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A quinze ans j'étais gente fille

— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Nivernais/Morvan

A quinze ans j'étais gente fille,

Je refusai les amants,

Je faisais la difficile,

J'men repens, il n'est plus temps.

J'vois passer mes camarades,

Toutes les filles de mon temps,

Qui s'en vont en promenade

Avec leurs petits enfants.

Je me coiffe, je me bichonne,

Je n'ose sortir dans la rue,

Je n'ose sortir dans la rue,

Les amants ne viennent plus.

Six amants dans la semaine

Ils venaient me saluer;

Un bouquet de marjolaine

Ils venaient me présenter.

Mais j'vois mon front qui frissonne,

Ma bouche est toute ébréchée,

Mes cheveux blonds ils grisonnent,

Ça me fait bien enrager.

(lacune)
Adieu ces bons vins de Lannoys
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson de Guillaume Dufay (1397-1474)

Adieu ces bons vins de Lannoys

Adieu dame, adieu borgois

Adieu celle que tant amoye

Adieu toute plaisante joye

Adieu tous compaignons galois

Je m'en vois tout arquant des nois

Car je ne truis feves ne pois

Dont bien souvent sentier menoye

De moy seres par plusieurs fois

Regretés par dedans les bois

Ou il n'y a sentier ne voye ;

Puis ne scaray que faire doye,

Se je ne crie a haute vois


Adieu mes amours
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson de Josquin Desprez (1440-1521)

A Dieu mes amours, a Dieu vous commant

A Dieu mes amours jusques au printemps.

Je suis en soucy de quoy je vivray ;

La raison pourquoy, je vous la diray :

Je n'ay point d'argent, vivray-je de vent ?

Se l'argent du roy ne vient plus souvent.

A Dieu mes amours, a Dieu vous commant.

UNA CANCIÓN DIVERTIDA PARA CERRAR SHOWS CON MICHEL


Allez lui dire...
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson du XVè siècle

Je me levais de bon matin, jour était mie

Je m'en allais tout droit chanter, à l'huis ma mie

Tout aussitôt, qu'elle m'ouie chanter, elle a pour moi son huis fermée

Allez lui dire, allez lui demander, si elle a pour moi son huis fermée

Ouvrez, ouvrez la porte, la belle,ouvrez, ma douce amie

Car il fait froid et je suis nu, en ma chemise

Si avez froid, ami tremblez, car point pour vous, je n'ouvrirais

Allez lui dire, allez lui demander, si elle a pour moi son huis fermée

Il y a bien à besogner, à faire amie

Tel qui d'être le mieux aimé, qui ne l'est mie

Tel qui d'être le mieux aimé, qui d'amour est déshérité

Allez lui dire, allez lui demander, si elle a pour moi son huis fermée (bis)
Auprès de ma blonde
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson de marche très ancienne, qui rythmait déjà les déplacements des soldats
français durant la guerre de Trente ans (vers 1635)

Dans les jardins d'mon père


Les lilas sont fleuris ; (bis)
Tous les oiseaux du monde
Vienn'nt y faire leurs nids.

Auprès de ma blonde
Qu'il fait bon, fait bon, fait bon,
Auprès de ma blonde
Qu'il fait bon dormir.

Tous les oiseaux du monde


Vienn'nt y faire leurs nids ; (bis)
La caill', la tourterelle
Et la joli' perdrix.

Et ma jolie colombe,
Qui chante jour et nuit.

Qui chante pour les filles


Qui n'ont pas de mari

Pour moi ne chante guère


Car j'en ai un joli

« Dites-nous donc la belle


« Où donc est votr' mari ?

Il est dans la Hollande


Les Hollandais l'ont pris

Que donneriez-vous belle


Pour avoir votre ami ?
Je donnerai Versailles
Paris et Saint-Denis

Les tours de Notre-Dame,


Et l'clocher d'mon pays

Et ma blanche colombe
Qui l'attend jour et nuit
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Aux marches du palais
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vers 1732

Aux marches du palais (bis)

Y'a une tant belle fille lonla,

Y'a une tant belle fille

Elle a tant d'amoureux (bis)

Qu'elle ne sait lequel prendre lonla,

Qu'elle ne sait lequel prendre

C'est un ptit cordonnier

Qui a eu sa préférence

Lui fera des souliers

En maroquin d'Hollande

Et c'est en la chaussant

Qu'il lui fit sa demande

Ma belle, si tu voulais

Nous dormirions ensemble

Dans un grand lit carré

Couvert de toiles blanches

Aux quatre coins du lit

Un bouquet de pervenches

Dans le mitan du lit

La rivière est profonde

Tous les chevaux du roi

Pourraient y boire ensemble

Le rossignol y chante

Le matin comme le soir

Et là nous dormirions

Jusqu'à la fin du monde


Bevons ma commère
— Mots-clés associés : Chanson

Manuscrit de Bayeux - XVè siècle


-
Bevons ma commère, nous ne bevons point
Ils estoient trois dames d’acord et d’apoint,
Disant l’ung à I’aultre : nous ne bevons point,
Il y vint ung rustre tout en beau pourpoint,
Pour servir les dames tres bien et à point.
Se dirent les dames: "Vecy bien à point;
Faison bonne chere, ne nous faignons point.
Le mignon commence, il ne tarda point.
De servir s’avance tout â leur bon point.
De chanter s’avance en doulx contrepoint,
Et en grant plaisance vint fraper au point.
Des maris doubtance nous n’en avons point.
D’eux n’aurons grevance, car ils n’y sont point.
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Bon vin je ne te puis laisser
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Chanson de Loyset Compère - XVè siècle

Bon vin je ne te puis laisser

Je t'ay m'amour donnée,

Anne hauvoy !

Je t'ay m'amour donnée.

Souvent m'as faict la soif passer,

Bon vin je ne te puis laisser,

Ne soir, ne matinée,

Anne hauvoy !

Ne soir ne matinée.

Tu es plaisant à l'emboucher :

J'aymes tant la vinée

Anne hauvoy!

J'aime tant la vinée.

Je prends plaisir à te verser

Tu es plaisant à l'emboucher

Tout au long de l'année.

Anne hauvoy !

Tout au long de l'année

Soubz la table m'a fait coucher

Maincte fois cette année

Anne hauvoy !

Maincte fois cette année.

Et si m'as faict dormir, ronfler

Soubz la table m'a fait coucher

Toute nuit à nuitée

Anne hauvoy !

Toute nuit à nuitée

Et ma robe à deux dédz jouer,

Chanter mainte journée

Anne hauvoy

Chanter mainte journée.

A la maison d'un tavernier

Et ma robe à deux dédz jouer


Passer ma destinée
Anne hauvoy !

Passer ma destinée.
C'est a ce joly moys de may
— Mots-clés associés : Chanson

Manuscrit de Bayeux - XVè siècle

C'est a ce joly moys de may

Que toute chose renouvelle

Et que je vous presentay, belle

Entierement le cueur de moy.

Les arbres par leur grant beaulté

Se sont tresous couvers de verd,

Les oyseyllons y ont chanté

La nuit, le jour comme il apert.

L'alouette et aussi le gay

Avec la gente teurterelle

Qui à son jolly chant appelle

Le roussignol qui est tant gay.

M'amye m'a salut mandé

Par ung messager seullement,

Ainsi qu'il m'a contremandé

Au jolly bois où il m'attend.

Je my en voys presentement

Et luy diray:"Ma damoiselle,

Par mon serment, vous estes celle

Qui resjouit le cueur de moy".


Brave marin
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Saintonge - 1792

Brave marin revient de guerre, Tout doux. (bis)

Tout mal chaussé, tout mal vêtu :

"Brave marin, d'où reviens-tu ? "

Tout doux.

"-Madame, je reviens de guerre, Tout doux. (bis)

- Qu'on apporte ici du vin blanc

Que le marin boive en passant ! "

Tout doux.

Brave marin se met à boire, Tout doux.

Se met à boire et à chanter.

Et la belle hôtesse à pleurer.

Tout doux.

"Ah qu'avez-vous la belle l'hôtesse ? Tout doux.

Regrettez-vous votre vin blanc,

Que le marin boit en passant ? "

Tout doux.

"C'est pas mon vin que je regrette. Tout doux.

Mais c'est la mort de mon mari.

Monsieur, vous ressemblez à lui ! "

Tout doux.

"Ah ! Dites-moi, la belle hôtesse, Tout doux.

Vous aviez de lui trois enfants.

Et j'en vois six à présent ! "

Tout doux.

"On m'a écrit de ses nouvelles, Tout doux.

Qu'il était mort et enterré,

Et je me suis remariée. "


Tout doux.
Brave marin vida son verre. Tout doux.

Sans rien dire, tout en pleurant

Il regagna son bâtiment.

Tout doux.
Celle qui m'a demandé
— Mots-clés associés : Chanson

Manuscrit de Bayeux - XVè siècle

Celle qui m’a demandé

Argent pour estre m’amye

Elle m’a faict grant villenye

Jamais je nel’aymeray.

As tu point mys ton haut bonnet, petit, petit, petit bonhomme

As tu point mys ton haut bonnet, petit bonhomme,bonhomet

Petit bonhome, bonhomet ?

Bon gré en aict il saint Jame

Et luy en fault il retour?

Ne luy doit-il pas suffi

Je luy ay donné m’amour?

Par Dieu! je la changeray

Et feray une aultre amye,

Puisqu’el m’a demandé partie

D’argent qu’avons elle et moy


Chantons pour passer le temps
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Normandie - XVIIIè siècle


Chantons pour passer le temps
Les amours passés d'une belle fille
Chantons pour passer le temps
Les amours passés d'une fille de quinze ans
Aussitôt qu'elle fut promise
Aussitôt elle changea de mise
Et prit l'habit de matelot
Et vint s'embarquer à bord du navire
Et prit l'habit de matelot
Et vint s'embarquer à bord du bateau

Le capitaine du batiment
D'avoir à son bord un si beau jeune homme
Le capitaine du batiment
Le fit monter sur l'gaillard d'avant
Beau matelot , ton joli visage
Tes beaux yeux , ton joli corsage
Me font toujours me rappeler
Mes amours passés avec une belle
Me font toujours me rappeler
A une beaute du port de Lorient

Mon capitaine assurément


Vous me badinez , vous me faites rire
Je n'ai ni frères ni parents
Et ne suis pas né au port de Lorient
Je suis né à la Martinique
Je suis même un enfant unique
Et c'est un vaisseau hollandais
Qui m'a débarqué au port de Dunkerque
Et c'est un vaisseau hollandais
Qui m'a débarqué au port de Calais

Ayant navigué sept ans


Sur le même bateau sans se reconnaitre
Ayant navigué sept ans
Se sont reconnus au débarquement
Puisqu'ici l'amour nous rassemble
Nous allons nous marier ensemble
L'argent que nous avons gagné
Il nous servira pour notre ménage
L'argent que nous avons gagné
Il nous servira pour nous marier

Celui qu'a fait la chanson


C'est le gars CAMUS ,gabier de misaine
Celui qu'a fait la chanson
C'est le gars CAMUS ,gabier d'artimon
Oh matelot hisse la grande voile
Au cabestan , que tout le monde y soit
Et vire , et vire vire donc
Sinon t'auras pas d'vin dans ta gamelle
Et vire , vire vire donc
Sinon t'auras pas d' vin dans ton bidon
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Compagnons de la Marjolaine
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - XVIè siècle - Champagne, Ile de France, Lorraine, Normandie,

Picardie, Poitou

Qu'est-c' qui passe ici si tard

Compagnons de la Marjolaine,

Qu'est-ce qui passe ici si tard,

Gai, gai, dessus le quai ?

C'est le chevalier du guet,

Compagnons de la Marjolaine,

C'est le chevalier du guet,

Gai, gai, dessus le quai

Que demand' le chevalier

Une fille à marier

Y a pas de fille à marier

On m'a dit qu'vous en aviez

Ceux qui l'ont dit s'sont trompés

Je veux que vous m'en donniez

Sur les minuit revenez

Les minuit sont bien sonnés

Mais nos filles sont couchées

En est-il une d'éveillée ?

Qu'est-ce que vous lui donnerez ?

De l'or, des bijoux assez

Elle n'est pas intéressée

Mon coeur je lui donnerai

En ce cas-là choisissez
Dieu mercy, j'ay bien labouré
— Mots-clés associés : Chanson

Manuscrit de Bayeux - XVè siècle

Dieu mercy, j'ay bien labouré,

Aussi ma charrue est lassée;

Jamais je ne l'atelleray,

Tant qu'el soit ung peu reposée (bis)

J'avois deulx beufz et I poulain

Qui soulloyent bien tirer d'accord.

Mais le rouge a le cueur si vain,

Qu'a bien petit qu’il n’en mort.

Hellas! il est bien enhané

De la grant douleur que j’avoye,

Dont j’ay laissé, bien estonné,

La charruette enmy la voye.

***

Je lesray ma terre gesir

Qui se voulsist bien labourer,

D’en voir le fruict j’ai grand desir;

Dieu m’y doint bien perseverer.

Mais il y a ung feugueray

Qui est l’orée d’une valée,

Où j’ay par maincte foys bouté

Ma charrue jusqu’à la roye.

***

Il fault mon poullain reposer

Et froter et tenir chault,

Car il ne se veult disposer

A labourer, le cueur luy fault.

En tout temps, esté et yver,

Volluntiers je laboureroye,

D’acord, de hait, sans estriver:

J’y prends soullas, plaisir et joye


Dessous le rosier blanc
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel

Dessous le rosier blanc

La belle s'y promène (bis)

Blanche comme la neige

Belle comme le jour

Ce sont trois jeun's capitaines

Tous trois lui font la cour (bis)

Le plus jeune des trois

La prend dans sa main blanche

- montez, montez la belle

Sur mon grand cheval gris

A la vill' j'vous emmène

Dans une hôtellerie

A l'heure du souper

La table était mise

- Mangez, mangez la belle

Soignez votre appétit

Avec un capitaine

Vous passerez la nuit

A l'heure du coucher

La belle tomba morte

- Sonnez, sonnez trompettes

Tambours du régiment

Puisque ma mignonne est morte

A l'âge de quinze ans

Où l'enterrerons nous,

cette belle princesse?

Dans le jardin de son père,

sous le rosier fleuri

ferons dire des prières,


qu'elle aille en paradis
Trois ou quatre jours après,

son père s'y promène

Ouvrez, ouvrez la porte

mon père si vous m'aimez!

trois jour j'ai fait la morte

pour mon honneur garder


Déjà mal mariée
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Bretagne

Mon père m'a mariée

à un tailleur de pierre. (bis)

Le lendemain de mes noces

m'envoie à la carrière - la!

Déjà mal mariée déjà,

Déjà mal mariée - hé! (bis)

Le lendemain de mes noces,

m'envoie à la carrière; (bis)

et j'ai trempé mon pain

dans le jus de la pierre - la!

J'ai dû tremper mon pain

dans le jus de la pierre.

Par là, vint à passer,

le curé du village (bis)

"Bonjour, monsieur l'curé,

j'ai deux mots a vous dire!

Hier m'avez fait femme,

aujourd'hui faites-moi fille."

"De fille, je peux faire femme,

de femme ne fais point fille! "


Dors-tu ?
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel

A la petite fenêtre

Qu'est auprès de mon lit

J'entends le rossignol

Qui dans son chant me dit :

Dors-tu ?

Chère mignonne, dors-tu

Mignonne jolie ?

Toute fille qui se marie

Se met en grand souci

Le premier jour de noces

On quitte la famille

Adieu donc, père et mère

Soeurs et frères et amis

Je m'en vais en ménage

Avecque mon mari

Ce n'est pas pour un an

Ni pour un an et d'mi

C'est pour pendant sa vie

Pendant la mienne aussi


Dors mon petit, dors vite
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Basse-Bretagne (Cornouaille) - Berceuse

Dors, mon petit, dors vite

Et moi je chanterai

Au retour de ta mère

Tu auras du bonbon.

2.

Ta maman est danseuse,

Ton père est un buveur;

Moi, la jeune servante,

Je reste à la maison.

3.

Dors, mon petit, dors vite !

Et moi je lui dirai :

Chacun cherche sa fille

Et personne ne l'a !

4.

Oh ! la pauvrette ! Elle aime

Le valet d'Penn ar Roz;

Mais elle doit, la pauvre,

Rester là à bercer.

5.

Dors, mon petit, dors vite !

Ou je te gronderai;

Que la servante est lasse,

Qu'elle voudrait la paix !

6.
Toi tu es mon amie,

Moi je suis ton ami;


Donne-moi une pierre

Et je t'assommerai !

7.

Dors, mon petit, dors vite !

Et moi je chanterai.

Au retour de ta mère

Tu auras du bonbon !
Hellas, il est pic de ma vie
— Mots-clés associés : Chanson

Manuscrit de Bayeux - XVè siècle

HelIas, il est pic de ma vie

Et hye!

Mesnage a prins sur moi rigueur!

A Dieu comand joye et badour

Esbatement et chanterie,

Et Hye.

Je my soullois aller esbattre

Et hye !

Avecques ces gentils gallans.

Mais maintenant suis à mon atre

A nourrir mes petitz enfans.

Et hye

Dont l’ung sy bret, et l’aultre crie,

Et hye!

L’aultre m’appelle son seigneur;

Le petit bret, et nuit et jour

Je n’ay bone heure ne demye.

Et hye!

Le grant demande une cotelle.

Et bye!

Et la fillette ung chapperon.

Ma fame sy bret et crestelle.

Et Nostre Dame! que feron?

Et bye.!

Be, tesiés vous, taisiés, mamye!

Et bye!

Nous depriron nostre Seignour,

Qu’il nous donne du pain au four,

Sy nourriron nostre mesgnye.

Et bye!
Hélas dame
— Mots-clés associés : Chanson

Chant Renaissance

Hélas dame que j'ayme tant,

Plaise vous ma requête ouir :

Vous scavez qu'il i a long temps

Que j'ay désir de vous jouyr ;

Veuillez moy ung peu secourir

Je vous supplie très humblement

Ou du brief m'y fauldra mourir

En deul, en peine et en tourment.

Ne suis-je pas bien malheureux,

Du monde le plus fortuné,

D'estre de vous si amoureux,

Puisque de moy n'avez pitié

J'ay le cueur de dueil sy oultré

Que tantost m'y fauldra mourir,

Ou estre en la terre bouté,

Si ne vous plaist moy secourir.

Elle a la face si gentille

Et le corps fait à l'avenant,

Les tétins rons comme une bille,

Au monde n'est rien plus plaisant :

S'auprès d'elle estoye gésant,

Mon cueur en seroit resjouy

Je prie a Dieu le roy puissant

Qu'une fois j'en puisse jouyr.


Hélas madame
— Mots-clés associés : Chanson

Manuscrit de Bayeux - XVè siècle

Hellas, ma dame, que je desire tant,

Souffrez, que soye vostre loyal amant.

Tout mon vivant, toujours vous servirai,

Car vostre suis et toujours le serai.

Toutes sont dames par amour, ce dict on.

Mais n’y a peu qui en ayment le renom.

Et pourquoy non? Car trop voullez choisir.

Prenez en un et luy faicte plaisir.

" Hellas, beau sire, vous estez bel et bon,

Sage et courtoys et de noble maison

Et aussi bon que l’on sçairoit finer,

Mais cil que j’ayme, ne sçairoye oublier."

"Hellas, ma dame, pencés en vostre cas:

Entre nous deulx ne fault point d’avocatz".

"Certes non pas, et vous le sçavez bien.

Allez-vous-en; car vous ne faictez rien".

"Mon cueur souspire et se plaint tendrement,

Quant il ne peult trouver allegement.

Ne sçay comment on me veult dechasser

S’il est ainsi, j’yray ailleurs chasser.

"Hellas,ma dame, et n’en seray-je point? "

"Certes, beau sire, je ne le vous dis point.

Servez à point: il vous sera mery."

Hellas, ma dame, de bon cueur vous mercy".


Actions
Hélas mon cueur n'est pas à moy
— Mots-clés associés : Chanson

Manuscrit de Bayeux - XVè siècle

Hélas, mon cueur n'est pas à moy,

Il est à vous, ma doulce amye;

Mais d'une chose je vous prie:

C'est vostre amour, gardez le moy

C'est vostre amour, gardez le moy

Bien heureux seroye sur ma foy,

Se vous tenoys en ma chambrette

Dessus mon lict ou ma couchette,

Plus heureus seroys que le roy

Plus heureus seroys que le roy

Faulx envyeux parlent de moy

Disant: de deulx j'en aymes une.

De cest une j'ayme chacune

Plus qu'on ne pence sur ma foy

Plus qu'on ne pence sur ma foy

Je vous supply, pardonnez moy,

Et ne mectez en oubliette

Celuy qui la chanson a faicte

A l'ombre d'ung couppeau de moy

A l'ombre d'ung couppeau de moy


Hélas pourquoi
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Lorraine (Ardennes)

Par un matin s’est levée la petite Janneton (bis)

Elle a prit sa faucillette pour aller couper du jonc

Hélas pourquoi s’endormit’elle la petite Janneton (bis)

Elle a pris sa faucillette pour aller couper du jonc (bis)

Et quand son fagot fut fait, s’endormit sur le gazon

Par son chemin sont passés trois jeunes et beaux garçons

Le premier la regarda d’une tant bonne façon

Le second fut plus hardi, mit la main sous le menton

Ce que fit le troisième n’est pas dit dans la chanson

C’est à vous mesdemoiselles d’en deviner la raison

- archivado en: canción

Tradicional - Lorena (Ardenas)

Una mañana se levantó temprano Jeanneton (bis)

Se tomó su faucillette ir cortar caña

Ay qué endormit'elle pequeña Jeanneton (bis)

Se tomó su faucillette ir cortar el anillo (repetición)

Y cuando se hizo su maricón, se durmió en el césped

A su paso pasaron tres chicos jóvenes y guapos

El primero lo miró tan bien

El segundo fue más audaz, puso su mano debajo de la barbilla


¿Qué hizo el tercero? No se dice en la canción

Depende de ustedes, señoras, adivinar la razón.


J'ai fait une maîtresse
Traditionnel - Centre France - Mazurka

J'ai fait une maîtresse

Trois jours y'a pas longtemps (bis)

Mais c'est quand je vais la voir

Qu'elle m'y invite à boire

Du meilleur de son vin

A ta santé, catin

A ta santé Lisette

A ta santé je bois (bis)

Si tu n'étais pas si jeunette

Je te parlerai d'amourette

Attends encore un an

Je serai ton amant

Le bonhomme qu'est aux écoutes

Entend ce discours là (bis)

Ma fille en mariage

Elle a reçu tous les gages

D'un autre amant que vous

Galant, retirez-vous

S'il faut que je m'retire

Je me retirerai

Dans un couvent d'ermites

Pour l'amour d'une jolie fille

J'irai finir mes jours

Adieu donc, mes amours !

L'auteur de cette chanson

C'est un p'tit cordonnier

Assis dessus sa selle

En cousant sa semelle

Réparant son talon

Excusez la chanson
Je voudrais être mariée
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel

Je voudrais être mariée, j'irais p't'être plus aux champs! (bis)

Voilà la belle mariée, elle va toujours aux champs.

Adieu nos amourettes, adieu donc pour longtemps!

Je voudrais être enceinte j'irais p't'être plus aux champs! (bis)

Voilà la belle enceinte, elle va toujours aux champs.

Je voudrais être accouchée j'irais p't'être plus aux champs!

Voilà la belle accouchée, elle va toujours aux champs.

Je voudrais être vieille, j'irais p't'être plus aux champs!

Voilà belle vieille, elle va toujours aux champs.

Je voudrais être morte, j'irais p't'être plus aux champs!

Voilà la belle morte, enterrée dans son champ.

Me gustaria estar casada


- archivado en: canción

tradicional

Me gustaría casarme, ¡iría a estar más en los campos! (bis)

Aquí está la bella novia, ella siempre va a los campos.

¡Adiós nuestro amor, adiós por tanto tiempo!

Me gustaría estar embarazada ¡Iría más a los campos! (bis)

Aquí está la hermosa oradora, ella siempre va a los campos.

Me gustaría que me dieran a luz ¡Iría a estar más en los campos!

Aquí está la hermosa madre, ella siempre va a los campos.


¡Me gustaría ser viejo, iría a estar más en los campos!

Esa es una hermosa anciana, ella siempre va a los campos.

¡Ojalá estuviera muerto, podría ir a los campos!

Esa es la hermosa mujer muerta, enterrada en su campo.


L'autrier
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson du XIIIè siècle

L'autrier quand je chevauchoys (bis)

A l'orée d'ung vert boys

Trouvay gaye bergère :

De tant loing qu'ouys sa voix

Je l'ay araisonnée

Tanderelo !

Dieu vous adjust bergère ! (bis)

Tandis que l'araisonnoys (bis)

Ung grant lou saillit du boys

O la goulle baée

La plus belle des brebiz

Il en a emportée

Quant la bergère si vit (bis)

Que le lou tint sa brebiz

A haulte voiz s'escrye

Qui m'y rendra ma brebiz

Et je seray s'amye ?

Quant le chevalier oyt (bis)

Ce que la bergère a dit

Mist la main a l'espée

Au devant du lou s'en va

La brebiz a laissée

Tenez belle, tenez cy (bis)

Je vous rends vostre brebiz

Saine comme les autres

Or me faictes mon plaisir

Comme j'ai fait le vostre

Chevalier, cinq cens mercys (bis)

Pour ceste heure n'ay loisir

Aussi je n'oseroye

Et m'en eussiés sauvé dix

Pour rien ne le feroye


La pipe allumée
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Scottish

L'autre jour en m'y promenant

Le long de la rivière (bis)

Dans mon chemin j'ai rencontré

Trois beaux mariniers la pipe allumée (bis)

Le plus jeune m'a demandé

Etes-vous mariée la belle ? (bis)

Mariée non je n'le suis pas

Je crains les peines, les embarras (bis)

Eh là la belle, si tu le voulais

Je t'y ferai promettre (bis)

J'ai un anneau dedans mon doigt

Si tu veux la belle, il sera pour toi (bis)

De ton anneau, je n'me soucie pas

Je suis encore jeunette (bis)

Je n'ai que dix-sept ans passés

Va-t-en faire un tour, beau marinier (bis)


Nous boirons du vin clairet
— Mots-clés associés : Chanson

Chant Renaissance - 1556

Nous boirons du vin clairet,


Par aventure s'il est froid (ter)
Mangerons gras jambonnet,
Par aventure s'il est bien chois
Nous mettrons en lit douillet
Par aventure, s'il est prêt
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Noël est arrivé (ou La jambe me fait mal)
— Mots-clés associés : Chanson

Traditionnel - Provence

Beaucoup de gens vont en pèlerinage,

Beaucoup de gens s'en vont à Bethléem.

Je veux y aller, j'ai assez de courage,

Je veux y aller, si je peux bien marcher.

La jambe me fait mal,

Boute selle, boute selle,

La jambe me fait mal,

Boute selle à mon cheval.

J'ai un roussin qui vole sur la terre,

J'ai un roussin qui mange le chemin.

L'ai acheté d'un ancien de la guerre,

L'ai acheté, le payant cinq écus.

Tous les bergers étant sur la montagne,

Tous les bergers ont vu un messager,

Qui leur a dit : "Mettez-vous en campagne"

Qui leur a dit : "Noël est arrivé !".

Un gros berger qui fait seul le voyage,

Un gros berger s'en va à petits pas,

S'est retourné au bruit de mes paroles,

Je lui ai dit Noël est arrivé

Réveillez-vous mettez-vous en fenêtre

Réveillez-vous, sortez de vos maisons

Venez tous voir l'enfant qui vient de naître

Réveillez-vous, Noël est arrivé


Seignor, saichiés
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson de Thibaud de Champagne (1201-1253)

Seignor, saichiés qui or ne s’en ira

En cele terre ou Deus fu mors et vis

Et qui la crois d’outremer ne penra

A paines mais ira en paradis.

Qui a en soi pitié ne ramembrance

Au haut Seignor doit querre sa venjance

Et delivrer sa terre et son pais.

Tuit li mauvés demorront par deça,

Qui n’aiment Dieu, bien ne honor ne pris

Et chascuns dit: «Ma fame que fera?

Je ne lairoie a nul fuer mes amis.»

Cii sont cheoit en trop foie atendance,

Qu’il n’est amis fors que cil, sanz doutance

Qui por nos fu en la vraie crois mis.

Or s’en iront cil vaillant bacheler

Qui aiment Dieu et l’eunor de cest mont,

Qui sagement vuelent a Dieu aler;

Et li morveux, li cendreux demorront;

Avugle sunt, de ce ne dout je mie.

Qui un secors ne fait Dieu en sa vie

Et por si pou pert la gloire dou mont.

Dieus se lessa en crois por nos pener

Et nos dira au jor que tuit vendront:

«Vos qui ma crois m’aidastes a porter

Vos en irez la ou mi angle sont;

La me verrez et ma mere Marie.

Et vos par cui je n’oi onques aïe

Descendrés tuit en enfer le parfont.»

Chascuns cuide demorer toz haitiez

Et que jamés ne doie mal avoir;


Ainsi les tient Anemis et pechiez
Que il n’ont sen, hardement ne pooir.

Biaus sire Dieus, ostés leur tel pensee

Et nos metez en la vostre contree

Si saintement que vos puissons veoir!

Douce dame, roïne coronee,

Proiez por nos, virge bien aüree!

Et puis aprés ne nos puet mescheoir


Trut avant ! Il faut boire
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson de Jean Richafort (1480-1548)

Tru, tru, trut avant ! Il faut boire (bis)

Car après que serons morts,

Nous n'aurons plus que les os,

Avec deux aunes de toile.

Tru, tru, trut avant ! Il faut boire...


Belle qui tiens ma vie
— Mots-clés associés : Chanson

Chanson de Thoinot Arbeau - 1589


Belle qui tiens ma vie

Captive dans tes yeux,

Qui m'as l'ame ravie

D'un souris gracieux,

Viens tot me secourir

Ou me faudra mourir (bis)

Pourquoi fuis tu, mignarde,

Si je suis pres de toi

Quand tes yeux je regarde

Je me perds dedans moi,

Car tes perfections

Changent mes actions (bis)

Tes beautes et ta grace

Et tes divins propos

Ont echauffe la glace

Qui me gelait les os,

Et ont rempli mon coeur

D'une amoureuse ardeur.

Mon ame voulait etre

Libre de passion,

Mais l'amour s'est fait maitre

De mes affections

Et a mis sous sa loi

Et mon coeur et ma foi.

Approche donc ma belle,

Approche toi mon bien,

Ne me sois plus rebelle

Puisque mon coeur est tien,


Pour mon mal apaiser

Donne moi un baiser.

Je meurs, mon angelette,

Je meurs en te baisant

Ta bouche tant doucette

Va mon bien ravissant

A ce coup mes esprits

Sont tous d'amour epris.

Plutot on verra l'onde

Contremont reculer,

Et plutot l'oeil du monde

Cessera de bruler,

Que l'amour qui m'epoint

Decroisse d'un seul point.

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