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18 Fonctions Plusieurs Variables PDF
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Plan du chapitre
I - Fonctions composantes, fonctions coordonnées, fonctions partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 2
II - Limites. Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
1) Limite en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
2) Continuité. Continuité partielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 4
III - Dérivées partielles d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5
1) Dérivées partielles premières en un point. Fonctions dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5
1-a) Dérivées partielles d’ordre 1 en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 5
1-b) Fonctions dérivées partielles d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7
2) Dérivée suivant un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 8
3) Fonctions différentiables. Différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10
3-a) Fonctions différentiables en un point. Différentielle en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10
3-b) Lien avec la dérivée suivant un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 13
3-c) Lien avec les dérivées partielles. Expression de la différentielle en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 13
3-d) Différentiabilité et différentielle d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14
3-e) Différentielle d’une fonction sur un ouvert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15
3-f ) Matrice jacobienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 16
3-g) Opérations sur les différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 17
4) Fonctions de classe C1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 22
5) Dérivation et intégration le long d’un arc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 25
6) Cas particulier des fonctions numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 25
6-a) Egalité des accroissements finis. Caractérisation des fonctions constantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 25
6-b) Extrema des fonctions numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 26
6-c) Gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 28
IV - Dérivées partielles d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 31
1) Dérivées partielles d’ordre k. Fonctions de classe Ck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 31
2) Théorème de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 33
V - Exemples de résolutions d’équations aux dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 35
f : D ⊂ Rn −→ Rp
.
(x1 , . . . , xn ) 7−→ f (x1 , . . . , xn ) = (f1 (x1 , . . . , xn ) , . . . , fp (x1 , . . . , xn ))
On doit faire attention à la notation avec une seule parenthèse : f (x1 , . . . , xn ), pour spécifier qu’il y a n variables. Si on
met deux parenthèses : f ((x1 , . . . , xn )), il y a une seule variable qui est un n-uplet.
Les fonctions f1 , . . . , fp , sont les fonctions composantes de la fonction f. Ce sont toujours des fonctions de n variables,
mais à valeurs dans K.
Par exemple, la fonction f : R2 → R2 (passage des coordonnées polaires aux coordonnées carté-
(r, θ) 7→ (r cos θ, r sin θ)
siennes) a deux fonctions composantes, les fonctions f1 : R2 → R2 et f2 : R2 → R2 .
(r, θ) 7→ r cos θ (r, θ) 7→ r sin θ
• On peut considérer plus généralement une fonction f d’une partie D d’un R-espace E de dimension finie non nulle n
dans un R-espace vectoriel F de dimension finie non nulle p. Dans ce cas, pour décrire les valeurs de f, on peut utiliser
une base B = (e1 , . . . , ep ) de E et une base B ′ :
y b
y0 D1
b
x x0
II - Limites. Continuité
Le cours général sur les notions de limites et de continuité a été effectué dans le chapitre « Topologie ». Il s’agit maintenant
de se concentrer sur l’aspect technique.
1) Limite en un point
Soit f une fonction définie sur une partie D de Rn à valeurs dans Rp et soit a un point adhérent à D. Deux situations se
présentent : la fonction f a une limite en a ou la fonction f n’a pas de limite en a. Nous allons détailler ces deux situations
d’un point de vue technique sur deux exemples pour des fonctions de deux variables à valeurs dans R (on rappelle que
dans le cas général, f a une limite ena si et seulement si chacune de ses composantes a une limite en a et dans ce cas,
lim f(x) = lim f1 (x), . . . , lim fp (x) .
x→a x→a x→a
• On commence par un exemple où la fonction f a effectivement une limite. On met en œuvre les techniques usuelles de
l’analyse comme par exemple l’utilisation d’inégalités.
x2 y2
Exemple. Pour (x, y) ∈ R2 \ {(0, 0)}, on pose f(x, y) = . La fonction f est définie sur D = R2 \ {(0, 0)} à valeurs
x2
+ y2
x2 y2 = 0 et x2 + y2 = 0. Il y a donc un problème.
dans R et (0, 0) est adhérent à D. On a lim lim
(x,y)→(0,0) (x,y)→(0,0)
1 2
Pour (x, y) ∈ R2 , (|x| − |y|)2 > 0 et donc |xy| 6 x + y2 (on doit mémoriser l’inégalité précédente qui est fréquemment
2
utilisée en pratique). Par suite, pour (x, y) ∈ D,
|xy| 1
|f(x, y)| = |xy| 6 |xy|.
x2 + y2 2
1 1
Maintenant, lim |xy| = 0 (car la fonction g : (x, y) 7→ |xy| est continue sur R2 et donc en (0, 0)) et donc
(x,y)→(0,0) 2 2
lim f(x, y) = 0. La fonction f a une limite en (0, 0) et cette limite est égale à 0.
(x,y)→(0,0)
Ici, on a pu conclure grâce à une majoration simple de |f(x, y)|. Plus généralement, si f est une fonction de D ⊂ Rn dans
R, pour prouver que f(x) tend vers ℓ quand x tend vers a (où x et a sont des éléments de Rn et ℓ ∈ R), on essaie de
majorer |f(x) − ℓ| par une expression tendant vers 0 quand x tend vers a. Si f est à valeurs dans Rp , c’est kf(x) − ℓk qu’on
cherche à majorer (où k k est une norme donnée sur Rp ).
• Passons maintenant à un exemple où la fonction f n’a pas de limite.
Dans ce cas, dans la quasi-totalité des situations pratiques, l’outil de base est la notion de limite suivant un sous-ensemble :
si une fonction f a une limite ℓ = (ℓ1 , . . . , ℓn ) quand x = (x1 , . . . , xn ) tend vers a = (a1 , . . . , an ) adhérent à D, alors f a
encore pour limite ℓ quand x tend vers a en restant dans un sous-ensemble D1 de D tel que a est adhérent à D1 .
Ce résultat est utilisé de la façon suivante : si on trouve deux sous-ensembles D1 et D2 de D tels que f ait une limite ℓ1
quand x tend vers a en restant dans D1 et une limite ℓ2 quand x tend vers a en restant dans D2 avec ℓ1 6= ℓ2 ou si on
1
f(x, x) = 2
x
f(x, 0) = 0
x2 y2 |xy| |xy|
|f(x, y)| = 2 2
= |xy| 2 2
6 .
x +y x +y 2
1
Puisque lim |xy| = 0, on en déduit que lim f(x, y) = 0 = f(0, 0) et donc que f est continue en (0, 0).
(x,y)→(0,0) 2 (x,y)→(0,0)
(x,y)6=(0,0)
De manière générale, pour établir la continuité d’une fonction f en un point a = (a1 , . . . , an ), ou bien on dispose d’un
théorème général (combinaison linéaire, produit . . . ), ou bien on montre directement que x→a
lim f(x) = f(a).
x6=a
En résumé, f est continue sur R2 \ {(0, 0)} et en (0, 0) et finalement, f est continue sur R2 .
xy
2 + y2
si (x, y) 6= (0, 0)
2
Considérons un autre exemple. Pour (x, y) ∈ R , on pose f(x, y) = x . Les deux applications
0 si (x, y) = 0
0 si x 6= 0
partielles de f en (0, 0) sont les fonctions définies sur R par : ∀x ∈ R, f(x, 0) = = 0 et ∀y ∈ R, f(0, y) = 0.
0 si x = 0
Ces deux applications partielles sont nulles et donc continues sur R. En particulier, les deux applications partielles en (0, 0)
sont continues en 0 et 0 respectivement. Mais ceci ne suffit absolument pas pour affirmer que la fonction f est continue en
(0, 0). De fait, on a vu plus que la fonction f n’a pas de limite en (0, 0) et en particulier, n’est pas continue en (0, 0). On
a l’habitude de dire sur le sujet que
Continuité
Continuité partielle
Commentaire 1. ∂ est le « d rond » par opposition au « d droit ». Si on note simplement fi la i-ème application partielle
de f en a, alors
∂f dfi
(a) = fi′ (ai ) = (ai ) .
∂xi dt
❏
Analysons maintenant le lien entre l’existence dexy dérivées partielles et la continuité. Reprenons l’exemple de la fonction f
si (x, y) 6= (0, 0)
définie sur R2 par : ∀(x, y) ∈ R2 , f(x, y) = x2 + y2 . On a déjà vu que les deux applications partielles
0 si (x, y) = 0
de f en (0, 0) étaient continues en 0 et 0 respectivement mais que f n’était pas continue en (0, 0). Etudions maintenant
l’existence de dérivées partielles en (0, 0).
f(x, 0) − f(0, 0) 0−0 f(x, 0) − f(0, 0)
Pour x 6= 0, = = 0 et donc lim = 0. f admet donc une dérivée partielle par rapport
x−0 x−0 x→0 x−0
∂f
à sa première variable en (0, 0) et (0, 0) = 0. De même, f admet une dérivée partielle par rapport à sa deuxième variable
∂x
∂f
en (0, 0) et (0, 0) = 0.
∂y
On note que f n’est pas continue en (0, 0) et donc que
Par contre, on sait qu’une fonction d’une seule variable, dérivable en un certain réel, est automatiquement continue en
ce réel et donc l’existence de dérivées partielles entraine la continuité partielle. On peut résumer ces implications par le
graphique ci-dessous qui va se compléter au fur et à mesure du chapitre (toute implication non écrite étantt fausse) :
Existence de
dérivées partielles Continuité
Continuité partielle
❏
Les théorèmes généraux sur les fonctions d’une seule variable fournissent immédiatement
Théorème 1. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide Ω de Rn à valeurs dans Rp . Soient a ∈ Ω
et i ∈ J1, nK.
Si f et g admettent une i-ème dérivée partielle en a, alors pour tout (λ, µ) ∈ K2 , λf + µg admet une i-ème dérivée
partielle en a et
∂(λf + µg) ∂f ∂g
(a) = λ (a) + µ (a).
∂xi ∂xi ∂xi
∂(f × g) ∂f ∂g
(a) = (a) × g(a) + f(a) × (a).
∂xi ∂xi ∂xi
Théorème 3. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide Ω de Rn à valeurs dans R. Soient a ∈ Ω
et i ∈ J1, nK.
Si f et g admettent une i-ème dérivée partielle en a et si g(a) 6= 0, alors f × g admet une i-ème dérivée partielle en a
et
f ∂f ∂g
∂ (a) × g(a) − f(a) × (a)
g ∂xi ∂xi
(a) = .
∂xi (g(a))2
b) Fonctions dérivées partielles d’ordre 1
Définition 2. Soit f une fonction définie sur un ouvert non vide Ω de Rn à valeurs dans Rp .
Pour i ∈ J1, nK, f admet une i-ème dérivée partielle sur Ω si et seulement si f admet une i-ème dérivée partielle en
chaque point a de Ω.
∂f
Dans ce cas, on peut définir la i-ème fonction dérivée partielle sur Ω notée : c’est une fonction de n variables,
∂xi
définie sur Ω à valeurs dans Rp .
Les théorèmes locaux 1, 2 et 3 de la page précédente ont aussi leurs versions globales :
Théorème 4. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide Ω de Rn à valeurs dans dans Rp . Soit
i ∈ J1, nK.
Si f et g admettent une i-ème dérivée partielle sur Ω, alors pour tout (λ, µ) ∈ K2 , λf + µg admet une i-ème dérivée
partielle sur Ω et
∂(λf + µg) ∂f ∂g
=λ +µ .
∂xi ∂xi ∂xi
Théorème 5. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide Ω de Rn à valeurs dans R. Soiit i ∈ J1, nK.
Si f et g admettent une i-ème dérivée partielle sur Ω, alors f × g admet une i-ème dérivée partielle sur Ω et
∂(f × g) ∂f ∂g
= ×g+f× .
∂xi ∂xi ∂xi
Théorème 6. Soient f et g deux fonctions définies sur un ouvert non vide Ω de Rn à valeurs dans R. Soit i ∈ J1, nK.
Si f et g admettent une i-ème dérivée partielle sur Ω et si g ne s’annule pas sur Ω, alors f × g admet une i-ème dérivée
partielle sur Ω et
f ∂f ∂g
∂ ×g−f×
g ∂xi ∂xi
= .
∂xi g2
2
+y2
Par exemple, si pour tout (x, y) de R2 , f(x, y) = xex , alors pour tout (x, y) ∈ R2 ,
∂f 2 2 2 2 2 2
(x, y) = ex +y + x × 2xex +y = 2x2 + 1 ex +y
∂x
et
∂f 2 2
(x, y) = 2xyex +y .
∂x
∂f
Dans la notation (x, y), il est important de comprendre que la lettre x utilisée à deux endroits différents de l’expression
∂x
∂f
ne désigne pas la même chose. Dans le quotient , la lettre x désigne la variable par rapport à laquelle on a dérivé alors
∂x
x x4 − 4x2 y2 − y4
∂f
(x, y) = 2
,
∂y (x2 + y2 )
yx y2 − x2
(obtenu en échangeant les rôles de x et y et en changeant de signe car f(x, y) = − = −f(y, x)).
y2 + x2
Dérivées partielles en (0, 0). Pour x 6= 0,
On dit alors qu’on a dérivé la fonction f en a suivant le vecteur ei . On généralise cette notion :
Définition 3. Soit f une fonction définie sur un ouvert non vide Ω de Rn à valeurs dans Rp . Soit a un point de Ω.
Soit v un vecteur non nul de Rn donné.
1
f est dérivable en a suivant le vecteur v si et seulement si la fonction d’une variable réelle t 7→ (f(a + tv) − f(a))
t
a une limite quand t tend vers 0. Dans ce cas, cette limite s’appelle la dérivée de f en a suivant le vecteur v et
se note Dv f(a) :
1
Dv f(a) = lim (f(a + tv) − f(a)).
t→0 t
Commentaire. En particulier, si (e1 , . . . , en ) est la base canonique de Rn ,
∂f
(a) = Dei f(a).
∂xi
Ainsi, les dérivées partielles premières de f en a ne sont autres que les dérivées de f en a suivant chacun des vecteurs de
la base canonique de Rn . Il est donc clair que si f est dérivable suivant tout vecteur en a, alors en particulier f admet des
dérivées partielles par rapport à chacune de ses variables en a.
Fournissons maintenant un exemple de fonction admettant des dérivées partielles en un point sans être dérivable suivant
tout vecteur en ce point et un exemple de fonction dérivable suivant tout vecteur en un point mais qui n’est pas continue
en ce point.
1 si x 6= 0 et y 6= 0
2 2
Exemple 1. Soit f la fonction définie sur R par : ∀(x, y) ∈ R , f(x, y) = . Pour x 6= 0,
0 si x = 0 ou y = 0
f(x, 0) − f(0, 0) f(x, 0) − f(0, 0) ∂f ∂f ∂f
= 0 puis lim = 0. Donc, (0, 0) existe et (0, 0) = 0. De même, (0, 0) existe et
x−0 x→0 x−0 ∂x ∂x ∂y
∂f
(0, 0) = 0.
∂y
1 1 1
Soit v = (1, 1) 6= (0, 0). Pour t 6= 0, (f(tv) − f(0)) = f(t, t) = , expression qui n’a pas de limité quand t tend vers
t t t
0 = (0, 0). f n’est donc pas dérivable en (0, 0) suivant le vecteur v = (1, 1).
Ainsi, f admet des dérivées partielles par rapport à chacune de ses deux variables en (0, 0) mais n’est pas dérivable suivant
tout vecteur en (0, 0). ❏
1 si y = x2 et x > 0
Exemple 2. Soit f la fonction définie sur R2 par : ∀(x, y) ∈ R2 , f(x, y) = .
0 sinon
On note que f(x, y) 6= 0 ⇒ x > 0 et y > 0.
Vérifions que f n’est pas continue en (0, 0). Quand x tend vers 0, (x, 0) tend vers
(0, 0) et f(x, 0) = 0 tend vers 0. Quand
x tend vers 0 en restant strictement positif, x, x2 tend vers (0, 0) et f x, x2 = 1 tend vers 1 6= 0. Donc, f n’est pas
continue en (0, 0).
Vérifions maintenant que f est dérivable suivant tout vecteur en (0, 0). Soit v = (α, β) 6= (0, 0).
• Si α = 0 (et donc β 6= 0), pour t ∈ R \ {0},
1 1
(f(0, 0) + t(α, β)) − f(0, 0)) = f(0, tβ) = 0 (car tβ 6= 0 = 02 )
t t
1
et donc lim (f(0, 0) + t(α, β)) − f(0, 0)) = 0.
t→0 t
Existence de
dérivées partielles en a Continuité en a
Continuité partielle en a
❏
3) Fonction différentiable. Différentielle
a) Fonctions différentiables en un point. Différentielle d’une fonction en un point
Il s’agit maintenant d’approcher la différence finie (à opposer à différence infinitésimale) f(a + h) − f(a) à l’ordre 1. Si f
est une fonction définie sur un intervalle ouvert I de R à valeurs dans R et a est un point de I, on sait déjà le faire quand
f est dérivable en a :
Démonstration. Puisque f est différentiable en a, f(a + h) = f(a) + dfa (h) + o(h). Maintenant, puisque E est de
h→0
dimension finie, on sait que l’application linéaire dfa est continue sur E (chapitre « Topologie », théorème 68, page 33).
Donc, lim dfa (h) = dfa (0) = 0. On en déduit que
h→0
h6=0
puis
(A + H)−1 − A−1 + A−1 HA−1 = −(A + H)−1 + A−1 HA−1 = (A + H)−1 −In + (A + H)A−1 HA−1
Démonstration. Soit v ∈ E \ {0}. Puisque f est différentiable en a, quand le vecteur h tend vers 0
f(a + tv) = f(a) + dfa (tv) + o(t) = f(a) + tdfa (v) + o(t)
et donc
1
(f(a + tv) − f(a)) − dfa (v) = o(1).
t t→0
Ceci montre que f est dérivable suivant le vecteur v et que Dv f(a) = dfa (v).
La liste des différentes implications s’est allongée (toute implication non écrite étant fausse) :
Différentiabilité en a
Dérivabilité suivant
tout vecteur en a
Existence de
dérivées partielles en a Continuité en a
Continuité partielle en a
Démonstration. On note (e1 , . . . , en ) la base canonique de R . Puisque dfa ∈ L (Rn , Rp ), pour h = (h1 , . . . , hn ) ∈ Rn ,
n
n
! n n
X X X ∂f
dfa (h) = dfa hi ei = hi dfa (ei ) = hi (a),
∂xi
i=1 i=1 i=1
Plus généralement, si f est une application d’un ouvert non vide Ω d’un R-espace E de dimension finie n ∈ N∗ à valeurs dans
n
X
un R-espace F de dimension finie p ∈ N∗ et si B = (e1 , . . . , en ) est une base donnée de E, alors pour tout h = hi ei ∈ E,
i=1
où (h1 , . . . , hn ) ∈ Rn ,
n
X ∂f
dfa (h) = hi (a),
∂xi
i=1
∂f
où les (a), i ∈ J1, nK, sont les dérivées partielles de f dans la base B en a.
∂xi
d) Différentiabilité et différentielle d’une application linéaire
Théorème 14. Soient E et F deux R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle. Soit f ∈ L (E, F).
Pour tout a ∈ E, f est différentiable en a et dfa = f.
Démonstration. Puisque f est linéaire, l’application h 7→ f(a+h)−f(a)−f(h) est l’application nulle sur E. En particulier,
avec f linéaire de E vers F. Ceci montre que f est différentiable en a et que dfa = f.
On analyse maintenant un cas particulier important du théorème précédent. Notons B = (e1 , . . . , en ) la base canonique
de Rn . Pour i ∈ J1, nK, notons e∗i la i-ème forme coordonnée dans la base B. Pour i ∈ J1, nK, e∗i est définie par les égalités :
∀j ∈ J1, nK, e∗i (ej ) = δi,j ou plus généralement
e∗i = dxi .
dxi est ainsi une forme linéaire sur Rn et plus précisément dxi est la i-ème forme coordonnée dans la base B. Par
définition, pour tout h = (h1 , . . . , hn ) ∈ Rn , dxi (h) = hi .
df : Ω → L (E, F)
.
a 7→ dfa
L’ensemble des fonctions différentiables sur Ω à valeurs dans F se note D1 (Ω, F).
df est donc une application de Ω dans L (E, F), l’ensemble des applications linéaires de E vers F. C’est un objet assez
compliqué ...
Avec les notations du paragraphe précédent, on peut donner une expression de la différentielle de f sur Ω à l’aide des
fonctions dérivées partielles :
Théorème 15. Soient E et F deux R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle. Soit f une application d’un ouvert
Ω de E vers F. Si f est différentiable sur Ω, alors
n
X ∂f
df = dxi .
∂xi
i=1
∂f ∂f
On note que l’ordre des objets dxi (a) ne peut être modifié car dxi est une forme linéaire et (a) est un vecteur
∂xi ∂xi
∂f
élément de F (cas où F est de dimension 1). Si f est à valeurs dans R, alors chaque (a) est un nombre réel et l’ordre
∂xi
peut être inversé :
n
X ∂f
dfa = (a)dxi
∂xi
i=1
ou
n
X ∂f
df = dxi .
∂xi
i=1
2 2
+y
Exemple. Pour (x, y) ∈ R2 , on pose f(x, y) = xex . Alors,
∂f ∂f 2 2 2 2
df = dx + dy = 2x2 + 1 ex +y dx + 2xyex +y dy,
∂x ∂y
puis, pour tout (x0 , y0 ) ∈ R2 ,
∂f ∂f 2 2 2 2
df(x0 ,y0 ) = (x0 , y0 ) dx + (x0 , y0 ) dy = 2x20 + 1 ex0 +y0 dx + 2x0 y0 ex0 +y0 dy,
∂x ∂y
puis, pour tout (x0 , y0 ) ∈ R2 et tout (h, k) ∈ R2 ,
2 2
2x20 + 1 h + 2x0 y0 k ex0 +y0 .
df(x0 ,y0 ) (h, k) =
Théorème 16. Soit f une application d’un ouvert non vide Ω de Rn dans Rp , différentiable en a ∈ Ω. On note f1 ,
. . . , fp , les applications composantes de f : ∀ (x1 , . . . , xn ) ∈ Ω, f (x1 , . . . , xn ) = (f1 (x1 , . . . , xn ) , . . . , fp (x1 , . . . , xn )).
Alors,
∂fi
J(f, a) = (a) .
∂xj 16i6p, 16j6n
Exemple. On munit le plan R2 de sa structure euclidienne et de son orientation canonique. On note − →u,−
→
v la base
canonique (orthonormée directe) de R2 . Pour θ ∈ R, on pose −
u→ −
→ −
→ → −
− → − → −→).
θ = (cos θ) u + (sin θ) v (de sorte que u = u0 et v = u π 2
−−→
Soit M = (x, y) un point de R2 . On appelle coordonnées polaires de M tout couple [r, θ] de réels tels que OM = r−u→
θ . On
a donc
−−→
x−
u + y−
→ v = OM = (r cos θ)−
→ u + (r sin θ)−
→ →
v.
x = r cos θ
Le « passage des coordonnées polaires aux coordonnées cartésiennes » s’écrit donc .
y = r sin θ
Pour (r, θ) ∈ R2 , on pose f(r, θ) = (r cos θ, r sin θ). La matrice jacobienne de f en un point (r, θ) de R2 est
cos θ −r sin θ
.
sin θ r cos θ
En première colonne, on a dérivé par rapport à r et en deuxième colonne, on a dérivé par rapport à θ. ❏
De plus, λdfa + µdga est une application linéaire de E vers F et on a donc montré que λf + µg est différentiable en a et
que de plus, d(λf + µg)a = λdfa + µdga .
Théorème 18. Soient E, F et G H quatre R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle et soit Ω un ouvert non
vide de E. Soient f une application de Ω non vide de F et g une application de Ω dans G. Soit enfin B une application
de F × G dans H, bilinéaire sur F × G.
1) Soit a ∈ Ω. Si f et g sont différentiables en a, alors B(f, g) est différentiable en a et
Démonstration. On note B = (e1 , . . . , ep ) une base de F et B ′ = e1′ , . . . , eq′ une base de G. On note k kF et k kG les
• Pour h au voisinage de 0,
B(f, g)(a + h) − B(f, g)(a) = B(f(a + h), g(a + h)) − B(f(a), g(a + h)) + B(f(a), g(a + h)) − B(f(a), g(a))
= B(f(a + h) − f(a), g(a + h)) + B(f(a), g(a + h) − g(a))
B(f, g)(a + h) − B(f, g)(a) − B (dfa (h), g(a)) − B (f(a), dga (h))
= B (f(a + h) − f(a) − dfa (h), g(a + h)) + B(f(a), g(a + h) − g(a) − dga (h)) .
1
khkE (B(f, g)(a + h) − B(f, g)(a) −B (dfa (h), g(a)) − B (f(a), dga (h)))
H
1
6K kf(a + h) − f(a) − dfa (h)kF kg(a + h)kG
khkE
1
+kf(a)kF kg(a + h) − g(a) − dga (h)kG .
khkE
Puisque g est différentiable en a, g est en particulier continue en a. Donc, kg(a + h)kG tend vers kg(a)kG (par continuité
de la norme) quand h tend vers 0. D’autre part, f et g sont différentiables en a et donc chacune des deux expressions
1 1
kf(a + h) − f(a) − dfa (h)kF et kg(a + h) − g(a) − dga (h)kG tend vers 0 quand h tend vers 0.
khkE khkE
1
Finalement, l’expression (B(f, g)(a + h) − B(f, g)(a) − B (dfa (h), g(a)) − B (f(a), dga (h))) tend vers 0 quand h tend
khkE
vers 0 ou encore
B(f, g)(a + h) = B(f, g)(a) + B (dfa (h), g(a)) + B (f(a), dga (h)) + o(h).
h→0
Puisque l’application h 7→ B (dfa (h), g(a)) + B (f(a), dga (h)) est linéaire, on a montré que B(f, g) est différentiable en a
et que
Théorème 19. Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie non nulle. Soient f et g deux applications de Ω, ouvert
non vide de E vers R.
1) Soit a ∈ Ω. Si f et g sont différentiables en a, alors f × g est différentiable en a et
d(f × g) = g df + f dg.
dfa (h)
(car f(a)f(a + h) tend vers (f(a))2 6= 0 quand h tend vers 0 par continuité de f en a). Puisque l’application h 7→ − 2
(f(a))
1 1 dfa
est linéaire, on a montré que est différentiable en a et que d =− .
f f a (f(a))2
f 1
b) On applique a) et le théorème 18. On obtient la différentiabilité en a de = f × et de plus,
g g
f 1 1 −dga g(a)dfa − f(a)dga
d = dfa + 2
= .
g a g(a) f(a) (g(a)) (g(a))2
Théorème 21. Soient E, F et G trois R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle. Soient f une application d’un
ouvert non vide Ω de E vers F et g une application d’un ouvert Ω ′ de F vers G telles que f (Ω) ⊂ Ω ′ ).
1) Soit a ∈ Ω. Si f est différentiable en a et g est différentiable en f(a), alors g ◦ f est différentiable en a et de plus,
2) Si f est différentiable sur Ω et g est différentiable sur Ω ′ , alors g ◦ f est différentiable sur Ω et de plus,
Démonstration. On note k kE une norme donnée dans E, k kF une norme donnée dans F.
f est différentiable en a et donc il existe une fonction ε1 , définie sur un voisinage de 0 dans E, telle que
Par suite, puisque k = dfa (h) + khkE ε1 (h) → 0 (par continuité de dfa en 0),
h→0
Ensuite, puisque dgf(a) (ε1 (h)) → 0 (par continuité de dgf(a) en 0), on a khkE dgf(a) (ε1 (h)) = o(h). Ensuite,
h→0 h→0
1
1
kdfa (h) + khkE ε1 (h)kF ε2 (dfa (h) + khkE ε1 (h)) =
df a h + ε1 (h)
ε2 (dfa (h) + khkE ε1 (h)) .
khkE
khkE
F
Puisque E est de dimension finie et que dfa est linéaire sur E, on sait qu’il existe K ∈ R+∗ tel que
En résumé,
g(f(a + h)) = g(f(a)) + dgf(a) ◦ dfa (h) + o(h).
h→0
Puisque dgf(a) ◦ dfa ∈ L (E, G), on a montré que g ◦ f est différentiable en a et que d(g ◦ f)a = dgf(a) ◦ dfa .
Une conséquence est que (des bases étant fixées une bonne fois pour toute) la matrice jacobienne de g ◦ f en a est le
produit de la matrice jacobienne de g en f(a) par de la matrice jacobienne de f en a :
f : Ω ⊂ Rn → Rp
(x1 , . . . , xn ) 7→ (f1 (x1 , . . . , xn ) , . . . , fp (x1 , . . . , xn ))
et
g : Ω ′ ⊂ Rp → Rq
(y1 , . . . , yp ) 7→ (g1 (y1 , . . . , yp ) , . . . , gq (y1 , . . . , yp ))
telles que f(Ω) ⊂ Ω ′ . J(f, a) est la matrice de format (p, n) dont le coefficient ligne i, colonne j, (i, j) ∈ J1, pK × J1, nK est
∂fi ∂gi
(a) et J(g, f(a)) est la matrice de format (q, p) dont le coefficient ligne i, colonne j, (i, j) ∈ J1, qK × J1, pK est (f(a)).
∂xj ∂yj
Puisque J(g ◦ f, a) = J(g, (f(a)) × J(f, a), on obtient (règle de la chaîne)
p
X
∂(g ◦ f)i ∂gi ∂fk
∀(i, j) ∈ J1, qK × J1, nK, (a) = (f(a)) × (a) (∗).
∂xj ∂yk ∂xj
k=1
∂x ∂x
= cos(θ) = −r sin(θ)
∂r ∂θ
∂y ∂y
= sin(θ) = r cos(θ)
∂r ∂θ
• Soit maintenant f une fonction différentiable sur R2 à valeurs dans R. f a deux variables x et y et une composante. On
passe en polaires en posant
∂r ∂r
= cos(θ) = sin(θ)
∂x ∂y
∂θ sin(θ) ∂θ cos(θ)
=− =
∂x r ∂y r
∂f ∂g ∂r ∂g ∂θ ∂g sin(θ) ∂g
= × + × = cos(θ) −
∂x ∂r ∂x ∂θ ∂x ∂r r ∂θ
et
∂f ∂g ∂r ∂g ∂θ ∂g cos(θ) ∂g
= × + × = sin(θ) +
∂y ∂r ∂y ∂θ ∂y ∂r r ∂θ
4) Fonctions de classe C1 -
Le programme officiel adopte la définition suivante :
Définition 8. Soient E et F deux R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle. Soit Ω un ouvert non vide de E.
Soit f une fonction définie sur Ω à valeurs dans F.
f est de classe C1 sur Ω si et seulement si f est différentiable sur Ω et de plus l’application df : a 7→ dfa est
continue sur Ω (à valeurs dans L (E, F)).
L’ensemble des fonctions de classe C1 sur Ω à valeurs dans F se note C1 (Ω, F).
Par définition, on a C1 (Ω, F) ⊂ D1 (Ω, F) et on obtient le graphique définitif (toute implication non écrite étant fausse) :
f de classe C1 sur Ω
Différentiabilité en a
Dérivabilité suivant
tout vecteur en a
Existence de
dérivées partielles en a Continuité en a
Continuité partielle en a
Dans la pratique, ce n’est pas la définition 8 qui est mise en œuvre car :
Maintenant, pour chaque i ∈ J1, nK, ci est compris entre ai et ai + hi et donc ci tend vers ai quand hi tend vers 0
puis (a1 , . . . , ai−1 , ci , ai+1 + hi+1 , . . . , an + hn ) tend vers (a1 , . . . , an ) quand h tend vers 0. Puisque par hypothèse, les
dérivées partielles de f sont continues sur a et donc en a, l’expression
Xn
∂f ∂f
∂xi (a1 , . . . , ai−1 , ci , ai+1 + hi+1 , . . . , an + hn ) − ∂xi (a1 , . . . , an )
tend vers 0 quand h tend vers 0. Finalement,
i=1 !
Xn
1 ∂f
f(a + h) − f(a) − hi (a) tend vers 0 quand h tend vers 0 ou encore
khk ∂xi
i=1
n
X ∂f
f(a + h) = f(a) + hi (a) + o(h).
h→0 ∂xi
i=1
n
X ∂f
Puisque la fonction (h1 , . . . , hn ) 7→ hi (a) est linéaire, on a montré que f est différentiable en a et que
∂xi
i=1
n
X
n n ∂f
∀a ∈ R , ∀h ∈ R , dfa (h) = hi (a).
∂xi
i=1
On a montré que f admet des dérivées partielles par rapport à chacune de ses variables en chaque point a de Rn et que
ses dérivées partielles sont continues sur Rn .
y x4 + 4x2 y2 − y4
x x4 − 4x2 y2 − y4
∂f 2
si (x, y) 6= (0, 0) ∂f 2
si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) = (x2 + y2 ) et (x, y) = (x2 + y2 ) .
∂x
∂y
0 si (x, y) = 0 0 si (x, y) = 0
∂f ∂f
Solution 4. Les fonctions et sont continues sur R2 \ {(0, 0)} en tant que quotient de fonctions continues sur
∂x ∂y
R2 \ {(0, 0)} dont le dénominateur ne s’annule pas sur R2 \ {(0, 0)}.
Pour (x, y) ∈ R2 \ {(0, 0)},
|y| x4 + 4x2 y2 − y4 |y| x4 + 4x2 y2 + y4
∂f ∂f
(x, y) − (0, 0)= 6
∂x ∂x 2 2
(x2 + y2 ) (x2 + y2 )
|y| 2x4 + 4x2 y2 + 2y4
6 2
= 2|y|.
(x2 + y2 )
∂f ∂f
2|y| tend vers 0 quand (x, y) tend vers (0, 0) et donc lim (x, y) = 0 = f(0, 0). Ainsi, la fonction est continue
(x,y)→(0,0) ∂x ∂x
(x,y)6=(0,0)
∂f ∂f
en (0, 0) et finalement est continue sur R2 . On montre de même que la fonction est continue sur R2 .
∂x ∂y
En résumé, f admet sur R2 des dérivées partielles par rapport à chacune de ses variables et ces dérivées partielles sont
continues sur R2 . On a montré que f est de classe C1 sur R2 .
Théorème 24. Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie non nulle. Soit Ω un ouvert non vide de E.
2
Pour tout (f, g) ∈ C1 (Ω, R) , f × g ∈ C1 (Ω, R).
Théorème 25. Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie non nulle. Soit Ω un ouvert non vide de E.
2 f
Pour tout (f, g) ∈ C1 (Ω, R) tel que g ne s’annule pas sur Ω, ∈ C1 (Ω, R).
g
Théorème 26. Soient E, F et G trois R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle. Soit Ω un ouvert non vide de
E et Ω ′ un ouvert non vide de F. Soient f une application de Ω vers F et g une application de Ω ′ vers G telles que
f(Ω) ⊂ Ω ′ .
Si f est de classe C1 sur Ω et g est de classe C1 sur Ω ′ , alors g ◦ f est de classe C1 sur Ω.
Démonstration. γ est dérivable sur I et donc différentiable sur I. De plus, γ(I) ⊂ Ω et f est différentiable sur Ω. Donc,
f ◦ γ est différentiable sur I ou encore f ◦ γ est dérivable sur I. De plus, pour t ∈ I et h ∈ R,
h(f ◦ γ) ′ (t) = d(f ◦ γ)t (h) = dfγ(t) (dγt (h)) = dfγ(t) (hγ ′ (t)) = hdfγ(t) (γ ′ (t))
et on obtient le résultat en prenant h = 1.
Théorème 28. Soient E et F deux R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle. Soit f une application d’un ouvert
non vide Ω de E vers F, de classe C1 sur Ω.
Soit (a, b) ∈ Ω2 . Soit γ : t 7→ γ(t) un arc paramétré défini et de classe C1 sur [0, 1] à valeurs dans E tel que
• γ(0) = a et γ(1) = b
• ∀t ∈ I, γ(t) ∈ Ω.
Alors
Z1
f(b) − f(a) = dfγ(t) (γ ′ (t)) dt.
0
′
Démonstration. L’application (f ◦ γ) est continue sur le segment [0, 1]. D’après le théorème précédent,
Z1 Z1
f(b) − f(a) = f(γ(1)) − f(γ(0)) = (f ◦ γ) ′ (t) dt = dfγ(t) (γ ′ (t)) dt.
0 0
Théorème 29. (Egalité des accroissements finis pour les fonctions numériques)
Soit f une application d’un ouvert non vide Ω d’un R-espace E de dimension finie non nulle à valeurs dans R,
différentiable sur Ω.
Pour tout (a, b) ∈ Ω2 tel que [a, b] ⊂ Ω, il existe λ ∈ [0, 1] tel que f(b) − f(a) = df(1−λ)a+λb (b − a).
hg ′ (t) = dgt (h) = dfϕ(t) ◦ dϕt (h) = df(1−t)a+tb (hϕ ′ (t)) = hdf(1−t)a+tb (b − a).
En évaluant en h = 1, on obtient g ′ (t) = df(1−t)a+tb (b − a). L’égalité g(1) − g(0) = g ′ (λ) s’écrit alors
Théorème 30.
1) Soit f une application d’un ouvert non vide connexe par arcs Ω d’un R-espace E de dimension finie non nulle à
valeurs dans R, de classe C1 sur Ω.
f est constante sur Ω si et seulement si df = 0.
2) Soit f une application d’un ouvert non vide connexe par arcs Ω d’un R-espace E de dimension finie non nulle à
valeurs dans un R-espace vectoriel F de dimension finie non nulle, de classe C1 sur Ω.
f est constante sur Ω si et seulement si df = 0.
Démonstration. On sait que si f est constante sur un ouvert Ω quelconque, alors df = 0. On établit la réciproque dans
le cas particulier d’un ouvert non vide convexe et on admet le cas plus général des ouverts non vides connexes par arcs.
1) Réciproquement, soit f une application de classe C1 sur Ω à valeurs dans R telle que df = 0. Soit (a, b) ∈ Ω2 . Puisque
Ω est convexe, [a, b] ⊂ Ω. D’après le théorème précédent, il existe λ ∈ [0, 1] tel que f(b) − f(a) = df(1−λ)a+λb (b − a) = 0
car df(1−λ)a+λb = 0.
Donc, ∀(a, b) ∈ Ω2 , f(a) = f(b) ou encore f est constante sur Ω.
2) On applique le 1) à chacune des fonctions coordonnées de f dans une base donnée de F.
Définition 10. Soit f une application d’un ouvert non vide Ω d’un R-espace E de dimension finie non nulle à valeurs
dans R.
Un point a ∈ Ω en lequel dfa = 0 s’appelle un point critique de f.
Un point critique de f est donc un point en lequel toutes les dérivées partielles s’annulent car dfa = 0 ⇔ ∀i ∈
∂f
J1, nK, (a) = 0.
∂xi
Passons maintenant à l’utilisation du théorème 31. Il fournit une condition nécessaire d’existence d’un extremum local
et malheureusement pas une condition suffisante. Donc, si on recherche les extrema locaux d’une fonction numérique
(différentiable sur un ouvert), on commence par déterminer les points critiques de f puis, pour chacun des points obtenus,
on se débrouille sans théorème, « à la main », pour savoir si oui ou non, on est en présence d’un extremum local.
Exercice 5. Déterminer les extrema (locaux ou globaux) de la fonction f définie sur R2 par : ∀(x, y) ∈ R2 , f(x, y) =
−2(x − y)2 + x4 + y4 .
Solution 5. La fonction f est de classe C1 sur R2 en tant que polynôme à plusieurs variables et R2 est un ouvert de R2 .
Donc, si f admet un extremum local en un point (x0 , y0 ) ∈ R2 , (x0 , y0 ) est un point critique de f. Soit (x, y) ∈ R2 .
∂f
∂x (x, y) = 0
3
−4(x − y) + 4x3 = 0 x + y3 = 0 y = −x
df(x,y) =0⇔ ⇔ ⇔ ⇔
∂f 4(x − y) + 4y3
= 0 −(x − y) + x 3
= 0 x3 − 2x = 0
(x, y) = 0
∂y
√ √ √ √
⇔ (x, y) ∈ (0, 0), 2, − 2 , − 2, 2 .
√ √ √ √
• Etude en 2, − 2 . f 2, − 2 = −8 puis, pour tout (x, y) ∈ R2 ,
√ √
2, − 2 = x4 + y4 − 2x2 − 2y2 + 4xy + 8 > x4 + y4 − 2x2 − 2y2 − 2 x2 + y2 + 8
f(x, y) − f
2 2
= x4 − 4x2 + y4 − 4y2 + 8 = x2 − 2 + y2 − 2 > 0.
√ √
et donc f admet un minimum global en 2, − 2 égal à −8.
√ √ √ √
• Etude en − 2, 2 . Pour tout (x, y) ∈ R2 , f(−x, −y) = f(x, y) et donc f admet aussi un minimum global en − 2, 2
égal à −8.
• Etude en (0, 0). f(0, 0) = 0. Pour x 6= 0,i f(x, x) =h2x4 > 0 et donc f prend des valeurs strictement supérieures à f(0, 0)
√ √
dans tout voisinage de (0, 0). Pour x ∈ − 2, 2 \ {0}, f(x, 0) = x4 − 2x2 = x2 (x2 − 2) < 0 et f prend des valeurs
strictement inférieures à f(0, 0) dans tout voisinage de (0, 0). Finalement, f n’admet pas d’extremum local en (0, 0).
A
b
K b b
J
Mb
b b b
B I C
c) Gradient
On rappelle un résultat issu du chapitre « Espaces euclidiens » (voir planche no 13, exercice no 1). Soit (E, h , i) un espace
euclidien.
On donne maintenant les coordonnées du vecteur gradient dans une base orthonormée de l’espace euclidien (E, h , i).
Théorème 32. Soit (E, h , i) un espace euclidien de dimension finie non nulle. Soit B = (e1 , . . . , en ) une base
orthonormée de cet espace.
Soit f une application définie et différentiable sur un ouvert non vide Ω de E à valeurs dans R. Soit a ∈ Ω. Alors,
n
X ∂f
∇f(a) = (a)ei ,
∂xi
i=1
∂f
où les (a) sont les dérivées partielles de f en a dans la base B.
∂xi
n
X
Démonstration. Posons ∇f(a) = xi ei où (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn . Puisque la base B est orthonormée, on sait que pour
i=1
i ∈ J1, nK,
∂f
xi = h∇f(a), ei i = dfa (ei ) = (a).
∂xi
On va maintenant détailler quelques utilisations du gradient. On commence par donner une définition très générale d’une
tangente à un sous-ensemble X de E en un point x de X :
Définition 12. Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie non nulle. Soit X une partie non vide de E. Soient
x ∈ X et v un vecteur non nul de E.
v est tangent à X en x s’il existe ε > 0 et un arc γ défini sur ] − ε, ε[, dérivable en 0, à valeurs dans X tel que γ(0) = x
et γ ′ (0) = v.
Commentaire. Les conditions « γ(0) = x et γ est à valeurs dans X » peuvent se réénoncer de manière plus imagée sous
la forme « l’arc γ « est » un arc tracé sur l’ensemble X et passant par le point x ». Les tangentes en chacun point d’un arc
tracé sur X sont par définition des tangentes à X. ❏
On suppose maintenant que X est un sous-ensemble de E d’équation f(x) = 0 où f est une fonction différentiable sur un
certain ouvert Ω de E (X est donc un sous-ensemble de Ω). On va vérifier que le vecteur gradient de f en un point x de X
est orthogonal à tout vecteur tangent à X en x.
Théorème 32. Soit (E, h , i) un espace euclidien de dimension finie non nulle n. Soit f une application définie et
différentiable sur un ouvert Ω de E, à valeurs dans R.
Soit X = {x ∈ Ω/ f(x) = 0}. Soit x ∈ X. S’il existe un arc γ passant par x et tracé sur X comme dans la définition 12,
alors ∇f(x) est orthogonal à γ ′ (0).
Démonstration. Avec les notations de la définition 12, pour tout t ∈] − ε, ε[, f(γ(t)) = 0. En dérivant cette égalité, on
obtient (voir théorème 27, page 25)
Théorème 33. Soit (E, h , i) un espace euclidien de dimension finie non nulle n. Soit f une application définie et
différentiable sur un ouvert Ω de E, à valeurs dans R.
Si X est une ligne de niveau de f, alors les vecteurs tangents à X au point x de X sont orthogonaux au gradient de f
en x.
Revenons au cas de la dimension 3. On suppose que l’ensemble d’équation z = f(x, y) est une « vraie surface » que l’on
note (S). L’équation z = f(x, y) s’écrit encore g(x, y, z) = 0 où g(x, y, z) = z − f(x, y). Soit (x0 , y0 , z0 ) un point de (S).
Le vecteur gradient de g en (x0 , y0 , z0 ) est orthogonal à toute tangente en (x0 , y0 , z0 ) à (S). On en déduit que le vecteur
gradient de g en (x0 , y0 , z0 ) est un vecteur normal au plan tangent à (S) en (x0 , y0 , z0 ) (le programme officiel ne prévoit
aucun cours n’est prévu sur les surfaces de R3 et par exemple, nous ne définirons pas précisémentla notion de surface et
∂f
− ∂x (x0 , y0 , z0 )
∂f
encore moins le plan tangent à une surface en un point de cette surface). Puisque ∇g(x0 ,y0 ,z0 ) = − (x0 , y0 , z0 ) ,
∂y
1
on obtient
Théorème 34. Soit f une application d’un ouvert non vide Ω de R2 à valeurs dans R, différentiable sur Ω.
Soit (S) l’ensemble d’équation z = f(x, y). Soit (x0 , y0 , z0 ) un point de (S). Dans un repère orthonormé de R3 , une
équation du plan tangent à (S) en (x0 , y0 , z0 ) est :
∂f ∂f
z − z0 = (x0 , y0 , z0 ) (x − x0 ) + (x0 , y0 , z0 ) (y − y0 ) .
∂x ∂y
p
Exemple. Soitp R > 0. Pour (x, y) ∈ R2 tel que x2 + y2 6 R2 , posons f(x, y) = R2 − x2 − y2 et notons (S) l’ensemble
d’équation z = R2 − x2 − y2 dans un certain repère orthonormé de l’espace ((S) est une demi-sphère de centre O et de
rayon R). Soit (x0 , y0 , z0 ) un point de (S). Une équation du plan tangent à (S) en (x0 , y0 , z0 ) est
x0 x0
z − z0 = − q (x − x0 ) − q (y − y0 ) ,
R2 − x20 − y20 R2 − x20 − y20
ou encore
x0 x0
z − z0 = − (x − x0 ) − (y − y0 ) ,
z0 z0
ou enfin
x0 (x − x0 ) + y0 (y − y0 ) + z0 (z − z0 ) = 0.
Un vecteur normal au plan tangent à (S) en M0 (x0 , y0 , z0 ) est le vecteur de coordonnées (x0 , y0 , z0 ) c’est-à-dire le vecteur
−−−→
OM0 . Ainsi, le plan tangent à une sphère en un point est perpendiculaire au rayon correspondant. ❏
Soit alors (S) la surface d’équation z = f(x, y). Soit (x0 , y0 , z0 ) un point de (S) (donc z0 = f (x0 , y0 )). Soit a = (x0 , y0 )
(a est la projection sur le plan (xOy) du point (x0 , y0 , z0 ). On va chercher dans quelle direction et quel sens démarrer, à
partir du point (x0 , y0 , z0 ), pour maximiser la croissance de z = f(x, y). On se donne donc un vecteur unitaire v = (α, β)
du plan (xOy) et on cherche à maximiser en t0 la croissance de z(t) = f(a + tv) = f (x0 + tα, y0 + tβ) ou encore on
cherche v maximisant la dérivée en t0 de la fonction t 7→ z(t) = f(a + tv). Mais
∂2 f
• Etudions l’existence et la valeur éventuelle de (0, 0). Pour x 6= 0,
∂x∂y
∂f ∂f
(x, 0) − (0, 0)
∂y ∂y 0−0
= = 0.
x−0 x
∂f ∂f
(x, 0) − (0, 0)
∂y ∂y ∂2 f ∂2 f
Donc tend vers 0 quand x tend vers 0. On en déduit que (0, 0) existe et (0, 0) = 0.
x−0 ∂x∂y ∂x∂y
∂2 f
• Etudions l’existence et la valeur éventuelle de (0, 0). Pour y 6= 0,
∂y∂x
c Jean-Louis Rouget, 2019. Tous droits réservés.
32 http ://www.maths-france.fr
∂f ∂f 0
(0, y) − (0, 0) y cos
∂x ∂x y
= = 1.
y−0 y
∂f ∂f
(0, y) − (0, 0) ∂2 f ∂2 f
Donc ∂x ∂x tend vers 1 quand y tend vers 0. On en déduit que (0, 0) existe et (0, 0) = 1. On a
y−0 ∂y∂x ∂y∂x
∂2 f ∂2 f
montré que (0, 0) et (0, 0) existent et sont différents.
∂x∂y ∂y∂x
∂k f ∂k−1 f
∂
On définit ensuite par récurrence les dérivées partielles d’ordre k > 2 par = (en cas
∂xik . . . ∂xi1 ∂xik ∂xik−1 . . . ∂xi1
d’existence) et on peut poser la définition suivante :
Définition 14. Soit f une application d’un ouvert non vide Ω d’un espace de dimension finie non nulle E vers un
espace de dimension finie non nulle f.
Soit k > 1. f est de classe Ck sur Ω si et seulement si f admet sur Ω des dérivées partielles jusqu’à l’ordre k par
rapport à tout i-uplet de variables, 1 6 i 6 k, et les dérivées partielles k-èmes sont continues sur Ω. On note Ck (Ω, F)
l’ensemble des fonctions de classe Ck sur Ω à valeurs dans F.
f est de classe C∞ sur Ω si et seulement si, pour tout k ∈ N∗ , f est de classe Ck sur Ω. On note C∞ (Ω, F) l’ensemble
des fonctions de classe C∞ sur Ω à valeurs dans F.
On peut démontrer et on admettra que les théorèmes généraux usuels (combinaisons linéaires, produits, quotients, com-
posées ...) restent valables pour les fonctions de classe Ck ou C∞ . En particulier,
Théorème 35. Soient E et F deux R-espaces de dimensions finies non nulles. Soit Ω un ouvert non vide de E.
∀k ∈ N∗ , Ck (Ω, F) est un R-espace vectoriel.
C∞ (Ω, F) est un R-espace vectoriel.
∀k ∈ N∗ , C∞ (Ω, F) ⊂ . . . Ck+1 (Ω, F) ⊂ Ck (Ω, F) ⊂ . . . ⊂ C0 (Ω, F).
6= 6= 6= 6=
et
Théorème 36.
Un polynôme à n variables réelles est de classe C∞ sur Rn .
Une fraction rationnelle à n variables réelles est de classe C∞ sur son domaine de définition.
2) Théorème de Schwarz
Théorème 37. (théorème de Schwarz)
Soient E et F deux R-espaces vectoriels de dimension finie non nulle. Soit Ω un ouvert non vide de E. Soit f une
application de Ω vers F. Soit k > 2.
Si f est de classe Ck sur Ω, alors ∀ (i1 , . . . , ik ) ∈ J1, nKk , ∀σ ∈ Sk ,
∂k f ∂k f
= .
∂xσ(ik ) . . . ∂xσ(ik ) ∂xik . . . ∂xi1
Démonstration. (le programme officiel précise que cette démonstration n’est pas exigible.)
Puisque toute permutation est produit de transpositions, il suffit de prouver le théorème de Schwarz quand σ est une
transposition. Ceci ramène au cas des fonctions de deux variables que l’on dérive partiellement 2 fois. De même, si on
démontre le résultat pour chacune des fonctions coordonnées, le théorème de Schwarz sera démontré.
On suppose donc dorénavant que f est une application d’un ouvert non vide Ω de R2 vers R, de classe C2 sur Ω, et on
∂2 f ∂2 f
montre que = .
∂x∂y ∂y∂x
Soit a = (a1 , a2 ) ∈ Ω. On va établir que
∂2 f
∂f ∂f
u (h1 , h2 ) = h1 (a1 + c1 , a2 + h2 ) − (a1 + c1 , a2 ) = h1 h2 (a1 + c1 , a2 + c2 ) .
∂x ∂x ∂y∂x
Par suite, pour (h1 , h2 ) ∈ V tel que h1 h2 6= 0,
u (h1 , h2 ) ∂2 f
= (a1 + c1 , a2 + c2 ) .
h1 h2 ∂y∂x
Puisque c1 est compris entre 0 et h1 et c2 est compris entre 0 et h2 , le couple (a1 + c1 , a2 + c2 ) tend vers le couple
∂2 f
a = (a1 , a2 ) quand le couple h = (h1 , h2 ) tend vers le couple (0, 0). Puisque par hypothèse, est continue sur Ω et
∂y∂x
∂2 f ∂2 f
en particulier en a, (a1 + c1 , a2 + c2 ) tend vers (a1 , a2 ) quand (h1 , h2 ) tend vers (0, 0). Ceci démontre (∗).
∂y∂x ∂y∂x
Mais alors, par symétrie des rôles,
∂2 f
= (a).
∂x∂y
Exercice 8. Soit f : R2 → R une application de classe C2 sur R2 . Le laplacien de f est la fonction ∆f définie sur R2
à valeurs dans R définie par :
∂2 f ∂2 f
∆f = + .
∂x2 ∂y2
Calculer ∆f en polaires (ne se poser aucun problème théorique, les problèmes de calcul se suffisent à eux mêmes).
Solution 8. Pour (x, y) ∈ R2 , on pose f(x, y) = f(r cos θ, r sin θ) = g(r, θ) ou encore si pour (r, θ) ∈ R2 , ϕ(r, θ) =
(r cos θ, r sin θ), on pose g = f ◦ ϕ. Il s’agit de calculer ∆f en fonction des différentes dérivées partielles de g.
∂f ∂g sin θ ∂g ∂f ∂g cos θ ∂g
On reprend les calculs laissés en attente à la page 22 : = cos θ − et = sin θ + .
∂x ∂r r ∂θ ∂y ∂r r ∂θ
∂r ∂r ∂θ sin θ ∂θ cos θ ∂2 g ∂2 g
On rappelle aussi que = cos θ, = sin θ, =− et = . D’après le théorème de Schwarz, =
∂x ∂y ∂x r ∂y r ∂r∂θ ∂θ∂r
et donc
∂2 f
∂ ∂g sin θ ∂g
2
= cos θ −
∂x ∂x ∂r r ∂θ
∂r ∂2 g ∂θ ∂2 g 1 ∂r ∂g sin θ ∂r ∂2 g ∂θ ∂2 g
∂θ ∂g ∂θ 1 ∂g
= (− sin θ) + cos θ + − cos θ − sin θ − − +
∂x ∂r ∂x ∂r2 ∂x ∂r∂θ ∂x r ∂θ r2 ∂x ∂θ r ∂x ∂r∂θ ∂x ∂θ2
sin2 θ ∂g ∂2 g cos θ sin θ ∂2 g ∂2 g sin θ ∂2 g
2 cos θ sin θ ∂g sin θ
= + cos2 θ 2 − + − cos θ −
r ∂r ∂r r ∂r∂θ r2 ∂θ r ∂r∂θ r ∂θ2
sin2 θ ∂g 2 cos θ sin θ ∂g 2
2 ∂ g 2 cos θ sin θ ∂2 g sin2 θ ∂2 g
= + + cos θ − +
r ∂r r2 ∂θ ∂r2 r ∂r∂θ r2 ∂θ2
∂2 f
∂ ∂g cos θ ∂g
= sin θ +
∂y2 ∂y ∂r r ∂θ
∂r ∂2 g ∂θ ∂2 g 1 ∂r ∂g cos θ ∂r ∂2 g ∂θ ∂2 g
∂θ ∂g ∂θ 1 ∂g
= cos θ + sin θ + + (− sin θ) + cos θ − + +
∂y ∂r ∂y ∂r2 ∂y ∂r∂θ ∂y r ∂θ r2 ∂y ∂θ r ∂y ∂r∂θ ∂y ∂θ2
cos2 θ ∂g ∂2 g cos θ sin θ ∂2 g ∂2 g cos θ ∂2 g
2 cos θ sin θ ∂g cos θ
= + sin2 θ 2 + − + sin θ +
r ∂r ∂r r ∂r∂θ r2 ∂θ r ∂r∂θ r ∂θ2
cos2 θ ∂g 2 cos θ sin θ ∂g 2
2 ∂ g 2 cos θ sin θ ∂2 g cos2 θ ∂2 g 1 ∂g
= − + sin θ + + +
r ∂r r2 ∂θ ∂r2 r ∂r∂θ r2 ∂θ2 r ∂r
et finalement
∂2 g 1 ∂2 g 1 ∂g
∆f = + + .
∂r2 r2 ∂θ2 r ∂r
1
0 e− x2
0 0
1
1 e− x2
1 1
La fonction f1 ci-dessus n’est pas de classe C1 sur R2 \ ∆ en raison du mauvais recollement sur la demi-droite ]Oy) =
{(0, y), y > 0}. Nous ne détaillerons pas davantage la résolution.
∂f ∂f
• On s’intéresse maintenant à l’équation 2 = où f est une fonction de classe C1 sur R2 à valeurs dans R. On va
∂x ∂y
résoudre cette équation grâce aux changement de variables : u = x + y et v = x + 2y.
Comme toujours, changer de variables, c’est en fait changer de fonction inconnue. Tout d’abord
u=x+y u = 2u − v
⇔ .
v = x + 2y y = −u + v
Pour (x, y) ∈ R2 , on pose donc
Les solutions sur R2 de l’équation proposée sont les fonctions de la forme (x, y) 7→ ϕ(x + y) où ϕ est une fonction de
classe C1 sur R à valeurs dans R. Par exemple, la fonction f : cos(x + y) + e3x+3y+2 + 4 est une solution.
• En dernier exemple, on veut résoudre l’équation (E)
∂f ∂f p
x +y = x2 + y2
∂x ∂y
sur P =]0, +∞[×R = (x, y) ∈ R2 / x > 0 en passant en polaires.
i π πh
Soit ϕ : ]0, +∞[× − π2 , π2
→ P . ϕ est une bijection de ]0, +∞[× − , sur P, de classe C1 sur P
2 2
(r, θ) 7→ (r cos θ, r sin θ)
et sa réciproque est ϕ−1 : → ]0, +∞[× − π2 , π2 qui est de classe C1 sur P.
P
p
x2 + y2 , Arctan yx
(x, y) 7→
x = r cos θ
Le changement de variables s’écrit explicitement . On pose g = f ◦ ϕ ou encore ∀(x, y) ∈ R2 ,
y = r sin θ
f(x, y) = f(r cos θ, r sin θ) = g(r, θ).
∂r ∂r ∂θ sin θ ∂θ cos θ
On rappelle que (voir page 21) = cos θ, = sin θ, =− et = . On a donc
∂x ∂y ∂x r ∂y r
∂f ∂r ∂g ∂θ ∂g ∂g sin θ ∂g
= + = cos θ −
∂x ∂x ∂r ∂x ∂θ ∂r r ∂θ
et
∂f ∂r ∂g ∂θ ∂g ∂g cos θ ∂g
= + = sin θ + ,
∂y ∂y ∂r ∂y ∂θ ∂r r ∂θ
et donc
∂f ∂f ∂g sin θ ∂g ∂g cos θ ∂g ∂g
x +y = r cos θ cos θ − + r sin θ sin θ + =r .
∂x ∂y ∂r r ∂θ ∂r r ∂θ ∂r
On en déduit que
i π π h ∂g
f solution de (E) sur P ⇔ ∀(r, θ) ∈]0, +∞ × − , , r (r, θ) = r
2 2 ∂r
i π π h ∂g
⇔ ∀(r, θ) ∈]0, +∞ × − , , (r, θ) = 1
i π π h 2 2 ∂r i π πh
⇔ ∃ϕ ∈ C1 − , , R / ∀(r, θ) ∈]0, +∞ × − , , g(r, θ) = r + ϕ(θ)
i π2 2h 2 2
π p y
⇔ ∃ϕ ∈ C1 − , , R / ∀(x, y) ∈ P, f(x, y) = x2 + y2 + ϕ Arctan
2 2 y x
p
1 2 2
⇔ ∃ψ ∈ C (R, R) / ∀(x, y) ∈ P, f(x, y) = x + y + ψ .
x
p y
Les solutions de (E) sur P sont les fonctions de la forme (x, y) 7→ x2 + y2 + ψ où ψ est une fonction de classe C1
x
sur R à valeurs dans R.