orthonormé (O ; i ; j), la courbe représentative 𝒞 d’une sur l’intervalle ]0 ; 1].
fonction f définie et dérivable sur l’intervalle ]0 ; +∞[. b) Par un raisonnement analogue, on démontre qu’il existe un unique
B réel β de l’intervalle ]1 ; +∞[ tel que f(β) = 1. Déterminer l’entier n tel
C
que n < β < n + 1.
𝒞

j

0 i A
La bonne méthode

1. a) Considérer le point B d’abscisse 1.


On dispose des informations suivantes :
– les points A, B, C ont pour coordonnées respectives (1 ; 0), (1 ; 2), (0 ; 2) ; b) Utiliser la formule donnant la dérivée d’un quotient.
– la courbe 𝒞 passe par le point B et la droite (BC) est tangente à 𝒞 en B ; c) Utiliser les résultats du 1. a).
– il existe deux réels positifs a et b tels que pour tout réel strictement 2. a) Remplacer dans l’expression de f ′, a et b par les valeurs
positif x, f (x)= a + b ln x. trouvées précédemment, et remarquer que x2 est positif.
x
1. a) En utilisant le graphique, donner les valeurs de f(1) et f ′(1). b) Utiliser les limites des fonctions usuelles.
(b – a) – bln x
b) Vérifier que pour tout réel strictement positif x, f ′(x) = . c) Déterminer le signe de – ln(x) puis les variations de f. Pen-
x2
c) En déduire les réels a et b. ser à préciser les bornes et les extremums éventuels.
2. a) Justifier que pour tout réel x appartenant à l’intervalle ]0 ; +∞[, 3. a) Appliquer le théorème des valeurs intermédiaires sur
f ′(x) a le même signe que – ln x.
l’intervalle ]0 ; 1].
b) Déterminer les limites de f en 0 et en +∞. On pourra remarquer que
b) Appliquer la technique de balayage.

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2 ln x
pour tout réel x strictement positif, f ( x ) =   + 2 .
x x
c) En déduire le tableau de variations de la fonction f.

Polynésie (juin 2010)

On considère la fonction g définie sur [1 ; +∞[ par g(x) = ln(2x) + 1 – x. a) En utilisant la courbe Γ, construire sur l’axe des abscisses
1. a ) Démontrer que l’équation g(x) = 0 admet sur [1 ; +∞[ une unique les quatre premiers termes de la suite.
solution notée α. b) Démontrer que pour tout entier naturel n, 1 ⩽ un ⩽ un+1 ⩽ 3.
b) Démontrer que ln(2α) + 1 = α. c) Démontrer que la suite (un) converge vers α.
2. Soit la suite (un) définie par u0 = 1 et pour tout entier naturel n,
un+1  = ln( 2un ) + 1 .
On désigne par Γ la courbe d’équation y = ln(2x) + 1 dans un repère
  La bonne méthode
orthonormal (O ;  i  ;  j ). Cette courbe est donnée ci-dessous.

y
4 1. a
 ) Il faut appliquer le théorème des valeurs intermédiaires.
Γ b) Par définition de α, g(α) = 0…
3
2. a) Il faut utiliser la bissectrice Δ : y = x.
2
b) On montre la propriété par récurrence en posant
1
 f(x) = ln(2x) + 1, et en utilisant le fait que la fonction f est
j 𝒞

–1 0 i 1 2 3 4 5 6 7 x croissante.
–1
c) (un) est croissante et majorée donc convergente. Pour déduire la
–2 limite on fait tendre n vers +∞, dans l’équation un+1 = f(un).
–3

12 Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires


L’ARTICLE DU

Retour à Leibniz
Les mathématiciens, explique M. Pierre Cartier, « redonnent vie au calcul infinitésimal du
dix-huitième siècle ».
Au colloque « Avenir des mathématiques » qui s’est tenu les 8 et qu’une autre. Mais, pour tout praticien qui a utilisé des nombres –
9 décembre à l’École polytechnique à Palaiseau, il a été beaucoup et l’ingénieur Robinson en était un – il n’y a pas d’ambiguïté sur ce
question de l’analyse non-standard. Cette branche nouvelle des qui est grand ou petit dans une situation déterminée. Chacun admet
mathématiques renoue avec une approche très courante il y a deux que si l’on a quelque chose de très grand, et qu’on retire quelque
siècles, mais abandonnée ensuite en raison des contradictions chose de petit, ce qui reste est très grand. Une telle affirmation paraît
auxquelles elle conduisait. Nous avons demandé à M. Pierre Cartier, cependant imprécise. Mais, sur elle et quelques autres, on peut codifier
directeur de recherches au CNRS, ce qu’est cette analyse et quelles un langage cohérent et rigoureux. C’est ce qui résulte des travaux du
sont ses implications. logicien Robinson.

Comment définiriez-vous l’analyse non standard ? Quels sont les développements actuels de ces
C’est un essai de réintroduire dans les mathématiques une notion travaux ?
qui en a été éliminée il y a environ un siècle : celle d’infiniment petit Certains ont cherché des applications, soit en redonnant un exposé
et d’infiniment grand. Historiquement, on a eu, au dix-septième différent de résultats déjà connus, soit en défrichant des domaines
siècle, un conflit entre deux points de vue, disons celui de Leibniz vierges. Ainsi l’école de Strasbourg, autour de Georges Reeb, a cherché
qui manipulait des infiniment petits et celui de Newton qui faisait à débroussailler des phénomènes mécaniques complexes comme les
ce qu’on peut appeler des calculs de limites. Ces points de vue ont oscillations de relaxation. Elle a montré que l’analyse non standard était
coexisté pendant deux siècles, avec pour chacun des difficultés et des le langage propre pour exprimer la dualité entre ce qu’on connaît au
contradictions. Au siècle dernier, Cauchy et surtout Weierstrass ont fait niveau microscopique et ce qu’on observe au niveau macro scopique.
du calcul des limites un instrument parfaitement rigoureux, tandis Cela devrait avoir des applications en météorologie, ou dans l’étude des
que le calcul infinitésimal restait entaché de contradictions. Depuis, rythmes cardiaques, ou d’autres phénomènes dont la théorie mathé-

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les mathématiques sont entièrement fondées sur le calcul des limites. matique était un peu chancelante. D’autres, dont je fais partie, ont
Le calcul infinitésimal de Leibniz a continué sa vie propre, en dehors surtout cherché à simplifier les fondements de la théorie. Dans la lignée
des mathématiques, et reste fécond dans les sciences appliquées, des travaux du mathématicien américain Edward Nelson, et aussi d’un
où raisonner dans des situations extrêmes, dans lesquelles certains philosophe et mathématicien tchécoslovaque, Vopienka, qui travaille
paramètres sont très petits ou très grands, est une pratique courante. dans des conditions très difficiles, il y a eu un effort de réflexion sur les
La notion d’ordre de grandeur reste très familière dans ces sciences, fondements. Ce qui se dégage progressivement est une codification
alors qu’elle n’a pas d’expression mathématique rigoureuse. d’une partie de la méthode de Robinson. On essaie de cerner ce qui est
essentiel et de créer, à partir d’un outil complexe et fragile, un instru-
Mais qu’est-ce qui empêche de la définir ment robuste. Cette approche a déjà donné des résultats, par exemple
rigoureusement ? pour rendre plus intuitive la théorie des probabilités.
C’est justement le grand apport d’Abraham Robinson d’avoir montré
que c’était possible. Dans l’approche mathématique usuelle, il n’y a pas Propos recueillis par Pierre Cartier et Maurice Arvonny,
de place pour les infiniment petits. La définition qu’on souhaiterait en Le Monde daté du 16.12.1987
donner, c’est-à-dire des nombres plus petits que tout nombre donné à
l’avance, est contradictoire ou, plutôt, est une définition du seul zéro.
Car s’il existait deux nombres qui y répondent, chacun devrait être POURQUOI CET ARTICLE ?
plus petit que l’autre. Or Robinson a montré qu’on pouvait fabriquer
un système logique où, à côté des nombres habituels, il y a des infini- Pendant deux siècles, le calcul de limites a été opposé au calcul
ment petits et des infiniment grands. Au cours de l’histoire, la notion infinitésimal, qui utilisait les infiniment petits.
de nombre s’est progressivement élargie. On est passé des entiers aux Le calcul de limites, tel qu’on le connaît actuellement, s’est imposé,
nombres fractionnaires, puis on a ajouté les nombres négatifs, les car il était rigoureusement mieux défini. Les infiniment petits, eux,
nombres complexes… L’apport de Robinson est une étape supplémen- n’étaient plus utilisés que dans les sciences appliquées (chimie,
physique, etc.).
taire. Je rappelle que Robinson est un des grands logiciens du siècle,
Le calcul infinitésimal revient cependant sur le devant de la scène,
mais aussi un des grands ingénieurs de l’aérodynamique. Il a travaillé
comme branche des mathématiques, grâce au développement ré-
pendant la guerre à Farnborough, puis comme consultant de Boeing
cent de l’analyse non-standard.
aux États-Unis, avant de devenir professeur d’université à Tel-Aviv. Notons que pour élaborer rigoureusement le calcul de limites, il
Il est de ceux qui ont contribué au développement du vol supersonique. a fallu plusieurs siècles aux mathématiciens pour définir tout
En mathématiques, on s’interdit d’user des mots « grand » et « petit » d’abord la notion d’infini…
de manière absolue. On dit seulement qu’une chose est plus grande

Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires 13


L'ESSENTIEL DU COURS

Dérivation
Le concept de dérivée est apparu il y a environ trois siècles. Il est lié, en mathéma-
tiques, à la notion de tangente à une courbe, et en sciences physiques à celle de vitesse
instantanée d’un mobile.
Qu’est ce qu’une fonction dérivable en un point ? Les nouvelles fonctions étudiées en classe de Terminale
Une fonction f est dérivable en un réel a de son ensemble de définition La dérivée de la fonction x ↦ e x est la fonctionx ↦ e x.
si le taux d’accroissement de f en a admet une limite finie quand x Pour toute fonction u dérivable sur un intervalle I, (eu)′ = u′ eu sur I.
tend vers a. Dans ce cas, ce réel est appelé « le nombre dérivé de f en 1
Pour tout réel x >  0, on a ln ′( x) = et pour toute fonction u dérivable
a » et est noté f ′(a). x
u′
f ( x )  – f ( a) f ( a + h)  – f ( a) strictement positive sur un intervalle I, (lnu )′ = .
On a f ′(a)
f (a ) =  lim  =  lim . u
x→a x   – a h→ 0 h Pour tout réel x, cos′(x) = – sin(x) et cos′(ax + b) = – a sin(ax + b).
Une fonction f est dérivable sur un intervalle I si elle est dérivable
en tout réel a appartenant à I. On appelle « fonction dérivée de f » la Pour tout réel x, sin′(x) = cos(x) et sin′(ax + b) = a cos(ax + b).
fonction qui, à tout réel x appartenant à I, associe le réel f ′(x).
Équation de la tangente à une courbe en un point
où la fonction est dérivable
Que faut-il retenir de la classe de Première ?
Si f est une fonction dérivable sur un intervalle I, alors le nombre
fonction f fonction f ′ Conditions
dérivé de f en a appartenant à I, noté f ′(a), est le coefficient directeur
x ↦ ax + b , a et b réels x↦a ℝ
de la tangente T à la courbe Cf  de f au point d’abscisse a. Une équation
1
x↦ x x↦ ]0 ; +∞[ de T est : y = f ′(a)(x – a) + f(a).
2 x
x ↦ x2 x ↦ 2x ℝ Sens de variation d’une fonction dérivable sur un
1 1 intervalle
x↦

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x↦− ]–∞ ; 0[∪]0 ; +∞[ Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I. On note f ′ sa dérivée
x x2
sur I :
ℝ si n ⩾ 0
x ↦ x n, n ∈ ℤ x  ↦ nx n – 1 ℝ* si n <  0 si f ′ = 0 sur I, alors f est constante sur I ;
u + v u′ + v′ si f ′  >  0 (respectivement f ′ < 0 ) sur I alors f est strictement
ku, k réel ku′ croissante (respectivement décroissante) sur I.
u   ×  v (u × v )′ = u′v + uv ′ si une fraction f admet un extremum en a alors f'(a) = 0.
si n ∈ ℤ \ℕ,
u (u n )′ = n u′u n – 1
n
u ≠ 0 sur I.

⎛ 1 ⎞′ – v ′
1 ⎜ ⎟ = 2 v ≠ 0 sur I.
v ⎝ v⎠ v DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER
u ⎛ u ⎞′ u′v – uv ′
⎜ ⎟= v ≠ 0 sur I. • L’économie s’est-elle dissoute dans les mathématiques ? p.  16
v ⎝ v⎠ v2 (Marie-Béatrice Baudet, Le Monde daté du 31.10.2000)
• Kiyoshi Itô p.  17
Si x ∈ I, u est dérivable en
x ↦ u(ax + b) x ↦ a × u′(ax+ b) y = ax + b
(Stéphane Foucart, Le Monde daté du 30.11.2008)

MOTS CLÉS
FONCTION DÉRIVABLE FONCTION DÉRIVÉE DÉRIVÉES SUCCESSIVES TANGENTE À UNE COURBE
EN UN SEUL POINT • Une fonction f est dérivable sur Soit f une fonction dérivable sur • La tangente à une courbe 𝒞 en
• Soit f une fonction définie sur un intervalle I si et seulement si un intervalle I. un point A est la position limite,
un intervalle I et a un réel appar- elle est dérivable en tout point • Sa fonction dérivée f ′ s’appelle quand elle existe, de la sécante (AM)
tenant à I. de I. dérivée première ou dérivée du lorsque le point M de la courbe tend
La fonction f est dérivable en a si • Soit f une fonction dérivable premier ordre de f. vers le point A.
et seulement s’il existe un réel m sur un intervalle I. La fonction • Lorsque la fonction f ′ est déri- • Si une fonction f est dérivable
tel que : qui, à tout réel x  ∈  I associe le vable sur I, sa dérivée, notée f ″ ou en a, alors sa courbe représentative
f ( a + h)  −   f ( a) nombre dérivé de f en x, est ap- f (2), est appelée dérivée seconde de admet, au point A d’abscisse a, une
lim  = m. pelée fonction dérivée de f. Elle la fonction f. tangente passant par A de coeffi-
h→ 0 h est notée f ′. • On peut ainsi définir, pour tout cient directeur f ′(a).
• Le nombre réel m s’appelle le naturel n tel que n > 1, la dérivée • Une équation de la tangente à la
nombre dérivé de f en a et on le n-ième (ou dérivée d’ordre n) de la courbe représentative de f au point
note f ′(a) = m. fonction f, comme étant la dérivée A d’abscisse a (et d’ordonnée f(a))
de la dérivée d’ordre (n – 1) de f. est : y = f ′(a)(x – a) +  f(a).

14 Dérivation
EXERCICES PAS À PAS

Sujet inédit
Cet exercice est un questionnaire à choix multiples (QCM). 5. La fonction f est définie et dérivable sur l’ensemble des nombres
Les questions sont indépendantes les unes des autres. Pour réels ℝ par f (x) = e –2 x+1.
chacune des questions suivantes, une seule des réponses On note f ′ sa fonction dérivée.
proposées est exacte. a) Pour tout x de ℝ, f ′(x) = e –2.
b) Pour tout x de ℝ, f ′(x) = e –2 x +1 .
1. Une équation de la tangente à la courbe représentative de la fonc- c) Pour tout x de ℝ, f ′(x) = –2e –2 x +1 .
tion exponentielle au point d’abscisse 0 est :
a) y = x + 1 b) y = ex c) y = e x 6. On donne la fonction f définie sur ]0 ; +∞[ par f (x) = x ln x.
La dérivée de f est définie sur ]0 ; +∞[ par :
2. Soit f la fonction définie et dérivable sur l’intervalle ]0 ; +∞[ par a) f ′(x) = 1 b) f ′(x) = ln x
f(x) = 3ln x – 2x + 5. Dans le plan muni d’un repère, la tangente à la 1
c) f (x) = d) f ′(x) = ln(x) + 1
courbe représentative de la fonction f en son point d’abscisse 1 admet x
pour équation : 7. Soit f la fonction définie et dérivable sur l’intervalle [0 ; 4] par
a) y = x + 2 b) y = –x + 4 c) y = 3x + 1 d) y = x + 3 f (x) = –x 2 – x + 4 + ln(x + 1).
On note 𝒞 sa courbe représentative dans le repère orthogonal
3. La courbe 𝒞 donnée ci-après est la représentation graphique d’une ci-­dessous et f ′ la fonction dérivée de f sur l’intervalle [0 ; 4].
fonction h définie et dérivable sur l’intervalle ]0 ; +∞[. La droite (AB),
tracée sur le graphique, est tangente à la courbe 𝒞 au point B d’abs- y
cisse 1. 3
4 2
1 x
3 A
–1 0 1 2 3 4
2 –2
–3

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1 –4

j B
–5
 –6
–1 0 i 1 2 3 4 5 6 7 –7
–1 –8
𝒞 –9
–2 –10
–11
–3 –12
–13 𝒞
On note h′ la fonction dérivée de la fonction h sur l’intervalle ]0 ; +∞[. –14
2
a) h′(1) = 0 b) h′(1) = 1,5 c) h′(1) = –
3 a) Calculer f ′(x).
b) Justifier le sens de variation de la fonction f sur l’intervalle [0 ; 4].
4. Soit f une fonction définie sur ]–∞ ;  0[ ∙ ]0 ; +∞[ par :
ex
f (x) = 2x + 1 + x . On admet que la fonction f ′ est dérivable sur
e –1
]–∞ ;  0[ ∙ ]0 ; +∞[.
On désigne par 𝒞 la courbe représentative de f dans un repère
orthogonal. La bonne méthode
Le tableau de variations de la fonction f est donné ci-dessous.
x –∞    –ln2   0     ln2    +∞ 1. et 2. Une équation de la tangente à la courbe d’une fonction f
+∞     +∞ au point d’abscisse a est y = f ′(a)( x – a) + f(a).
3. Le coefficient directeur de la tangente à la courbe représenta-
Variation
de f tive de f en a (f dérivable en a) est f′(a).
4. Il faut penser à utiliser le tableau de variations.
–∞ –∞ 2ln2 + 3
5. La fonction f est de la forme eu.
6. La fonction f est de la forme u × v.
La tangente à la courbe 𝒞 au point d’abscisse ln(1,5) admet un coeffi- u′
cient directeur : 7. a) On a (lnu)′ = .
u
a) strictement positif b) strictement négatif c) nul b) Montrer que f ′( x) < 0 sur l’intervalle [0 ; 4].

Dérivation 15
LES ARTICLES DU

L’économie s’est-elle dissoute


dans les mathématiques ?
Des équations différentielles… à McFadden et Heckman

C’est une histoire vieille de près de deux cents ans. Elle débute à la Les économistes-mathématiciens désireux de relier les séries de
fin du XVIIIe siècle avec David Ricardo, courtier britannique d’origine chiffres que leurs calculs savants mettent au jour vont, dans un deu-
portugaise, premier des économistes à utiliser la formalisation xième temps, faire appel à leurs confrères statisticiens et à un certain
mathématique. S’il est l’un des pères de la théorie quantitative de nombre de lois bien connues de tous les étudiants en économie. À tout
la monnaie, il s’intéresse, au démarrage de ses travaux, à la question seigneur, tout honneur : Carl Friedrich Gauss, astronome, mathéma-
de la rente que tirent les propriétaires de la location de leurs terres. ticien et physicien allemand, homme du XVIIIe et du XIXe siècle, est
Il met en évidence – mathématiquement – qu’elle varie selon la célèbre pour sa courbe en cloche qui décrit la distribution de la plupart
fertilité du terrain et le besoin de production agricole. des variables aléatoires : la notation aux examens, la fréquentation des
Que deux économètres américains, Daniel McFadden et James magasins en fonction des heures d’ouverture, etc.
Heckman, soient les lauréats de l’an 2000 du prix Nobel d’écono- La loi de Poisson, dont la formule a fait souffrir nombre d’élèves,
mie prouve que l’aventure se poursuit plus que jamais. régit, elle, par exemple, les files d’attente au cinéma.
L’ambition des économistes est d’anticiper. Et, pour ce faire, ils ont Le principe de Pareto, ingénieur et économiste italien, est aussi à
besoin de modéliser : nous voilà tombés dans le champ de l’écono- mettre à l’inventaire. Sa loi décrit (Le Monde du 1er septembre 2000)
métrie, qui se fonde, dans sa plus simple expression, sur la théorie une situation inversement proportionnelle. Au point de départ
des polynômes et des développements limités, bref de l’algèbre façon de son système, l’étude qu’il avait menée notamment en Angle-
y = ax + b… Toute prévision va donc s’exprimer par une équation. terre, alors industrielle, et en Russie agraire, et qui montrait que

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Comment Keynes est-il parvenu à placer la « demande effective » la répartition de la richesse y était inégale : 20 % de la population
au cœur de son analyse ? Via la mise en équations simples de l’éco- détenait 80 % de la fortune. Il est étonnant de constater que ces
nomie. Par exemple : I = S (l’investissement est égal à l’épargne) proportions de 80-20 se retrouvent dans des réalités plus mo-
ou encore C = cY (la consommation est proportionnelle au revenu dernes : 80 % des coups de téléphone s’adressent à 20 % des per-
disponible). Les relations mises en évidence devenant de plus en sonnes qui s’affichent dans un répertoire. De même, 20 % des
plus élaborées, l’économiste britannique va faire appel à une tech- routes concentrent 80 % du trafic…
nique mathématique pure, souvent utilisée par les chercheurs :
l’équation différentielle de second ordre. De fil en aiguille, Keynes Marie-Béatrice Baudet, Le Monde daté du 31.10.2000
en arrive à son idée de « multiplicateur », qui repose sur une
logique de circuit : toute demande autonome (investissement,
POURQUOI CET ARTICLE ?
solde positif du commerce extérieur, etc.) booste l’activité et les
revenus, qui, à leur tour, alimentent une hausse de la demande…
Cet article mentionne les équations différentielles, qui sont utili-
et la boucle repart.
sées en économie.
L’apport de Paul Samuelson, le théoricien américain, et de son Les équations différentielles sont des équations contenant les
« oscillateur », dynamise encore davantage la démonstration : termes f et f’; f, f’ et f’’ ; f et f’’ ; etc., dont l’inconnue est la fonction f
le résultat obtenu n’est pas des moindres, puisqu’il conduit à (dérivable sur un intervalle).
découvrir que l’économie est cyclique. Par exemple, les solutions des équations différentielles du premier
ordre de la forme y’ + ay = 0 avec a ∈ ℝ* donné, sont les fonctions
Courbe de Gauss exponentielles y(x) = λe–ax définies sur ℝ.
Le Français Léon Walras, père de l’école marginaliste, un ingénieur λ est à déterminer en donnant une autre condition à cette équa-
qui, après avoir raté le concours de Polytechnique, intègre l’École tion. Ainsi la fonction solution trouvée sera unique.
des mines, sera l’un des économistes à pousser très loin la formu- Par exemple, dans le programme de terminale S, la fonction ex-
lation mathématique : il présente sa théorie de l’équilibre général ponentielle est l’unique fonction f dérivable sur ℝ telle que : f’ = f
et f(0) = 1. Dans ce cas, a = – 1 , et λ = f(0) = 1.
en intégrant un nombre impressionnant de variables : les prix, les
Les équations différentielles du second ordre sont celles de la
salaires, les facteurs de production, la monnaie, le crédit… Tout cela
forme ay’’ + by’ + cy = 0 avec (a, b, c) ∈ ℝ3, a ≠ 0.
sous forme d’équations, méthode – il faut le souligner – typique-
Ses solutions dépendent de celles dans ℂ de son équation caracté-
ment française. Les économistes britanniques préfèrent souvent la
ristique du second degré ar2 + br + c = 0 d’inconnue r.
géométrie. Keynes s’est appuyé ainsi sur la trigonométrie…

16 Dérivation
LES ARTICLES DU

Kiyoshi Itô
Les travaux de ce grand mathématicien japonais ont irrigué nombre de domaines étran-
gers aux mathématiques, depuis l’aéronautique et la biologie jusqu’à la finance.

Figure légendaire des probabilités et père du calcul stochastique, universitaire de France. La "formule d’Itô" est un outil qui permet
le mathématicien japonais Kiyoshi Itô est mort à Kyoto (Japon) de généraliser ce principe aux fonctions irrégulières parce que
lundi 10 novembre, à l’âge de 93 ans. Ses travaux ont notamment dépendant du hasard. » Cette « formule d’Itô » (ou lemme d’Itô)
été récompensés par le premier prix Gauss, décerné en 2006 par forme la pierre angulaire de ce que les mathématiciens appellent le
l’Union mathématique internationale (UMI) et l’Union mathéma- « calcul stochastique », dont Kiyoshi Itô est véritablement le père.
tique allemande (DMV) et distinguant une œuvre mathématique Le calcul stochastique a bien sûr des applications dans la finance.
aux nombreuses applications. Peu de mathématiciens peuvent se « En mathématiques financières, toutes les applications liées au
targuer d’avoir autant contribué que M. Itô à façonner le monde. problème d’évaluation d’actifs ou de produits financiers comme les
Ses travaux ont irrigué nombre de domaines étrangers aux mathé- options d’achat ou de vente reposent sur le calcul stochastique »,
matiques, depuis l’aéronautique et la biologie jusqu’à la finance. explique M. Le Gall.
Né le 7 septembre 1915 dans une région rurale du nord du Japon, il Les solutions aux problèmes de probabilités appliquées, comme
étudie les mathématiques à l’université de Tokyo à une époque où, les problèmes dits de « filtrage » – où l’on ne « voit » qu’une partie
selon lui, les probabilités ne constituent pas encore une discipline du problème que l’on cherche à résoudre –, reposent aussi sur les
à part entière. « Quand j’étais étudiant, dira-t-il en 1998, en recevant contributions de Kiyoshi Itô. « Par exemple, le déplacement d’une
le prix Kyoto pour les sciences fondamentales, il y avait très peu fusée n’est pas exactement la solution d’une équation différentielle
de chercheurs en probabilités. Avec, parmi les rares, Kolmogorov classique : il est la solution d’une équation différentielle perturbée

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en Russie et Paul Lévy en France. » par des petits « bruits » aléatoires comme les variations du vent
Diplômé en 1938, il rejoint le Bureau des statistiques japonais, où sur la carlingue, les vibrations du moteur, etc., illustre M. Le Gall.
il restera jusqu’en 1943. Un an plus tôt, il publie une contribution Ce type de problèmes se traite grâce au calcul stochastique d’Itô. »
dans Japanese Journal of Mathematics qui marque le début de ses « Kiyoshi Itô est pour moi la figure emblématique du mathémati-
travaux sur les processus aléatoires – ou « stochastiques ». Nommé cien dont les travaux, pourtant très fondamentaux, trouvent en
maître de conférences à l’université de Tokyo en 1943, il obtient définitive d’innombrables applications en dehors des mathéma-
son doctorat deux ans plus tard. tiques », dit M. Bourguignon. Même si, ajoute M. Le Gall, ses ap-
Ses premiers travaux ne sortent guère du Japon quelque peu ports ont eu, « pour les mathématiques elles-mêmes, la plus grande
enclavé de l’après-guerre. Dans les années 1950, plusieurs séjours à importance ».
l’étranger, en particulier au célèbre Institute for Advanced Studies
(IAS) de Princeton (États-Unis), lui permettent de diffuser ses idées. Stéphane Foucart, Le Monde daté du 2008
« Kiyoshi Itô est aujourd’hui au moins considéré comme le plus
grand probabiliste du XXe siècle », dit le mathématicien Jean-
Pierre Bourguignon, directeur de l’Institut des hautes études
scientifiques (IHES). Lorsqu’un phénomène est aléatoire (ou
pseudo-aléatoire) – mouvements d’une molécule de gaz dans
une enceinte, variations du cours d’une action, turbulences de
masses d’air, etc. –, la fonction mathématique qui le décrit ne se
plie guère aux techniques d’analyse classiques. Le grand apport POURQUOI CET ARTICLE ?
du mathématicien japonais a été d’inventer les outils – en parti-
Cet article mentionne les équations différentielles, qui sont uti-
culier la « formule d’Itô » – capables d’examiner et de manipuler
lisées régulièrement en sciences physiques (ici, pour le déplace-
de manière comparable les processus aléatoires et les processus
ment d’une fusée), mais aussi plus généralement pour d’autres
déterministes (ou classiques).
types de mouvement (lien entre l’accélération, la vitesse et la po-
sition d’un mobile).
Le père du « calcul stochastique » On a vu que les équations différentielles sont des équations conte-
« Au lycée, on apprend le principe simple selon lequel une fonction nant les termes f et f’ ; f, f’’ et f’ ; f et f’’ ; etc., dont l’inconnue est la
dérivable est l’intégrale de sa dérivée, explique Jean-François Le fonction (dérivable sur un intervalle donné).
Gall, professeur à l’université Paris-XI et membre de l’Institut

Dérivation 17
L'ESSENTIEL DU COURS

Fonctions sinus et cosinus


Parmi l’ensemble des fonctions étudiées, les fonctions sinus et cosinus présentent des par-
ticularités spécifiques, notamment la périodicité. L’étude de ces fonctions sur leur période
(un intervalle) va permettre d’obtenir la représentation graphique de toute la fonction.
Définition, dérivation La fonction sinus
La fonction cosinus, notée cos, est la fonction qui à tout réel x associe x 0 π π
le nombre réel cos x.
2
sin’(x) = cos(x) + 0 –
La fonction sinus, notée sin, est la fonction qui à tout réel x associe le 1
nombre réel sin x. sin
0 0
Propriétés : les fonctions sinus et cosinus sont dérivables sur l’ensemble
des réels, donc continues.
⎡ π⎤
Pour tout réel x : Sur l’intervalle ⎢0 ; ⎥
π 2⎦

 cos′( x) = – sin( x) et cos′(ax + b) = –asin(ax + b) . 2 la fonction sinus est croissante.
1
 sin′(x) = cos(x) et sin′(ax + b) = acos(ax + b).
Exemple : la dérivée de la fonction f définie sur ℝ par f(x) = 3cos(4x + 5) 0
π 0 π π
est la fonction f ′ définie sur ℝ par f ′(x) = – 12sin(4x + 5). –
2 2
⎡π ⎤
Sur l’intervalle ⎢ ; π ⎥
Fonctions sinus et cosinus sur l’intervalle [0 ; π] –
π ⎣2 ⎦
2 la fonction sinus est décroissante.
La fonction cosinus
x 0 π π Parité, périodicité des courbes représentatives
2
0 – 0 des fonctions sinus et cosinus

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cos’(x) = –sin(x)
Pour tout réel x, on a cos(–x) = cos(x), donc la fonction cosinus est
1 (0)
paire et sa représentation graphique est symétrique par rapport à
cos
l’axe des ordonnées.
– 1
Pour tout réel x, on a sin(–x) = –sin x, donc la fonction sinus est impaire
et sa représentation graphique est symétrique par rapport à l’origine
DEUX ARTICLES DU du repère.
π
MONDE À CONSULTER
2 Pour tout réel x, on a cos(x + 2π) = cosx et sin(x + 2π) = sinx, donc les
1 • Un ordinateur dans
votre poche p.  20 fonctions sinus et cosinus sont périodiques de période 2π.
0

π
2
0 π
2
π (Jean-Marc Chabanas, Le Monde π
daté du 15.09.1973)
–1
• La guerre des contenus
2

π
1
2 Sur l’intervalle [0 ; π] sur mobile s'intensifie p.  21
la fonction cosinus 0
(Alexis Delcambre et Alexandre
est décroissante. π 0 π π 3π 2π 5π 3π
–π Piquard, Le Monde Eco et entreprise –
daté du 09.10.2015) 2 π 2 2 2

2 g(x) = cosx f(x) = sinx
MOTS CLÉS
CERCLE associé à x : père orthogonal. CENTRE DE SYMÉTRIE
TRIGONOMÉTRIQUE • le cosinus de x, noté cos x, est FONCTION IMPAIRE Un point I est le centre de symé-
Une unité de longueur a été fixée. l’abscisse du
 point
 M dans le re- Une fonction f est impaire si et trie d’une figure F si et seulement
On appelle cercle trigonomé- père (O ; OA ; OB ) ; seulement si : si le symétrique par rapport à I de
trique tout cercle de rayon 1, muni • le sinus de x, noté sin x, est l’or- • quel que soit le réel x ∈ Df , tout point M de la figure F est aus-
d’un point origine et d’un sens de donnée du
point
 M dans le repère –x ∈ Df et f(–x) = – f(x) ; si un point de F.
rotation (appelé sens direct). (O ; OA ; OB ). • Cf est symétrique par rapport à FONCTION PÉRIODIQUE
FONCTIONS cos, sin FONCTION PAIRE l’origine du repère. Une fonction f définie sur ℝ est
Soit 𝒞 un cercle trigonométrique Une fonction f est paire si et seu- AXE DE SYMÉTRIE périodique de période T si et seu-
d’origine O et A et B les points de 𝒞 lement si : Une droite 𝒟 est l’axe de symétrie lement s’il existe un réel T > 0 tel
 
tel que le repère (O ; OA ; OB ) • quel que soit le réel x ∈ Df , d’une figure F si et seulement si que, pour tout réel x :
–x ∈ Df et f(–x) = f(x) ; le symétrique par rapport à 𝒟 de f(x + T) = f(x).
soit orthonormal de sens direct.
• Cf est symétrique par rapport à tout point M de la figure F est aus-
Soit x un réel et M le point de 𝒞
l’axe des ordonnées dans un re- si un point de F.

18 Fonctions sinus et cosinus


L'ESSENTIEL DU COURS

Sujet inédit
On considère la fonction f définie sur l’intervalle [0 ; 2π] b) Déduire des questions 2. et 3. a) le tableau de variations
1 de la fonction f sur l’intervalle [0 ; 2π].
par : f ( x) = cos x + cos(2x) + 1.
2 Préciser les ordonnées des points dont l’abscisse x vérifie f ′(x) = 0.
La courbe préconstruite ci-dessous est la représentation 4. Tracer la courbe représentative de f sur l’intervalle [0 ; 2π] dans le
graphique de la fonction dérivée f ′sur l’intervalle [0 ; 2π]. repère précédent (où f ′ est déjà représentée).
y
3
La bonne méthode
2

1 1. a) Pour tout réel x :


cos ′(x) = –sin(x) et cos ′(ax + b) = –asin(ax + b).
–1 0 1 2 3 4 5 6 7 x
b) Mettre –sin x en facteur dans l’expression de f ′.
–1
2. Pour résoudre une équation produit, il faut utiliser la pro-
–2
priété suivante : « un produit de facteurs est nul lorsque l’un
1. a) Déterminer la fonction dérivée f ′ de la fonction f. des facteurs est nul ».
b) En utilisant la relation sin(2a) = 2sina cosa, montrer que, pour tout 3. a) Placer les valeurs où f ′ s’annule, puis les intervalles où
nombre réel x de l’intervalle [0 ; 2π] : f ′(x) = – sin(x) [1 + 2cos(x)]. elle est positive et négative.
2. Résoudre dans l’intervalle [0 ; 2π], l’équation produit :
b) Si f ′ ⩾ 0 sur un intervalle I, f est croissante sur I.
sin(x) [1 + 2cos(x)] = 0.
Si f ′ ⩽ 0 sur un intervalle I, f est décroissante sur I.
3. a) En s’appuyant sur la représentation graphique de la fonction
dérivée f ′ ci-dessus, dresser le tableau de signes de f ′(x) sur 4. Pour représenter graphiquement la fonction , on peut s’ai-

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l’intervalle [0 ; 2π]. der d’un tableau de valeurs.

Nouvelle-Calédonie (mars 2013) Courbe 2


2

Pour l’énoncé suivant, indiquer si la proposition correspon-


dante est vraie ou fausse et proposer une justification de la
π 0 π π
réponse choisie. –
2 2

On considère une fonction f, sa dérivée f ′ et son unique pri- –2


mitive F s’annulant en x = 0. Les représentations graphiques
de ces trois fonctions sont données (dans le désordre) par Courbe 3 1,0
les courbes ci-dessous.
Proposition : « La courbe 3 est la représentation graphique 0,5
de f. »
π 0 π π

2 –0,5 2

Courbe 1 –1,0
4
–1,5
2

π 0 π π
La bonne méthode

2 –2 2
Si la courbe représentative de f est la courbe 3, quelle courbe
–4
est la représentation de F ?

Fonctions sinus et cosinus 19


LES ARTICLES DU

Un ordinateur dans votre poche


Est-ce sous la forme de l’ordinateur individuel que l’informatique entrera dans la vie de
tous les jours ? On connaît l’essor des « calculatrices » de poche, équivalent sous forme
réduite des calculatrices de bureau, effectuant les quatre opérations arithmétiques fon-
damentales : addition, soustraction, multiplication et division. Dans leur sillage, certains
constructeurs d’ordinateurs classiques proposent maintenant des « calculateurs » de
poche. Ils traitent des fonctions plus complexes : inverses, logarithmes, lignes trigonomé-
triques, intérêts composés, taux d’amortissement. Si l’on ose ainsi passer du sexe faible
au sexe fort, on ne prononce encore que timidement le mot d’« ordinateur » de poche.
Et pourtant, on retrouve bien là, sous une forme simple, les principes et la structure des
ordinateurs, à un prix dérisoire. Mais l’est-il vraiment pour le service rendu ?

Le calculateur de poche, comme le livre du même nom, suppose en fait une clarté du vocabulaire informatique – aux notions de « sous-programme »
grande poche. Il pèse dans les 200 grammes et mesure environ 8 centimètres ou de «  macro-instruction »).
sur 15, pour 2 bons centimètres d’épaisseur. De même, la notion de mémoire de données n’existe pratiquement pas. Les
Que fait-il ? Sinus, cosinus, puissances, bref une dizaine de fonctions com- données sont entrées au fur et à mesure du calcul. Il suffit de pouvoir enre-
plexes s’ajoutant aux fonctions arithmétiques classiques. C’est en somme, le gistrer temporairement des résultats intermédiaires, dans les registres de
concurrent de la règle à calcul. Mais quel concurrent ! Mesurés sur quelques l’organe de calcul pour avoir déjà une souplesse d’utilisation fort appréciable.
problèmes typiques, les temps nécessaires à la résolution complète tombent Comment ces éléments entrent-ils dans un aussi petit volume ? C’est, bien
de quelques minutes à quelques dizaines de secondes, un gain moyen dans sûr, grâce aux circuits intégrés. Il faut constater d’abord que l’alimentation
un rapport cinq à dix. La précision obtenue est de l’ordre de dix chiffres du calculateur – des batteries rechargeables – occupe pratiquement le tiers
significatifs contre trois, quatre au maximum, pour la règle à calcul. du volume. Le clavier nécessaire à l’entrée des données, aussi plat que

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Sa structure s’apparente bien à celle d’un ordinateur. Les données d’entrée possible, offre sur la surface disponible trente à quarante touches (les dix
sont traitées par un programme, c’est-à-dire des instructions qui s’en- chiffres usuels et des « touches de fonction », telles qu’addition ou soustrac-
chaînent. Celles-ci sont décodées par un organe de commande. Elles sont tion, correspondant aux différents types d’opérations du calculateur). La
exécutées par un organe de calcul. Les résultats sont enfin visualisés de visualisation des résultats se limite à une rangée de chiffres luminescents,
façon claire. comparable à ceux des appareils de mesure électronique.
À y regarder de près, ces éléments sont bien sûr assez rustiques, et c’est la Le reste, c’est en quelque sorte l’« unité centrale » avec ses trois parties
notion de « programme » qui peut le plus être controversée. Dans un ordi- essentielles : l’organe de commande, l’organe de calcul et la mémoire (cette
nateur d’architecture moderne, on trouve des « instructions » enregistrées dernière est donc, ici, uniquement une mémoire inaltérable contenant les
en mémoire à deux niveaux. À un premier niveau se trouve le programme micro-instructions). Une carte de circuits intégrés à grande échelle suffit
proprement dit. C’est un enchaînement d’instructions dont l’ordre est pour chacune de ces trois parties. La simplicité de structure est accentuée
choisi par l’utilisateur pour résoudre un problème déterminé. Elles sont par le choix d’une organisation dite « en série ». Qu’est-ce à dire ? Soit,
inscrites en mémoire au moment de traiter ce problème, ou un peu avant, par exemple, à effectuer l’addition de deux nombres : 123 et 254. Dans un
et sont ensuite effacées au moment de l’inscription du programme suivant. ordinateur classique, un « additionneur » ajoute les unités 3 et 4, un autre
Chacune de ces instructions fait appel, lors de son décodage, à une séquence additionneur les dizaines 2 et 5, un troisième les centaines 1 et 2. Ces trois
d’instructions plus élémentaires, dont l’ordre a été fixé par le constructeur. additions se déroulent « en parallèle » dans le même intervalle de temps
Celles-ci sont enregistrées à un second niveau de mémoire, de façon géné- (légèrement majoré en réalité pour tenir compte d’éventuelles retenues).
ralement indélébile. C’est la technique de la microprogrammation. Dans un ordinateur simplifié, organisé « en série », un seul et même ad-
Dans l’ordinateur de poche, c’est seulement le second niveau que l’on ditionneur ajoute d’abord les unités 4 et 3, puis est utilisé à nouveau pour
retrouve. Le programme proprement dit n’est pas enregistré à un premier ni- faire la somme des dizaines, des centaines, etc.
veau avant son exécution. Les instructions sont exécutées au fur et à mesure Il en résulte que le temps d’addition total est proportionnel aux nombres
de leur composition. La programmation est en quelque sorte extérieure à manipulés. La conséquence est que, malgré l’emploi de circuits intégrés com-
l’ordinateur (Chaque instruction est plus complexe que celle d’un ordinateur parables à ceux des ordinateurs puissants, les temps de calcul pratiques sont
habituel. C’est une véritable fonction qui correspond mieux – ô sublime de l’ordre du dixième de seconde pour chaque opération élémentaire. Mais
c’est bien largement suffisant pour donner l’impression d’instantanéité, qui
est le caractère le plus frappant de ces calculateurs de poche.
POURQUOI CET ARTICLE ? Et il est de fait que ces appareils apportent, à qui les manipule pour la
première fois, un véritable sentiment d’enthousiasme, qui est sans doute
Cet article mentionne les premières calculatrices, qui permettent pour beaucoup dans leur succès commercial.
de faire rapidement des calculs, dont on ne connaissait auparavant Est-ce à dire que la règle à calcul est définitivement détrônée ? Le prix d’un
le résultat qu’en consultant des tables : tables des logarithmes, des ordinateur de poche est aujourd’hui de l’ordre de 1 000 à 3 000 F. Celui d’une
cosinus, des sinus, etc. L’invention des calculatrices a ainsi profon- bonne règle à calcul de 50 à 100 F. Quels que soient les progrès, toujours
dément modifié l’enseignement des ­mathématiques... spectaculaires, des prix de l’électronique, il est douteux que l’écart puisse
diminuer dans des proportions aussi considérables.

20 Fonctions sinus et cosinus


LES ARTICLES DU

S’il hésite peu actuellement à faire acquérir à son patron un calculateur de « pour connaître le nombre de jours qu’il vous reste pour acheter un cadeau
poche à des fins professionnelles, le particulier balancera certainement avant l’anniversaire de votre femme ». Gageons que celle-ci accepterait
lorsqu’il lui faudra l’acheter sur ses fonds personnels. Quels sont les argu- volontiers une erreur de quelques jours si l’argent destiné à l’achat de l’or-
ments ? Vitesse et précision. Mais est-on vraiment à quelques minutes près ? dinateur de poche s’ajoutait au cadeau, ou aboutissait en fin de compte…
A-t-on besoin souvent de dix chiffres significatifs ? Alors, on fait appel à dans sa propre poche.
d’autres arguments de vente qui sont de nature plus sentimentale. Il est
symptomatique de lire, textuellement, dans une notice de présentation et Jean-Marc Chabanas
sous la plume du constructeur, qu’il s’agit là d’un instrument incomparable Le Monde daté du 15.09.1973

La guerre des contenus sur mobile s’intensifie


Google a lancé un format pour afficher plus rapidement des pages sur smartphone ou
tablette.
Et de trois… Après Facebook et Apple, Google a annoncé, mercredi 7 octobre, Google et ses concurrents sont conscients que les éditeurs de contenus ont
une initiative pour doper le Web mobile. Le groupe lance Accelerated Mobile peur de publier sur une autre plate-forme que leur propre site ou applica-
Pages (AMP), un format que tout éditeur pourra utiliser pour publier des tion, car ils craignent de perdre une partie de leur pouvoir dans la chaîne
pages qui seront lisibles beaucoup plus rapidement quand on les consulte de valeur. Et aussi une part de contrôle sur la publicité et sur les données
depuis un téléphone ou une tablette. C’est une réponse à la lenteur de concernant leurs lecteurs. Google a donc décidé de ne prendre aucun pour-
chargement de contenus sur support mobile, dénoncée quasi unanimement centage de la publicité qui sera montrée sur les pages AMP. Et assure que
par ses partenaires, a expliqué Google à la presse, mercredi. Un sujet déjà les systèmes de gestion de publicité seront acceptés, même si l’on peut se
mis en avant par Facebook et Apple quand ils ont lancé leur propre initiative, demander si tous les types de bannières seront utilisables dans AMP, qui est
respectivement Instant Articles et News. un format allégé. Par ailleurs, Google promet que ces pages « seront comme
Concrètement, le format AMP allège le poids d’une page en la simplifiant votre site » ; que les clics seront comptabilisés dans l’audience des éditeurs.

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techniquement, a expliqué Google. Et il utilise le « cache » de Google : le mo- Chez Apple et Facebook, les éditeurs peuvent conserver leurs revenus
teur de recherche stockera sur ses serveurs les pages au format AMP comme il publicitaires, s’ils ont commercialisé leur contenu. Mais si l’annonceur
stocke déjà les pages de format classique. Mais quand un internaute utilisant a été trouvé par Apple ou Facebook, la plate-forme conserve 30 % des
un smartphone ou une tablette cliquera sur le lien d’un contenu disponible revenus. Du côté des données, ces deux entreprises autorisent les éditeurs
au format AMP, le fichier « caché » par Google s’affichera, rapidement. à suivre les statistiques de leurs articles.
Pour l’heure, Google communique les spécificités de son format, ce qui doit « Google offre toutes les possibilités de monétisation pour les articles
permettre aux éditeurs de publier des pages AMP. Et aux robots de Google publiés sur AMP : les publicités mais aussi les paywalls » donc le paie-
de commencer à stocker en cache. Puis, « en 2016 », le groupe commencera à ment à l’acte ou l’abonnement, se réjouit Frédéric Filloux, spécialiste du
intégrer ces pages dans les résultats de son moteur de recherche. numérique et éditeur de la Monday Note. Une spécificité mise en avant
Point important : le géant du Web et la publicité disposent de partenariats par Naomi Ramirez, responsable numérique d’El Pais. « AMP a le potentiel
avec d’autres plates-formes puissantes comme les réseaux sociaux Twitter, de devenir un standard », dit-elle.
Pinterest et LinkedIn. Sur ces derniers, les liens renverront vers les formats C’est aussi l’espoir de Google, dans la bataille qu’il livre contre Facebook et
AMP des pages, quand ceux-ci seront disponibles. L’éditeur de blogs Wordpress Apple, particulièrement âpre dans le mobile, dont les audiences deviennent
proposera également un plugin (module d’extension) pour publication AMP. primordiales. Pour attirer les éditeurs de sites, les trois plates-formes rivalisent
en proposant des solutions plutôt avantageuses. Leur concurrence est un des
Toucher un lectorat plus jeune antidotes contre la dépendance que peut créer, pour les médias, le fait de
Google dit avoir déjà trente médias partenaires, dont Les Echos, l’anglais publier sur ces grandes plates-formes. Qui pourront toujours, éventuellement,
The Guardian, les américains The New York Times, le site Buzzfeed ou The faire évoluer plus tard les conditions qu’elles proposent.
Washington Post… Une énumération qui rappelle les titres mis en avant par
Apple et Facebook lors de leurs lancements de solutions mobiles. Alexis Delcambre et Alexandre Piquard,
« Les médias traditionnels doivent atteindre leur lectorat hors de leurpropre Le Monde Eco et entreprise daté du 09.10.2015
site Web, aller le chercher où il se trouve », dit Mario Calabresi, directeur du
quotidien italien La Stampa, adepte d’AMP. En quoi la solution de Google est-
elle différente de celles de Facebook et d’Apple ? « Nous avons une approche
POURQUOI CET ARTICLE ?
ouverte du Web et même open source », a argué, mercredi, un responsable de
l’équipe « produits » de Google, Danny Bernstein, en référence aux logiciels
Cet article annonce le lancement d’Accelerated Mobile Pages (AMP),
libres dont le code est public. Pour Google, ce discours est une façon de se
un format de publication des pages qui permettra de les consulter
démarquer de Facebook et Apple, accusés en creux de proposer des solutions
beaucoup plus rapidement depuis un téléphone ou une tablette.
propriétaires, et d’être les tenants d’un Web plus « fermé ».
L’annonce de Google est une réponse aux initiatives de ses rivaux. Ces nou- Ainsi les textes mathématiques serontils plus facilement acces-
veaux services ont en commun de proposer aux grands médias de publier sibles, sans parler des applications sur smartphone permettant de
des articles et des vidéos directement sur les plates-formes, en échange de réviser rapidement cours et e ­ xercices de mathématiques.
l’espoir de toucher un nouveau lectorat plus jeune.

Fonctions sinus et cosinus 21


L'ESSENTIEL DU COURS

Fonction exponentielle
C'est en recherchant des fonctions dérivables sur ℝ dont la dérivée est proportionnelle à
la fonction que l'on est conduit à l'étude de la fonction exponentielle. Celle-ci joue un rôle
capital en mathématiques car c’est une fonction de référence qui intervient dans de nom-
breuses lois de probabilité.
Comment la fonction exponentielle est-elle définie ? Quelles sont les propriétés de la fonction
La fonction exponentielle est l'unique fonction dérivable sur l'en- exponentielle ?
semble des nombres réels vérifiant les deux conditions suivantes : Relation fonctionnelle : quels que soient les réels x et y, on a : ex × ey = ex+y .
ex
Pour tout réel x, exp′(x) = exp(x) et exp(0) = 1. Quels que soient les réels x et y, on a y  = ex– y .
1 e
Pour tout réel x, on a : ex  ×   e− x  = 1. Pour tout nombre réel x, on a :  = e– x.
1 e x

Conséquences : e0 = 1 ; e1  = e ≈ 2, 718 ; e−1  =  et e0 ,5  =  e. Pour tout nombre réel x, on a : e2  =  e x .
e Pour tout nombre réel x et pour tout entier n, on a : (ex)n = enx.
Comment varie la fonction exponentielle ?
La fonction exponentiellexlim
est∞x e  = 0 Quelle est la dérivée de la fonction eu ?
n x
→– égale à sa dérivée.
Pour tout nombre réel x, en posant f(x) = ex, on a f ′(x) = f(x). Soit u une fonction dérivable sur un intervalle I, alors pour tout réel x
lim ex  = 0 et lim ex  = +∞. appartenant à I, on a : (eu)′ = u′eu.
x→ – ∞ x→ + ∞
Pour tout nombre réel x, e > 0, la fonction exponentielle est donc
x

strictement croissante. Équation et inéquation avec la fonction exponentielle


Tableau de variation Soit a et b deux nombres réels.
x – ∞ 0 +∞ ea = eb si et seulement si a = b.
f ′(x) = ex + ea < eb si et seulement si a < b (l’équivalence est vraie aussi si les

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+∞ inégalités ne sont pas strictes).
(1) ea > eb si et seulement si a > b (l’équivalence est vraie aussi si les
f (x) = ex inégalités ne sont pas strictes).
0 Si, de plus, b ∈  ℝ+* : ea = b si et seulement si a = lnb.

Courbe représentative de la fonction exponentielle Quelles sont les limites usuelles


y de la fonction exponentielle ?
7
Aux bornes de l’ensemble de définition : lim ex  = 0 et lim ex  =  +  ∞ .
6 x ↦ ex y=x+1 x→−∞ x→+ ∞

5 ex − 1 ex − e0
Nombre dérivé en 0 : lim   = lim    = e0  =  1.
4 x→ 0 x x→ 0 x− 0
3 ex
e Croissances comparées de fonctions li m = +∞ et lim xe x = 0.
2 x→+ ∞ x x→– ∞

–8 –7 –6 –5 –4 –3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 x UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER


• Pour ne pas fondre, le cœur des puces se fragmente p.  25
(Le Monde daté du 02.03. 2005)
MOTS CLÉS
FONCTION NOMBRE e • Pour tout réel a strictement po- ex
EXPONENTIELLE • L'image de 1 par la fonction ex- sitif, il existe un unique réel x tel lim = +∞ et lim xe x = 0
que ex = a. Ce nombre s'appelle le
x→+ ∞ x x→– ∞
La fonction exponentielle est ponentielle est notée e. • On peut retenir la règle opéra-
l'unique fonction dérivable sur ℝ • Le nombre e est un nombre irra- logarithme népérien de a et on le
toire suivante : à l'infini, l'expo-
vérifiant les deux conditions sui- tionnel, voisin de 2,718. note x = ln a. 1 nentielle de x « l'emporte » sur la
vantes : • On dit aussi que le nombre e est • Pour tout x ∈]0 ; +∞[, ln’(x) = x
fonction x ↦ x.
• exp′(x) = exp(x) pour tout la base du logarithme népérien et ln’(1) = 0.
nombre réel x ; puisque ln e = 1. CROISSANCE
CROISSANCES COMPARÉES EXPONENTIELLE
• exp(0) = 1.
LOGARITHME NÉPÉRIEN • Il s'agit de comparer la crois-
En posant f : x ↦ exp(x) = ex, f est Lorsqu'on passe d'un terme d'une
• La fonction logarithme népérien sance de la fonction exponen-
l’unique fonction vérifiant f’= f suite au terme suivant en mul-
est la primitive de la fonction in- tielle et de la fonction x ↦ x dans
et f(0) = 1. tipliant toujours par le même
verse sur ]0 ; +∞[ qui prend la va- le but de lever certaines indéter-
La fonction exponentielle de base e nombre, la suite est géométrique.
leur 0 en 1. minations qui peuvent se présen-
est la fonction réciproque de la On parle alors de croissance expo-
ter lors du calcul de limites.
fonction logarithme népérien. nentielle.

22 Fonction exponentielle
EXERCICES PAS À PAS

Liban (mai 2013) Annexe

Étant donné un nombre réel k, on considère la fonction fk Représentation graphique 𝒞1 de la fonction f1

1
définie sur ℝ par fk (x) =  .
1 + e – kx
 
Le plan est muni d’un repère orthonormé (O ; i  ;  j ).
1
Partie A 𝒞1 
Dans cette partie on choisit k = 1. j
1 
On a donc, pour tout réel x, f1 (x) =  . –3 –2 –1 0 i 1 2 3
1 + e –x  
La représentation graphique 𝒞1 de la fonction f1 dans le repère (O ;  i  ;  j )
est donnée en annexe. –1

1. Déterminer les limites de f1(x) en +∞ et en –∞ et interpréter


graphiquement les résultats obtenus.
 émontrer que, pour tout réel x, f1 ( x ) =  e x .
x
2. D
1  + e
3. On appelle f ′1 la fonction dérivée de f1 sur ℝ. Calculer, pour tout
réel x, f ′1(x).
En déduire les variations de la fonction f1 sur ℝ.
1
La bonne méthode
4. On définit le nombre I  =    f1 (x)dx.
⎛ 1 + e⎞ 0
Montrer que I  = ln ⎜ ⎟. Partie A
⎝ 2 ⎠
Donner une interprétation graphique de I. 1. Pour la recherche des limites, penser à les ramener à des

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limites usuelles. Quant à l’interprétation graphique, penser aux
Partie B asymptotes.
Dans cette partie, on choisit k = –1 et on souhaite tracer la courbe 𝒞–1 1
2. Deux méthodes possibles : soit remplacer e–x par , soit
représentant la fonction f–1. ex
multiplier la fraction par e , au numérateur et au dénominateur.
x
Pour tout réel x, on appelle P le point de 𝒞1 d’abscisse x et M le point
de 𝒞–1 d’abscisse x. 3. Deux méthodes : soit on prend la première forme de f1, en
1
On note K le milieu du segment [MP]. utilisant la formule donnant la dérivée de , soit la seconde
u u
1. Montrer que, pour tout réel x, f1(x) + f–1(x) = 1. forme de f1, en utilisant la formule donnant la dérivée de .
v
2. En déduire que le point K appartient à la droite d’équation y =  1 . 4. Utiliser la forme de f1 de la question 2., en remarquant
2 u′
qu’elle peut s’écrire sous la forme pour déterminer une pri-
3. Tracer la courbe 𝒞–1 sur l’annexe, à rendre avec la copie. u
mitive de f1.
4. En déduire l’aire, en unités d’aire, du domaine délimité par les
Partie B
courbes 𝒞–1, 𝒞1, l’axe des ordonnées et la droite d’équation x = 1.
1. Prendre la seconde forme de f1 pour effectuer le calcul plus
Partie C facilement.
Dans cette partie, on ne privilégie pas de valeur particulière du 2. Calculer l’ordonnée du point K.
paramètre k. 3. Constater que les deux courbes sont symétriques afin de
Pour chacune des affirmations suivantes, dire si elle est vraie tracer 𝒞–1.
ou fausse et justifier la réponse.
4. Utiliser la symétrie de la question précédente et la valeur de
1. Quelle que soit la valeur du nombre réel k, la représentation I calculée précédemment.
graphique de la fonction fk est strictement comprise entre les droites Partie C
d’équations y = 0 et y = 1. 1. Établir une double inégalité stricte.
2. Quelle que soit la valeur du réel k, la fonction fk est strictement 2. Dériver f-1 et conclure.
3. Partir de l’inéquation k ⩾ 10, puis par inégalités successives,
croissante.
⎛ ⎞ conclure.
3. Pour tout réel k ⩾  10, fk ⎜ 1 ⎟ ⩾ 0, 99.
⎝ 2⎠

Fonction exponentielle 23
EXERCICES PAS À PAS

Inde (avril 2013) 4. On s’intéresse à la vitesse de croissance du plant de maïs ;

elle est donnée par la fonction dérivée de la fonction f. La vitesse

de croissance est maximale pour une valeur de t. En utilisant


Partie A
le graphique donné en annexe, déterminer une valeur approchée de
On s’intéresse à l’évolution de la hauteur d’un plant celle-ci. Estimer alors la hauteur du plant.
de maïs en fonction du temps.

Annexe
Hauteur (en mètres)
2,2
2
y=2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
Temps t (en jours)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220
Le graphique en annexe représente cette évolution. La hauteur est en
mètres et le temps, en jours.
La bonne méthode

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On décide de modéliser cette croissance par une fonction logistique du
a
type : h (t) = où a et b sont des constantes réelles positives, t
1 + be –0,04t
est la variable temps exprimée en jours et h(t) désigne la hauteur du Partie A
plant, exprimée en mètres. On sait qu’initialement, pour t = 0, le plant Interpréter la limite de la fonction f en +∞ par rapport à la
mesure 0,1 m et que sa hauteur tend vers une hauteur limite de 2 m. situation concrète, ce qui permettra, avec la valeur en 0 de
Déterminer les constantes a et b que la fonction h corresponde à la déduire les coefficients a et b.
croissance du plant de maïs étudié. Partie B
1. Vérifier que la fonction proposée est la même que celle
Partie B déterminée précédemment, puis utiliser les formules sur les
On considère désormais que la croissance du plant de maïs dérivées.
2
est donnée par la fonction f définie sur [0 ; 250] par f (t) = . 2. Traduire l’énoncé sous la forme d’une inéquation, puis uti-
1 + 19e –0,04t
1. Déterminer f ′(t) en fonction de t ( f ′ désignant la fonction dérivée liser les propriétés des fonctions exponentielle et logarithme

de la fonction f ). pour résoudre cette inéquation et répondre au problème.


3. a) Multiplier le numérateur et le dénominateur de l’expres-
En déduire les variations de la fonction f sur l’intervalle [0 ; 250].
sion initiale de f(t) par e0,04t. Dériver F et conclure.
2. Calculer le temps nécessaire pour que le plant de maïs atteigne une
b) Utiliser la formule de la valeur moyenne d’une fonction f
hauteur supérieure à 1,5 m.
sur un intervalle [a ; b].
3. a) Vérifier que pour tout réel t appartenant à l’intervalle [0 ; 250] Utiliser la primitive déterminée à la question 3. a) pour cal-
2e0,04t
on a f (t) =  . culer l’intégrale.
e 0,04t
 + 19
Montrer que la fonction F définie sur l’intervalle [0 ; 250] par 4. En utilisant le fait que la pente de la tangente en un point M

F(t) = 50ln(e0,04t + 19) est une primitive de la fonction f. de la courbe représentative de f est égale au nombre dérivé
en ce point, lire sur le graphique le point en lequel la pente
b) Déterminer la valeur moyenne de f sur l’intervalle [50 ; 100].
semble être maximale.
En donner une valeur approchée à 10 −2 près et interpréter

ce résultat.

24 Fonction exponentielle
L’ARTICLE DU

Pour ne pas fondre,


le cœur des puces se fragmente
La loi de Moore, énoncée puis aménagée.

Le 19 avril 1965, dans la revue Electronics, Gordon Moore énon- non tous les ans. Cependant, l’idée essentielle de M. Moore, celle
çait ce qui allait passer à la postérité sous le nom de « loi de d’une augmentation exponentielle du nombre de composants
Moore ». Le directeur de la R & D de Fairchild Technologies – intégrés, demeure juste.
cofondateur, en 1968, de la société Intel – assurait que le nombre
Le Monde daté du 02.03.2005
de transistors intégrés sur une même surface de silicium allait,
à l’avenir, doubler environ tous les ans. M. Moore se fondait sur
les progrès réalisés au cours des toutes premières années de POURQUOI CET ARTICLE ?
production des puces de silicium. Depuis qu’elle a été formulée,
Un exemple, parmi d’autres, de quantités dont la croissance en
Intel a quelque peu aménagé le fameux principe pour le faire
fonction du temps est exponentielle : le nombre de transistors
correspondre à la réalité industrielle. La société annonce ainsi dans les puces du fabricant Intel.
sur son site Internet que ses processeurs ont toujours évolué D’après les conjectures de Moore (« loi de Moore »), la croissance
selon le principe d’un doublement du nombre de composants des performances des appareils électroniques est exponentielle.
par unité de surface tous les dix-huit à vingt-quatre mois et

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Nombre de transistors contenus
dans une pièce, en millions en 2003 : Intel Itanium 2 410 millions
400 La croissance du
nombre de
Microprocesseur Nombre de transistors dans
transistors les puces du
fabricant Intel
continue à suivre
300 une loi
exponentielle en
doublant à peu près
en 2002 : tous les 18 mois.
Intel Itanium Mais la
220 millions miniaturisation,
200 combinée à
l’augmentation des
fréquences de
fonctionnement,
provoque une forte
élévation de température.
100 La solution à laquelle se
rallient tous les fabricants
consiste à multiplier le
nombre des cœurs de chaque
puce. Ainsi, le Cell d’IBM,
Sony et Toshiba en compte 9.
0
1971 72 74 78 82 85 89 93 97 99 2000

La miniaturisation face au mur de la chaleur

Fonction exponentielle 25
L'ESSENTIEL DU COURS

Fonction logarithme népérien


La fonction logarithme népérien est très utile pour simplifier certaines expressions
mathématiques. Elle permet de convertir une multiplication en addition, une division en
soustraction, une puissance en multiplication, une racine en division et de résoudre des
équations et des inéquations contenant des exponentielles.
Elle est utilisée pour définir le pH d'une solution en chimie et l’intensité d'un bruit en
physique. On utilise également une échelle logarithmique pour l’échelle de Richter qui
mesure la magnitude d’un tremblement de terre.

Comment la fonction logarithme népérien Conséquences : quel que soit le nombre réel x strictement positif, on a :
est-elle définie ? pour tout réel y : ey = x si et seulement si y = ln x ;
La fonction logarithme népérien, notée ln, est la seule fonction définie elnx = x ;
sur l’intervalle ]0 ; +∞[, qui, à tout réel strictement positif x, associe pour tout nombre réel y : ln(ey) = y ;
l’unique solution réelle de l’équation d’inconnue y : e = x. On note
y
⎛ 1⎞
ln 1 = 0 ; ln e = 1 et ln ⎜ ⎟ = –1.
cette solution y = lnx. ⎝ e⎠

Comment la fonction logarithme népérien


varie-t-elle ?
1
On a donc ln 1 = 0 et pour tout réel strictement positif, ln ′( x) =  .
x
Remarque : la fonction logarithme népérien est aussi définie comme
1
l’unique primitive de la fonction x ↦ qui s’annule en 1.
x

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1
Pour tout réel x strictement positif, ln ′( x) = > 0, donc la fonction
x
logarithme népérien est strictement croissante sur l’intervalle ]0 ; +∞[.

lim ln x = –∞ et lim ln x = +∞.


x→0 + x→+∞

Tableau de variation
x 0  1          +∞
+∞

ln
John Napier (1550-1617), mathématicien écossais à l'origine des premières (0)
tables logarithmiques.
Le logarithme néperien a été baptisé ainsi en son hommage. –∞

MOTS CLÉS
LOGARITHME NÉPÉRIEN PRIMITIVE NOMBRE e ⎛ a⎞
• Pour tout réel x strictement po- On appelle primitive de la fonc- • ln ⎜ ⎟ = ln a – ln b .
• L’image de 1 par la fonction ex- ⎝ b⎠
sitif, il existe un unique réel y tel tion f sur l’intervalle I toute fonc- ponentielle est notée e.
que e y = x. Ce nombre s’appelle le tion  F  dérivable sur I et dont la • Le nombre e est un nombre irra- ⎛ 1⎞
• ln ⎜ ⎟ = – ln a .
logarithme népérien de x et on le dérivée sur I est la fonction f. tionnel, voisin de 2,718. ⎝ a⎠
note y = lnx. • On dit aussi que le nombre e est
FONCTION EXPONENTIELLE • ln(an) = nln a.
• La fonction logarithme népé- la base du logarithme népérien
La fonction exponentielle est la 1
rien est la primitive de la fonction puisque ln e = 1.
fonction réciproque de la fonc- • ln a  =  ln a.
inverse sur ]0 ; +∞[ qui prend la 2
tion logarithme népérien. PROPRIÉTÉS ALGÉBRIQUES
valeur 0 en 1. On a donc ln1 = 0 et
Elle est l’unique fonction déri- DE LA FONCTION ln DÉRIVÉE DE ln u
pour tout réel strictement positif, Pour une fonction u dérivable et
1 vable sur ℝ vérifiant les deux Pour tous nombres réels stric-
ln ′( x) =  . conditions suivantes : tement positifs a et b et tout strictement positive sur un inter-
x u′
• exp′(x) = exp(x) pour tout nombre entier n : valle I, on a : (ln u )′ = sur l’in-
nombre réel x ; • ln(ab) = lna + lnb (relation fonc- tervalle I. u
• exp(0) = 1. tionnelle).

26 Fonction logarithme népérien


L'ESSENTIEL DU COURS

Courbe représentative de la fonction logarithme népérien ⎛ 1⎞


 logarithme népérien d’un inverse : ln ⎜ ⎟ = – ln a ;
⎝ a⎠
4
 logarithme népérien d’une puissance entière : ln(an) = nln a ;
3 logarithme népérien d’une racine carrée :
2 Courbe représentative 1
ln a  =  ln a .
de la fonction ln 2 1
1 Exemple  : ln 6 = ln(2 × 3) = ln 2 + ln 3 ; ln 3  +  ln 4  +  ln  =  ln( 3   ×  4 ) 
12
0 1
ln 3  +  ln 4  +  ln  =  ln( 3   ×  4 )  –  ln 12 =  ln 12  –  ln 12 = 0.
–3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 12
–1 e ≈ 2,718
Équation et inéquation avec la fonction
–2 logarithme népérien
–3 Soient a et b deux nombres réels strictement positifs.
–4 ln a = ln b si et seulement si a = b ;
–5  ln a < ln b si et seulement si a < b (l’équivalence est vraie aussi
–6 si les inégalités ne sont pas strictes) ;
–7 ln a > ln b si et seulement si a > b (l’équivalence est vraie aussi si
les inégalités ne sont pas strictes).
–8
Exemple :
Les courbes représentatives des fonctions ln et exp sont symétriques
ln(3x + 1) > 2 ln 2 ⇔ ln(3x + 1) > ln 4 ⇔ 3x + 1 > 4 ⇔ 3x > 3 ⇔ x > 1
par rapport à la droite d’équation y = x .

7 Quelles sont les limites usuelles de la fonction


Courbe représentative logarithme népérien ?
6
de la fonction exp Aux bornes de l’ensemble de définition :
5
lim ln x = –∞ et lim ln x = +∞.
4 Droite d’équation
x→0 + x→+∞

y=x Nombre dérivé en 0 de la fonction x ↦ ln( 1 + x ) (ou en 1 de la fonction


3
e ≈ 2,718 Courbe représentative ln) :
2 de la fonction ln

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ln(1 + x) ln(1 + x) – ln(1 + 0) 1
lim = lim = = 1.
1 x→0 x x→0 x –0 1+0
0
–3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Croissances comparées de fonctions
–1 e ≈ 2,718 lim
ln x
 = 0
x →+ ∞ x
–2
–3 Logarithme décimal
–4 Le logarithme décimal est la fonction définie sur ]0 ; +∞[ par
ln x
Quelles sont les propriétés algébriques de la log( x ) =  .
ln 10
fonction ln ? Remarque : ln 10 > 0 donc la fonction log est strictement croissante
Soit a et b deux nombres réels strictement positifs, et n un nombre entier. sur l’intervalle ]0 ; +∞[ et log1 = O.
 Relation fonctionnelle : ln(ab) = lna + lnb Les propriétés algébriques de la fonction logarithme décimal sont les
⎛ a⎞
 logarithme népérien d’un quotient : ln ⎜ ⎟ = ln a – ln b ; mêmes que celles de la fonction logarithme népérien.
⎝ b⎠

MOTS CLÉS ZOOM SUR…


LIMITES USUELLES • On peut retenir la règle opéra- LE LOGARITHME DÉCIMAL • log(ab) = loga + logb (relation
• lim ln x = –∞ ; toire suivante : à l’infini, la fonc- • La fonction logarithme décimal fonctionnelle) ;
x→ 0+ tion x  ↦ x « l’emporte » sur le ⎛ a⎞
logarithme népérien. est la fonction notée log et définie • log ⎜ ⎟ = log a – log b ;
• lim ln x = +∞ ; ⎝ b⎠
x→+∞ ln x
sur ]0 ; +∞[ par log x  =  .
ln(1 + x) ln 10 ⎛ 1⎞
• lim = 1. • log ⎜ ⎟ = – log a ;
x→0 x • Très utilisée pour les calculs ⎝ a⎠
CROISSANCES COMPARÉES UN ARTICLE DU MONDE numériques avant l’introduction
• log(an) = nlog a ;
des calculatrices, la fonction lo-
Il s’agit de comparer la crois- À CONSULTER 1
sance des fonctions logarithme garithme décimal a aussi de nom- • log a  =  log a .
breuses applications, notamment 2
népérien et x  ↦ x dans le but de • Les mathématiques des En particulier pour a = 10, on a : log 10n
lever certaines indéterminations en chimie et physique.
fractales luttent contre = nlog 10 = n car log 10 = 1. La fonction
qui peuvent se présenter lors du le bruit p.  29 LES PROPRIÉTÉS ALGÉBRIQUES inverse du logarithme décimal est
calcul de limites. (Hervé Morin, Le Monde daté DE LA FONCTION log la fonction qui, à un réel x, associe le
ln x du 12.07.2003) Pour tous nombres réels stric- nombre strictement positif 10x = e xln10
• lim = 0.
x→+∞ x tement positifs a et b et tout qui est l’exponentielle de base 10.
nombre entier n :
Fonction logarithme népérien 27
L'ESSENTIEL DU COURS

Sujet inédit
On considère la fonction f définie pour tout nombre réel x de
La bonne méthode
l’intervalle [1 ; 10] par f(x) = – xlnx + 2x.

1. Un terme de l’expression de f est un produit.


1. Montrer que la fonction dérivée f ′de la fonction f est définie
pour tout nombre réel x de l’intervalle [1 ; 10] par : f ′(x) = – lnx + 1. 2. a) Résoudre –lnx + 1 > 0 ; –lnx + 1 < 0 ; –lnx + 1 = 0.
2. a) Étudier le signe de f ′(x) en fonction des valeurs du nombre réel x b) Il faut déduire le tableau de variation de la question pré-
de l’intervalle [1 ; 10]. cédente.
b) En déduire le tableau de variation de la fonction f sur l’intervalle 3. Pour représenter graphiquement la fonction f, on peut s’ai-
[1 ; 10].
der d’un tableau de valeurs.
3. On appelle 𝒞 la représentation graphique de la fonction f
4. a) Pour déterminer le nombre de solutions, Il faut obser-
dans un repère orthonormé du plan (unités : 1 cm en abscisses, 1 cm
ver la courbe.
en ordonnées). Représenter graphiquement 𝒞 dans ce repère.
4. On considère l’équation (E) : f(x) = 0, sur l’intervalle [1 ; 10]. b) Pour donner une valeur approchée de la ou des solutions,
a) Déterminer le nombre de solutions de l’équation (E). il faut obtenir un tableau de valeurs à l’aide de la calculatrice,
b) Pour chacune des solutions trouvées, donner une valeur approchée en changeant le pas de l’intervalle.
à 10 –2 près.

Métropole (sept. 2010)
Soit f la fonction définie sur l’intervalle ]0 ; +∞[ par :

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
b) Expliciter une démarche simple pour la construction de la
f(x) = x(1 – lnx). tangente (Ta). Sur la figure, construire la tangente (Ta) au point A placé
sur la figure.
La courbe représentative 𝒞 de la fonction f est donnée
Partie B. Aire sous une courbe
ci-dessous.
Soit a un nombre réel strictement positif. On note 𝒜(a) la mesure,
en unités d’aire, de l’aire de la région du plan limitée par la courbe 𝒞,
2,0 l’axe des abscisses ete les droites d’équations respectives x = a et x = e.
1,5 Justifier que (a) = f (x)dx, en distinguant le cas a < e et le cas a > e.
a
1,0 A
f(a)
0,5 𝒞
La bonne méthode
–1 0 1 a 2 3 4 5
–1
Partie A
–1,5
1. Étudier le signe de chaque facteur du produit de l’expression
–1,0
de f(x).
–2,0
2. Utiliser les opérations sur les limites et les croissances com-
–2,5
parées de fonctions.
Partie A. Étude de la fonction f 3. La fonction f est de la forme u × v donc : f ′ = (u × v)′
1. Étudier le signe de f(x) suivant les valeurs du nombre réel x. 4. a) Déterminer l’équation de la tangente (Ta) au point A d’abs-
2. Déterminer les limites de la fonction f aux bornes de son ensemble cisse a. L’abscisse du point A′ est 0.
de définition. On admettra que lim x ln x = 0. = 0
x→0 + b) Pour un point A d’abscisse a donné, il faut trouver une mé-
3. Déterminer la dérivée de la fonction f sur l’intervalle ]0 ; +∞[ et dresser
le tableau de variation de la fonction f sur l’intervalle ]0 ; +∞[. thode pour placer le point A′. On a (Ta) = (AA′).

4. Soit a un nombre réel strictement positif. On considère Partie B


la tangente (Ta) au point A de la courbe 𝒞 d’abscisse a. Il faut distinguer les deux cas et montrer que l’égalité est vraie
a) Déterminer, en fonction du nombre réel a, les coordonnées du point dans les deux cas.
A′, point d’intersection de la droite (Ta) et de l’axe des ordonnées.

28 Fonction logarithme népérien


L’ARTICLE DU

Les mathématiques des fractales


luttent contre le bruit
Un mur acoustique mis au point par un laboratoire de l’École polytechnique et la société
Colas permet de réduire de façon importante les sons engendrés par la route et le rail
grâce à ses motifs dentelés.

Nous n’avons malheureusement pas de pistolet. » Au pied de son mur du fait que les chambres anéchoïques, conçues pour museler les ondes
antibruit, Didier Peyrard, directeur technique de la société Somaro, filiale sonores, fonctionnent mieux lorsque les murs de pyramide de mousse
du géant de la construction routière Colas, ne peut parfaire sa démons- qui les tapissent sont irréguliers. « L’énergie est concentrée à l’endroit
tration. Les creux et pyramides moulés dans ce panneau de béton de bois où elle est absorbée, ce qui renvoie au concept de localisation faible en
sont censés absorber les sons de façon inégalée. Mais l’écran de 4 mètres physique », indique le chercheur.
de côté érigé sur le parking du centre de recherche de l’industriel, dans Le rôle des irrégularités géométriques dans l’absorption sonore est
les Yvelines, ne permet pas à une oreille profane de faire la différence. confirmé par Franck Sgard, du Laboratoire des sciences de l’habitat de
Les mesures effectuées en relation avec le laboratoire de physique l’École nationale des travaux publics de Lyon, dont l’équipe travaille à la
condensée de l’École polytechnique sont pourtant formelles : ces pleins mise au point de revêtements perforés destinés à l’équipement des véhi-
et ces déliés absorbent les basses fréquences avec une efficacité de 68 % cules. « On utilise en effet ce concept d’hétérogénéité pour alléger les pro-
plus élevée que celle d’un mur classique. Et le fameux test du pistolet, duits en augmentant la capacité acoustique », indique le chercheur.
standardisé, a bien montré que la réflexion des ondes sonores était Le mur de Colas n’est pourtant pas irrégulier, dans la mesure où le
diminuée de 8 décibels acoustiques – dB(A) –, tandis que la transmis- motif est répétitif, mais sa forme vise bien à multiplier les surfaces
sion – les sons capables de traverser l’écran – était réduite de 57 dB(A). de contact. « Notre brevet propose une forme qui serait cinq fois plus
On mesure mieux les progrès obtenus lorsque l’on sait que les mesures efficace », assure Bernard Sapoval. Mais cette géométrie aurait été

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de bruit se faisant à partir d’une échelle logarithmique, cela signifie difficile à mettre en œuvre par moulage et reste encore trop onéreuse.
qu’une diminution de 3 dB(A) correspond à une réduction de moitié La solution choisie constitue donc un compromis. Retenir d’abord une
du volume sonore perçu par l’oreille humaine. Au total, résume Jean- bonne matière première pour fabriquer les panneaux : le béton de
Luc Gautier, chef du projet mur antibruit chez Colas, les simulations bois, formé de copeaux de pin mélangés à du ciment, dont les qualités
numériques indiquent que, pour un riverain, le mur permettrait de phoniques sont connues depuis longtemps. Lui adjoindre ensuite un
réduire de 2,7 dB(A) la nuisance occasionnée par le trafic routier, « soit peu de savoir-faire : celui de Didier Peyrard qui ajoute à l’ensemble
45 % de mieux que les meilleurs matériaux actuels ». une « poudre de perlimpinpin » – il n’en dit pas plus – qui facilite le
Cette performance tient en un concept un peu passé de mode, les démoulage en dépit des formes chantournées du motif.
fractales, qui désignent des formes géométriques ayant la faculté de se Colas espère commercialiser ce produit à partir de début 2004, tant
reproduire à l’identique à différentes échelles. Les branches du chou- dans le secteur routier que ferroviaire. Le marché existe : le bruit est
fleur ou de l’arbre bronchique, tout comme la découpe du littoral en l’une des nuisances les plus fréquemment citées dans les enquêtes
sont des exemples fournis par la nature, avant que les mathématiciens d’opinion. On évalue à 200 000 en France le nombre de logements
– dont le Français Benoît Mandelbrot – ne formalisent des fonctions affectés par des niveaux sonores excédant 65 dB(A), niveau générale-
reproduisant des motifs similaires. ment considéré comme un seuil de gêne et de fatigue.
En acoustique, « nous sommes partis du principe que l’absorption
sonore serait proportionnelle à la surface développée au contact des Hervé Morin, Le Monde daté du 12.07.2003
ondes sonores », explique Bernard Sapoval, co-inventeur du procédé
et chercheur au laboratoire de physique condensée de Polytechnique.
Les fractales offrent justement la particularité d’accroître la surface de POURQUOI CET ARTICLE ?
contact. Tout comme le contour d’une côte rocheuse est virtuellement
de longueur infinie, si on se donne pour objet de le suivre à l’échelle Cet article mentionne le niveau de l’intensité I (en watt/m2) d’un
bruit qui est défini à l’aide du logarithme par :
du grain de sable et non à celle de la carte routière.
10 log I décibels (db) avec I0 = 10 –12 watt/m2.
I0
« Cinq fois plus efficace » Autre exemple : le pH d’une solution aqueuse est également défini
Le chercheur a testé cette hypothèse sur de petites chambres d’enre- avec le logarithme : pH = – log10[H+], où [H+] est exprimée en mole
gistrement où étaient disposés des obstacles d’irrégularité croissante. par litre.
Lorsque les grandeurs sont définies avec le logarithme, elles ne sont
« Les mesures ont confirmé l’intuition de départ. Une salle de concert
pas proportionnelles entre elles, mais proportionnelles à leur loga-
fractale serait très mauvaise », indique Bernard Sapoval, qui voit dans rithme : on parle de croissance logarithmique.
l’utilisation de ces structures irrégulières une généralisation théorique,

Fonction logarithme népérien 29


L'ESSENTIEL DU COURS

Intégration
Pour calculer l’aire de la surface comprise entre une courbe et l’axe des abscisses, on peut
approcher cette surface par une série de bandes rectangulaires de largeur infinitésimale.
L’intégrale de la fonction représentée par cette courbe est, au signe près, égale à la somme
de leurs aires.
L’intégration est donc un outil précieux pour calculer l’aire de surfaces délimitées par
des courbes dont on connaît les équations (mais aussi de volumes dont on connaît les
éléments du solide). Cette branche des mathématiques a de nombreuses utilisations en
physique et en économie.

Qu’est-ce qu’une intégrale ? Qu’est-ce qu’une primitive ?


Soit f une fonction continue et positive sur un intervalle [a ; b]. Soit Cf Soit f une fonction continue sur un intervalle I.
sa courbe représentative. L’intégrale de a à b de la fonction f est l’aire du On dit qu’une fonction F est une primitive de la fonction f sur I lorsque
domaine situé entre Cf , l’axe des abscisses
b
et les droites d’équation x = a F est dérivable sur I et que sa dérivée est égale à f sur cet intervalle.
et x = b en unités d’aire. On la note f (x) dx. Lorsqu’une fonction admet une primitive, on peut en trouver une
a
infinité. En effet, si on ajoute n’importe quel nombre réel à la primitive
y
trouvée, les dérivées des primitives ainsi obtenues donneront la même
fonction, car la « dérivée d’un nombre réel est nulle ».
Cf Exemple : F ( x ) = x 2  ; G( x ) = x 2 + 15 ; K ( x ) = x 2 – 1 … K ( x ) = x 2 + k avec k
appartenant à l’ensemble des réels.
Toutes ces fonctions sont dérivables sur l’ensemble des réels.

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Si on dérive toutes ces fonctions, on obtient une seule fonction définie
par f ( x ) =2 x.

Comment calculer une primitive, une intégrale ?


0 a b x Une primitive, lorsqu’elle existe, est une fonction.
Si F et G sont des primitives des fonctions f et g sur un intervalle I,
x=a x=b
alors F + G est une primitive de f + g sur I.
Si F est une primitive de la fonction f sur un intervalle I et c est un
  nombre réel, alors cF est une primitive de cf sur I.
Dans un repère orthogonal (O, OI, OJ), on considère le point K de
coordonnées (1 ; 1). Exemple : la fonction définie par F(x) = x3 est une primitive sur
Une unité d’aire représente l’aire du rectangle OIKJ.
3
l’ensemble des nombres réels de la fonction f définie par f(x) = x2 et la

MOTS CLÉS
FONCTION CONTINUE AIRE SOUS UNE COURBE du rectangle
   formé avec les vec-
• Une fonction  f, définie sur f est continue sur ]a ; b[ Lorsqu’une fonction f est conti- (O 
(O ;  ;i i et
teurs ;  ;j j ;.  ;k k) )
un intervalle ouvert contenant lim f (x) = f (a) nue et positive sur un intervalle PRIMITIVE
x a+ b
un réel a, est continue en  a si On appelle primitive de la fonc-
lim f (x) = f (b) [a ;  b], l’intégrale f (x)dx corres-
lim f ( x ) = f (a). x b– a
tion f sur l’intervalle I toute fonc-
x→a pond à « l’aire sous la courbe » : tion F dérivable sur I et dont la dé-
• Une fonction f, définie sur un in- INTÉGRALE rivée sur I est la fonction f ’.
Pour f une fonction continue sur elle est égale à l’aire de la partie
tervalle I ouvert, est continue sur I FONCTION DÉRIVÉE
du plan comprise entre l’axe des
lorsque f est continue en tout réel un intervalle I et a et b deux réels • Une fonction f est dérivable sur
abscisses, les droites d’équations
a, appartenant à I. b
un intervalle I si et seulement si
x = a et x = b et la courbe repré-
• Une fonction f, définie sur un in- dans I, f (x)dx est le réel F(b) –
sentative de f, exprimée en unités elle est dérivable en tout point de I.
tervalle [a ; b], est « continue sur a
• Soit f une fonction dérivable sur
F(a), où F est une primitive quel- d’aire.
[a ; b] » lorsque : un intervalle I. La fonction qui, à
conque de f sur I. UNITÉ D’AIRE (U.A.) tout réel x de I associe le nombre
Dans un repère orthogonal
dérivé de f en x, est appelée fonc-
(O ;  i  ;  j ), ;  une
k ) unité d’aire est l’aire tion dérivée de f. Elle est notée f ′.

30 Intégration
L'ESSENTIEL DU COURS

fonction définie par G(x) =3x est une primitive de la fonction définie Linéarité de l’intégrale
par g(x) = 3 sur ℝ. Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle I, (a , b) ∈ I 2
Une primitive de la fonction f + g sur ℝ est donc la fonction F + G et k ∈ ℝ.
x3 + 3x sur ℝ. b b b b b
définie par F(x) + G(x) =
3 On a : ∫ ( f ( x ) + g(x )) dx = ∫ f ( x )dx + ∫ g (x )dx et kf (x)dx = k f (x)dx.
Les résultats connus sur les dérivées des fonctions usuelles donnent, par a a a a a

« lecture inverse », le tableau des primitives suivant où c est une constante. Positivité de l’intégrale
f(x) F(x) Df Soient f une fonction continue sur un intervalle I et (a , b) ∈ I 2.
Si pour tout réel x appartenant à l’intervalle [a ; b] on a : f(x) > 0,
k avec k ∈ ℝ kx + c ℝ b

alors f (x)dx > 0.


1
xn avec n ≠ 1
a

n  + 1
x n+1  + c ℝ En corollaire  : si pour tout réel x appartenant à l’intervalle [a ; b],
b b

on a f(x) > g(x), alors f (x)dx > g(x)dx.


1
avec n ≠ 1 –
1
 
1
 + c ]–∞ ; 0[ ∪ ]0 ; a a

xn n –  1 x n – 1 +∞[ Intégration par parties*


1 Le choix de la technique d’intégration par parties se rencontre souvent
x
ln x + c ]0 ; +∞[ (mais pas nécessairement) lorsque la fonction à intégrer se présente
sous la forme d’un produit.
ex ex + c ℝ Soient  u et v deux fonctions dérivables, de dérivées u et v sur
1 l’intervalle [a ; b].
x 2 x ]0 ; +∞[ b
b
On a (uv) (x) dx =  u(x)v(x) a, car une primitive de la fonction (uv)
a
est la fonction
b
uv.
Une intégrale, lorsqu’elle existe, est une valeur réelle. b

Mais aussi (uv) (x) dx =  u (x)v(x) +u(x)v (x) dx


Si une fonction f est continue sur un intervalle [a ; b], alors elle admet a a
b b
une primitive F telle que F (x) = f (x). =  u (x)v(x) dx + u(x)v (x) dx en calculant la dérivée de la fonction (uv)
b

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
b a a
On a alors : f (x)dx =  F(x) a
= F (b ) – F ( a). et en utilisant la linéarité de l’intégrale.
a b b b
2 b
Exemple : 2x dx =  x 2
2
= 22 – 12 = 4 – 1 = 3. D’où   u(x)v(x) a
= u (x)v(x) dx + u(x)v (x) dx, puis : u (x)v(x) dx
1 b a a a
1 b
= u(x)v(x) – u(x)v (x) dx. (Théorème de l’intégration par parties)
Comment calcule-t-on la valeur moyenne d’une a
a
fonction sur un intervalle ? Exemple : la primitive de la fonction logarithme qui s’annule en 1
t
La valeur moyenne d’une fonction f sur un intervalle [a ; b] est égale est la fonction F (de variable t), définie sur ]0 ; +∞[, par F(t) = ln(x)dx.
b
1 1
au réel f (x)dx. On procède alors au calcul de cette intégrale avec la formule de
b–a a
l’intégration par parties, en posant u′(x) = 1 et v(x) = lnx, soit u( x ) = x
Relation de Chasles 1
t t
1
t

et v (x) =  : F (t ) = ∫ 1 × ln( x )dx =  xln x 1 – x


t t
dx =  xln x 1 – 1 dx
Soient f une fonction continue sur un intervalle I et (a , b, c) ∈ I 3. x 1 1
x 1
b c c
= ln – ln1 – = t ln t – t + 1.
On a : f (x)dx + f (x)dx = f (x)dx. 1

a b a Ainsi, les fonctions de la forme t ↦ t ln t – t + k, k ∈ ℝ sont les primitives


de la fonction ln sur ]0 ; +∞[.
* Non exigible au baccalauréat mais important à connaître.

MOTS CLÉS
LINÉARITÉ DE réels appartenant à I, alors :
c b c
tout x de [a ; b], m ⩽ f(x) ⩽ M . fonctions u′ et v′ soient continues
L’INTÉGRALE D’après l’inégalité de la moyenne, b
f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx.
• Soient α  et β deux nombres on a : sur [a ; b], alors : u (x)v(x) dx
a a b
réels et f et g deux fonctions conti- b bb a
b
VALEUR MOYENNE mm
m(b(b(b
––a) ⩽ f f(x)dx
–a)a) (x)dx⩽
f(x)dx MMM
(b(b(b
––a).
–a).
a). b
b

nues sur [a ; b] : [ f (x) + g(x)]dx Soient a et b deux réels distincts a aa = u(x)v(x) a
– u(x)v (x) dx.
b a b et f une fonction continue sur [a ; • L’inégalité de la moyenne four- a
• Si l’on choisit judicieusement
α ∫ f ( x )dx + β ∫ g( x )dx.
= α  b]. nit un encadrement de l’intégrale
La valeur moyenne de la fonc- les fonctions u et v, le théorème
a a d’une fonction continue sur un
• Cette propriété est utilisée pour tion  f sur l’intervalle [a ; b] est d’intégration par parties permet
intervalle [a ; b] dans le cas où la
simplifier les écritures des inté-
b de remplacer un calcul d’intégrale
1 fonction considérée est bornée
grales. égale au réel f (x)dx . par le calcul d’une autre inté-
b–a sur l’intervalle [a ; b].
a grale plus simple. Il permet aussi
RELATION DE CHASLES INÉGALITÉ DE LA MOYENNE INTÉGRATION PAR PARTIES d’établir des relations de récur-
Soient f une fonction continue • Soit f une fonction continue sur • Soient u et v deux fonctions dé- rence entre les termes d’une suite
sur un intervalle I et a, b et c trois un intervalle [a ; b], telle que pour rivables sur [a ; b] telles que les d’intégrales.
Intégration 31
L'ESSENTIEL DU COURS

Amérique du Nord (mai 2013)


Soit f la fonction définie sur l’intervalle ]0 ; +∞[ par b) Calculer In en fonction de n.
1 + lnxx
) =  1 + ln
c) Étudier la limite de In en +∞. Interpréter graphiquement le résultat
ff((xx) =  et soit 𝒞 la courbe représentative de la fonction f
xx22 obtenu.
dans un repère du plan. La courbe 𝒞 est donnée ci-dessous :

1 La bonne méthode
𝒞

0 1 2 3 1. a) Utiliser la limite de la fonction logarithme népérien en 0+.


b) Utiliser les propriétés des limites, en particulier les sommes
–1 et produits de limites.
c) Interpréter graphiquement chacune des deux limites.
1. a) Étudier la limite de f en 0. 2. a) Utiliser la formule de la dérivée d’un quotient.
ln x
b) Que vaut lim  ? En déduire la limite de la fonction f en +∞. b) Montrer que le signe de f ′ est celui de –1 – 2ln x, puis ré-
x →+∞ x
c) En déduire les asymptotes éventuelles à la courbe 𝒞.
soudre l’inéquation demandée. Conclure.
2. a) On note f ′ la fonction dérivée de la fonction f sur l’intervalle ]0 ; +∞[.
c) En dressant le tableau de variation, ne pas oublier de placer
Démontrer que, pour tout réel x appartenant à l’intervalle ]0 ; +∞[,
–1 –  2ln x les bornes et les limites.
f ′( x ) =  .
x3
b) Résoudre sur l’intervalle ]0 ; +∞[ l’inéquation –1 – 2ln x > 0. 3. a) Un point appartient à l’intersection de deux ensembles si
En déduire le signe de f ′(x) sur l’intervalle ]0 ; +∞[. et seulement si ses coordonnées vérifient simultanément les
c) Dresser le tableau de variation de la fonction f. équations de ces deux ensembles.
3. a) Démontrer que la courbe 𝒞 a un unique point d’intersection avec b) Utiliser le tableau de variation précédent et le point d’inter-

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
l’axe des abscisses, dont on précisera les coordonnées.
section trouvé.
b) En déduire le signe de f(x) sur l’intervalle ]0 ; +∞[.
4. Pour tout entier n ⩾ 1 , on note In l’aire, exprimée en unités d’aire, 4. a) Interpréter l’aire à l’aide d’une intégrale et utiliser la pri-
du domaine délimité par l’axe des abscisses, la courbe 𝒞 et les droites mitive donnée dans l’énoncé.
1
d’équations respectives x  =  et x = n. b) Utiliser la primitive donnée dans l’énoncé.
e 1 ln x 1
a) Démontrer que 0 ⩽ I 2 ⩽ e – . c) Utiliser les limites usuelles des fonctions x ↦ et x ↦
2 x xn
On admet que la fonction F définie sur l’intervalle ]0 ; +∞[ par quand x tend vers +∞.
–2 – ln x
F ( x ) =  est une primitive de la fonction f sur l’intervalle.
x

Liban (juin 2010) La bonne méthode

1. a) Utiliser la définition de la suite puis la linéarité de l’intégrale.


On considère la suite un définie pour tout entier naturel n u′
1
e – nx b) Remarquer que, pour une fonction de la forme où u est
par : u n =
∫0 1 + e –x dx . u
une fonction à valeur strictement positive, une primitive est
1. a) Montrer que u0  + u1  = 1. la fonction ln(u).
b) Calculer u1. En déduire u0.
2. Déterminer le signe de la fonction intégrée dans la défini-
2. Montrer que pour tout entier naturel n, un ⩾ 0.
tion de un.
3. a) Montrer que pour tout entier naturel n non nul : 3. a) Méthode analogue à celle utilisée au 1. a).
1 –  e – n b) Utiliser l’inégalité trouvée précédemment pour obtenir la
un+1  + un  =  .
n
b)  En déduire que pour tout entier naturel n non nul : majoration demandée.
1 –  e – n 4. Utiliser la majoration précédente et le théorème des
un ⩽ .
n gendarmes, conclure.
4. Déterminer la limite de la suite (un).

32 Intégration
GÉOMÉTRIE
y
M(x + iy)

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
M(a ; b) ou M(z = a + ib)
b
r θ r
AB(z B – z A )
B(zB)
v
O r zA + zB
x A(zA) I 
u r 2
–θ v
r a
O u

M’(x – iy)
L'ESSENTIEL DU COURS

Nombres complexes
Au XVIe siècle, les mathématiciens italiens Cardan et Bombelli introduisirent des nombres
« imaginaires », ayant un carré négatif, pour résoudre des équations du troisième degré.
Deux siècles plus tard, Euler et d’Alembert parachevèrent la création des nombres com-
plexes et fixèrent les notations actuelles, en particulier celle du nombre i. Aujourd’hui, les
nombres complexes sont utilisés non seulement dans toutes les branches des mathéma-
tiques, en particulier en trigonométrie et en géométrie, mais aussi dans d’autres sciences,
comme la physique.
Dans cette leçon, le plan orienté est muni d’un repère orthonormé direct (O ; u ; v).
Comment calculer le module et un argument d’un
i est le nombre imaginaire tel que i 2 = −1. nombre complexe z non nul ?
L’ensemble des nombres complexes est noté  ℂ. Si le nombre complexe z est donné sous sa forme algébrique z = x + iy,
on commence par calculer le module r à l’aide de la formule :
Quelles sont les différentes formes sous lesquelles = x2 + y2 .
rr ==|z|z = 
peut se présenter un nombre complexe non nul ? Puis on détermine un argument θ de z en calculant : cos =
x
et
Un nombre complexe z, non nul, admet trois types d’écriture : y z
sin = .
une écriture algébrique : z
z
z = x + iy, où x et y sont deux nombres réels ; x = Re(z) est la partie réelle Soient deux nombres complexes z et z′. Dans le cas où Z = zz′,(le
z module
0)
z
de z et y = Im(z), sa partie imaginaire ; de Z est égal au produit des modules de z et de z′. Et l’argument de Z est
une écriture trigonométrique : égal à la somme des arguments de z et de z′, modulo 2π.
z = r ( cosθ + isinθ ), où r désigne le module de z et θ un argument de z ;

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une écriture exponentielle : z = reiθ. Cela signifie que :
Selon le cas, on privilégie une écriture parmi les trois. arg Z = arg z + arg z′ [2π]

|Z| = |zz′| = |z| × |z′|


z
Dans le cas où Z = (z 0), le module de Z s’obtient en divisant
z′
le module de z par le module de z′. Et l’argument de Z est égal à la
différence des arguments de z et de z′, modulo 2π.
Cela signifie que :

arg Z = arg z – arg z′ [2π]

z z
Le mathématicien Leonhard Euler (1707-1783). Z = =
z z

MOTS CLÉS
NOMBRE COMPLEXE • y s’appelle la partie imaginaire conjugué ont la même partie réelle sure en radians de l’angle orienté
• Un nombre complexe est un de z ; on la note Im(z). et des parties imaginaires oppo- (u ; OM).
nombre de la forme z = x + iy, pour sées.
IMAGINAIRE PUR MODULO 2Π
lequel x et y sont deux nombres Un nombre complexe z est imagi- MODULE L’écriture « [2π] » (modulo 2π) est
réels, et i est un nombre imaginaire naire pur si et seulement si sa par- Le module du nombre complexe synonyme de « à 2kπ près pour
tel que i2 = –1. tie réelle est nulle. Par exemple, z = x + iy, avec x et y réels, est le une valeur entière de k ».
• L’ensemble des nombres comp­ le nombre complexe 5i est imagi- réel positif noté |z|, défini par
lexes est noté ℂ. rr == |z|
z ==  x 2 +y 2 .
IDENTITÉ REMARQUABLE
naire pur.
Les identités remarquables sont
PARTIE RÉELLE, NOMBRE COMPLEXE ARGUMENT également valables dans ℂ.
PARTIE IMAGINAIRE CONJUGUÉ Dans le plan complexe muni Pour deux nombres complexes a
Tout nombre complexe z admet • Le conjugué du nombre com- d’un repère orthonormal direct et b, on a :
une unique écriture algébrique plexe z = x + iy est le nombre com- (O ; u ; v), pour le nombre com- (a + b)2 = a2 +2ab + b2 ;
z = x + iy : plexe z = x – iy . plexe z ≠ 0 d’image M, on appelle (a – b)2 = a2 – 2ab + b2 ;
• x s’appelle la partie réelle de z ; on • Un nombre complexe et son argument de z(arg  z) toute me- a2 – b2 = (a + b)(a – b).
la note Re(z).

34 Nombres complexes
L'ESSENTIEL DU COURS

Qu’est-ce qu’un nombre complexe conjugué ? Si Δ > 0, alors l’équation admet deux racines réelles : x1 =
–b+
et x2 =
–b–
Le nombre complexe conjugué de z  = x  + iy est le complexe z  = –xb –  2a 2a
+iy. –b–
x1 = x2 = .
Dans le plan complexe, si le point M a pour affixe z et M′ pour affixe 
2a 2a
z, alors M et M′ sont symétriques par rapport à l’axe des abscisses. Si Δ < 0, alors l’équation admet deux racines complexes conjuguées :
b +i – –b – i –
z1 = et z2 = .
y 2a 2a
M(x + iy) Dans le cas d’une équation faisant intervenir z ,=lexconjugué
– iy de z, ou son
module |z|, on pose z = x + iy, puis on fait appel au théorème suivant :
deux nombres complexes sont égaux si et seulement s’ils ont même
partie réelle et même partie imaginaire.
r θ
v
Quel lien y a-t-il entre la géométrie plane et les
O r x nombres complexes ?
u –θ Les nombres complexes constituent un outil privilégié pour résoudre
de manière simple de nombreux problèmes de géométrie.
Le plan étant rapporté à un repère orthonormé direct, l’image du
M’(x – iy) nombre complexe z = a + ib est le point M de coordonnées (a, b). On dit
alors que z est l’affixe du point M.
L’affixe du vecteur AB est le nombre complexe zB – zA.
Le produit d’un nombre complexe par son conjugué est un nombre réel
L’affixe du milieu I du segment [AB] est la demi-somme des affixes
égal au carré de leur module commun :
2 2 des points A et B.
zz  =  x 2  +  y 2  =  z  =  z .
Soit z  =  x  + iy et z ′ = x ′ + iy ′. M(a ; b) ou M(z = a + ib)
b r
Le conjugué de la somme est égal à la somme des conjugués : AB(z B – z A )
B(zB)
z + z ′ = z + z ′ = ( x + x ′) – i( y + y ′).
zA + zB
Le conjugué du produit est égal au produit des conjugués : A(zA) I 

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r 2
z × z ′ = z × z ′ = ( xx ′ – yy ′) – i( x ′y + xy ′). v
r a
O u

Comment résoudre une équation dans l’ensemble


des nombres complexes ? Il est impératif de connaître aussi :
On rencontre essentiellement trois types d’équations dans l’ensemble ℂ. le lien entre les distances et les modules : AB = |zB – zA | ;
Dans le cas d’une équation du premier degré de la forme az + b = c, le lien entre les angles et les arguments : (u ; AB) = arg(zB    zA )[2 ].
avec a 0, les méthodes de résolution sont les mêmes que dans ℝ.
Dans le cas d’une équation du second degré à coefficients réels de la
forme az2 + bz + c = 0, où a est un réel non nul, on calcule le discrimi- UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER
nant de l’équation : Δ = b – 4ac. 2
• Kantorovitch, le planificateur révolutionnaire p.  37
–b
Si Δ = 0, alors l’équation admet une racine double réelle : x1 = x2 = . (Cédric Villani, Le Monde Science et techno daté du 22.09.2012)
2a

MOTS CLÉS ZOOM SUR…


FORME CANONIQUE ÉQUATION DU SECOND –b + i – –b – i – L'EXPRESSION CONJUGUÉE
DEGRÉ z1  =  et z2  =  .
Soit P(z) = az2 + bz + c (a ≠ 0), un 2a 2a • L’expression conjuguée du
trinôme du second degré dans ℂ. En posant Δ = b2 – 4ac, les solu- nombre complexe a + ib (a et b
⎡⎛⎡⎛ 22 ⎤⎤
tions de l’équation du second de- IMAGE deux réels) est a – ib.
bb⎞⎞ bb ––4ac
22
4ac⎥⎥ gré à coefficients réels az2 + bz + c L’image du nombre complexe • On a la relation z z == x|z|–2iy
P(z) = a ⎢⎜⎢⎜zz–– pour
⎟⎟ –– = 0 où a ≠ 0 sont :
⎢⎣⎝⎢⎣⎝ 2a⎠⎠
2a 4a4a ⎥⎦⎥⎦
22 z = x + iy est le point de coordon- tout nombre complexe z.
• Si ∆ > 0, deux racines réelles nées M (x ; y). • On utilise l’expression conju-
est la forme canonique du trinôme. –b+ –b– guée d’une expression pour
x1 = et x2 = . AFFIXE
DISCRIMINANT 2a 2a • L’affixe du point M (x ; y) du plan
rendre réel le dénominateur d’un
Pour l’équation du second degré • Si ∆ = 0, une racine réelle double nombre complexe écrit sous la
–b complexe est le nombre com-
dans ℂ az2 + bz + c = 0 avec a ≠ 0, x 1 = x2 = . plexe z = x + iy.
forme d’une fraction :
le nombre réel ∆ = b2 – 4ac est ap- 2a 1 1 – i 1 – i 1 – i 1 i
• Si ∆ < 0, deux racines • L’affixe du vecteur AB est le  =   =   =   =   – 
pelé discriminant de l’équation.
complexes conjuguées : nombre complexe zB – zA. 1 + i (1 + i )(1 – i ) 12  – i 2 1 + 1 2 2
1 1 – i 1 – i 1 – i 1 i .
 =   =   =   =   – 
1 + i (1 + i )(1 – i ) 12  – i 2 1 + 1 2 2

Nombres complexes 35
EXERCICES PAS À PAS

Pondichéry (avril 2013)


Le plan complexe est muni d’un repère orthonormé direct 2. On revient au cas général en prenant ZM = x + iy avec y ≠ 0.
 
(O, u, v ). On note i le nombre complexe tel que i2 = –1. On a) Déterminer l’affixe du point I en fonction de x et y.
considère le point A d’affixe ZA = 1 et le point B d’affixe b) Déterminer l’affixe du point M′ en fonction de x et y.
ZB = i. À tout point M d’affixe ZM = x + iy, avec x et y c) Écrire les coordonnées des points I, B et M′.
deux réels tels que y ≠ 0, on associe le point M′ d’affixe d) Montrer que la droite (OI) est une hauteur du triangle OBM′.
ZM′ = –iZM. On désigne par I le milieu du segment [AM].
e) Montrer que BM′ = 2 OI.
Le but de l’exercice est de montrer que, pour tout point
M n’appartenant pas à (OA), la médiane (OI) du triangle
OAM est aussi une hauteur du triangle OBM′ (propriété 1) La bonne méthode
et que BM′ = 2 OI (propriété 2).
1. a) On a eiθ = cos(θ) + isin(θ) pour tout θ ∈ ℝ.
1. Dans cette question, et uniquement dans cette question, on prend b) Déduire le premier résultat de la question 1. a).
π
–i
ZM = 2e 3
.
c) Calculer ZI à l’aide de ZA et de ZM.
a) Déterminer la forme algébrique de ZM.
2. a) Calculer ZI à l’aide de ZA et de ZM = x + iy.
b) Montrer que ZM’ =– 3  –  i. Déterminer le module et un argument
de ZM’.
b) Utiliser la définition de ZM′.
  c) Le nombre complexe z = x + iy a pour coordonnées (x ; y).
c) Placer les points A, B, M, M′ et I dans le repère (O, u,  v) en 
 
prenant 2 cm pour unité graphique. d) Calculer OI ⋅BM′ pour conclure.
Tracer la droite (OI) et vérifier rapidement les propriétés 1 et 2 à l’aide e) Comparer les quantités BM′2 et (2 OI)2.
du graphique.

Asie (juin 2013)

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Indiquer si les affirmations sont vraies ou fausses, en justi-
fiant la réponse. Le plan est rapporté au repère orthonormé La bonne méthode
 
direct (O, u, v). On considère les points A, B, C, D et E d’affixes
respectives : 1. Utiliser la colinéarité des vecteurs.
a = 2 + 2i ; b = − 3 + i ; c = 1 + i 3  ; d = –1 + 3 i et
2 2. Calculer et comparer les valeurs BE2, CE2 et DE2.
e = –1 + (2 + 3)i .
1. Affirmation 1 : les points A, B et C sont alignés.
2. Affirmation 2 : les points B, C et D appartiennent à un même cercle
de centre E.

Polynésie (juin 2013)


Cet exercice est un questionnaire à choix multiples. Aucune
justification n’est demandée. Pour chacune des questions,
une seule des quatre propositions est exacte. La bonne méthode
π π
1. Soit z1 = 6e et z2 = 2 e . La forme exponentielle de i z1 est :
i –i
4 3
z2 1. 
Pour deux nombres réels θ et θ′, eiθ × eiθ′ = ei(θ+θ′) et
19π π 7π 13π
i i
a) 3 e
i
12   b) 12e
−i
12   c) 3 e 12
  d) 3 e 12 eiθ
= ei(θ–θ′). Penser à écrire i sous la forme exponentielle.
eiθ′
2. L’équation – z  = z , d’inconnue complexe z, admet : 2. P
 oser z = x + iy avec x et y deux nombres réels et se rap-
a) une solution b) deux solutions
peler que deux nombres complexes sont égaux si et seu-
c) une infinité de solutions dont les points images dans le plan com-
plexe sont situés sur une droite. lement si leurs parties réelles sont égales, ainsi que leurs
d) une infinité de solutions dont les points images dans le plan parties imaginaires.
complexe sont situés sur un cercle.

36 Nombres complexes
L’ARTICLE DU

Kantorovitch, le planificateur révolutionnaire


Il y a cent ans s’éteignait Henri Poincaré, symbole de l’unité
des sciences et du génie créatif ; la même année naissait POURQUOI CET ARTICLE ?
Alan Turing, figure tutélaire de l’informatique. Ce double
anniversaire lié à des scientifiques d’exception ne doit Les nombres complexes, notion algébrique, per-
pas en faire oublier un troisième : celui de la naissance, à mettent de résoudre des problèmes de géométrie et
d’analyse. Avec Kantorovitch, le décloisonnement
Saint-Pétersbourg, de Leonid Kantorovitch (1912-1986), qui
entre les différents domaines des mathématiques
révolutionna l’économie mathématique.
s’accélère. Espaces topologiques partiellement or-
Couvrant un spectre allant du plus abstrait au plus concret,
donnés, bombe atomique, calcul scientifique, opti-
Kantorovitch se passionna pour des sujets aussi divers que misation linéaire, tarification des taxis, évacuation
les espaces topologiques partiellement ordonnés, la bombe de Leningrad assiégée par les armées allemandes,
atomique, le calcul scientifique, l’optimisation linéaire, la applications à l’économie et à la géométrie, en pas-
tarification des taxis ou l’évacuation de Leningrad assiégée sant par la théorie des probabilités non commuta-
par les armées allemandes. tives et la physique statistique, les travaux du ma-
En 1938, le destin frappe à sa porte : une entreprise de thématicien s’appliquent à de nombreux sujets. Cet
contreplaqué vient lui demander de l’aide pour améliorer éclectisme de bon aloi a été couronné par un prix
sa production ; il s’agit de trouver le meilleur algorithme Nobel d’économie en 1975.
de distribution du bois brut vers les machines qui le trans-
formeront. En reformulant de manière simple et abstraite
ce problème de recherche opérationnelle, Kantorovitch Ce n’était pas la fin de l’histoire, loin de là ; dans les trois

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exploite cette opportunité au-delà de l’imaginable : pour années qui suivirent le décès de Kantorovitch, en France,
obtenir la solution, il développe, en même temps que en Angleterre, aux Etats-Unis, on découvrait de manière
Dantzig et Koopmans, la théorie de la programmation inattendue et simultanée des applications du transport
linéaire, qui s’applique à tous les problèmes où la quantité optimal en mécanique des fluides, en météorologie et en
que l’on souhaite maximiser est une combinaison linéaire théorie des systèmes dynamiques.
des inconnues. C’était le début d’une nouvelle révolution qui ferait de la
En 1942, il découvre que sa théorie comprend le problème théorie de Kantorovitch l’un des domaines les plus multi-
du transport optimal, formulé par Gaspard Monge en 1781 : formes et dynamiques des sciences mathématiques ac-
déterminer le meilleur appariement entre des sites de tuelles, allant de l’économie à la géométrie en passant par
production et de consommation afin de minimiser le coût la théorie des probabilités non commutatives et la physique
du transport des marchandises. L’étude de ce problème le statistique.
mène à jeter les bases d’une théorie mathématique des
prix – un acte de courage politique autant que scientifique, Cédric Villani,
quand on sait toute l’idéologie dont la notion de prix était Le Monde Science et techno daté du 22.09.2012
chargée en Russie soviétique. Les travaux de Kantorovitch
furent frappés par la censure d’Etat ; il en fallait plus pour
le décourager, conscient qu’il était de l’importance vitale
de ses travaux pour la patrie.
Ses méthodes mathématiques appliquées à l’économie,
décrites dans son chef-d’œuvre « La meilleure allocation
des ressources » (1959), sont aujourd’hui plus présentes
que jamais, à une heure où la programmation linéaire, en
centaines ou en milliers de variables, est utilisée routiniè-
rement par d’innombrables entreprises dans le monde. En
1975, Kantorovitch devenait, avec Koopmans, le premier
mathématicien à recevoir le prix Nobel d’économie.

Nombres complexes 37
L'ESSENTIEL DU COURS

Géométrie dans l’espace


L’étude des objets de l’espace déjà abordée dans les classes antérieures se poursuit en ter-
minale : on apprend à caractériser droites et plans par des relations vectorielles, à déter-
miner une équation cartésienne d’un plan, à définir une représentation paramétrique d’une
droite. On étudie la position relative de droites et de plans de l’espace et on étend le produit
scalaire à l’espace.   
L’espace est muni d’un repère (O ; i ; j ; k ).

Quelles sont les deux manières de caractériser Comment étudier la position relative de deux
une droite ? droites de l’espace ?
Soit 𝒟 une droite de l’espace contenant un point A de coordonnées On souhaite étudier la position relative de deux droites de l’espace : la
 
(xA ; yA ; zA) et de vecteur directeur u de coordonnées (a ; b ; c). On peut droite 𝒟 passant par A, de vecteur directeur u, et la droite 𝒟′ passant par A′,

caractériser cette droite de deux manières. de vecteur directeur u′. Pour cela, il suffit d’étudier leurs vecteurs directeurs.
 
Caractérisation vectorielle : Si u et u′ sont colinéaires, alors les droites 𝒟 et 𝒟′ sont parallèles.
 
M ∈ 𝒟  ⇔  AM  =  ku avec k ∈ ℝ. Deux cas sont alors possibles :
Caractérisation par un système d’équations paramétriques (repré- si A appartient à 𝒟′, alors les droites 𝒟 et 𝒟′ sont confondues ;
sentation paramétrique) : si A n’appartient pas à 𝒟′, alors les droites 𝒟 et 𝒟′ sont strictement
⎧ x = x + ka parallèles, leur intersection est vide.
⎪ A
 
⎨ y = y A + kb avec k ∈ ℝ. Si u et u′ ne sont pas colinéaires, alors les droites 𝒟 et 𝒟′ sont soit
⎪ sécantes (leur intersection est un point), soit non coplanaires (leur
⎪⎩ z = zA + kc
intersection est vide).
Quelles sont les deux manières

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de caractériser un plan ? Comment étudier la position relative d’une droite
 
Soit 𝒫 un plan de repère ( A  ; u  ;  v ) et 
n , de coordonnées (a ; b ; c), et d’un plan ?
un vecteur normal au plan 𝒫. On peut caractériser ce plan de deux On souhaite étudier la position relative d’une droite 𝒟 passant par
 
manières. A, de vecteur directeur u et d’un plan 𝒫 de vecteur normal n. On
 
Caractérisation s’intéresse alors aux vecteurs u et n.
 vectorielle :
   
M ∈ 𝒫 ⇔ AM = ku + k ′v avec k ∈ ℝ et k′ ∈ ℝ. Si u et n sont orthogonaux, alors la droite 𝒟 est parallèle au plan 𝒫.
Caractérisation par une équation cartésienne : Si, en outre, le point A appartient au plan 𝒫, alors la droite 𝒟 est incluse
le plan 𝒫 admet une équation cartésienne de la forme ax + by + cz dans le plan 𝒫.
+ d = 0. Sinon, la droite 𝒟 est strictement parallèle au plan 𝒫 et leur intersec-
tion est vide.
 
Comment caractériser un segment ? Si u et n ne sont pas orthogonaux, alors 𝒟 et 𝒫 sont sécants ; leur
 
Caractérisation
 vectorielle :
 intersection est un point. Si, par ailleurs, u et n sont colinéaires, alors
M ∈ [AB] ⇔ AB = kAB avec k ∈ [0 ; 1]. la droite 𝒟 est orthogonale au plan 𝒫.

MOTS CLÉS
VECTEUR DIRECTEUR ⎧ x = x A + ka VECTEURS COLINÉAIRES PARALLÉLISME DANS
  ⎪⎪   
u = AB est un vecteur directeur L’ESPACE
 de ⎨ y = y A + kb où k ∈ ℝ. v est colinéaire à u ≠  0 quand il
la droite 𝒟 si et seulement si u est   • Deux droites de l’espace sont
⎪ z = z + kc existe un réel k tel que v  =  ku.
non nul et si la droite 𝒟 est paral- ⎩ A parallèles si leurs vecteurs direc-
lèle à la droite (AB). DROITES COPLANAIRES teurs sont colinéaires.
VECTEUR NORMAL Deux droites sont coplanaires si • Une droite est parallèle à un
REPRÉSENTATION On appelle vecteur normal à un plan de l’espace si ses vecteurs
PARAMÉTRIQUE elles appartiennent à un même
plan  𝒫, tout vecteur directeur directeurs sont orthogonaux aux
D’UNE DROITE plan. Deux droites distinctes
d’une droite orthogonale à 𝒫. vecteurs normaux du plan.
L’espace coplanaires sont soit sécantes,
  est  rapporté au repère Équation cartésienne d’un plan • Deux plans sont parallèles si les
(O ;  i  ;  j  ;  k ). Soit 𝒟 une droite de soit strictement parallèles.
Dans l’espace muni d’un   repère vecteurs normaux de l’un sont co-
l’espace, A(xA, yA, zA) un point de orthonormal (O ;  i  ;  j  ;  k ), un VECTEURS ORTHOGONAUX
 linéaires aux vecteurs normaux
𝒟 et u(a, b, c) un vecteur directeur plan admet une équation de Deux vecteurs sont orthogonaux
de 𝒟. La droite 𝒟 est caractérisée de l’autre.
la forme ax +  by +  cz +  d = 0 avec si et seulement si leur produit sca-
par le système : (a, b, c) ≠ (0, 0, 0). laire est nul.

38 Géométrie dans l’espace


L'ESSENTIEL DU COURS

Comment étudier les positions relatives Quels sont les cas particuliers à connaître
de deux plans ? et leurs utilisations ?
 
On considère deux plans 𝒫 et 𝒫′ de vecteurs normaux respectifs n et n′. Si l’un des deux vecteurs est nul, leur produit scalaire est nul.
Point de vue géométrique : 𝒫 et 𝒫′ sont parallèles si et seulement Deux vecteurs de l’espace sont orthogonaux si et seulement si leur
 
si n et n′ sont colinéaires. Deux cas sont alors possibles : soit 𝒫 et produit scalaire est nul.
𝒫′ sont confondus et leur intersection est un plan ; soit 𝒫 et 𝒫′ sont Si deux vecteurs non nuls de l’espace sont colinéaires, alors
   
strictement parallèles et leur intersection est vide. u ⋅ v  =  u  ×  v .
Sinon 𝒫 et 𝒫′ sont sécants et leur intersection est une droite. Pour démontrer que deux droites de l’espace 𝒟 et 𝒟′, de vecteurs
   
Point de vue algébrique : soient ax + by + cz + d = 0 et a ′ x + b′ y + c ′ directeurs respectifs u et v, sont orthogonales, on montre que u ⋅ v  = 0.
z + d′ = 0 les équations cartésiennes respectives des plans 𝒫 et 𝒫′. La sphère de diamètre [AB] est l’ensemble des points M de l’espace
 
Pour étudier l’intersection de ces deux plans, on résout le système : tels que MA ⋅ MB  = 0.

⎧⎪ ax + by + cz + d = 0
⎨ .
Quelles sont les propriétés du produit scalaire ?
⎩⎪ a′x + b ′y + c ′z + d ′ = 0 Pour effectuer des calculs vectoriels avec des produits scalaires, on
utilise les propriétés suivantes :
Soit ce système n’a pas de solutions, soit il en a une infinité.           
u ⋅ v  =  v ⋅ u ;  u ⋅ ( v  + w ) = u ⋅ v  + u ⋅ w .
Ainsi, une droite de l’espace peut être représentée par un système    
Pour tout réel k, ( ku) ⋅ v  =  k(u ⋅ v ).
de deux équations linéaires, composé des équations cartésiennes de    2
Le carré scalaire de u est : u ⋅ u  =  u .
deux plans sécants selon cette droite (on remarque que ce système
n’est pas unique).

Quelles sont les différentes manières de calculer


un produit scalaire ?
 
Le produit scalaire de deux vecteurs u et v de l’espace est le nombre
 
réel noté u ⋅ v et défini par :

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r r 1⎡ r r 2 r 2 r 2⎤
u⋅v = ⎢ u + v – u – v ⎥
2⎣ ⎦.

 
Si α est une mesure de l’angle géométrique associé à u et à v, on a
    Icosaèdre en trois dimensions vu de face.
aussi : u ⋅ v  =  u × v × cos α.
 
Dans un repère orthonormal, si u et v ont pour coordonnées respec-
 
tives (x ; y ; z) et (x′ ; y′ ; z′), alors u ⋅ v = xx ′ + yy ′ + zz′. DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER
Quand on calcule un produit scalaire en géométrie non analytique,
on utilise la relation de Chasles pour décomposer les vecteurs et se • De la géométrie d’Euclide à la localisation par satellite p.  41
(Jean-François Augereau, Le Monde daté du 25.05.2000)
ramener ainsi à des calculs de produits scalaires sur des vecteurs • Smartphones pédagogues p.  42
orthogonaux ou colinéaires. (David Larousserie, Le Monde daté du 25.09.2014)

MOTS CLÉS

ORTHOGONALITÉ REPÈRE ORTHONORMAL • Dans un repère orthonormal, si le nombre réel positif noté u tel
     
DANS L’ESPACE Un repère (O ;  i  ;  j  ; k ) de l’es- u( x  ;  y  ;  z ) et v( x ′ ; y ′ ; z′), alors que uu =  AB.
 
• Soit une droite 𝒟 coupant un pace est dit orthonormal
     lorsque    u ⋅ v = xx ′ + yy ′ + zz′.
PRODUIT D’UN VECTEUR
plan 𝒫 en un point I, on dit que la les vecteurs i(O 
et ;  ji,  i;  jet 
 ;(O 
k ,);et
 i  ;j  jet 
 ; k )
RELATION DE CHASLES PAR UN NOMBRE RÉEL
droite 𝒟 et le plan 𝒫 sont ortho- sont orthogonaux et ont la même 
Quels que soient lespoints
 A, B et Soient u un vecteur et k un réel.
gonaux si 𝒟 est perpendiculaire norme. 
C de l’espace : AB  +  BC  =  AC. Le produit du vecteur u par le
à deux droites de 𝒫 passant par I. 
PRODUIT SCALAIRE réel k est le vecteur ku tel que :
• Deux droites 𝒟 et 𝒟′ (non CARRÉ SCALAIRE  
• Le produit scalaire de deux vec-  • ku a même direction que u ;
nécessai­rement coplanaires) sont   Le carré scalaire du vecteur u est le  
teurs u et v est le nombre réel noté 2  • ku a même sens que u si k > 0 ;
ortho­gonales si les parallèles à 𝒟   nombre réel  u , noté u2. Dans  
u ⋅ v défini par :   un • ku est de sens opposé à u
et 𝒟′ passant par un point M quel- r r 1⎡ r r r 2⎤
2 r 2 repère orthonormal (O ;  i  ;  j  ; k )
conque sont perpendiculaires. u⋅v = ⎢ u + v – v ⎥ – u  2 si k < 0 ;
2⎣ ⎦ si u(x ; y ; z), u = x2 + y2 + z2. 
• la longueur de ku est celle de u

• Deux plans sont orthogonaux Si α est une mesure de l’angle
 
si leurs vecteurs normaux sont géométrique associé à u et v : NORME  multipliée par k (valeur absolue
    
orthogonaux. u ⋅ v = u × v × cosα. La norme d’un vecteur u =  AB est de k).

Géométrie dans l’espace 39


EXERCICES PAS À PAS

Amérique du Nord (mai 2013) La bonne méthode

On se place dans l’espace muni d’un repère orthonormé. 1. Vérifier que deux vecteurs, judicieusement choisis, sont non
On considère les points A(0 ; 4 ; 1), B (1 ; 3 ; 0), C(2 ; – 1 ; – 2) colinéaires.
et D (7 ; – 1 ; 4). 2. a) Montrer qu’un vecteur directeur de la droite est orthogonal
à deux vecteurs non colinéaires du plan.
1. Démontrer que les points A, B et C ne sont pas alignés.
b) Un vecteur directeur de la droite est donc un vecteur normal
2. Soit ∆ la droite passant par le point D et de vecteur directeur
 du plan.
u(2 ; – 1 ; 3).
a) Démontrer que la droite ∆ est orthogonale au plan (ABC). c) Vous connaissez les coordonnées d’un point de la droite et de
b) En déduire une équation cartésienne du plan (ABC). l’un de ses vecteurs directeurs.
c) Déterminer une représentation paramétrique de la droite ∆.
d) Les coordonnées (x ; y ; z) du point d’intersection H de ∆ et
d) Déterminer les coordonnées du point H, intersection de la droite ∆
(ABC) vérifient simultanément leurs deux équations.
et du plan (ABC).
3. Soit 𝒫1 le plan d’équation x + y + z = 0 et 𝒫2 le plan d’équation 3. a) Deux plans sont parallèles si et seulement si leurs vecteurs
x + 4y + 2 = 0. normaux sont colinéaires. Deux plans sécants étant deux plans non
a) Démontrer que les plans 𝒫1 et 𝒫2 sont sécants.
parallèles, que peut-on en déduire quant à leurs vecteurs normaux ?
b) Vérifier que la droite d, intersection des plans 𝒫1 et 𝒫2,
⎧ x = –4t – 2 b) Vérifier que les points de cette droite appartiennent aux deux
⎪⎪
a pour représentation paramétrique ⎨ y = t , t ∈ ℝ. plans.
⎪ z = 3t + 2
⎪⎩ c) Comparer un vecteur directeur de d et un vecteur normal de
c) La droite d et le plan (ABC) sont-ils sécants ou parallèles ? (ABC).

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Métropole (sept. 2010)
  
L’espace est rapporté à un repère orthonormal (O ;  i  ;  j  ; k).
La bonne méthode
Soit 𝒫 le plan d’équation 3x  +  y – z –  1 = 0 et 𝒟 la droite dont
⎧⎪x = –t + 1
⎪ 1. a) Montrer que les coordonnées du point C vérifient
une représentation paramétrique est ⎨y = 2t
⎪⎪ z = –t + 2 l’équation du plan.

où t désigne un nombre réel. b) Montrer qu’un point de 𝒟 appartient toujours à 𝒫.
2. a) Déterminer un vecteur normal à 𝒫. On a C ∈ Q.
1. a) Le point C(1 ; 3 ; 2) appartient-il au plan 𝒫 ? Justifier.
b) Le point I vérifie les équations de 𝒟 et de Q.
b) Démontrer que la droite 𝒟 est incluse dans le plan 𝒫. 

2. Soit Q le plan passant par le point C et orthogonal à la droite 𝒟. c) Déterminer les coordonnées du vecteur CI.

a) Déterminer une équation cartésienne du plan Q. 3. a) Déterminer les coordonnées du vecteur CMt .
 
b) Calculer les coordonnées du point I, point d’intersection On a CM2t = CMt ⋅ CMt .
du plan Q et de la droite 𝒟.
b) Étudier la fonction t ↦ CM2t = 6t 2 – 12t + 9.
c) Montrer que CI = 3.
3. Soit t un nombre réel et Mt le point de la droite 𝒟 de coordonnées
( –t  + 1  ; 2t  ;  –t  +  2).
a) Vérifier que, pour tout nombre réel t, CM2t  = 6t 2   –  12t  +  9.
b) Montrer que CI est la valeur minimale de CMt lorsque t décrit
l’ensemble des nombres réels.

40 Géométrie dans l’espace


L’ARTICLE DU

De la géométrie d’Euclide à la localisation


par satellite
Les mathématiques sont au cœur de notre quotidien. Elles ouvert de nouveaux débouchés tout à fait surprenants. »
occupent tous les secteurs des sciences, de l’industrie et Aujourd’hui, avec le nouveau standard de compression
même ceux de la finance (Le Monde du 6 juin 1998). Le d’images, les ondelettes sont déjà à bord de certains
temps n’est plus, confirme Jean-Benoît Bost, professeur satellites et vont bientôt envahir Internet, les systèmes
à l’université Paris-Sud, « où l’on se posait la question multimédias et les postes de télévision. Le traitement du
de savoir si les recherches en maths étaient très utiles et signal, autrefois fondé sur les travaux d’un mathémati-
à quoi elles pouvaient bien servir », et les découvertes cien du siècle dernier, Joseph Fourier, est ainsi dynamisé
d’aujourd’hui s’appuient sur celles, considérables, d’hier. par l’afflux de ces nouveaux outils mathématiques.
La géométrie euclidienne témoigne de cette longue conti-
nuité. « Aux questionnements d’Euclide, rappelle Alain Expliquer inlassablement
Connes, ont répondu les recherches sur la géométrie non « De même, rappelle Stéphane Mallat, la dynamique des
euclidienne, qui ont stimulé la géométrie de Riemann, qui, fluides doit beaucoup au mathématicien suisse Euler, qui
elle-même, a inspiré Albert Einstein pour ses travaux sur avait reçu commande d’une fontaine incroyable. Dans un
l’espace-temps et la relativité générale utilisée pour affiner autre domaine, la firme ATT a pu, grâce à de nouveaux
le système de positionnement par satellite GPS. » Sans algorithmes, multiplier les capacités de son réseau télé-
cette continuité, on ne saurait positionner un véhicule à phonique en optimisant le routage des communications.
la surface de la Terre à quelques dizaines de centimètres Enfin, le succès du logiciel Catia (Dassault), utilisé par les
industries qui font du design (automobile, aéronautique,

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près. Sans elle, les entreprises de travaux publics qui
creusaient le tunnel sous la Manche auraient eu du mal etc.), fait appel à des outils qui doivent aussi bien aux
à faire se rencontrer avec précision leurs tunneliers sous équations différentielles qu’à la géométrie… d’Euclide. »
la surface des eaux. À l’énoncé de ces exemples, on pourrait ne croire qu’aux
Pourtant, « alors qu’il existe des secteurs industriels dont seules vertus utilitaristes des mathématiques ne deve-
les fondements s’identifient clairement à une science, nant alors qu’une trousse à outils pour les autres dis-
il n’existe a priori rien de tel pour les mathématiques », ciplines scientifiques. « Rien ne serait plus mauvais »,
regrette Jean-Pierre Bourguignon, directeur de l’Institut prévient Jean-Michel Lemaire, du CNRS, qui reconnaît
des hautes études scientifiques (IHES). Or, dans beaucoup cependant qu’ « il faudrait coupler mieux les objets ma-
de domaines, les mathématiques sont un puissant levier, thématiques qu’on enseigne à certaines réalités ». « Sur le
car le progrès doit prendre en compte des situations fond, ajoute Jean-Pierre Bourguignon, il ne faudrait pas
critiques où il faut des outils puissants « pour dire des que cet élargissement des relations des mathématiciens
choses pertinentes ». Ce qui ne signifie pas, avertissent avec la société les dispense de leurs obligations tradition-
aussitôt Alain Connes et Stéphane Mallat, professeur au nelles, à savoir expliquer inlassablement comment des
département de mathématiques appliquées de l’École questions apparemment gratuites se révèlent finalement
polytechnique, que tout se résout avec un ordinateur apporter des réponses à d’autres questions que l’on ne se
et un peu de simulation. Tout est affaire de recherche, posait pas au moment où ces méthodes sont apparues. »
d’intelligence et de mariage entre les besoins et les outils Ainsi, le commentaire malheureux du mathématicien
mathématiques disponibles. anglais Godfrey Hardy, qui estimait que les vraies ma-
La théorie des ondelettes est une belle illustration de thématiques n’auraient jamais aucune application mili-
cette difficile et féconde alchimie. « À l’origine, ce travail taire, demande à être médité. Ne serait-ce que parce que
est né des efforts d’un ingénieur pétrolier qui faisait de la la théorie des nombres premiers joue un rôle essentiel,
prospection sismique, raconte Stéphane Mallat. Il a été via la cryptographie, dans le monde du renseignement
repris et développé par un spécialiste de la mécanique et dans celui d’Internet.
quantique, puis intégré dans une théorie mathéma-
tique cohérente dans les années 1985-1990, ce qui a Jean-François Augereau, Le Monde daté du 25.05.2000

Géométrie dans l’espace 41


L’ARTICLE DU

Smartphones pédagogues
En général, les smartphones sont proscrits des cours. Sauf de ceux de Joël Chevrier, où ils
sont même recommandés. Ce professeur à l’université de Grenoble, chercheur à l’Institut
Néel, développe depuis trois ans une pédagogie utilisant le téléphone portable pour faire
des expériences de mécanique.

Ces objets ont une puissance de frappe phénomé- « On peut refaire tout le programme classique de mécanique
nale », constate l’enseignant en énumérant les ca- avec un téléphone », estime Joël Chevrier, qui voudrait
ractéristiques qui l’intéressent : capteurs de mouve- bien coller son smartphone sur un pendule de Foucault et
ment, d’accélération, de lumière, boussole, micro… ainsi observer la rotation de la Terre sur elle-même. Mais la
« Et bientôt capteurs de pression et de température. On va puissance technologique ne dispense pas d’un effort péda-
pouvoir faire aussi des cours de thermodynamique », s’en- gogique. « L’écueil à éviter est l’anecdotique ou le bric-à-brac.
thousiasme-t-il. Joël Chevrier songe à mettre un téléphone Le téléphone est au service des notions à enseigner, et non
dans un piston pour faire comprendre à ses étudiants, en le contraire », prévient-il. Il lui semble donc prudent de ne
mesurant les pressions et températures in situ, comment diffuser ces principes au collège ou au lycée qu’après avoir
fonctionne un moteur à quatre temps. « Nous allons formé les enseignants et défini une sorte de mode d’emploi.
chercher la couche de science au cœur de ces appareils et
la faisons ressortir dans un but pédagogique », résume-t-il. « Une pédagogie nouvelle »
Les épreuves sont rudes pour ces bijoux de technologie : Joël Chevrier travaille aussi, au sein du projet Science et de-
pendus au bout de son câble de charge pour en faire un sign financé par l’Agence nationale de la recherche, avec des

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pendule ; lâchés en chute libre pour étudier la gravitation ; designers afin de faciliter l’accès aux données. Selon lui, une
secoués dans une essoreuse à salade pour faire comprendre telle utilisation du téléphone à l’école est un mouvement
la force centrifuge ou encore posés sur le siège d’un tramway émergent, auquel participent une centaine d’enseignants
pour reconstituer la trajectoire du véhicule sans le GPS. dans le monde. Une revue américaine à destination de ce
Grâce à un logiciel développé avec des collègues du Centre public a même créé une rubrique sur le sujet. La biologie
interuniversitaire de microélectronique et nanotechnologies pourrait elle aussi être concernée : en 2011, une équipe
à Grenoble, les données du téléphone sont envoyées à un américaine avait transformé un smartphone en microscope
ordinateur et modélisées en temps réel sur l’écran. avec une petite bille de verre. « C’est une pédagogie nouvelle
dont il faut aussi évaluer l’efficacité », prévient Joël Chevrier,
qui s’est associé à des collègues sur ces questions. En atten-
POURQUOI CET ARTICLE ? dant, il rêve de nouveaux projets, utilisant notamment une
autre fonction de ces appareils : leur capacité à… communi-
Longtemps proscrits durant les cours, les smart- quer. L’idée serait de reproduire l’expérience d’Eratosthène
phones pourraient bien faire leur entrée en classe qui, au IIIe siècle avant notre ère, a mesuré le rayon de la Terre
dans un futur proche. Leurs applications pédago- en comparant des mesures d’ombre en deux lieux distants
giques sont en effet nombreuses, qu’il s’agisse de mé- de 800 kilomètres.
canique, de géolocalisation ou encore de thermody-
namique. En géométrie, les smartphones pourraient David Larousserie, Le Monde daté du 25.09.2014
servir à reproduire l’expérience d’Eratosthène qui, au
IIIe siècle avant notre ère, a mesuré le rayon de la Terre
en comparant des mesures d’ombre en deux lieux
distants de 800 kilomètres, un problème classique de
géométrie dans l’espace ou de géométrie plane, selon
la façon de le présenter, que les candidats au bac pour-
ront rencontrer en cours.

42 Géométrie dans l’espace


PROBABILITÉS
ET STATISTIQUES

1,2

PA(B) B P(A ∩ B)

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1

⎡ P(A) A
0,8
p(1 − p) σ
⎢ p – 1,96 ; 0,6

⎢⎣ n
0,4

0,2
PA(B) B P(A ∩ B)
PA(B) B P(A ∩ B)
p(1 – p) ⎤
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 X
- 0,2

p + 1,96 ⎥ - 0,4
σ' P(A) A
n ⎥⎦ B P(A ∩ B)
- 0,6
- 0,8
-1
PA(B)
µ - 1,2
µ'
L'ESSENTIEL DU COURS

Probabilités conditionnelles
Les probabilités conditionnelles prennent en compte les informations concernant l’issue
d’une expérience qui modifient la probabilité des événements liés à cette expérience. On
parle de probabilités conditionnelles lorsque deux événements d’une expérience aléatoire
se réalisent l’un après l’autre. On regarde alors l’influence du premier sur le second.

Qu’est-ce qu’une probabilité ? La « probabilité de l’événement B sachant que l’événement A est


On part d’une expérience aléatoire E, on détermine l’univers Ω réalisé », notée PA(B), peut se calculer en utilisant un arbre.
P(A  ∩ B)
(l’ensemble de toutes les issues possibles de l’expérience aléatoire) ; En effet, on a : P(A  ∩ B) = P(A)  × PA (B), donc PA (B) = 
P(A)
on a Ω = { e1, e2, …, en}. (si P(A) ≠ 0 ).
Définir une probabilité, c’est associer à chaque issue ei un nombre pi de Par analogie, on en déduit que la « probabilité de l’événement A
P(A  ∩  B)
façon que les deux propriétés suivantes soient vérifiées : 0 ⩽ pi ⩽ 1 et PB (A ) à :
sachant que l’événement B est réalisé », notée PB (A ), sera égale = 
P(B)
p1 + p2 + … + pn = 1. (si P(B) ≠ 0).
Généralement, pour déterminer les probabilités (les nombres pi), on Propriétés : PA (B) + PA (B) = 1 ;
a deux possibilités : P(A  ∩ B) P(A)  × PA (B)
PB (A ) =   = 
soit on fait une hypothèse d’équiprobabilité et on associe à toutes P(B) P(B)  ;
1
les issues la même probabilité pi  =   ; PA (B ∪ C) = PA (B) + PA (C) – PA (B ∩ C) .
n
soit on fait une étude statistique et on définit alors pi comme la Exemple : dans une population lycéenne, 40 % des élèves aiment les
fréquence de l’issue ei au cours d’un grand nombre de répétitions. mathématiques, 25 % aiment la physique et 10 % aiment à la fois les
La probabilité d’un événement A dans le cas équiprobable est : mathématiques et la physique. On prend un élève au hasard. Quelle
nombre d’éléments de   A . est la probabilité pour qu’il aime la physique, sachant qu’il aime les
P( A) =
nombre d ’éléments de  Ω mathématiques ? Soit A l’événement « l’élève aime les mathéma-

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Ce qu’on énonce parfois sous la forme : tiques » et B l’événement « l’élève aime la physique ». L’énoncé donne
nombre de cas favorables . P(A) = 0,4 ; P(B) = 0,25 et P(A ∩ B) = 0,1. On cherche la probabilité pour
nombre de cas possib
bles que l’élève aime la physique sachant qu’il aime les mathématiques,
P ( B  ∩  A ) 0, 1
Comment calculer une probabilité conditionnelle ? c’est-à-dire la probabilité de B sachant A : PA (B ) =   =   = 0, 25 .
P (A ) 0, 4
On considère une expérience aléatoire et deux événements A et B
quelconques de probabilités non nulles. L’événement A est réalisé Comment montrer que deux événements sont
puis l’événement B. On peut visualiser la situation en utilisant un
indépendants ?
Intuitivement, deux événements sont indépendants si la réalisation de
arbre pondéré : PA(B) B P(A ∩ B) l’un de ces événements n’influe pas sur la probabilité de l’autre. On doit
P(A) A donc avoir : PA (B) = P(B).
PA(B) B P(A ∩ B)
A et B sont donc indépendants si et seulement si :P(A ∩ B) = P(A ) × P(B).
PA(B) B P(A ∩ B) Attention à ne pas confondre incompatibles et indépendants :
P(A) A A et B sont donc incompatibles si et seulement si : P (A  ∩  B ) = 0  ;
PA(B) B P(A ∩ B) A et B sont donc indépendants si et seulement si P(A ∩ B) = P(A) × P(B).
MOTS CLÉS
EXPÉRIENCE ALÉATOIRE • On appelle événement élémen- CARDINAL A i ∩ A j = ∅ pour tout i ≠  j .
Une expérience aléatoire est une taire, un événement constitué (D’UN ENSEMBLE) • On considère souvent la parti-
expérience dont l’issue (le résul- d’un seul élément de Ω, c’est- Soit E un ensemble fini. Le cardi- tion élémentaire A, A.
tat) dépend du hasard. à-dire constitué d’une seule nal de E est le nombre d’éléments
issue {ei}. de cet ensemble. On le note card E. VARIABLE ALÉATOIRE
UNIVERS • La probabilité P(A) d’un événe- Soient E une expérience aléatoire
Soit E une expérience aléatoire. ment A est la somme des probabi- PARTITION et Ω l’univers associé. Une variable
On appelle univers l’ensemble lités des issues qui le constituent. • Une partition est un ensemble aléatoire X est simplement une
constitué de toutes les issues pos- d’événements qui séparent en application qui, à chaque issue
sibles de cette expérience. ISSUES ÉQUIPROBABLES « paquets distincts » toutes de l’univers, associe un nombre
Soit Ω = {e1, e2, …, en) l’univers les issues d’une expérience
ÉVÉNEMENT réel. Autrement dit, en langage
d’une expérience aléatoire E. (c’est-à-dire l’univers). Les évé-
• Soit E une expérience aléatoire fonctionnel, c’est une fonction
Si toutes les issues ont la même nements A1, A2, …, An réalisent
probabilité pi = 1 , on dit que l’on
et Ω = { e1, e2, …, en}, l’univers as- de l’univers dans l’ensemble des
n une partition de l’univers Ω si : nombres réels, X : Ω → ℝ .
socié à E. On appelle événement est dans une situation d’équipro- A 1  ∪  A 2  ∪   …  ∪ A n  = Ω ;
de l’expérience aléatoire E tout babilité.
sous-ensemble de Ω.

44 Probabilités conditionnelles
L'ESSENTIEL DU COURS

Formule de Bayes

Comment utiliser la formule des probabilités La loi de probabilité de X attribue à chaque valeur xi la probabilité
totales ? pi de l’événement (X = xi) constitué de les événements élémentaires
Ayant une partition A1, A2, …, An, on considère un événement B quel- dont l’image par X est xi.
conque. En écrivant que les issues qui constituent B se séparent en celles
qui appartiennent à A1, celles qui appartiennent à A2, …, celles qui appar- On la présente généralement sous la forme d’un tableau à double entrée :
tiennent à An, on obtient : P(B) = P(B ∩ A 1 ) + P(B ∩ A 2 ) + … + P(B ∩ A n ). X x1 x2 … xn total
Sachant que P(B  ∩  Ai) =  P(Ai ) PAi (B ) , on peut aussi écrire :
P p1 p2 … pn 1
P(B) =  P(A 1 )PA ( B ) +   P( A2 )PA (B) + … + P(A n )PA ( B ).
1 2 n n
Dans le cas de la partition élémentaire avec A et A, pour tout événe- On a alors 0 ⩽ pi ⩽ 1 , avec pi = P(X = xi), et ∑ pi = 1 .

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ment B, on a : P(B) = P(A ∩ B) + P(A ∩ B). i=1

Qu’est-ce qu’une loi binomiale ?


Qu’est-ce qu’une loi de probabilité ? On considère une expérience aléatoire E, un événement A lié à E de
E est une expérience aléatoire et Ω l’univers associé. Soit une variable aléa- probabilité non nulle, avec P(A) = p. On appelle « succès » la réalisation
toire X définie sur Ω. X(Ω) étant l’ensemble des valeurs prises par X, on a de A et « échec » celle de A.
X(Ω) = {0 ; 1 ; 2 ; 3 ; … ; n}. On répète n fois l’expérience E dans des conditions identiques et
de manière indépendante. Soit X la variable aléatoire comptant le
nombre de succès au cours des n répétitions. X suit une loi binomiale
UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER de paramètres n et p, notée B(n,  p).

• Maths, dérapages incontrôlés p.  47-49


⎧ X(Ω) = {0 ; 1 ; 2 ; 3 ; … ; n}
(Nathaniel Herzberg et David Larousserie, Le Monde daté du ⎪
16.09.2015)
On a alors : ⎨ n
⎪ P( X = k) = ( k ) p q avec q = 1 – p.
k n–k

MOTS CLÉS
ÉVÉNEMENTS DISJOINTS X x1 x2 … xn total VARIANCE 1⎡
n x 2 + n2 x 22 + … + n p x 2p ⎤⎦ − X 2.
On dit que deux événements A et
P p1 p2 … pn 1 • Soit X une variable aléatoire sur n⎣ 1 1
B sont disjoints ou incompatibles une population de taille n : • La variance est un paramètre de
lorsqu’ils n’ont aucune issue (ou X x1 x2 … xp total dispersion de la série. Elle mesure
événement élémentaire) en com- L’espérance de X est le nombre
la façon dont les valeurs de X se
mun. Dans ce cas, on a : réel, noté E(X), défini par : Effectif n1 n2 … np n
n dispersent autour de la moyenne.
• P(A ∙ B) = ∅ ; E(X ) =∑ pi x i = p1 x 1 + p2 x 2 + … + pnnxin est l’effectif de xi (nombre de
• P(A ∙ B) = P(A) + P(B). i=1 fois où l’on prend la valeur x i). ÉCART TYPE
nn
• L’écart type d’une série statistique
ESPÉRANCE E(X ) =∑ piix ii = p11x 11 + p22x 22 + … + pnnx nn. • Soit X la moyenne de X. La va-
simple ou d’une variable aléatoire
i=1
i=1 riance de X est le nombre noté
• Soit X une variable aléatoire • L’espérance est la « moyenne » X est le nombre s(X) égal à la racine
V(X) et défini par :
dont la loi de probabilité est pi = des valeurs prises par X lors d’un carrée de la variance : s(X) = V ( X ) .
1⎡
P(X = xi) pour 1 ⩽ i ⩽ n . Autre- grand nombre de répétitions de V(X) = ⎣n1 ( x 1 − X )2 + n2 (x 2 − X )2 + …
• +L’écart − X )2 ⎤⎦mesure la façon
n p ( x p type
ment dit, la loi de X est : l’expérience. n
1⎡
n ( x − X )2 + n2 (x 2 − X )2 + … + n p ( x p − X )2 ⎤⎦ . dont les valeurs de X se dispersent
n⎣ 1 1 autour de la moyenne.
• On a aussi : V(X) =
Probabilités conditionnelles 45
EXERCICES PAS À PAS

Métropole (juin 2013)

Une jardinerie vend de jeunes plants d’arbres qui proviennent On appelle X la variable aléatoire qui donne le nombre de conifères
de trois horticulteurs : 35 % des plants proviennent de de l’échantillon choisi.
l’horticulteur H1, 25 % de l’horticulteur H2 et le reste de a) Justifier que X suit une loi binomiale dont on précisera les para-
l’horticulteur H3. Chaque horticulteur livre deux catégories mètres.
d’arbres : des conifères et des feuillus. La livraison de b) Quelle est la probabilité que l’échantillon prélevé comporte exac-
l’horticulteur H1 comporte 80 % de conifères, alors que
tement 5 conifères ? (On arrondira à 10 –3.)
celle de l’horticulteur H2 n’en comporte que 50 % et celle de
c) Quelle est la probabilité que cet échantillon comporte au moins
l’horticulteur H3 seulement 30 %.
2 feuillus ? (On arrondira à 10 –3.)

1. Le gérant de la jardinerie choisit un arbre au hasard dans son stock.


On envisage les événements suivants : La bonne méthode
H1 : « l’arbre choisi a été acheté chez l’horticulteur H1 » ;
H2 : « l’arbre choisi a été acheté chez l’horticulteur H2 » ;
1. a) Interpréter les données de l’exercice et les placer dans
H3 : « l’arbre choisi a été acheté chez l’horticulteur H3 » ;
C : « l’arbre choisi est un conifère » ; l’arbre pondéré.
F : « l’arbre choisi est un feuillu ». b) Appliquer la formule des probabilités composées.
a) Construire un arbre pondéré traduisant la situation. c) Mettre en évidence une partition, puis appliquer la formule
b) Calculer la probabilité que l’arbre choisi soit un conifère acheté des probabilités totales.
chez l’horticulteur H3.
d) Appliquer la formule des probabilités conditionnelles.
c) Justifier que la probabilité de l’événement C est égale à 0,525.
2. a) Vérifier les conditions permettant de prouver que X suit
d) L’arbre choisi est un conifère. Quelle est la probabilité qu’il ait été
bien une loi binomiale.
acheté chez l’horticulteur H1 ? (On arrondira à 10 –3.)

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2. On choisit au hasard un échantillon de 10 arbres dans le stock b) Utiliser la formule de la loi binomiale.
de cette jardinerie. On suppose que ce stock est suffisamment c) Utiliser la notion d’événement contraire et la formule de la
important pour que ce choix puisse être assimilé à un tirage avec loi binomiale.
remise de 10 arbres dans le stock.

Métropole (juin 2011)

Dans un pays, il y a 2 % de la population contaminée par un 3. a ) Justifier par un calcul la phrase : « Si le test est positif, il n’y a
virus. On dispose d’un test de dépistage de ce virus qui a les qu’environ 40 % de “chances” que la personne soit contaminée ».
propriétés suivantes : b) Déterminer la probabilité qu’une personne ne soit pas contaminée
– la probabilité qu’une personne contaminée ait un test par le virus sachant que son test est négatif.
positif est de 0,99 (sensibilité du test) ; (Les résultats seront donnés sous forme décimale en arrondissant à 10–4.)
– la probabilité qu’une personne non contaminée ait un test
négatif est de 0,97 (spécificité du test).
On fait passer un test à une personne choisie au hasard dans La bonne méthode
cette population. On note V l’événement : « la personne est
contaminée par le virus », et T l’événement : « le test est
positif ». V et T désignent respectivement les événements 1. a) Utiliser les données de l’énoncé.
contraires de V et T. b) Appliquer la formule des probabilités composées.
2. Utiliser la formule des probabilités totales.
1. a) Préciser les valeurs des probabilités P(V), Pv(T) et P V (T ) .
3. a) Utiliser la formule des probabilités conditionnelles.
Traduire la situation à l’aide d’un arbre de probabilités.
b) Utiliser de nouveau la formule des probabilités conditionnelles,
b) En déduire la probabilité de l’événement V ∙ T.
2. Démontrer que la probabilité que le test soit positif est 0,0492. ainsi que la probabilité de l’événement complémentaire.

46 Probabilités conditionnelles
L’ARTICLE DU

Maths, dérapages incontrôlés


Estimations boursières, évaluation des salariés, tests ADN… Supposées infaillibles, les
formules utilisées dans différents domaines d’application sont parfois hasardeuses. Et les
conséquences peuvent être dramatiques.

Stéphan Clémençon se souvient parfaitement de son arrivée à Car c’est bien plus souvent du mésusage des mathématiques
Télécom Paris Tech, en 2007. À sa grande surprise, ce spécialiste qu’il s’agit. «  Avec les sondages, on continue à commettre
en statistiques découvrait un département en souffrance. « Il des erreurs mathématiques de base, explique Jean Chiche,
fallait remplir les classes avec des cours de maths financières. statisticien et chercheur au Centre de recherches politiques
Un comble pour une école d’ingénieurs en télécom ! Alors j’ai de Sciences Po (Cevipof). Par exemple, considérer comme
bataillé un peu pour convaincre que les statistiques pouvaient indépendantes des variables qui ne le sont pas : niveau d’études,
servir à bien des choses, surtout avec le développement des gi- profession, lieu d’habitation… On écrit “toutes choses égales
gantesques bases de données des géants d’Internet. Aujourd’hui, par ailleurs”, mais les choses ne sont bien souvent pas égales
nous refusons du monde ! » par ailleurs. »
Une preuve de plus que les maths sont partout. Mais pas tou- Devant l’autorité naturelle liée au chiffre et à sa prétendue ob-
jours pour le meilleur ! Une sonde martienne se disloque à cause jectivité et neutralité, il est néanmoins tentant de s’emparer de
d’une erreur d’unité métrique de la NASA en 1999. Chômage quelques formules magiques. Nous avons choisi trois domaines
et dettes des Etats explosent depuis 2008 après l’explosion de – connu pour l’un, largement ignorés pour les deux autres –, afin
bulles financières entretenues par des équations douteuses. d’en mesurer les conséquences dramatiques.
L’outil de prédiction de la grippe de Google, incarnation de la
toute-puissance des algorithmes, surestime de près du double Prévoir les risques financiers

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l’épidémie de fin 2012 aux Etats-Unis. En janvier 2013, le Fonds « Des professeurs de maths enseignent à leurs étudiants com-
monétaire international concède que son modèle a sous-estimé ment faire des coups boursiers. Ce qu’ils font relève, sans qu’ils
de moitié l’effet des réductions budgétaires sur la croissance le sachent, du crime contre l’humanité.  » Lorsque l’ancien
de pays en crise. Ce mois-ci, une équipe annonce n’avoir pu premier ministre Michel Rocard lance cette accusation dans Le
reproduire que 39 résultats de psychologie sur 100 étudiés : les Monde, le 3 novembre 2008, beaucoup de mathématiciens sont
autres n’étaient pas statistiquement significatifs. Et que dire de la choqués. Les vendeurs des produits financiers ayant conduit
dizaine d’erreurs judiciaires imputées à des calculs probabilistes à la crise ne sont-ils pas plus responsables que les équations
incorrects recensés par Leila Schneps et Coralie Colmez dans complexes utilisées pour en estimer le risque ? Pourtant, la
leur livre Les Maths au tribunal (Seuil) ? Simples étourderies, crise financière a réveillé les consciences et remis sur le tapis
mauvaise utilisation de formules, ou problèmes plus sérieux les questions de la responsabilité des scientifiques dans l’usage
concernant les mathématiciens eux-mêmes ? de leurs découvertes.
Un peu de tout cela, en vérité. La responsabilité des mathémati- Ouvrons la boîte noire. A l’origine de la crise, il y a des produits
ciens semble engagée. Le temps est révolu où un Godfrey Hardy, financiers complexes comme les CDO (collateralized debt
grand mathématicien anglais du début du XXe siècle, pouvait se obligations), portefeuilles d’obligations d’entreprises et de
vanter que ses théories ne serviraient à rien. Quelques années prêts bancaires. Pour donner un prix à ce mélange hétérogène,
plus tard, ses idées sur les nombres nourrissaient les méthodes les experts ont ressorti un vieux théorème disant que peu ou
de chiffrement des militaires… « Puisque nous pensons faire des prou, on pouvait mêler simplement les différentes valeurs de
choses intéressantes, il est normal que cela finisse par intéresser risques de chacun des titres, faisant fi de certaines corrélations
des gens  », constate Jean-Pierre Kahane, mathématicien de dévastatrices, en vertu desquelles le défaut sur un actif pouvait
l’Académie des sciences et membre du Comité consultatif entraîner la chute de l’autre. Le tout adoubé par les agences de
national d’éthique. « C’est une illusion de penser que nos travaux notation.
ne serviront pas. Le savoir est là, il peut échapper. Mais il ne faut La suite est connue : peu chers, abondants et bien notés, les CDO
pas perdre de vue le champ d’applications et les hypothèses de ont eu du succès. Mais l’explosion de défaut de remboursement
ce savoir », estime Jean-Pierre Bourguignon, mathématicien, de crédits immobiliers les a fait soudain chuter ; les prix
actuel président du Conseil européen de la recherche. calculés par les formules hasardeuses n’étant pas corrects,

Probabilités conditionnelles 47
L’ARTICLE DU

tout le monde a voulu s’en débarrasser, accentuant la chute. que les délinquants sexuels ont souvent été d’abord abusés,
Autre erreur commise : une mauvaise perception de l’aléa. Les avoir été victime devient un handicap dans le profil. C’est la
banques doivent évaluer leur pire perte en cas d’accident « rare » double peine. »
(une chance sur 100 ou sur 1 000 par exemple). Et constituer Les problèmes sont également d’ordre pratique, ajoute Seena
des réserves, qui immobilisent des fonds. Des modèles ont Fazel, professeur de psychiatrie légale à l’université d’Oxford.
été proposés, tenant compte des fluctuations des titres, mais Le psychiatre a passé en revue les nombreux algorithmes
escamotant parfois l’amplitude de ces variations. Comme si utilisés. « Leurs résultats sont assez bons pour prédire la faible
le constructeur d’une digue évaluait la fréquence d’une crue récidive. Mais très mauvais avec les prétendus individus dan-
sans s’intéresser à la hauteur des vagues. Evidemment, cela a gereux : pas loin de 50 % d’erreurs. »
marché tant que les variations étaient peu importantes. Mais Faut-il alors les écarter ? « Je l’ai cru mais, j’ai changé d’avis.
celles de 2007-2008, exceptionnelles, ont balayé toutes ces Parce qu’au­jourd’hui, nous n’avons plus les moyens budgétaires
estimations. de bien évaluer tous les délinquants par entretien. Il faut tou-
« Il fallait des réponses rapides et efficaces, on s’est donc borné tefois réserver ce profilage aux cas où une erreur n’aura pas de
à utiliser des modèles un peu frustes. Les responsables ont fait conséquence grave pour celui qui la subit. Donc l’interdire pour
comme si les maths étaient solides alors qu’elles reposaient l’attribution d’une peine ou d’une remise en liberté, mais l’auto-
sur des hypothèses non vérifiées », note Stéphan Clémençon, riser pour déterminer l’ampleur d’un suivi psychiatrique, d’un
directeur de la chaire « Apprentissage statistique » à Télécom pointage au commissariat ou d’une cure de désintoxication. »
ParisTech. Charles-Albert Lehalle, chercheur à Capital Fund C’est la position qu’a retenue le syndicat des personnels de
Management, ancien responsable de la recherche dans la l’administration pénitentiaire, le Snepap-FSU. La France teste
banque d’investissement du Crédit agricole, précise : «  Les dans six départements, et avec la plus grande discrétion, des
bases mathématiques de ces modèles de risque étaient bonnes, logiciels de « scoring » élaborés au Canada. Pour le syndicat,
c’est leur application dans des contextes incorrects qui a posé l’outil doit rester « une béquille » à l’usage des éducateurs, donc
problème. » interdite aux juges. Sera-t-il entendu ?

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Libérer les détenus Evaluer les profs
Prévenir la récidive. Tous les pays occidentaux ont fait de cet La place des mathématiques agite depuis longtemps le monde
objectif une priorité. Aux Etats-Unis, c’est même une obsession. de l’école. Les littéraires dénoncent leur rôle dans la sélection
Au point de mettre en doute la capacité de jugement des des meilleurs élèves. Les physiciens, chimistes et biologistes
juges. Ainsi est né, dans les années 1960, le souci d’objectiver leur reprochent de transformer leur matière en simple objet
les risques de chaque condamné. Désormais, la plupart des de problèmes à résoudre.
Etats américains disposent de systèmes dits actuariels qui Aux Etats-Unis, un tout autre aspect de la science des nombres
dressent un portrait du criminel. La nature des faits et leur a créé le tumulte : l’évaluation des enseignants. Les parents ré-
nombre y côtoient l’âge, le sexe, les revenus, la situation de clamaient de « bons profs » ? Les mathématiciens ont proposé
famille, le passé criminel des parents, le statut dans l’emploi… leurs modèles dits « à valeur ajoutée ». Le principe en est assez
De vingt à quarante données sont ainsi enregistrées. L’ordina- simple, explique la mathématicienne Cathy O’Neil : « Un élève
teur applique alors un modèle statistique dit de « régression est soumis chaque année à des tests normalisés. On analyse
logistique ». Et « score » le risque de récidive… « Les juges s’en ses résultats précédents, le niveau de sa classe, sa situation
inspirent pour fixer une peine ou pour accorder une libération familiale et sociale, etc. Et un logiciel très perfectionné, appuyé
conditionnelle, explique Sonja Starr, professeure de droit à sur la méthode dite de régression quantile, lui prédit un score.
l’université du Michigan, dans la revue Law and Economics Puis compare avec son résultat au test. Il ne reste plus qu’à
Working Papers. Mais cette décision est prise en fonction de rapprocher tous les élèves d’un même prof pour voir l’influence
l’histoire du criminel, pas de son histoire criminelle. » d’un enseignant. »
«  Ça donne un sentiment d’objectivité, mais en réalité, cela Washington, New York, Los Angeles, Chicago… Une à une, les
pose des problèmes innombrables, notamment éthiques  », grandes villes américaines ont adopté le modèle dans les
insiste Virginie Gautron, maître de conférences à l’université années 2000, pour attribuer des primes ou titulariser les
de Nantes. Ainsi, un condamné qui habite dans un quartier meilleurs enseignants et sanctionner les moins bons. « Sauf
à fort niveau de criminalité est considéré comme plus sus- que ces tests sont biaisés et même inopérants  », poursuit
ceptible de récidiver. Il en va de même si ses parents ont été Cathy O’Neil, qui, sur son blog, Mathbabe, chasse les abus de
condamnés. « Pire, se désole la chercheuse : comme on sait sa science préférée.

48 Probabilités conditionnelles
L’ARTICLE DU

Son confrère John Ewing, président de l’association Math le traitement et l’analyse d’une grande masse d’informations
for America, a, de son côté, dressé une liste de dysfonction- (traces numériques laissées sur Internet, ensembles de gènes
nements. Il a notamment constaté qu’il n’y avait aucune et de protéines, capteurs divers dans l’industrie ou la santé…).
corrélation entre les résultats d’un professeur avec une classe Or il n’est plus possible de travailler sur ces nouveaux objets
et avec une autre ; pas davantage dans ses performances d’une avec de « vieux » outils. Les étudiants l’ont compris, qui
année sur l’autre. Or, conséquence dommageable, devant l’im- plébiscitent les formations de « scientifiques des données »
portance de cette évaluation, bien des enseignants renoncent et leur large panel d’applications pour la sécurité (prévision
aux apprentissages non notés, ceux qui nourrissent la curiosité de la délinquance, lutte antiterroriste), la santé et le bien-être
et le travail en groupe. (médicaments personnalisés, recherche de nouvelles molé-
Conscients que «  les résultats aux tests ne traduisent pas cules…), ou l’économie en général (assurances, commerce…).
l’accomplissement d’un élève », pour reprendre la formule de De plus en plus, des automates prendront des décisions ou
John Ewing, les enseignants de Chicago ont fait grève en 2012 anticiperont des phénomènes, sans qu’on sache vraiment ce
pour dénoncer le poids des modèles mathématiques. Sans que contiennent ces boîtes noires.
grand résultat. Dans les pays anglo-saxons, l’évaluation par «  Lors des dernières élections américaines, le marketing po-
valeur ajoutée gagne du terrain. En France, il n’en est, pour litique a été très loin, relève Cathy O’Neil. En disposant de
l’heure, pas question. l’adresse IP [numéro d’identification attribué à chaque appareil
connecté à un réseau informatique] de chaque individu cible,
Quels remèdes ? vous pouvez adapter votre site à son profil… C’est l’asymétrie
Promis, juré, les nouvelles règles de la finance vont corriger complète : le candidat sait tout de vous, vous ne savez rien de
les errements passés. Il est vrai que les garanties demandées lui. Mathématiquement, c’est solide, mais pour la démocratie,
aux banques ont été relevées et que des audits plus sérieux c’est un danger. »
des modèles de risque sont diligentés. «  Mais la formation Les dérapages arriveront forcément. Bien entendu, les ma-
continue pèche toujours. Il serait bon aussi de favoriser la thématiciens n’en seront pas les seuls responsables. Mais il

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mixité entre les jeunes et les plus expérimentés. Trop souvent, leur sera impossible de faire comme si ces outils leur avaient
les jeunes devenaient opérationnels sans vraiment connaître juste échappé. 
les produits sur lesquels ils travaillaient », suggère le chercheur
Charles-Albert Lehalle. Nathaniel Herzberg et David Larousserie
«  A la suite de la multiplication des problèmes liés aux sta- Le Monde daté du 16.09.2015
tistiques dans des articles scientifiques, les revues ont monté
leur niveau d’exigence pour la publication  : augmentation
de la taille des échantillons, seuil de significativité plus élevé,
dépôt des données brutes et des logiciels utilisés pour répliquer
l’expérience… », note aussi Jean-François Royer, de la Société
POURQUOI CET ARTICLE ?
française de statistique.
Leila Schneps voudrait aussi relever le niveau de l’expertise en
Cet article nous expose les limites des modèles mathéma-
justice et dans la police scientifique. « Il faudrait systématique-
tiques dans des domaines particuliers :
ment et dès l’instruction faire appel à un statisticien. Et établir
- dans les prévisions des risques financiers, où pour fixer
une liste de tests statistiques et de logiciels acceptables dans
le prix de produits financiers composés de plusieurs élé-
les enquêtes et les procès  », affirme-t-elle. L’institut Newton,
ments les experts ont négligé le fait que la baisse du prix
de Cambridge, consacrera aux mathématiques en sciences
d’un des éléments entraînait une baisse du prix des autres
criminelles un cycle d’un semestre, en 2016. « Avec une centaine
(à l’origine de la crise des subprimes) ;
de mathématiciens du monde entier », souligne Leila Schneps.
- dans l’évaluation de la possibilité de récidive d’un déte-
Mais pour l’heure, aucun Français.
nu (et de la durée au bout de laquelle il se verra accorder une
D’autres, enfin, font remarquer que les mathématiques peuvent
libération conditionnelle), où des éléments indépendants
être la solution aux problèmes qu’elles ont pu engendrer. En
de lui influencent son « score » de récidive ;
effet, analyser les pannes ou les crises demande aussi des outils
- dans la notation des enseignants des pays anglo-saxons,
complexes…
avec « l’évaluation par valeur ajoutée », qui ne prend pas en
C’est loin d’être terminé. Car une vague nouvelle se lève,
compte les apprentissages non notés.
gourmande en maths : le big data. Ce terme générique désigne

Probabilités conditionnelles 49
L'ESSENTIEL DU COURS

Lois à densité
Après avoir étudié dans le précédent chapitre les probabilités sur des cas discrets (des
nombres particuliers), on va ici les considérer sur un intervalle (toutes les valeurs pos-
sibles entre deux nombres).
On verra ainsi comment déterminer la loi de probabilité d’une variable aléatoire, mais
aussi comment calculer ses paramètres : espérance, variance et écart type.

Qu’est-ce qu’une loi à densité sur un intervalle I ? Propriété : si la variable aléatoire X suit une loi uniforme sur [a ; b]
La fonction f est une fonction de densité sur l’intervalle [a ; b] (a < b), si : (a < b), pour tout intervalle[c  ;  d] ⊂ [  a ; b], on a :
d –c
la fonction f est continue sur [a ; b] ; P(c ⩽ X ⩽d) = .
b –a
la fonction f est positive sur [a ; b] ;
b Loi exponentielle
∫ f ( x)dx  = 1. Définition  : une variable aléatoire X suit la loi exponentielle de
a
paramètre λ > 0 sur l’ensemble des réels, lorsqu’elle admet comme
La variable aléatoire X suit la loi àb densité (ou loi continue) de fonction
⎧ – λx
de densité f, si P(a <  X < b)  =   ∫ f ( x)dx. ⎪ λe si x ⩾ 0
densité de probabilité la fonction f définie par : f ( x) = ⎨ .
Remarque : P(a < X < b) = P(a ⩽ aX < b) = P(a < X ⩽ b) = P(a ⩽ X ⩽ b). ⎪⎩ 0 si x <0
Pour tout t > 0, la probabilité de l’événement {X ⩽ t} est donnée par
Qu’est-ce que l’espérance mathématique d’une t

variable aléatoire de densité ? P( X ⩽ t) = ∫ λe – λx


dx.
0
Soit X une variable aléatoire de densité f sur l’intervalle [a ; b]. Espérance de la loi exponentielle : si la variable aléatoire X suit une
b 1
loi exponentielle de paramètre λ, alors E(X) =  .
L’espérance mathématique de X est : E(X) = ∫ xf ( x)dx. λ
Loi normale centrée réduite

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a

Loi uniforme Définition  : une variable aléatoire de densité f suit la loi normale
2
1 – x2
Définition : une variable aléatoire X suit la loi uniforme sur [a ; b] centrée réduite, notée N(0 ;  1), lorsque f ( x) =  e sur ℝ.

(a < b), lorsqu’elle admet comme densité de probabilité la fonction f
1 1,2
définie par f ( x) =  sur l’intervalle [a ; b], avec f ( x ) = 0 en dehors
b  –  a 1

de l’intervalle [a ; b]. 0,8


0,6
La représentation graphique d’une fonction f ainsi définie est une 0,4
droite parallèle à l’axe des abscisses. 0,2

Espérance de la loi uniforme  : si la variable aléa- -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 X


- 0,2
toire X suit une loi uniforme sur [ a ; b] , alors - 0,4
b
x a + b
E(X) =  ∫ dx  =  . - 0,6
b – a 2 - 0,8
a
-1
- 1,2

Représentation graphique de f

MOTS CLÉS
FONCTION DE DENSITÉ ESPÉRANCE (CAS GÉNÉRAL) f ( x ) = 0 en dehors de [a ; b]. ESPÉRANCE
(CAS GÉNÉRAL) Soit X une variable aléatoire de (LOI EXPONENTIELLE)
ESPÉRANCE (LOI UNIFORME)
f est une fonction de densité sur densité f sur l’intervalle [a ; b]. Soit X la variable aléatoire qui suit
Soit X une variable aléatoire qui
l’intervalle [a ; b] (a < b), si : L’espérance mathématique de X une loi exponentielle de para-
suit une loi uniforme sur [a ; b].
• f est continue sur [a ; b] ; b
mètre λ  > 0. L’espérance mathé-
• f est positive sur [a ; b] ; ∫
est : E(X) = xf ( x)dx. L’espérance mathématique de X
matique de X est E(X) =  .
1
a a   +  b
b
FONCTION DE DENSITÉ est E(X)=  . λ
2
• ∫ f ( x)dx  = 1 . (LOI UNIFORME) FONCTION DE DENSITÉ FONCTION DE DENSITÉ
a
La variable aléatoire X suit la loi (LOI EXPONENTIELLE) DE N(0 ; 1)
La variable aléatoire X suit la loi à Une variable aléatoire de densi-
uniforme sur [a ; b] (a < b), lors- La variable aléatoire X suit la loi expo-
densité (ou loi continue) de fonc- té f suit la loi normale centrée
qu’elle admet comme densité de nentielle de paramètre λ > 0 sur ℝ,
tion de densité f, si probabilité la fonction f définie réduite, notée N(0 ; 1), lorsque
b
lorsqu’elle admet comme densité de
P(a< X < b) =  ∫ f ( x)dx . 1 probabilité la fonction f définie par : 1 – x2
2

par : f ( x ) =  sur [a ; b] et f ( x) =  e sur ℝ.


a b   – a ⎧⎪ λe – λx si x ⩾ 0 2π
f ( x) = ⎨ .
⎪⎩ 0 si x < 0
50 Lois à densité
L'ESSENTIEL DU COURS

Espérance, variance et écart type de la loi N(0 ; 1)  : si X suit la Exemples de calcul de probabilités à la
loi N(0  ;  1), on a E(X) = 0 et V(X) = 1. calculatrice dans le cadre de la loi normale
L’écart type est V ( X ) = 1. Soit X une variable aléatoire qui suit la loi normale N(100 ; 52).
Valeurs remarquables : P(–1,96 ⩽ X ⩽ 1,96) ≈ 0,95 ; On calcule P(93 ≤ X ≤ 103) ≈ 0,64 au centième près en utilisant les
P(–2,58 ⩽ X ⩽ 2,58) ≈ 0,99. méthodes suivantes.
Avec une CASIO
Loi normale de paramètres µ et σ 2 : N( µ ; σ 2) Dans les menus « STAT », puis « DIST », puis « NORM », puis « ncd », entrer :
σ
Normal C.D.
Lower : 93
σ'
Upper : 103
σ :5
µ µ'
µ : 100
Avec une T.I.
En utilisant le menu « DISTR », entrer :
σ
normalcdf(93,103,
100,5)
σ' 0.644991
On cherche la valeur de x tel que P(X ≤ x) = 0,7 en utilisant les
µ µ'
méthodes suivantes.
Définition : une variable aléatoire X suit la loi normale N(μ  ; σ2)
Avec une CASIO
lorsque
X–μ suit la loi N(0  ;  1).
σ Dans les menus « STAT », puis « DIST », puis « NORM », puis « InvN », entrer :
Influence des paramètres  : la courbe est symétrique par rapport à
Inverse Normal
la droite x = μ, qui caractérise donc la tendance centrale. Quant à σ, Trail : Left
il caractérise la dispersion de la distribution. Plus il est grand, plus la Area : 103
distribution est « étalée » de part et d’autre de μ. Les abscisses des points σ :5
d’inflexion sont égales à μ – σ et + σ. µ : 100

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Espérance, variance et écart type  : si X suit la loi N(μ  ; σ2), on a x ≈ 102,6 au dixième près.
E(X) = μ et V(X) = σ . 2 Avec une T.I.
L’écart type est V ( X ) = σ. En utilisant le menu « DISTR », entrer :
Les intervalles un, deux, trois sigmas : invNorm(0,7,100,
P(μ – σ ⩽ X ⩽
P(μ ⩽μμ + σ) ≈ 0,68  au centième près. 5)
P(μ – 2σ
P(μ 2σ ⩽ X ⩽
⩽μ σ) ≈ 0,95  au centième près.
μ + 22σ
102.622
P(μ –– 3σ
P(μ 3σ ⩽ X ⩽ μ
μ + 33σ)
σ) ≈ 0,997  au millième près.
DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER
68 %
• Une notion dont l’importance s’affirme sans cesse :

- +
la fiabilité p.  54-55
(Le Monde daté du 10.02.1964)
-2 +2
• Finance, maths et humanités p.  55
-3 +3
(Christian Walter, Le Monde daté du 19.09.2008)

MOTS CLÉS ZOOM SUR...


ESPÉRANCE DE N(0 ; 1) U0,01 VARIANCE DE N(μ ; σ 2) LA LOI N(0 ; 1)
Si la variable aléatoire X suit la loi P(−2,58 ⩽ X ⩽ 2,58) ≈ 0,99 Si la variable aléatoire X suit la loi La fonction de densité f d’une
N(0  ;  1), E(X) = 0. N(μ ; σ 2 ), V(X) = σ 2. variable aléatoire X qui suit la loi
LOI NORMALE N(μ ; σ  ) 2
normale centrée réduite N(0 ; 1)
VARIANCE DE N(0 ; 1) La variable aléatoire X suit la loi ÉCART TYPE DE N(μ ; σ 2)
Si la variable aléatoire X suit la loi Si la variable aléatoire X suit la
1 – x22
est : f ( x)  =  e sur ℝ.
N(0  ;  1), V(X) = 1. normale N(μ ; σ 2 ), lorsque la va- loi N(μ ; σ 2 ), l’écart type de X est 2π
X –μ V ( X ) = σ. y
ÉCART TYPE DE N(0 ; 1) riable aléatoire suit la loi 1,2

σ 1
Si la variable aléatoire X suit la N(0  ;  1). INTERVALLES σ, 2 σ ET 3σ 0,8
0,6
loi N(0  ;  1), l’écart type de X est P(μ – σ ⩽ X ⩽ μ + σ ) ≈ 0,68
ESPÉRANCE DE N(μ ; σ 2) 0,4 Cf

V ( X ) = 1. Si la variable aléatoire X suit la loi P(μ – 2σ ⩽ X ⩽ μ + 2σ ) ≈ 0,95 0,2

1 2 3 4 5 6 x
P(μ – 3σ ⩽ X ⩽ μ + 3σ ) ≈ 0,997
–5 –4 –3 –2 –1 0

U0,05 N(μ ; σ 2 ), E(X) = µ. –0,2


–0,4

P(−1,96 ⩽ X ⩽ 1,96) ≈ 0,95 f est continue et f est paire.

Lois à densité 51
EXERCICES PAS À PAS

Liban (mai 2013)

L’entreprise Fructidoux fabrique des compotes qu’elle condi- 2. On note Y la variable aléatoire qui, à un petit pot pris au hasard dans
tionne en petits pots de 50 grammes. Elle souhaite leur attri- la production de la chaîne F2, associe sa teneur en sucre.
buer la dénomination « compote allégée ». La ­législation On suppose que Y suit la loi normale d’espérance m2 = 0,17 et d’écart
impose alors que la teneur en sucre, c ­ ’est-à-dire la proportion type σ2.
de sucre dans la compote, soit ­comprise entre 0,16 et 0,18. On suppose de plus que la probabilité qu’un petit pot prélevé au hasard
On dit dans ce cas que le petit pot de compote est conforme.
dans la production de la chaîne F2 soit conforme est égale à 0,99.
L’entreprise possède deux chaînes de fabrication F1 et F2.
Y   – m2
(Les parties A et B peuvent être traitées indépendamment.) Soit Z la variable aléatoire définie par : Z  =  .
σ2

Partie A a) Quelle loi la variable aléatoire Z


β P(–β ≤ Z ≤ β)
La chaîne de production F2 semble plus fiable que la chaîne de produc- suit-elle ?
2,432 4 0,985
tion F1. Elle est cependant moins rapide. b) Déterminer, en fonction de σ2,
2,457 3 0,986 l’intervalle auquel appartient Z
Ainsi, dans la production totale, 70 % des petits pots proviennent de
la chaîne F1 et 30 % de la chaîne F2. 2,483 8 0,987 lorsque Y appartient à l’intervalle
La chaîne F1 produit 5 % de compotes non conformes et la chaîne F2 2,512 1 0,988 [0,16 ; 0,18].
en produit 1 %. c) En déduire une valeur approchée à
2,542 7 0,989
On prélève au hasard un petit pot dans la production totale. 10 – 3 près de σ2. On pourra utiliser
2,575 8 0,990
On considère les événements : le tableau donné ci-contre, dans
2,612 1 0,991 lequel la variable aléatoire Z suit la
E : « Le petit pot provient de la chaîne F2. » ;
C : « Le petit pot est conforme. ». 2,652 1 0,992 loi normale d’espérance 0 et d’écart
1. Construire un arbre pondéré sur lequel on indiquera les données 2,696 8 0,993 type 1.
qui précèdent.

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2. Calculer la probabilité de l’événement : « Le petit pot est conforme
et provient de la chaîne de production F1. »
3. Déterminer la probabilité de l’événement C.
4. Déterminer, à 10 – 3 près, la probabilité de l’événement E sachant La bonne méthode
que l’événement C est réalisé.
Partie B
Partie A
1. On note X la variable aléatoire qui, à un petit pot pris au hasard dans
la production de la chaîne F1, associe sa teneur en sucre. 1. Traduire les données de l’exercice en probabilités et les
On suppose que X suit la loi normale d’espérance m1 = 0, 17 et d’écart placer dans l’arbre en commençant par le choix de la chaîne
type σ1 = 0,006. de fabrication.
Dans la suite, on pourra utiliser le tableau ci-dessous. 2. Appliquer la formule des probabilités conditionnelles.
Donner une valeur approchée à 10 – 4 près de la probabilité qu’un petit
3. Appliquer la formule des probabilités totales en trouvant
pot prélevé au hasard dans la production de la chaîne F1 soit conforme.
une partition de C.
4. Traduire la probabilité recherchée à l’aide des événements
α β P(α ⩽ X ⩽ β)
préalablement définis puis appliquer la formule des probabi-
0,13 0,15 0,000 4 lités conditionnelles.
Partie B
0,14 0,16 0,047 8
1. Traduire la probabilité recherchée à l’aide de la variable
0,15 0,17 0,499 6 aléatoire définie, puis utiliser le tableau donné.
2. a) Appliquer le cours sur la loi normale.
0,16 0,18 0,904 4
b) Déduire l’encadrement recherché à partir de l’encadre-
0,17 0,19 0,499 6 ment donné.
c) Chercher dans le tableau la valeur de β qui correspond
0,18 0,20 0,047 8
à une probabilité de 0,99. Puis résoudre une équation pour

0,19 0,21 0,000 4 obtenir σ2.

52 Lois à densité
EXERCICES PAS À PAS

Sujet inédit

Une fabrique de desserts dispose d’une chaîne automatisée c) Le pot est jugé conforme lorsque la masse de crème glacée est
pour remplir des pots de crème glacée. comprise entre 99 grammes et 101 grammes.
La masse en grammes de crème glacée contenue dans Déterminer la probabilité pour qu’un pot prélevé aléatoirement soit
chacun des pots peut être modélisée par une variable aléa- non conforme.
toire X qui suit la loi normale d’espérance 100 d’écart type 2. Dans le cadre d’un fonctionnement correct de la chaîne de pro-
0,43. duction, on admet que la proportion p de pots conformes dans la
Afin de contrôler le remplissage des pots, le responsable production est 98 %.
qualité souhaite disposer de certaines probabilités.
a)  L’intervalle de fluctuation asymptotique à 95 % de la fréquence des
Le tableau ci-dessous présente le calcul, effectué à l’aide
pots conformes sur un échantillon de taille n est :
d’un tableur, des probabilités de quelques événements pour
une loi normale de moyenne 100 et d’écart type 0,43.
[
I = p – 1,96 ∙ p(1 – p) p + 1,96
n
; ∙ p(1 – p)
n [
.

Déterminer les bornes de l’intervalle I pour un échantillon de taille 120.


a p(X ≤ a)
b) On contrôle régulièrement la chaîne de production en prélevant
98 0,00000165 des échantillons de 120 pots de manière aléatoire. Au cours d’un de
98,5 0,00024299 ces contrôles, un technicien compte 113 pots conformes.
En utilisant l’intervalle de fluctuation précédent, prendra-t-on la
99 0,01002045
décision d’effectuer des réglages sur la chaîne de production ?
99,5 0,12245722

100 0,50000000

100,5 0,87754278

La bonne méthode

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101 0,98997955

101,5 0,99975701
1. a) Il faut penser à utiliser l’événement complémentaire.
102 0,99999835
b) Pour tout a et b réels tels que a < b,
P(a ≤ X ≤ b) = P(X ≤ b) – P(X ≤ a).
Les résultats seront donnés à 10 –2 près. c) Il faut utiliser la question 1. b).
Pour les calculs de probabilités, on utilisera éventuellement le tableau 2. a) Il faut remplacer p et n par leurs valeurs dans l’expression de I.
précédent ou la calculatrice. b) Il faut déterminer si 113 appartient ou non à l’intervalle trouvé
1. a) Déterminer la probabilité de l’événement « X > 99 ». à la question 2. a).
b) Déterminer la probabilité de l’événement « 99 ≤ X ≤ 101 ».

Sujet inédit
Un grossiste spécialisé dans le jardinage reçoit des sachets 2. Un sachet dont la masse en grammes n’est pas dans l’intervalle
de graines d’aubergines « bio » (c’est-à-dire issues de l’agri- [104 ; 136] est rejeté. Calculer la probabilité qu’un sachet soit rejeté.
culture biologique) en grande quantité. On s’intéresse à la
masse d’un sachet.
La bonne méthode
La variable aléatoire qui, à chaque sachet, associe sa masse en grammes
est notée Y. 1. Il faut se ramener à la loi normale centrée réduite.
On suppose que Y suit la loi normale de moyenne 120 et d’écart type 8.
2. Pour tout a réel, P(– a ≤ Z ≤ a) = 2 P(Z ≤ a) – 1.
1. Calculer P(Y ≥ 104).

Lois à densité 53
LES ARTICLES DU

Une notion dont l’importance


s’affirme sans cesse : la fiabilité
La notion de sûreté et de durée de fonctionnement d’un matériel est ancienne, mais elle
n’a reçu une appellation précise – la fiabilité – et n’est mesurée que depuis peu. Cependant
son importance est déterminante en électronique : on calcule par exemple que la somme
des servomécanismes d’un engin spatial n’a actuellement que 22 % de chances de fonc-
tionner dix jours de suite sans défaillance, et on ne ménage aucun effort pour accroître la
sûreté d’emploi des multiples dispositifs électroniques logés dans les fusées. On a donc
pu écrire qu’avec les systèmes électroniques de plus en plus complexes dont la structure
comporte un nombre croissant de composants… « une civilisation sera sauvée si la fiabi-
lité de ses défenses est meilleure que celle de ses adversaires ».

En fait, la notion de fiabilité date de la dernière guerre, lorsque des


méthodes de contrôle statistique de qualité furent mises en œuvre. C’est POURQUOI CET ARTICLE ?
que sous la poussée technique, la « population » des composants présents
dans les systèmes et susceptibles de défaillance s’était mise à croître
Cet article mentionne l’utilisation de la loi normale pour étudier
rapidement. On constatait, par exemple, qu’à un instant donné trois
systèmes sur quatre n’étaient pas en état de marche, ou bien que le coût la volatilité d’un cours de bourse.
de maintenance des matériels électroniques d’aéronautique s’élevait à dix Ici, il s’agit de la loi N(0 ; σ2) avec σ = 6.
fois leur prix d’achat. À l’élargissement du nombre de fonctions accomplies On retrouve la formule du cours :
par ces matériels correspondait un élargissement de leurs conditions de P(μ – σ ≤ X ≤ μ + σ) = P(–6 ≤ X ≤ 6) ≈ 0,68
fonctionnement. La diffusion de l’électronique entre des mains peu ou

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P(μ – 2σ ≤ X ≤ μ + 2σ) = P(–12 ≤ X ≤ 12) ≈ 0,95
non préparées entraînait, d’autre part, une exigence supplémentaire.
Ces grandes masses de matériel offrent un champ d’observation statistique
auquel l’électronique ne pouvait pas prétendre naguère. Dans de grandes
exploitations comme les PTT le « brassage » des matériels rend le parc de de probabilité de non-défaillance. Cette probabilité de non-défaillance – qui
matériels observés assez homogène, c’est-à-dire que l’âge d’un matériel définit bien la fiabilité, – cesse d’être égale à 1 (certitude de fonctionnement)
donné s’écarte peu de l’âge moyen du parc total. Dès lors, le relevé des fré- dès le début de l’expérience.
quences de défaillances peut prendre tout son sens statistique. Cet aspect • Enfin, dernière et importante notion : le taux de défaillance, qui diffère
de continuité est important : un matériel est en effet réputé défaillant, qu’il essentiellement de la fréquence : c’est le rapport entre la fréquence des
soit victime d’une franche défaillance ou qu’il « dérive » progressivement défaillances et la fiabilité. Avec la loi exponentielle, le taux de défaillance
en dehors de ses caractéristiques opérationnelles normales. est constant : il est en effet normal, sinon évident, que la fiabilité diminuant
L’examen du comportement d’une « population » – au sens statistique dans le même temps que diminue le nombre des défaillances, le rapport
du terme – de composants conduit tout naturellement à la mise au point de ces deux paramètres reste constant. Quant à son inverse, c’est la durée
d’un modèle mathématique, c’est-à-dire d’une série de relations bien de vie moyenne du composant à partir d’un instant quelconque.
représentatives des phénomènes observés. On peut la mesurer en notant expérimentalement l’intervalle de temps
entre les défaillances des composants. L’intervalle moyen entre défaillances
Trois notions essentielles (IMED) est naturellement la moyenne des valeurs relevées sur tout le lot
• Supposons une « population » homogène de composants placés, chacun de matériel étudié.
et indépendamment, dans leurs conditions de fonctionnement normales. Depuis longtemps déjà l’administration des PTT et le Centre national
Observons la fréquence des défaillances – c’est-à-dire le nombre de d’études des télécommunications, en raison des conditions particulières
défaillances dans l’unité de temps, soit une heure, et l’évolution de cette d’exploitation des réseaux téléphoniques, avaient pris conscience de la
fréquence dans le temps. La courbe de cette évolution sera par exemple nécessité d’étudier la fiabilité des tubes et des composants. Le groupe de
une exponentielle décroissante ; elle indique que le rapport du nombre travail « composants électroniques » (B2) de la commission permanente de
des défaillances survenant pendant une heure au nombre de défaillances l’électronique du Plan a fait sienne cette préoccupation et l’a fait inscrire
survenant pendant l’heure suivante est constant et indépendant de en 1961 au programme des recherches prioritaires recommandées au
l’heure considérée. Ainsi, la durée de vie d’un élément à partir d’un instant gouvernement, sous la forme d’une « action concertée électronique ».
quelconque auquel il est encore en vie est indépendante de son histoire Cette action a été décidée en 1962 et confiée à la délégation générale à la
antérieure et en particulier, indépendante du fait que l’origine de l’expé- recherche scientifique et technique, au sein de laquelle a été créé cette fin
rience est récente ou, au contraire, déjà ancienne : l’élément ne vieillit pas. un comité de l’électronique. Une partie des fonds mise à la disposition de ce
• Outre cette courbe constatant la répartition des fréquences de défail- comité est consacrée à des conventions de recherche sur la fiabilité passées
lances dans le temps, on peut présenter le nombre total des défaillances à des laboratoires de l’Université, des administrations et de l’Industrie.
qui se sont produites depuis l’origine. Cette courbe, qui est la courbe de Le but poursuivi, d’une manière générale, est d’« injecter l’esprit fiabilité »
probabilité de défaillance, tend vers une asymptote qui, de valeur unité, et de développer les études consacrées au comportement des composants.
correspond naturellement à la certitude : au temps infini, tous les compo- Pour aider à la création de moyens de mesure spécialisés chez les fabricants
sants sans exception auront connu une défaillance. Il suffit de soustraire de de composants, quatre premiers contrats d’étude leur ont été passés. Ils
l’unité cette courbe de probabilité de défaillance pour obtenir une courbe portent sur l’étude de l’influence des états de surface sur la détérioration

54 Lois à densité
LES ARTICLES DU

des transistors ; l’étude expérimentale de la fiabilité d’un transistor par d’agir sur ces conditions de fabrication, les connaissances acquises per-
alliage, une étude générale des paramètres physiques affectés par les mettront quand même d’améliorer le composant à terme, car on pourra
différents processus de vieillissement et, enfin, l’influence des conditions établir les lois d’accélération des phénomènes avec les contraintes et, par
de fabrication des ferrites sur leur vieillissement. suite, mettre au point des essais accélérés pour la mesure de la fiabilité.
Le choix de ces thèmes obéit à un souci d’éviter toute dispersion et De plus il existe déjà un centre de fiabilité, né d’une convention passée
d’entreprendre, d’entrée de jeu, l’étude des phénomènes de base qui sont entre le CNET et la délégation générale à la recherche scientifique. Ce centre
à l’origine des défauts. En effet, ou bien la connaissance de ces phénomènes s’est proposé des séries de travaux, étroitement dépendants d’ailleurs.
permet d’en atténuer les effets dans le comportement des composants en
modifiant les conditions de leur fabrication, ou bien, s’il n’est pas possible Le Monde daté du 10.02.1964

Finance, maths et humanités


Le problème des financiers n’est pas l’excès de modélisation mathématique mais sa
nature même.

Dans la célèbre bande dessinée de Jodorowsky et Moebius, L’Incal noir, un pénètre les corpus réglementaires comme les normes comptables interna-
palais présidentiel volant flotte, telle une île aérienne, à quelques kilomètres tionales ou les réglementations de Bâle II et de Bruxelles sur la solvabilité des
audessus de la surface terrestre. A son bord, une secte de scientifiques se livre établissements de crédit.
à des expériences nouvelles qui fascinent la cour. Une république des savants On voit ainsi qu’un élément important pour comprendre les crises financières
de science-fiction, sorte de version contemporaine de l’île de Laputa, création récentes est la nature des modèles mathématiques : la manière selon laquelle
née de l’imagination de Jonathan Swift dans Les Voyages de Gulliver : des les mathématiques de la finance prennent forme dans (et préforment) la
astronomes qui se retrouvent entre eux à l’abri des contingences matérielles réalité sociale. Si les modèles mathématiques sont inadéquats, alors on peut
du reste du monde, travaillent à décrire les mécanismes célestes. Il existe un craindre que les corps de normes soient en fait pathogènes, et accentuent les
point commun entre les deux récits : le monde d’en bas peut subir durement risques financiers bien plus qu’ils ne les encadrent. La question n’est donc

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les décisions prises au sein de l’île d’en haut, et les révoltes sont matées par pas tant « trop de maths dans la finance » que « quelles maths passent dans
un mouvement descendant de l’île volante. la finance ? ».
Aujourd’hui, moderne île de Laputa, les techniques de la finance mathématique Considérons, par exemple, les débats actuels sur la notion de valeur fonda-
s’imposent sans débat public à la société qui en subit les effets de manière mentale des entreprises que l’on utilise comme référence par rapport à ce qui
parfois violente. Il est donc temps d’aller examiner les contenus des modèles est qualifié d’exagération boursière. Ces débats s’articulent sur une opposition
des astronomes de Laputa. entre la finance perçue comme excessive ou anormale et l’économie comprise
C’est en effet un fait avéré et désormais assez connu que la pratique de la comme réelle et normale. Ils conduisent de plus à un dédoublement du regard
modélisation mathématique en finance a profondément modifié le paysage sur les marchés, scindant les cours de Bourse en deux composantes, l’une
de la profession financière dans le monde et a contribué à l’omniprésence de dite « partie fondamentale » du cours, l’autre dite sa « partie spéculative ».
la finance dans la société. Dans tous les domaines, les modèles sont apparus Toute appréciation de l’activité financière se trouve donc aujourd’hui comme
comme des outils de plus en plus indispensables à la pratique quotidienne décomposée en deux parties et les débats publics semblent bloqués dans l’im-
des activités professionnelles financières les plus diverses : les modèles passe d’une opposition indépassable entre partisans et adversaires du marché.
mathématiques se trouvent aujourd’hui au cœur de la finance moderne, à Or, on montre que cette division conceptuelle repose sur la moyennisation
la fois comme outils pour tous ceux qui interviennent sur les marchés, mais artificielle des variables économiques et financières, transposant l’ancienne
aussi comme concepts performatifs de la réalité financière elle-même. théorie des moyennes d’Adolphe Quételet (1835) qui s’appuyait sur la loi
Les marchés sont ainsi mathématiquement construits et l’impact social de normale de Laplace (1809). On croit être moderne alors qu’il ne s’agit que d’une
l’utilisation des modèles mathématiques employés par les professionnels vue datée du XIXe siècle, totalement inadaptée pour la caractérisation pertinente
devient de plus en plus prégnant. On peut dire que la finance professionnelle des aléas de l’économie moderne : il s’agissait à cette époque de construire les
contemporaine est encastrée dans la théorie financière mathématisée, selon cadres sociaux de la régularité des phénomènes économiques et financiers, et
la terminologie utilisée par le sociologue par voie de conséquence la facilitation de leurs calculs.
Bruno Latour et le chercheur Michel Callon pour la science économique. De Mais l’incertitude de l’économie « réelle » rend caduque cette ancienne
plus, cet encastrement est aussi cognitif, dans le sens où le langage scientifique construction sociale. En réalité, le clivage conceptuel actuel et les impasses
auxquelles il conduit relèvent davantage d’une mauvaise quantification
de l’incertitude que d’une analyse effective des situations économiques.
On voit donc comment une enquête critique sur le calcul de la valeur
POURQUOI CET ARTICLE ?
fondamentale en finance, effectuée au moyen d’une double approche
historique et épistémologique, peut permettre d’organiser plus adéqua-
Les lois probabilistes et statistiques sont à l’origine de modèles qui per- tement le débat intellectuel et donc alimenter plus efficacement les débats
mettent d’agir sur des situations concrètes. Cet article met en évidence publics. Dans ce cas, c’est moins un excès de mathématiques qu’un défaut
la construction mathématique des marchés et montre que les profes- de modélisation qui se trouve à l’origine du problème posé. Les débats
sionnels de la finance utilisent des modèles mathématiques. D’un point actuels sur la place prépondérante et le rôle majeur de la finance dans la
société, sur la financiarisation du monde et l’extension des marchés de
de vue historique, il est à noter que certaines modélisations écono-
capitaux dans l’économie mondiale, montrent que cette notion d’huma-
miques se sont construites à partir de la loi normale de Laplace (1809), nités scientifiques en finance est devenue d’une totale actualité.
énoncée dans le chapitre « Lois à densité ».
Christian Walter, Le Monde daté du 19.09.2008

Lois à densité 55
L'ESSENTIEL DU COURS

Échantillonnage
La presse présente très régulièrement des sondages accompagnés de pourcentages et
de commentaires. Ces sondages sont-ils fiables ? Quelles notions sous-tendent-ils ?

Qu’est-ce qu’un intervalle de confiance, quel lien On appelle intervalle de fluctuation asymptotique au seuil de 95 %
avec la fluctuation ? de la fréquence l’intervalle :
Prenons le cas d’une population dont on veut connaître les intentions de ⎡ p(1 – p) p(1 – p) ⎤
vote, avant une élection. Il est de fait malaisé d’interroger l’ensemble des ⎢ p – 1,96 ; p + 1,96 ⎥
⎢⎣ n n ⎦⎥
personnes concernées. On constitue alors un échantillon représentatif (le
mot « représentatif » signifie que l’on va respecter les répartitions définies Contrairement à la fréquence f de l’intervalle de confiance, la propor-
dans la population, comme, par exemple, le pourcentage d’hommes et tion p est ici déjà connue.
de femmes, les tranches d’âge, etc.). On va ensuite étendre les résultats On utilise la loi binomiale B(n ; p) car on renouvelle n fois de manière
obtenus à partir de l’échantillon à toute la population. indépendante une épreuve de Bernoulli de paramètre p.
L’expérience montre que, lorsque l’on choisit un autre échantillon
représentatif, on obtient des résultats assez proches mais pas exac- Intervalle de confiance
tement les mêmes. Aussi, pour avoir une meilleure approximation Il s’agit de savoir comment estimer la proportion p d’individus d’une
du résultat, va-t-on donner un intervalle plutôt qu’un nombre. Si on population ayant une propriété, à partir de la fréquence f observée sur
reprend l’exemple de l’élection, supposons qu’à partir du sondage un échantillon : on utilise un intervalle de confiance.
réalisé sur l’échantillon, un candidat obtienne 45 % des intentions Définition : en utilisant les notations du point précédent, on appelle
de vote. À partir de ce résultat, dans quel intervalle se situent les intervalle de confiance de la proportion  p avec un niveau de
intentions de vote de la population ? confiance de 95 %, l’intervalle ⎡ 1 1 ⎤ où n est la taille
⎢f – ; f + ⎥
Cet intervalle s’appelle « intervalle de confiance », afin de limiter les ⎣ n⎦

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de l’échantillon. n
effets de la fluctuation d’échantillonnage. Méthode : on considère une population et un échantillon de taille n
de cette population. À partir de l’échantillon, on calcule la fréquence
Que signifie le terme f des individus ayant une propriété. La proportion p des individus de
« au seuil de 95 % de la fréquence » ?
la population ayant la propriété appartient à l’intervalle de confiance,
Le pourcentage de 95 % détermine la marge d’erreur. Ici, le risque est
de 5 %. La phrase « au seuil de 95 % en fréquence » signifie donc « avec avec un niveau de confiance de 95 %, qui est : ⎡ f – 1 ; f + 1 ⎤ .
⎢ ⎥
⎣ n n⎦
une marge d’erreur inférieure à 5 % ». Le seuil de 5 % est le plus utilisé,
mais on peut très bien définir un autre seuil.

UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER


Intervalle de fluctuation asymptotique au seuil de
95 % de la fréquence • Avec la méthode française, la marge d’erreur ne peut pas être cal-
Soit X une variable aléatoire qui suit la loi binomiale B(n ; p) avec culée mathématiquement p.  58
0 < p < 1, n ⩾ 30, np > 5 et n(1 – p) > 5. (Pierre Le Hir, Le Monde daté du 17.03.2002)

MOTS CLÉS
ÉCHANTILLON SIMULATION INTERVALLE INTERVALLE
En statistique, la population est • Simuler une expérience aléatoire DE FLUCTUATION DE CONFIANCE
l’ensemble sur lequel on étudie consiste à produire une liste de n ré- Pour une variable aléatoire X • Si f est la fréquence obtenue
une série statistique. Un échan- sultats (à l’aide de la touche RAN- qui suit la loi binomiale B(n ; p) avec un échantillon de taille n,
tillon est une partie (un sous- DOM de la calculatrice par exemple) avec 0 < p < 1, n ⩾ 30, np > 5 et un intervalle de confiance à un
ensemble) de la population. que l’on peut assimiler (ou faire cor- n(1 – p) > 5, on appelle intervalle niveau de confiance de 0,95 est
respondre) à n résultats de l’expé- de fluctuation asymptotique au
FRÉQUENCE seuil de 95 % de la fréquence l’in- ⎡ 1 1 ⎤.
rience. On a ainsi produit un échan-
En statistique, la fréquence d’une ⎢f – ;f+ ⎥
tillon de taille n de l’expérience. tervalle : ⎣ n n⎦
valeur est le quotient :
• Entre deux simulations, ou ⎡ p(1 − p)
effectif de la valeur . entre deux échantillons, les dis- ⎢ p – 1,96 ; • Pour un échantillon de taille n,
taille de la population tributions de fréquences varient, ⎢⎣ n l’amplitude de cet intervalle de
2
c’est ce que l’on appelle la fluctua- confiance est .
On l’exprime sous la forme d’un pour- p(1 – p) ⎤ n
centage ou d’un nombre décimal.
tion d’échantillonnage. p + 1,96 ⎥
n ⎥⎦

56 Échantillonnage
EXERCICES PAS À PAS

Amérique du Nord (mai 2013)

Une boulangerie industrielle utilise une machine pour 1. Calculer P(390 ⩽ X ⩽ 410).
fabriquer des pains de campagne pesant en moyenne 2. Calculer la probabilité p qu’un pain choisi au hasard dans
400 grammes. la production soit commercialisable.
Pour être vendus aux clients, ces pains doivent peser au 3. Le fabricant trouve cette probabilité p trop faible. Il décide de
moins 385 grammes. modifier ses méthodes de production afin de faire varier la valeur de
Un pain dont la masse est strictement inférieure à
σ sans modifier celle de μ.
385 grammes est un pain non commercialisable ; un pain
Pour quelle valeur de σ la probabilité qu’un pain soit commercialisable
dont la masse est supérieure ou égale à 385 grammes est
commercialisable. est-elle égale à 96 % ? (On arrondira le résultat au dixième.)
La masse d’un pain fabriqué par la machine peut être modé- On pourra utiliser le résultat suivant : lorsque Z est une variable
lisée par une variable aléatoire X suivant la loi normale d’es- aléatoire qui suit la loi normale d’espérance 0 et d’écart type 1,
pérance μ = 400 et d’écart type σ = 11. on a P(Z ⩽ – 1,751) ≈ 0,040.
Les probabilités seront arrondies au millième le plus proche.
(Les parties A et B peuvent être traitées indépendamment Partie B
les unes des autres.) Les méthodes de production ont été modifiées dans le but d’obtenir
96 % de pains commercialisables.
Afin d’évaluer l’efficacité de ces modifications, on effectue un contrôle
qualité sur un échantillon de 300 pains fabriqués.
1.  Déterminer l’intervalle de fluctuation asymptotique au seuil de
95 % de la proportion de pains commercialisables dans un échantillon
de taille 300.
2. Parmi les 300 pains de l’échantillon, 283 sont commercialisables.
Au regard de l’intervalle de fluctuation obtenu à la question 1., peut-on

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décider que l’objectif a été atteint ?

La bonne méthode

Partie A
1. Utiliser le tableau et le fait que si X est une variable aléatoire
suivant une loi continue :
P(a ⩽ X ⩽ b) = P(X ⩽ b) – P(X ⩽ a).
2. Traduire à l’aide d’une variable aléatoire et d’une probabi-
lité le fait qu’un pain choisi au hasard dans la production soit
commercialisable.
Partie A 3. Traduire l’énoncé à l’aide d’une variable aléatoire et d’une
On pourra utiliser le tableau suivant dans lequel les valeurs sont
probabilité, puis centrer et réduire. Utiliser la valeur donnée
arrondies au millième le plus proche.
dans l’énoncé.

380 385 390 395 400 Partie B


x
1. Utiliser les données de l’énoncé pour déterminer les bornes
P(X ⩽ x) 0,035 0,086 0,182 0,325 0,5
de l’intervalle de fluctuation.

x 405 410 415 420 2. Calculer la fréquence observable de l’échantillon et vérifier si


elle appartient ou non à l’intervalle de fluctuation précédemment
P(X ⩽ x) 0,675 0,818 0,914 0,965
déterminé.

Échantillonnage 57
L’ARTICLE DU

Avec la méthode française, la marge d’erreur


ne peut pas être calculée mathématiquement
Au deuxième tour de l’élection présidentielle, 2 % à 3 % sépareraient
Lionel Jospin et Jacques Chirac, selon les derniers sondages. Devant POURQUOI CET ARTICLE ?
un score aussi serré, la prudence est de rigueur, car l’écart entre les
deux candidats est inférieur aux marges d’erreur inhérentes à ces Cet article traite des sondages et de leurs marges d’erreur.
Comme chacun sait, le duel Jospin-Chirac n’a justement
estimations. Des marges qui ne sont au demeurant que putatives,
jamais eu lieu le 21 avril 2002 même s'il avait été annoncé par
aucune méthode ne permettant de les calculer de façon scientifique.
les sondages.
Les étudiants en statistiques connaissent pourtant bien la loi de
Les marges d’erreur sont calculées à l’aide de l’intervalle de
Gauss, dite loi normale, illustrée par une courbe en cloche : celle-ci
confiance : on teste la fréquence des votes pour un candidat
représente la manière dont se distribue de façon symétrique, autour
sur un échantillon et on peut ensuite donner un encadrement
d’une moyenne, une grandeur dont les variations sont régies par un
de cette fréquence dans les autres échantillons (à un niveau de
très grand nombre de facteurs indépendants. Cette loi s’applique par- confiance de 95 %) à l’aide de cet intervalle.
faitement aux sondages réalisés selon la méthode aléatoire en vigueur Par exemple, ici lorsque n = 1 000, si la fréquence de vote
aux États-Unis notamment : avec ce système, les personnes interrogées pour un candidat est f sur un échantillon, l’intervalle de
sont choisies par tirage au sort. Les tables de Gauss établissent alors 1 1
confiance sera [ f – –  ; f + – ]. La marge d’erreur sera donc de
que pour un échantillon de 1 000 sondés, la marge d’erreur, appelée ∙n ∙n
1 1
« intervalle de confiance », est au maximum de 3,2 %, dans un sens – = ≈ 0,032 ≈ 3,2 % (dans un sens ou dans l’autre).
∙ n ∙1000
ou dans l’autre. Elle est d’autant plus élevée que le résultat est proche
Si l’échantillon est de taille n = 500, la marge d’erreur sera donc

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de 50 % – ce qui est le cas pour le duel annoncé Chirac-Jospin – et que
1 1
l’échantillon est plus réduit. Avec un panel de 500 sondés seulement, de = ≈ 0,045 ≈ 4,5 %.
∙–n ∙500
elle peut atteindre 4,5 %, en plus ou en moins.
L’article précise que les sondages n’utilisent plus des échantil-
En France, la méthode de sondage aléatoire n’est quasiment pas
lons choisis strictement au hasard comme en mathématiques,
utilisée. Pour les enquêtes d’opinion, les instituts ont recours à la
mais la méthode des quotas où l’échantillon est représentatif
technique des quotas pour constituer un échantillon, généralement de
de la composition de la population.
1 000 personnes, représentatif de la composition (sexe, âge, catégorie La marge d’erreur des sondages utilisant la méthode des quo-
socioprofessionnelle, type de commune, région…) de la population. tas est supposée être plus fiable que celle utilisant les sondages
Or « avec la méthode des quotas, il n’existe pas de loi mathématique aléatoires, ils sont donc censés être plus précis.
permettant de déterminer la marge d’erreur d’un sondage », explique
Jean-François Doridot, directeur du département opinion d’Ipsos. En Reste encore le problème des biais affectant, non pas l’échantillon,
pratique, toutefois, « on considère que la marge d’erreur des sondages mais les réponses des sondés. Il est ainsi établi que les abstentionnistes
par quotas est égale, voire inférieure à celle des sondages aléatoires ». répugnent souvent à avouer qu’ils n’ont pas l’intention de voter. Les
Les instituts extrapolent donc, sans pouvoir les vérifier, les valeurs instituts peuvent alors utiliser des « filtres » et ne retenir que les
données par la loi de Gauss. Encore faut-il que l’échantillon constitué opinions des électeurs « tout à fait certains » d’aller voter. Il est bien
par le système des quotas reflète fidèlement les caractéristiques de connu aussi que les personnes ayant un niveau d’études élevé ré-
l’ensemble de la population. Depuis quelques semaines, les instituts pondent plus volontiers que les autres aux sondages, ou que les
disposent de toutes les données du recensement de 1999, ce qui sympathisants des partis extrêmes hésitent à afficher leurs opinions.
leur permet d’affiner leur procédure. Mais, en théorie, des biais sont D’où les « redressements » effectués à partir de la reconstitution des
toujours possibles : la difficulté d’accès à certains quartiers, éloignés votes antérieurs. « Le problème, indique Jean-François Doridot, est que
ou « sensibles », peut conduire les enquêteurs à les laisser de côté ; de les gens oublient souvent leurs votes passés et les reconstituent en
même, des professions aux horaires atypiques risquent d’être négli- fonction de leurs choix présents. » Près de 15 % des sondés affirment
gées. Pour éviter ces travers, la plupart des sondages sont aujourd’hui aujourd’hui, en toute bonne foi, avoir apporté aux élections législa-
réalisés, en France, par téléphone. Ce qui « permet d’assurer une plus tives de 1997 leurs suffrages à des candidats écologistes, alors que
grande dispersion géographique de l’échantillon », souligne Ipsos, en ceux-ci avaient totalisé un score bien inférieur.
même temps que de « réduire les risques de “bidonnage” », le travail
des enquêteurs étant plus facile à contrôler. Pierre Le Hir, Le Monde daté du 17.03.2002

58 Échantillonnage
∈n
x 2
ALGORITHMIQUE / LOGIQUE

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L'ESSENTIEL DU COURS

Algorithmique
Un algorithme est la décomposition d’une action en instructions élémentaires. L’énoncé
en français doit être traduit en langage « machine » pour effectuer un traitement sur une
calculatrice ou un ordinateur.

Qu’est-ce qu’un algorithme ? Qu’est-ce qu’un itérateur ?


Un algorithme est une liste d’instructions à suivre pas à pas, qui Un itérateur est une variable entière qui permet de pouvoir répéter
permettent d’obtenir des résultats à partir de données. plusieurs fois la même suite d’instructions, on dit aussi compteur.
Un algorithme est donc caractérisé par trois blocs : les données, le Pour faire le lien avec les mathématiques, on peut dire que l’itérateur
traitement et les résultats. joue le même rôle que l’indice pour les suites.

Quelles sont les étapes pour écrire un programme Qu’est-ce qu’une boucle ?
informatique ? La répétition de la même suite d’instructions un certain nombre
Il y a trois étapes principales : analyser le problème posé ; écrire un de fois s’appelle une boucle ou une structure itérative. La question
algorithme ne dépendant pas d’un langage ; traduire l’algorithme importante est « comment arrêter la boucle » ?
dans un langage de programmation. En fait, il y a deux méthodes à choisir en fonction du problème : soit on
connaît un test d’arrêt, soit on connaît le nombre de fois que doit s’effectuer
Quelles sont les instructions élémentaires à la répétition.
connaître ?
Lorsque l’on connaît le nombre de répétitions on utilise la boucle :
Il s’agit essentiellement des instructions relatives aux variables :
Pour…FinPour.
entrées, sorties et affectations.
Lorsque l’on connaît un test d’arrêt (condition) on peut utiliser
Les entrées : ces instructions jouent un double rôle ; créer la variable
deux boucles : Répéter… Jusqu’à condition ou Tant que condition…

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et lui affecter une valeur.
FinTantque.
On les note : Saisir A ; Demander A ; Lire A ; « A = » ; Input A…
Les sorties : ces instructions permettent d’afficher un résultat. On les
La structure alternative : « si…alors…sinon… »
note : Afficher (A) ; Disp A…
La structure est définie par :
Les affectations : ces instructions permettent l’attribution d’une
Si condition alors
valeur (ou d’un texte…) à une variable.
Suite d’instructions 1
Il existe plusieurs procédés : littéral « A prend la valeur A  +  1 » ;
Sinon
symbolique « A : = A + 1 » ou encore « A ← A + 1 ».
Suite d’instructions 2
FinSi
Quels sont les différents types de données ?
Il existe trois principales catégories de données : les nombres (entiers,
DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER
décimaux, réels) ; les caractères et chaînes de caractères ; les tableaux
contenant des nombres, des caractères ou des chaînes de caractères. • Aussi sûr que 2 et 2 font 4 p.  63
(Cédric Villani, Le Monde daté du 21.01.2012)
• Algorithmes : gagner du temps pour gagner de l'argent p.  63-64

EXEMPLES
(David Larousserie, Le Monde daté du 27.05.2015)

BOUCLE « TANT QUE » BOUCLE « POUR I Traitement Initialisation


Entrées VARIANT DE 1 À N » Pour i variant de 1 à n
1
A prend la valeur 0
Saisir a (réel strictement positif) Soit la suite (un ) définie pour tout u prend la valeur u  +  C prend la valeur 0
n ∈ ℕ* par : Fin Pour i Traitement
Saisir q (réel strictement compris
entre 0 et 1) 1 1 1 Sortie Répéter 9 fois
un  =  1  +   +   + … + 
Initialisation 2 3 n. Afficher u A prend une valeur aléatoire entre
n prend la valeur 0 L’algorithme suivant permet de 1 et 7
BOUCLE « SI … ALORS …
Traitement calculer les valeurs un. SINON … » Si A > 5 alors
Tant que qn ⩾ a Entrées Dans l’expérience aléatoire C prend la valeur C + 1
n prend la valeur n + 1 Saisir n (entier strictement posi- simulée par l’algorithme ci- Fin Si
Fin de tant que tif) dessous, la variable aléatoire X Fin Répéter
Sortie Initialisation prenant la valeur C affichée suit Sortie
Afficher n i prend la valeur 1 Afficher C
⎛ ⎞
la loi binomiale B ⎜ 9 ; 2 ⎟ .
u prend la valeur 0
⎝ 7⎠
60 Algorithmique
L'ESSENTIEL DU COURS

Éléments du raisonnement mathématique


La logique étudie la formulation des raisonnements. C’est une branche des mathéma-
tiques, au même titre que l’algèbre ou la géométrie.

Quelle est la différence entre les quantificateurs Sa réciproque « Si BC2  = AB2  +  AC2, alors ABC est un triangle rectangle
« Quel que soit » et « Il existe » ? en A » fournit un outil pour prouver qu’un triangle est rectangle.
L’égalité ( x  + 2)( x   –  1) =  x 2  + x   – 2 est vraie quel que soit le nombre Sa contraposée « Si BC2  ≠  AB2  + AC2, alors ABC n’est pas un triangle
réel x. C’est-à-dire qu’en remplaçant x par n’importe quel nombre réel rectangle en A » permet d’établir, par un calcul, qu’un triangle n’est
dans le membre de gauche et dans le membre de droite, on obtient le pas rectangle.
même résultat. Pour le prouver, on développe le membre de gauche. L’énoncé réciproque de la propriété « Si P alors Q » est « Si Q alors P ». Sa
« Quel que soit » est un quantificateur universel. contraposée est « Si non Q alors non P ».
L’égalité x2 = 2x n’est pas vraie pour x = 4, mais elle est vraie pour x = 2. Lorsque l’énoncé direct et l’énoncé réciproque sont vrais, on dit que
On peut donc affirmer qu’il existe un nombre réel x tel que l’égalité les propositions sont équivalentes.
soit vraie.
« Il existe » est un quantificateur existentiel. Comment infirmer à l’aide d’un contre-exemple ?
Ces quantificateurs sont souvent sous-entendus dans le langage L’énoncé « Pour entier naturel n on a (n  + 2)2  = n2  +  4  » est faux. On
courant. peut le prouver en remplaçant n par 1 :
( 1 + 2)2  =  32  = 9 et 12  +  4  = 5.
Quelle est la différence entre « condition Pour montrer qu’une propriété n’est pas toujours vraie, on montre à
nécessaire » et « condition suffisante » ? l’aide d’un contre-exemple qu’elle est fausse dans l’un des cas.
Dans la déduction « Si le quadrilatère est un rectangle alors il possède
deux angles droits », la proposition « il possède deux angles droits » Qu’est-ce qu’un raisonnement par l’absurde ?

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(Q) est une condition nécessaire pour la proposition « le quadrilatère La négation de la proposition  P « le nombre n est impair » est la
est un rectangle ». proposition non P « le nombre n est pair ».
Elle n’est pas suffisante car un quadrilatère qui a deux angles droits peut Pour établir qu’un nombre est impair, on peut raisonner par l’absurde
être seulement un trapèze rectangle. en montrant qu’il est impossible que n soit divisible par 2.
Pour que la condition soit suffisante il faut, par exemple, la proposition Plus généralement, pour montrer qu’une proposition P est fausse, on
« il possède quatre angles droits ». peut prouver que supposer non P vraie conduit à une impossibilité.

Comment distinguer « proposition réciproque » et


« contraposée » ?
La proposition « Si ABC est un triangle rectangle en A, alors
BC2  = AB2  +  AC2 » permet de calculer la mesure d’un côté d’un triangle
rectangle connaissant la mesure des deux autres.

MOTS CLÉS
CONDITION PROPRIÉTÉ RÉCIPROQUE saire et suffisante pour P (respec- CONTRE-EXEMPLE
Lorsqu’une proposition  P im- Soit P et Q deux propositions, la tivement Q), ou que P est vraie si Pour prouver qu’une propriété est
plique une proposition  Q, on dit réciproque de l’implication P ⇒ Q et seulement si Q est vraie. fausse, il suffit d’exhiber un seul
que : est l’implication Q ⇒ P. élément pour lequel cette pro-
• P est une condition suffisante DISJONCTION DES CAS priété n’est pas vraie. On dit alors
pour  Q s’il suffit que P soit vraie CONTRAPOSÉE Pour démontrer qu’une propriété qu’on a démontré que la propriété
pour que Q le soit ; La contraposée de l’implication est vraie pour tout élément d’un est fausse en donnant un contre-
• P est une condition nécessaire P ⇒ Q est l’implication exemple. Un contre-exemple suf-
ensemble  E, on peut démontrer
pour  Q s’il faut que P soit vraie (non Q) ⇒ (non P). fit pour prouver qu’un énoncé est
que cette propriété est vraie pour
pour que Q le soit. ÉQUIVALENCE faux.
les éléments de sous-ensembles
IMPLICATION • On dit que deux propositions P disjoints de E, dont la réunion est CONJECTURE
Dire que la proposition P im- et Q sont équivalentes lorsque E : on a raisonné par disjonction Une conjecture est une propriété
plique la proposition Q signifie P implique Q et Q implique P. suggérée par l'intuition ou par
des cas.
que si P est vraie alors Q est vraie • On dit aussi que Q (respective- l'observation d'exemples, mais
ou que Q est la conséquence de P. ment P) est une condition néces- qui n'est pas encore démontrée.

Algorithmique 61
EXERCICES PAS À PAS

Amérique du Nord (mai 2013)


b) Déterminer, pour tout entier naturel n, l’expression de vn en fonction
On considère la suite (un) définie par u0 = 1 et, pour tout entier de n, puis de un en fonction de n.
naturel n, un+ 1  =  2un . c) Déterminer la limite de la suite (un).
d) Recopier l’algorithme ci-dessous et le compléter par les instructions
1. On considère l’algorithme suivant : du traitement et de la sortie, de façon à afficher en sortie la plus petite
valeur de n telle que un > 1,999.
Variables : n est un entier naturel
u est un réel positif Variables : n est un entier naturel
Initialisation : Demander la valeur de n u est un réel
Affecter à u la valeur 1 Initialisation : Affecter à n la valeur 0
Traitement : Pour i variant de 1 à n : Affecter à u la valeur 1
Affecter à u la valeur 2u Traitement :
Fin de Pour Sortie :
Sortie : Afficher u

a) Donner une valeur approchée à 10 – 4 près du résultat qu’affiche cet


algorithme lorsque l’on choisit n = 3. La bonne méthode
b) Que permet de calculer cet algorithme ?
c) Le tableau ci-dessous donne des valeurs approchées obtenues à
1.  a) Faites fonctionner l’algorithme par étapes successives
l’aide de cet algorithme pour certaines valeurs de n.
jusqu’à n = 3.
b) Généraliser le cas précédent.
n 1 5 10 15 20

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c) Étudiez le signe, les variations et l’évolution des valeurs de
Valeur affichée 1,414 2 1,957 1 1,998 6 1,999 9 1,999 9
un données.
Quelles conjectures peut-on émettre concernant la suite (un) ? 2. a) La démonstration par récurrence est facilitée en
étudiant les variations de la fonction f qui vérifie un+1 = f(un)
2. a) Démontrer que, pour tout entier naturel n, 0 < un ⩽ 2. b) Utilisez à nouveau la fonction f telle que un+1 = f(un).
b) Déterminer le sens de variation de la suite (un).
c) Appliquez un théorème de convergence.
c) Démontrer que la suite (un) est convergente. On ne demande pas
3. a) Montrez que vn+1 – vn est constant.
la valeur de sa limite.
b) Utilisez la formule du cours pour exprimer vn en fonction
3. On considère la suite (vn) définie, pour tout entier naturel n, par de n, puis en déduire l’expression de un.
1
vn = ln un – ln 2. c) Tenir compte du fait que 0 <  < 1.
1 2
a) Démontrer que la suite (vn) est la suite géométrique de raison et d) Mettre en place une boucle « Tant que » adaptée.
2
de premier terme v0 = – ln2.

Sujet inédit À quel calcul correspond la valeur de la variable « somme » qui est
affichée à la fin de l’exécution de l’algorithme ?
On considère l’algorithme ci-contre : a) L’inverse des entiers de la somme de 1 à 10.
VARIABLES b) La somme des inverses des entiers de 1 à 10.
n EST_DU_TYPE NOMBRE c) L’inverse de 10.
somme EST_DU_TYPE NOMBRE
DEBUT_ALGORITHME
somme PREND_LA_VALEUR 0
POUR n ALLANT_DE 1 A 10 La bonne méthode
DEBUT_POUR
somme PREND_LA_VALEUR somme+1/n
FIN_POUR
AFFICHER somme À chaque étape, pour n entier compris entre 1 et n, on rajoute la
1
FIN_ALGORITHME valeur «   » à la variable « somme ».
n

62 Algorithmique
LES ARTICLES DU

Aussi sûr que 2 et 2 font 4


Dans les programmes informatiques modernes, de plus en plus complexes, le compi-lateur, en un programme fait d’une suite monotone de 0 et de
se faufilent souvent des erreurs de programmation, les tristement célèbres 1. Pour éliminer les risques d’erreur, il faut donc également vérifier le
bugs qui peuplent les cauchemars des programmeurs. Nous avons appris compilateur…
à vivre avec ces erreurs parfois exaspérantes, appliquant des rustines En 2004, Xavier Leroy et son équipe de l’Institut national de recherche en
informatiques sur les programmes défaillants. informatique et automatique (Inria) se lancent de ce fait dans l’ambitieux
Mais il est des domaines où la moindre erreur peut conduire à la catas- projet « Compcert » : écrire un compilateur C – langage couramment
trophe, comme le piratage d’un système informatique. Même quand utilisé pour réaliser des logiciels embarqués – et le certifier fiable au
il n’y a pas malice, les conséquences d’une erreur de programmation moyen du langage Coq, conçu pour vérifier automatiquement les preuves
peuvent être économiquement désastreuses ; ainsi, le célèbre épisode du mathématiques. Après tout, un programme informatique ressemble dans
« Pentium buggé » de 1994, commercialisé par Intel : le remplacement sa structure logique à une preuve mathématique !
de ces puces mal calibrées, qui effectuaient parfois des calculs erronés, Ce projet vient d’entrer dans la phase finale, avec des tests réalisés en
arrache à son fabricant près d’un demi-milliard de dollars. Deux ans plus collaboration avec Airbus. Pour la première fois, on pourra valider un
tard, un autre bug coûte encore plus cher : à la suite d’une petite erreur compilateur complexe sans l’ombre d’un doute ! Dans le même temps,
de programmation, le prototype de la fusée Ariane-5 explose quarante une équipe australienne annonce un résultat complémentaire impres-
secondes après le décollage ! sionnant : la certification d’un système d’exploitation entier. Connaî-
Quand les programmes informatiques mettent en jeu des vies humaines, trons-nous un monde où les bugs auront été éradiqués ?
on ne peut tolérer un tel risque ; il faut donc garantir la fiabilité des
programmes. C’est en particulier le cas pour les commandes électroniques Cédric Villani, Le Monde daté du 21.01.2012
de vol des avions modernes, ces programmes informatiques qui font
l’interface entre les commandes des pilotes et les réponses de l’avion.
Actuellement ces systèmes, dits embarqués, sont vérifiés par de longues POURQUOI CET ARTICLE ?
procédures de tests que l’on espère exhaustifs ; on imagine sans mal
l’intérêt que représenterait un programme informatique sûr, capable Cet article traite du problème que posent les erreurs possibles dans
de les vérifier automatiquement. Un programme qui vérifie d’autres un programme informatique.
programmes ! Alan Turing, le père de l’informatique moderne, avait déjà Il donne des exemples d’erreurs et il explique ensuite comment les
anticipé ce besoin dans les années 1940. informaticiens ont essayé de remédier à ces erreurs : en plus de garantir
La tâche est d’autant moins simple que les programmes ne sont jamais la validité du programme écrit dans un langage donné, ils ont cherché
écrits directement dans le langage binaire que parlent les ordinateurs :

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
à certifier fiable le compilateur de ces programmes. Ce qui est en passe
on commence par les écrire dans un langage qui ressemble à une langue d’être fait.
humaine, avant de les traduire au moyen d’un programme complexe,

Algorithmes : gagner du temps pour gagner de l’argent


Avec le trading haute fréquence, les échanges en Bourse sont un million de fois plus
rapides qu’il y a sept ans. Les automates rendent-ils les marchés incontrôlables ?

Le 21 mai, aux Etats-Unis, un procès pour vol de secrets industriels, conte- c’est-à-dire le prix d’achat et de vente et les quantités demandées pour un
nus dans des programmes informatiques, s’est soldé par des amendes de titre, peut lui aussi cligner au rythme de quelques microsecondes.
12,5 millions de dollars (11,3 millions d’euros). Ces lignes de code réalisaient Le 18 septembre 2013, moins de 4 millisecondes après une annonce de
des transactions automatiques sur les marchés financiers et avaient dopé la Réserve fédérale américaine, quelque 26 000 titres sont échangés au
la croissance de la société de trading lésée, Quantlab. Selon le Wall Street Nasdaq, selon Stéphane Tyc, de l’entreprise McKay Brothers, spécialiste de
Journal, ses profits avaient bondi de 1,5 million de dollars en 2001 à une l’acheminement rapide des informations de marché. Impossible à suivre
centaine de millions en 2007. Quantlab occuperait de 2 % à 3 % du marché pour un humain.
des titres américains. Un chiffre, souvent cité, résume cette mainmise technologique des
Ces programmes qui mobilisent les meilleurs cerveaux scientifiques automates et des algorithmes. Ces nouveaux « traders à haute fréquence »
valent donc de l’or. Et Quantlab n’est que l’un de ces nouveaux acteurs seraient à l’origine de 70 % des transactions sur les marchés américains.
opérant automatiquement sur les marchés. Gecko, Virtu, Optiver ou encore « Cela signifie que, dans sept transactions sur dix, un trader haute fré-
Citadel proposent aussi des offres qu’ils annulent en quelques… dizaines quence est impliqué, mais sa contrepartie peut très bien ne pas être un
de microsecondes. Soit un délai un million de fois plus court que sept ans opérateur à haute fréquence », précise Jean-Edouard Colliard, professeur
auparavant. « En un clignement d’œil de 350 millisecondes, 7 000 ordres de finance à HEC Paris. Les « escargots » n’ont pas disparu.
de traders dits «à haute fréquence» sont passés », indique un document Précisons que ces acteurs ultrarapides, loin d’être présents sur tous les
de l’ONG Finance Watch, très critique sur ces opérations ultrarapides. marchés, ne sont pour rien dans les crises des dettes européennes. Ils se
« Sur le marché français, nous sommes passés, pour les valeurs du CAC 40, concentrent en fait sur les actions et sur les « futurs », des « paris » sur
de 3 millions d’ordres par jour en 2007 à 20 millions en 2011, pour revenir la valeur d’un indice ou d’un actif à plusieurs mois. Et même sur leur
vers 8 millions aujourd’hui », indique Laurent Combourieu, directeur des terrain de prédilection, celui des actions, seules les grosses valeurs ont leur
enquêtes de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le carnet d’ordres, préférence. « La part des traders haute fréquence était de 30 % à 35 % sur

Algorithmique 63
LES ARTICLES DU

les 60 actions françaises les plus échangées sur Euronext en 2012, mais en Trois mois d’échanges d’un seul actif représentent un fichier de 2 teraoctets
dessous de 10 % sur les autres », estime Jean-Edouard Colliard. à analyser. En France, l’AMF n’a cependant pas encore sanctionné de traders
Pourquoi cette soudaine accélération du temps ? Le coup de pouce aux haute fréquence. « Il est faux de dire que ce sont des gens qui passent
traders haute fréquence est venu en 2007 des gouvernements, aux devant tout le monde ou qu’ils sont des fraudeurs. Tout le monde peut
Etats-Unis et en Europe. « Les banques d’investissement ont souhaité utiliser leur technique », rappelle Alexandre Laumonier, auteur de 6/5
plus de concurrence entre les places de marché afin de baisser le coût des (Zones sensibles, 2014), livre qui retrace leur histoire.
transactions », rappelle Benoît Lallemand, de Finance Watch. Elles furent « Finalement, j’attends encore qu’on montre un effet négatif de ces
écoutées avec les lois dites Reg NMS (Regulation National Market System) technologies, assène Stéphane Tyc. L’accès à des données de transactions
aux Etats-Unis et Mifid (directive sur les marchés d’instruments financiers) horodatées avec le temps atomique de référence permettrait de réaliser
en Europe. « On est passé de 40 places boursières en 2006 à 256 en 2012 », que ce que l’on reproche au trading rapide n’est pas pertinent. Par ailleurs,
dénombre Benoît Lallemand. Autrement dit, l’action Total n’est plus le le revenu par transaction de ces traders est environ cent fois plus faible
monopole de la « Bourse de Paris » (devenue, en 2000, Euronext Paris) et que les coûts supportés par un investisseur individuel – frais d’exécution
peut aussi être cotée sur des marchés secondaires tels BATS, Turquoise ou du broker, TVA, impôt de Bourse… », ajoute-t-il. « En fait, cette course tech-
Aquis, des plates-formes électroniques entièrement automatisées. nologique a vécu. Les coûts sont devenus exponentiels pour augmenter la
Pour attirer les investisseurs, ces Bourses ont rivalisé d’imagination com- vitesse. Ce n’est plus vu comme un modèle économique viable », estime
merciale et d’innovations technologiques : rémunération des « achats » Johannah Ladd, secrétaire générale de l’Association européenne des
ou des « ventes », possibilité de s’installer à proximité des serveurs gérant principaux traders (FIA EPTA).
les échanges (pour gagner du temps), « happy hour », tarification au forfait Il n’empêche que les Etats-Unis et l’Europe veulent corriger les excès de la
pour un volume d’échanges effectués… « Une course a aussi été lancée créature qu’ils ont enfantée. La Mifid 2, en négociation, prévoit des mesures
pour diminuer le pas de cotation, c’est-à-dire les dixièmes, centièmes de techniques de traçabilité des événements, de coupe-circuit sur les Bourses
pour-cent que l’on peut proposer en plus ou en moins sur un prix. Ceux en cas d’alerte, d’incitation à effectuer des tests sur les algorithmes… Une
qui le faisaient augmentaient leur part de marché. Mais les machines n’ont autre mesure technique peu coûteuse est avancée : adapter la taille du
pu suivre et la compétition s’est arrêtée », rappelle Charles-Albert Lehalle, pas de cotation afin de trouver un équilibre. S’il est trop grand, il rigidifie
chercheur dans le fonds d’investissement CFM. les échanges. Trop petit, il augmente considérablement le nombre de
L’objectif affiché semble avoir été rempli. La fourchette, c’est-à-dire l’écart transactions à faible profit.
entre les prix de vente et d’achat, s’est réduite. Les coûts de transaction « Il faut une approche d’ingénieur pour aborder ces nouvelles ingénieries »,
ont baissé… « Il faut tout de même relativiser cette question du coût, car plaide Mathieu Rosenbaum. Ce professeur en finance mathématique à
le volume par transaction a baissé lui aussi. Donc, finalement, à volume l’université Pierre-et-Marie-Curie, à Paris, évoque des méthodes et des
constant, le prix n’a pas beaucoup changé », tempère Benoît Lallemand. tests normalisés, comme dans l’industrie automobile. « La recherche est
Il apporte une autre nuance : les travaux académiques confortent l’idée nécessaire aussi pour aider les régulateurs en développant des méthodes
que les stratégies d’achat-vente quotidiennes de ces traders rapides d’identification des manipulations de cours dans ces flots de données »,
fluidifient le marché, mais « le problème est qu’ils amènent de la liquidité complète Frédéric Abergel, professeur à Centrale-Supélec.

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sur des titres déjà liquides, comme si on jetait de l’eau dans une piscine En dix ans, la littérature scientifique sur le sujet a elle aussi explosé : effets
déjà pleine ». de ces traders sur la formation des prix, optimisation du pas de cotation,
D’autres critiques viennent de ceux qui, n’ayant pas senti le mouvement, se modèles de comportement des algorithmes, ou même sociologie de cette
sont fait doubler par les nouveaux entrants. Et ces derniers ont eux-mêmes activité… « Les techniques qui fonctionnent à basse fréquence et qui
eu des déboires, comme BATS, qui a raté en 2012 sa propre introduction peuvent être calculées sur un simple tableur ne sont plus efficaces à haute
en Bourse à cause d’un souci technique. Ou Knight Capital : le courtier fréquence. D’où le niveau académique élevé requis par les entreprises spé-
américain a perdu plus de 400 millions de dollars et s’est fait racheter cialisées dans ces activités », constate Mathieu Rosenbaum. Johannah Ladd
par un concurrent, Gecko, à cause d’un de ses logiciels en test qui s’est par note cependant que les membres de son association se sont déjà adaptés :
erreur retrouvé sur les marchés. « Nos guides des bonnes pratiques contiennent des recommandations
Il y a aussi les sautes brutales de cours, au nombre de 18 000 entre 2006 pour des tests robustes de protocoles de trading. »
et 2011, selon Finance Watch. Celle du 6 mai 2010 a marqué les esprits : une « Nous n’avons rien contre le progrès technologique, mais le trading à
baisse de 10 % en dix minutes sur l’indice Dow Jones. Mais la responsabilité haute fréquence rajoute des coûts fabuleux, y compris pour sa supervision,
du trading haute fréquence n’est pas directement en cause. « Certes, cela sans être utile », résume Benoît Lallemand. Sans compter tous ces cerveaux
a accentué le mouvement à la baisse par emballement des algorithmes, de mathématiciens ou physiciens, formés à la recherche et qui ont été dé-
mais il faut bien voir que ceux-ci contribuent aussi à une remontée plus tournés du monde académique par ce secteur florissant. « L’innovation sur
rapide des cours », constate Jean-Edouard Colliard. le trading a fait baisser ses coûts et, indirectement, a bénéficié au secteur
Quant aux manipulations de cours, « elles ont toujours existé : avoir technologique, donc à la société tout entière », rétorque Johannah Ladd.
l’information avant les autres, tenter d’influencer un prix… La nouveauté En fait, les questions posées aux traders haute fréquence le sont à la
est qu’il est plus difficile de les repérer à cause de la taille des données », finance en général. Les tenanciers de marché traditionnels ne se montrent
constate Sophie Moinas, professeure de finance à l’université Toulouse-I. pas forcément plus soucieux de l’économie réelle que leurs homolo-
gues modernes, puisque eux aussi privilégient les titres « liquides ».
Le court-termisme poussé à l’extrême existe aussi chez les banques
d’investissement. Et, inversement, des fonds « lents », de long terme,
POURQUOI CET ARTICLE ? continuent à parfaitement s’en sortir malgré l’agitation boursière. La crise
des subprimes de 2007 et surtout le krach du 19 octobre 1987 n’étaient pas
Cet article nous explique que les algorithmes sont utilisés dans les
dus à des bugs informatiques, mais à de mauvais modèles mathématiques
transactions financières pour rendre automatiques et ultrarapides
qui, par simplicité, minimisaient l’occurrence d’événements rares, comme,
(c’est le « trading à haute fréquence ») les opérations qui répondent
justement, les krachs. « Le scandale du Libor [un taux de prêt interbancaire
à des critères précis : prix d’achat ou de vente, volume de l’ordre...
que plusieurs banques ont avoué, en 2011, avoir manipulé] n’aurait sans
Lorsqu’on parle de la taxe sur les transactions financières, c’est de
doute pas été possible si ce marché avait été électronique et transparent »,
ce type de transactions qu’il s’agit : elles sont jugées dangereuses,
rappelle aussi Charles-Albert Lehalle.
notamment en raison des erreurs possibles, et peuvent avoir des
De cette plongée dans la finance, ce qui inquiète le plus est peut-être d’avoir
conséquences problématiques, comme la baisse forte et très rapide
souvent entendu que « personne n’y comprend rien ». Un paradoxe dans
du cours d’une action.
ce monde où l’information vaut si cher.
En plus de cette taxe, une directive européenne prochainement appli-
quée, la Mifid 2, prévoit de créer des garde-fous pour en limiter les risques.
David Larousserie, Le Monde daté du 27.05.2015

64 Algorithmique
CORRIGÉS
y y
y 3
3
Γ (Ta)

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2
2 A′ y
C 𝒞–1 B
1 1 1
1 A y =
2 𝒞1 
i v
  0 O A
j 𝒞 0 –4 –3 –2 –1 0 j 1 2 3 x –3 –2 –1 0 u 1 2 3x

–3 –2 –1 O 0 1 a 2 4 x
O i u0 u1 u2 u3α x –1 I
𝒞 –1
–1 M′

–2 M
–2

–3
CORRIGÉS

Suites p. 8
Corrigé Métropole (juin 2013)

1. a) On remplace n par 0 dans la relation de récurrence de l’énoncé D’où vn+1 =


2
v . Ceci prouve que la suite ( vn ) est bien un suite géomé-
et on obtient : 3 n
2
2 1 7 trique de raison q = .
u1 = × u0 + × 0 + 1 = ≈ 2,33. 3 n
3 3 3 ⎛ 2⎞
b) D’après le cours on en déduit que : v n = v 0 × q n = 2 × ⎜ ⎟ .
De même : ⎝ 3⎠
2 7 1 26 Puisque vn = un – n , on en déduit que un = vn + n pour tout entier
u2 = × + + 1 = ≈ 2,89 n
3 3 3 9 ⎛ 2⎞
naturel n, et on aboutit à l’expression demandée : un = 2 × ⎜ ⎟ + n,
⎝ 3⎠
2 26 2 97
u3      ×   +   + 1 =     3,59 pour tout entier naturel n.
3 9 3 27
2 97 3 356 c) On a – 1 < q < 1. On en déduit que la limite de la suite ( vn ) est 0 et
u4 = × + +1= ≈ 4, 40.
3 27 3 81
la limite de la suite (un ) est donc +∞.
b) La suite semble être croissante. n n

2. a) On veut montrer par récurrence, pour tout entier naturel n, la 4. a) Sn = Xn + Yn avec X n = ∑v k et Yn = ∑k.
propriété Pn : un ⩽ n + 3. 1 – q n +1
k =0 k =0

Initialisation : puisque u0 = 2 et 0 + 3 = 3, P0 est bien vraie. Xn = v0 ×


1–q
Hérédité : pour un entier naturel k donné, on suppose la propriété n+1
⎛ 2⎞
Pk vraie. 1–⎜ ⎟
⎝ 3⎠
2 1 Xn = 2 ×
On a uk + 1 = uk + k + 1. 2
3 3 1–
3

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Par hypothèse de récurrence : uk ⩽ k + 3, d’où : ⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1

2 2 Xn = 6 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟
u ⩽ k+2 ⎝ ⎝ ⎠ ⎠
3
3 k 3
2 1 2 1 0+n n(n + 1)
Yn = × (n + 1 ) = .
u + k + 1 ⩽ k + 2 + k + 1. 2 2
3 k 3 3 3
Finalement, on a :
Et finalement, uk +1 ⩽ k + 3 ⩽ k + 4. ⎛ ⎛ 2 ⎞ ⎞ n(n + 1)
n+1

La propriété Pk+1 est donc vraie. Sn = 6 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟ + .


⎝ ⎝ 3⎠ ⎠ 2
Conclusion : d’après le principe de récurrence, pour tout entier naturel
⎛ ⎛ 2 ⎞ ⎞ n(n + 1)
n+1

n, on a bien un ⩽ n + 3. 6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟ +
⎝ ⎝ 3⎠ ⎠ 2
2 1 b) Tn = 2
b) un+1 – un = un + n + 1 – un n
3 3
⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1

1 1 3 6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟
un+ 1 – un = – un + n + ⎝ ⎝ 3 ⎠ ⎠ n2 + n
3 3 3 Tn = +
2
n 2n 2
1
un+ 1 – un = × ( –un + n + 3) ⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1
3 6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟
⎝ ⎝ 3⎠ ⎠ 1 1
1 Tn = + + .
un+1 – un = × (n + 3 – un ) n 2 2 2n
3
c) Pour tout entier naturel n, on a un ⩽ n + 3, soit n + 3 – un ⩾ 0, donc ⎛ 2⎞
n+1
⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1

On a vu que lim ⎜ ⎟ = 0, donc on a lim 6 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟ = 6.


un+1 – un ⩾ 0. n→+∞ ⎝ 3 ⎠ n→+∞
⎝ ⎝ 3⎠ ⎠
La suite (un ) est bien croissante. ⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1

3. a) Exprimons, pour un entier n naturel quelconque, vn+1 en fonction 1 6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟


⎝ 3⎠ ⎠
Étant donné que lim 2 = 0, par produit, on a ⎝ .
de un : n→+∞ n lim =0
2
n→+∞ n
vn+ 1 = un +1 – (n + 1) 1 1
Enfin lim = 0 donc lim Tn = .
n→+∞ 2n n→+∞ 2
2 1
vn + 1 = u + n+1–n–1
3 n 3
2 2
vn + 1 = un – n
3 3
2
vn + 1 = (un – n).
3
66 Corrigés
CORRIGÉS

Corrigé Antilles-Guyane c) D’après la question précédente, on sait que pour tout entier natu-

(sept. 2010) rel n, on a : wn+1 =


2vn + un
vn
u
= 2 + n = 2 + wn.
vn
1 1 1 3
1. On a u2 = u1 – u0 = – × ( – 1 ) = .
4 2 4 4
d) D’après la question précédente, la suite (wn ) est une suite arith-
1 3 métique de raison 2 et de premier terme w0 = – 1. Par définition, on
On a u2 – u1 = et u1 – u0 = , d’où uu22 –– uu11 ≠
≠ uu11 –– uu00.
4 2 a : wn= – 1 + 2n.
Donc la suite (un ) n’est pas arithmétique. u
4. On sait que pour tout entier naturel n, on a : wn = vn donc
u2 3 u 1 u u n
On a = et 1 = – , d’où 2 ≠ 1
u1 2 u0 2 u1 u0 un = wn × vn.
Donc la suite (un ) n’est pas géométrique. 1 1 2n – 1
Or wn = – 1 + 2n et vn = , donc un = (2n – 1) × n = n
.
2n
2. a ) v0 = u 1 – 21 u0 = 1 . 2
n
2
1
b) Pour tout entier naturel n, on a : vn+1 = un+2 – un+1 .
1 1 1 1 2 5. Pour tout entier naturel n, on a : Sn = ∑u . k
vn+ 1 = unOr –on u sait–queu u = = uu + 1 – unn, d’où k=0
+1 4 n 2 n+1 n+2 2 nn+1 4 2n + 3
1 1 1 1 On veut montrer par récurrence que Sn = 2 – .
vn+ 1 = un+1 – un – un+1 = un + 1 – un. 2n
4 2 2 4
1⎛ 1 ⎞ 1 2 ×0 +3
Soit v n + 1 = u – u = v . Initialisation : on a S0 = u 0 = −1 et 2 – = – 1.
2 ⎜⎝ n + 1 2 n ⎟⎠ 2 n 20
1 La formule est donc vraie pour n = 0.
c) Pour tout entier naturel n, on a : vn+1 = vn.
2 1
Donc la suite ( vn ) est un suite géométrique de raison et de premier Soit n un nombre entier naturel, on suppose que la formule est vraie
2
terme v0 = 1.
2n + 3
d) D’après la définition d’une suite géométrique, on a pour tout entier au rang n, c’est-à-dire que Sn = 2 – .
n
2n
⎛ 1⎞ 1 Au rang n + 1, on a : Sn+1 = Sn + un + 1 .
naturel n : v n = 1 × ⎜ ⎟ = n .
⎝ 2⎠ 2
u0
3. a) w0 = v = − 1. Or un =
2n – 1
, soit un+1 =
2(n + 1 ) – 1 2n + 1
= n+ 1 .
0 u 2n 2n+1 2
b) Pour tout entier naturel n, on a wn+1 = n+1 .
v n +1
2n + 3 2n + 1 2(2n + 3) – 2n – 1 2n + 5

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1 1 D’où Sn+1 = 2 – + n+1 = 2 – =2 – .
Or on sait que un+1 = vn + un et vn+1 = vn. n n+1 n+1
2 2 2 2 2 2
1 2vn + un
vn + un 2v + un 2(n + 1 ) + 3
D’où wn+1 = 2 , soit w = 2 = n . Finalement : Sn+1 = 2 – .
1 n +1 vn vn 2n+1
vn
2 2 La formule est donc vraie au rang n + 1.
Elle est donc vraie pour tout entier naturel n.

Limites de fonctions, continuité et théorème


des valeurs intermédiaires p. 14 
Corrigé Métropole (juin 2013)

1. a) Le point B étant le point de la courbe d’abscisse 1 et d’ordonnée (b –


(b – 2) –
 2) – b bln
ln11
On a ff′′(1) = 
(1) =   = b –  2 or d’après le 1. a), f ′(1) = 0, donc b = 2.
 = b – 2,
2, f(1) = 2. Par ailleurs, la tangente en B à la courbe est horizontale, 1122
donc le coefficient directeur de cette tangente est égal à 0 et f ′(1) = 0. 2. a) On remplace a et b par 2, dans l’expression de f ′ et on obtient :
b) La fonction f est dérivable sur ]0 ; +∞[, en tant que quotient de –2ln x 2
f ′(x) =   =  2  ×  (– lnx).
fonctions dérivables sur cet intervalle. x2 x
2
Puisque pour tout x > 0, 2 > 0, le signe de f est le même que celui
Par ailleurs : ⎛ 1⎞ x
⎜⎝ 0 + b ×  x ⎟⎠  × x – (a + bln x) × 1 b – (a + bln x)
. de – ln x pour tout x ∈ ]0 ; +∞[.
f ′(x) =   = 
x2 x2 b) Quand x tend vers 0+, ln x tend vers –∞ d’où par opérations sur les
(b –  a) – b ln x limites : lim 2 + 2ln x = –∞.
Et finalement : f ′(x) =  .
x2 x→0 +
1
a +  b ln 1 Par ailleurs, lim  = +∞, donc par produit, lim f (x) = –∞.
c) f (1) =   =  a, or d’après le 1. a), f(1) = 2, d’où a = 2. x→0 + x x→0 +
1

Corrigés 67
CORRIGÉS

2 ln x En utilisant la règle des signes :lim g(x) = –∞.


On remarque que f ( x ) =   +  2 . x→+ ∞
x x
Donc la fonction g est dérivable, continue sur [1 ; +∞[ à valeurs dans
1 ln x
Or lim  = 0 et lim  = 0, ] –∞ ; ln2].
x→+ ∞ x x→ + ∞ x
d’après la propriété des croissances comparées. D’après le théorème des valeurs intermédiaires, puisque 0 ∈ ] –∞ ; ln2],
Donc par produit et somme : lim f (x) = 0. l’équation g(x) = 0 admet une unique solution α sur l’intervalle [1 ; +∞[.
x→+ ∞
c) –ln x > 0 est équivalent à ln x < 0, soit x < 1. b) D’après la question précédente, on sait que g(α) = 0.
f est donc croissante sur ]0 ; 1] et décroissante sur [1 ; +∞[. Donc, ln(2α) + 1 – α = 0, soit ln(2α) + 1= α.

x   0 1 +∞ 2. a)
–ln x + 0 – y
2
f(x) Γ
–∞ 0

3.  a) La fonction f est continue et strictement croissante sur ]0 ; 1]


et 1 ∈ ] – ∞ ; f(1)[, on peut donc appliquer le théorème des valeurs
intermédiaires sur ]0 ; 1], et en déduire l’existence et l’unicité d’une
solution α à l’équation f(x) = 1. 
b) Grâce à la calculatrice et la technique dite de balayage, on prouve j 𝒞
que l’unique solution β de l’équation f(x) = 1 sur ]1 ; +∞[ appartient à 
l’intervalle ]5 ; 6[. Donc que l’entier n tel que n < β < n + 1 est n = 5. O i u0 u1 u2 u3α x

Corrigé Polynésie (juin 2010)

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
1.  a) La fonction x   ↦ 2x est dérivable et strictement positive sur
[1 ; +∞[.
L’image de cet intervalle par x   ↦  2 x est compris dans l’intervalle b) On va démontrer par récurrence que pour tout entier naturel n,
[2 ; +∞[. on a :
Sur cet intervalle, la fonction ln est dérivable. 1 ⩽ un ⩽ un+1 ⩽ 3.
Donc la fonction x   ↦  ln(2 x ) est dérivable sur [1 ; +∞[ en tant que Initialisation : on a u0 = 1 et u1 = ln2 + 1 ≈ 1,69.
composée de deux fonctions dérivables. Donc 1 ⩽ u0 ⩽ u1 ⩽ 3.
De plus, la fonction x   ↦  1   –   x est dérivable sur [1 ; +∞[. La propriété est vraie au rang 0.
Par conséquent, la fonction g est dérivable sur [1 ; +∞[ en tant que Hérédité  : pour k ∈ ℕ, on suppose que jusqu’au rang k, on a
somme de fonctions dérivables. 1 ⩽ uk ⩽ uk+1 ⩽ 3.
Pour tout x ∈ [1 ; +∞[, on a : On a donc 2 ⩽ 2un ⩽ 2un+1 ⩽ 2 × 3,
soit ln2 ⩽ ln(2un) ⩽ ln(2un+1) ⩽ ln6,
22 1 –
1 –  xx
gg′′(x) = 
(x) =   –  – 1 = 
 1 =  . puis ln(2) + 1 ⩽ ln(2un) + 1 ⩽ ln(2un+1) + 1 ⩽ ln6 + 1, avec ln6 + 1 ≈ 2,8
2x
2x xx
soit ln6 + 1 < 3.
Sur [1 ; +∞[, on a x ⩾ 1 et 1 – x ⩽ 0, donc g′(x) ⩽ 0.
On a donc 1 ⩽ un+1 ⩽ un+2 ⩽ 3.
La fonction g est donc décroissante sur l’intervalle [1 ; +∞[.
La propriété est vraie au rang n + 1.
Enfin g(1) = ln2 + 1 – 1 = ln2 > 0.
Conclusion : la propriété est vraie au rang 0 et héréditaire, donc, pour
Lorsque x tend vers +∞, 2x tend vers +∞ et ln(2x) tend vers +∞.
tout entier naturel n, 1 ⩽ un ⩽ un+1 ⩽ 3.
On a donc une forme indéterminée du type « +∞ – ∞ ».
c) D’après la question précédente, la suite (un) est croissante et majorée
par 3.
Sur l’intervalle [1 ; +∞[, on a : g(x) = ln(2x) + 1 –   x =  x ⎛ ln(2x)  +  1  –  1 ⎞ .
⎜⎝ x x ⎟⎠ Donc elle est convergente vers une limite l qui vérifie α = ln(2l) + 1,
⎛ ln(2x) 1 ⎞ d’où l = α.
Soitg(x) = ln(2x) + 1 –   x =  x ⎜ 2  +   –  1 ⎟ .
⎝ 2x x ⎠
ln(2x) 1 ln(2x) 1
On a lim 2  = 0 et lim  = 0, donc lim 2     +    –  1  = –1.
x→+ ∞ 2x x→+ ∞ x x→+ ∞ x x

68 Corrigés
CORRIGÉS

Dérivation p. 17 

Corrigé sujet inédit


1. La bonne réponse est : y = x + 1. Pour tout réel x, on a u(x) = –2x + 1 donc u ′(x) = –2.
Une équation de la tangente à la courbe d’une fonction f au point Donc pour tout réel x on a : f ′( x ) =  –2e –2 x   +  1.
d’abscisse a est : y  = f ′ (a) ( x –  a) +  f (a). 6. La bonne réponse est : f ′ ( x) = ln(x) + 1 .
Ici a = 0, donc la tangente a pour équation : y = f ′(0)x + f(0). La fonction f est dérivable sur l’intervalle ]0 ; +∞[ en tant que produit
De plus f(x) = ex, d’où f(0) = e0 = 1, et f ′(x) = ex, d’où f ′(0) = e0 = 1. de fonctions dérivables sur cet intervalle.
La tangente à la courbe de la fonction expo­nentielle en 0 admet En posant u(x) = x et v(x) = lnx, on a :
1
pour équation y = x + 1. u ′(x) = 1 et v ′ ( x ) =  .
x
2. La bonne réponse est : y = x + 2. Pour tout, x ∈ ]0 ; +∞[, f ′ ( x ) = (uv) ′ ( x ) =   u ′ ( x  ) × v ( x) + u ( x  ) × v ′ ( x ) donc :
1
Une équation de la tangente au point d’abscisse 1 est : y = f ′(1)(x – 1) + f(1). f ′ ( x ) =  ln x  + x   ×   =  ln x  + 1.
x
f(1)= 3ln1 – 2 × 1 + 5 = 3.
1
7. a ) On considère la fonction f définie sur [0 ; 4] par
Pour tout x > 0 : f ′( x ) =  3 ×    –  2 donc f ′(1) =  3 ×  1   –  2 = 1. f ( x )  = – x2 –  x  +  4  +  ln( x  + 1 ).
x 1
Une équation de la tangente est donc : y = 1 × (x – 1) + 3, soit y = x + 2. La dérivée f ′ de la fonction f est définie sur [0 ; 4] par
1
3. La bonne réponse est : h ′(1) = 1,5. f ′ ( x ) = –2 x   – 1  +  .
x  + 1
On sait que la droite (AB) est la tangente à la courbe représentative de b) Pour étudier le sens de variations de la fonction f, il faut étudier le
la fonction h au point B d’abscisse 1. signe de la dérivée f ′.
1
Le coefficient directeur de la tangente en un point est égal au nombre Pour x ∈  [0  ;  4], on a : f ′ ( x ) = –2 x   – 1  +   .
x  + 1
dérivé de la fonction en ce point. On réduit au même dénominateur :
y  – yA 0   –  3 3 ( –2 x   – 1) ( x  +  1) 1
Donc h′(1) =  B  =   =   = 1, 5. f ′ ( x ) =   +  .
xB  – xA 1   –  3 2 x  + 1 x  + 1

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On développe et on réduit le numérateur :
4. La bonne réponse est : strictement négatif. –2 x2   – 2 x   – x   – 1  + 1 –2 x2   –  3 x
On a 0 < ln(1,5) < ln(2). f ′ ( x ) =   =  .
x  + 1 x + 1
D’après le tableau de variations, sur l’intervalle ]0 ; ln(2)[ la fonction On factorise le numérateur :
f est strictement décroissante. x( –2 x   –  3)
f ′ ( x ) =  .
Donc sur cet intervalle la dérivée f ′ de la fonction f est strictement x  + 1
3
On a –2x – 3 = 0 lorsque x = – .
négative, par conséquent f ′(ln1,5) < 0. 2
3
Or f ′(ln1,5) représente le coefficient directeur de la tangente à la courbe Donc lorsque x >  – , on a –2x – 3 < 0.
2
𝒞 représentative de la fonction f au point d’abscisse ln(1,5). Lorsque x > –1, on a x + 1 > 0.
Donc le coefficient directeur de la tangente à la courbe 𝒞 représentative Donc sur l’intervalle [0 ; 4] on a :
de la fonction f au point d’abscisse ln(1,5).est strictement négatif. x > 0, –2x – 3 < 0 et x + 1 > 0.
5. La bonne réponse est : pour tout x de ℝ, f ′( x ) =  –2e .
–2 x   +  1
En appliquant la règle des signes, on en déduit que sur l’intervalle
La fonction f définie sur l’ensemble des réels est de la forme eu, sa [0 ; 4], f ′(x) < 0.
dérivée sera donc de la forme u ′eu. Donc sur l’intervalle [0 ; 4], la fonction f est strictement décroissante.

Fonctions sinus et cosinus p. 21 

Corrigé sujet inédit


2. Un produit de facteurs est nul lorsque l’un des facteurs est nul.
2π ⎞ ⎛ 2π ⎞ 1 ⎛ 4π ⎞ 1 11 1 ⎛ 1 ⎞
 = cos ⎜ 1.  ⎟a) Oncos
 +  f ′(x) = –
a : ⎜ f ′(x) = – sin(x) –
sin(x) –
 + 1 = – −  + 1 sin(x) –
2sin(2x) = –
2sin(2x) = –
 +   ×  sin(x) –  sin(2x)
 sin(2x) Donc sin(x) [1 + 2cos(x)] = 0 équivaut à : sin(x) = 0 ou 1 + 2cos(x) = 0.
3 ⎟⎠ ⎝ 3 ⎠ 2 ⎝ 3 ⎟⎠ 2 22 2 ⎜⎝ 2 ⎟⎠
1 Sur l’intervalle [0 ; 2π], les solutions de la première équation sont :
f ′(x) = – sin(x) –
         2sin(2x) = – sin(x) –  sin(2x)
2 0 ; π et 2π.
pour tout x ∈ [0 ; 2π]. 1
La seconde équation équivaut à cos( x ) =  – .
b) En utilisant la relation sin(2x) = 2sin(x)cos(x), on a pour tout x ∈ [0 ; 2π] : 2π 4 π
2
f ′(x) = –sin(x) – 2sin(x)cos(x) Sur [0 ; 2π], ses solutions sont et .
3 3
f ′(x) = –sin(x) [1 + 2cos(x)]. ⎧ 2π 4π ⎫
D’où S =  ⎨ 0 ;   ; π  ;  ; 2π ⎬ .
⎩ 3 3 ⎭

Corrigés 69
CORRIGÉS

3. a) La dérivée est positive lorsque sa représentation graphique est 4. Tableau de valeurs :
au-dessus de l’axe des abscisses et négative lorsqu’elle est au-dessous. x 0 1 2 3 4 5 6
D’où le tableau de signes de f ′(x) : 2,5 1,3 0,3 0,5 0,3 0,9 2,4
f(x)
x 0 2π π 4π 2π
3 3
Représentation graphique :
Signe de f ′(x) 0 – 0 + 0 – 0 + 0
y
b) Les ordonnées des points dont l’abscisse x vérifie f ′(x) = 0 sont :
1 1 2
f (0) = cos 0  +   cos 0  +  1  = 1  +     +   1  = 2, 5 ;
2 2 𝒞f
1 1 1
f(π) = cos π  +  cos(2π) + 1 = –1 +   + 1 = 0,5 ;
2 2
⎛ 2π ⎞ ⎛ 2π ⎞ 1 ⎛ 4π ⎞ 1 1 ⎛ 1⎞ –1 0 1 2 3 4 5 6 x
f ⎜ ⎟  = cos ⎜ ⎟  +  cos ⎜  + 1 = –  +   ×  ⎜ − ⎟  + 1      
⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎠ 2 ⎝ 3 ⎟⎠ 2 2 ⎝ 2⎠
–1
⎛ 2π ⎞ 3 𝒞f ′
soit f ⎜ ⎟  = 1 –    = 0,25.
⎝ 3 ⎠ 4 –2
⎛ 4π ⎞ ⎛ 4π ⎞ 1 ⎛ 8π ⎞ 1 1 ⎛ 2π ⎞
f⎜
⎝ 3 ⎟⎠
 = cos ⎜  +  cos ⎜
⎝ 3 ⎟⎠ 2 ⎝ 3 ⎟⎠
 + 1 = –  +  cos ⎜  + 2π ⎟  + 1
2 2 ⎝ 3 ⎠ Corrigé Nouvelle-Calédonie (mars 2013)
⎛ 4π ⎞ 1 1 ⎛ 1⎞
soit f ⎜  = –  +   ×  ⎜ – ⎟  + 1 = 0,25.
⎝ 3 ⎟⎠ 2 2 ⎝ 2⎠ La proposition « La courbe représentative de f est la courbe 3. » est fausse.
1 1 Sachant que la primitive F de f s’annule en x = 0, sa courbe représen-
f(2π) = cos(2π) +  cos(4π) + 1 = 1 +   + 1 = 2,5 . tative est la courbe 1.
2 2
⎡ π ⎤
On en déduit le tableau de variations de f : Pour tout x ∈  ⎢ –  ; π ⎥ , F ′(x) = f(x).
⎣ 2 ⎦
x 0 2π π 4π 2π ⎡ π⎤
Or, f est positive sur l’intervalle ⎢ 0 ;  ⎥, donc la fonction F devrait être

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3 3 ⎣ 2⎦
croissante sur cet intervalle.
f ′(x) 0 – 0 + 0 – 0 + 0
2,5 0,5 2,5 On observe sur la courbe 1 que ce n’est pas le cas.
f(x)
La courbe 1 est la représentation graphique de la fonction x   ↦   –4sin(2 x ).
0,25 0,25
La courbe 2 est la représentation graphique de la fonction x   ↦  2cos(2 x ).
La courbe 3 est la représentation graphique de la fonction x   ↦  sin(2 x ).
La courbe 3 est la représentation graphique de la primitive F, la courbe
2 celle de la fonction f et la courbe 1 celle de la dérivée f ′.

Fonction exponentielle p. 25 

Corrigé Liban (mai 2013)

Partie A
1. Puisque x→+∞
lim e –x = lim eu = 0, alors par somme et passage à l’inverse
3. La fonction f1 est de la forme 1 avecu( x) = 1  +  e– x. On a f1′  = – u2′ , soit :
u→– ∞
u u
–e – x e– x
lim f1 (x) = 1. f1′(x) = – = .
x→+∞ (1 + e – x )2 (1 + e – x )2
Puisque lim e – x  =  lim eu  = +∞, alors par somme et passage à l’inverse f1′(x) > 0 sur ℝ, la fonction f1 est donc strictement croissante sur ℝ.
x→–∞ u→+∞

lim f1 (x) = 0. 4. On définit la fonction v sur ℝ par v( x) = 1  +  e x . v est strictement
x→– ∞
positive et dérivable sur ℝ.
Graphiquement, cela revient à dire que les droites d’équations y = 0
ex v ′(x)
et y = 1 sont deux asymptotes horizontales à 𝒞1, respectivement en Alors, d’après le 2., f1 (x) = = .
1 + ex v(x)
– ∞ et en +∞.
Une primitive de f1 sur ℝ est la fonctionx ↦ ln(1  +   e x ).
2. L’exponentielle ne s’annule pas sur ℝ, donc 1 1
ex 1 ⎛1 + e⎞
f1 ( x ) =  x
e x  × 1
 =  x
ex
 = 
ex
. D’où I = ∫ f (x)dx = ∫ 1 + e
1
dx = ⎡⎣ln(1 + e x )⎤⎦ = ln(1 + e) – ln2 = ln ⎜
x 0
⎝ 2 ⎠

e (1  +   e ) e  +  1 1  +  e x
−x 0 0
1 1
ex 1 ⎛1 + e⎞
I= ∫
0
f1 (x)dx = ∫
0 1+e x
dx = ⎡⎣ln(1 + e x )⎤⎦ = ln(1 + e) – ln2 = ln ⎜
0
⎝ 2 ⎠
⎟.
70 Corrigés
CORRIGÉS

I correspond à l’aire du domaine limité par 𝒞1, l’axe des abscisses et 2 1  +  b


D’où a = 2 et  = 0, 1 soit  = 10 et finalement a = 2 et b = 19.
les droites d’équations x = 0 et x = 1. C’est l’aire du rectangle de côté 1 1  +  b 2
⎛ 1 + e ⎞ 2
et de longueur ln ⎜ ⎟ ≈  0,62 (u.a.). Ainsi h(t ) =  .
1  +  19e –0 ,04t
⎝ 2 ⎠

Partie B Partie B
k v ′(t)
1. Pour tout réel x, f1 ( x)  +  f–1 ( x ) =  xe  +  x 1  =  e x  + 1  = 1. k
x x
1. Pour, f (t ) =  , avec k = 2 et v(t ) = 1  +  19e –0 ,04 t, donc f ′(t ) = – 2 .
e  +  1 e  +  1 e  + 1 v(t ) v (t )
Mais v ′(t ) = –0,76e –0 ,04t puisque (e u )′ (t ) = u′(t )e u(t ) pour tout t réel.
2. Or K est le milieu de [MP], où P a pour coordonnées ( x  ;  f1 ( x)) et M
yM   +   y P f ( x ) + f–1 ( x ) 1 –1,52e −0 ,04t
( x  ;  f−1 ( x )) donc : yK  =   =  1  =  . Donc f ′(t ) = – .
2 2 2 (1 + 19e −0 ,04t )2
1
Le point K appartient donc à la droite d’équation y =  . Étant donné que e x  > 0 pour tout x réel, on a f ′(t ) > 0 sur l’intervalle
2
3. De la question précédente on déduit que les deux courbes sont [0 ; 250].
1 f est strictement croissante sur l’intervalle [0 ; 250].
symétriques par rapport à la droite d’équation y =  , d’où la construc-
2
tion demandée. 2. Cela revient à déterminer les valeurs de t pour lesquelles f (t ) > 1,5.
y Ce qui équivaut successivement à :
2
𝒞–1  > 1, 5
1 1 1  +  19e –0 ,04 t
y =
2 𝒞1 
i 1  +  19e –0 ,04t 1 2
 <   = 

–4 –3 –2 –1 0 j 1 2 3 x 2 1, 5 3

–1 3 +  57 e –0 ,04t  <  4


1
e –0 ,04t  < 
57

4. Soit 𝒜 l’aire du domaine considéré. Par symétrie entre les deux –0, 04t<
    – ln(57 ) .
courbes, on obtient :

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Finalement on trouve t  > 25ln(57) ≈ 101,1.
Pour que le plant de maïs atteigne une hauteur supérieure à 1,5 m, il
1
⎛ 1⎞
1 1
⎛1 + e⎞
𝒜 = 2 ∫ ⎜ f1 (x) – ⎟ dx = 2 ∫ f1 (x)dx – ∫ 1dx = 2I – 1 = 2 ln ⎜ ⎟ – 1 ≈ 0,24
faut que le temps t soit d’au moins 102 jours.
0 ⎝ 2⎠ 0 0 ⎝ 2 ⎠
3. a) On multiplie le numérateur et le dénominateur de f(t) par e0,04t
1
⎛1 + e⎞ et on obtient directement le résultat recherché.
x)dx – ∫ 1dx
0
  = 2I – 1 = 2 ln ⎜
⎝ 2
⎟ – 1 ≈ 0,24.
⎠ On dérive la fonction F. En posant, pour tout t ∈  [0  ; 250] ,
Partie C u(t ) =  e0 ,04 t  +  19, alors : F (t ) = 50 ln(u(t )).
1. Vrai. Quels que soient les réels x et k : u′
1 Par ailleurs (ln(u))′ = et la dérivée de ev est égale à v′ev.
e – kx > 0 ⇒ 1 + e – kx > 1 ⇒ 0 < < 1.
1 + e – kx u
ex u′(t ) 0,04e 0 ,04t 2e0 ,04t
2. Faux. Par exemple, pour tout réel x, f–1′ (x) = – , donc On a donc F ′(t) = 50
u(t )
 = 50 0 ,04t
e
=
 +  19 19 +  e0 ,04t
 = f (t ).
(1 + e x )2
f1′(x) < 0. La fonction f–1 est donc strictement décroissante sur ℝ. Sur [0 ; 250], puisque F′ = f, F est bien une primitive de f.
1
3. Vrai. Si k ⩾ 10 alors – 1 k ⩾ –5 puis e – 2 k ⩽ e –5 puisque la fonction b) La valeur moyenne de f sur [50 ; 100] est :
2 1
– k
exponentielle est strictement croissante et enfin : 1 + e 2 ⩽ 1 + e –5. 1
100
F(100) – F(50) ⎛ e 4 + 19 ⎞
Finalement : m=
50 ∫ f (t )dt =
50
= ln ⎜ 2
⎝ e + 19 ⎟⎠
.
1 1 ⎛ 1⎞ 50
0,99 < 0,9933 ⩽ ⩽ 1
= fk ⎜ ⎟ .
1 + e –5 – k ⎝ 2⎠ La valeur approchée à 10 –2 près de m est donc égale à 1,03.
1 +e 2

Cela correspond à la taille moyenne du plant de maïs entre le 50e et


le 100e jour.

Corrigé Inde (avril 2013) 4. Au temps t, la vitesse de croissance du plant de maïs est donnée par le
nombre dérivé f ′(t) qui correspond au coefficient directeur de la tangente
à la courbe au point d’abscisse t.
Partie A
On lit sur le graphique la valeur de tmax pour laquelle le coefficient
Des données de l’énoncé on déduit que : h(0) = 0, 1 et lim h(t ) = 2.
t→+ ∞ directeur de la tangente semble maximal : une valeur approchée de
a tmax est alors 74.
Or, h(0) =  et lim h(t ) = a, puisquelim e –0 ,04t = lim e u = 0.
1  +  b t→+ ∞ t→+ ∞ u→ – ∞
La hauteur du plant est alors d’environ 1 m, à 10 cm près.

Corrigés 71
CORRIGÉS

Fonction logarithme népérien p. 30 

Corrigé sujet inédit


1. Pour dériver le premier terme, on applique la formule de la dérivée On a 1 – lnx = 0 ⇔ lnx = 1 ⇔ x = e, et 1 – lnx > 0 ⇔ lnx < 1 ⇔ x < e.
d’un produit : Conclusion : pour 0 < x < e, on a f(x) > 0, f(e) = 0 et pour x > e, on a f(x) < 0.
(uv)′(x) = u′(x)v(x) + v ′(x)u(x), avec u(x) = – x et v(x) = lnx. 2. Lorsque x tend vers + ∞, lnx tend vers + ∞, donc xlim
→+ ∞
(1  – lnx ) = – ∞ .
1
Soit f ′(x ) = –1   ×  ln x  –  x   ×    + 2  = – ln x  + 1 . En utilisant la règle des signes de la multiplication on en déduit que :
x
lim x(1  –  ln x ) = – ∞ , donc lim f (x ) = – ∞.
x →+ ∞ x →+ ∞
2. a) On résout l’inéquation – lnx + 1 ⩽ 0, soit 1 ⩽ lnx. Pour tout réel x strictement positif, on a : f(x) = x – xlnx.
Comme la fonction exponentielle est croissante sur ℝ, l’inéquation D’après le cours, on a lim x ln x  = 0 et lim x  = 0.
x→0 x→0
équivaut à e1 ⩽ eln x, d’où x ⩾ e. Donc lim
lim(xxx – 
lim  – 
xxx
 –  lnln
lnxxx) = 
 =  000, soit lim f (x ) = 0.
 = 
xx→0
→0
x→0 x→0
Donc, pour x ∈ [1 ; e], on a f ′(x) ⩾ 0.
Pour x ∈ [e ; 10], on a f ′(x) ⩽ 0.
b) On déduit le tableau de variation de f de la question 2. a).
3. La fonction f est dérivable comme produit de fonctions dérivables
sur l’intervalle ]0 ; + ∞[.
x 1 e 10
Pour tout réel x strictement positif, la fonction f est du type uv donc
Signe de f ′(x) + 0 – sa dérivée f ′ est du type u′v + uv ′, avec u(x) = x, d’où u′(x) = 1, et v(x) = 1
1
2,72 – lnx donc v ′(x ) = – .
Sens de variation de f x
2 –3,03 ⎛ 1⎞
Donc f ′ (x ) = 1   × (1  – ln x ) + x   ×  ⎜ – ⎟  = 1   –  ln x  + 1  = – ln x
⎛ 1⎞ ⎝ x⎠
f ′ (x ) = 1   × (1  – ln x ) + x   ×  ⎜ – ⎟  = 1   –  ln x  + 1  = – ln x .
3. Tableau de valeurs : ⎝ x⎠
On a :
f ′(x) = 0 ⇔ – lnx = 0 ⇔ x = 1 et f ′(x) > 0 ⇔ –lnx > 0 ⇔ lnx < 0 ⇔ x < 1.
x 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

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f(x) 2 2,61 2,70 2,45 1,95 1,25 0,38 −0,64 −1,78 −3,03 D’où le tableau de variations de la fonction f :
x 0 1 + ∞

y Signe de f ′(x) + 0 –
2 𝒞
1 1
Variations de f(x)
0 α
x 0 – ∞
–1
–1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
f(1) = 1 × (1 –  ln1) = 1.
–2
–3
–4 4. Soit a un nombre réel strictement positif.
L’équation de la tangente (Ta) au point A d’abscisse a est donnée par
4. a) L’équation f(x) = 0 a une seule solution α car la courbe coupe une la formule :
seule fois l’axe des abscisses. y = f ′(a) (x – a) + f(a).
b) Tableau de valeurs : a) On a f ′(a) = – ln a et f (a) = a(1   –  ln a ) = a  – alna .
L’équation de (T a ) est donc yy  = –
= –ln
lnaa((xx  – 
– aa) ) + 
+ aa  –  lnaa ,
– aaln
x 7,38 7,39
soit y  = – x ln a  + a .
f(x) 0,009 1 − 0,000 9 On cherche les coordonnées du point A′, point d’intersection de la
Donc α ≈ 7,39. tangente (Ta) et de l’axe des ordonnées, c’est-à-dire lorsque x = 0,
ou encore l’ordonnée à l’origine de la droite (Ta). On trouve lorsque
x = 0, y = a.
Donc A′ a pour coordonnées (0 ; a).

Corrigé Métropole (sept. 2010) b) Construction de la tangente au point A à la courbe représentative 𝒞


de la fonction f. Le point A d’abscisse a est donné.
On place le point A′(0 ; a) en traçant le cercle de centre l’origine O
Partie A. Étude de la fonction f
du repère et de rayon a, ce cercle coupe l’axe des ordonnées en deux
1.  f(x) est un produit, pour étudier son signe on étudie le signe de
points, A′ est celui des deux points qui a une ordonnée positive.
chaque facteur et on utilise la règle des signes de la multiplication.
On trace ensuite la droite (Ta) passant par les points A et A′.
Le premier facteur est égal à x, sur l’intervalle ]0 ; + ∞[ on a x > 0.
Le second facteur est égal à 1 – lnx.

72 Corrigés
CORRIGÉS

y D’après la question 1. de la partie A, on sait que la fonction f est


strictement positive sur ]0 ; e[.
3
(Ta) La mesure, en unités d’aire, de l’aire de la ­région du plan délimitée par
2 A′ la courbe 𝒞, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = e
e

C est par définition l’intégrale ∫ f (x )dx.


1 A e a
Donc 𝒜( a) =  ∫ f ( x )dx.
0
a

a 2 Second cas : a > e.


–3 –2 –1 O 0 1 4 x
𝒞 Toujours d’après la question 1. de la partie A, on sait que la fonction f
–1 est strictement ­négative sur l’intervalle ]e ; + ∞[.
La mesure, en unités d’aire, de l’aire de la région du plan délimitée par la
–2 courbe 𝒞, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = e est par
a

définition l’intégrale : – ∫ f ( x )dx .


e e
Partie B. Aire sous une courbe Donc 𝒜(a ) =  ∫ f ( x )dx.
a e
Premier cas : 0 < a < e.
Conclusion : pour tout réel a strictement positif, on a 𝒜(a ) =  ∫ f ( x )dx.
a

Intégration p. 34 

Corrigé Amérique du Nord (mai 2013)


1. a ) D’après le cours, lim+ ln x = –∞ donc, lim+ 1 + ln x = –∞. –
1
1
x 0 e 2  =  + ∞

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x→0 x→0
1 e
D’autre part, lim 2  = +∞, d’où en effectuant le produit des limites,
x→0 + x f ′(x) + 0 –
lim f (x) = –∞.
x→0 +
ln x 1 f(x) f (x)  
e
b) D’après le cours, lim  = 0, et par ailleurs, lim  = 0, donc en 2
x→+ ∞ x x→0+ x

ln x
effectuant le produit des limites lim 2  = 0.
x→+ ∞ x
– ∞ 0
1
On a aussi lim 2  = 0, et en ajoutant ces deux dernières limites, on
x→+ ∞ x
3. a ) Un point appartient à l’intersection de deux ensembles si
obtient : lim f (x) = 0. et seulement si ses coordonnées vérifient simultanément les
x→+ ∞
équations de ces deux ensembles, ce qui revient à rechercher
c) L’axe des ordonnées est donc une asymptote verticale à la courbe 𝒞. x ∈ ]0 ; + ∞[, tel que f(x) = 0.
L’axe des abscisses est asymptote horizontale à la courbe 𝒞 en + ∞. Étant donné que x ≠ 0, cette équation équivaut à 1 + ln x = 0, soit x = e –1.
2. a ) f est dérivable sur ]0 ; + ∞[ en tant que quotient de fonctions Cela prouve que la courbe 𝒞 coupe l’axe des abscisses en un unique
dérivables sur ]0 ; + ∞[. point, le point A de coordonnées (e–1 ; 0).
Pour tout x ∈ ]0 ; + ∞[, b) D’après les variations de f et comme f(e –1) = 0, on en déduit
1 que f(x) < 0 sur l’intervalle ]0 ; e –1[ et f(x) > 0 sur l’intervalle
 ×  x 2  –  2x × (1 + ln x)
f ′(x) =   x
]e –1 ; + ∞[.
x4
4. a ) On sait que f est strictement positive sur ]e –1 ; + ∞[, donc
x   –  2 x   –  2 x ln x
= 2
  x4 I 2  =  ∫ f (x)dx.
–1   –  2 ln x 1
= . e
x3 ⎡1 ⎤ e
D’après les variations de f, on a sur ⎢  ; 2 ⎥  : 0  <  f (x)   .
b) Pour tout x ∈ ]0 ; + ∞[, x3 > 0 donc f ′(x) est du signe de –1 – 2ln x.
1 1
⎣e ⎦ 2
2
– – e
Or, –1 – 2lnx > 0 pour x < e 2 et –1 – 2lnx < 0 pour x > e 2, d’où le L’intégration conservant l’ordre, on en déduit 0 <  I 2     ∫ dx
2
signe de f ′. 1 1 2 1
e e⎛ 1⎞ 1 1
avec ∫ dx =  2 – 
e
⎛ – 21 ⎞ 1 –   e 1
1 = e  –   et finalement 0   I 2   e –   .
2 2 2 ⎜⎝ e ⎟⎠

c) On a f ⎜ e ⎟  =   =  –1  =  et e 2  =  . 1
2 2 2
⎝ ⎠ ⎛ –1 ⎞ 2
e 2 e e
⎜⎝ e ⎟⎠
2

Corrigés 73
CORRIGÉS

1
⎤1 ⎡  = ⎡⎣ –ln(1 + e –x ⎤
b) De même, f est strictement positive sur⎥  ; +∞ ⎢, et F estu1une ) ⎦ 0  = – ln(1 + e –1 ) + ln(1 + e 0 ), soit
⎦ e ⎣
⎛ 1⎞
u1  = – ln ⎜ 1 +  ⎟  + ln2.
primitive de f sur le même intervalle donc : ⎝ e ⎠
n n
n ⎡ –2 –  ln x ⎤ On sait, d’après le a), que u0 + u1 = 1.
I n  =  ∫ f (x)dx = ⎡⎣ F(x) ⎤⎦ 1 = ⎢ ⎥1
1 e ⎣ x ⎦
e e ⎛ 1⎞
–2  –  ln n –2  –  ln(e –1 ) Donc u0  = 1 + ln ⎜ 1 +  ⎟  –  ln2.
=  –  ⎝ e ⎠
n e –1

=
–2  –  ln n
  –  ( –2 +  1)e.
2. Pour tout entier naturel n et pour tout réel x, e–nx > 0 et 1 + e–x > 0,
n
–2  –  ln n e – nx
donc > 0.
Et finalement In  =   +   e. 1 +   e – x
n
1
e – nx
2 ln n Par conséquent, un  =  ∫ dx  0.
c) In s’écrit aussi In  =  –   –    +   e. 1 + e – x
n n 0

On a lim
2
 = 0, lim
lnn
 =  0 d’où
  lim I  = e.
3. a) Pour tout entier n non nul,
n→+ ∞ n n→+ ∞ n n→+ ∞ n
1 1
e – nx e – (n+1 ) x
on a :un  + un+1  =  ∫ dx +  ∫ dx.
Graphiquement cela revient à dire que l’aire du domaine délimité par 1 + e –x
1 + e – x
0 0

Par linéarité de l’intégrale, on a :


l’axe des abscisses, la courbe 𝒞 et les droites d’équations respectives
1 1 1 1
e – nx  + e – ( n +1 ) x e – nx  + e – nx e – x e – nx (1 + e – x )
1 un + un+1  =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫ e – nx dx
x  =  et x = n tend vers e quand n tend vers + ∞. 1 + e –x
1 + e –x
1 + e – x
e 0 0 0 0

1 1 1 1
e – nx  + e – ( n +1 ) x e – nx  + e – nx e – x e – nx (1 + e – x )
un + un+1  =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫ e – nx dx
0
1 + e –x
0
1 + e –x
0
1 + e – x 0

Corrigé Liban(juin e2010)

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
1 1 1 1
e  + e  + e e – nx – ( n +1 ) x
e – nx (1 + e – x )
– nx – nx –x
un + un+1  =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫
dx =  ∫ e – nx dx.
0
1 + e –x
0
1 + e 0
1 + e – x –x
0
1. On considère la suite (un) définie pour tout entier naturel n par
D’où
1
e – nx
un  =  ∫ dx. ⎡ 1 ⎤
1
1 1
0
1 + e – x un  + un+1  =  ⎢ – e – nx ⎥  = – e – n  +  e – n×  0  .
⎣ n ⎦0 n n
a) On a : ⎡ 1 – nx ⎤
1
⎡1 – 1 e ––nnx ⎤
1
1 –  e – n
Conclusion : pour tout entier n non
un  + u n+1
nul,
 =  –
⎢ nnu  + u
e ⎥
n+1
 =  –
⎢ n e . ⎥  =  n
1
e –0 ×  x 
1
e −1 ×  x  ⎣ ⎦0 ⎣ ⎦0
u0  + u1  =  ∫ dx +  ∫ dx
0
1 + e –x
0
1 + e –x
b) D’après le 2., pour tout entier naturel n, u  0, donc u  0. n n+1
1 1
1 e− x
= ∫ dx  +  ∫ dx. 1 − e − n 1 –  e – n
1+e −x
1 + e− x Or un +  un+1 = , d’où un =   –  un+1.
0 0
1 1
n n
1 + e – x 1
Par linéarité de l’intégrale, on a : u0  + u1  =  ∫ dx =  ∫ 1dx =  ⎡⎣ x ⎤⎦ 0  = 1. 1 –  e – n
1 + e –x Donc, pour tout entier naturel n non nul :un     .
Donc u0 + u1 = 1.
1
0 0 n
e– x
b) On a u1  =  ∫
4. Pour tout entier n non nul, on a :0 ⩽ un ⩽  1 –  e
–n
dx.
1 + e – x .
0 n
On pose, pour tout réel x, u(x) = 1 + e–x, d’où u′(x) = – e–x. 1  –  e–n 1 1
 =  (1   –   e – n ) donc lorsque n →  +∞, on a :  →  0 et e – n  →  0.
n n n
e– x u ′(x)
Par conséquent  = – . 1
1 + e – x u(x) On a lim (1 – e – n ) = 1 et par produit,lim (1 –  e – n ) = 0.
n→+ ∞ n→+ ∞ n
u ′(x)
Or une primitive de x ↦  est x  ↦ ln(u( x)).
u(x) D’après le théorème des gendarmes, on en déduit lim un  = 0.
n→+ ∞

e –x
Donc, une primitive de x   ↦   estx   ↦   –ln(1  +  e –x) .
1  +   e – x
1
D’où u1 = ⎡⎣ –ln(1 + e – x ) ⎤⎦ 0  = – ln(1 + e –1 ) + ln(1 + e 0 )

74 Corrigés
CORRIGÉS

Nombres complexes p. 40 

Corrigé Pondichéry (avril 2013)


π
d) Pour montrer que la droite (OI) est une hauteur du triangle OBM′,
1. a) On a ZM = 2e
–i
3 donc  
montrons que OI ⋅ BM′  = 0.
⎛ ⎛ π⎞ ⎛ π⎞⎞ D’après la question précédente,
ZM = 2 ⎜ cos ⎜ – ⎟  + isin ⎜ – ⎟ ⎟
⎝ ⎝ 3⎠ ⎝ 3⎠⎠  ⎛ 1 + x y ⎞ 
OI  =  ⎜  ;  ⎟  et BM′ (y ; –x – 1), donc dans le repère orthonormé
⎛1 3⎞ ⎝ 2 2⎠
  = 2 ×  ⎜  – i ⎟  = 1 – i 3 .  
⎝2 2 ⎠ (o ; u  ;  v ) :
  1  + x y
L’écriture algébrique de ZMZMest
 = 1   – i 3 . OI ⋅ BM′=    ×  y  +    × ( – x   –1)
2 2
b) Par définition, ZM′ = –iZM, donc si 1
= ( y  + xy   – yx  – y ) = 0.
ZM  = 1   – i 3 , ZM′  =  –i(1   – i 3 ) = – 3  – i. 2
Les droites (OI) et (BM′) sont donc perpendiculaires et la droite (OI)
On a donc ZM′  =  ( – 3 )2  + ( –1)2 = 3 + 1   = 4 = 2 .
est une hauteur du triangle OBM′.
⎧⎪
3 On a démontré la propriété 1 : la médiane (OI) du triangle OAM est
⎪cos(θ) = – 2 .
En notant θ = arg(ZM′) [2π], on a aussi : ⎨ aussi une hauteur du triangle OBM′.
⎪ 1  
⎪ sin(θ) = – e) Dans le repère orthonormé (O ; u  ;  v ), on a :
  
⎩ 2 BM′ 2  =  BM′ ⋅ BM′ = y 2  + (– x   –1)2 =  y 2  + ( x  + 1)2 car BM′(y ; –x – 1) d’après
π 7π
Soit θ = arg(ZM′) = π +  = [2π] en observant le cercle trigonométrique. la question précédente.
6 6
    ⎛⎛1 + x⎞ 2 ⎛ y ⎞ 2⎞
c) On a A(1 ; 0), B(0; 1), M(1 ; – 3) et M′(– 3 ; –1). (2(2OI)
OI)22 =  OI⋅ ⋅22OI
 = 22OI OI =   OI⋅ ⋅OI
 = 44 OI OI = 4 ⎜⎜  +  ⎟ = (1 + x)2 + y2 car
 ⎛ 1 + x y ⎞ ⎜⎝⎝ 2 ⎟⎠ ⎜⎝ 2 ⎟⎠ ⎟⎠
OI  =  ⎜  ;  ⎟  d’après la question précédente.
De plus, I est le milieu de [AM] donc ⎝ 2 2⎠

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Z A  + ZM 1  + 1  – i 3 3 On a donc BM′2 = (2OI) 2, d’où BM′ = 2OI car les distances sont des
ZI =   =   =  1 – i et I(1 ; – 3 ). valeurs positives.
2 2 2 2
y
3 On a démontré la propriété 2 : BM′ = 2OI.

Corrigé Asie (juin 2013)


2

B
1

v
1. La réponse est « Vrai ».
 
0 O A Montrons que les vecteurs AC et AB sont colinéaires :
–3 –2 –1 0 u 1 2 3x
I c  –  a = 1  + i 3  – (2 + 2i ) = 1  + i 3  – 2 – 2i  = – 1  + i( 3  – 2)
–1
M′
c  –  a = 1  + i 3  – (2 + 2i ) = 1  + i 3  – 2 – 2i  = – 1  + i( 3  – 2) et
–2 M
b  –  a = – 3  + i   – (2 + 2i ) = –( 3  + 2)  – i .

–3 Or ( 3  + 2)(c  –  a) = ( 3  + 2)( –1  + i( 3  – 2))

= –( 3  + 2) + ( 3  + 2)  × i( 3  – 2)


On peut constater sur le graphique que les propriétés 1 et 2 sont
vérifiées. = –( 3  + 2) + i( 3  + 2)( 3  – 2)

= –( 3  + 2) + i(( 3 )2  – 22 )
2. a ) On a ZM = x + iy avec y ∙ 0 donc
= –( 3  + 2) + i   ×  (3 –  4 ) =–( 3  + 2)  – i, donc ( 3  + 2)(c   – a) = b   – a et
Z A  + ZM 1  + x  + iy 1  + x y  
Z I  =  =  =  +  i.
2 2 2 2 ( 3  + 2)AC  =  AB.
 
1  + x y Les vecteurs AC et AB sont colinéaires donc les points A, B et C sont
L’affixe du point I en fonction de x et y estZ I  =   +  i .
2 2 alignés.
b) On a ZM′ = –iZM = –i(x + iy) = y – ix.
L’affixe du point M′ en fonction de x et y est ZM′ = y – ix.
Z  + ZM 1  + x  + iy 1  + x y
2. La réponse est « Faux ».
c) Z I  =  A  =   =   +  i Montrons que les points B, C et D n’appartiennent pas à un même
2 2 2 2
⎛ 1 + x y ⎞ cercle de centre E.
d’où I ⎜  ;  ⎟  ; ZB = i donc B(0 ; 1) ; ZM′ = y – ix donc M′(y ; –x).
⎝ 2 2⎠

Corrigés 75
CORRIGÉS

2
2
BE2  =  e − b =  –1  + (2 +  3 )i   – ( – 3  + i ) On a BE2 = CE2 = 8 puis BE = CE = 8, car les longueurs sont des valeurs
positives, donc les points B et C appartiennent à un même cercle de
2
= –1  + 2i  +  3i  +  3  – i centre E et de rayon 8.
2 Mais, DE2 ≠ 8 = CE2 donc DE ≠ CE et le point D n’appartient pas au cercle
= 3  – 1  + i( 3  + 1)
de centre E et de rayon 8.

= ( 3  – 1)2  + ( 3  + 1)2

= 3  – 2 3  + 1  +  3 + 2 3  + 1  = 8.


Corrigé Polynésie (juin 2013)
π π π
1. z1  = 
2 i −i i
CE2   =  e   – c = –1  + (2 +  3 )i   – (1  + i 3 ) 6e 4 , z2  =  2e 3 et i  = e 2 donc on a :
π π π ⎛π π⎞ 3π
i i i⎜ + ⎟ i
2 i ⎛ 3π π ⎞
= –1  + 2i  +  3i   – 1   – i 3 z1 i
π
6e 4
e 2  ×  6e 4
6 e⎝2 4⎠
e 4 i⎜ + ⎟
i  = e  ×  2
π
 =  π
 =   ×  π
 =  3  ×  π
 =  3e ⎝ 4 3⎠
 =  3
z2 −i –i 2 _i –i
2 2e 3
2e 3
e 3
e 3

= −2 + 2i ⎛⎛ ππ ππ ⎞⎞
ππ ππ ππ 33ππ
ii ii ii⎜⎜ ++ ⎟⎟ ii
ii ⎛⎛ 33ππ ππ ⎞⎞ ⎛⎛ 99ππ 44ππ ⎞⎞
zz11 ii
ππ
6e 44
6e ee 22  × 
 ×  6e
6e 44 66 ee ⎝⎝ 22 44 ⎠⎠
ee 44 ii⎜⎜ ++ ⎟⎟ ii⎜⎜ ++ ⎟⎟ ii
13ππ
13

= (–2) + 2 = 4 + 4 = 8.
2 2 ii  = e  × 
 = e  × 
22
ππ
 = 
 =  ππ
 = 
 =   × 
 ×  ππ
 =  33 × 
 =   ×  ππ
 =  3e ⎝⎝ 44
 =  3e 33 ⎠⎠
 =  3e ⎝⎝ 1212
 =  3e 12 ⎠⎠
12
 =  3e
 =  3e 12
12 .
zz22 −−ii ––ii 22 _i
_i ––ii
2e
2e 33
2e
2e 33
ee 33
ee 33

2
⎛ La réponse est d).
3 ⎞
DE   =   e   – d = –1 + (2 +  3 )i –  ⎜ – 1 + 
2
2
i⎟ 2. On pose z = x + iy avec x et y⎧ deux
– x = xnombres réels.
⎧ x = 0
⎝ ⎠ ⎪ ⎪
– z = z  ⇔  – x – iy  = x – iy  ⇔   ⎨ y  ∈ ℝ  ⇔   ⎨ y ∈ℝ ⇔  z = iy,  y  ∈ ℝ
⎪ ⎩⎪
2

⎧ x = 0 ⎩
2
3 ⎛ 3⎞ ⎧ – x = x
= –1  + 2i  +  3i  + 1   –  i = ⎜ 2 +  ⎟ i ⎪ ⎪
2 2 ⎠ – z = z  ⇔  – x – iy  = x – iy
 ⇔   ⎨ y  ∈ ℝ  ⇔   ⎨ y ∈ℝ  ⇔  z = iy,  y ∈
   ℝ
⎝ ⎪⎩ ⎪⎩
⎧ – x = x ⎧ x = 0
⎪ ⎪
3 ⎞ ⇔  – x – iy  = x – iy  ⇔   ⎨ y  ∈ ℝ  ⇔   ⎨ y ∈ℝ ⇔  z = iy,  y  ∈ ℝ.
2 2
⎛ 3⎞ 3 – ⎛z = z
= ⎜ 2 +  ⎟ = 2  + 2 × 2 × 
2
 + ⎜ ⎟ ⎪
⎩ ⎪⎩
⎝ 2 ⎠ 2 ⎝ 2 ⎠ La réponse est c). : L’équation – z  = z , d’inconnue complexe z, ad-
met une infinité de solutions dont les points images dans le plan
3 19 + 8 3

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
= 4  + 2 3  +   =    ≠  8. complexe sont situés sur une droite. Cette droite est la droite des
4 4
nombres imaginaires purs.

Géométrie dans l’espace p. 44 

Corrigé Amérique du Nord (mai 2013)


1. Pour démontrer que les points A, B et C ne sontpas alignés, il suffit La droite Δ est orthogonale à deux vecteurs non colinéaires du plan
 
de démontrer, par exemple, que les vecteurs AB et AC ne sont pas (ABC) : elle est orthogonale au plan (ABC).

colinéaires. b) Les calculs précédents montrent que u est un vecteur normal à (ABC).
 
Or on a : AB(1 ; – 1 ; – 1) et AC(2 ; – 5 ; – 3). Une équation cartésienne de (ABC) est donc de la forme 2x – y + 3z
1 –1   + d = 0.
Puisque  ≠   , les coordonnées des vecteurs AB et AC ne sont pas
2 –5   A appartient au plan (ABC), ses coordonnées vérifient l’équation de
proportionnelles ce qui entraîne que les vecteurs AB et AC ne sont
ce plan et :
pas colinéaires : les points ne sont donc pas alignés.
2 × 0 – 4 + 3 × 1 + d = 0 soit d = 1.
Une équation cartésienne du plan (ABC) est donc : 2x – y + 3z + 1 = 0.
2. a)  Soit ∆ la droite passant par le point D et de vecteur directeur u c) Déterminons une représentation paramétrique de la droite Δ.
(2 ; – 1 ; 3). 
Comme la droite Δ a pour vecteur directeur u(2 ; – 1 ; 3) et contient le
Pour démontrer que la droite ∆ est orthogonale au plan (ABC), il suffit
 point D (7 ; – 1 ; 4), une représentation paramétrique de Δ est :
de démontrer que u est orthogonal à deux vecteurs non colinéaires
  ⎧⎪ x = 2t + 7
de
 (ABC), par exemple les vecteurs AB et AC : ⎪
 ⎨ y  = –t –  1, t ∈ R.
AB  ⋅ u = 1 × 2 + (–1) × (–1) + (–1) × 3 = 0
  ⎪
AC  ⋅ u = 2 × 2 + (–5) × (–1) + (–3) × 3 = 0.
  ⎪⎩ z = 3t + 4

Les vecteurs AB et AC sont orthogonaux à u.

76 Corrigés
CORRIGÉS

d) Puisque le point H est l’intersection de la droite ∆ et du plan (ABC), Donc la droite 𝒟 est incluse dans le plan 𝒫.
ses coordonnées sont solutions du système :
⎧ x = 2t + 7 2. a) Un vecteur directeur de la droite 𝒟 a pour coordonnées
⎪ ( – 1 ; 2 ; – 1).
⎪ y  = –t –  1
⎨ , t ∈ ℝ. Le plan Q est orthogonal à la droite 𝒟, donc les vecteurs directeurs de
⎪ z = 3t + 4 la droite 𝒟 sont des vecteurs normaux au plan Q.
⎪2x –   y  + 3z + 1 = 0
⎩ Une équation du plan Q est donc de la forme : – x + 2y – z + d = 0.
Pour finir de déterminer l’équation du plan Q, il faut déterminer la
Le paramètre t vérifie donc : 2 × (2t + 7) – ( – t – 1) + 3 × (3t + 4) +1 = 0.
valeur de d. On sait que le point C appartient au plan Q, les coordon-
Ce qui donne t = – 2, et finalement H(3 ; 1 ; – 2).
nées du point C doivent vérifier l’équation du plan Q. On a alors :
– 1 + 2 × 3 – 2 + d = 0 ⇔ 3 + d = 0 ⇔ d = – 3.
3. a) Pour démontrer que les plans 𝒫1 et 𝒫2 sont sécants il suffit
Une équation du plan Q est donc
de démontrer qu’ils ne sont pas parallèles, c’est-à-dire que leurs
– x + 2 y – z – 3 = 0.
vecteurs normaux ne sont pas colinéaires.

 b) Les coordonnées du point I, intersection de la droite 𝒟 et du plan
Le plan 𝒫1 d’équation x + y + z = 0 a pour vecteur normal n1 (1 ; 1 ; 1).
 Q doivent vérifier les équations de 𝒟 et de Q.
Le plan 𝒫2 d’équation x + 4y + 2 = 0 a pour vecteur normal n2 (1 ; 4 ; 0).

  
Les coordonnées des vecteurs n1 et n2 ne sont pas proportionnelles. ⎧ x I  =  –t +  1

 
 ⎪⎪
Les vecteurs n1 et n2 ne sont donc pas colinéaires et les plans sont C’est-à-dire : ⎨ y I  = 2t et – xI + 2 yI – zI – 3 = 0.
⎪ z  = –t + 2 
sécants. ⎪⎩ I
b) Pour vérifier que la droite d, intersection des plans 𝒫1 et 𝒫2, a pour
On a donc I ∈ 𝒟 et :
⎧ x = –4t –  2 I ∈ Q ⇔ – (– t + 1) + 2 × 2t – (– t + 2) – 3 = 0
⎪⎪
représentation p
­ ara­métrique ⎨ y  = t , t ∈ ℝ. ⇔ t – 1 + 4t + t – 2 – 3 = 0 ⇔ 6t – 6 = 0 ⇔ t = 1.
⎪ D’où :
⎪⎩ z = 3t + 2
xI = – 1 + 1 = 0 ; yI = 2 × 1 = 2 et zI = – 1 + 2 = 1.
il suffit de remplacer dans les équations cartésiennes respectives des Donc I a pour coordonnées (0 ; 2 ; 1).



© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
deux plans, x, y et z par leur expression en fonction de t, on a : c) Les coordonnées du vecteur CI sont( xI   –   xC  ;  yI –   yC  ;  zI   –   zC ), soit
– 4t – 2 + t + 3t + 2 = 0 et – 4t – 2 + 4t + 2 = 0. ( – 1 ; – 1 ; – 1). 
  
d est bien l’intersection de 𝒫1 et 𝒫2. On sait que CI2  = CI  ⋅ CI, soit
c)


 On déduit de la représentation paramétrique précédente que CI2 = (– 1) × (– 1) + (– 1) × (– 1) + (– 1) × (– 1) = 3
u ′( – 4 ; 1 ; 3) est un vecteur directeur la droite d. Donc CI =  3.

   – 1 ; 3) est un vecteur
u (2 ;
 
normal au plan (ABC).

u ⋅ u ′ = 0, les vecteurs u et u ′ sont orthogonaux : la droite d et le plan 3. Soit t un nombre réel et Mt le point de la droite 𝒟 de coordonnées
(ABC) sont donc parallèles . (– t + 1 ; 2t ; – t + 2).

a)  Quel que soit le réel t, CMt a pour coordonnées
Corrigé Métropole (sept. 2010) ( xM – xC  ;  yM   –   yC  ;  zM   –   zC ) , soit (– t ; 2t – 3 ; – t).
t t t
 
On sait que CMt  = CMt  ⋅ CMt , soit :
2

1. a) Un point appartient à un plan lorsque ses coordonnées vérifient


CM 2t = (–t) × (–t) + (2t –  3) × (2t – 3) + (–t)  × (–t).
l’équation du plan.
Le plan 𝒫 a pour équation 3x + y – z – 1 = 0 et le point C a pour coor- D’oùCM2t = t 2 + 4 t 2   – 12t + 9 + t 2  = 6t 2   –  12t +  9.
données (1 ; 3 ; 2).
b) On définit la fonction f sur l’ensemble des réels par : f (t ) = 6t 2   –  12t  +  9.
On remplace donc x par 1, y par 3 et z par 2 dans l’égalité et on vérifie
La fonction f est une fonction polynôme, elle est donc dérivable sur
si elle est vraie ou fausse.
l’ensemble des réels. Sa dérivée f ′ est définie par f ′(t) = 12t –  12.
On a : 3 × 1 + 3 – 2 – 1 = 3 ≠ 0.
On a : f ′(t) = 0 ⇔  t = 1 ; f ′(t) > 0 ⇔  t > 1 et f ′(t)  0 ⇔  t  1.
Donc le point C n’appartient pas au plan 𝒫.
Quel que soit le réel t strictement inférieur à 1, la fonction f est stric-
b) Pour démontrer qu’une droite est incluse dans un plan, on
tement décroissante donc : t  1 ⇔   f (t)   f (1).
peut montrer que tous les points de la droite appartiennent au
Quel que soit le réel t strictement supérieur à 1, la fonction f est
plan, il suffit même de démontrer que deux points de la droite
strictement croissante donc : t  1 ⇔   f (t)   f (1).
appartiennent au plan.
Lorsque t = 1, la fonction f admet un minimun égal à f(1).
On considère un point M( – t + 1 ; 2t ; – t + 2) appartenant à la droite 𝒟.
Par conséquent, quelque soit la valeur de t, on a f (t)   f (1).
On a : M ∈ P ⇔ 3(– t + 1) + 2t – (– t + 2) – 1 = 0
Or lorsque t = 1, on a CMt  = CI =  3.
⇔ – 3t + 3 + 2t + t – 2 – 1 = 0
Donc CI est la valeur minimale de CMt lorsque t décrit l’ensemble des
⇔ 0 = 0.
nombres réels.
Ce qui est toujours vrai quelle que soit la valeur du réel t.

Corrigés 77
CORRIGÉS

Probabilités conditionnelles p. 52 

Corrigé Métropole (juin 2013) Corrigé Métropole (juin 2011)


1. a) 1. a ) Dans un pays, il y a 2 % de la population contaminée par un virus.
0,8 C
Donc P(V) = 0,02.
H1
La probabilité qu’une personne contaminée ait un test positif est
0,35 0,2 F
de 0,99.
Donc PV(T) = 0,09.
0,5 C
0,25 La probabilité qu’une personne non contaminée ait un test négatif
H2
est de 0,97. Donc P V ( T ) = 0, 97.
0,5 F
0,4
0,3 C D’où l’arbre pondéré :
0,99 T
H3
0,7 F V
0,02
b) Pour calculer la probabilité de l’intersection H 3 ∩ C, on applique 0,01 T
la formule des probabilités composées et on obtient donc :
P ( H 3  ∩  C ) = P ( H 3 ) × PH (C ) = 0, 4   × 0, 3, soit
3
P ( H 3  ∩  C ) = 0, 12. 0,03

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T
c) La jardinerie ne se fournissant qu’auprès des trois horticulteurs, 0,98
les événements H1, H2 et H3 forment une partition de l’univers. V
D’après la formule des probabilités totales, on a :
0,97 T
P (C ) = P ( H 1 ∩  C ) + P ( H2  ∩ C ) + P ( H 3  ∩  C )

P (C ) = P ( H 1 ) ×  PH (C ) + P ( H 2 )  ×  PH (C ) + P ( H 3 )  ×  PH (C ) b) On a P ( V ∩ T ) = P (V ) ×   PV (T ), d’où


1 2 3
P (C ) = 0, 35  × 0,8 + 0,25  × 0, 5 + 0, 4   × 0, 3 P ( V ∩  T ) = 0, 02  × 0, 99 = 0, 0198.
P(C) = 0,525.
d) D’après la formule des probabilités condi­tionnelles : 2. On cherche p(T).
P(H 1 ∩ C ) 0,35 × 0,8 La formule des probabilités totales donne :
PC (H 1 ) = = ≈ 0,533.
P(C ) 0,525 P (T ) = P (V  ∩  T ) + P (V  ∩ T ), soit
P (T ) = 0, 0198 + 0, 98  × 0, 03 = 0, 0492.
2. a) On a 10 fois la répétition d’un même événement, avec une
probabilité de succès de 0,525, de façon indépendante, donc la variable 3. a) On cherche à calculer PT(V).
aléatoire X suit bien une loi binomiale de paramètres 10 et 0,525. D’après la formule des probabilités conditionnelles, on a :
b) Cela revient à calculer P(X = 5), d’où : P(V ∩ T ) 0,0198
P T (V ) = = ≈ 0, 4.
P( X =
   5) = ( )  ×  0,525  × (1 – 0,525)  ≈ 0,243.
10
5
5 5 P(T ) 0,0492
c) L’événement « au moins deux feuillus » est aussi l’événement « au Il y a environ 40 % de « chances » que la personne soit contaminée
plus 8 conifères », d’événement contraire « 9 ou 10 conifères ». Cela si le test est positif.
revient à calculer P( X ⩽ 8), on obtient alors : b) On cherche P T (V).
P( X  ⩽  8) = 1 – P( X  = 9) – P( X  = 10) D’après la formule des probabilités conditionnelles on a :
P( X  ⩽  8) = 1 –  ( ) × 0,525  × (1 – 0,525) – 0,525
10
10
99
99 10
10
 ≈ 0,984
 ≈ 0,984.
P T (V) =
P(V ∩ T ) 0,98 × 0,97
= ≈ 0,999.
P( T) 1 – 0,0492
La probabilité qu’une personne ne soit pas contaminée par le virus
sachant que son test est négatif est donc d’environ 0,999.

78 Corrigés
CORRIGÉS

Lois à densité p. 58  Corrigé sujet inédit


Si une variable aléatoire X suit une loi normale de fonction de den-
Corrigé Liban (mai 2013) sité f, P(X ≤ a) mesure l’aire de la surface coloriée. L’aire totale de la
surface comprise entre la courbe et l’axe des abscisses est égale à 1. On
Partie A en déduit P(X > a) + P(X ≤ a) = 1 et P(a ≤ X ≤ b) = P(X ≤ b) – P(X ≤ a).
1. 0,99 C

E
0,3
0,01 C

0,95 C
0,7
E Par ailleurs, pour savoir si un contrôle est conforme, à l’aide d’un
0,05 intervalle de fluctuation, on vérifie si la valeur trouvée appartient à
C
cet intervalle.

2. La probabilité recherchée est P(C  ∩  E ). 1.  a) P(X > 99) + P(X ≤ 99) = 1, donc P(X > 99) = 1 – P(X ≤ 99).
En appliquant la formule des probabilités conditionnelles, on en Ou encore P(X > 99) = 1 – 0,01002045 = 0,98997955.
déduit donc que : D’où P(X > 99) = 0,99 au centième près.
P(C  ∩ E ) = PE (C ) ×  P(E ) = 0,95 × 0,7 =  0,665. b) P(99 ≤ X ≤ 101) = P(X ≤ 101) – P(X ≤ 99) .
Soit P(99 ≤ X ≤ 101) = 0,98997955 – 0,01002045 = 0,9799591.
3. Les événements C  ∩  E et C ∩ E forment une partition de C. Donc P(99 ≤ X ≤ 101) = 0,98 au centième près.
D’après la formule des probabilités totales : c) D’après le résultat précédent, la probabilité que le pot soit non
P (C ) =  P (C  ∩   E ) +   P (C  ∩  E ). conforme est de 1-0,98=0,020.

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P(C) = 0,665 + 0,99 × 0,3 = 0,962.
2. a) Pour p = 0,98 et n = 120, on obtient :
4. La probabilité recherchée est PC ( E ).
En appliquant la formule des probabilités conditionnelles on en [
I = 0,98 – 1,96 ∙ 0,98 × 0,02
120
;

déduit donc que :


PC (E)  =  
P(E  ∩ C )
  = 
0,99 × 0,3
  ≈ 0,309 à 10 – 3 près.
0,98 + 1,96 ∙ 0,98 × 0,02
120
.
P(C ) 0,962
Soit I  [0,955 ; 1,005].
Partie B 113
)
b  I, donc un nouveau réglage de la chaîne de production est
1.  D’après l’énoncé, la probabilité qu’un petit pot prélevé au hasard 120
nécessaire.
dans la production de la chaîne F1 soit conforme est égale à :
P(0,16   X   0,18).
On lit dans le tableau : Corrigé sujet inédit
P(0,16 X 0,18) = 0,9044.
1.  On pose Z = Y – 120 . Z suit alors la loi normale centrée réduite

2. a) D’après le cours, Y suit une loi normale centrée réduite. N(0 ; 1). 8
b) Si 0,16  Y   0,18 alors : P(Y ≥ 104) équivaut à P(Y – 120 ≥ – 16) ou P(Z ≥ – 2).
0,16 –  0,17 Y  –  0,17 0,18 –  0,17 –0,01 0,01 En utilisant les propriétés de la fonction de répartition, on peut écrire :
      et    Z    . P(Z ≥ – 2) = P(Z ≤ 2).
σ2 σ2 σ2 σ2 σ2
On trouve, à l’aide d’une calculatrice, que P(Z ≤ 2) = 0,9772.
c) On doit avoir :
La probabilité que le sachet pèse plus de 104 g est de 0,9772.
⎛ –0,01 0,01 ⎞
P⎜    Z     = 0,99.
⎝ σ2 σ 2 ⎟⎠
2. On effectue le changement de variable vu à la question précédente.
En utilisant le tableau, on lit : P(104 ≤ Y ≤ 136) = P(– 16 ≤ Y – 120 ≤ 16) = P(– 2 ≤ Z ≤ 2).
0, 01 0, 01 Les propriétés de la fonction de répartition permettent d’en déduire que :
β  =   = 2, 5758 d’où σ 2 =   ≈ 0, 00385.
σ2 2, 5758 P(104 ≤ Y ≤ 136) = 2 P(Z ≤ 2) – 1.
Finalement, à 10 – 3
près, σ 2  ≈ 0, 004. Soit P(104 ≤ Y ≤ 136) = 2 × 0,9772 – 1 ≈ 0,9544 = 0,0456.
Donc la probabilité que la masse du sachet ne soit pas comprise entre 104
et 136 grammes est de 0,0456.

Corrigés 79
CORRIGÉS

Échantillonnage p. 63 

Corrigé Amérique du Nord (mai 2013)

Partie A Partie B
1.P(390  ⩽⩽  X 
P (390  ⩽⩽ 410 =
  X   410 = P(XX ⩽ ⩽
) ) P( ⩽⩽
 410) – P(X 
 410) – P( X     390) ≈ 0,818 – 0,182 ≈ 0,636
390) ≈ 0,818 – 0,182 ≈ 0,636 1.  L’intervalle de fluctuation asymptotique au seuil de 95 % de la
au millième près. proportion de pains commercialisables dans un échantillon de
taille 300 s’écrit :
2. Un pain choisi au hasard dans la production est commercialisable ⎡ p(1 – p) p(1 – p) ⎤
I = ⎢ p – 1,96 ; p + 1,96 ⎥
si et seulement si son poids est supérieur ou égale à 385 g. ⎢⎣ n n
⎦⎥
P ({ X  ⩾  385}) est l ’évé n e m e n t contraire de avec p = 0,96 et n = 300.
P({ X  <  385)} et P(X < 385) = P(X ⩽ 385), donc : p(1 – p) 0,96(1 – 0,96)
p – 1,96 ≈ 0,96 – 1,96 ≈ 0,938
n 300
P( X ⩾ 385) = 1 – P( X ⩽ 385) ≈ 1 – 0,086 ≈ 0,914 au millième près.
p(1 – p) 0,96(1 – 0,96)
p – 1,96 ≈ 0,96 – 1,96 ≈ 0,938
n 300
3. On désigne par Y la variable aléatoire de paramètres µ = 400 et au millième près.
d’écart type σ inconnu. On a : p(1 – p) 0,96(1 – 0,96)
p + 1,96 ≈ 0,96 + 1,96 ≈ 0,982
P (Y  ⩾  385) = 0, 96 d’où 1 – P(Y  ⩽ 385) = 0,96 et P(Y  ⩽ 385) = 0,04. n 300
p(1 – p) 0,96(1 – 0,96)
Or, d’après le cours, on sait que si Y suit une loi normale de p +paramètres
1,96 ≈ 0,96 + 1,96 ≈ 0,982
n 300
Y  – 400
µ = 400 et σ, alors Z  =  suit une loi normale centrée réduite, au millième près.
σ

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⎛ 385 – 400 ⎞ On a donc I = [0,938 ; 0,982] au millième près.
et P(Y  ⩽  385) = 0,04 entraîneP ⎜ Z  ⩽  ⎟  = 0,04.
⎝ σ ⎠
D’après l’énoncé, nous savons queP(Z  ⩽ –1,751) ≈ 0,040.
2. Parmi les 300 pains de l’échantillon, 283 sont commercialisables.
15 15
On a donc –  = – 1, 751 et finalement σ = ≈ 8,6. La fréquence observable de pains commercialisables dans cet échantil-
σ 1,751 283
lon est de  ≈ 0,9433 soit environ 94 % de la production. Puisque
Si  σ = 8,6, valeur approchée au dixième, la probabilité qu’un pain 300
0,94 ∈ [0,93 ; 0,99], on peut décider que l’objectif a été atteint.
choisi au hasard soit commercialisable est de 96 %.

Algorithmique et logique p. 70 

Corrigé Amérique du Nord (mai 2013)

1. a) Pour n = 3, l’algorithme affiche 1,8340 à 10 – 4 près. Hérédité : supposons qu’il existe un entier naturel n tel que 0 < un ⩽ 2.

b) Cet algorithme affiche la valeur de un. On a : 0 < un  ⩽  2 ⇔  0 < 2un  ⩽  4 ⇔  0 <  2un  ⩽  4  ⇔  0 < un+1  ⩽  2
0 < u
c) D’après le tableau, on peut conjecturer que la suite est  ⩽  2 ⇔  0 < 2u
croissante
n
n  ⩽  4 ⇔  0 <  2un  ⩽  4  ⇔  0 < un+1  ⩽  2

de n2. ⩽  2 ⇔  0 < 2un  ⩽  4 ⇔  0 <  2u


0 < u
et convergente vers un nombre proche n  ⩽  4  ⇔  0 < un+1  ⩽  2 .
P(n +1) est vraie.
2. a) Montrons par récurrence la propriété P(n) : 0 < un ⩽ 2. Conclusion : d’après le principe de récurrence, on a pour tout entier
Initialisation : on a u0 = 1 donc 0 < u0 ⩽ 2, P(0) est vraie. naturel n, 0 < un ⩽ 2.
On définit la fonction f sur [0 ; 2] par f(x) =  2x. b) Montrons par récurrence la propriété Q(n) : un ⩽ un +1.
On a pour tout entier n, un +1 = f(un). f est croissante sur [0 ; 2]. u1  =  2  ⩾ u0  = 1, Q(0) est vraie.

80 Corrigés
CORRIGÉS

Si un ⩽ un +1, étant donné que f est croissante, on a f(un) ⩽ f(un +1), c’est- n telle que un > 1,999.
à-dire un +1 ⩽ un +2, Q(n +1) est vraie.
On en déduit donc, d’après le principe de récur­rence, que un ⩽ un +1 n est un entier naturel
Variables :
pour n ∈ ℕ et que (un) est une suite croissante.
u est un réel
c) On vient de prouver que, d’une part, la suite (un) est croissante et que,
affecter à n la valeur 0
d’autre part, elle est majorée par 2. D’après le théorème de convergence Initialisation :
Affecter à u la valeur 1
monotone, la suite (un) est convergente.
3. a) Pour tout entier naturel n,vn+1  = lnun+1   –  ln 2 Tant que u ⩽ 1,999

Traitement : Affecter à u la valeur 2u


or un+ 1  =  2un , donc :
Affecter à n la valeur n + 1
vn+ 1  = ln 2un   –  ln 2
Sortie : Afficher n
1
vn+1  =  (ln un  +  ln 2)  –  ln 2
2
1 1
vn+1  =  (ln un  –  ln 2) =  vn.
2
De plus, u0=    ln u0–  ln
2
  2 =  ln 1   –  ln 2 =  – ln 2, donc la suite (vn) est donc la
Corrigé sujet inédit
1
suite géométrique de raison et de premier termev0  =  – ln 2.
2
b) On déduit de ce qui précède que pour tout entier naturel n, Étude de la variable « somme » pour chaque étape :
Au début, la valeur de la variable « somme » est égale à 0.
n
⎛ 1⎞
vn  = – ln2 ×  ⎜ ⎟ . Première étape :
⎝ 2⎠
1
La valeur de l’itérateur « n » est 1. On ajoute donc à la valeur de
⎛u ⎞ u 1
vn  = lnun  –  ln2 ⇔  vn  = ln ⎜ n ⎟  ⇔   n  = e vn  ⇔  un  = 2e vn 1
« somme » qui correspond mathématiquement au c­ alcul : 0 +  .

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⎝ 2⎠ 2 1
⎛u ⎞ u Deuxième étape :
⎜ n ⎟  ⇔   n  = e vn  ⇔  un  = 2e vn
 ln2 ⇔  vn  = ln 1
⎝ ⎠
2 2 La valeur de l’itérateur « n » est de 2. On ajoute donc à la valeur de
2
⎛u ⎞ u « somme » qui correspond maintenant au calcul mathématique : 0
 ln ⎜ n ⎟  ⇔   n  = e vn  ⇔  un  = 2e vn . 1 1
⎝ 2⎠ 2 +   +  .
⎛ 1⎞
– ln 2   ×   ⎜ ⎟
n
1 2
⎝ 2⎠
D’où, pour tout entier n, un  = 2e . Conclusion :
n
1 ⎛ 1⎞ À la fin de l’exécution de l’algo­rithme, la valeur de la variable
c) Étant donné que 0 < < 1, lim ⎜ ⎟  = 0et lim vn  = 0.
2 n→+ ∞ ⎝ 2 ⎠ n→∞
« somme » correspond au calcul :
On sait que lim e x  = 1, donc par composition des limites lim e vn  = 1 et 1 1 1 1 1
x→0 n→+ ∞
0 +   +   +   +   + … +  .
finalementlim un  = 2. 1 2 3 4 10
n→+ ∞

d) L’algorithme ci-dessous affiche en sortie la plus petite valeur de C’est-à-dire la somme des inverses des entiers de 1 à 10.

Corrigés 81
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CULTURE SCIENTIFIQUE
MATHÉMATICIENS CONTEMPORAINS EMBLÉMATIQUES

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LES ARTICLES DU

Alexandre Grothendieck :
mort d’un génie des maths
Singulier et véritable mythe, le scientifique naturalisé français s’était retiré du monde
en 1990.
Considéré comme le plus grand mathématicien du XXe  siècle, Dès 1953, le jeune mathématicien se retrouve confronté à la nécessité
Alexandre Grothendieck est mort, jeudi 13 novembre, à l’hôpital de d’obtenir un poste. Apatride, il ne peut accéder à la fonction publique
Saint-Girons (Ariège), non loin de Lasserre, le village où il s’était secrè- et, rétif au service militaire, il ne veut pas demander la naturalisation
tement retiré au début des années 1990, coupant tout contact avec le française. Il part enseigner à Sao Paulo (Brésil), à Lawrence et à Chicago
monde. Il était âgé de 86 ans. Également connu pour la radicalité de (États-Unis). Deux ans plus tard, à son retour en France, un riche
son engagement pacifiste et écologiste, ce mathématicien singulier industriel piqué de mathématiques, Léon Motchane, fasciné par l’in-
et mythique laisse une œuvre scientifique considérable. tuition et la puissance de travail du jeune homme – il n’a que 27 ans –,
Il naît le 28 mars 1928 à Berlin, dans une famille atypique. Sascha décide de fonder un institut de recherche conçu sur le modèle de
Schapiro, son père, est russe de confession juive, photographe et l’Institut d’études avancées de Princeton : l’Institut des hautes études
militant anarchiste. Également très engagée, Hanka Grothendieck, scientifiques (IHES), à Bures-sur-Yvette. Le lieu est imaginé pour servir
sa mère, est journaliste. En 1933, Sascha quitte Berlin pour Paris, où d’écrin au mathématicien, qui va y entamer une deuxième carrière.
il est bientôt rejoint par Hanka. Entre 1934 et 1939, le couple part en
Espagne où il s’engage auprès du Front populaire tandis que le petit Radicalité
Alexandre est laissé en Allemagne à un ami de la famille. Jusqu’en 1970, entouré d’une multitude de talents internationaux, il
Au printemps 1939, Alexandre retrouve ses parents dans le sud de la dirigera son séminaire de géométrie algébrique, qui sera publié sous
France. Dès octobre 1940, son père est interné au camp du Vernet. Il la forme de dizaines de milliers de pages. Sa nouvelle vision de la
en part en 1942 pour être transféré à Drancy puis à Auschwitz, où il géométrie, inspirée par son obsession de repenser la notion d’espace,

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sera assassiné. Alexandre et sa mère, eux, sont internés ailleurs. « La a bouleversé la manière même de faire des mathématiques. « Les idées
première année de lycée en France, en 1940, j’étais interné avec ma d’Alexandre Grothendieck ont pour ainsi dire pénétré l’inconscient des
mère au camp de concentration de Rieucros près de Mende, raconte-t-il mathématiciens », dit Pierre Deligne (Institut des études avancées de
dans Récoltes et Semailles, un texte autobiographique monumental Princeton), l’un de ses plus brillants élèves, lauréat de la médaille Fields
jamais publié, tiré à 200 exemplaires et qui circule désormais sur en 1978 et du prix Abel en 2013.
Internet. C’était la guerre, et on était des étrangers – des "indésirables", Les notions qu’il a introduites ou développées sont aujourd’hui
comme on disait. Mais l’administration du camp fermait un œil pour encore au cœur de la géométrie algébrique et font l’objet d’intenses
les gosses, tout indésirables qu’ils soient. On entrait et sortait un peu recherches. « Il était unique dans sa façon de penser, dit M. Deligne,
comme on voulait. J’étais le plus âgé, et le seul à aller au lycée, à quatre très ému par le décès de son ancien maître. Il lui fallait comprendre
ou cinq kilomètres de là, qu’il neige ou qu’il vente, avec des chaussures les choses du point de vue le plus général possible et une fois que les
de fortune qui toujours prenaient l’eau. » choses étaient ainsi comprises et posées, le paysage devenait si clair
que les démonstrations semblaient presque triviales. »
Quatorze problèmes résolus En 1966, la médaille Fields lui est décernée, mais il la refuse pour des
En 1944, son bac en poche, Alexandre Grothendieck n’a pas encore été raisons politiques, il ne veut pas se rendre à Moscou pour recevoir son
identifié par ses professeurs comme le génie qu’il est. Il s’inscrit en prix. La radicalité avec laquelle il défendra ses convictions ne cessera
mathématiques à l’université de Montpellier puis, à l’orée de la thèse, jamais. Et c’est à partir de la fin des années 1960 qu’il s’éloigne de la
est recommandé à Laurent Schwartz et Jean Dieudonné. L’histoire, communauté scientifique et de ses institutions. En 1970, il fonde avec
célèbre, a contribué à forger son mythe : les deux grands mathémati- deux autres mathématiciens – Claude Chevalley et Pierre Samuel – le
ciens confient au jeune étudiant une liste de quatorze problèmes qu’ils groupe Survivre et vivre, pacifiste, écologiste et très marqué par le
considèrent comme un vaste programme de travail pour les années mouvement hippie. À la même époque, il découvre que l’IHES est
à venir, et lui demandent d’en choisir un. Quelques mois plus tard, partiellement financé par le ministère de la Défense. Il claque la porte
Alexandre Grothendieck revient voir ses maîtres : il a tout résolu. Dans de l’institut. Il sera naturalisé français l’année suivante.
cette première période de production mathématique, Grothendieck Le Collège de France lui offre alors un poste temporaire, qu’il utilise
se consacre à l’analyse fonctionnelle, domaine qui étudie les espaces largement comme tribune politique. Son cours est supprimé. En 1973,
de fonctions. Ses travaux révolutionnent ce champ d’études, mais il devient professeur à l’université de Montpellier – qui, selon une
demeurent moins connus que ceux qu’il conduira dans la deuxième enquête de Libération publiée en juillet 2012, garde encore des milliers
partie de sa carrière. de pages inédites du grand mathématicien – avant de rejoindre le

84 Culture scientifique
LES ARTICLES DU

CNRS en 1984, jusqu’à sa retraite en 1988. Cette année-là, il reçoit, avec science et le monde entier, il s’installe dans un petit village des Pyré-
Pierre Deligne, le prix Crafoord, doté d’une forte somme d’argent. Il nées. Il y restera, coupé de tous, jusqu’à sa mort.
refuse la distinction et s’en explique dans une lettre adressée au Monde
et publiée le 4 mai 1988. Stéphane Foucart et Philippe Pajot, Le Monde daté du 15.11.2014
Le texte témoigne d’une profonde amertume, d’un divorce avec ses
pairs et le projet même de la recherche scientifique. Pourquoi un tel
ressentiment ? « Il n’y a pas de raison unique », dit Pierre Deligne. Le LES DATES
fait que la société ait ignoré ses idées sur l’enjeu écologique n’y est
- 1928 : Naissance à Berlin.
pas étrangère. « Sur cette question, il avait l’impression que le fait de
- 1933 : Ses parents partent pour Paris.
prouver la réalité des problèmes ferait bouger les choses, comme en
- 1966 : Médaille Fields.
mathématiques », raconte son ancien élève. Ce ne fut pas le cas. - 1970 : Création du groupe écologiste et pacifiste Survivre et vivre.
En 1990, il quitte son domicile pour une retraite gardée secrète. - 1990 : Rupture des liens avec le monde.
À ceux avec qui il garde un contact, il demande que ses écrits non - 2014 : Mort à Saint-Girons (Ariège).
publiés soient tous détruits. Brouillé avec ses proches, sa famille, la

Alan Turing : un centenaire bien vivant


Le mathématicien anglais, qui s’est suicidé à 42 ans, aurait eu 100 ans le 23 juin. Son héri-
tage est immense : logique, informatique, cryptologie, intelligence artificielle et biologie du
développement portent encore son empreinte.

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Quel rapport entre une pomme, une brique de Lego, un sous-marin alle- L’ordinateur joueur symbolise tous ces avatars de l’intelligence arti-
mand de la seconde guerre mondiale, un ordinateur jouant aux échecs ficielle qui tentent d’imiter le cerveau humain, voire de le surpasser,
et les taches d’un guépard ? Tous ces éléments résument, en raccourci, comme Turing l’avait imaginé.
la vie et l’œuvre de l’un des plus grands scientifiques du XXe siècle, Alan Enfin, les taches de la peau du guépard sont l’une des dernières énigmes
Turing, qui aurait eu 100 ans ce 23 juin. Ce mathématicien britannique qu’Alan Turing tenta de résoudre : le secret de l’apparition des formes
est cependant mort bien avant d’avoir atteint cet âge : il s’est suicidé à et figures dans la nature.
42 ans, le 7 juin 1954. Voilà donc, en résumé, moins de vingt ans d’une carrière scientifique
Sa brève carrière a pourtant suffi à en faire un pionnier et un visionnaire marquée par au moins trois articles scientifiques majeurs. Retour en
dans plusieurs domaines scientifiques : l’informatique, l’intelligence détail sur ce parcours d’exception, plus cohérent qu’il n’y paraît…
artificielle et la biologie. L’ordinateur, les robots et le concept si florissant
d’application (comme pour les téléphones portables) lui doivent donc D’une machine à ruban à un prix
beaucoup. Alors qu’à son époque n’existaient ni transistors électro- de 1 million de dollars
niques, ni mémoires magnétiques, ni écrans tactiles… Le 28 mai 1936, Alan Turing, alors à Cambridge, n’a pas encore son
Mais revenons à notre inventaire hétéroclite. La pomme est celle qu’il doctorat de mathématiques lorsqu’il envoie à la Société mathématique
croqua pour se suicider après l’avoir enduite de cyanure, alors qu’il avait anglaise un article qui paraîtra l’année suivante et qui résout l’un des
été condamné pour homosexualité par la même loi qui envoya Oscar problèmes majeurs de l’époque : existe-t-il une méthode effective pour
Wilde aux travaux forcés au siècle précédent. déterminer si une formule est vraie ou non ? La réponse de Turing
La brique de Lego est l’élément qui a permis à un groupe d’étudiants de est… non ! L’arsenal mathématique, malgré sa puissance théorique, ne
l’ENS Lyon de rendre hommage à leur aîné en construisant une machine permet pas de tout calculer. En particulier, il n’est pas possible d’écrire
de Turing, sorte d’ordinateur entièrement mécanique. L’œuvre, unique un algorithme capable de décider si une fonction mathématique est
au monde, sera exposée lors du colloque français organisé en hommage calculable ou pas, ou bien si une proposition est vraie ou fausse.
à Alan Turing du 2 au 4 juillet à Lyon, dont la première journée sera Cette question on ne peut plus fondamentale est posée justement à une
grand public. époque où plusieurs mathématiciens, dont des spécialistes de la logique,
Le sous-marin allemand représente la contribution d’Alan Turing à veulent tester les bases mêmes de leur discipline. Ces dernières sont en
la lutte contre les ennemis de la Grande-Bretagne quand, au sein des plein vacillement depuis que Kurt Gödel a peu ou prou montré qu’il
services secrets anglais, il participa au décodage des messages chiffrés n’est pas possible de prouver certains énoncés en restant dans le cadre
de la Wehrmacht. théorique défini. « Alan Turing se situe au croisement de deux traditions.

Culture scientifique 85
LES ARTICLES DU

L’une que l’on peut qualifier de “déterministe”, incarnée par Laplace par considérer la question : les machines peuvent-elles penser ? » Sa réponse
exemple, pour qui, avec les bons axiomes et les bonnes équations, tout est, cette fois, plutôt oui. Il propose une manière opérationnelle de
serait calculable. Et l’autre qui émerge avec Poincaré, avec son travail s’attaquer à cette question, sous forme d’un jeu resté célèbre, le jeu
sur le chaos, et Gödel. Le premier écorne le paradigme déterministe en de l’imitation ou « test de Turing ». Dans une version simplifiée, un
montrant que l’évolution de certains systèmes devient imprévisible. Le interrogateur pose des questions à deux interlocuteurs sans savoir s’ils
second en démontrant son théorème d’incomplétude  », résume Jean sont des hommes ou des machines. Les réponses étant manuscrites, il
Lassègue, directeur de recherche au CNRS et philosophe au Centre de doit trouver qui est qui. Soixante ans après ce défi, le Prix Loebner, qui
recherche en épistémologie appliquée de l’Ecole polytechnique. « En met en compétition chaque année plusieurs machines, a bien déterminé
montrant la non-décidabilité de certains problèmes, Turing est “non un vainqueur, le « robot » Chip Vivant, mais celui-ci n’a pas trompé les
déterministe”, mais sa démonstration est, en un sens, “déterministe” », quatre examinateurs lors de la finale du 15 mai dernier. Personne n’a
poursuit le chercheur, par ailleurs auteur d’une biographie de Turing. donc encore reçu le prix de 100 000 dollars promis.
En effet, pour résoudre ce problème de calculabilité, Turing construit Chip Vivant, conçu par l’Américain Mohan Embar, est en fait un agent
par la pensée une machine, véritable modèle de calcul, dont il parvient conversationnel comme on commence à en voir de plus en plus sur le
à faire ressortir les limites. Son concept décrit un système composé Web ou au téléphone pour répondre automatiquement à nos questions.
d’un ruban sur lequel sont inscrites des données d’entrée, voire des En général, ils sont bons si l’interlocuteur ne sort pas du domaine
instructions (qui font office de « programme » selon le vocabulaire d’excellence du robot. Sur le blog de Mohan Embar, une juge le félicite
d’aujourd’hui). Une tête peut lire et écrire sur ce ruban et décider de en rappelant que d’autres robots soit l’ont insultée, soit ont essayé de
le faire avancer. Une mémoire ou un processeur agit en fonction des lui faire croire qu’ils étaient un chat, soit ont inversé les rôles en la
entrées et des fonctions qui lui ont été assignées. C’est exactement sur bombardant de questions pour l’empêcher de poser les siennes. Chip
ce principe qu’une poignée d’étudiants en informatique de l’ENS Lyon Vivant a beau avoir été plus gentil, il a été démasqué.
ont réalisé une machine de Turing avec près de 20 000 pièces de Lego En général, la technique consiste à puiser dans de vastes bases de
actionnées par de l’air comprimé. Cet « ordinateur » parvient à inverser données de réponses et à extraire le bon texte en fonction de plusieurs
les trois lettres d’un mot en quinze minutes. dizaines de milliers de règles logiques. La force brute et de grandes
«  La machine de Turing n’est pas utilisée en tant que telle dans les capacités de mémoire et de logique ont ainsi permis à IBM et son
laboratoires d’informatique. Elle est cependant omniprésente, comme ordinateur Watson de gagner à un jeu télévisé aux Etats-Unis en 2011.
peut l’être un modèle atomique pour un chimiste », explique François « Turing est une figure importante de l’intelligence artificielle. Passer

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Morain, du Laboratoire d’informatique de l’Ecole polytechnique (LIX). de l’idée d’un calculateur à la réalisation d’interactions entre homme et
La machine de Turing peut, en fait, simuler n’importe quel calcul et machine est très visionnaire », constate Nicolas Sabouret, du Laboratoire
n’importe quel ordinateur actuel ou futur. « La physique classique et d’informatique de Paris-VI. « Il y a une continuité entre son article de 1937
la physique quantique sont simulables par une machine de Turing », et celui de Mind. Il s’agit de fixer des limites et de travailler à repousser
précise Pascal Koiran, informaticien de l’ENS Lyon. les limites de ce qui est faisable dans ce cadre », rappelle Jean Lassègue.
Mais si cette machine permet de définir si une fonction est calculable ou Beaucoup de laboratoires cherchent donc à aller encore plus loin dans
non, elle ne dit rien sur l’efficacité du calcul, c’est-à-dire sur les ressources l’imitation de l’homme par les machines, même s’ils n’ont pas réussi à
nécessaires pour effectuer ce calcul (combien de temps, de mémoire…). passer le fameux « test ».
Cette branche s’appelle la « complexité » et fait l’objet d’intenses travaux « Il ne faut pas oublier que l’intelligence n’est pas que dans le cerveau ! »,
dans les laboratoires d’informatique. Un prix de 1 million de dollars provoque Jean Lassègue. « Nous cherchons par exemple à prendre en
a même été proposé en 2000 par la fondation américaine Clay pour compte l’interaction non verbale, comme les émotions. Ces dernières
qui résoudra l’épineux problème suivant : existe-t-il des problèmes jouent un rôle social très important », précise Nicolas Sabouret, dont
mathématiques qui ne peuvent être résolus en un temps « raisonnable » l’un des objectifs est de proposer un entraînement aux entretiens
(la formulation exacte étant bien sûr moins triviale) ? d’embauche en faisant dialoguer un chômeur avec un ordinateur. Jean
Par exemple, savoir si un nombre entier est un nombre premier (divi- Lassègue poursuit : «  En réalité, Turing défend là aussi deux projets.
sible seulement par un et par lui-même) est calculable en un temps « rai- D’une part, le rêve d’une mécanisation de la pensée, processus détermi-
sonnable ». En revanche, trouver le trajet le plus court pour un voyageur niste et prédictif, et, d’autre part, celui d’une pensée vue au contraire
de commerce passant par un grand nombre de villes (plusieurs milliers) comme un processus non prédictif et irréversible. »
n’entre pas dans cette catégorie. La question est de savoir si quelqu’un Turing n’a donc pas seulement été le premier à imaginer la possibilité,
établira un meilleur algorithme ou si cette question, comme d’autres pour une machine, de simuler un esprit humain détaché de son corps
problèmes, restera vraiment hors catégorie. On le voit, ce problème est matériel, il aurait aussi ouvert la voie à ceux qui aujourd’hui, en
tout à fait dans l’esprit d’un Turing cherchant à déterminer la frontière robotique, tiennent compte d’un ensemble de facteurs « extérieurs »,
entre le calculable et le non-calculable. émotions, expressions du visage, stimuli environnementaux…

Imitation et limitation Le secret des formes de la nature


Après avoir jeté les bases de ce qui ne s’appelle pas encore l’informa- Dernier article de la vingtaine publiée en moins de vingt ans de
tique, Alan Turing ouvre un nouveau champ en 1950 dans la revue de carrière, celui intitulé « Les bases chimiques de la morphogénèse »,
philosophie Mind. Son texte commence sobrement par : « Je propose de paru en 1952, n’est pas le moins important. Il se propose d’étudier

86 Culture scientifique
LES ARTICLES DU

l’apparition de formes et de structures dans un système à partir d’un


matériau homogène. Comment les taches viennent au léopard ? PARCOURS
Pourquoi les graines de tournesol s organisent-elles en spirale au
centre de la fleur ? Et, plus précisément, comment l’hydre d’eau douce - 23 juin 1912 : Naissance à Londres.
se multiplie-t-elle à partir de sa scission en deux ou trois morceaux ? - 1936 : Début de son doctorat à Princeton auprès de John von Neu-
A priori, quoi de plus naturel pour un spécialiste des codes secrets mann et Alonzo Church.
- 1938-1942 : Membre des services secrets, chargé du déchiffrement
que de s’attaquer au défi du code de la nature, surtout en pleine
des messages codés allemands.
émergence de la génétique ? Pourtant, selon Jean Lassègue, l’attirance
- 1945-1948 : Recrutement à l’université de Manchester pour
pour ce problème n’a rien à voir avec l’ADN. « Cela s’inscrit dans la
construire ce qui sera le deuxième ordinateur en Europe, l’Automa-
continuité de ses articles de 1936 ou de 1950. Une fois encore, il s’agit de
tic Computing Engine.
s’interroger sur les limites du déterminisme », rappelle le philosophe.
- 1950 : Publication de son article sur l’intelligence et le calcul dans
Il est vrai que dans la nature le déterminisme prédictif est l’exception
lequel il expose son « test ».
et pas la règle. Les sarabandes ondulantes des nuées d’étourneaux,
- 7 juin 1954 : Suicide par ingestion d’une pomme empoisonnée, à
l’architecture complexe des termitières ou les circonvolutions du Wilmslow (Cheshire) près de Manchester.
cerveau ne se déduisent pas d’un jeu d’équations simples à résoudre.
Alan Turing imagine donc un modèle simple qui lui permet de
mettre en équations l’apparition de ces formes à partir d’une situa-
tion banale. Deux molécules dites morphogènes sont mélangées. notamment, des chercheurs réalisent qu’au niveau même des
L’une est activatrice et l’autre inhibitrice. L’augmentation de la cellules il faut tenir compte non seulement des gènes mais aussi
concentration de l’une contrarie celle de l’autre, ce qui contraint le des différentes formes de la matière et de son environnement pour
système à osciller. En outre, ces molécules diffusent dans la solution. décrire la géométrie des tissus (Le Monde du 24 décembre 2011). Ces
En mélangeant mathématiquement tous ces ingrédients, Turing situations sont loin de se réduire à deux seules entités en présence,
montre que des structures ordonnées apparaissent ! Quelques mais la philosophie du chercheur anglais est bien celle qui sous-tend
taches noires se dessinent sur une feuille blanche. De là partiront ces travaux.
les tentacules de l’hydre. L’article d’Alan Turing publié par l’Académie royale des sciences fait
Depuis, des chimistes ont trouvé effectivement des réactions aussi date pour une autre raison. Il contient la première simulation

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obéissant à ces règles créant, au milieu de la solution, des anneaux, numérique d’un phénomène de la nature, selon John Reinitz. Une
des taches, des zébrures… Des biologistes, dans les années 1980, ont technique largement utilisée et développée depuis lors grâce… aux
aussi identifié des morphogènes dans le développement de l’em- ordinateurs. La boucle est bouclée sur un parcours des plus cohérents
bryon, comme le rappelle John Reinitz, de l’université de Chicago, qui a fait naître des branches toujours vertes et foisonnantes.
qui a résumé ce travail dans un numéro spécial de la revue Nature
consacré à Alan Turing le 23 février. David Larousserie, Le Monde du 23.06.2012
Enfin, ces dernières années, grâce aux progrès de l’imagerie,

Le Français Laurent Lafforgue,


« Nobel » de mathématiques
À 36 ans, le chercheur de l’Institut des hautes études scientifiques (IHES) a reçu, le 20
août [2002] à Pékin, la médaille Fields, la plus haute récompense décernée dans cette
discipline. Elle couronne également les travaux du Russe installé aux États-Unis Vladimir
Voevodsky.

Septième Français à obtenir la récompense suprême en mathéma- Professeur permanent à l’Institut des hautes études scientifiques
tiques depuis 1950, Laurent Lafforgue a reçu, mardi 20 août, la mé- (IHES) de Bures-sur-Yvette (Essonne) et directeur de recherche au
daille Fields 2002, distinction qui est considérée comme l’équivalent CNRS, Laurent Lafforgue, 36 ans, s’est distingué grâce à ses travaux sur
des prix Nobel attribués aux chercheurs dans d’autres disciplines. Il la « correspondance de Langlands ». En 1967, le mathématicien Robert
partage ce prix, remis lors du Congrès international des mathéma- Langlands lançait une série de propositions dont les vérifications
ticiens, qui se tient à Pékin du 20 au 28 août, avec le Russe Vladimir alimentent de nombreux programmes de recherche.
Voevodsky, membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton Le nouveau lauréat français a obtenu la médaille Fields pour sa
(New Jersey). publication intitulée Chtoucas de Drinfeld et correspondance de

Culture scientifique 87
LES ARTICLES DU

Langlands, et dont le résumé précise qu’elle « démontre la cor- mathématiques qui se développe des années 1960 aux années 1980.
respondance de Langlands pour GLr sur les corps de fonctions ». De telles conjectures, c’est-à-dire, en mathématiques, des affirmations
À lui seul, ce libellé reflète bien le caractère hermétique des travaux non encore démontrées, révélaient un « grand mystère des mathéma-
de pointe en mathématiques. La complexité des notions autant que tiques » totalement inconnu, mettant en correspondance des familles
leur degré d’abstraction les mettent hors de portée du vulgum pecus. d’objets jusque-là indépendantes et affirmant que les relations entre
Néanmoins, Laurent Lafforgue ne désespère pas de faire percevoir la leurs objets sont identiques... Peu à peu, la conjecture de Langlands pa-
beauté des voies explorées par ses pairs au cours des derniers siècles. raît si lumineuse que dans le monde entier les mathématiciens tentent
L’origine des recherches actuelles remonte à l’élaboration par Leonhard de la démontrer pour la transformer en théorème. Ils s’attaquent à
Euler (1707-1783) de la loi de réciprocité quadratique qui stipule que, deux corps : celui des nombres et celui des fonctions.
étant donné deux nombres premiers p et q, il existe un entier x tel que Dans le premier, l’un des grands résultats est obtenu par l’Anglais
x2 - p est divisible par q et un entier y, tel que y2 - q est divisible par p. Andrew Wiles, qui parvient à démontrer en 1994 le fameux théorème
C’est Carl Friedrich Gauss (1777-1855) qui a démontré le premier, à 19 de Fermat, élaboré par Pierre de Fermat (1601-1665) en 1637. Cet exploit
ans, cette loi, dont la généralisation aux puissances supérieures à 2 ne résout qu’un cas particulier dans le corps des nombres, domaine
n’a été obtenue qu’en 1927 par Emil Artin. considérablement plus difficile que celui des corps de fonctions. C’est
Auparavant, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la théorie al- dans ce dernier que Laurent Lafforgue va s’illustrer en démontrant la
gébrique des nombres a été progressivement élaborée, essentiellement correspondance de Langlands avec un grand degré de généralité qui
en Allemagne. De plus en plus générale et abstraite, cette dernière confère à son travail toute sa portée.
s’appuie sur des notions comme les corps (ensemble d’éléments pou- Avant lui, l’Ukrainien Vladimir Drinfeld (médaille Fields en 1990)
vant s’additionner, se soustraire, se multiplier et se diviser comme les avait effectué, à 20 ans, le même travail pour la valeur n = 2. Laurent
nombres réels), leurs extensions, ainsi que les groupes tels que celui de Lafforgue étend la démonstration pour tout n. En janvier, sa publica-
Galois, issu de la théorie élaborée par Evariste Galois (1811-1832). Entre tion finale est éditée par la prestigieuse revue allemande Inventiones
la fin du XIXe siècle et 1950 apparaît la théorie des corps de classe, qui Mathematicae. Un article de 240 pages en français, alors que les
s’attaque à la partie commutative (qui rassemble les cas où ab = ba) publications habituelles ne dépassent pas les 40 pages. Au total,
du groupe de Galois. Emil Artin en tire la généralisation de la loi de avec ses autres articles, Laurent Lafforgue a déjà publié 600 pages.
réciprocité. C’est avec les travaux sur l’extension de la théorie des Pour lui, « la conjecture de Langlands compte parmi les plus belles

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corps de classe aux cas où le groupe de Galois n’est pas commutatif choses proposées en mathématiques. Les énoncés sont extrêmement
qu’apparaît le mathématicien canadien Robert Langlands. simples et tiennent souvent en trois lignes. Que cela puisse être vrai
est éblouissant ! Mais il faut des centaines de pages pour démontrer
quelques cas très particuliers ».
Un article de 240 pages Christian Peskine, directeur scientifique adjoint du département
En 1967, à 31 ans, il adresse une lettre de 17 pages à André Weil (1906- sciences physiques et mathématiques du CNRS, qualifie le travail de
1998), l’un des grands noms de la théorie des nombres, afin d’y exposer Laurent Lafforgue d’« extraordinaire ». Pourtant, ses résultats ne béné-
ses idées. Largement diffusées, ses hypothèses laissaient entendre que ficient pas de l’aura qui entoure ceux d’Andrew Wiles, sans doute en
« les nombres entiers se comportent comme s’ils étaient une courbe », partie parce que ce dernier a résolu un problème vieux de plus de trois
explique Laurent Lafforgue. Une troublante analogie apparaissait siècles, alors que les conjectures de Langlands n’ont que trente-cinq ans.
ainsi entre des domaines jusqu’alors distincts. « Il est alors possible Pour autant, Christian Peskine ne cache pas sa joie de voir un nouveau
d’établir un véritable dictionnaire dans lequel un nombre premier Français décrocher la médaille Fields et y trouve « une confirmation de
correspond à un point d’une courbe, une fraction à une fonction la richesse du tissu scientifique français en mathématiques. »
définie sur une courbe... » En reliant la théorie des nombres, l’algèbre et
l’analyse, Robert Langlands participe au mouvement d’unification des Michel Alberganti, Le Monde daté du 22.08.2002

Science avec conscience


Cédric Villani, 41 ans, mathématicien. Chercheur médaillé et médiatique, il défend une
discipline qui apprend à « refuser les idées toutes faites ».

Se méfier, toujours, des apparences. C’est la promesse que l’on se pas s’arrêter au look de ce romantique, féru de musique classique et
fait après deux heures passées en tête-à-tête avec Cédric Villani, pianiste à ses rares heures creuses, qui cultive son allure de dandy à
Médaille Fields 2010 de mathématiques. Difficile, pourtant, de ne la Oscar Wilde ou à la Franz Liszt.

88 Culture scientifique
LES ARTICLES DU

Cheveux de jais aux épaules, costume trois pièces rehaussé d’un


foulard noué en lavallière, oignon au gousset, boutons de manchette PARCOURS
et araignée à la boutonnière, un bijou qu’il fait confectionner par
- 1973 : Naissance à Brive-la-Gaillarde
un artisan lyonnais et dont il possède toute une collection. « Enfant,
- 1998 : Doctorat sur l’étude statistique des gaz
confie-t-il, j’étais un timide maladif. Pour m’en défendre, j’ai choisi
- 2009 : Directeur de l’Institut Henri-Poincaré
d’attirer le regard. »
- 2010 : Médaille Fields de mathématiques
La planète des mathématiciens est, il est vrai, peuplée d’excentriques à
la sensibilité exacerbée. Comment, sinon, vagabonder dans les sphères
éthérées de la pure abstraction ? Tout de même, à regarder la photo-
Sa thèse, 450 pages, sera une « contribution à l’étude mathématique
graphie affichée sur la porte de son bureau de directeur de l’Institut
des équations de Boltzmann et de Landau en théorie cinétique des
Henri-Poincaré, dans le Quartier latin à Paris – on l’y voit bondissant,
gaz et des plasmas ». En clair, à l’étude statistique du comportement
à l’image de Nixon, Dali ou Marilyn Monroe saisis par l’objectif de
des milliards de milliards de particules qui, dans un milieu gazeux,
Philippe Halsman –, à siroter le thé vert coréen qu’il vous sert dans un
évoluent vers un état de désordre croissant.
mug à son nom – lui utilise une tasse portant celui de Poincaré –, à le
Ses travaux le mèneront à s’intéresser au transport optimal ou, pour
découvrir dans les pages mode de L’Express, dans Paris Match ou dans
faire simple, au déplacement d’objets au moindre coût énergétique,
Madame Figaro, on se dit que cet homme est habité par un besoin de
ces objets pouvant être des étoiles, des électrons, des voitures ou des
reconnaissance singulier. Et que la médaille Fields, la plus prestigieuse
produits alimentaires. La question, à la croisée des mathématiques
distinction de sa discipline, décernée à des mathématiciens de moins
et de la physique théorique, s’applique aussi bien à l’astrophysique
de 40 ans, n’a pas suffi à l’assouvir.
qu’à la mécanique des fluides ou à la météorologie. Ses deux ouvrages
Jugement hâtif. Le chercheur révèle, dès les premiers mots, un naturel
majeurs sur le sujet, Topics in Optimal Transportation (American
affranchi des conventions. Il est lui-même, tout simplement, Cédric,
Mathematical Society, 2003) et Optimal Transport (Springer, 2008),
prénom anglo-saxon aux consonances aristocratiques, Villani, pa-
font référence.
tronyme méditerranéen aux origines paysannes. Et cette simplicité
Dans sa vie scientifique comme dans sa vie personnelle, Cédric Villani
est sa suprême élégance. S’il paye de sa personne, sur les plateaux de
dit s’être laissé porter par « le hasard des rencontres », par « la chance »
télévision ou dans l’émission « La Tête au carré » de France Inter, dont

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aussi. Il en a tiré la conviction que « les vraies découvertes, celles qui
il est un chroniqueur régulier, c’est pour transmettre sa passion pour
marquent une rupture, ne sont jamais planifiées ». Et que la recherche,
les sciences. Peu de chercheurs autant que lui, qui a donné cette année
que les gouvernements aimeraient canaliser, devrait être « un peu
une vingtaine de conférences grand public, sont d’aussi actifs militants
plus libre ». Le chercheur, pense-t-il, est « au centre de la société »,
de la cause des mathématiques et, plus largement, de la recherche.
même s’il en est un acteur « invisible ». La science, plaide-t-il, est « ce
Sa première expérience du petit écran l’a marqué. Invité du « Grand
qui fait avancer la société, ce qui change la vie ». Mais lui qui se prête
Journal » de Canal+, il s’y est retrouvé aux côtés de Franck Dubosc. Lui
volontiers aux sollicitations des médias aime aussi « l’humilité » du
qui n’a pas la télévision ignorait tout de l’humoriste. « Le lendemain,
métier de chercheur, « petit face aux mystères de l’Univers et à des
raconte-t-il, des collègues m’ont demandé ce qui m’avait pris d’aller
questionnements auxquels il ne peut répondre seul ».
faire le guignol. Mais j’étais ravi. Pour ce qui est de toucher du monde,
Il s’inquiète des mauvais coups portés à l’enseignement des sciences.
c’était le pompon ! Même les éboueurs m’arrêtaient dans la rue. » Le
Avec les Prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji et Albert
même jour, il participait, plus sérieusement, aux « Mots de minuit »
Fert et des centaines de collègues moins connus, il a signé fin 2010, à
sur France 2...
l’adresse du ministre de l’éducation, Luc Chatel, une pétition. Le texte
Ce fils de pieds-noirs aux ascendants napolitain, génois et grec, né à
s’alarmait de la baisse du nombre d’heures allouées aux sciences par
Brive-la-Gaillarde (Corrèze) « au milieu des vaches et des coquelicots »,
la réforme des lycées, alors qu’à ses yeux « il faut plus que jamais
sait ce qu’il doit à l’apprentissage des mathématiques. « Une école
mettre le paquet sur les filières scientifiques ».
d’imagination, de persévérance et de rigueur, qualités utiles dans
Ces matières développent une discipline intellectuelle où, « à la diffé-
toutes sortes de métiers et de situations », dit-il. Il connaît aussi la dette
rence des idéologies », l’esprit apprend à être critique, à « se remettre en
qu’il a envers le système éducatif français, ses classes préparatoires
question », à « refuser les idées toutes faites ». L’histoire, rappelle-t-il,
et ses grandes écoles, qui lui ont donné « beaucoup de bonheur ». Il
compte « nombre de mathématiciens engagés, contestataires, prêts à
y a fait un parcours brillantissime : 18 de moyenne au baccalauréat
remettre en cause les régimes trop autoritaires », tels Gaspard Monge,
avec la note maximale en mathématiques, maths sup et spé à Louis-
« révolutionnaire enragé », Évariste Galois, « républicain acharné »,
le-Grand, puis l’École normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm. Il
ou Maurice Audin, « militant anticolonialiste ». Sans craindre de
y découvre le cinéma et la musique, anime le club de spectacles,
dilapider sa notoriété, c’est ce message d’anticonformisme qu’il porte,
se laisse élire président de l’association des élèves, se consacre à la
devant ses étudiants de l’université Lyon-I comme sur les antennes.
préparation du bicentenaire de l’école. Au point que son directeur de
Vraiment, ne pas se fier aux apparences.
thèse, Pierre-Louis Lions, Médaille Fields en 1994, le rappelle à l’ordre
d’une note manuscrite : « Il faudrait peut-être se remettre au travail. » Pierre Le Hir, Le Monde daté du 06.08.2011

Culture scientifique 89
LES ARTICLES DU

Artur Avila, les maths pour dynamique


Ce spécialiste franco-brésilien des systèmes dynamiques a reçu la médaille Fields.
Rencontre avec ce génie en perpétuel mouvement.
« Artur est un phénomène », a lancé Étienne Ghys, directeur de re- voyages de particules quantiques sur des terrains accidentés... Pour
cherche CNRS à l’École normale supérieure de Lyon, lors de son exposé montrer dans quelles conditions ces situations restaient « tranquilles »
louant les mérites de son collègue qui a reçu, le 13 août, au Congrès ou au contraire irrégulières, il n’était pas tout seul. « Artur est aussi
international des mathématiciens de Séoul, la récompense suprême étonnant par sa capacité à collaborer avec beaucoup de monde »,
en maths, la médaille Fields. constate Étienne Ghys, qui, lors du congrès, a fait défiler les photos de
Quelques jours plus tôt, à Paris, le « phénomène » Artur Avila, un pas moins de 37 coauteurs ! « Je travaille beaucoup par mail ou chat »,
Franco-Brésilien de 35 ans, était à l’université Pierre-et-Marie-Curie, l’un affirme le chercheur mondialisé.
des deux endroits, avec l’université Paris-VII, où il occupe son mi-temps « Artur aime aussi rencontrer les gens, parler et écouter », ajoute
« français ». L’autre, « brésilien », étant situé à Rio, à l’Institut de mathé- Jean-Christophe Yoccoz. « Je lis peu avant d’attaquer un problème. Je
matiques pures et appliquées, pépite sud-américaine pour les maths. préfère être assez ignorant au départ afin de développer ma propre
« Ça ne vous dérange pas si on parle en marchant ? » L’invitation intuition », décrit Artur Avila. « Il est doté d’une très grande intuition,
déconcerte mais ne se refuse pas, même si la prise de notes est en particulier géométrique. Souvent, un argument d’apparence simple
acrobatique. En route. lui permet d’aller au-delà de ce que l’on savait faire auparavant, même
Faux départ. Le photographe d’un journal brésilien a besoin de si la mise en œuvre technique peut s’avérer assez compliquée. Cela
compléter une série de photos sur les quais de la Seine. Tee-shirt et donne à ceux qui travaillent avec lui une impression de simplicité et
pantalon noirs, le futur lauréat sourit. Mais quand il s’est mis torse de facilité », témoigne un de ses collaborateurs, Raphaël Krikorian,
nu, les passants ont dû le prendre pour un mannequin de mode, pas professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie.
pour un génie des maths. Le premier mojito est fini. Un second arrive. « J’ai l’image d’un “résol-
À l’aise, la nouvelle vedette de sa discipline se rhabille et se met en veur” de problèmes. Mais j’ai aussi posé de nouvelles problématiques.
marche. Son parcours brillant défile. Médaille d’or aux Olympiades En fait, les matheux créent leurs propres problèmes en voulant mettre

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internationales de mathématiques à 16 ans, thèse à 21 ans (en général de l’ordre dans les sujets », estime Artur Avila, à l’aise visiblement dans
on l’obtient à plus de 25 ans). Chargé de recherche au CNRS à 24 ans, puis le mouvement perpétuel. « Trouver des solutions prend du temps.
directeur de recherche, l’échelon suivant, seulement cinq ans plus tard. Le déclic peut arriver pendant la nuit, parfois sur un problème qu’on
Petite pause sur le chemin. Il regarde sa montre. « C’est l’heure. » Il ouvre avait laissé de côté. On identifie un petit truc. Des choses s’assemblent
son sac et grignote une barre de céréales. Avec une heure de musculation par hasard. C’est le point de départ », décrit le chercheur. « Ensuite, le
par jour, il a besoin de boissons ou d’aliments protéinés comme en-cas. travail est intense. Et, quand on estime avoir fini, on essaie nous-mêmes
Surtout à Paris, où il doit rencontrer beaucoup de monde. de détruire notre propre résultat pour y trouver des failles. Avant de le
Au Brésil, il est plus tranquille. « Je travaille beaucoup dans ma tête, communiquer aux autres », précise-t-il.
en marchant ou à la plage, avoue ce natif de Rio, français depuis 2013. Le deuxième mojito est avalé. « Je suis venu en France pour la grande
J’aime le bruit de la mer. » qualité de ses maths et surtout pour la large communauté qui y tra-
Nouvelle pause, près de la place de la Bastille. Coup d’œil à sa montre. vaille. J’ai élargi mes domaines d’activité », insiste le chercheur. « Cette
« Je cherche un bar pour l’happy hour », explique-t-il, s’installant en concentration française attire, et l’ensemble se renforce automatique-
terrasse, comme il confie le faire avec plaisir, accompagné de collè- ment. Mais cela peut se perdre », alerte-t-il, regrettant les difficultés
gues. Enfin une table pour poser le cahier et comprendre le cœur de de carrière pour les jeunes.
son travail. Absorbant une gorgée de mojito, il entame avec plaisir Quelques jours plus tard, après le congrès, il est soulagé d’en avoir, en
une introduction simple à sa spécialité, les systèmes dynamiques. partie, fini avec les obligations protocolaires. « C’était assez stressant.
Un concept qui colle bien à ce premier contact mouvementé... Il y avait beaucoup de sollicitations. Les lycéens voulaient des auto-
« Deux planètes tournant autour d’une étoile constituent le système graphes, des selfies. J’étais content, mais ils étaient très nombreux ! »,
dynamique le plus simple à exposer. Mais c’est déjà très compliqué à s’amuse celui qui n’avait pas un très bon souvenir du congrès précé-
résoudre. On essaie, en fait, de comprendre sur le long terme l’évolution de dent, en 2010, où son nom circulait déjà pour une médaille. « J’étais
ces systèmes évoluant au cours du temps », indique Artur Avila. « D’une stressé pour préparer ma conférence. Un cauchemar. Je me suis dit
façon générale, deux types de comportements apparaissent. Des réguliers que plus jamais je ne me ferais aussi mal pour un exposé. Cette année,
et des chaotiques. Nous cherchons à savoir où se trouvent les limites entre j’étais plus détendu », confie-t-il.
les deux », ajoute Jean-Christophe Yoccoz, professeur au Collège de France, La médaille Fields va-t-elle changer quelque chose pour lui ? « Ça m’enlève
Médaille Fields 1994, qui a accueilli son plus jeune collègue en postdocto- un peu de pression. Je ne suis plus obligé de trouver quelque chose qui soit
rat. « Artur est très fort. Il a résolu plusieurs questions ouvertes et difficiles digne de cet honneur ! », sourit le lauréat, dont la motivation reste évi-
dans les systèmes dynamiques », indique le chercheur. demment intacte. À Séoul, Étienne Ghys conclu son hommage par : « Ses
Artur Avila met donc un peu d’ordre dans le chaos. Ce fut le cas sur résultats sont fantastiques, et ce n’est que le début ! »
des situations d’allure « simple » comme le mélange de cartes, des
trajectoires de boules sur des billards non rectangulaires, ou les David Larousserie, Le Monde daté du 03.09.2014

90
LES ARTICLES DU

Benoît Mandelbrot, père de la géométrie fractale


Des motifs conservant la même allure à des échelles différentes : telle est la particularité
des objets fractaux, omniprésents dans la nature. La « science du rugueux » qui les décrit
est aussi féconde en économie et dans les sciences humaines.

Né en Pologne le 20 novembre 1924, le mathématicien Benoît Man- à une notion (introduite en 1918) que j’allais appeler plus tard la
delbrot s’est éteint aux États-Unis le 14 octobre 2010. Pionnier de dimension fractale [...]. Non seulement cette dimension était utile
l’utilisation de l’informatique pour la visualisation et l’expéri- à la compréhension du bruit, mais elle s’appliquait aussi à la tur-
mentation des mathématiques, il est le premier à avoir mis en bulence, ou à la répartition des amas de galaxies dans l’Univers. [...]
avant la notion d’objet fractal, qu’il a popularisée dans des livres. Après cela, je suis revenu sur des travaux anciens de Gaston Julia
De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un objet qui est invariant par (1893-1978), qui avait été un de mes enseignants à Polytechnique,
changement d’échelle : vous pouvez zoomer tant que vous voulez et de Pierre Fatou (1878-1929). Entre 1917 et 1919, ces deux mathé-
sur une figure fractale, elle aura toujours la même allure. Dans le maticiens français avaient produit les idées fondatrices concernant
texte qui suit, extrait d’un entretien recueilli en 2008 pour mon l’itération des fractions rationnelles. Ces résultats avaient été très
livre Parcours de mathématiciens (Éditions du Cavalier bleu, 2011), remarqués à l’époque, mais personne n’était parvenu à dépasser
Benoît Mandelbrot raconte comment il en est venu à s’intéresser ces textes fondateurs très arides.
à ces objets que l’on retrouve si souvent dans la nature. Quand j’étais étudiant à Polytechnique, mon oncle mathématicien,
« Le pari d’IBM a été d’embaucher, en 1958, un électron libre tel pour qui ces théories de Julia et de Fatou étaient une marotte,
que moi avec ses idées un peu iconoclastes. En tant qu’ingénieur, me poussait sans cesse à reprendre leurs théories sur le plan des
j’avais un travail pratique à réaliser dont je me débarrassais assez mathématiques pures. Pour ma part, je ne voyais pas à l’époque
vite pour me consacrer à mes réflexions. J’étais très libre et le pourquoi elles l’excitaient autant. Mathématiquement, des en-

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pari a payé car c’est durant les deux premières années à IBM que sembles issus des itérations sont extrêmement compliqués. C’est
j’ai fait deux de mes découvertes les plus importantes, l’une en alors que je me suis dit : pourquoi ne pas mettre à profit l’outil
économie et l’autre en physique. Beaucoup plus tard, j’ai lié ces informatique dont je disposais à IBM pour tenter de représenter
découvertes aux fractales, mais je n’avais pas encore identifié les ensembles de Julia et de Fatou ?
ce phénomène que l’on retrouve partout dans la nature. Lorsque les dessins de ces ensembles de Julia et Fatou sont apparus
L’économie n’est pas une discipline dans laquelle j’aurais pensé pour la première fois sur mon écran d’ordinateur, j’ai été frappé,
apporter une quelconque contribution en tant que chercheur. non seulement par leur insondable complexité, mais aussi par
Mais, ayant travaillé sur la loi de Zipf durant ma thèse, je voyais leur extraordinaire beauté. Ils me semblaient à la fois totalement
que cette loi de distribution des mots dans un texte pouvait être étranges et familiers, comme si je les avais toujours connus. En
considérée comme une version discrète d’une loi continue bien continuant à jouer sur la représentation des itérations, j’ai conçu
connue en économie, suivant laquelle environ 80 % des effets sont et construit d’autres ensembles, dont celui qui porte aujourd’hui
le produit de 20 % des causes. Cette « loi », bien qu’empirique, a été mon nom. Mon idée n’était pas de démontrer des choses, mais de
formalisée par la distribution mathématique de Pareto. poser des questions, d’émettre des conjectures. Par exemple, j’ai
Je commençais à avoir épuisé le sujet lorsque je rendis visite à conjecturé en 1982 que, pour la trajectoire aléatoire brownienne
l’économiste Hendrik Houthakker, à Harvard, et découvris sur plane, la dimension fractale de la frontière était égale à 4/3,
son tableau un diagramme que j’avais déjà rencontré dans l’étude conjecture démontrée par Wendelin Werner [médaille Fields 2006]
de la distribution des revenus. En fait, me dit-il, ce diagramme et ses collègues des années plus tard.
montrait la variation des marchés boursiers. J’ai commencé par Aujourd’hui les fractales et leurs dérivés sont devenus un immense
être fasciné par ce sujet et j’ai vite observé que la structure générale domaine des mathématiques, si vaste que je n’essaye même plus
des courbes décrivant ces variations était semblable, quelle que de suivre les thèses qui sortent chaque année sur le sujet. À près
soit la période d’observation : une semaine, six mois ou dix ans. de 85 ans, je suis fier d’avoir pu contribuer à développer cette
Autrement dit, j’ai montré que ces courbes présentaient une nouvelle science, que j’aime appeler la “science du rugueux”. »
invariance d’échelle. [...]
En physique, IBM était confronté à un problème pratique, à savoir Philippe Pajot, Le Monde daté du 22.05.2013
le bruit sur les liaisons téléphoniques qui étaient en train d’être
établies entre ordinateurs. J’ai montré que ce bruit avait une
structure particulière. Pour le mettre en évidence, j’ai fait appel

91
LES ARTICLES DU

Laure Saint-Raymond
Succès et maths
La discrète scientifique de 39 ans, benjamine de l’Académie des sciences, est l’une des
plus brillantes de sa génération.
Un jour, en classe de première, Laure Saint-Raymond a obtenu la note L’exercice peut sembler parfaitement abscons au béotien, mais il
de 14 sur 20 à un devoir de mathématiques. Le visage marqué par la nargue les matheux depuis un certain temps. En 1900, au Congrès in-
stupeur et l’incrédulité, le professeur – un polytechnicien qui avait ternational des mathématiciens, l’Allemand David Hilbert (1862-1943)
choisi l’enseignement – lui rendit sa copie en confessant ne pas com- déclarait déjà qu’il fallait chercher « des méthodes fondées sur l’idée
prendre ce qui avait pu se produire. L’événement fut si exceptionnel de passage à la limite qui, de la conception atomique, nous conduisent
qu’il demeure imprimé dans la mémoire de ses camarades de classe aux lois du mouvement des milieux continus »...
(parmi lesquels l’auteur de ces lignes) : jamais l’intéressée n’avait Avec la mathématicienne Isabelle Gallagher (université Paris-Dide-
connu un écart aussi extravagant avec la note maximale. Personne, rot-Paris-VII), Laure Saint-Raymond s’est penchée sur des problèmes en
d’ailleurs, n’avait jamais pensé que ce fût un jour possible. apparence plus terre à terre, mais tout aussi diaboliquement difficiles.
Cette minuscule entorse à la perfection n’a pas dû se reproduire souvent « Isabelle et Laure ont travaillé sur des modèles de circulation océanique,
dans la carrière de Laure Saint-Raymond. Une vingtaine d’années plus tard, sur la difficulté à y intégrer la force de Coriolis [créée par la rotation
elle est, à 39 ans, reconnue par ses pairs comme une des mathématiciennes de la Terre], dit Jean-Yves Chemin. Auparavant, nous étions capables
les plus brillantes de sa génération. Normalienne et d’abord recrutée par le de décrire les choses aux latitudes moyennes ; elles sont parvenues à
Centre national de la recherche scientifique, elle est nommée professeure à traiter mathématiquement ce qui se produit au voisinage de l’équateur.
l’université Pierre-et-Marie-Curie, à 26 ans, âge où le commun des mortels Le travail qu’elles ont mené sur ce sujet est magnifique. »
peut espérer soutenir une thèse. Elle est, depuis 2007, directrice adjointe Comment une femme jeune perce-t-elle dans un monde plutôt dominé

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du département mathématiques et applications de l’École normale supé- par des hommes âgés ? La chance des mathématiciennes est peut-être
rieure de la rue d’Ulm, à Paris. Elle est aussi la benjamine de l’Académie des qu’elles naviguent dans une discipline où l’esbroufe n’est pas possible.
sciences, élue, fin 2013, à l’âge de 38 ans. « Je n’ai jamais ressenti la moindre discrimination, dit-elle. Cela ne veut
Malgré ce qui ressemble bien à une sorte de prédestination (ses parents pas dire qu’il n’y a pas de problèmes : en maths, nous sommes loin de
enseignent les mathématiques), Laure Saint-Raymond n’a choisi que la parité. À Normale, nous étions six filles sur les quarante étudiants
tardivement la voie des maths. « Je me suis finalement décidée le jour de ma promotion et c’était, de ce point de vue, une situation plutôt
où je me suis lancée dans ma thèse, mais j’ai longtemps pensé à faire exceptionnelle. Ces dernières années, il y a plutôt une ou deux filles par
plutôt carrière dans la musique », dit-elle. promotion, guère plus. »
Au lycée, elle venait parfois avec son violoncelle. L’étui était presque Pourtant, elle ne mâche pas ses critiques devant certaines mesures
aussi grand qu’elle. Ses camarades la harcelaient copieusement pour prises pour favoriser l’accès des femmes aux mathématiques. Un jour,
qu’elle accepte de jouer, au beau milieu de la cour. Par pudeur peut- à la cérémonie de remise d’un prix scientifique, un ministre explique
être, elle refusait obstinément, et n’a cédé qu’une seule fois, pour qu’il va imposer la parité aux comités de sélection – pensant peut-être
exécuter les premières mesures d’une suite de Jean-Sébastien Bach que ces comités fonctionnent sur un modèle simple où les hommes
qui ont suffi à persuader son auditoire qu’elle était certainement aussi choisissent des hommes et les femmes, des femmes. « Je lui ai dit que
douée avec un violoncelle que devant une équation. « J’ai eu le bonheur c’était la mesure la plus contre-productive qu’il était possible de prendre,
de jouer une fois avec elle, raconte le mathématicien Jean-Yves Chemin dit-elle. Puisque les mathématiciennes sont déjà peu nombreuses,
(université Pierre-et-Marie-Curie), qui fut aussi l’un de ses professeurs. elles auront une probabilité plus forte d’être contraintes de participer
Je puis vous dire qu’elle est une musicienne merveilleuse. » à ces comités et c’est autant de temps qu’elles n’auront pas pour faire
Le domaine de recherche de Laure Saint-Raymond est un monde où des maths, pour travailler, pour avancer. » Pour être reconnues, en
se chevauchent les mathématiques et les sciences de la matière. Où somme. Car, dans les sciences en général et dans les mathématiques
les lois de la nature s’incarnent dans de cabalistiques équations qui en particulier, la reconnaissance ne vient qu’avec les publications.
deviennent, en elles-mêmes, des objets mathématiques pourvus d’une Le ministre en fut un peu vexé. Discrète et peu attirée par les feux
vie autonome, et dont les propriétés racontent les réalités cachées du de la rampe, la mathématicienne n’en a pas moins un caractère bien
monde physique. L’une de ses contributions récentes, conduite notam- trempé, et une franchise parfois un peu abrupte. « Il est vrai que j’ai un
ment avec le mathématicien François Golse (École polytechnique), a peu de mal à ne pas dire ce que je pense », confesse-t-elle. Mais, après
été de chercher à retrouver, à partir des lois régissant le mouvement tout, ce petit travers est aussi une qualité.
individuel de particules microscopiques, les équations qui décrivent
l’écoulement d’un fluide macroscopique. Stéphane Foucart, Le Monde daté du 14.08.2014

92 Culture scientifique
LE GUIDE PRATIQUE

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L'ESSENTIEL DU COURS

Méthodologie et conseils
Une semaine avant l’épreuve
Il faut absolument éviter les nuits blanches passées à réviser inten-
sément, vous risquez d’accumuler de la fatigue et d‘être totalement
épuisé pour les épreuves.
Il est préférable de faire un planning par tranches de 2 heures : alterner
les phases de travail, de détente (sport, balade) et les repas.

La veille de l’épreuve
Rassurez-vous en relisant vos fiches et en revoyant certains exercices
types. Sachez vous interrompre et alternez avec des pauses afin de ne
pas saturer. Évitez absolument de faire une nuit blanche.
Enfin, à la veille d’une épreuve, il est normal d’avoir le sentiment de
ne rien savoir, mais ce n’est qu’une impression !

Le point sur l’épreuve écrite


Gestion du temps, lecture de l'énoncé
Conseils de révision Analyser l'énoncé
Un mois avant l’épreuve Avant de commencer, comptez le nombre de pages du sujet, il doit
Le temps être conforme à ce qui est indiqué.
Pour bien réviser, il est important d’établir un planning et de le respec- Effectuez deux lectures de l'énoncé : une globale pour découvrir les
ter. Fixez-vous des rendez-vous avec les révisions de mathématiques parties du cours utilisées, la seconde pas à pas, en décryptant l'énoncé
régulièrement, par exemple une heure tous les jours. et en notant au brouillon vos idées.

Le contenu Comprendre le déroulement des questions


On peut dégager 7 grands axes du programme : • Les questions d'un exercice ou d'un problème sont souvent liées
– les suites ; les unes aux autres.
– les fonctions ; Pensez en particulier qu'une question commençant par « En déduire

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– l’intégration ; que… » doit s'appuyer sur le résultat de la question précédente.
– les nombres complexes ; • Repérez si l'une des questions ne donne pas la réponse à une question
– la géométrie dans l’espace ; située plus haut dans le texte.
– les probabilités conditionnelles ; • Il arrive aussi fréquemment que, dans la partie A, on demande
– les lois continues et l’échantillonnage. d'étudier une fonction f et que, dans la partie B, on demande d'étudier
Pour chaque axe vous pouvez fixer le nombre de plages de révision une fonction g en utilisant les résultats de la partie A : le signe de g'
en fonction des heures dont vous disposez. dépend de celui de f.
Attention : le thème des fonctions est long et il occupe une place cen-
trale dans les épreuves. Il regroupe : le calcul de dérivées, les limites, les Résolution des exercices
fonctions particulières (logarithme, exponentielle, cosinus et sinus). Utiliser les bonnes méthodes
Pour les autres thèmes, il est préférable de ne pas faire d’impasse. • Si vous n'arrivez pas à traiter une question, ne vous obstinez pas.
À partir de ce contenu, deux approches sont possibles : Vous risquez de vous énerver et de faire des erreurs dans les questions
– réviser entièrement un thème puis passer à un autre et faire des qui suivent. Laissez donc un espace et continuez, en supposant le
révisions spiralées ; résultat acquis.
– découper chaque thème et construire le programme en alternant • Si, en répondant à une question, vous trouvez un résultat qui vous
les thèmes. est demandé dans une question suivante, c'est que vous n'avez pas
La construction d’un planning avec une révision spiralée permet de fait appel à la bonne méthode.
reprendre tout le programme.

DÉROULEMENT DE L’ÉPREUVE
• Durée : 4 heures. • mener des raisonnements ; aux candidats ne l’ayant pas suivi conditions prévues par la réglemen-
• Coefficient : 7 (ou 9 pour les can- • avoir une attitude critique vis-à- par l’un de ces exercices, noté sur tation en vigueur. Il est ainsi précisé
didats ayant choisi cette discipline vis des résultats obtenus ; 5 points. Cet exercice peut por- qu’il appartient aux responsables de
comme enseignement de spécialité). • communiquer à l’écrit. ter sur la totalité du programme l’élaboration des sujets de décider si
(enseignement obligatoire et de l’usage des calculatrices est autorisé
OBJECTIFS DE L’ÉPREUVE NATURE DU SUJET spécialité). ou non lors de l’épreuve. Ce point
L’épreuve est destinée à évaluer Le sujet comporte trois à cinq
Le sujet portera clairement la men- doit être précisé en tête des sujets.
la façon dont les candidats ont exercices indépendants les uns
tion « obligatoire » ou « spécialité ». Il n’est pas prévu de formulaire
atteint les grands objectifs de for- des autres, notés chacun sur 3 à
officiel. En revanche, les concep-
mation mathématique visés par le 10 points ; ils abordent une grande CALCULATRICES teurs de sujets pourront inclure
programme de la série S : variété de domaines du programme ET FORMULAIRES
certaines formules dans le corps du
• acquérir des connaissances et les de mathématiques de la série S. La maîtrise de l’usage des calcula-
sujet ou en annexe en fonction de
organiser ; Le sujet proposé aux candidats trices est un objectif important pour
la nature des questions.
• mettre en œuvre une recherche ayant suivi l’enseignement de la formation des élèves. L’emploi de
de façon autonome ; spécialité diffère de celui proposé ce matériel est autorisé, dans les

94 Le guide pratique
L'ESSENTIEL DU COURS

DES RÉVISIONS EFFICACES


1. Si vous avez du mal à vous y mettre… 6. Pour contrôler vos connaissances…
Dites-vous que plus vous attendez, plus ce sera pénible. Testez-vous : posez-vous des questions, entraînez-vous sur des sujets
2. Quand vous avez décidé de travailler… de bac.
Faites-le dans le calme. Évitez téléphone, télévision, musique à 7. Si vous saturez…
niveau sonore élevé. Le cerveau travaille difficilement sur deux Adressez-vous à vos amis. Réviser à deux ou trois, c’est souvent plus
choses à la fois. stimulant.
3. Pour chaque séance de révision… 8. Si vous pensez manquer de temps…
Fixez-vous des objectifs. Et, une fois lancé, obligez-vous à aller Autorisez-vous à passer plus rapidement sur les thèmes du
jusqu’au bout. Imposez-vous un temps limité. C’est la meilleure façon programme qui vous semblent déjà un peu connus ou que vous
d’être performant. jugez moins importants. Dans tous les cas, évitez les impasses et
4. Pour rester concentré… méfiez-vous des « bons tuyaux » qui vous prédisent que telle partie
Faites une courte pause entre deux séances de travail pour du programme va tomber cette année.
décompresser et reprendre dans de bonnes conditions. 9. Pour tenir jusqu’au bout…
5. Pour réviser… Restez positif. Et n’oubliez pas que 80 % des élèves obtiennent cet exa-
Faites des fiches et refaites des exercices types sur chaque thème du men. Il n’y a donc pas de raison pour que vous échouiez.
programme.

• Vérifiez que vos résultats sont vraisemblables : une probabilité est


un nombre compris entre 0 et 1, une aire est un nombre positif, une
fonction numérique ne peut croître vers moins l'infini, etc.
• Effectuez les calculs au brouillon mais rédigez directement sur la
copie. Sinon vous risquez de manquer de temps.

Les exercices plus difficiles


• On trouve parfois dans la consigne le texte : « Dans cette question,
toute trace de recherche même incomplète, ou d'initiative même non
fructueuse, sera prise en compte dans l'évaluation ». Il s'agit souvent
d'exercices plus difficiles, vous pouvez les faire à la fin. Même si vous ne
trouvez pas le résultat mais que vous avez une piste, vous pouvez l'écrire.

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Rédaction et présentation de la copie
Soigner la rédaction
• L'un des critères d'évaluation de votre copie est la qualité de la rédaction.
N'oubliez donc pas d'expliquer clairement votre raisonnement.
Ainsi, si pour prouver que f(x) est supérieur à 3, vous êtes amené à • Pensez à justifier vos constructions.
calculer f'(x) alors que ceci est demandé plus loin, vous pouvez revoir Dans le cas d'une fonction, établissez un tableau de valeurs, précisez
votre copie. les asymptotes.
• Vérifiez que le texte n'impose pas une méthode.
Ainsi, si on vous demande de démontrer une inégalité par récurrence, Soigner la présentation
utilisez un raisonnement par récurrence, même s'il existe une • Pour améliorer la lisibilité de votre copie, vous avez intérêt à séparer
méthode plus rapide. les questions en sautant des lignes et à donner un titre, si possible, à
• Quand vous appliquez un théorème, vérifiez que les hypothèses chaque question.
sont réunies. De même, vous devez adapter une formule en fonction • Pensez également à encadrer vos résultats.
des données de l'énoncé.

Effectuer les calculs


• Attention, une calculatrice, si perfectionnée soit-elle, ne vous ORAL DE RATTRAPAGE
dispense en rien de justifier vos résultats.
Sauf si c'est mentionné dans l'énoncé, un raisonnement ne peut s'ap- Durée : 20 minutes. les mathématiques comme en-
puyer sur une phrase du type : « D'après la calculatrice, on obtient… » Temps de préparation : seignement de spécialité, les
20 minutes questions aborderont exclusive-
Coefficient : 7 (ou 9 pour les ment le programme de l’ensei-
LES TRUCS ET ASTUCES DU PROF candidats ayant choisi cette dis-
cipline comme enseignement
gnement obligatoire. Pour les
candidats ayant choisi les ma-
de spécialité). thématiques comme enseigne-
Comment avoir une mémoire 3. Lorsque vous sollicitez beau- L’épreuve consiste en une in- ment de spécialité, une ques-
fonctionnelle ? coup votre mémoire (une jour- terrogation du candidat visant tion abordera le programme de
1. Prenez soin de votre sommeil : la née de révisions, par exemple), à apprécier sa maîtrise des spécialité, les autres abordant
fatigue est l’un des pires ennemis n’oubliez pas de faire des pauses. connaissances de base. exclusivement le programme
de la mémoire. 4. Entraînez votre mémoire et Pour préparer l’entretien, l’exa- de l’enseignement obligatoire.
2. Mangez équilibré : le cerveau, stimulez votre cerveau au quoti- minateur propose au moins Le candidat dispose d’un temps
siège de la mémoire, consomme dien (retenir un numéro de télé- deux questions au candidat, de préparation de vingt minutes
beaucoup d’énergie ; une alimen- phone par cœur, etc.). portant sur des parties diffé- et peut, au cours de l’entretien,
tation saine lui permet de bien rentes du programme. Pour les s’appuyer sur les notes prises
fonctionner. candidats n’ayant pas choisi pendant la préparation.

Le guide pratique 95
Crédits

Couverture
Fractales © agsandrew/iStock

Analyse
Fonctions sinus et cosinus
p. 18 Table de cosinus/sinus : DR

Fonction exponentielle
p. 24 Plans de maïs : © Fotolia
p. 25 Infographie réalisée par Lézarts Création
Fonction logarithme népérien
p. 26 John Napier : DR

Géométrie
Nombres complexes
p. 34 Euler : DR
Géométrie dans l’espace
p. 39 Icosaèdre : DR

Probabilités et statistiques
Probabilités conditionnelles
p. 45 Formules de Bayes : DR
Échantillonnage
p. 57 Boulangerie industrielle : © Thinkstock

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Guide pratique
p. 94 © Fotolia/Picasa
p. 95 © Fotolia

Edité par la Société Editrice du Monde – 80, boulevard Auguste Blanqui – 75013 Paris
Tél : +(33)01 57 28 20 00 – Fax : +(33) 01 57 28 21 21
Internet : www.lemonde.fr
Président du Directoire, Directeur de la Publication : Louis Dreyfus
Directeur de la rédaction : Jérôme Fenoglio
Dépôt légal : mars 2017 - Imprimé par Aubin - Achevé d’imprimer : mars 2017
Numéro hors-série réalisé par Le Monde - © Le Monde – rue des écoles 2017

Imprimé sur des papiers produits en Pologne et Finlande, IFGD, 0 % de fibres recyclées.
Depuis toujours à la MAIF, nous croyons qu’en termes d’éducation, l’entraide,
le partage et l’échange des connaissances contribuent à rendre la société
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CAHIE
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L

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MATHÉMATIQUES

61 questions
corrigées et commentées
Réviser son bac avec

Une ou plusieurs réponses sont possibles.


Question 4
Analyse On considère la suite (wn) définie par
1
wo = 5 et wn+1 = – wn pour tout n N.
2
Suites
 A. La suite (wn) est une suite
 Le cours p. 6 1
arithmétique de raison  et de
2
Question 1 premier terme w0 = 5.

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Pour n ∈ N, on considère la suite (un)  B. La suite (wn) est une suite
1
définie par un n n . Quelle est géométrique de raison  et de premier
2
sa limite ? terme w0 = 5.
 A. limn→+∞ un = 0  C. La suite (wn) n’est ni une suite
arithmétique, ni une suite géométrique.
 B. limn→+∞ un = – ∞
Question 5
 C. limn→+∞ un = + ∞
Lorsque n ≥ 1 est donné, que permet de
Question 2 calculer cet algorithme ?
Pour n ∈ N, on considère la suite (vn)
1
définie par vn = 3 – .
n+1
 A. La suite (vn) est croissante.
 B. La suite (vn) est décroissante.
 C. La suite (vn) est aussi majorée
par 3, donc elle converge.
 D. La suite (vn) est aussi minorée par 1 1 1
 A. 1
3, donc elle converge. 2 3 n
1 1 1
 B.
Question 3 2 3 n
Associez les calculs de limites à leur 1
 C.
valeur. n
+∞ –∞ 0 1
n
Limites de fonctions,
5
1. limn→+∞ 3 ×
2
= ……………. continuité et théorème
2
n des valeurs intermédiaires
2. limn→+∞ = …………….  Le cours p. 10
5
3. limn→+∞ 4 + ln 1 = ……………. Question 6
n
Pour x ∈ , on considère la fonction f
2
4. limn→+∞ 1 – e–n = ……………. 3 x 1
définie par f x 2
.
x 2

2
Les tests

 A. limx→+∞ f(x) = +∞
 B. limx→+∞ f(x) = –∞
 C. limx→+∞ f(x) = 3

Question 7
Associez les calculs de limites à leur
valeur.
+∞ –∞ 0 1 2 3

x3 1 L’équation f(x) = 0 admet ..................


1. limx→–∞ .....................
solution(s) dans .

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x2 5
x3 1 Question 11
2. limx→2 .......................
x2 5 On considère la fonction f définie par
3. limx→+∞ e3x – ex = .................... f(x) = 3ln(x) + 5 sur l’intervalle ]0 ; + ∞[.
2x 1 L’équation f (x) = 0 n’admet qu’une
4. limx→+∞ ..................... solution α sur l’intervalle ]0 ; + ∞[.
x2 1
À l’aide de la calculatrice, donnez un
Question 8 encadrement à 10 –1 près de la solution α.
Pour x ∈ *, on considère la fonction f ....................... < α < .......................
27
définie par f x = 5 .
x2
1. limx→–3 f(x) = .......................... Dérivation
 Le cours p. 14
2. limx→–∞ f(x) = .........................

Question 9 Question 12
Pour la fonction f définie par On considère la fonction f définie par
27 f(x) = xe-x sur .
f x =5 sur ∗, nous avons calculé Quelle est la dérivée de la fonction f sur  ?
x2
la limite f en – ∞ dans la question  A. la fonction f ’ définie par
précédente. D’après ce résultat, que f ’ (x) = –e–x
peut-on en déduire ?  B. la fonction f ’ définie par
f ’ (x) = (1 – x)e-x
 A. La droite d’équation y = 5 est  C. la fonction f ’ définie par
asymptote horizontale à la courbe f ’ (x) = (1 + x)e-x
représentative de f en – ∞.
 B. La droite d’équation x = 5 Question 13
est asymptote verticale à la courbe On considère la fonction h définie par
représentative de f en – ∞.
h(x) = x + 2x – 5 sur \{1}.
2
 C. Ni l’un, ni l’autre. x–1
Question 10 Quelle est la dérivée h’ de la fonction h
La courbe représentative suivante est sur R\{1} ?
celle de la fonction f.  A. la fonction h’ définie par
h’(x) = x – 2x + 3 .
2
Complétez la phrase suivante comme il
convient. (x – 1)2

3
Réviser son bac avec

 B. la fonction h’ définie par Fonctions sinus et cosinus


3x2 + 2x – 7  Le cours p. 18
h’(x) = .
(x – 1)2
 C. la fonction h’ définie par Question 18
–x2 + 2x – 3 On considère la fonction f définie par
h’(x) = .
(x – 1)2 f(x) = sin(3x + 1) sur .
Quelle est la dérivée de la fonction f
Question 14 sur  ?
 A. la fonction f ’ définie par
En utilisant la dérivée h’ de la fonction
f ’(x) = -3cos(3x + 1).
h sur \{1} calculée à la question
 B. la fonction f ’ définie par

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
précédente, quelle est l’équation
f ’(x) = 3cos(3x + 1).
de la tangente à la courbe
 C. la fonction f ’ définie par
représentative de la fonction h
f ’(x) = 3sin(3x + 1).
au point d’abscisse 0 ?
 A. y = 5x + 3 Question 19
 B. y = 3
On considère la fonction g définie par
 C. y = 3x + 5
g(x) = cos(–4x + 2) sur .
Quelle est la dérivée de la fonction g
Question 15 sur  ?
On considère la fonction f définie par  A. la fonction g’ définie par
f(x) = ln(x2 + 3) sur . g’(x) = -4sin(-4x + 2).
La dérivée de la fonction f sur  est  B. la fonction g’ définie par
2x g’(x) = -sin(-4x + 2).
la fonction f ’ définie par f ’(x) = 2 .
x +3  C. la fonction g’ définie par
 A. vrai g’(x) = 4sin(-4x + 2).
 B. faux
Question 20
Question 16 Ces phrases portent sur la parité
des fonctions cosinus et sinus.
On considère la fonction f définie par
1 Complétez-les avec les termes
f(x) = ln(x) – sur l’intervalle ]0 ; + ∞[.
x qui conviennent :
La fonction f est strictement croissante impaire ; l’axe des ordonnées ; l’origine
sur l’intervalle ]0 ; + ∞[. du repère ; paire ; quelconque.
 A. vrai 1. La fonction cosinus est une fonction
 B. faux .................... : elle est symétrique
par rapport à ...............................
Question 17 2. La fonction sinus est une fonction
........................ : elle est symétrique
On considère la fonction h définie par
par rapport à ...............................
h(x) = e2x - 2ex sur .
Après avoir calculé la dérivée Question 21
de la fonction h, complétez la phrase
Associez les calculs de cosinus et de
avec le terme qui convient entre
sinus à leur valeur, en choisissant parmi
croissante et décroissante ?
les suivantes :
La fonction h est strictement .........................
1 3
................ sur l’intervalle ]– ∞ ; 0]. –1; ; 2 ; ;0;1
2 2 2

4
Les tests

 Question 25
1. cos 3 = ...................................
Quelle est l’équation de la tangente à
 la courbe représentative de la fonction
2. sin 4 = ...................................
exponentielle au point d’abscisse 0 ?
3. cos(p) = .................................... y = .....................................................................................

4. sin 2 = ..................................
Fonction logarithme
Fonction exponentielle népérien
 Le cours p. 22  Le cours p. 26

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Question 22 Question 26
Que peut-on dire à propos Que peut-on dire à propos de la
de la fonction exponentielle ? fonction logarithme népérien ?
 A. Elle n’est définie que sur  A. Elle est définie sur l’intervalle
l’intervalle ]0 ; + ∞[. ]0 ; + ∞[.
 B. Elle est définie sur .  B. Elle est définie sur .
 C. Elle est strictement croissante  C. Elle est strictement croissante sur
sur . ]0 ; + ∞[.
 D. Elle est strictement décroissante  D. Elle est strictement décroissante
sur l’intervalle ]– ∞ ; 0[ et strictement sur l’intervalle ]0 ; 1] et strictement
croissante sur l’intervalle ]0 ; + ∞[. croissante sur l’intervalle [1 ; + ∞[.

Question 23 Question 27
Quelle est la solution de l’équation Pour tout x ∈ ]0 ; + ∞[,
e2x+3 = 4 dans  ? ln(4x2) = ln(4) + 2ln(x).
4  A. vrai
ln  B. faux
3
 A. x =
2
Question 28
ln4 – 3
 B. x = Quelle est la solution de l’équation
2
ln(3x + 1) = 1 dans l’intervalle ]0 ; + ∞[ ?
1 e1
 C. x =  A. x =
2
3
Question 24 e
 B. x =
On considère la fonction f définie par 3
2
f(x) = xe x  1 sur . 1
 C. x = e 3
Quelle est la dérivée de la fonction f
sur  ? Question 29
 A. la fonction f ’ définie par
2 On considère la fonction f définie par
f ’(x) = (x + 1)ex  1.
2
f(x) = ln(2x + 4) sur [0 ; + ∞[.
 B. la fonction f ’ définie par f ’(x) = 2xex  1. Quelle est la dérivée de la fonction f sur
 C. la fonction f ’ définie par l’intervalle [0 ; + ∞[ ?
2
f ’(x) = (2x + 1)ex  1.  A. la fonction f ’ définie par
 D. la fonction f ’ définie par 1
2 f ’ (x) = .
f ’(x) = (2x2 + 1)e x  1. 2x + 4

5
Réviser son bac avec

 B. la fonction f ’ définie par Question 33


1 0dx
2
f ’(x) = . À quelle valeur est égale 4xe x dx ?
x +2 –1dx
 C. la fonction f ’ définie par  A. 1 – e
2x  B. 2×(1 – e)
f ’ (x) = .
2x + 4  C. On ne sait pas calculer
cette intégrale.
Intégration
Question 34
 Le cours p. 30
On considère la fonction f définie par
Question 30 1

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
f(x) = sur l’intervalle ]0 ; + ∞[.
Quelle est la primitive de la fonction f 2 x
définie sur  par f(x) = x3 – 2x ? Quelle est l’aire de la surface délimitée
 A. la fonction F définie par par la courbe représentative de f, l’axe
F(x) = x4 – x2 sur  des abscisses et les droites d’équation
 B. la fonction F définie par x = 4 et x = 25 ?
x4  A. 3 u.a.
F(x) = – x2 sur 
4  B. 6 u.a.
 C. la fonction F définie par  C. 3 u.a.
F(x) = 3x2 – 2 sur  2
Question 35
Question 31 On considère la fonction f définie sur 
On considère la fonction h définie sur  par f(x) = e2x.
par h(x) = (x + 1)e-x. Quelle est la valeur moyenne de la
Une primitive de la fonction h est la fonction f sur l’intervalle [0 ; 4] ?
fonction H définie par H(x) = (– x – 2)e-x 1
 A. µ = (e8 – 1)
sur . 2
 A. vrai 1 8
 B. µ = (e – 1)
 B. faux 4
1
Question 32  C. µ = (e8 – 1)
8
Calculez l’intégrale suivante.
2
2 x 3 4x dx = .......................................................
0

6
Les tests

 A. Le point B est l’image du nombre


Géométrie complexe z = 2 – 3i.
 B. Le point C est l’image du nombre
complexe z = 2 – 3i.
Nombres complexes  C. Le point B est l’image du nombre
 Le cours p. 34 complexe z’ = – 2 + 3i.
 D. Le point C est l’image du nombre
Question 36
complexe z’ = – 2 + 3i.
Dans , les solutions de l’équation
du second degré z2 – 2 3z + 4 = 0 sont Question 39
z1 = 2 + i et z2 = 2 – i. Dans le plan complexe muni  d’un repère

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orthonormé direct (O ; u ; v),
 A. vrai
on considère le nombre complexe
 B. faux
z = 1 – i 3. Quelle est son écriture
Question 37 avec la notation exponentielle ?
π
i
Dans le plan complexe muni d’un   A. 2e 3
repère orthonormé direct (O ; u ; v), i
π

on donne les points A, B et C.  B. 2e 3


π
−i
 C. e 3

Question 40
Dans le plan complexe muni d’un
 
repère orthonormé direct (O ; u ; v),
on considère le nombre complexe
π
−i
z = 4e 6. Son écriture algébrique est
z = 2 3 + 2i.
 A. vrai
 B. faux

Géométrie dans l’espace


 Le cours p. 38

Parmi les affirmations suivantes, Question 41


lesquelles sont exactes ?
Dans l’espace munid’un  repère
 A. L’affixe du point A est zA= 2 + 3i.
 B. L’affixe du point A est (2 ; 3). orthonormé (O ; i ; j ; k), on considère
 C. L’affixe du vecteur AC est – 6i. les points A(1 ; 2 ; 3), B(4 ; 5 ; 6) et C(7 ; 8 ; 9).
 D. L’affixe du vecteur AC est 6i.
AB · AC = .......................................................................
Question 38
Parmi les affirmations suivantes,
lesquelles sont exactes ?

7
Réviser son bac avec

Question 42 Question 46
Dans l’espace munid’un  repère Dans l’espace munid’un  repère
orthonormé (O ; i ; j ; k), on considère orthonormé (O ; i ; j ; k), on considère
les points A(0 ; 2 ; – 1), B(1 ; 1 ; 2) les points A(3 ; – 2 ; 1) et B(– 1 ; – 2 ; 4).
et C(– 2 ; 3 ; 0). Que vaut la distance AB ?
Les vecteurs AB et AC sont-ils  A. AB = 25
orthogonaux ?  B. AB = 5
 A. oui  C. AB = 7
 B. non
Question 47
Question 43 Dans l’espace munid’un  repère

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Dans l’espace munid’un orthonormé (O ; i ; j ; k), le vecteur
 repère
orthonormé (O ; i ; j ; k), le vecteur u(2 ; 5 ; – 2) est un vecteur directeur de la
 droite dont une équation paramétrique
u(1 ; 0 ; – 2) est un vecteur directeur
de la droite (d) et le vecteur v(1 ; 3 ; 0) est x = – t + 2
un vecteur directeur de la droite (d’). est y = t + 5 avec t ∈ .
Les droites (d) et (d’) sont-elles z = 3t – 2
orthogonales ?
 A. vrai
 A. oui
 B. faux
 B. non
Question 48
Question 44
On munit l’espace d’un
  repère
Dans l’espace munid’un  repère orthonormé (O ; i ; j ; k). Quelle est
orthonormé (O ; i ; j ; k), le vecteur
 l’équation cartésienne du plan P dont
u(2 ; 1 ; – 1) est un vecteur directeur
 un vecteur normal est n(2 ; 0 ; – 1) et qui
de la droite (d) et le vecteur n(1 ; – 1 ; 1) passe par le point A (1 ; 2 ; 4) ?
est un vecteur normal au plan P.  A. 2x – z + 7 = 0.
La droite (d) est-elle parallèle au plan P ?  B. 2x + y – z = 0.
 A. oui  C. 2x – z + 2 = 0.
 B. non
Question 49
Question 45 Dans l’espace munid’un  repère
Dans l’espace munid’un  repère orthonormé (O ; i ; j ; k), le vecteur
orthonormé (O ; i ; j ; k), le vecteur u(2 ; 1 ; – 3) est un vecteur directeur

n(1 ; 3 ; – 2) est un vecteur

normal de la droite (d) et le vecteur v(1 ; 4 ; 2)
au plan P et le vecteur n’(2 ; – 2 ; – 2) est est un vecteur directeur de la droite (d’).
un vecteur normal au plan P’. Les droites (d) et (d’) sont-elles
Les plans P et P’ sont-ils parallèles ? parallèles ?
 A. oui  A. oui
 B. non  B. non

8
Les tests

Probabilités  C. P(A∩I) = 0,28


 D. P(A∩I) = 0,57
et statistiques Question 52
On a calculé P(A∩I) et P(A∩I) dans
Probabilités la question précédente.
Calculez P(I) et donnez le résultat
conditionnelles sous la forme décimale.
 Le cours p. 44 P(I) = ................................................................................
Un magazine publie une étude
comparative sur des téléphones portables Question 53

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
proposant l’accès illimité à Internet. On a calculé P(A∩I), P(A∩I) et P(I) dans
Toutes les personnes interrogées les questions précédentes.
possèdent un téléphone portable. Calculez la probabilité suivante, à 10-2 près.
Parmi les personnes interrogées, 60 % ont PI(A) ≈ .................................................. (à 10-2 près)
acheté un téléphone de marque Alpha.
Parmi les personnes ayant acheté
un téléphone de marque Alpha, 80 % Lois à densité
ont choisi l’accès Internet illimité.  Le cours p. 50
Parmi les personnes n’ayant pas acheté
un téléphone de marque Alpha, 70 % Question 54
ont choisi l’accès Internet illimité. Quelle est l’espérance de la variable
On choisit une personne au hasard aléatoire X qui suit la loi uniforme
parmi les personnes interrogées. sur l’intervalle [0 ; 4] ?
On appelle P la probabilité associée 1
 A. E(X) =
à cette expérience aléatoire et on note : 4
– A l’événement : « le téléphone de  B. E(X) = 2
cette personne est de marque Alpha » ;  C. E(X) = 4
– I l’événement : « le téléphone offre
un accès internet illimité » ; Question 55
– A l’événement contraire Une variable aléatoire X suit la loi
de l’événement A. exponentielle de paramètre λ > 0.
On note f la densité de probabilité
Question 50 de la loi sur l’intervalle [0 ; + ∞[.
Déduisez de l’énoncé la probabilité Quelle est son espérance E(X) ?
1
suivante, en donnant le résultat sous  A. E(X) =
la forme décimale. λ
PA(I) = ..................................................  B. E(X) = λ
1
 C. E(X) = 2
Question 51 λ
Parmi les affirmations suivantes, Question 56
quelles sont les réponses correctes ? On observe la durée de fonctionnement,
Vous pourrez construire un arbre exprimée en heures, d’un moteur Diesel
pondéré. jusqu’à ce que survienne la première
 A. P(A∩I) = 0,75 panne.
 B. P(A∩I) = 0,48

9
Réviser son bac avec
Cette durée de fonctionnement est Quel est l’intervalle de fluctuation
modélisée par une variable aléatoire X asymptotique au seuil de 95 %
définie sur [0 ; + ∞[ et suivant la loi de la fréquence ?
exponentielle de paramètre λ = 0,0002.  A. [0,291 ; 0,309]
Ainsi, la probabilité que le moteur  B. [0,2588 ; 0,3412]
tombe en panne avant l’instant t est  C. [0,2102 ; 0,3898]
t
P(X > t) = λe –λx dx. Question 60
0
Dans un échantillon de 400 personnes
Quelle est la probabilité que le moteur
représentatives des abonnés à l’internet
fonctionne sans panne pendant plus
ADSL, 316 personnes sont satisfaites
de 10 000 heures au millième près ?

© rue des écoles & Le Monde, 2017. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
de la qualité de leur connexion Internet.
 A. 0,271
Avec un niveau de confiance de 0,95,
 B. 0,135
à quel intervalle appartient la proportion
 C. 0,865
des abonnés à l’Internet ADSL satisfaits
 D. 0,729
de la qualité de leur connexion Internet ?
Question 57  A. [0,7875 ; 0,7925]
 B. [0,74 ; 0,84]
X est une variable aléatoire qui suit
 C. [0,785 ; 0,795]
la loi normale centrée réduite N(0 ; 1).
P(– 2,58 ≤ X ≤ 2,58) ≈ 0,99. Question 61
Cocher la réponse exacte.
Dans un échantillon de 1 000 personnes
 A. vrai
représentatives de la population
 B. faux
française qui partiront en vacances
Question 58 l’été suivant, 720 personnes souhaitent
partir en vacances en France.
X est une variable aléatoire qui suit
Avec un niveau de confiance
la loi normale N(µ ; σ 2).
de 0,95, à quel intervalle appartient
Associez chaque probabilité à la valeur
la proportion des personnes qui
approchée de sa probabilité parmi
partiront en vacances l’été suivant
les suivantes :
et qui souhaitent partir en France ?
0,65 ; 0,68 ; 0,95 ; 0,968 ; 0,98 ; 0,995 ;
 A. [0,719 ; 0,721]
0,997.
 B. [0,688 ; 0,752]
1. P(µ – 3σ ≤ X ≤ µ + 3σ) ≈ ....................................
 C. [0,715 ; 0,725]
2. P(µ – 2σ ≤ X ≤ µ + 2σ) ≈ ....................................
3. P(µ – σ ≤ X ≤ μ + σ) ≈ .........................................

Échantillonnage
 Le cours p. 56

Question 59
X est une variable aléatoire qui suit
la loi binomiale B(100 ; 0,3).

10
Les corrigés

Analyse • Donc la suite (wn) est une suite géométrique


1
de raison − et de premier terme w0 = 5.
2
Question 1 : C. Question 5 : A.
• Il s’agit de trouver la limite d’une suite, qui • Cet algorithme effectue n boucles : u vaut
est une forme indéterminée, en factorisant 1 1 1 1
son expression. successivement : 0 + = 1 ; 1 + ; 1 + +
1 1 … 1 2 2 3
• un = n – n = n × ( n – 1 ) pour tout n ∈ N. 1+ + ;
2 3
limn→+∞ n = limn→+∞ n – 1 = +∞ donc, • Lorsque n ≥ 1 est donné, cet algorithme
d’après les opérations sur les limites, permet donc de calculer la valeur
1 1 1.
limn→+∞ un = +∞. 1
2 3 n

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Question 2 : A ; C. Question 6 : C.
• Il s’agit de calculer vn+1 – vn pour tout n ∈ N • Il s’agit de trouver la limite en + ∞ d’une
et de déterminer son signe. fonction rationnelle.
• Pour tout n ∈ N, 3x 2 – 6x + 3
• Après développement, f(x) =
1 1 1 1 n+2 n+1 1 x2 + 2
vn+1 – vn = 3 –
n+2
– 3– = – =
n + 1 n + 1 n + 2 (n + 2)(n pour –
1) (nx+∈2)(n
+ tout . + 1) = (n + 2)(n + 1) ≥ 0
1 n+2 n+1 1
• En observant les termes de plus haut degré
– = – = ≥0 du numérateur (3x2) et du dénominateur (x2),
1 n + 2 (n + 2)(n + 1) (n + 2)(n + 1) (n + 2)(n + 1) 3x 2
on a : limx→+∞ f(x) = limx→+∞ 2 = 3.
La suite (vn) est donc croissante. x
1
• Pour tout n ∈ N, vn = 3 – ≤ 3 donc la Question 7
n+1
suite est aussi majorée par 3 et elle converge. 1. En observant les termes de plus haut degré
du numérateur (x3) et du dénominateur (x2)
Question 3 x3 + 1
n de 2 , on a :
5 x +5
1. limn→+∞ 3 × = + ∞ d’après les formules
2 x3 + 1 x3
5 limx→–∞ 2 = limx→–∞ 2 = limx→–∞ x = –∞.
des limites de suites géométriques, car > 1. x +5 x
n 2
2 x3 + 1 2 3 + 1 9
2. limn→+∞ = 0 d’après les formules des 2. lim x→2 = = = 1 car la fonc-
5 x2 + 5 22 + 5 9
2 tion rationnelle est définie en x = 2.
limites de suites géométriques, car 0 < < 1.
5 3. Il s’agit d’une forme indéterminée.
1 Mettons en facteur ex :
3) limn→+∞ = 0 donc, par composition des
n
1 limx→+∞ e3x – ex = limx→+∞ ex (e2x – 1) = +∞
limites, limn→+∞ ln = limx→0+ ln(x) = –∞.
n d’après les règles opératoires sur les limites.
4. En observant les termes de plus haut degré
1
limn→+∞ 4 + ln = – ∞ d’après les règles des du numérateur (2x) et du dénominateur (x2)
n 2x  1 2x + 1 2x
de , limx→+∞ 2 = limx→+∞ 2 = limx→
opérations sur les limites. x2  1 x +1 x
4. limn→+∞ e–n = limlimx→–∞ e2x
x +1
x→+∞ 2
= 0 = lim n c 2x = limx→+∞ 2 = 0.
d ox→+∞
2
x +1 x x
limn→+∞ 1 – e–n = 1 d’après les règles des
Question 8
opérations sur les limites. 1. f est définie en – 3, donc limx→–3 f(x) = f(– 3)
Question 4 : B. 27
=5– = 5 – 3 = 2.
• Pour tout n ∈ N, wn+1 peut s’écrire sous la (–3)2
1
forme wn+1 = q × wn avec q = – .
2

11
Réviser son bac avec
2. D’après les règles des opérations sur les li- Question 15 : A.
27 • Il s’agit de trouver la dérivée d’une fonction
mites, limx→–∞ – 2 = 0 donc limx→–∞ f(x) = 5. qui s’écrit sous la forme ln u.
x
Question 9 : A. u’
On a (ln u)’ = pour u strictement positive.
Par définition d’une asymptote horizontale, u
sachant que limx→–∞ f(x) = 5, la droite • Ici, u(x) = x2 + 3 > 0 pour tout x ∈  et
d’équation y = 5 est asymptote horizontale u’(x) = 2x.
à la courbe représentative de f en – ∞. 2x
• Donc f ’(x) = 2 pour tout x ∈ .
Question 10 x 3
D’après le graphique, la courbe représenta- La réponse est « vrai ».
tive de f coupe l’axe des abscisses en trois
Question 16 : A.

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points.
Donc l’équation f(x) = 0 admet trois solu- • Il s’agit d’étudier les variations de la fonc-
tions dans  : – 2, 1 et 3. tion f après avoir calculé sa dérivée.
• La fonction f est dérivable sur l’intervalle
Question 11
À l’aide du tableau de valeurs de la cal- ]0 ; + ∞[ et pour tout x ∈ ]0 ; + ∞[,
culatrice, ou bien en se déplaçant sur le 1 1
graphique, on obtient l’encadrement à 10 –1 f ’(x) = + 2 > 0.
x x
près suivant : 0,1 < α < 0,2.
• La fonction f est donc strictement crois-
En effet, on a f(0,1) ≈ – 1,9 < 0 et f(0,2) ≈ 0,17 > 0.
sante sur l’intervalle ]0 ; + ∞[.
Question 12 : B. La réponse est « vrai ».
• Il s’agit de trouver la dérivée d’une fonction
qui s’écrit sous la forme u × v. Question 17
• On a (u × v)’ = u’ × v + u × v’ avec, ici, u(x) • Il s’agit de calculer la dérivée d’une fonc-
= x et v(x) = e–x, donc u’(x) = 1 et v’(x) = – e–x. tion et de déterminer son signe sur un
• Finalement, la dérivée de la fonction f sur  intervalle particulier.
est définie par f ’(x) = e–x + x × (– e–x) = (1 – x)e–x. • h est dérivable sur  et pour tout x ∈ ,
h’(x) = 2e2x – 2ex = 2ex(ex – 1) qui est du signe
Question 13 : A. de ex – 1.
• Il s’agit de trouver la dérivée d’une fonction • Pour tout x ∈ ]– ∞ ; 0[, ex < 1, donc h’(x) < 0.
u
qui s’écrit sous la forme . • La fonction h est strictement décroissante
u ’ vu’ – uv’ v sur l’intervalle ]– ∞ ; 0].
• On a = 2
avec, ici, u(x) = x2 + 2x
v v Question 18 : B.
– 5 et v(x) = x – 1, donc u’(x) = 2x + 2 et v’(x) = 1. • Il s’agit de trouver la dérivée d’une fonction
• Finalement, la fonction h’ est définie par qui s’écrit sous la forme « sin(ax + b) », avec
(x – 1)(2x + 2) – (x2 + 2x – 5) a et b des nombres réels.
h’(x) = • Pour tout x ∈  , on a sin’(ax + b)
(x – 1)2 = a × cos(ax + b).
2x2 + 2x – 2x – 2 – x2 – 2x + 5 x 2 – 2x + 3 • Donc la réponse est la fonction f ’ définie
= =
(x – 1)2 (x – 1)
2 par f ’(x) = 3cos(3x + 1).
sur \{1}. Question 19 : C.
• Il s’agit de trouver la dérivée d’une fonction
Question 14 : C. qui s’écrit sous la forme « cos(ax + b) », avec
• L’équation de la tangente à la courbe a et b des nombres réels.
représentative de la fonction h au point • Pour tout x ∈  , on a cos’(ax + b)
d’abscisse 0 est : y = h’(0)(x – 0) + h(0). = – a × sin(ax + b).
• D’après la question précédente, on a • Donc la réponse est la fonction g’ définie
3 −5
h’(0) = 2
= 3 et h(0) = = 5. par g’(x) = 4sin(– 4x + 2).
(–1) −1
Donc cette équation est y = 3x + 5.

12
Les corrigés

Question 20 Question 28 : A.
1. La fonction cosinus est une fonction Pour x ∈ ]0 ; + ∞[ : ln(3x + 1) = 1 ⇔ 3x + 1 = e1
paire  : elle est symétrique par rapport à e−1
= e ⇔ 3x = e – 1 ⇔ x = .
l’axe des ordonnées. 3
En effet, pour tout x ∈ , cos(– x) = cos(x). Question 29 : B.
2. La fonction sinus est une fonction im- • Il s’agit de trouver la dérivée d’une fonction
paire  : elle est symétrique par rapport à qui s’écrit sous la forme ln u  : on a (ln u)’
l’origine du repère. u’
En effet, pour tout x ∈ , sin(– x) = – sin(x). = pour u strictement positive.
u
Question 21 • Ici, u(x) = 2x + 4 > 0 pour tout x ∈ [0 ; + ∞[
 1 et u’(x) = 2.
1. cos =
3 2 2 1

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Donc f ’(x) = = pour tout x ∈ [0 ; + ∞[.
 2 2x + 4 x + 2
2. sin
4 = 2 Question 30 : B.
3. cos(π) = – 1 • Il s’agit de trouver une primitive d’une
 fonction polynôme.
4. sin
2 =1 Chaque monôme s’écrit sous la forme « α xn »
(n entier naturel, α nombre réel), donc la pri-
Question 22 : B ; C. x n+1
La fonction exponentielle est définie et mitive de chacun est de la forme « α ».
strictement croissante sur . n+1
• Une primitive de la fonction f est donc la
Question 23 : B. 4
Pour x ∈  : e2x+3 = 4 ⇔ 2x + 3 = ln 4 ⇔ 2x fonction F définie par F(x) = x – x2 sur .
ln 4 – 3 4
= ln 4 – 3 ⇔ x = . Question 31 : A.
2
• La fonction H est une primitive de la
Question 24 : D. fonction h continue sur  si pour tout x ∈ ,
• Il s’agit de trouver la dérivée d’une fonction H’(x) = h(x).
qui s’écrit sous la forme u × v. Pour deux fonctions u et v dérivables sur ,
• On a (u × v)’ = u’ × v + u × v’ avec, ici, u(x) = x (u × v)’ = vu’ + uv’ avec ici u(x) = – x – 2, donc
2 2
et v(x) = ex +1, donc u’(x) = 1 et v’(x) = 2xex +1. u’(x) = – 1 et v(x) = e–x, donc v’(x) = – e–x.
2 2
• Finalement, f ’(x) = 1 × ex +1 + x × 2xex +1 • La fonction H est dérivable sur  en tant
x2+1 que produit de fonctions dérivables, et pour
= (2x + 1)e pour tout x dans .
2

tout x ∈ :
Question 25 H’(x) = – e–x + (– 1) × (– x – 2)e–x = – e–x + (x + 2)e–x
• L’équation de la tangente à la courbe = (x + 1)e–x = h(x).
représentative de la fonction exponen- La réponse est « vrai ».
tielle (notée f) au point d’abscisse 0 est Question 32
y = f ’(0) (x – 0) + f(0). Calculez l’intégrale suivante.
• On a f ’(0) = f(0) = e0 = 1, donc cette équation 2 2
est y = x + 1. 1 1
(2x3 + 4x)dx = x4 + 2x2 = × 24 + 2 × 22
0 2 2
Question 26 : A ; C. 0

La fonction logarithme népérien est définie = 8 + 8 = 16.


et strictement croissante sur l’intervalle
]0 ; + ∞[. Question 33 : B.
• Il s’agit dans un premier temps de déter-
Question 27 : A. miner une primitive de la fonction définie
2
Pour tous nombres réels strictement positifs par f(x) = 4xe x qui est continue sur l’inter-
a et b, ln(a×b) = ln(a) + ln(b) et ln(a2) = 2 ln(a).
valle [-1 ; 0].
Donc pour tout x ∈ ]0 ; + ∞[, ln(4x2) = ln(4) 2
• Pour tout x ∈ [– 1 ; 0], f(x) = 2 × 2xex
+ ln(x2) = ln(4) + 2ln(x).
La réponse est « vrai ». = 2 × u’(x) × e avec u(x) = x .
u(x) 2

13
Réviser son bac avec
Or une primitive d’une fonction qui s’écrit
sous la forme « u’eu », est de la forme « eu ». • Les coordonnées du vecteur AC sont
0 0 (0 ; – 6), donc l’affixe du vecteur AC est – 6i
x2 x2
Donc 4xe dx= 2e = 2e0 – 2e1 = 2 – 2e (aussi égale à zC − zA).
1 1
Question 38 : B ; C.
= 2 × (1 – e).
• L’image du nombre complexe z = a + bi
Question 34 : A. 25 (a et b réels) est le point du plan complexe

1
• Cette aire, en unités d’aire, est dx de coordonnées (a ; b).
4 2 x • Les coordonnées du point B sont (− 2 ; 3),
car f est positive et continue sur [4 ; 25]. donc le point B est l’image du nombre
1 complexe z' = − 2 + 3i.
• Or une primitive de la fonction x →
2 x • Les coordonnées du point C sont (2 ; − 3),

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sur l’intervalle [4 ; 25] est la fonction x → x , donc le point C est l’image du nombre
complexe z = 2 − 3i.
donc :
25 Question 39 : A.

1 25
dx= x = 25 - 4= 5 – 2 = 3. • Pour déterminer l’écriture avec la notation
4 2 x 4
exponentielle d’un nombre complexe, il
L’aire de la surface délimitée par la courbe faut déterminer son module, puis l’un de
représentative de f, l’axe des abscisses et les ses arguments.
• ∙z∙ = 1 −i 3  = 1 2 +
2
droites d’équation x = 4 et x = 25 est donc = 4 = 2.
3
de 3 u.a. Re z
Question 35 : C. En posant θ = arg(z), on a cos(θ) = et
r
• La valeur moyenne d’une fonction f conti- Im z π
sin(θ) = , soit θ = – à 2π près.
nue sur un intervalle [a  ; b] (a < b) est r 3 π
−i
b
1 L’écriture exponentielle de z est z = 2e 3 .
µ= f (x) dx.
b–a a 4 Question 40 : B.
4 π
1 1 e2 x 1 e8 1 −i π π 3
• Ici, µ = e 2 x dx = = − z = 4e = 4cos(− ) + 4i sin(− ) = 4 ×
6
4–0 0 4 2 0 4 2 2 6 6 2
1 8 1 1
= (e – 1). + 4i ×− (− ) = 2 3– 2i.
2 2
8
La réponse est « faux ».
Question 41

Géométrie AB(4 – 1 ; 5 – 2 ; 6 – 3), soit (3 ; 3 ; 3) et AC(7 – 1 ;


8 – 2 ; 9 – 3), soit (6 ; 6 ; 6).
Question 36 : B. Donc AB  AC = 3 × 6 + 3 × 6 + 3 × 6 = 54.
Le discriminant de l’équation du second
2 Question 42 : A.
2
degré z2 − 2 3z + 4 = 0 est ∆ = – 2 3 – 4 ו1Il×s’agit4 de calculer le produit scalaire de deux
– 2 3 – 4 × 1 × 4 = 12 – 16 = – 4 = (2i)2 < 0. vecteurs pour savoir s’ils sont orthogonaux.
 
Les deux racines complexes sont • AB(1 – 0 ; 1 – 2 ; 2 – (– 1)), soit (1 ; – 1 ; 3) et AC
2 3 + 2i 2 3 – 2i (– 2 – 0 ; 3 – 2 ; 0 – (– 1)), soit (– 2 ; 1 ; 1).
z1 = = 3 + i et z1 = = 3 – i.  
2 2 Donc AB ⋅ AC = 1 × (– 2) + (– 1) × 1 + 3 × 1 = 0.
 
La réponse est « faux ». Les vecteurs AB et AC sont donc orthogonaux.
Question 37 : A ; C. La réponse est « oui ».
• L’affixe d’un point ou d’un vecteur de Question 43 : B.
coordonnées (a ; b) est le nombre complexe • Deux droites de l’espace sont orthogonales
z = a + bi. si et seulement si un vecteur directeur de
• Les coordonnées du point A sont (2 ; 3), l’une est orthogonal à un vecteur directeur
donc l’affixe du point A est zA= 2 + 3i. de l’autre.

14
Les corrigés

Il s’agit donc de calculer le produit scalaire Question 48 : C.


de deux vecteurs pour savoir s’ils sont • Il s’agit de trouver une équation carté-
orthogonaux. sienne d’un plan dont on connaît un point
 
• u ⋅ v = 1 × 1 + 0 × 3 + (– 2) × 0 = 1. etun vecteur normal.
  • n(2 ; 0 ; – 1) est un vecteur normal au plan P.
Les vecteurs u et v ne sont pas orthogonaux,
donc les droites (d) et (d’) ne sont pas ortho- Donc son équation est de la forme
gonales. 2x – z + d = 0, avec d ∈ .
La réponse est « non ». • A ∈ P, donc ses coordonnées vérifient
l’équation cartésienne du plan et 2 × 1 – 4
Question 44 : A.
+ d = 0, puis d = 2.
• Une droite est parallèle à un plan si et seu-
• 2x – z + 2 = 0 est une équation cartésienne 
lement si un vecteur directeur de cette droite
du plan P dont un vecteur normal est n (2 ;
est orthogonal à un vecteur normal à ce plan.

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0 ; – 1) et qui passe par le point A (1 ; 2 ; 4).
Il s’agit donc de calculer le produit sca-
laire de deux vecteurs pour savoir s’ils sont Question 49 : B.
orthogonaux. • Deux droites de l’espace sont parallèles si et
  seulement les vecteurs directeurs de l’une sont
• u ⋅ n = 2 × 1 + 1 × (– 1) + (– 1) × 1 = 0.
  colinéaires aux vecteurs directeurs de l’autre. 
Les vecteurs u et n sont orthogonaux, donc 
Il s’agit donc de savoir si les vecteurs u et v
la droite (d) est parallèle au plan P.
sont colinéaires.
 
La réponse est « oui ».
• Les vecteurs u (2 ; 1 ; – 3) et v (1 ; 4 ; 2) ne sont
Question 45 : B. 1 4 2
• Deux plans sont parallèles si et seulement pas colinéaires car , donc les
2 1 3
si les vecteurs normaux de l’un sont coli-
néaires aux vecteurs droites (d) et (d’) ne sont pas parallèles.
 normaux de l’autre. La réponse est « non ».
• Ici, les vecteurs n et n’ ne sont pas coli-
2 −2 −2
néaires car .
1 3 −2
Donc les plans P et P’ ne sont pas parallèles.
• En revanche, on peut remarquer que Probabilités
n ⋅ n’ = 0, donc que les plans P et P’ sont
perpendiculaires.
et statistiques
La réponse est « non ». Question 50
Question 46 : B. • PA(I) est la probabilité que le téléphone
choisi offre un accès illimité à Internet,
• On a AB = AB ⋅ AB . sachant que le téléphone de cette personne
Il s’agit donc de calculer le carré scalaire d’un est de marque Alpha.
80
vecteur,
 puis sa racine carrée. • D’après l’énoncé, PA(I) = = 0,8.
100
• AB (– 1 – 3 ; – 2 – (– 2) ; 4 – 1), soit (– 4 ; 0 ; 3).
2 2 2
Question 51 : B ; C.
• On a donc AB = AB ⋅ AB = −4 + 0 + 3 • Il s’agit de calculer les probabilités d’inter-
= 25 = 5. section d’événements P(A∩I) et P(A∩ I).
• Par définition des probabilités condition-
Question 47 : B. nelles, on a P(A∩I) = PA(I) × P(A) = 0,8 × 0,6
Un vecteur directeur de la droite dont une = 0,48.
x = −t + 2 • De même, P(A∩ I) = PA(I) × P(A) = 0,7 × 0,4
équation paramétrique est y = t + 5 (t ∈ )
= 0,28.
z = 3t − 2
  Question 52
est v (– 1 ; 1 ; 3). Le vecteur u (2 ; 5 ; – 2) n’est • P(I) est la probabilité que le téléphone

pas colinéaire à ce vecteur, donc u (2 ; 5 ; – 2) choisi offre un accès illimité à Internet.
n’est pas un vecteur directeur de cette droite. • A∩I et A∩ I forment une partition de l’en-
La réponse est « faux ». semble I.

15
Réviser son bac avec
D’après la formule des probabilités totales Question 59 : C.
et la question précédente : • Il s’agit de calculer approximativement
P(I) = P(A∩I) + P(A∩ I) = 0,48 + 0,28 = 0,76. l’intervalle de fluctuation asymptotique au
Question 53 seuil de 95 % avec n = 100 et p = 0,3.
• PI(A) est la probabilité que le téléphone • Remarquons tout d’abord que les condi-
choisi soit de marque Alpha, sachant qu’il tions sont vérifiées : 0 < p = 0,3 < 1, n = 100 ≥ 30,
offre un accès illimité à Internet. np = 100 × 0,3 = 30 ≥ 5 et n(1 – p)
• Par définition des probabilités condition- = 100 × (1 – 0,3) = 70 ≥ 5.
P(A∩ I) 0,48 • Calculons ensuite les bornes de cet inter-
nelles, PI(A) = = ≈ 0,63 (à 10– 2 près). valle :
P(I) 0,76 p(1 − p ) 0,3 × (1 – 0,3)
Question 54 : B. p – 1 ,96 = 0,3 – 1,96 ≈
n 100

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L’espérance de la variable aléatoire X qui ≈ 0,2102.
suit la loi uniforme sur [a  ; b] (a < b) est p(1 − p ) 0,3 × (1 – 0,3)
a +b p + 1 ,96 = 0,3 + 1,96 ≈
E(X) = . n 100
2
0+4 ≈ 0,3898.
Donc, ici, E(X) = = 2 car a = 0 et b = 4.
2 • Ici, l’intervalle de fluctuation asympto-
Question 55 : A. tique au seuil de 95 % de la fréquence est
L’espérance de la variable aléatoire X qui suit approximativement égal à [0,2102 ; 0,3898].
la loi exponentielle de paramètre λ > 0 est Question 60 : B.
1 1 1
E(X) = . • L’intervalle recherché est [f – ;f+ ]
λ 316 n n
Question 56 : B. avec f = = 0,79 et n = 400.
400
• Il s’agit de calculer P(X > 10 000). 1 1 1
Remarquez tout d’abord que les événements Donc = = = 0,05.
X ≤ 10 000 et X > 10 000 sont des événe- n 400 20
ments contraires. 10 000 • Cet intervalle est donc [0,74 ; 0,84].
– 0,0002x
• P(X ≤ 10 000) = 0,0002e dx Question 61 : B.
0 1 1
10 000 • L’intervalle recherché est [f – ;f+ ]
= – e– 0,0002x = 1 – e– 0,0002 × 10 000 = 1 – e– 2. n n
0
720
• On a donc P(X > 10 000) = 1 – P(X ≤ 10 000) avec f = = 0,72 et n = 1 000.
1 000
= 1 – (1 – e– 2) = e– 2 ≈ 0,135 au millième près. 1 1
Question 57 : A. Donc = ≈ 0,032.
n 1 000
On a P(– 2,58 ≤ X ≤ 2,58) ≈ 0,99 au centième
• Cet intervalle est donc [0,688 ; 0,752].
près, donc la réponse est « vrai ».
Question 58
1. P(μ – 3σ ≤ X ≤ μ + 3σ) ≈ 0,997 à 10 – 3 près
2. P(μ – 2σ ≤ X ≤ μ + 2σ) ≈ 0,95 à 10 – 2 près
3. P(μ – σ ≤ X ≤ μ + σ) ≈ 0,68 à 10 – 2 près
Ne peut être vendu séparément.

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