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R ÉSUMÉ

EFICAS
Les perspectives à long terme
du marché immobilier suisse
Par Ecoplan &
Fahrländer Partner

Une étude commandée et publiée par


Pensimo Management SA
Point de départ : l’évolution démographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Les moteurs du changement et les tendances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Notre outil d’analyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Evolution du marché sous l’angle des utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Résultats modélisés jusqu’en 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Résultats modélisés jusqu’en 2040 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Conclusion : les gagnants et les perdants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Evolution du marché sous l’angle des investisseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
RÉSUMÉ

Point de départ : l’évolution démographique Pen- internationaux, mais aussi et surtout ceux qui se
simo Management SA est convaincu qu’au cours produisent à l’intérieur même d’un pays. Or, il exis-
de ces prochaines années et décennies, la société te un lien direct entre, d’un côté, l’évolution de la
suisse va connaître une profonde transformation population et, de l’autre, la pyramide des âges et
démographique et structurelle. Nous avons ainsi la structure des ménages, avec toutes les consé-
commandé une étude qui décrit les facteurs de quences que cela implique – à la hausse ou à la
cette transformation à moyen et long terme et qui baisse – sur la demande en logements.
en analyse les conséquences sur le marché immo- 2 — La prospérité économique. La conjonc-
bilier, région par région. Nous nous sommes tout ture économique exerce aussi un impact direct sur
particulièrement attachés à étudier l’évolution de la demande et les besoins en lieux d’habitation ;
la demande dans le logement locatif, ainsi qu’à ses effets se font sentir de plusieurs manières : par
dégager les grandes tendances du marché sur le l’évolution des taux d’intérêts, par le niveau des
long terme. salaires et par les impôts sur le revenu et la fortune.
Parallèlement, la demande évolue également en
Les moteurs du changement et les tendances En fonction du niveau des revenus disponibles : en
général, lorsqu’ils décident d’élire domicile ou de général, la taille du logement augmente propor-
s’implanter, les ménages et les entreprises fondent tionnellement au revenu – même si, conformément
leur choix sur un ensemble de critères topographi- à la théorie de l’utilité marginale décroissante, le
ques partiels, que l’on peut classer, par ordre de phénomène prend fin lorsque la surface de l’ap-
priorité, de la manière suivante : partement atteint une certaine valeur plafond. Par
— la région (choix d’une grande région ou d’une ailleurs, on observe qu’à partir d’un certain niveau
région métropolitaine, par exemple les environs salarial, la demande se tourne davantage vers l’ac-
d’une grande ville comme Bâle facilement acces- cession à la propriété que vers la location.
sible pour un pendulaire) ; 3 — Les préférences des locataires. A cha-
— la « macro-situation » de l’objet (la situation que époque son mode de vie ; à chaque généra-
à l’intérieur de la région, par exemple le choix de tion ses préférences en matière de logement. Ces
vivre en ville ou à la campagne) ; préférences jouent un rôle important dans la déci-
— la « micro-situation » de l’objet (la situation à sion des familles et des entreprises de s’implanter
l’intérieur d’une commune ou d’un village) ; plutôt dans telle région que dans telle autre et, à
— les caractéristiques de l’objet (son usage, sa l’intérieur même d’une région, de préférer la ville
surface, sa configuration, etc.). à la campagne – ou vice-versa. Liées à d’autres
Ces choix topographiques partiels sont eux facteurs, comme le niveau des revenus, elles exer-
aussi tributaires d’un ensemble de facteurs inter- cent également une influence déterminante sur les
dépendants que nous décrivons dans le Tableau 1 décisions relatives à la « micro-situation » et aux
ci-dessous. Une analyse approfondie de ces fac- particularités de l’objet à louer ou à acheter.
teurs démontre clairement qu’à l’avenir, la deman- Bien entendu, d’autres facteurs, telles les in-
de en logement locatif dépendra principalement frastructures de transport, exercent également un
de trois facteurs – eux-mêmes très variables selon impact sur la demande. Ces infrastructures, en
les régions : particulier celles qui déterminent la facilité d’ac-
1 — L’évolution de la population. Les taux de cès aux centres régionaux ou supra-régionaux,
natalité et de mortalité affectent l’évolution de la doivent cependant être considérées sous un an-
population, au même titre que les flux migratoires – gle particulier : elles ne constituent pas un critère
non seulement les déplacements de population de choix au sens strict, mais appartiennent aux

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Pyramide Evolution de
des âges la population

Structure Evolution des


des ménages taux d’intérêts

Préférences Evolution des


des locataires + salaires
– +

Demande en Impôts sur


surfaces – le revenu
+ d’habitation

Infrastructures Prospérité
(accessibilité) économique

Demande en Emploi
+ surfaces + +
commerciales

– Fiscalité des
entreprises

Tableau 1
Modélisation des facteurs ayant
un impact sur la demande
en surfaces commerciales et
d’habitation

La couleur indique l’appartenance Les « +/- » signalent un impact


à une même catégorie de facteurs (positif ou négatif) fort et direct

Source : Ecoplan

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RÉSUMÉ

« conditions cadres de base » sans lesquelles la tir de certains autres. Enfin, le niveau de prospé-
région perdrait toute son attractivité. rité économique exerce une très forte influence sur
L’offre en logements et surfaces commerciales l’offre en immeubles d’habitation et commerciaux.
est elle aussi tributaire de plusieurs facteurs, qui C’est le cas en particulier des taux d’intérêts : lors-
relèvent souvent des conditions cadres et dépen- qu’ils fluctuent, ils rendent forcément certains pla-
dent ainsi de législations fédérales (par exemple, cements plus (ou moins) attractifs que la pierre.
le droit du bail) ou cantonales (par exemple, les Sur la base d’une analyse fine des facteurs
plans directeurs en matière d’aménagement du ayant un impact sur l’offre, nous pouvons dégager
territoire). Si bien qu’au niveau régional et local, la quatre tendances majeures qui marqueront l’ave-
marge de manœuvre pour modifier ces conditions nir du marché immobilier :
cadres demeure souvent limitée – même si, dans — la demande sera dominée par les besoins
certains cas particuliers, comme les changements spécifiques des seniors ;
d’affectation, les communes jouissent d’une latitu- — l’individualisme croissant entraînera une
de certaine. Parmi les principaux facteurs influant diversification des styles de vie et, parallèlement,
sur l’offre, on peut citer les points suivants : des habitudes et des besoins en matière de loge-
Les réglementations étatiques exercent une ment ; les besoins en surface par personne conti-
influence sur le comportement général des ac- nueront, dans un premier temps, à augmenter ;
teurs du marché. La modification d’un plan direc- — les migrations intérieures et la croissance
teur cantonal ou un changement d’affectation, par économique ne profiteront pas seulement aux
exemple, peuvent transformer l’attractivité d’une grandes villes et à leur agglomération, mais égale-
parcelle, voire d’une commune tout entière, aux ment aux régions situées dans les environs immé-
yeux d’un acheteur – respectivement du vendeur – diats des centres de taille moyenne ;
d’un terrain à bâtir. Il en va de même pour les res- — le marché du logement locatif va subir la
sources naturelles, dont l’impact sur l’offre en concurrence toujours plus forte de celui des mai-
surfaces habitables ou commerciales est consi- sons/appartements à vendre.
dérable. C’est notamment le cas de la surface
disponible en terrains à bâtir, laquelle se reflète Notre outil d’analyse A elle seule, la descrip-
directement sur le prix au mètre carré. On peut tion de ces quatre grandes tendances ne saurait
enfin relever combien l’offre est tributaire du coût suffire à fournir des indications ou des recom-
de l’énergie et, dans ce domaine, des nouveautés mandations permettant d’assurer que la valeur
technologiques, à savoir les normes techniques et les rendements du portefeuille immobilier du
de construction qui doivent (ou ne doivent plus) Groupe Pensimo évoluent de manière positive et
être respectées. durable. Pour ce faire, nous devons déterminer
Dans le futur plus encore que par le passé, on de quelle manière ces tendances vont modifier la
peut s’attendre à ce que l’évolution des systèmes demande en logement locatif dans chacune des
de prévoyance – en lien avec le vieillissement dé- régions du pays. A cette fin, nous avons élaboré
mographique – entraîne des fluctuations sur le un « modèle communal » très poussé, construit
marché immobilier. Lorsqu’ils procèdent à l’alloca- en quatre étapes.
tion de leurs actifs, les investisseurs institutionnels La première étape consiste à créer, pour cha-
intègrent dans leur stratégie le facteur du vieillis- que commune, deux sous-modules dans lesquels
sement de la population : en fonction de la situa- sont réunis, d’une part, la demande globale (les
tion et des besoins des rentiers, ils sont amenés à ménages) et, de l’autre, l’offre globale (les loge-
investir dans certains actifs ou, au contraire, à sor- ments) existant aujourd’hui.

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EFICAS / LES PERSPECTIVES À LONG TERME DU MARCHÉ IMMOBILIER SUISSE

Dans la deuxième étape, ces deux sous-mo- de désinvestir ; sur la base de cette même analy-
dules sont réunis en tenant compte des résiden- se, on peut également déterminer le type d’objets
ces secondaires et du taux de vacance. De cette auxquels il conviendra d’accorder la priorité – res-
manière, il devient possible de comparer et de pectivement, qu’il conviendra d’éviter.
contrôler les résultats modélisés avec la situation
réelle sur le marché de l’immobilier. Evolution du marché sous l’angle des utilisateurs
Dans la troisième étape, nous procédons à une Résultats modélisés jusqu’en 2010 Au vu de la
évaluation de l’évolution future de la demande (le forte activité observée dans la construction de lo-
nombre des ménages et leurs préférences). Trois gements et d’un engouement qui reste fort pour
scénarios ont été pris en compte et modélisés : l’accession à la propriété, il faut s’attendre, jus-
— Le scénario « Trend » repose sur des prévi- qu’en 2010, à une augmentation du taux de vacan-
sions moyennes : il prévoit que l’économie suisse ce des logements locatifs dans de nombreuses
se développe, dans un contexte européen favo- parties du pays. L’engouement pour l’accession à
rable. La stabilité politique y est garantie, dans la propriété sera tel que la demande globale en
un contexte général de paix. Les conséquences logement locatif aura tendance à baisser, même
éventuelles de conflits et problèmes voyant le jour dans les communes à croissance démographique –
dans d’autres régions du monde y sont modestes. dans lesquelles on pourrait cependant observer
Dans ce scénario, les Etats de l’Union européenne l’évolution inverse en ce qui concerne la demande
réussissent à maintenir un niveau satisfaisant de en petits appartements. Echappent à cette règle
bien-être et disposent des ressources nécessai- l’axe Zurich–Zoug–Lucerne, l’arc lémanique, de
res à leur développement. même que la région fribourgeoise, où, selon no-
— Dans le scénario « Prospérité », on consi- tre modèle, la demande en logement locatif aug-
dère que la Suisse participe de manière accrue à mentera en général ces prochaines années (voir
la croissance de l’économie mondiale. Cette si- Tableau 2).
tuation est rendue possible, entre autres, par une
évolution de la société vers plus de libéralisme (par Résultats modélisés jusqu’en 2040 Selon le scé-
exemple, en ce qui concerne les réformes politico- nario « Trend » de l’Office fédéral de la statistique,
économiques et l’ouverture sur l’extérieur). Au to- la population résidante suisse devrait augmen-
tal, la Suisse parvient à profiter de la dynamique ter de quelque 500’000 personnes entre 2010 et
extérieure et la transforme en un surplus de bien- 2040, la moitié de cette croissance se réalisant en-
être économique. tre 2010 et 2020. Cette évolution démographique
— Dans le scénario « Stagnation », on estime sera très variable selon les régions : dans les zo-
au contraire que la Suisse connaît une croissance nes plutôt urbaines, l’impact sera fort, tandis que
inférieure à la moyenne de ces dernières années les régions de campagne verront leur population
et que des problèmes importants se posent à diminuer sans cesse (voir Tableau 3).
l’échelle mondiale, susceptibles d’influencer né- L’augmentation de la demande se concentrera
gativement le revenu des capitaux placés à l’étran- principalement sur les régions déjà attractives en
ger. Le recul du Produit national brut provoque une 2010, à savoir Zurich, la Suisse centrale et l’arc lé-
stagnation du bien-être économique. manique. La demande devrait également augmen-
Enfin, dans la quatrième étape, en comparant ter dans les communes situées autour des villes de
la demande à venir avec la situation actuelle, on Bâle et Fribourg, de même qu’au Tessin.
peut localiser les communes et les régions dans Durant les deux décennies suivantes, jusqu’en
lesquelles il y aura lieu d’investir ou, au contraire, 2040, il faut s’attendre à une stabilisation du mar-

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RÉSUMÉ

Tableau 2
Variation de la demande
en logement locatif à l’horizon 2010
(selon le scénario « Trend »)

En % du parc < – 20 % ±1% 1% à 5%


immobilier de 2005 – 20 % à – 10 % 6 % à 10 %
– 10 % à – 5 % 10 % à 20 %
–5% à –1% > 20%

Source : Modélisation Fahrländer Partner

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EFICAS / LES PERSPECTIVES À LONG TERME DU MARCHÉ IMMOBILIER SUISSE

Tableau 3
Variation de la demande
en logement locatif à l’horizon 2020
(selon le scénario « Trend »)

En % du parc < – 20 % ±1% 1% à 5%


immobilier de 2005 – 20 % à – 10 % 6 % à 10 %
– 10 % à – 5 % 10 % à 20 %
–5% à –1% > 20%

Source : Modélisation Fahrländer Partner

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RÉSUMÉ

ché : la demande en logement locatif ne devrait logement locatif) de différentes localités, à l’ho-
plus guère évoluer, en raison surtout de l’infléchis- rizon 2020. En rouge, nous avons indiqué les en-
sement, après 2020, de la croissance de la popu- droits disposant aujourd’hui déjà d’une demande
lation. Ainsi, les régions de Zurich, du lac Léman, importante, mais dont le niveau des prix est élevé –
de la Suisse centrale, de Fribourg et de Bâle res- comme les rives inférieures du lac de Zurich. Ces
teront intéressantes du point de vue de l’offre en régions offrent certes des opportunités intéres-
logement locatif, alors que dans de nombreuses santes, mais le potentiel de croissance de leur va-
communes suisses, le niveau de la demande ne leur est inférieur à celui d’autres lieux, en raison
parviendra même plus à atteindre celui de 2005. des prix très élevés pratiqués aujourd’hui déjà.
Ici ou là, même à l’extérieur des pôles d’at- Les communes qui affichent aujourd’hui des prix
traction que représentent les grands centres ur- comparativement peu élevés et dans lesquelles
bains, on observera tout de même une demande nous prévoyons une augmentation de la demande
croissante en logement locatif. Dans ces zones, en logement locatif se situent dans la région Zu-
cependant, en raison de prix moins élevés que rich/Argovie et Lausanne/Fribourg, de même que
dans les grands centres, la demande se dirigera dans le bas Valais. Selon nos estimations, ce sont
plutôt vers l’achat de logements que vers la loca- ces communes qui offrent le meilleur potentiel de
tion. Les communes les plus représentatives de ce performance.
phénomène se situent généralement le long d’un Parmi les régions dans lesquelles il faut s’at-
axe routier principal ou dans les environs d’un tendre à une demande décroissante en logement
centre régional. En guise d’exemple, on peut citer locatif, on peut citer les grands centres comme
les localités situées le long de l’autoroute A1, en- Bâle, Berne et Lausanne, de même que des cen-
tre Aarau et Olten, celles situées entre Winterthour tres régionaux ou de taille moyenne, comme Bien-
et Rorschach ou encore les communes situées le ne et Thoune. Il convient cependant de préciser
long de l’autoroute A2, entre Zofingue et Lucerne ; que, dans ces centres, en dépit d’une demande
enfin, dans une moindre mesure, celles situées le globalement en recul, les objets immobiliers de
long de l’autoroute A3, dans le Fricktal (région de qualité et bien situés – au « centre du centre » – ne
Bâle). courent qu’un risque limité. A l’avenir, dans de tels
endroits stratégiques, il conviendra cependant de
Conclusion : les gagnants et les perdants L’évo- procéder à une analyse détaillée de chaque objet
lution future du marché immobilier se fera au profit en fonction de sa situation locale et de ses carac-
des centres urbains. Les régions rurales verront téristiques propres.
leur population diminuer, tandis que les zones ur-
baines resteront attractives pour les flux migratoi- Evolution du marché sous l’angle des investisseurs
res interrégionaux. Selon notre modèle, il faut s’at- Notre analyse du développement futur des ventes
tendre à ce que la demande en logement locatif se immobilières repose sur le caractère plausible du
concentre essentiellement sur les régions métro- comportement attendu des investisseurs. D’une
politaines – lesquelles tendront à s’étaler toujours manière générale, nous n’anticipons pas de bou-
plus. En comparaison, ces régions présentent un leversements majeurs sur le marché immobilier : la
potentiel de développement favorable (effet clus- demande en immeubles devrait rester exactement
ter, offre en places de travail, offre culturelle, etc.). ce qu’elle est aujourd’hui.
Le Tableau 4, basé sur le scénario « Trend » de Dans le secteur des propriétaires privés, nous
l’OFS, met en évidence le potentiel de dévelop- n’avons guère observé de mouvements ces der-
pement (considéré sous l’angle de la demande en nières années et il y a tout lieu de penser que les

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EFICAS / LES PERSPECTIVES À LONG TERME DU MARCHÉ IMMOBILIER SUISSE

Tableau 4
Potentiel de croissance de la valeur
des biens immobiliers dans les communes
où une augmentation de la demande
en logement locatif est prévisible à l’horizon 2020
(selon le scénario « Trend »)

Faible Dans la moyenne Supérieur à la moyenne


En-dessous de la moyenne Elevé

Source : Modélisation Fahrländer Partner

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RÉSUMÉ

individus continueront, à l’avenir aussi, à investir fluctuations régionales. Sur la base de ce constat,
dans l’immobilier. nous sommes en mesure, grâce à notre modélisa-
Dans le secteur des investisseurs institution- tion, de pointer les marchés régionaux qui possè-
nels, il y a de bonnes raisons de croire que, dans dent les meilleures opportunités et le plus grand
le secteur immobilier, un vague de désinvestisse- potentiel de performance, respectivement ceux où
ments n’est pas à l’ordre du jour. il faut s’attendre à courir les risques les plus élevés.
— Une grande partie des Fonds immobiliers et Ce qui nous amène à poser la question suivante :
des Fondations d’investissements doivent de facto comment les différentes entités du Groupe Pen-
être considérés comme fermés, en raison d’une simo doivent-elles se positionner à l’avenir pour
pénurie d’objets appropriés à acquérir. Résultat : la intégrer ces prévisions dans leurs stratégies ?
demande des investisseurs n’est pas entièrement 1. La tendance toujours plus marquée en fa-
satisfaite. L’espoir de réaliser des rendements su- veur de l’accession à la propriété, qui a notamment
périeurs en investissant ailleurs que dans la pierre pour conséquence de faire fondre les effectifs des
pourrait certes provoquer des mouvements dans locataires disposant des meilleures capacités
les portefeuilles. Mais, dans un premier temps, financières, débouche sur une première consi-
cela ne ferait que réduire le surplus existant du dération : à l’avenir, il sera important de pouvoir
côté de la demande et ne prétériterait donc pas, en s’adapter à la demande et de répondre aux be-
tant que tels, les placements immobiliers. soins spécifiques de chaque segment du marché.
— A l’avenir aussi, les caisses de pensions, les La forte concurrence entre logement locatif et pro-
assureurs et autres investisseurs institutionnels priété privée obligera ceux qui offrent du logement
devront consacrer des montants substantiels à locatif à choisir ou à équiper leur parc immobilier
l’immobilier. Même si certaines directives concer- en tenant comptant des préférences de leurs lo-
nant la politique d’investissements sont assou- cataires cibles. Ainsi, l’offre devra, davantage que
plies – en faveur d’une meilleure diversification des par le passé, s’adapter à la demande – ses préfé-
portefeuilles –, il n’en demeurera pas moins que rences et ses besoins. Quelles sont les préféren-
ces investisseurs devront tout de même mainte- ces subjectives des locataires ? Quels montants
nir un certain quota de leur patrimoine sous forme sont-ils prêts à consacrer à leur logement ? Quelle
d’immobilier. En effet, les investissements dans le est leur capacité financière ? En quoi la structure
logement restent le meilleur moyen de générer des des ménages ou les modes de vie induisent-ils des
revenus constants et relativement indépendants besoins spécifiques en matière de logement ? Ce
de la conjoncture économique. sont ces questions qu’il ne faudra pas oublier de
— Avec la probable abrogation de la Lex Koller, se poser à l’avenir.
la classe d’investissements « immeubles d’habita- 2. En considérant que les coûts de l’énergie
tion » s’ouvrira aux investisseurs étrangers. Cer- vont continuer à augmenter, il apparaît opportun
tes, il ne faut pas s’attendre à une augmentation d’étudier aujourd’hui déjà la possibilité de consti-
massive de la demande sur le marché immobilier, tuer un parc immobilier « durable » et écologique.
mais la concurrence devrait néanmoins augmenter Afin de limiter au maximum une baisse du rende-
pour les transactions concernant des objets parti- ment des immeubles, les décisions en faveur de
culièrement attractifs situés proches des centres. plus d’efficience énergétique doivent assurément
être prises en tenant compte du potentiel de lo-
Synthèse Les résultats de notre étude montrent cation – du moins aussi longtemps que les coûts
qu’en Suisse, la demande en logement locatif va externes ne seront pas internalisés à travers des
poursuivre sa croissance, mais avec de grosses taxes incitatives.

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EFICAS / LES PERSPECTIVES À LONG TERME DU MARCHÉ IMMOBILIER SUISSE

3. A la lumière des conclusions décrites ci-des- mettent sur le marché du logement locatif : ils
sus, il faudra revoir complètement la manière dont devront, comme c’est déjà le cas dans les autres
se font aujourd’hui les investissements immobiliers, branches, utiliser de manière professionnelle l’en-
le Portfolio-Management et la gestion immobilière. semble des instruments disponibles dans le mar-
Comme, sur plusieurs marchés, la concurrence keting (marketing mix). Ils devront se confronter à
s’annonce plus forte entre les différents acteurs la théorie des four P’s (Product, Pricing, Promotion,
de la branche, une nouvelle composante, le marke- Placement). Mais ce n’est pas tout : à l’avenir, ils
ting, va faire son apparition et compléter la manière recourront probablement de manière plus systé-
« classique » de faire des affaires (construction, lo- matique aux études de marché et aux méthodes
cation et gérance d’immeubles). Pour l’essentiel, permettant de conserver sur le long terme une
il s’agira en particulier d’augmenter la qualité des clientèle cible (entre autres, dans le but de réduire
produits (offre de services nouveaux et complé- les taux de vacance). Bref, il y a tout lieu de croire
mentaires en lien avec l’habitat) et de développer que, ces prochaines années, la promotion et la
la capacité de commercialiser ceux-ci en commu- commercialisation de l’immobilier d’habitation
niquant efficacement sur les clients cibles. vont devoir s’aligner, au niveau des exigences et
Du côté de l’offre, cela devrait déboucher sur du professionnalisme, sur les méthodes en vigueur
une plus grande diversité, laquelle ne restera pas aujourd’hui déjà pour la vente de services comple-
sans conséquences sur les pratiques de ceux qui xes ou de biens durables.

Éditeur Direction de projet & rédaction (Mandant)


Pensimo Management SA , Zurich Michel Schneider, Pensimo Management SA
www.pensimo.ch
Mise en page & épreuves
Auteurs Susanne Gmür, Zurich
Ecoplan: Heini Sommer, Michael Marti Urs Lehni, Zurich (Conseil)
et Robert Oleschak
www.ecoplan.ch Traduction
Fahrländer Partner: Stefan Fahrländer Marc Comina, Lausanne
et Dominik Matter
www.fpre.ch Juin 2007

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