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8e Conférence Internationale de MOdélisation et SIMulation - MOSIM’10 - 10 au 12 mai 2010 - Hammamet - Tunisie

« Evaluation et optimisation des systèmes innovants de production de biens et de services »

ANALYSE D’UN PROBLEME DE TOURNEE DE VEHICULES AVEC


GESTION DE STOCK DANS UN CONTEXTE DE STOCK DE
CONSIGNATION

Z. JEMAI R. KALAI Y. REKIK

Chaire Supply Chain Rouen Business School EM Lyon Business School


Ecole Centrale Paris 1, rue du Maréchal Juin 23 Avenue Guy de Collongue
Grande Voie des Vignes 76130 Mont Saint-Aignan 69134 Ecully cedex
92295 Châtenay-Malabry rim.kalai@rouenbs.fr REKIK@em-lyon.com
zied.jemai@ecp.fr

RESUME : Le problème de tournées de véhicules avec gestion de stock (IRP) consiste à déterminer le circuit de
distribution, d'un entrepôt central vers un ensemble de clients, qui optimise conjointement les coûts de transport et de
stockage. Plusieurs travaux montrent l’intérêt de politiques comme le transbordement (transhipment) ou les tournées
dynamiques sur les performances du système. Cependant, dans la pratique, ces politiques sont généralement critiquées
car elles introduisent des contraintes additionnelles. Dans ce travail, nous étudions un problème IRP dans un contexte
de stock de consignation. Nous montrons que le fonctionnement avec un stock de consignation justifie le recours à de
telles politiques (transbordement, tournées dynamiques). Nous nous intéressons au cas de tournées statiques et nous
montrons sur un exemple numérique que le transbordement permet de mieux optimiser ces tournées et d'améliorer ainsi
les performances globales du système.

MOTS-CLES : Tournée de véhicule avec gestion de stock, Stock de consignation, Transbordement.

coûts de transport et de stockage. Nombre d’auteurs se


1 INTRODUCTION sont penchés sur ce problème dans un contexte de VMI
(Vendor Managed Inventory). En effet, comme le four-
Avec le développement de la notion de chaîne logistique nisseur se charge dans ce cas de gérer les stocks du
étendue, les chercheurs ont été amenés à revisiter la plu- client, il est plus en mesure de mieux optimiser ses tour-
part des modèles développés dans la littérature sur la nées.
gestion de la production et/ou de stocks, l’objectif étant
d’intégrer deux ou plusieurs maillons comme la produc- Dans un tout autre contexte, plusieurs travaux ont dé-
tion et la distribution ou la distribution et la gestion de montré que l’un des moyens d’augmenter la performance
stocks. Même si les résultats obtenus à partir de ces re- d’une chaîne logistique est de permettre le transfert de
cherches sont très intéressants, leurs applications pra- stocks entre deux entités d’un même niveau de la chaîne,
tiques ont du mal à se mettre en place dans les chaînes autrement dit le transbordement2 (généralement de celle
logistiques. En effet, ces dernières sont souvent formées qui est en surstock vers celle qui est en rupture). En
de plusieurs entités indépendantes qui ne font pas partie l’absence de contrat de collaboration entre les acteurs, ce
de la même organisation et qui, de ce fait, optimisent transfert de biens est très difficile à mettre en place, prin-
leurs décisions de façon individuelle en ne prenant en cipalement pour des raisons de propriété de stocks. De
compte que des critères locaux. Ainsi, l’application plus, celui qui est en position de céder des biens peut
d’une optimisation globale de la chaîne logistique ne refuser de le faire de peur d’augmenter ses risques de
garantie pas en général la satisfaction de tous les acteurs tomber en rupture. Cette difficulté est facilement écartée
qui la composent. Elle doit donc être couplée à des mé- dans le cas d’un système VMI avec stock de consigna-
canismes de collaboration qui permettent un partage des tion où le fournisseur reste propriétaire du stock tant
gains entre les différents acteurs. qu’il n’a pas été consommé par le client.

Parmi les problématiques d’intégration les plus étudiées, Dans ce travail, nous étudions un problème IRP avec un
on trouve le problème de tournée de véhicules avec ges- fournisseur et plusieurs clients dans un contexte de VMI
tion de stocks (IRP)1. Ce problème consiste à déterminer avec stock de consignation. Le fournisseur peut avoir
le circuit de distribution, d'un entrepôt central vers un recours au transbordement pour satisfaire la demande des
ensemble de clients, qui optimise conjointement les différents clients. Après un état de l’art détaillé en sec-

1 2
Inventory Routing Problem en anglais. Transshipment en anglais.
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tion 2, nous décrivons le modèle étudié dans la section 3. blème similaire a été traité par (Chien et al., 1989) ; ces
Dans la section 4 sont exposées les approches de résolu- derniers ont formulé le problème par un programme li-
tion. Enfin, nous présentons quelques exemples numé- néaire en nombres entiers résolu par la relaxation de La-
riques dans la section 5 avant de donner quelques con- grange. La version stochastique de l’IRP, nommée SIRP
clusions et perspectives dans la section 6. (Stochastic Inventory Routing Problem) a été modélisée
par un processus de décision Markovien dans différents
travaux tels que (Minkoff, 1993), (Kleywegt et al., 2002)
2 ETAT DE L’ART et (Kleywegt et al., 2004).

Ces deux dernières décennies ont été marquées par une Par ailleurs, beaucoup de travaux ont étudié le rôle des
littérature abondante sur l’optimisation intégrée de deux nouvelles technologies de communication et de partage
ou plusieurs maillons de la chaîne logistique. (Thomas et d’information dans la création de nouveaux partenariats
Griffin, 1996) répartissent ces travaux en trois catégo- industriels entre fournisseurs et clients permettant ainsi
ries : l’intégration fournisseur-client, l’intégration pro- une forte expansion des IRP. Dans un contexte de VMI
duction-distribution et l’intégration distribution-gestion par exemple, le fournisseur peut gérer le niveau de stock
des stocks. Cette dernière catégorie, connue sous le nom de ses clients et peut décider des périodes et des quanti-
d’IRP, est traitée dans un grand nombre d’articles tés à livrer. (Rusdiansyah et Tsao, 2004) optimisent
comme le montrent les états de l’art publiés par (Feder- l’approvisionnement des distributeurs de biens alimen-
gruen et Simchi-Levi, 1995), (Baita et al., 1998) et plus taires au Japon dans le cas d’une demande déterministe
récemment (Ward et Zhaï, 2004). sur un horizon à court terme. (Aghezzaf et al., 2006) se
sont intéressés à une modélisation d’un IRP à long terme
(Campbell et al., 1998) définissent l’IRP comme avec l’objectif de minimiser les coûts de transport et de
l’optimisation de la distribution répétée d’un produit, à possession de stock. Les auteurs intègrent le concept
partir d’un entrepôt central vers un ensemble de reven- multi-tours (i.e : un véhicule peut effectuer plusieurs
deurs ou de clients sur un horizon de planification fini ou tournées dans la même journée). Ce problème a été mo-
infini. Chaque client est caractérisé par sa capacité de délisé par un programme non linéaire mixte et résolu par
stockage et sa consommation du produit. Le réapprovi- une méthode fondée sur le principe de génération de
sionnement est effectué par une flotte homogène de vé- colonnes. (Centikaya et Lee, 2000) utilisent un processus
hicules. Les distances ou les temps de trajet entre le dé- de renouvellement pour traiter un modèle de consolida-
pôt et les clients d’une part, et entre les différents clients tion des livraisons dans un contexte VMI sans prise en
d’autre part, sont connus. L’objectif est de planifier les compte des tournées. (Centikaya et Lee, 2002) étendent
jours de livraison pour chaque client sur l'horizon de ce travail en considérant des coûts de distribution et
temps, et ensuite d'organiser les tournées de la flotte de (Centinkaya et Bookbinder, 2003) y intègrent deux
véhicules afin d'effectuer les livraisons nécessaires. Les modes de transport.
quantités à livrer sont elles aussi des variables de déci-
sion. Cette planification doit respecter les contraintes de (Hu et al., 2003) se sont intéressés à un autre aspect des
niveau de stock chez les clients et minimiser le coût total IRP: l’IRP dynamique avec mise à jour de l’information
de livraison sur l'ensemble de l'horizon. Le problème après chaque visite. Les auteurs soulignent deux avan-
ainsi présenté est une extension du problème de tournées tages de ce modèle : une plus grande réactivité par rap-
de véhicules classique auquel on a rajouté la notion de port à la variation de la demande et un routage efficace
période et intégré des éléments de gestion de stocks dans des véhicules en temps réel. Leur modèle est basé sur un
la planification du transport. SVRP (stochastic vehicle routing problem) et résolu par
la technique de branch-and-bound. Dans un contexte
(Federgruen et Zipkin, 1984) ont été parmi les premiers à VMI, (Jarugumilli et Grasman, 2007) utilisent un IRP
investiguer l’intégration de la gestion de stock aux tour- dynamique facilité par l’utilisation de la technologie
nées de véhicules. Ils ont considéré une usine à capacité RFID qui permet au véhicule d’accéder, lors de chaque
finie qui alimente un ensemble de clients caractérisés passage par un client, à l’information concernant le ni-
essentiellement par un taux de demande stochastique. veau de stock des différents clients et de ré-optimiser
L’objectif de leur modèle était d’assurer la distribution ainsi la tournée et les quantités à livrer. Tous ces travaux
des produits de l’entrepôt aux clients en minimisant les montrent que l’IRP dynamique améliore les perfor-
coûts de transport et de stockage et en réduisant les rup- mances du système étudié du fait qu’il permet de modi-
tures de stock à la fin des périodes. Ils ont modélisé leur fier en temps réel la tournée de véhicule en fonction de la
problème par un programme non linéaire en nombres variation de la demande. Cependant, si chaque acteur est
entiers et ont proposé une méthode d’approximation intéressé par la maximisation de ses propres gains, une
pour le résoudre. (Golden et al., 1984), traitent le pro- tournée dynamique risque de ne pas lui convenir du fait
blème IRP en adoptant une heuristique différente qui que, d’une part, les délais de livraison deviennent sto-
consiste à déterminer les localisations à visiter chaque chastiques avec une grande variabilité (ce qui influence
jour et génère les tournées correspondantes. Un pro- les stocks de sécurité), et d’autre part, les ressources né-
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cessaires à la réception des produits deviennent com- CVMI dans le cas d’une chaîne logistique à deux ac-
plexes à planifier. teurs : un fournisseur et un distributeur. Les auteurs
montrent en particulier que cette politique est stratégique
Comme mentionné plus haut, plusieurs travaux ont dé- et profitable dans un environnement incertain (i.e. les
montré que le transbordement constituait l’un des délais de livraison et/ou la demande sont variables). (Za-
moyens d’augmenter la performance d’une chaîne logis- noni et Grubbstrom, 2004) étendent ce modèle en carac-
tique. Le premier travail sur le transbordement est celui térisant analytiquement la solution obtenue. (Persona et
de (Krishnan et Rao, 1965) qui étudient une politique al., 2005) s’intéressent à une politique CVMI dans le cas
mono-période. (Robinson, 1990) étend ce travail au cas de produits sujets à obsolescence. Ils considèrent un mo-
multi-périodes. (Tagaras, 1989) considère un modèle dèle à un fournisseur qui livre à un vendeur un produit à
multi-périodes avec une hypothèse de regroupement durée de vie limitée. Dans le cas d’une durée de vie dé-
complet (complete pooling) qui stipule que, si une locali- terministe, les auteurs montrent que la prise en compte
sation est à court de stock et qu’une autre a un excès de de l’obsolescence par rapport au modèle de (Braglia et
stock, alors cette dernière fournit à la première le mini- Zavanella, 2003) augmente le coût total tout en réduisant
mum entre son excès et la quantité manquante. Plusieurs le niveau de stock optimal. Dans le cas d’une durée de
travaux ((Jönsson et Silver, 1987), (Diks et de Kok, vie stochastique, (Persona et al., 2005) montrent par la
1996)) et (Evers, 1996)), considèrent que le transborde- simulation que les quantités livrées sont toujours infé-
ment s’effectue systématiquement quand une rupture de rieures à celles du cas avec une durée de vie détermi-
stock est éminente. Les travaux cités ci-dessus supposent niste. Récemment, (Zavanella et Zanoni, 2009) ont ex-
que le transbordement est coordonné de manière centra- ploré un cas plus général à un fournisseur et plusieurs
lisée. (Rudi et al., 2001) étudient l’influence du trans- clients. Ils présentent un modèle déterministe qui opti-
bordement sur le niveau de stock optimal de deux ven- mise les décisions de réapprovisionnement pour le four-
deurs indépendants. Nous invitons le lecteur à consulter nisseur et les différents clients. Les auteurs montrent que
les articles de (Chiou, 2008) et de (Paterson et al., 2009) cette politique permet une amélioration des perfor-
qui proposent une revue de littérature complète sur le mances de la chaîne logistique comparée à une situation
transbordement. décentralisée.

En l’absence de contrat de collaboration entre les ac- La plupart des auteurs reconnaissent que les bénéfices de
teurs, le transbordement reste très difficile à mettre en la CVMI sont faciles à identifier autant pour la chaîne
place pour des raisons de propriété de stocks et des coûts logistique globale que pour le maillon aval de la chaîne.
supplémentaires qu’il peut engendrer (coûts de récep- (Gümüs et al., 2008) étudient un modèle déterministe et
tion/préparation de commandes, risques de détériora- s’intéressent aux conditions sous lesquelles le CVMI est
tion,…). De plus, le client qui était en surstock à un mo- profitable pour les deux maillons de la chaîne logistique,
ment donné peut refuser d’en céder une partie de peur de à savoir le fournisseur et le client. Ils énoncent les condi-
tomber en rupture plus tard. Ces difficultés peuvent être tions nécessaires pour améliorer les performances du
diminuées, voire éliminées, dans certains contextes de maillon amont de la chaîne logistique.
collaboration comme celui d’un stock de consignation.
Le stock de consignation (CS) est un stock appartenant Dans ce travail, on s’intéresse à un problème de tournées
au fournisseur mais stocké et géré dans l’entrepôt du de véhicules avec gestion de stocks (IRP) dans un con-
client. Ainsi, ce dernier peut s’en servir de ce stock texte de VMI avec stock de consignation (CVMI). Dans
quand il en a besoin. Notons que le stock de consigna- un tel contexte, le recours au transbordement peut être
tion reste la propriété du fournisseur jusqu’au moment intéressant du fait que le fournisseur reste propriétaire
où le client l’utilise. Le stock de consignation est étroi- des stocks chez le client et a donc la liberté de les utiliser
tement lié au VMI, au point que plusieurs travaux consi- pour fournir, par exemple, un autre client en rupture de
dèrent le CS comme un cas particulier du VMI (Zavanel- stock, si ceci permet d’optimiser ses performances. Cette
la et Zanoni, 2009). Cependant, il faut garder à l’esprit étude étend le travail de (Zavanella et Zanoni, 2009) en
que le CS concerne la propriété du stock alors que le introduisant la notion de tournée de véhicule et en consi-
VMI concerne la gestion du stock (Corbett, 2001). dérant une demande stochastique. Notre travail propose
également une alternative (le transbordement) aux tour-
L’un des premiers travaux soulignant l’apport du CS nées dynamiques de (Jarugumilli et Grasman, 2007) et
dans une chaîne logistique collaborative (que l’on notera propose un autre contexte (le CVMI) plus approprié à
CVMI, c'est-à-dire CS dans un contexte de VMI) est des politiques tels que le transbordement ou les tournées
celui de (Valentini et Zavanella, 2003). Les auteurs mon- dynamiques.
trent, en utilisant la simulation, que le CS peut être un
choix rationnel sous certaines conditions et expliquent
l’intérêt croissant des entreprises pour ce mode de fonc-
tionnement. (Braglia et Zavanella, 2003) appuient ces
résultats à travers un modèle analytique d’un modèle de
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3 MODELE ETUDIE ET NOTATIONS l’information n’est pas mise à jour en cours de journée,
ce qui permettra de figer les paramètres de décision (en
3.1 Notations l’occurrence, quantités à livrer, quantités à récupérer,
circuit à suivre) avant le début de la tournée.
Soit une chaîne logistique à deux niveaux avec un four-
nisseur qui fournit un produit à K clients dans un con- 4 APPROCHES DE RESOLUTION
texte de VMI avec stock de consignation (CVMI).
Chaque entité est localisée dans un sommet k (k = 0 pour Dans cette section, nous présentons les approches de
le fournisseur et k = 1 à K pour les clients). dij et cij re- résolution des différentes problématiques étudiées. Une
présentent respectivement la distance et le coût de distri- première phase consiste à déterminer les paramètres de
bution entre les sommets i et j. Chaque client est caracté- la politique de gestion de stocks. La deuxième phase
risé par une demande modélisée par une loi normale de permet de déterminer la tournée à suivre ainsi que les
moyenne µk et d’écart-type σk par unité de temps. quantités à livrer ou à récupérer des différentes localisa-
tions.
Les paramètres de coût, supportés par le fournisseur, au
niveau de chaque sommet sont définis ci-dessous : 4.1 Politique de gestion de stock
• p : coût unitaire du produit. Il peut inclure le
coût de revient et les coûts variables de trans- Comme décrit précédemment, le fournisseur adopte une
port et de manipulation de la commande politique de gestion de stocks de type (R,s,S)k. Cette poli-
• ak : coût fixe de passation de commande. Ce tique est adaptée à des mécanismes de collaboration de
coût peut inclure tous les coûts fixes liés à la type VMI et/ou CS (Valentini et Zavanella, 2003). En
commande (coûts fixes de transport, coûts ad- effet, dans un contexte de CS, le client offre au fournis-
ministratifs, coûts fixes de préparation de la seur la possibilité d’utiliser son entrepôt pour stocker. En
commande de chargement/déchargement…). contre partie, le fournisseur s’engage à garantir un ni-
• hk : coût unitaire de stockage par unité de temps veau de stock compris entre une borne minimale et une
qui se compose généralement des coûts finan- borne maximale et à payer une pénalité en cas de rup-
ciers d’immobilisation, des coûts ture. La borne minimale, sk, correspond à un compromis
d’obsolescence. Généralement, dans un con- entre le coût de stock et la pénalité de rupture. La borne
texte de CVMI, les coûts physiques de stockage maximale, Sk, est généralement un compromis entre éco-
restent à la charge du client. nomie d’échelle et coût de stock, et tient compte parfois
• bk : coût unitaire de rupture. Il est souvent fixé de la capacité de stockage du client.
entre les deux acteurs de la chaîne logistique
sous forme de pénalité de rupture ou de retard Plusieurs travaux ont proposé des méthodes de calcul des
que paye le fournisseur au client. paramètres sk et Sk. (Schneider et Ringuest, 1990) consi-
dèrent un modèle (R, s, S) avec une contrainte de qualité
3.2 Modèle étudié et hypothèses de service et proposent une approximation « Power ap-
proximation » pour le résoudre. (Ehrhardt et Mosier,
Le fournisseur adopte une politique de type (R,s,S)k où R 1984) développent une approche similaire dans le cas de
est le temps de cycle, s est le stock d’alerte et S est le la prise en compte de coûts de rupture. (Silver et al.
niveau de recomplètement. En début de chaque période 2007) proposent une revue complète des méthodes de
Rk, le fournisseur observe le niveau de stock Ik, calcul des paramètres s et S. Dans ce travail, nous utili-
k=1,…,K, des différents sommets concernés. Lorsque le sons l’approximation proposée par (Ehrhardt et Mosier,
stock baisse au dessous d’un niveau sk, une livraison 1984) comme définie ci-dessous :
d’une quantité Sk-Ik est alors programmée. Ainsi, au dé-
but de chaque journée, le fournisseur dispose d’un en- Soient Gk et zk tel que :
semble de localisations à fournir. Il décide alors du cir-
0.116
 σ k2, Rk
0.506
cuit de distribution optimal.  ak  
Gk = 1.3( µk ) 0.494
  1 + 2  (1)
Nous supposons que le fournisseur opte pour un fonc-  hk   µk 
tionnement de type voyageur de commerce tout en pre- hk
nant en considération la capacité du véhicule utilisé. Un et zk = Gk (2)
camion de capacité CAP part de l’entrepôt central (som- σ k , R bk
k
met 0) pour visiter les différentes localisations pro-
grammées avant de retourner au point de départ. Si la alors, pour tout sommet k, k∈{1,...,K} :
capacité du camion ne permet pas de satisfaire toute la
 0.183 
demande, le fournisseur peut intégrer d’autres sommets sk = 0.973µk , Rk + σ k , Rk  + 1.063 − 2.192 zk  (3)
dans le circuit afin de faire du transbordement entre les  zk 
différentes localisations. Nous supposons que et Sk = sk + Gk (4)
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disponible au transbordement est Qmax=175. Une deu-


avec µk , R = ( Rk + 1) µk et σ
k
2
k , Rk = ( Rk + 1)σ .
2
k xième approche possible est de fixer un Lkmin inférieur à
Lk et chercher la quantité maximale disponible de telle
4.2 Optimisation du circuit de distribution sorte que le stock restant garantisse le même taux de
service θk sur Lkmin. Nous nous contenterons de la pre-
En début de chaque période, le fournisseur dispose d’un mière approche.
ensemble de localisations à fournir (l’ensemble K’ des
sommets dont le niveau de stock Ik est inférieur ou égal à D’autres méthodes exactes basées sur la relaxation la-
sk). Il connait ainsi la quantité exacte à livrer (Dk = Sk-Ik grangienne permettent de déterminer, pour un jour don-
avec k appartenant à K’) et décide du circuit de distribu- né, les quantités à récupérer à partir des sites de trans-
tion optimal. bordement. Ces méthodes permettent d’optimiser les
coûts de distribution sur une seule période et ne tiennent
Le fournisseur opte pour un fonctionnement de type pas compte du surcoût lié à l’augmentation des fré-
voyageur de commerce (TSP). Ainsi, si la demande to- quences de visites des différentes localisations.
tale
D= ∑D
k∈K '
k
Une fois les quantités Qkmax calculées, nous utilisons une
heuristique qui permet de déterminer le circuit de distri-
est inférieure à la capacité CAP du camion, la solution bution optimal. Cette heuristique cherche d’abord la liste
sélectionnée correspond à l’optimisation du TSP. des ensembles de localisations qui permettent de ré-
Chaque sommet est caractérisé par ses coordonnées géo- pondre à la demande (i.e. la quantité calculée couvre la
graphiques (Xk,Yk). La distance considérée dij séparant différence entre la demande et la capacité du camion).
deux localisations i et j est la distance euclidienne : Ces ensembles sont introduits un à un dans l’algorithme
du TSP afin de sélectionner la meilleure solution de dis-
dij = ( X i − X j ) 2 + (Yi − Y j ) 2 . tribution.

Nous supposons que les coûts de transports sont propor- Une dernière vérification permet de tester si l’ordre de
tionnels à la distance : cij = γdij avec γ un facteur de pro- passage permet de respecter les deux contraintes sui-
portionnalité. vantes :
• En aucun moment, la quantité transportée ne
Si la capacité du camion ne permet pas de satisfaire toute doit être supérieure à la capacité du camion.
la demande, le fournisseur peut intégrer d’autres som- • En arrivant à une localisation, la quantité trans-
mets dans le circuit (ceux qui sont en surstock) afin de portée doit couvrir la livraison prévue.
faire du transbordement entre les différentes localisa-
tions. L’intégration d’un nouveau sommet à visiter af- 5 ANALYSES NUMERIQUES
fecte le coût total du fournisseur de deux manières : un
surcoût journalier dû à l’augmentation de la distance de Dans cette section, nous illustrons l’approche présentée
la tournée optimale et un coût à plus long terme corres- plus haut en effectuant quelques analyses sur un exemple
pondant à l’augmentation des fréquences des visites de numérique (1 entrepôt et 10 clients). Les coûts de stoc-
chaque localisation à cause des quantités à récupérer par kage hk et de passation de commande ak sont fixés res-
le transbordement. pectivement à 1 et 150 et la période Rk=1 pour k=1,..,K.
Nous considérons deux ensembles de demandes (une
Afin de tenir compte de ces deux points, nous détermi- demande à faible variabilité et une demande à forte va-
nons, pour chaque localisation k∈K\K’, une quantité riabilité). Les localisations des clients, les caractéris-
maximale disponible au transbordement, notée Qkmax, tiques de la demande ainsi que les paramètres de gestion
calculée à partir du niveau du stock physique. En effet, de stocks sont donnés dans les tableaux 1 et 2 ci-dessous.
pour un niveau de service donné θk, nous calculons la
couverture de stock Lk (i.e. le nombre de jours de con- Demande (Faible Demande (Forte
Localisations Coûts variabilité) variabilité)
sommation auquel le niveau de stock actuel peut faire Indice X Y bk Mu Sigma Mu Sigma
face). La quantité maximale disponible au transborde- 0 4 5
1 6 6 15 93 40 93 121
ment dans la localisation Qkmax est déterminée de façon à 2 6 4 14 154 47 154 141
ce que le stock restant garantisse un niveau de service 3
4
6
4
7
1
13
12
95
87
32
18
95
87
95
55
minimal θkmin sur une même durée Lk. Par exemple, con- 5 3 1 13 72 15 72 44
6 2 3 14 130 23 130 69
sidérons un client k dont la demande suit une loi normale 7 1 5 16 95 31 95 93
N(58,45) par unité de temps. Si le niveau de stock est 8 2 7 17 132 22 132 66

I=415, alors pour un niveau de service θ=99,99%, sa 9


10
2
5
6
7
20
19
82
228
25
36
82
228
76
107
couverture de stock est L=3 unités de temps. Pour un
même L et pour un niveau de service θmin=80%, le ni- Tableau 1 : Données de l’étude numérique
veau de stock requis est de 240 unités. Ainsi, la quantité
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Coûts moyens
CAP Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3
800 183,90 15,50% 217,64 0,00% 187,46 13,87%
Politique de stock Politique de stock
(faible variabilité) (forte variabilité) 1000 168,33 14,17% 196,12 0,00% 179,55 8,45%
Location s S s S 1200 151,71 7,95% 164,80 0,00% 165,36 -0,34%
0 1400 144,03 1,64% 146,44 0,00% 149,30 -1,95%
1 211 371 380 563 1600 142,63 -1,61% 140,37 0,00% 147,24 -4,89%
2 329 530 518 740
3
4
197
164
357
314
311
216
488
375
Tableau 4 : Coûts totaux moyens (cas forte variabilité)
5 135 272 175 320
6 252 435 324 516
7 203 362 324 501
Les résultats obtenus montrent que, dans le cas d’une
8 259 444 334 526 demande à faible variabilité, chaque scénario est adéquat
9 176 324 281 443
10 461 702 601 851
pour une certaine plage de la capacité du véhicule. Pour
une capacité faible (inférieure à 1000), les scénarios 1 et
Tableau 2 : Paramètres des politiques de stock 3 sont plus performants que le scénario 2. Le scénario 1
devient meilleur pour une capacité plus importante (entre
Nous considérons un horizon de 25 périodes et nous ef- 1000 et 1600). Donc, pour une capacité limitée du véhi-
fectuons des tirages aléatoires pour la demande à chaque cule, le transbordement permet de réaliser des gains inté-
période et pour chaque localisation. Dans le cas d’une ressants. Ces gains sont encore plus intéressants quand la
demande à forte variabilité, la probabilité d’avoir des variabilité de la demande augmente comme le montre le
demandes négatives est non négligeable. Nous avons tableau 4. Remarquons que les écarts entre les trois scé-
considéré dans ce cas que la demande est nulle. Nous narios diminuent en fonction de la capacité du véhicule
faisons varier la capacité du camion de 800 à 1800 (la et tendent vers la même solution pour des valeurs impor-
demande moyenne par période est proche de 1200 uni- tantes de CAP.
tés) et nous calculons le coût total moyen ainsi que le
nombre moyen de localisations visitées par période. Nombre moyen de sommets
visités (faible variabilité)
Nombre moyen de sommets
visités (forte variabilité)
Nous testons trois scénarios S1, S2 et S3 qui diffèrent en CAP S1 S2 S3 S1 S2 S3
800 7,71 7,85 4,40 7,53 7,38 4,60
fonction de l’organisation de la distribution : 1000 6,65 6,29 4,40 6,40 6,62 4,60
1200 5,74 5,43 4,40 5,19 5,41 4,60

• S1 illustre la méthode développée dans ce pa- 1400


1600
5,06
4,79
4,95
4,57
4,40
4,40
4,78
4,72
4,79
4,64
4,60
4,60
pier avec une modélisation de type voyageur de
commerce : à chaque période, on livre les loca- Tableau 5 : Nombre moyen de localisations visitées par
lisations programmées (Ik ≤ sk) avec possibilité période
de transbordement à partir des autres localisa-
tions, Concernant le nombre moyen de localisations visitées
• S2 propose une résolution de type voyageur de par période, le transbordement (scénario 1), ne génère
commerce qui, à chaque période, ne visite que pas un nombre de sommets visités plus important que le
les localisations programmées et adapte les scénario 2 (voir tableau 5). D’autre part, même si l’écart
quantités distribuées en fonction de la capacité peut être important par rapport au scénario 3, qui repré-
du véhicule. sente le nombre minimal de sommets visités, le scénario
• S3 propose une résolution classique de type 1 reste compétitif et même meilleur sur une large plage
tournée de véhicules afin de répondre à toute la de valeurs de la capacité du véhicule comme le montrent
demande (plusieurs véhicules). les tableaux 3 et 4.

Pour chaque scénario, nous calculons le coût moyen sur Notons que les résultats obtenus ci-dessus dépendent des
l’horizon considéré. Les résultats obtenus sont présentés paramètres choisis, en particulier de la période Rk et du
dans les tableaux 3 et 4 ci-dessous. Notons que le facteur taux de service minimal θmin. En effet, quand θmin aug-
de proportionnalité γ est égal à 10, θ est égale à 99,9% et mente, la quantité Qkmax disponible au transbordement
θmin égal à 75%. diminue, ce qui augmente les coûts du scénario 1.
D’autre part, si Rk augmente, la quantité Qkmax augmente
Coûts moyens
ce qui améliore les performances du scénario 1.
CAP Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3
800 194,46 19,39% 241,23 0,00% 186,44 22,71%
1000 175,59 10,18% 195,49 0,00% 174,77 10,60%
Par ailleurs, dans ce travail, nous avons considéré que les
1200 157,03 8,25% 171,14 0,00% 167,78 1,96% coûts de passation de commande sont identiques pour les
1400 152,83 3,01% 157,57 0,00% 157,00 0,36%
1600 148,63 -1,47% 146,48 0,00% 154,65 -5,58%
trois scénarios. Néanmoins, en pratique, le scénario 3
génèrerait des coûts plus importants que les scénarios 1
Tableau 3 : Coûts totaux moyens (cas faible variabilité) et 2 du fait de l’utilisation de plusieurs véhicules, ce qui
dégraderait les performances obtenues pour ce scénario
dans les tables 3 et 4 et renforcerait ainsi l’apport du
transbordement. D’autres coûts peuvent aussi être consi-
MOSIM’10 - 10 au 12 mai 2010 - Hammamet - Tunisie

dérés comme les coûts de chargement/déchargement qui Campbell, A.M. and Savelsbergh, M.W.P. 2004. A de-
diffèrent d’un scénario à l’autre. composition approach for the inventory-routing prob-
lem, Transportation Science, 38 (4), p.488–502.
6 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Centinkaya, S. and Lee, C.Y. 2000. Stock replenishment
Dans ce travail, nous avons étudié un problème de tour- and shipment scheduling for vendor managed inven-
née de véhicule avec gestion de stock (IRP) dans un con- tory systems, Management Science, 46 (2), p.217–
texte de VMI avec stock de consignation. Nous avons 232.
utilisé l’approximation de (Ehrhardt et Mosier, 1984)
Centinkaya, S. and Lee, C.Y.,2002, Stock optimal out-
pour déterminer les paramètres de la politique de gestion
bound dispatch policies: modeling inventory and car-
de stock et nous avons proposé une méthode de détermi-
go capacity, Naval Research Logistics, 49 (6), p.531–
nation de la tournée de distribution qui prend en compte
556.
les possibilités de transbordement entre les différentes
localisations. Le recours au transbordement générale- Centinkaya, S. and Bookbinder, J.H. 2003, Stochastic
ment critiqué en pratique est justifié par l’utilisation du models for the dispatch of consolidated shipments,
stock de consignation. Transportation Research Part B-Methodological, 37
(8), p.747–768.
L’analyse numérique réalisée montre que la méthode
proposée améliore les performances par rapport à l’IRP Chien, T.W., Balakrishnan, A., and Wong, R.T., 1989.
classique et l’écart peut être important pour certaines An integrated inventory allocation and vehicle
plages de la capacité du véhicule. Notons que, dans ce routing prolem. Transportation Science, 23, 67–76.
travail, nous avons considéré que le fournisseur doit
choisir l’un des scénarios proposés. Il serait intéressant Chiou C. C., 2008. Transshipment problems in supply
de voir ce que donne la combinaison des trois scénarios chainsystems: Review and extensions. In Supply
en termes d’amélioration des performances du système Chain: Theory and Applications, pages 427-448.
étudié.
Corbett C.J., 2001. Stochastic inventory systems in a
Parmi les perspectives de ce travail, nous pouvons citer supply chain with asymmetric information : Cycle
l’apport de la technologie RFID soit dans un contexte stocks, safety stocks, and consignment stock. Opera-
statique avec la connaissance des niveaux réels des tions Research, 49(4), p.487–500.
stocks à chaque passage par une localisation, soit dans
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