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Les conventions fiscales internationales :

Les conventions fiscales sont avant tout instrument d'harmonisation des systèmes fiscaux et
de coopération contre la fraude et l'évasion fiscale. Il ne s'agit nullement de déroger aux
principes d'imposition interne. La convention vise plutôt la mise en place de mécanismes
d'équité fiscale.
Le cadre juridique des conventions fiscales
Une convention fiscale internationale est un traité liant deux Etats et intéressant tout ou
partie de leurs relations fiscales.
Les conventions fiscales constituent une source de droit fiscal international et ont une force
supérieure au droit interne. La création de ces conventions passe par plusieurs étapes.
- l’élaboration de la convention fiscale
Les conventions fiscales sont, par conséquent, soumises aux règles du droit international public, plus
précisément à la convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.

En droit Marocain l'autorité compétente pour négocier et signer les traités est le pouvoir
exécutif, s'agissant des conventions fiscales l'autorité habilitée, en réalité, est constituée
par «La Direction Générale des Impôts, qui dépend du Ministère de l'Economie et des
Finances du Royaume du Maroc, des représentants du ministère des Affaires étrangères
peuvent les rejoindre.
La signature, acte authentifiant les conventions internationales, peut ne pas avoir lieu au-
moment de la négociation lorsque l'Etat n'a pas doté son représentant des pleins pouvoirs.
La signature peut être précédée d'un paraphe.
La ratification relève de la compétence de la chambre des députés l'autorisant et du chef du
gouvernement, selon l’Articles 156 de la constitution Marocaine de 2011 « La ratification est
une condition essentielle à l'application de la convention »
Les conventions entrent en vigueur dans les faits par l'échange des instruments de
ratification et sous les conditions de publication et de réciprocité.
- l’application des conventions fiscales internationales
Les conventions fiscales dûment ratifiées jouissent, selon le préambule de la constitution de
2011, d'une supériorité sur les lois internes. Pour reprendre ses termes exacts dans son
alinéa troisième « ... Les traités ratifiés par le Maroc ont une autorité supérieure à celle des
lois interne à condition qu’elles ne soient pas contre l’ordre public. ».
l’objectif des conventions fiscales internationales
- l’objet des conventions fiscales
L'objet des conventions fiscales n'est plus seulement l'élimination de la double imposition
mais aussi la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale, la coopération entre administrations
fiscales par les clauses d'échanges de renseignement qu'elles contiennent, la non-
discrimination entre les nationaux et les citoyens de l'Etat contractant, l'attribution de la
qualité de résident, la qualification des revenus...etc.

 Les traités conclus par le Maroc


Conventions en vigueur: France, Belgique, Italie, Allemagne, Espagne, Etats-Unis, Pays-Bas,
Royaume-Uni, Canada, Tunisie, Egypte, Algérie, Libye, UMA,
·Conventions en cours de ratification: Portugal, Corée du Sud, Emirats Arabes Unis.
·Conventions paraphées:, Qatar, Malaisie, Malte, Turquie, Autriche.

La Souveraineté fiscale et politique dans les conventions


fiscales
La souveraineté fiscale
- La notion de souveraineté fiscale
Le problème de la souveraineté est double : souveraineté politique et fiscale. La première
permet à chaque État d’exercer sur son territoire l’ensemble de ses droits, d’une «
autonomie technique avec exclusivité d’application sur un territoire déterminé ». Sur le plan
fiscal la souveraineté implique le droit de prélever des impôts, d’en assurer le contentieux
mais ne permet pas de légiférer à l’intention de pays tiers. Toutefois des accords peuvent
être conclus avec d’autres États, exemple les conventions fiscales internationales qui
permettent d’éviter les doubles impositions.
La souveraineté fiscale est une composante essentielle et un attribut de la souveraineté
politique d'un Etat. Le pouvoir de lever l'impôt et de battre la monnaie est une prérogative
essentielle de l'Etat, nécessaire à sa survie.
Les limites de la souveraineté fiscale
- Les conventions fiscales internationales
L’accord conclu va consister à déterminer lequel des deux Etats contractants va recevoir le
droit d’imposer les personnes physiques ou morales sur son territoire. Les deux
cocontractants vont se mettre d’accord de manière à donner à l’un le pouvoir de
souveraineté fiscale, en exclusivité alors que l’autre Etat acceptera de renoncer à ce pouvoir.
En ce sens, les conventions fiscales internationales constituent une limite à la souveraineté
fiscale de l’Etat.
Lorsque la convention internationale est ratifiée, celle-ci a une valeur supérieure aux
dispositions internes, et en cas de conflit ou de divergence entre les dispositions du droit
interne et la convention : ce sera le traité ou la convention qui s’appliquera en raison de sa
valeur supérieure.
La souveraineté politique
- La notion de la souveraineté politique
Les conventions fiscales sont des traités internationaux signés entre deux pays (Etats). Elles
sont donc soumises au même formalisme et ont la même force juridique, supérieure, à la loi
et inférieure à la constitution.
Dans le préambule de sa Constitution le Maroc s’engage à accorder aux conventions
internationales dûment ratifiées par lui, la primauté sur le droit interne du pays, et
harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa législation nationale.

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