Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Remerciements
Les travaux présentés dans ce mémoire ont été effectués :
* Sous la direction de Monsieur Chiheb GHANMI, Expert comptable, Membre de l’Ordre des
Experts Comptables en Tunisie et associé du Cabinet « La Générale d’Audit et de Conseil »,
société d’expertise comptable inscrite au tableau de l’ordre ;
* Avec les conseils de Monsieur Leith LAKHOUA, expérimenté dans la chaine logistique
globale, ayant participé à la mise en place de la direction Supply Chain à la société
« ADWYA » et actuellement Directeur Supply Chain à la société « DELICE DANONE ».
* Avec l’assistance des responsables des laboratoires « ADWYA », société qui date depuis
trente ans dans le secteur d’industrie pharmaceutique.
Monsieur Chiheb GHANMI, pour avoir suivi mes travaux très régulièrement et pour son aide
précieuse dans la réalisation de ce mémoire.
Un grand merci à toutes les personnes de l’ordre des experts comptables de Tunisie et de que
j’ai pu côtoyer durant mon mémoire, tout le personnel des bibliothèques des facultés et des
instituts supérieurs en Tunisie.
Merci aussi à toutes les personnes qui m’ont soutenu et encouragé pendant cette période de
préparation du mémoire : je pense bien sûr à ma famille, à mes parents le feu Tijani Aouled
Abdallah et la feue Fatma, à ma femme Olfa, à ma petite princesse Lyna, à mes sœurs Leila,
Noura, mes frères Béchir et Haythem à tous mes amis, … et à bien d’autres qu’hélas j’oublie
de mentionner ici qu’ils acceptent toutes mes excuses.
Page 1
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Avant-
Avant-propos
Ces travaux de recherche ont été développés dans le cadre d’un mémoire d’expertise
comptable encadré par Monsieur Chiheb GHANMI.
Le mémoire a débuté dans le cadre d’Etude et de Recherche dans des travaux d’audit interne,
vue la nécessité de perfectionné la méthode de gestion de la logistique globale dans les
sociétés industrielles et la complexité des étapes de production dans une société d’industrie
pharmaceutique, j’ai pensé à présenter l’importance du Supply Chain Management dans les
sociétés industrielles et avec la multitude des obligations qui pèsent à la charge des
commissaires aux comptes de clarifier un peu la démarche de l’audit dans le cadre de
l’évaluation du système de contrôle interne et l’audit des comptes ainsi que de proposer un
programme de travail pour l’audit du Supply au sein d’une société d’industrie
pharmaceutique.
Page 2
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
SO M M A IR E
INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………….9
Introduction……..……………………………………………………………………….14
CHAPITRE 2- Les liens entre le Supply Chain Management et les flux financiers...…..53
Introduction……..……………………………………………………………………….53
Page 3
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Introduction……..……………………………………………………………………….61
Page 4
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Introduction……..……………………………………………………………………….77
Introduction……..……………………………………………………………………….90
Page 5
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Introduction………….…………………………………………………………………117
Page 6
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Introduction………….…………………………………………………………………135
§ 1 : Le traitement comptable…………………………………………………………135
§ 2 : L’évaluation des frais de recherche et de développement………………….....…136
§ 3 : Le respect des principes comptables……………………………………………..136
Page 7
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Introduction………….…………………………………………………………………145
§ 1 : La note de synthèse……………………….………………………………….…..145
§ 2 : Le contrôle du rapport de gestion de la rémunération de gérant……….…….…..145
§ 4 : Les vérifications spécifiques……………………………………………….…….146
§ 5 : Le questionnaire de fin de mission………………………………………………147
CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………..154
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………157
ANNEXES
ANNEXE 1 : Programme d’audit des comptes liés au Supply Chain Management dans une
société d’industrie pharmaceutique.
Page 8
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
INTRODUCTION GENERALE
Page 9
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Dans la conjoncture économique et financière actuelle, les dirigeants et les auditeurs sont
soumis à des contraintes normatives toujours plus fortes. Ils doivent appréhender des
périmètres plus larges et plus complexes avec l'obligation de rendre compte toujours mieux et
toujours plus rapidement.
Face à cette évolution, une solution pour l'entreprise industrielle consiste à mettre en place le
Supply Chain Management. Pour l'auditeur, il s'agira d'élargir le champ d'intervention. Dans
sa démarche d'audit, le commissaire aux comptes obtient des informations auprès de la
Direction, du bureau d’audit interne, de la comptabilité et du contrôle de gestion ainsi que
d’autres organes de la société. En effet le Supply Chain Management est une source
d'informations complémentaire au contrôle interne pour l'analyse des flux et la validation des
processus, une source d'informations complémentaire à la comptabilité et au contrôle de
gestion pour l'évaluation des risques des immobilisations incorporelles (brevets ...), des
stocks, des comptes clients et fournisseurs ainsi que de la continuité de la survie de
l’entreprise…
Le Supply Chain Management permet de détecter les risques inhérents à la société. Par les
indicateurs logistiques, il est possible de connaître les risques du flux en amont auprès des
fournisseurs, du flux en aval avec les clients, et d'évaluer les problématiques de production et
de lancements de nouveaux produits.
En ce sens, la proposition d'un programme de travail, afin d'analyser des risques financiers
dans le Supply Chain Management, permet d'ouvrir un nouveau champ d'investigation dans la
démarche du Commissaire aux comptes.
En ouvrant ce nouveau champ d'investigation, ce processus devient un champ d'audit
pertinent dans la mission de certification des comptes. Sur le plan opérationnel, la mise en
œuvre d'une démarche de chaîne logistique permet de revoir les compétences et expertises
opérationnelles, juridiques, financières et informatiques de l'entreprise. Elle définit les rôles et
contributions des différentes parties prenantes et le contenu des processus.
Ces travaux menés dans une vision transversale de l'entreprise mettent souvent en évidence
des dysfonctionnements et des axes d'amélioration des processus : redéfinition et réallocation
des tâches, amélioration des systèmes, formation, communication...
En effet, les démarches du Supply Chain Management sont menées en globalité, intègrent les
dispositifs de contrôle interne. De même, le contrôle interne comprend un objectif de
réalisation et d'optimisation des opérations qui rejoint celui de la logistique.
Page 10
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 11
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
PARTIE 1 :
LE SUPPLY CHAIN MANAGEMENT DANS
LES SOCIETES INDUSTRIELLES
CONCEPT ET PRESENTATION
(Cas des sociétés d’industrie pharmaceutique)
pharmaceutique)
Page 12
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 13
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 1
Le Supply Chain Management : spécificités
pécificités des
sociétés d’industrie pharmaceutique
INTRODUCTION
L’intermittente et l’exceptionnelle croissance économique que nous avons connue ces
dernières années, couplée à un effet conjoncturel, a fortement participé à l’expansion du
nombre d’initiatives dans le domaine du Supply Chain Management. En effet, l’accroissement
de la consommation des ménages et l‘augmentation des volumes de ventes ont eu pour
conséquences majeures une amplification et la complexification des flux qui ont impliqué et
impliquent toujours une prise de conscience plus importante de la chaîne
d’approvisionnement.
Cette tendance est aussi confortée par l’actualité économique puisqu’il n’est aujourd’hui plus
un quotidien qui n’annonce de fusions ou d’acquisitions de sociétés à échelle nationale
continentale ou mondiale et ceci dans tous les secteurs.
Par ailleurs, la réalité de la mondialisation des marchés et l’accélération des échanges,
facilités par l’introduction des nouvelles technologies de l’information ainsi qu’un réseau de
communication et de transport plus efficace, demandent aussi de repenser globalement le
Supply Chain.
Une récente étude élaborée en Tunisie a montré que le coût direct du Supply Chain représente
entre 10 à 20% du chiffre d’affaires, pour des filières comme les composants automobile, les
médicaments, les dattes,...Exprimé par rapport à la marge brute, ce coût se situe souvent entre
30 et 40%, ce qui montre l’importance stratégique de maîtriser le Supply Chain, qui devient
un levier principal pour améliorer la performance de l’entreprise.
Dans ce sens, un colloque organisé à Paris au cours de l’année 2010 (les 19èmes Journées du
Management des Opérations de la Chaîne logistique) soutient que « la maîtrise du Supply
Chain devient maintenant le levier majeur pour réussir la sortie de la crise ».
Page 14
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ceci passe d’abord par la sensibilisation des chefs d’entreprises, qui doivent mieux évaluer les
contours et les enjeux de cette fonction Supply Chain Management, et l’intégrer dans leur
organisation.
C’est ainsi que le poste du « Supply Chain Manager » devient de plus en plus courant au sein
des entreprises performantes, et couvre l’ensemble du flux, depuis la demande des clients,
jusqu’à la livraison, en passant par la gestion des approvisionnements, la planification de la
production, la vente…En Tunisie, cette fonction est encore peu présente, et se limite souvent à
la logistique du transport et des stocks. Il faut qu’elle évolue d’une fonction « d’intendance »
vers une fonction « stratégique », qui coordonne et optimise l'ensemble des différents
maillons de la chaîne logistique. Ce faisant, elle permettra de casser les murs qui séparent
souvent les différentes fonctions au sein des entreprises, et animera ainsi une coopération
transversale.
Le champ d’action du Supply Chain Management est très vaste, et son impact sur la
performance est très sensible. Il s’agit d’un enjeu de taille pour le futur, car les avantages
comparatifs en terme de coût de main d’œuvre, seuls, ne sont plus porteurs pour la Tunisie.
Les entreprises qui auront adopté cette intégration du Supply Chain Management seront les
plus armées pour garantir la pérennisation et le développement de leur activité.
Page 15
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Par ailleurs, la gestion de la chaîne logistique globale permet aussi de répondre aux
problématiques suivantes :
La différenciation de l’entreprise sur son marché par la personnalisation et un meilleur
service,
L’amélioration des relations avec les partenaires,
La réduction des coûts et des stocks.
Il ya presque vingt ans, les interlocuteurs en matière de flux dans l’entreprises restaient les
responsables transport. Puis apparurent les chefs de projet logistique nommé pour tenter
d’éclaircir le moyen de traiter un problématique flux qui se révélait grandissante. S’en est
suivi, sur leurs recommandations, la mise en place d’organisation dédiée et donc l’apparition
des directeurs logistique. Puis ce furent des directeurs Supply Chain Management qui
développèrent leurs activités en sensibilisant d’autant plus les membres des comités exécutifs
auxquels certains se sont joints. Les carrières menées dans les métiers logistiques, si elles se
diversifient et s’enrichissent, peuvent mener à des responsabilités autres et, en particulier, à
des directions générales.
Page 16
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Lambert et Cooper, 2000: LAMBERT, D. M.; COOPER, M. C. Issues in supply chain management. Industrial
Marketing Management., 2000.
Page 17
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
logistiques intégrées – un seul manager pour toutes les fonctions (l’integrated logistics).
En 1958, « Forrester1 » a commencé à étudier les logistiques fonctionnelles en utilisant une
approche systémique. En 1961, il décrit l’amplification de la demande lorsqu’elle remonte la
chaîne vers les fournisseurs. Ce phénomène porte d’ailleurs son nom, « effet Forrester », ou
encore l’effet boule de neige (bullwhip effect).
Puis en 1969, « Bowersox » discute de l’évolution de la logistique intégrée et évoque ce qui
deviendra plus tard la chaîne logistique, en considérant que les entreprises sont reliées entre
elles par le flux physique.
Beaucoup de disciplines (recherche opérationnelle, dynamique des systèmes, management des
activités, science du management, marketing, économie, …) ont contribué aux concepts du
Supply Chain Management, comme la gestion et le contrôle des stocks (juste-à-temps,
Kanban pour le réapprovisionnement des stocks, stocks multi-échelons,…), l’allocation
d’ordres de production, la planification des activités de production et de distribution…
L’optimisation de la chaîne logistique a commencé par la maîtrise des coûts et de l’efficacité
interne des entreprises. Ces travaux portaient principalement sur des organisations
monoatelier / mono-opération ou mono-atelier / multi-opérations (flowshop, jobshop).
A partir des années 90, les études s’étendent à des organisations plus complexes de type
« flowshop hybride » ou « jobshop » avec machines dupliquées. Enfin, les scientifiques
essaient de fixer une structure, un cadre au Supply Chain Management. D’après Tan (2001),
ils travaillent sur deux grands axes :
La partie achat et approvisionnement et
La partie transport et logistique.
L’intégration des ces deux parties dans un même modèle semble difficile. En effet, il n’y a
guère de but commun, si ce n’est le fait de satisfaire la demande du client. Cependant, petit à
petit, les chercheurs ont élargi leur domaine d’étude en passant de l’atelier à l’usine, puis de
l’usine à la chaîne logistique en vue d’une optimisation plus globale des systèmes de
production, grâce notamment aux avancées dans les technologies de l’information, les
modèles mathématiques et autres outils d’optimisation.
1
Goerge Forrester Colony : fondateur de la société « FORRESTER » en 1983 (société de recherche
indépendante spécialisée en Conseil).
Page 18
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
B) Le processus Production :
Le processus Production concerne l’ensemble des transformations que vont subir les
composants pour réaliser les produits finis de l’entreprise. L’objectif du processus Production
est de fabriquer les produits requis tout en assurant la productivité du système (notamment par
un taux élevé d’utilisation des ressources mobilisées).
Page 19
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les méthodes utilisées pour la gestion de la production cherchent à améliorer le flux des
produits dans les ateliers de fabrication à travers la planification et l’ordonnancement, la
détermination de la taille optimale des lots de production, la détermination des séries
économiques. Des approches multi-niveaux ont été développées dans le but de réduire la
complexité des problèmes d’optimisation : planification multi-niveaux, ordonnancement
hiérarchisé. La principale difficulté dans l’exercice de la planification est la gestion de
l’incertitude des informations. Les données utilisées, telles que les plans de demandes, sont en
effet issues de modèles de prévisions hypothétiques. De ce fait, la disponibilité des produits et
des ressources de production en situation réelle, et par suite, le niveau de service ne sont pas
toujours « au rendez-vous ».
C) Le processus Distribution :
Le processus Distribution concerne la livraison des produits finis aux clients et reprend les
questions d’optimisation des réseaux de distribution : l’organisation et le choix des moyens de
transport, le choix du nombre d’étages (ou d’intermédiaires) dans le réseau de distribution
ainsi que le positionnement des entrepôts et leur mode de gestion. Par exemple, les produits
peuvent être acheminés en nombre par train et regroupés dans un entrepôt pour être livrés
ensuite par camion aux clients d’une même zone géographique, en vue du meilleur
compromis entre qualité de service et coût économique.
D) Le processus Vente :
Le processus Vente, mis en œuvre par le service commercial, développe les relations envers le
client (négociation des prix et des délais, enregistrement des commandes, …) et par extension,
recherche une meilleure connaissance du marché. Ce processus de l’entreprise est également
chargé de définir la demande prévisionnelle et d’intégrer des aspects commerciaux comme la
durée de vie du produit pour anticiper l’évolution de ses ventes. Les aspects marketing
(analyse de marché, publicité, promotions, …) sont aussi gérés dans ce processus.
Page 20
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
celui-ci prépare les achats de composants. Les processus Production et Distribution suivent les
niveaux de stocks (composants, en-cours) dans les différents entrepôts et renseignent le
processus Approvisionnement… Les processus Approvisionnement, Production et
Distribution doivent aussi se coordonner pour la régulation des stocks et notamment pour la
détermination de stocks de sécurité qui permettent de faire face aux aléas de la production
(panne, production de mauvaise qualité,…) et à l’incertitude de la demande (prévisions).
Plusieurs chercheurs mettent en avant l’importance de la gestion des stocks dans une
entreprise (et même dans la chaîne logistique) en se focalisant sur les gains que l’on peut
espérer en améliorant les processus de gestion des stocks par un meilleur système
d’information qui prend en compte leur localisation et leur état (en attente, en-cours de
fabrication ou fabriqué, dans une perspective de suivi d’activité) ou par une meilleure
prévision de la demande client. Il faut aussi assurer le réajustement périodique des plans de
production en fonction du suivi de la demande et de la production réelle : des calculs réguliers
ou périodiques correspondent à une planification à horizon glissant. Par contre, dans la
planification orientée événements, les plans ne sont pas faits dans des intervalles de temps
réguliers, mais plutôt lors d’un événement important tel que la panne d’une machine ou des
événements importants dans les commandes des clients. Une telle procédure demande une
mise à jour continue des données nécessaires à la planification (stocks, en-cours,…), afin que
celles-ci soient disponibles lorsqu’un événement survient.
D’autres services annexes sont également nécessaires dans les entreprises : service des
ressources humaines, service comptabilité, service conception ou bureau d’étude pour
l’amélioration des produits ou l’élaboration de nouveaux produits, … sans oublier le service
après vente, pour gérer le retour des produits défectueux, leur réparation, voire leur
destruction et/ou leur recyclage.
Parmi ces processus, certains sont fondamentaux pour interfacer les entreprises entre elles. A
l’évidence, dans une relation client-fournisseur, le processus Vente de l’entreprise
« fournisseur » est en relation directe avec le processus Achat de l’entreprise « client ». Et
c’est justement ce lien, certes ancestral dans l’histoire de l’économie, qui, étendu à un
partenariat multi-entreprises, est à l’origine de la notion de Chaine Logistique.
Page 21
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
On notera que les flux financiers sont souvent électroniques (information gérée
électroniquement), sauf lorsque le paiement est fait en espèces. Les autres moyens de
paiements (chèque, mandat, carte de crédit,...) entraînent des échanges d'information
électroniques (appelés EDI , Échange de données informatisées1) entre les banques du client
et du fournisseur. Gérer la chaîne logistique, c'est fluidifier les flux en optimisant autant que
possible les coûts. Les coûts sont principalement :
1
L'Échange de Données Informatisées (EDI) ou en version originale Electronic Data Interchange, est le terme
générique définissant un échange d'informations automatique entre deux entités à l'aide de messages
standardisés, de machine à machine.
Page 22
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
La gestion de la chaîne logistique (ou Supply Chain Management) est une vision intégrée de
la logistique qui s'occupe de l'ensemble des flux et processus de mise à disposition des
produits de la conception jusqu'au client final et ce pendant tout le cycle de vie des produits.
Le Supply Chain Management intègre de plus en plus les contraintes liées à la "reverse
logistic" (flux de retour et de recyclage des produits).
La fonction logistique prend en charge la gestion des flux matières (ou marchandises) et
s'intéresse à leur environnement. La notion d'environnement est toujours une notion relative.
L'environnement est constitué pour la logistique :
L’entreprise se trouve souvent pénalisée dans la valorisation de son entreprise du fait d’une
logistique mal gérée. Aujourd’hui, le coût de la logistique pour une entreprise se situe entre
10% et 12 % du prix de revient des produits.
De ce fait, la fonction logistique a connu d’importantes évolutions tant dans sa composition,
dans son rôle que dans son niveau hiérarchique. Ainsi, il est devenu plus fréquent de
rencontrer les directeurs logistique au sein des comités de direction.
Page 23
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
De même, de nouvelles fonctions plus transversales et ouvertes sur l’extérieur se sont créées
telles celle de « Supply Chain Manager » dont le rôle s’étend souvent au niveau européen
voire mondial.
Les besoins et les attentes en matière de logistique ont donc évolué, et l’entreprise qui se lance
dans une initiative de Supply Chain Management souhaite avant tout améliorer sa visibilité
sur la chaîne logistique globale, anticiper les flux, et optimiser ses processus afin de répondre
aux impératifs logistiques en terme de :
• Minimisation des coûts du Supply Chain qui va avoir un impact direct sur la
rentabilité financière de l’entreprise,
• Amélioration de la qualité de service qui va avoir un impact direct sur la satisfaction
du client,
• Amélioration de la productivité avec un impact direct sur l’utilisation des actifs.
Une entreprise manufacturière a pour objectif de transformer des matières premières ou des
composants reçus de ses fournisseurs et d’assembler les composants obtenus pour en faire les
produits à livrer à ses clients. Les nomenclatures (relations composés-composants) et les
gammes (listes ordonnées d’opérations à effectuer pour la fabrication) décrivent de manière
structurée les différentes étapes nécessaires à l’obtention des produits à partir de matières
premières et/ou composants, et les contraintes techniques associées.
Les facteurs de complexité d’une entreprise manufacturière n’ont cessé de se multiplier dans
l’histoire industrielle et sont aujourd’hui multiples : complexité du produit (multitude de
composants et d’assemblages, à l’instar d’un avion par exemple), complexité des gammes
(nombreuses opérations et manipulations du produit), complexité de l’organisation de la
production induite par la personnalisation des produits.
Page 24
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
De plus, le secteur d’activités détermine d’autres spécifications des produits fabriqués (par
exemple, s’ils sont périssables ou non), pouvant avoir un impact direct sur l’organisation du
système de production (par exemple, gérer la durée de stockage des produits périssables).
Par ailleurs, le secteur d’activités pose d’emblée le degré de complexité des produits, des
technologies et les moyens de production mis en œuvre pour leur fabrication. Dans le
domaine automobile, par exemple, le nombre des seules pièces en plastique dans une voiture,
est de l’ordre du millier.
C) Le volume de production :
Dans un même secteur d’activités, le volume de production est une caractéristique majeure. Il
s’agit en fait du volume de production moyen par unité de temps, c’est-à-dire la quantité
moyenne de produits réalisés dans une durée donnée (jour, semaine, mois, …). Les systèmes
de production sont ainsi répartis en plusieurs catégories :
Les systèmes de production continue : Les produits sont des fluides, à défaut les flux de
production sont quasi-continus : production électrique, industries chimiques, pharmaceutiques
et certaines productions agro-alimentaires (boissons par exemple). Mais nous sortons là du
domaine manufacturier.
Les systèmes de production en grande série : Les produits sont fabriqués en masse. Il
s’agit de produits peu diversifiés ou standardisés. Les moyens de production sont dédiés,
généralement automatisés, sous forme de lignes de production spécifiques à chaque produit. Il
s’agit des produits manufacturés de grande consommation (Business to Consumer1).
Les systèmes de production en petite et moyenne série : pour ces systèmes, les produits
sont plus ou moins diversifiés, les moyens de production sont flexibles, des ressources
peuvent être souvent communes à différents produits, la fabrication se fait par lots
économiques. Il peut s’agir d’entreprises de grande taille, dans le secteur automobile par
exemple, mais aussi de Petite et Moyenne Entreprise manufacturières et de sous-traitance.
Les systèmes de production unitaire : Les produits se font sur mesure à l’unité.
L’activité de conception (ou d’adaptation d’un produit déjà existant) est prédominante, d’où
une planification de type gestion de projet. Ces organisations sont typiques des secteurs de
l’aéronautique et du spatial, du bâtiment, des constructions navales.
1
Le Business to Consumer aussi appelé « Business to Customer » est le nom donné à l'ensemble d'architectures
techniques et logiciels informatiques permettant de mettre en relation des entreprises directement avec les
consommateurs.
Page 25
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
D) Le mode de production :
Le mode de production dans son rapport avec la demande est une caractéristique à prendre en
compte dans une typologie des entreprises manufacturières. On peut par ailleurs associer à ces
modes un délai plus ou moins long pour le client.
Les systèmes basés sur une production de stock ou production de masse : l’entreprise
déclenche la production lorsque le niveau du stock de produits finis passe au-dessous d’un
certain seuil. Ce système fonctionne bien pour des produits standards ou avec peu d’options
(gamme de produits peu évolutive), et lorsque la demande est prévisible. Ce type de
production est justifiable lorsque les temps de fabrication par produit sont importants,
permettant d’assurer un délai court entre commande et livraison en prélevant sur le stock de
produits finis. Ce mode de production «poussé» consiste à produire selon des prévisions de
ventes, en espérant par la suite que celles-ci se concrétisent.
Les systèmes basés sur une production ou un assemblage à la commande : la
production, et voire les approvisionnements, sont déclenchés par les demandes des clients. En
cas de produits diversifiés, la commande déclenche la personnalisation du produit à partir de
produits semi-finis, eux-mêmes préalablement réalisés sur la base de prévisions de ventes. Ce
système est généralement utilisé lorsque la demande est peu prévisible. Ce mode de
production « tiré »consiste à ne produire que ce qui est d’ores et déjà commandé.
On minimise ainsi les stocks et les en-cours, en contrepartie le délai de fabrication est ressenti
par le client.
Les systèmes basés sur une conception à la commande : la conception même du produit
est déclenchée par la commande, ce qui implique un délai de livraison important. Ce mode de
production s’applique pour des produits unitaires.
Bien entendu, une entreprise peut combiner plusieurs modes de production : sur stock pour
certains produits, à la commande pour d’autres. Ceci est facteur de complexité dans
l’organisation et la gestion de la production.
E) Organisation de la gestion de production :
La production dans une entreprise est organisée, planifiée de façon à produire les produits
demandés en quantité voulue et en temps voulu. Mais il faut aussi gérer la main d’œuvre, la
maintenance des machines, les approvisionnements en composants, les livraisons, … Tout
ceci demande une organisation hiérarchisée (multi-niveaux) et répartie en « processus
opérationnels ».
Page 26
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 27
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ces deux approches, largement pratiquées dans l’industrie manufacturière, sont brièvement
détaillées ci-dessous.
L’approche MRP 2 :
La méthode MRP (Calcul des besoins ou « Material Requirements Planning ») vise à planifier
conjointement, à partir des demandes fermes des clients ou de leurs prévisions :
les besoins en composants,
les ordres de fabrication.
Les besoins sont identifiés par des dates et des quantités de composants que l’on détermine à
l’aide des nomenclatures et des gammes des produits ainsi que par les niveaux de stock des
matières premières et des produits semi-finis nécessaires à l’élaboration des produits. En
prenant en compte les divers délais (de production, d’approvisionnement), le MRP permet de
proposer les ordres d’achat (commandes) envers les fournisseurs et les ordres de fabrication
pour lancer la production. Néanmoins, la méthode MRP ne prend pas en compte la capacité de
production du système dont on cherche à planifier l’activité. Or, dans le cas où le cumul des
charges demandées à une unité de production est supérieur à sa capacité (plan de charge
incompatible avec les capacités de production), il faut procéder à un lissage de la production,
c’est-à-dire redistribuer une partie de la charge dans le temps de façon à ce que le plan de
production proposé soit réalisable. La méthode MRP a pour ce faire été complétée par la
vérification de l’adéquation charge / capacité des postes de charge : c’est la deuxième version
de la méthode, ou MRP 2 (Manufacturing Resources Planning) : Management des Ressources
de Production.
Aujourd’hui, dans la plupart des entreprises manufacturières, les décisions sont hiérarchisées
comme nous l’avons vu ci-dessus et s’appuient sur la méthode MRP2, qui modélise les
relations nécessaires entre les données techniques, les décisions de planification et la gestion
des capacités.
La méthode « Kanban » :
La méthode « Kanban1 » est une composante de la philosophie plus générale du
« juste à temps » dont l’objectif est de tirer les flux-matière en les livrant juste au moment de
leur utilisation, de manière à limiter (idéalement supprimer) les stocks. Le principe du « juste
à temps », initialement développé par Toyota, a fait école à partir du Japon.
1
Terme japonais signifiant « fiche » ou « étiquette » c’est une simple fiche cartonnée que l'on fixe sur les bacs
ou les conteneurs de pièces dans une ligne d'assemblage ou une zone de stockage. Cette méthode, déployée à la
fin des années 1950 dans les usines Toyota, est mise en place entre deux postes de travail et limite la production
du poste amont aux besoins exacts du poste aval. Cette méthode est surtout adaptée aux entreprises ayant une
production répétitive et relativement régulière.
Page 28
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L’idée du flux tiré est de ne produire au stade amont que ce qui est demandé par le stade aval,
qui lui-même produit en fonction de sa propre demande aval.
Ainsi, le poste amont est piloté par les demandes réelles de l’aval. La méthode Kanban permet
de réaliser pratiquement et simplement la remontée vers l’amont des informations relatives à
la consommation réelle des produits en aval. Concrètement, le poste amont attribue à un lot de
produits une étiquette (ou Kanban en japonais) qui suit les produits entre deux postes
consécutifs. Dès qu’un poste utilise un lot de produits, il renvoie l’étiquette associée au poste
amont lui indiquant ainsi qu’il faut fabriquer de nouveau un lot de produits pour
réapprovisionner le stock du poste en aval. Le poste amont ne peut produire qu’en présence de
« Kanban ».
Contrairement à la méthode MRP qui calcule les plans de production pour tous les postes
(décision centralisée), la méthode « Kanban » ne fait que transmettre les informations sur les
consommations de produit de proche en proche (décisions distribuées diffusant d’un poste à
l’autre).
Les principales étapes par lesquelles la logistique d’entreprise est passée lors de son
développement récent en entreprise peuvent être synthétisées par le tableau ci-dessous.
Chaque étape s’inscrit dans un environnement particulier tant du point de vue économique
que du point de vue de l’approche de la production ou de la distribution.
Page 29
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les principales étapes par lesquelles la logistique d’entreprise est passé lors de son
développement récent en entreprise peuvent être synthétise par le tableau suivant (source :
Phillipe-Pierre DONIER et Michel FEBDER 2ème édition Quatrième tirage 2010), la
logistique globale et le Supply Chain Management) :
1970/1985 1985/1999
1960/1970 Une Une chaine logistique Depuis 2000
Une logistique dans les Déploiement de
logistique de gestion canaux de l’approche Supply
de moyens de flux distribution et Chain Management
internes d’approvisionnement
Environnement * Croissance * Croissance * Très faible * croissance
économique soutenue ralentie croissance contrastée par zone
économique
Spécificités de la * Logique * production * spécialisation des * rationalisation
production poussée (push) de plus en plus unités de production croissante
segmentée * mondialisation de la * européanisation
production opération industrielles
de post manufacturing
au sein des entités
logistiques
* conception
simultanée des
processus de
production et des
chaines
d’approvisionnement
Spécificités de la * apparition * * part croissante de la * concentration et
distribution des premiers intensification prise en charge de la globalisation de la
hypermarchés de la grande logistique par les distribution
(1963), mais distribution distributeurs * développement du e-
prédominance * contraction * création commerce
des circuits des circuits d’infrastructures * renforcement des
longs longs logistiques distributeurs compétences marketing
* * surface des magasins des distributeurs :
développemen dédiés exclusivement à la accroissement du rôle
t des marques vente, dans la mesure du des marques
distribution possible distributeurs et des
promotions à 3
niveaux : national,
régional et local (le
magasin
Page 30
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 31
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
A) L’adaptation de l’organisation :
Traditionnellement, les organisations sont articulées selon les fonctions, les niveaux de
décision et éventuellement les segments d’activité (marchés,…). Ici, la mise en place d’un
pilotage global pour toute la chaîne est essentielle car la chaîne à vocation à être intégrée.
L’organisation est alors remodelée pour être adaptée à un fonctionnement transverse.
Il s’agit en particulier d’améliorer les pratiques de gestion en cherchant à :
Décloisonner les fonctions,
Atteindre un optimum global et non par fonction,
Exploiter les ressources (matières et capacités) de manière plus synchronisée.
Page 32
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Mettre en place de nouveaux modes de travail, plus coopératifs, avec les autres
intervenants de la chaîne (en interne : achats, production, commercial, logistique, facturation ;
en externe : clients, fournisseurs, partenaires divers).
C) Facteurs Humains :
La mise en œuvre d’une chaîne logistique globale nécessite de la part des salariés concernés la
capacité à « prendre du recul » car la logique de fonctionnement à adopter est nouvelle.
Par ailleurs, il est important de faire dialoguer entre elles les différentes composantes de
l’entreprise qui sont sollicitées tout au long de la chaîne logistique. La capacité à établir des
relations entre les services et fonctions, ayant par nature des objectifs et des préoccupations
différents, est déterminante. Par exemple, la chaîne logistique traverse les cloisons des
différents services traditionnels de l’entreprise et met les éventuelles « baronnies » internes en
« porte-à-faux1 ».
Pour les salariés, la maîtrise des enjeux de la chaîne logistique globale implique une meilleure
compréhension du fonctionnement de l’entreprise.
Si la mise en œuvre de la chaîne logistique globale a pour principal objet de mieux servir le
client, il en résulte que l’une des évolutions notables qu’elle entraîne porte sur la plus grande
flexibilité dont doivent faire preuve les salariés. Cela se traduit notamment par l’évolution du
temps et des horaires de travail.
C’est par exemple le cas pour les services de type centre d’appel qui peuvent être amenés à
opérer 24 heures/24 et 7jours/7. Seul un travail sur l’organisation peut permettre de concilier
ces exigences clients avec les contraintes et les priorités des salariés.
D) Facteurs clefs de succès :
L’optimisation de la chaîne logistique ne saurait contraindre le besoin de
renouvellement de la gamme de produits-services. Il serait dommageable qu’une nouvelle
offre conduise à chaque fois à remettre en cause la configuration de la chaîne logistique. La
démarche d’intégration de nouveaux produits fait partie intégrante de la configuration de la
chaîne.
La fiabilisation des activités de gestion élémentaires portant sur des tâches
opérationnelles (saisie des commandes,…) permet d’assurer la qualité des données de base.
Sans cela, la mise en œuvre d’une chaîne logistique performante n’a pas de sens. Optimiser
l’ensemble d’une chaîne suppose aussi que chaque maillon soit performant.
1
Une installation est dite en porte-à-faux lorsqu'un élément est soutenu par une partie qui est elle-même au-dessus du vide,
c'est-à-dire sans support immédiatement en dessous de l'élément en « porte-à-faux ». Une installation en porte-à-faux
comporte un risque de déséquilibre ou de rupture en cas de surcharge car elle repose sur la solidité des supports.
Page 33
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
EXEMPLE :
Poussé par un marché en forte croissance et par des clients de plus en plus exigeants, un sous-
traitant électronique a mis en œuvre une chaîne logistique permettant de gagner en flexibilité
et en réactivité.
Contexte et problèmes posés
Il est d’une part confronté à des problématiques complexes de gestion des stocks liées à la
durée de vie de ses produits (variant de trois à dix mois). Une " carte mère " pour PC, par
exemple, n’est valable que dix mois environ et ses composants ne seront pas réutilisables par
la suite. Le sous-traitant électronique, achète 20 000 références différentes pour une vingtaine
de clients et le coût d’un composant baisse de 5 % tous les trimestres. La gestion des stocks
est donc ardue.
L’entreprise est d’autre part chargée par ses donneurs d’ordre de réaliser entièrement les
produits, ces derniers ne préparant plus que les prototypes. Ses tâches incluent donc la gestion
des achats de composants. Or cela représente une délégation stratégique pour les donneurs
d’ordre car ces achats représentent une part très importante du coût final. Par ailleurs, ce
transfert de responsabilités n’est pas complet car 50 % des clients veulent garder la main mise
sur l’achat des composants stratégiques. Cela implique pour l’entreprise de travailler avec des
fournisseurs imposés. L’ensemble du système de gestion des achats apparaît donc d’une
gestion relativement complexe.
Les réponses apportées
Face à ces enjeux, l’entreprise a dû réorganiser sa chaîne logistique. Ainsi, sa manière de
travailler avec les fournisseurs a été revue. L’entreprise a mis en place un système déjà
éprouvé dans l’automobile : le «vendor managed inventory1» (VMI). Sur la base des
prévisions de vente du client, il installe chez lui, en bord de ligne de production ou dans le
« hub » d’un prestataire logistique, un stock de composants. Ce stock appartient toujours au
fournisseur ; il est installé et géré par lui. Mais c’est l’entreprise qui le calibre en fonction du
volume de production de ses clients. Le système est renseigné en permanence par un EDI
(échange de données informatisées).
Du côté des clients, des changements de fond ont aussi été organisés : des équipes à la fois
projets et métiers, au service d’un ou plusieurs clients, ont été créées sur tous les sites
européens et une partie des équipes est chez les clients. Dix des trente clients de l’entreprise
bénéficient d’une équipe dédiée.
1
Méthode de gestion pilotée par le fournisseur des localisations et des niveaux de stock, basée sur les consommations réelles
des produits en surface de vente.
Page 34
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ces équipes sont constituées d’un représentant de chacune des fonctions de l’usine concernée
par la production, les achats, les approvisionnements et la logistique (qualité, production,
recherche-développement, test…).
La taille de ces équipes varie selon l’importance du client mais aussi en fonction du niveau
logistique demandé : l’entreprise a entrepris de " ranger " ses clients par types de stratégies
logistiques, appelées " delivery models " et qui regroupent tous les paramètres de gestion
industrielle adaptée au client.
C’est donc bien une logique de chaîne logistique intégrée, orientée client et différenciée, qui a
été mise en place dans cette entreprise. La qualité de service perçue par les clients a fortement
augmenté. Le coût des opérations est resté relativement stable mais la maîtrise des stocks a
permis des économies substantielles.
F) Outils :
Il existe de nombreux outils informatiques autour de la chaîne logistique car ils jouent un rôle
clef dans la gestion des flux. La circulation des informations étant un point clef de cette
problématique, les progiciels de gestion intégrés (SAP, Peoplesoft1,…) sont apparus comme
le moyen particulièrement adapté d’atteindre l’optimisation de la chaîne, même si des
logiciels moins complexes peuvent être utilisés.
On peut noter qu’il n’est pas nécessaire de mettre en œuvre des outils trop lourds. Le point
clef est qu’ils soient partagés par tous les niveaux de la chaîne logistique et que chacun puisse
se les approprier.
1
Editeur de progiciels de gestion intégrés et de gestion de la relation client destinés aux entreprises
Page 35
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
médicaments pour les êtres humains, sans compter les antennes des firmes multinationales qui
fabriquent les médicaments sous licence.
Ces unités produisent localement, en valeur, 300 millions de dinars (sur une production
mondiale de 300 Milliards de dinars soit 0,08%) dont 54% de médicaments sous licence et
46% de médicaments génériques (identiques ou équivalents à ceux d'une marque). La
couverture en valeur et en volume de la consommation nationale par ces deux catégories de
médicaments est respectivement de 47% et 57%.
La Tunisie tient à booster l'investissement privé dans ces industries qui ont cumulé, toujours
plus de 400 millions de dinars, sachant que le secteur de l'industrie pharmaceutique a été au
centre d'intérêt des travaux d'un Conseil ministériel, présidé, par le Chef de l’Etat, et qui a
projeté d'atteindre la couverture de 60% de la demande nationale et d’impulser les
exportations à l'horizon 2016.
Une unanimité se dégage pour affirmer que l'essor des industries pharmaceutiques, en
Tunisie, a commencé depuis la privatisation du secteur en 1989, ajoutant à ceci un cadre
juridique bien conçu entouré d'une panoplie de mesures incitatives d'ordre fiscal, commercial
et réglementaire.
Page 36
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Tout en reconnaissant que le Centre de bioéquivalence n’existe pas encore en Tunisie et que
des efforts sont entrepris pour le créer, il n’y a pas de relation de cause à effet en matière
d’efficacité thérapeutique ou non dans la mesure où seuls près de 35% des médicaments
nécessitent une étude de bioéquivalence.
Page 37
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Le marché potentiel est d'autant plus fort lorsque l'on constate que, seulement 15% de la
population mondiale représente 80% de la valeur de ce marché.
La France est le premier fabricant de médicaments en Europe et le troisième exportateur
mondial. Plus de trois cent entreprises commercialisent au moins un médicament, et elles
emploient environ 100 000 personnes au total.
Depuis le début des fusions retentissantes des années 95 et suivantes, le secteur ne cesse de se
concentrer. Les dix premiers laboratoires détiennent désormais aujourd'hui plus de 60% du
marché mondial.
Page 38
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ce faisant, le législateur tunisien faisait d’une pierre deux coups : tout en réalisant les
objectifs d’une protection optimale de la sécurité et de la santé des consommateurs, il mettait
à niveau son cadre légal à celui des droits communautaire et international voire, dans certaines
des dispositions de la loi, en accentuait les exigences.
En effet, pour éviter tout dérapage, des garde-fous drastiques sont également mis en place :
toute unité de fabrication a ainsi l’obligation de désigner un pharmacien, inscrit au Conseil de
l’Ordre national des Pharmaciens et responsable1, tant sur les plans civil que pénal, de
l’exploitation.
Enfin, d’autres garanties en matière d’exploitation relatives notamment aux bonnes pratiques,
aux procédures d’assurance qualité, aux contrôles de la fabrication, sanctions pénales à la clé
en cas de défaut, sont venues renforcer, par des décrets et arrêtés ministériels édictés à la fin
de l’année 1990, un cadre législatif et réglementaire tunisien également favorable aux
investissements en Recherche-Développement, avec des textes réglementant les
expérimentations humaines et la mise en place d’un Comité National d’éthique.
Un principe dit de «compensation » des produits importés est mis en place et est toujours
appliqué. Ce dernier est primordial dans la compréhension actuelle du secteur et répond au
choix politique du gouvernement tunisien de faire en sorte que le prix du médicament soit
plus accessible à la population2. Une fois arrêté par une commission le prix de vente au
public, ce dernier reste fixe sans réajustement. La compensation impose que la Pharmacie
Centrale prenne à sa charge toute augmentation de prix à l'importation dans le but de
maintenir inchangés le prix public et les marges des grossistes et des pharmaciens.
b) Les mesures d’encouragement :
La mise en place du cadre légal et réglementaire va s’accompagner de mesures
d’encouragement également profitables au développement de la branche. Ces dernières sont
d’ordre :
Fiscal : exonération des droits de douanes pour l’acquisition des matières premières et
des articles de conditionnement et d’emballage importés, réduction des droits de douane pour
les équipements et les applications d’un taux de TVA de 6% ;
Commercial : avantages accordés dans le cadre de la réglementation des marchés
publics et surtout un système de corrélation mettant fin à l’importation d’un produit similaire
à celui fabriqué localement (principe de corrélation destiné à encourager la production locale);
1
Institution qui assure la sauvegarde de la moralité professionnelle des pharmaciens.
2
Surtout en pharmacie où les médicaments sont en grande partie à la charge des patients
Page 39
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Le nombre d’unités s’est considérablement accru et nous pouvons les distinguer en fonction
de la gamme de produits fabriqués :
Les producteurs exclusifs de médicaments sous-licence qui comprennent la plupart des
plus grosses entreprises pharmaceutiques de Tunisie. Il peut s’agir dans ce cas de filiales de
multinationales totalement intégrées dans le groupe multinational duquel elles dépendent (par
exemple Sonofie-Aventis Tunisie ou Pfizer Tunisie). Il existe aussi des sociétés dans
lesquelles le partenaire étranger est fortement impliqué et dont le nom traduit cet
investissement (par exemple BMS Upsa SAID). Enfin, certaines de ces sociétés de production
sous-licence ont leur capital détenu en partie par une firme étrangère (par exemple Adwya,
premier producteur en volume pour le marché officinal ou encore Simed). Ce groupe assure
68% de la production nationale.
Les producteurs locaux de génériques qui sont relativement peu nombreux et dont le
développement reste pour l’instant assez modeste. Ils assurent 32% de la production.
Les producteurs mixtes de médicaments sous-licence et de génériques sont assez
nombreux et essaient à la fois de nouer des partenariats pour de la fabrication sous-licence ou
de sous-traitance à l’export, tout en développant leurs propres produits génériques. La
SIPHAT réalise déjà cette mixité de gammes depuis des années. D’autres sociétés pratiquent
la même politique pour essayer de rentabiliser leur outil productif. La société emblématique
pour laquelle l’investissement global a été le plus important est SAIPH (Société Arabe des
industries Pharmaceutiques). Cette société est détenue en partie par la SIPHAT ainsi que par
des sociétés d’investissement arabes.
Page 40
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Même si le nombre actuel de fabricants locaux est important, au-delà des cinq principaux
laboratoires qui représentent 80% du marché, il existe une majorité de petites structures de
moins de 100 salariés.
Page 41
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
été multipliée par deux. En 2003, la valeur de la production a été de 183 millions de dinars
contre 144 millions de dinars en 1999, soit un taux de croissance annuel moyen de 6%.
Sur l’année 2000, le nombre d’AMM (Autorisation de mise sur le marché) accordées à la
fabrication locale s’élevait à 147 sur un total de 306 ce qui représente prés de la moitié des
autorisations. En un peu plus de dix ans, le taux de couverture de la consommation
pharmaceutique par la production locale a donc fortement progressé : le pays qui en 1987 ne
produisait qu’à peine prés de 8 % ses besoins assure actuellement plus de 43 % de ceux-ci et
sur les 50 premiers médicaments consommés en Tunisie, environ une quarantaine est
fabriquée localement.
Concernant la structure de la production, en 1995, la part des génériques (dont le prix
équivaut à seulement 20% environ de celui du médicament de référence) dans la production
locale était de 40 %, et des produits fabriqués sous-licence de 60%. Aujourd’hui, nous avons
une hausse de la part des génériques dans la fabrication locale avec 45% du marché des
médicaments, répartis entre le secteur hospitalier et le secteur officinal privé.
* Evolution des échanges commerciaux
Les importations :
Outre la fabrication locale, l’industrie pharmaceutique tunisienne, jeune et récente, est
alimentée et ce, en grande partie par les importations qui couvrent prés de 60 % des besoins
du pays.
En 2003, les importations ont été de 264 millions de dinars. L’étude de l’évolution de la
valeur des importations entre 1992 et 1996 montre une augmentation continue. Durant la
période 1994-1996, cette hausse a enregistré une stabilisation due à la prise en charge d’une
partie de la consommation par la production locale.
Concernant l’origine des produits importés, prés de 70 % des médicaments proviennent de la
France. Le reste des importations provient de l’Angleterre, de l’Italie, du Danemark, etc.
Les exportations :
Concernant les exportations, de par sa qualité et son accessibilité financière, le médicament
tunisien devient compétitif et devrait aisément s’exporter. Si le marché local demeure
relativement exigu (9,5 millions de Tunisiens en 2000), l'industrie pharmaceutique tunisienne
présente un certain nombre de potentialités concernant les exportations.
En effet, la qualité des médicaments est incontestable en Tunisie qui constitue l’un des rares
pays à avoir édifié sous forme de loi les conditions de bonnes pratiques de fabrication de
produits pharmaceutiques qui sont aux normes les plus exigeantes à l’échelle internationale.
Page 42
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 43
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Cependant, les exportations restent pour l’instant limitées en dehors de certains flux
d’exportation ponctuels réalisés dans des contextes géopolitiques particuliers, vers l’Irak ou la
Libye par exemple. Les principaux pays acheteurs sont ceux de l’Union Européenne, et en
premier lieu la France. Ce type d’exportations peut être généré par exemple dans le cadre de
sous-traitance interne confiée aux structures tunisiennes par les multinationales européennes.
Par ailleurs, un grand volant d’exportation existe vers les pays du Maghreb, vers certains pays
d’Afrique subsaharienne francophone et enfin vers ceux du Golfe.
Concernant la structure des exportations, les perspectives d’évolution des exportations de
produits sous-licence, sont limitées.
Les marges de manœuvre étant étroites pour les producteurs locaux en raison de la
segmentation forte des marchés souhaitée par les détenteurs de licences. Pour les génériques,
la croissance dépend essentiellement d'un développement durable des échanges Sud-Sud, en
dehors des situations politiques particulières (Irak ou Libye), soutenant les exportations
actuelles.
Cette industrie ne parviendra à prendre véritablement son envol que lorsqu'elle aura atteint
une certaine autonomie favorisée notamment par le développement des productions
génériques. Pour cela, les laboratoires doivent pouvoir disposer de ressources financières
adéquates, condition difficile à remplir actuellement compte tenu de la réglementation locale
sur les prix. C'est à cette condition que la Tunisie pourra alors atteindre ses objectifs : assurer
60% de la consommation locale de médicaments et enregistrer un taux de couverture positif
de sa balance commerciale dans ce domaine.
Page 44
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 45
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Cette agence se consacre à assurer la sécurité sanitaire des médicaments et des produits biologiques et aussi des
dispositifs médicaux en France.
2
Décret n° 9561142 du 28 juin 1995 concernant les médicaments importés.
Page 46
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Pharmacie Centrale de Tunisie liée à la passation du marché. Le prix public est obtenu en
rajoutant aux prix d’importation les marges des différents opérateurs : 8% pour la Pharmacie
Centrale de Tunisie, 8% pour le grossiste répartiteur et 24 à 30% (selon le médicament) pour
le pharmacien. Une fois que le prix public d’un médicament est fixé, il n’est plus modifié. Dès
lors le prix public du médicament est compensé par la Pharmacie Centrale de Tunisie pour
absorber les hausses de prix d’importation.
En ce qui concerne les médicaments fabriqués localement sous licence, les prix sont fixés sur
la base des prix des médicaments importés par la Pharmacie Centrale de Tunisie. Le prix
départ usine est obtenu par l’ajout de la marge négociée du fabricant et par d’éventuels frais
de promotion médicale. Mais dans la négociation entre l’administration et le fabricant, le prix
de vente local compensé du produit similaire importé est pris en compte.
En ce qui concerne les médicaments génériques fabriqués localement, le prix est obtenu par
négociation entre l’administration et le fabricant sur la base des coûts de production.
L’industrie des génériques est ainsi soumise à une réglementation des prix sur la base du prix
coûtant majoré, mais elle est aussi touchée indirectement par une autre réglementation : la
compensation, qui permet la stabilité des prix des médicaments importés. Ces fixations des
prix aboutissent généralement comme dans toute réglementation des prix à un dilemme selon
que l’on s’intéresse à l’offre ou à la demande.
Depuis 1990, l’industrie pharmaceutique locale est protégée par le système de corrélation.
Cette réglementation donne droit à un fabricant local de médicaments de demander la
cessation d’importation d’un produit concurrent au sien. Pour obtenir cette mesure
avantageuse il doit fournir, en contre partie, à la Direction de la Pharmacie et du Médicament
un relevé trimestriel de ses ventes et de ses stocks qui prouvent que les contraintes de stocks
et de planification de la production de la Pharmacie Centrale de Tunisie sont réalisées, tout
cela dans le but d’éviter des situations de pénurie.
Cette politique commerciale s’apparente à un quota (quota zéro). L’analyse des politiques
commerciales montre que cette interdiction d’importer est préférable aux droits de douanes
car elle donne le plus de force de marché au producteur local. En d’autres termes, elle permet
à la firme protégée de pratiquer une tarification de monopole.
Page 47
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Cette politique, très contestée par les laboratoires pharmaceutiques étrangers qui y voient une
entrave à l’accès du marché du médicament tunisien, est fondée sur une logique qui devrait
être doublement profitable à l’industrie locale. D’une part, en desserrant la contrainte tarifaire,
elle permet l’augmentation des marges et donc l’autofinancement de l’investissement. D’autre
part, en éliminant un concurrent étranger le producteur local voit la demande, qui lui est
adressée, augmenter, ce qui lui permet de mieux exploiter les économies d’échelle et donc de
baisser son coût moyen. Mais ce schéma se produit rarement car il est généralement altéré par
l’entrée d’un ou de plusieurs producteurs locaux ce qui aura pour effets de compresser les
marges et d’annuler les gains d’efficience liés aux économies d’échelle.
En conclusion, on voit donc que l’industrie tunisienne du générique, qui souffre, au départ,
d’un manque de compétitivité lié à un marché domestique trop exigu, est en plus handicapée
par des institutions socio-sanitaires qui édictent des réglementations qui freinent son
développement.
La chimie semble avoir atteint ses limites, car la baisse du nombre de molécules découvertes
chaque année se confirme1. Et lorsque les chercheurs découvrent de nouvelles molécules, ces
dernières ont souvent une structure chimique déjà connue et n’offrent donc aucune
amélioration thérapeutique significative par rapport aux molécules existantes. Ces molécules
sont appelées « me-toos ».
Les laboratoires pharmaceutiques n’hésitent donc plus à avoir recours à d’autres sciences ou
technologies, ce qui contribue à développer au sein de la chaîne logistique de l’innovation une
démarche intersectorielle2. Les apports des nouvelles biotechnologies vont permettre aux
fabricants de médicaments d’améliorer la création de valeur au sein de la chaîne logistique de
l’innovation. Ces nouvelles biotechnologies associées à la pharmacie ont donné naissance à
un nouveau paradigme que l’on nomme le paradigme biopharmaceutique. Les méthodes du
paradigme pharmaco-chimique font place d’abord, après certes une période de transition, à
des méthodes de recherche déductives, formalisées et planifiées, puis s’effacent pas à pas au
profit des biotechnologies.
1
Ballance, Pogany, Forstner, 1992; Barral, 1995; Grabowsky, Vernon, 2000
2
Marc-Hubert Depret et Abdelillah Hamdouch, 2000b.
Page 48
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Dominique Perrochon, (2000).
2
Kuhn, 1983 : Thomas Samuel Kuhn : un philosophe des sciences et historien des sciences américain.
Page 49
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
La phase 1 se passe sur une bonne année (12-18 mois) où une dizaine de volontaires
sains vont tester la tolérance à la molécule appelée la pharmacocinétique (absorption,
transformation, et élimination de la substance active dans l'organisme): dose maximale tolérée
(seuil de tolérance), dose minimale efficace (seuil d'efficacité).
La phase II d'une durée de 2 ans s'adresse à une centaine de malades et porte sur les
modalités optimales d'administration du traitement (voie, posologie). Les objectifs suivis sont
l'efficacité pharmacologique (l'intérêt de cette molécule), les posologies optimales (courbe
dose-réponse) et les études pharmacocinétiques.
La phase III s'intéresse à une population de plus de 3000 malades pour une durée de 3
ans. Il s'agit d'essais thérapeutiques basés sur l'efficacité et la tolérance du produit notamment
par comparaison avec un placebo (médicament sans principe actif) ou un traitement déjà
existant.
La phase IV n'est que la commercialisation à grande échelle de ce médicament dans
lequel les conditions d'utilisation, les posologies adaptées, les effets indésirables rares
continueront à être étudiés.
Aujourd'hui
Le renouvellement des portefeuilles de produits devient une contrainte stratégique prioritaire.
Une des explications de l'insuffisante productivité de la R&D vient de la croissance des
budgets de R&D qui ont en proportion moins augmenté que les chiffres d'affaires générés par
la vente de ces mêmes produits. Les grands laboratoires mondiaux commercialisent de moins
en moins de produits issus de leur propre Recherche et Développement.
Les rationalisations des programmes et des équipes de R&D, les investissements dans les
nouvelles technologies de recherche et la multiplication des accords de co-développement et
de licences sont désormais des sujets d'actualités pour le secteur pharmaceutique. Ils font
partis des leviers d'optimisation de la Recherche et Développement.
Les produits ne restent plus uniquement sous forme galénique de comprimés. Ils deviennent
de plus en plus techniques. Ce sont des produits stériles - des patchs - des injections - des
tubes qui nécessitent d'être distribués à une température froide et constante. Le paysage
pharmaceutique se recompose également, avec des nouveaux médicaments issus de la
biotechnologie.
La matérialisation
Après la seconde guerre mondiale, au vu du développement rapide de l'industrie
pharmaceutique, les impératifs de santé publique ont favorisé le traitement des produits
Page 50
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 51
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Schéma N°1 : Le choix des mots a toujours son importance. L'approche sémantique qui
consiste à s'intéresser à leur signification est très souvent riche d'enseignements1.
1
Les basiques du Supply Chain Management : article publié le 24 mai 2005 par Christian HOHMANN :
manager et consultant au sein d'un cabinet international
Page 52
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 2
Les liens entre le Supply Chain Management
et les flux financiers
financiers
INTRODUCTION
Les flux financiers concernent toute la gestion pécuniaire des entreprises : ventes des produits,
achats de composants ou de matières premières, mais aussi des outils de production, de divers
équipements, de la location d’entrepôts, … et bien sûr du salaire des employés. Le flux
financier est généralement géré de façon centralisée dans l’entreprise dans le service financier
ou comptabilité, en liaison toutefois avec la fonction production par les services achats et le
service commercial. Sur le long terme, il correspond aussi aux investissements lourds tels que
la construction de nouveaux bâtiments et de lignes de fabrication. Encore s’agit-il d’échanges
avec des organismes bancaires extérieurs au réseau d’entreprises.
Dans ce chapitre, nous allons essayer d’aborder deux sections, la première s’intéresse au
Supply Chain en tant qu’outil de pilotage et de gestion. La seconde s’intéresse à l’importance
du système d’information au sein de l’entreprise.
1
La DFCG facilite le perfectionnement professionnel de ses membres : réflexion, débats, ...
Page 53
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 54
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les différentes phases de production du produit sont organisées par les départements
planification et approvisionnement-achats.
1
Ernst & Young est mondialement reconnue comme une entreprise leader dans l'élaboration de stratégies de
gestion des connaissances ainsi que dans la mise en place de processus et d'infrastructures permettant leur
partage.
Page 55
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Figure 1 Figure 2
Achats
Non 23%
19% Clients
44%
Oui
14% Déjà
encours Stocks
67% 33%
D'un point de vue comptable, il existe un décalage entre les dépenses engagées auprès des
fournisseurs et les recettes générées par les ventes. Ce décalage engendre un besoin de
financement (ou besoin en fond de roulement).
1
DFCG : L’Association Nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion, créée en 1964, regroupe
plus de 2500 membres répartis dans tous les secteurs économiques.
2
BearingPoint est l’un des plus importants cabinets de conseil en management et ’intégration de solutions
travaillant pour les 2 000 plus grandes entreprises et administrations publiques au monde.
3
Oracle est le premier éditeur de logiciels à développer et déployer des logiciels d’entreprise 100% Internet pour
l’ensemble de sa ligne de produits : applications à la décision.
Page 56
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Il paraît donc cohérent d'affirmer que l'optimisation de la chaîne logistique coïncide d'un point
de vue comptable, avec la diminution du besoin en fonds de roulement.
La stratégie logistique doit suivre en plus, la politique d'investissement des équipements.
En effet, une problématique de la logistique réside à trouver l'équilibre entre la gestion de la
charge de travail et la capacité de production des ressources. Si la charge de travail devient
supérieure à la capacité de production, l'entreprise ne peut pas faire face à l'ensemble des
commandes de ses clients. Certaines commandes vont donc subir des délais de livraisons et
des retards importants: situations dommageables dans le secteur très concurrentiel du
médicament.
Après avoir mis en lumière la chaîne logistique comme un réel outil de pilotage dans
l'entreprise, il y a lieu de s'interroger sur le système d'information en tant que garant des
processus de l'entreprise.
Page 57
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Cette problématique devient d’autant plus complexe que les entreprises sont de plus en plus
globales, disposant ainsi de multiples entrepôts à échelle continentale ou mondiale et/ou de
multiples usines qui peuvent produire le même bien.
Le Supply Chain Management va donc consister en l’optimisation globale de l’ensemble de
ces flux dans un contexte où plusieurs points peuvent réaliser la même opération.
Le « concept » de Supply Chain (chaîne d’approvisionnement ou chaîne logistique globale en
terminologie française), ou l’idée d’une chaîne logistique complètement gérée et optimisée du
fournisseur au client, existe depuis la nuit des temps. Ce qui est en revanche véritablement
innovant aujourd’hui dans ce domaine est la mise à disposition d’outils beaucoup plus
pertinents et puissants comme « my SAP » Supply Chain Management qui assume le rôle de
facilitateur de la nécessaire optimisation logistique imposée par de nouveaux défis et des
enjeux colossaux.
Le rôle des systèmes d’information dans une démarche Supply Chain
Management :
S’intéresser au Supply Chain Mangement ne peut faire l’économie d’une étude du rôle que
joue l’information dans les relations au sein et hors de l’organisation, plus encore lorsque les
organisations se meuvent dans un espace sans frontières1 Gérer des transactions au sein des
Supply Chains nécessite des systèmes d’information de plus en plus performants,
« phénomène corollaire à la globalisation et à la libération des marchés »2. Comme le souligne
Fernandez (2000), « dire que la faisabilité de l’entreprise orientée client est directement
dépendante de la performance de son système d’information est donc aujourd’hui une
tautologie ». Il est possible de mobiliser ici un cadre d’analyse se fondant sur des travaux de
Fabbe-Costes3 (2000). L’auteur appréhende en effet le Supply Chain Management comme
une « approche transversale et globale du fournisseur du fournisseur au client du client » par
l’exercice d’un « pilotage par l’aval » ou « le client tire le flux ».
Dans un premier temps, la démarche Supply Chain Management s’articule autour de trois
axes :
Un axe décisionnel souligne l’aspect intégratif «opération-tactique-stratégie». Au
travers de ce dernier, l’organisation met en œuvre une « cohérence et une célérité des flux
décisionnels », ceci afin d’obtenir une mesure de la performance la plus efficiente qui soit ;
1
Vincent Milliot, 1998.
2
Baumard et Benvenutti, 1998 : Compétitivité et systèmes d'information, de l'outil d'analyse au management
stratégique : Philippe BAUMARD & Jean-André BENVENUTI.
3
Professeur Nathalie Fabbe-Costes (Université de la Méditerranée, CRET-LOG).
Page 58
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
SAP est une solution de gestion pour les entreprises qui permet de connaître en temps réel les
incidences directes de chaque décision sur votre activité. Il intègrera l'ensemble des besoins
de l’entreprise, de la comptabilité à la gestion de production en passant par le SAV et le
Reporting. Ainsi, Le logiciel SAP est très bien adapté aux Petites et Moyennes Entreprises
(PME).
L’installation de SAP permettra une réelle réorganisation de la société qui en amont permettra
l’optimisation de la circulation des flux de la société, ceci permettra la société de maîtriser
parfaitement toutes les activités liées. Ce logiciel permettra de gagner en efficacité en termes
d'organisation et de communication interne. De plus, le logiciel SAP permettra de maîtriser
totalement les informations liées, l’activité de la société, notamment par un accès aux données
clés, de puissants outils d'analyse ou encore des procédures de « Workflow1 » et d'alertes en
ligne.
1
Un workflow est la représentation d'une suite de tâches ou opérations effectuées par une personne
Page 59
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les possibilités du progiciel sont nombreuses et il est important de bien évaluer les besoins et
les attentes de l'entreprise pour bénéficier d'une solution fiable et performante.
Les directeurs financiers de plusieurs sociétés françaises dans une étude effectuée en 2003 par
le cabinet « ORACLE », ont jugé les intérêts de ce système et ont pu mettre en exergue
l'amélioration de la qualité de l'information, l’amélioration du niveau de la productivité et la
facilité de partage de cette information auprès des services. L'auditeur notera également que le
contrôle interne des processus est considéré comme un atout primordial pour 80% des
personnes.
§ 3 : Amélioration de l’intégrité des processus fonctionnels et de l’efficience
opérationnelle
Les mêmes modules se retrouvent dans la plupart des progiciels de gestion intégrés. Les
prévisions de la demande (prise en compte des commandes et des prévisions), la gestion
optimale des stocks et du réapprovisionnement, la gestion de la production et de la
planification des ateliers, la gestion des transports et entrepôts, la gestion commerciale et la
gestion des achats sont autant de modules communs aux ERP.
L'auditeur perçoit ainsi toute la problématique de la chaîne logistique qui utilise un système
d'information intégré commun aux flux financiers.
La prochaine sous-partie montre la contribution de la chaîne logistique dans la performance
de l'entreprise puisqu'elle permet de piloter et de sécuriser les flux de l’entreprise. L'auditeur
s'interrogera ensuite sur la proposition d'un programme de travail de la chaîne logistique
globale dans sa mission de certification des comptes.
Page 60
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 3
Le Supply Chain
Chain Management : Contribuer à
l’amélioration de la performance des entreprises
industrielles
INTRODUCTION
Page 61
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 62
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Trey Beamon, 1998
2
Huguet (1994), Camalot (2000), Monsarrat-Despontin et al. (2005), Sepulveda et Frein (2005)
Page 63
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Publié dans la Revue Française de Gestion Industrielle : Un groupe de réflexion inter laboratoires.
2
Professeur dans l’université de Californie, Los Angeles
3
Dennis Kehoe, Nick Boughton, (2001) "Internet based supply chain management: A classification of
approaches to manufacturing planning and control.
4
Lombert et Cooper, 2000
5
Tan, 2001
Page 64
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Thomas Durand, 2003
2
Thomas Durand, 2003
3
Danny Labrana, 2003
Page 65
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
dit « Supply Chain» correspond à toute la production de composants standards amont chez les
différents fournisseurs. Des stocks de composants offrent un point de découplage dans la
fabrication des produits, et les demandes fermes des clients déclenchent la production à partir
de ces stocks.
Page 66
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 67
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Amont : Circulation des matières et consommables depuis le magasin du fournisseur jusqu'au magasin de
l'entreprise cliente.
Page 68
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
d'une rupture de leur chaîne logistique. L'étude d'Ernst&Young de juin 2003 montre que 44%
des entreprises sondées n'ont pas estimé l'impact financier de la gestion des stocks sur les
résultats de l'entreprise et près de 60% n'ont pas évalué le risque financier d'une rupture de
stock de la chaîne logistique.
Avez-vous estimé dans votre entreprise l'impact financier :
Oui Non
=>De votre gestion de stocks 44% 56%
=>D’une importante rupture de votre chaîne logistique 42% 58%
Pour améliorer la performance, des plans d'actions sont toujours à mettre en place. Un
programme d'amélioration continue permet d'identifier les forces et les faiblesses, les
opportunités et les craintes, d'impliquer le personnel et d'établir un plan de développement de
la fonction logistique. Cet objectif d'amélioration continue a parfois comme conséquence de
lancer l'entreprise dans une démarche de certification.
Page 69
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Pour les gouvernements, les Normes internationales fournissent les bases technologiques et
scientifiques qui sous-tendent la législation en matière de santé, de sécurité et
d'environnement.
Au sens strict, l'évaluation de la conformité" est l'opération qui consiste à vérifier que des
produits, matériaux, services, systèmes ou personnels sont conformes aux spécifications d'une
norme pertinente. Aujourd'hui, nombre de produits nécessitent des essais de conformité à des
spécifications ou à des règlements de sécurité avant d'être commercialisés. Les guides ISO et
les normes ISO relatifs à l’évaluation de la conformité sont le fruit d'un consensus
international sur ce qui constitue les meilleures pratiques. Leur utilisation favorise la
cohérence de l'évaluation de la conformité sur le plan mondial et facilite le commerce
international.
En France, l'AFAQ1 (Association Française pour l'Assurance Qualité) est le plus connu des
organismes habilités à délivrer des certificats valables trois ans. De nombreux laboratoires
s'engagent dans des projets de certification. L'effort pour aboutir à la certification est
important et consiste surtout à passer du temps pour analyser les procédures existantes, les
compléter et rédiger les nombreux documents exigés par la norme. En contrepartie, les
entreprises attendent une reconnaissance de qualité de la part des clients, et une organisation
plus transparente et plus facile à utiliser par l'ensemble du personnel.
1
AFAQ : c’est association qui travail sous la tutelle du groupe AFNOR qui est un groupe international de
services organisé autour de 4 grands domaines de compétences : la normalisation, la certification, l’édition
spécialisée et la formation. Il a comme particularité d’être au service de l’intérêt général pour sa mission de
normalisation tout en exerçant une partie de ses activités dans le domaine concurrentiel. Ses savoir-faire sont des
atouts fondamentaux mis à la disposition de plus de 75 000 clients, répartis dans 90 pays.
Le groupe AFNOR contribue depuis plus de 80 ans aux processus de régulation volontaire, par une recherche
permanente de prise en compte des intérêts de tous les acteurs socio-économiques soucieux d’agir en conformité
avec les règles. Dans cette perspective, des valeurs telles que l’impartialité, la recherche de pertinence et
l’innovation sont fondamentales.
Page 70
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L'objet des méthodologies de management des risques logistiques est de proposer une série
d'étapes à suivre et à respecter pour prendre en compte et gérer les risques. La plupart de ces
travaux (citons notamment Hauser, 2003 ; Harland et al. 2003 ; Kleindorfer et Saad, 2005 ;
ainsi que Hallikas et al. 2004) aboutissent à des méthodologies similaires, dans cette gestion
des risques liés à la chaine chaîne logistique, pouvant être résumées par cinq phases
successives fondamentales, mais somme toute assez classiques en gestion : identification,
évaluation, maîtrise, contrôle et traitements des risques résiduels.
1
Le court-termisme qualifie le jugement qui privilégie l'obtention d'un objectif rapide
2
Fabbe-Costes, 2007
Page 71
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Chacune de ces étapes peut être repérée par des problématiques et des questions que se posent
systématiquement les managers.
L'identification des risques : un risque existe-t-il ? Quels dommages les risques
peuvent-ils provoquer sur l'entreprise et ses partenaires ? Quels sont leurs impacts : sur les
clients, sur l'organisation, etc. ?
L'évaluation des risques : quelle sera la gravité si le risque se réalisait (les effets
peuvent être alors évalués et mesurés, par le biais des conséquences financières, de
production ou commerciales) ? Quelle est la probabilité d'apparition du risque ? Et quelle
sera l'étendue de la perte ?
La maîtrise des risques par la mise en place d'actions planifiées à court moyen et long
terme : comment maîtriser, contenir et dominer le risque ? Par la mise en place de mesures
techniques de prévention et de protection, par la formation du personnel de l'entreprise, par le
financement du risque ou par son partage avec ses partenaires ?
Le contrôle : Quels sont les indicateurs, à l'image d'un sismographe, à mettre en place
pour permettre de suivre l'évolution du risque et l'efficacité de telle ou telle action qui a été
déployée ?
Le traitement des risques résiduels : malgré toutes les mesures et précautions visant à
diminuer un risque, quelles conséquences sa réalisation provoquerait-elle ? Et n'y aurait-il pas
une solution, non pour les éliminer (puisqu'ils ne sont pas éliminables), mais pour les
réduire ?
1
Le bilan carbone est l'un des outils destinés à tenter de répondre simultanément à différents enjeux
Page 72
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
La raison est que cette fonction essentielle est méconnue des Petites et Moyennes Entreprises.
Elle est en grande partie sous-exploitée et réduite le plus souvent aux seuls moyens
d’entreposage et de transport. Or la logistique est d’abord une question de pilotage et
d’optimisation des flux.
La plupart des entreprises d’industrie pharmaceutique Tunisienne à l’exception des filiales des
groupes internationales, sont de petite et de moyenne taille. Ce pour cela que la mise en place
de l’organisation Supply Chain Management nous parait couteuse.
Page 73
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 74
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
PARTIE 2 :
LE SUPPLY CHAIN MANAGEMENT DANS
LES SOCIETES INDUSTRIELLES
INCIDENCE
INCIDENCE SUR LA MISSION DU
COMMISSAIRE AUX COMPTES
Page 75
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
INTRODUCTION
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
Face aux scandales financiers des années 2000, l’amélioration de la transparence financière et
la sécurité des investisseurs sont devenues des axes de travail et de réflexions. La
communauté mondiale comme la SEC (Securities and Exchange Commission) aux
Etats-Unis, la Commission européenne, l’AMF (Autorité des marchés financiers), le Conseil
National des Commissaires aux Comptes (CNCC1), l’Ordre des Experts Comptables en
France et l’Ordre des Experts Comptable en Tunisie ont donné des réponses similaires à la
problématique de la communication financière.
Dans ce cas présent, l’intérêt de cette partie est de présenter le Supply Chain Management
comme une source privilégiée d’informations dans la mission du contrôle interne et dans la
mission d’approche par les risques du commissaire aux comptes.
1
Le Conseil national des commissaires aux comptes est composé de 91 commissaires aux comptes, délégués par
les compagnies régionales, élus pour quatre ans, renouvelés par moitié tous les deux ans. Son rôle est
essentiellement : élaborer les normes d'exercice professionnel en vue de leur homologation, donner son avis sur
les projets de loi et de décret lorsque le Garde des Sceaux l'y invite, soumettre aux pouvoirs publics toutes
propositions relatives à l'organisation professionnelle et à la mission du commissaire aux comptes, proposer le
contenu de la formation professionnelle, effectuer les contrôles d’activité en accord avec le Haut Conseil du
commissariat aux comptes (H3C) qui en définit les orientations et supervise la mise en œuvre.
Page 76
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 1
Approche par les processus : la démarche
d’évaluation du système de contrôle interne
INTRODUCTION
Aussi bien présent dans la loi « Sarbanes-Oxley1 » aux Etats-Unis, la loi sur la sécurité
financière en France d’août 2003 que la loi du 18 août 2005 relative au renforcement de la
sécurité des relations financières en Tunisie, le pouvoir du contrôle interne a été très fortement
renforcé.
Dans la loi « Sarbanes-Oxley », l’amélioration de la communication financière passe par
l’obligation pour le président et le directeur financier d’inclure dans le rapport annuel un
rapport sur le contrôle interne, et pour l’auditeur l’obligation d’émettre un rapport sur les
affirmations du management relatives au contrôle interne. Une norme d’audit, approuvée par
la SEC (Securities and Exchange Commission) le 18 juin 2004 précise que l’auditeur doit se
prononcer, sous forme d’opinion, sur la description de la responsabilité du management en
matière d’établissement et de maintien des procédures, sur la description du référentiel de
contrôle interne utilisé, et sur l’évaluation par la direction de l’efficacité de ces procédures.
La loi de sécurité financière instaure également des dispositifs d’autocontrôle, de contrôle
légal et de gouvernement d’entreprise comparables à ceux mis en place par la loi
Sarbanes-Oxley. L’organisation du contrôle interne fait partie de ce dispositif.
1
Aux États-Unis d’Amérique, la loi de 2002 sur la réforme de la comptabilité des sociétés cotées et la protection
des investisseurs est une loi fédérale imposant de nouvelles règles sur la comptabilité et la transparence
financière. Elle fait suite aux différents scandales financiers révélés dans le pays aux débuts des années 2000, tels
ceux d'Enron et de Worldcom.
2
Loi n° 2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la sécurité des relations financières.
Page 77
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
la société mère lorsque le total de son bilan au titre des états financiers consolidés
dépasse un montant fixé par décret,
les sociétés qui remplissent les limites chiffrées fixées par décret relatives au total du
bilan et au total de leurs engagements auprès des établissements de crédit et de l’encours de
leurs émissions obligataires.
Ce comité permanent d’audit veille au respect par la société de la mise en place de systèmes
de contrôle interne performant de nature à promouvoir l’efficience, l’efficacité, la protection
des actifs de la société, la fiabilité de l’information financière et le respect des dispositions
légales et réglementaires. Le comité assure le suivi des travaux des organes de contrôle de la
société, propose la nomination du ou des commissaires aux comptes et agrée la désignation
des auditeurs internes.
L’organisation du contrôle interne en France figure dans la loi de sécurité financière du 1er
août 2003 qui fait obligation au président du conseil d’administration (ou du conseil de
surveillance) dans les sociétés anonymes d’établir un rapport joint au rapport de gestion, des
conditions de préparation et d’organisation des travaux du conseil ainsi que des procédures de
contrôle interne mises en place par la société. La loi Breton pour la confiance et la
modernisation de l’économie parue au Journal Officiel le 27 juillet 2005 dispense désormais
les sociétés non cotées de l’obligation d’émettre un rapport de contrôle interne.
Le référentiel normatif et déontologique du CNCC (la compagnie nationale des commissaires
aux comptes en France) définit le contrôle interne comme l’ensemble des politiques et
procédures mises en œuvre par la direction d’une entité en vue d’assurer, dans la mesure du
possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités. Les procédures impliquent le
respect des politiques de gestion, la sauvegarde des actifs, la prévention et la détection des
irrégularités et inexactitudes, l’exactitude et l’exhaustivité des enregistrements comptables, et
l’établissement, en temps voulu, d’informations financières ou comptables fiables.
La loi « Sarbanes-Oxley » tient compte de la définition prise par le référentiel international
« COSO report» (Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission). Ce
référentiel définit le contrôle interne comme un processus mis en œuvre par le conseil
d’administration et les dirigeants, destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la
réalisation et l’optimisation des opérations, la fiabilité des informations financières, la
conformité aux lois et aux réglementations en vigueur.
Le système de contrôle interne s’étend au-delà des domaines directement liés au système
comptable. Il tient compte de l’environnement général et de l’ensemble des procédures de
Page 78
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
contrôles, financiers ou non. La vérification des opérations et la maîtrise de l’activité sont ses
objectifs.
L’environnement général du contrôle interne regroupe l’ensemble des comportements et des
actions de la direction. Cet environnement a une incidence sur l’efficience des procédures de
contrôle interne et se traduit par exemple dans les méthodes de délégations de pouvoirs et de
responsabilités.
Les procédures de contrôles désignent les politiques et procédures définies par la direction
afin d’atteindre les objectifs spécifiques de l’entité. Celles-ci regroupent l’établissement, la
revue et l’approbation des rapprochements de comptes, la tenue régulière d’une comptabilité,
le contrôle des pièces justificatives, la comparaison des données internes avec des sources
externes d’informations, le contrôle des applications et de l’environnement informatique, et
l’inventaire physique des actifs.
La loi de sécurité financière restreint le périmètre couvert par le commissaire aux comptes aux
procédures de contrôle interne relatives à l’élaboration et au traitement de l’information
comptable et financière ».
Dans les faits, la frontière entre les procédures concourant à l’élaboration et au traitement de
l’information comptable et financière et les autres procédures n’est pas clairement identifiée.
§ 2 : Les profondes modifications du contrôle interne suite à la mise en
place du Supply Chain Management
La mise en place réussie d’une Supply Chain passe par la satisfaction simultanée des facteurs
suivants :
Politique de l’entreprise et implication forte de la Direction Générale,
Approche globale de l’organisation de l’entreprise, des process-clés, des systèmes
d’informations et le partage des mêmes indicateurs pour toutes les directions de
l’entreprise.
Démarche progressive : déterminer la performance à ce jour, mettre en place les
indicateurs partagés et suivre les progrès, vérifier l’atteinte des objectifs et obtenir un
consensus global des différents services de l’entreprise,
Faire le ménage chez soi avant de commencer à intégrer les fournisseurs et les clients, la
rigueur et les méthodes ne pourront être imposés que lorsque cela sera bien implanté en
interne
Créer un système de référentiel (langage commun entre tous les acteurs du Supply
Chain) ;
Page 79
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Faire communiquer simplement les Systèmes d’information (en interne et en externe) via
de l’EDI (Electronic Data Interchange1) ou un système d’EAI (Entreprise Application
Integration2).
Former les hommes, les sensibiliser à un comportement collectif et à une culture du
partage.
Et augmenter la quantité d’informations échangées ne suffit pas à gagner en performance. Il
faut plutôt se mettre d’accord sur des règles de gestion liés au processus et bien prévoir les
réactions nécessaires des différents acteurs de la chaîne globale dans les différents cas de
figure.
Si Les partenaires arrivent à se mettre d’accord sur des règles de gestion simples dans le cas
de variations des demandes clients par exemple, on évitera dans de nombreux cas des à coups
forts de production et des ruptures éventuelles. Cette phase de travail sur les processus et sur
les règles de gestion à appliquer par chacun des partenaires et leurs évolutions est
extrêmement difficile.
1
L'Échange de Données Informatisées.
2
L’Intégration d'applications d'entreprise.
Page 80
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les dispositions de la loi de sécurité financière présentent ainsi pour les sociétés côtés une
incitation à l’amélioration des méthodes de travail et à la formalisation des travaux du conseil
mais aussi une sanction éventuelle du marché en cas d’émission par le commissaire aux
comptes d’un rapport comportant des observations négatives sur le rapport du président.
1
Les sociétés anonymes sont administrées soit par un conseil d’administration, soit par un duo directoire -
Conseil de surveillance.
Page 81
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L’audit est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance
sur le degré de maîtrise de ses opérations et qui lui apporte ses conseils pour les améliorer.
L’audit évalue les processus par une approche systémique et méthodique.
La méthodologie développée pour la mission de diagnostic de contrôle interne suit trois
grandes étapes : la prise de connaissance de l’environnement de contrôle interne, le
diagnostic, puis la synthèse des risques et le rapport. Il est possible d’ajouter une quatrième
étape de « mise en œuvre des recommandations ».
Dans un premier temps, l’auditeur s’intéressera à définir son type de mission.
§ 1 : L’arrêté du planning d’intervention
La norme internationale d’audit l’ISA 300 relative à la planification de la mission d’audit
précise que l’expert-comptable élabore un plan de mission décrivant l’approche générale des
travaux d’audit et leur étendue. Il consigne dans ses dossiers de travail la justification des
choix opérés lors de la préparation de ce plan. Le plan de mission est suffisamment détaillé
pour guider la préparation du programme de travail. Cependant, la forme et le fond varient
selon la taille de l’entité, la complexité de la mission, la méthodologie et les technologies
spécifiques utilisées par l’expert-comptable.
Les aspects que l’expert-comptable prend en compte pour élaborer son plan de mission
concernent notamment :
A) La connaissance générale de l’entité :
L’auditeur s’intéresse aux éléments suivants :
les facteurs économiques et les caractéristiques du secteur ayant une incidence sur
l’activité de l’entité ;
les principales caractéristiques de l’entité : son secteur d’activité, ses résultats
financiers et ses obligations de communication d’informations financières, ainsi que les
changements intervenus depuis la dernière mission ;
B) La compréhension des systèmes comptable et de contrôle interne :
Durant cette étape l’auditeur doit prendre connaissance :
Les politiques d’arrêté des comptes adoptées par l’entité et leurs modifications ;
Les effets de nouveaux principes comptables ou de nouvelles normes d’audit ;
Page 82
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 83
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 84
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
L'expression « cartographie des risque »s est utilisée dans le monde de l'entreprise, dans le cadre de démarches
de gestion du risque. Les cartes de risques peuvent être croisées avec des cartes de danger.
Page 85
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 86
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 87
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L’objectif de l’auditeur est de s’assurer toujours des assertions d’audit ayant un impact direct
sur les états financiers, ce pour cela qu’il doit dans un premier temps s’assurer que le
procédures mises en place permettent le respect des règles comptables, dans un deuxième il
discute des insuffisances décelés par lui-même ou par le bureau d’audit interne de l’entreprise
et dans un dernier temps il fait un suivi de la mise en place des recommandations déjà
données.
Page 88
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 89
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 2-
2-
Approche par les risques : l’identification des risques
spécifiques au Supply Chain Management
Management (Points
pertinents pour l’’audit d’une
d’une société d’industrie
pharmaceutique)
pharmaceutique)
INTRODUCTION
La méthodologie de l’approche par les risques repose sur trois composantes :
la première est la définition de critères de référence servant de support à la recherche
et à l’appréciation des risques susceptibles de remettre en cause la certification des comptes :
ces critères sont constitués par les assertions d’audit,
la seconde est l’identification des risques propres à remettre en cause ces assertions,
la troisième est la gestion des risques affectant les états financiers.
Dans le secteur pharmaceutique, quatre points paraissent essentiels dans l’audit de la
logistique :
Le lancement des produits en lien avec les frais de recherche et développement, les risques
liés aux achats-fournisseurs et les encours, les risques liés aux produits finis et à la
distribution puis, en dernier point les particularités fiscales du secteur pharmaceutique.
Page 90
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Selon les normes comptables IFRS, les coûts de développement devraient être immobilisés.
Page 91
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Norme comptable 20 relative aux dépenses de recherche et développement paragraphe 21.
Page 92
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Paragraphe 26 de la NCT 20 relative aux dépenses de recherche et de développement « L'amortissement doit
avoir pour objectif de réaliser le rapprochement systématique entre ces dépenses et les avantages auxquels elles
sont reliées ».
Page 93
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
manière fiable. Ces dépenses comprennent les frais engagés avant le dépôt pour la création de
la marque (honoraires de conception de logo), les frais du dépôt de la marque, les frais des
dépôts complémentaires à l’étranger.
C) Les brevets acquis
Les dépenses engagées par les laboratoires qui commercialisent les médicaments (génériques
ou non), pour l’acquisition des dossiers scientifiques et techniques correspondant aux résultats
de recherche déjà menés à leur terme par des tiers en vue de l’obtention d’une AMM, sont à
immobiliser.
Les critères de définition et de comptabilisation d’une immobilisation incorporelle suivant la
norme comptable Tunisienne sont en principe remplis. La comptabilisation se réalise dans le
compte 212 « Concessions de marques, brevets ... » pour leur prix d’acquisition.
Le coût d’acquisition est constitué de son prix d’achat (droits de douane, taxes non
récupérables, diminué des remises, rabais commerciaux et escomptes de règlement) et de tous
les coûts directement attribuables (frais accessoires) engagés pour mettre l’actif en place et en
état de fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction.
D) Les marques acquises
Il convient d’adopter la même démarche citée ci-dessus sur les brevets acquis à savoir
l’immobilisation au coût d’acquisition et amortissement des frais de dépôt sur la durée
résiduelle de protection. Le coût correspondant à la valeur commerciale de la marque n’est
pas amorti.
E) L’acquisition de brevets ou de licences de commercialisation de médicaments au
moyen d’une redevance annuelle calculée sur un chiffre d’affaires pendant une certaine
durée
Lors de l’acquisition, le prix des redevances étant aléatoire au moment de la signature, le
CNCC (Conseil Nationale des Commissaires aux Comptes) en France estime que le montant
définitif pour la comptabilisation à l’actif doit correspondre à la valeur vénale du bien au
moment de la signature de l’acte.
Au fur et à mesure du versement des redevances, les montants de celles-ci sont portés au débit
du compte 404 «Fournisseurs – achats immobilisations» par le crédit du compte de trésorerie.
Dès que ce compte 404 est soldé et que les versements se poursuivent, ceux-ci constituent une
charge exceptionnelle. L’amortissement peut être égal aux redevances versées au titre de
l’année.
Page 94
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Direction de la Pharmacie et du Médicament : Guide de l’enregistrement des Médicaments destinés à la
médecine humaine, Arrêté du Ministre de la Santé Publique du 10 Septembre 1996, fixant les modalités d'octroi
d'une autorisation de mise sur le marché de médicaments à usage humain, son renouvellement et sa cession.
Page 95
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Toute demande d'autorisation de mise sur le marché, de son renouvellement ou cession doit
être accompagnée de la justification du versement d'un droit fixe dont le taux et les modalités
de recouvrement seront déterminés par arrêté conjoint des ministres de finances et de la santé
publique.
Le comité technique propose au Ministre de la Santé Publique, selon les cas, d'accepter un
médicament, de le rejeter ou de faire procéder à son expertise.
L'expérimentation médicale ou scientifique dont les modalités sont fixées par décret se fait
dans le respect des principes de la convention internationale des droits de l'homme et des
règles de déontologie médicale.
L'autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un médicament est délivrée pour une période
de 5 ans, elle est renouvelable par périodes quinquennales, cette autorisation n'exclut pas la
responsabilité de droit commun du fabricant, titulaire de l'autorisation de mise sur le marché.
Les membres du comité technique des spécialités pharmaceutiques ne doivent avoir aucun
intérêt matériel dans la commercialisation des médicaments sur lesquels ils sont appelés à
donner leur avis et ils sont tenus au secret professionnel en ce qui concerne les médicaments
expertisés et les délibérations du comité.
Le retrait de l'autorisation de mise sur le marché d'un médicament peut être décidé par le
Ministre de la Santé Publique après avis du comité technique, lorsqu'il est établi notamment
que:
a) le médicament n'a pas ou n'a plus la composition qualitative ou quantitative déclarée, sans
préjudice de l'application des dispositions pénales prévues par la législation relative à la
répression des fraudes ;
b) l'effet thérapeutique escompté n'est pas obtenu ;
c) les contrôles sur les matières premières, produits en cours de fabrication ou produits finis
ne sont pas normalement effectués ;
d) le titulaire de l'autorisation de mise sur le marché n'a pas procédé à la commercialisation du
médicament dans un délai d'un an à partir de l'obtention de cette autorisation.
Au cas où le médicament se révèle, à l'usage, dangereux pour la santé, le Ministre de la Santé
Publique peut décider d'urgence de son retrait d'office du marché et de sa destruction.
Page 96
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Schéma N°3
PROCEDURE D’ENREGISTREMENT
DES MEDICAMENTS DESTINES A LA MEDECINE HUMAINE
Page 97
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Schéma N°4
190
174
167 165
170
150 154
148
150
130 123
117 115
110
90 81 81 78
75
70 60 57
50
92
95
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
B) En France :
Sous tutelle du ministre de la santé, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de
Santé (AFSSAPS) est l’autorité de régulation des médicaments. Plusieurs commissions y sont
présentes.
Les laboratoires livrent les études concernant le produit à la commission d’Autorisation de
Mise sur le Marché (AMM) qui statue sur la qualité, l’efficacité et la sécurité du médicament.
Elle émet des avis (6000 avis par an) sur la commercialisation des produits.
En cas d’avis favorable d’AMM, le médicament peut alors être mis en vente librement, au
prix que décide le laboratoire. Mais si le laboratoire décide que le produit soit remboursé, il
devra le demander auprès de la commission de la transparence.
La commission de la transparence donne leur avis au ministère de la Santé sur l’opportunité
du remboursement, en fonction du Service Médical Rendu (SMR) par le médicament, et sur le
taux de remboursement selon la gravité de la maladie. Est aussi évaluée l’amélioration du
service rendu (ASMR), c’est-à-dire l’intérêt que présente le médicament par rapport à d’autres
traitant la même pathologie. Un médicament peut ainsi bénéficier d’un bon SMR (il est
efficace) mais d’une mauvaise ASMR (il ne fait pas mieux que ses concurrents). Ce dernier
critère servira à déterminer le prix de vente.
Page 98
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Si le produit a obtenu l’accord d’être remboursé, le comité économique des produits de santé
(interministériel) fixe alors son prix, au terme d’une négociation avec le laboratoire. Si
l’ASMR est faible, le prix devra être inférieur aux médicaments semblables.
La commission de la Pharmacovigilance évalue en permanence les effets indésirables que le
produit peut engendrer. Si besoin, l’AFSSAPS peut alors en limiter l’usage, voire le retirer du
marché.
La commission de contrôle de la publicité et du bon usage du médicament surveille et s’assure
de la conformité de la distribution du médicament jusqu’au patient.
Le cycle de vie du médicament1
Etape 1 : Le laboratoire cible une pathologie
Etape 2 : La quête d’un principe actif. Le laboratoire se met à chercher une molécule
capable de corriger la pathologie définie. Le laboratoire dépose un brevet de la molécule
retenue (20ans).
Etape 3 : Des premiers tests sur l’animal
Etape 4 : Tests de la molécule sur l’homme (3 phases)
Etape 5 : Approbation de la commission d’autorisation sur le marché (1 an et demi
environ)
Etape 6 : Examen du remboursement (1 an)
Etape 7 : Le prix du produit est fixé (1an)
Etape 8 : Le médicament est mis en vente et surveillé
Etape 9 : Arrivée des génériques
1
Selon Leem décembre 2005 (Leem est l'association professionnelle qui regroupe les entreprises du médicament
en France)
Page 99
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Pour les composants et services stratégiques, les entreprises doivent se focaliser sur
une sélection rigoureuse de leurs fournisseurs, sur leur possibilité d’échanger des informations
et sur l’amélioration continue de leurs performances.
Pour les investissements, équipements ou bâtiments, l’approche d’achats est orientée
sur le cycle de vie du produit, afin d’optimiser les dépenses en matière d’installation,
maintenance et services.
Pour les achats de produits standards ou de faible valeur, des solutions innovantes
peuvent être mises en œuvre comme la sous-traitance à des prestataires de services, des achats
électroniques ou voire des enchères électroniques.
Page 100
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
A) Les stocks sont classés d’un point de vue comptable en plusieurs familles :
Les matières premières :
Ce sont des substances plus ou moins élaborées, achetées en l’état par l’entreprise dans le
groupe ou à l’extérieur du groupe en vue de leur incorporation dans la composition de la
fabrication du médicament (comprimé, liquide ...).
Les matières consommables (ou articles de conditionnement)
Ce sont des objets plus ou moins élaborés, consommés au premier usage ou rapidement, et qui
concourent au traitement, au conditionnement ou à l’exploitation, sans entrer dans la
composition des produits fabriqués.
Les matières d’emballages (et fournitures)
Ce sont des objets et des substances (caisses, colle ...) destinés à l’emballage des médicaments
conditionnés. Ces emballages peuvent être perdus : c’est-à-dire qu’ils sont destinés à être
livrés avec leur contenu sans consignation ni reprise. Ces emballages peuvent être
récupérables et sont donc susceptibles d’être provisoirement conservés par les tiers.
Ils constituent normalement des immobilisations ou sont assimilés à des stocks ou sont gérés
en consignation.
Les marchandises
Il s’agit de tout ce que l’entreprise achète pour revendre en l’état.
Page 101
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ce coût de revient est fourni par la comptabilité analytique ou, à défaut, déterminé par des
calculs ou évaluations statistiques.
Chaque laboratoire possède un logiciel spécifique de gestion des stocks. Ce qui permet de
disposer d’un inventaire permanent et de suivre les stocks en quantité, en qualité, et en coût
standard mais rarement le coût réel est calculé directement.
La gestion des stocks des matières et composants est de la responsabilité du service
« approvisionnement ».
Par contre, c’est au service « Achats » d’aller rechercher les fournisseurs potentiels, mener
des opérations de consultations, d’appels d’offre et de demandes de prix, organiser et piloter
les négociations, et procéder à la sélection des fournisseurs. Le service Achats a une
responsabilité juridique puisqu’il assure la rédaction des commandes et des contrats
d’approvisionnement. Il s’assure ainsi du bon fonctionnement logistique des
approvisionnements qui consiste :
au suivi des commandes et des relances prévisionnelles ;
au suivi des livraisons et, des contrôles qualitatifs et quantitatifs à la réception ;
à la gestion des stocks approvisionnements ;
à la mise en œuvre de mesures de dépannages et donc de procédures prévues en cas de
mode dégradé des procédures normales (défaillance d’un fournisseur pour raisons
financières ou évènements exceptionnels) ;
à la vérification des factures et aux procédures de règlement des fournisseurs ;
au règlement des litiges éventuels liés à des problèmes de qualité ou des erreurs de
livraison.
Egalement, l’auditeur appréhendera les risques fournisseurs en demandant le suivi des
performances des fournisseurs. Ce suivi enregistre les retards de livraison, les défauts de
qualité et l’ensemble des procès-litiges.
Dans le milieu industriel, le choix des fournisseurs est déterminant pour améliorer le
processus d’approvisionnement. Certains fournisseurs sont choisis afin de seconder des
activités propres à l’entreprise. Il s’agit d’externalisation.
Page 102
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Le Juste-à-temps, ou JAT (Just-in-time ou JIT en anglais), est une méthode d'organisation et de gestion de la
production, propre au secteur de l'industrie, qui consiste à minimiser les stocks et les en-cours de fabrication.
2
Paragraphe 23 de la norme comptable 4 relative aux stocks.
Page 103
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Un délégué médical, aussi appelé visiteur médical (VM) ou représentant médical (au Canada).
Page 104
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Merck est un groupe pharmaceutique et chimique qui opère à l’échelle mondiale
Page 105
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 106
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L’imputation des frais fixes de production au coût de transformation est fondée sur la capacité
normale de production de l’entreprise. La capacité normale est la production moyenne que
l’entreprise s’attend à réaliser sur un certain nombre d’exercices ou de saisons dans des
circonstances normales. Ainsi la part de charges fixes non imputée se trouve rattachée à
l’exercice au cours duquel la sous-activité est constatée.
Sur le plan pratique, le traitement de la sous-activité incluse dans les charges incorporables
diffère selon que l’entreprise valorise ses stocks au coût réel ou au coût standard :
Au coût réel, la quotité incorporable de charges fixes est corrigée du montant des
charges de sous-activité avant son imputation dans la production stockée.
au coût standard, les charges variables sont imputées directement pour le volume
d’activité réalisé. Pour les charges fixes, le coût standard ayant été imputé durant l’exercice en
fonction de l’activité prévisionnelle de l’exercice, l’imputation rationnelle est utilisée afin de
corriger la production stockée à ce qu’elle aurait été si l’activité avait été normale.
En ce qui concerne les niveaux d’analyse de la sous-activité, il n’existe pas de norme ; si
l’entreprise a les moyens de la cerner usine par usine ou atelier par atelier, l’appréciation de
son caractère significatif ne sera que plus précise.
L’élimination de la sous-activité des stocks dépend de la méthode d’inventaire appliquée :
En cas d’inventaire intermittent, la correction de la production stockée est faite lors de
la valorisation de l’inventaire. Elle ne donne pas lieu à écritures complémentaires.
En cas d’inventaire permanent, il est nécessaire de corriger la production stockée
(débit du compte 71) par le crédit des comptes de stocks ou d’encours concernés (comptes 33
à 35).
1
Décret n°2001-883 du 18 avril 2001, portant suspension ou réduction des droits de douane et suspension de la
taxe sur la valeur ajoutée dus sur certains produits destinés au secteur de la santé
Page 107
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
2) L’exonération des droits de douane pour les matières premières et les articles de
conditionnements;
3) L’imposition des ventes à un taux avantageux de la taxe sur la valeur ajoutée au taux
de 6%1.
B) En France :
L’auditeur s’intéressera aux taxes spécifiques de l’industrie pharmaceutique codifiées au code
de la santé publique français (CSP) et au code de la sécurité sociale français (CSS). Ces taxes
sont comptabilisées au débit du compte 6378 « taxes diverses» par le crédit du compte 4386
«organismes sociaux –autres charges à payer». Ces taxes, assises sur des éléments de l’année
précédente, ne sont exigibles que l’année suivante. Fiscalement, elles sont déductibles l’année
même de la constatation de la charge, à l’exception de la taxe sur la promotion médicale qui
n’est jamais déductible.
Les taxes spécifiques imputables à l’industrie pharmaceutique en France :
Si les entreprises pharmaceutiques sont soumises aux impositions de droit commun, elles sont
également assujetties au paiement de 13 taxes spécifiques (dont 11 significatives), affectées à
l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), à la Haute
Autorité de Santé (HAS) et aux organismes de sécurité sociale.
7 taxes sont perçues au profit de l’AFSSAPS : Elles consistent notamment en un droit
progressif sur les dossiers d’AMM ou encore en une taxe annuelle sur la vente de
médicaments. Ces taxes représentent 81% du budget de l’AFSSAPS.
2 taxes sont perçues au profit de la HAS : elles sont de moindre importance. Elles se
composent principalement de la contribution exigée lors du dépôt d’un dossier de demande
d’inscription sur la liste des spécialités remboursables et d’une contribution de 10% sur les
dépenses de publicité. Elles représentent 69% du budget de la HAS.
4 taxes sont perçues au profit des organismes de sécurité sociale (ACOSS) : Elles
consistent en une contribution sur les dépenses de publicité, sur le chiffre d’affaires, sur la
distribution ainsi que sur le rendement des remises conventionnelles.
En moyenne, les taxes spécifiques versées par les laboratoires pharmaceutiques représentent 4
à 5% de leur chiffre d’affaires.
1
Tableau B du code de la Taxe sur la valeur ajoutée: liste des opérations soumises à la TVA au taux de 6%
alinéa 4.
Page 108
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Sixième directive 77/388/CEE du Conseil, du 17 mai 1977, en matière d'harmonisation des législations des
États membres relatives aux taxes sur le chiffre d'affaires - Système commun de taxe sur la valeur ajoutée:
assiette uniforme
Page 109
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
et concurrentes ne doivent pas être traitées de manière différente. En conséquence, tous les
produits d’une même catégorie doivent être soumis au même taux de TVA, le taux normal ne
peut être inférieur à 15% et des taux spécifiques prévus pour certains produits sont possibles,
dont les médicaments, avec un taux minimal de 5%. La directive européenne de 1977 précise
que les taux inférieurs à 5% doivent se justifier par des motifs répondant à des préoccupations
sociales. Le régime fiscal des médicaments applicable en France connaît justement deux taux
de TVA, l’un de 5,5% pour les médicaments qui ne sont pas remboursés et un second de 2,1%
pour ceux qui sont remboursés par l’assurance maladie.
Dans son arrêt du 3 mai 2001, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) anciennement
Cour de justice de communautés européennes (CJCE) a donné raison au gouvernement
français pour l’application de ces deux taux.
§ 3 : Les prix de transfert à l’international
La fixation du prix de transfert est devenue la principale source de préoccupation des
entreprises internationales dans le secteur pharmaceutique. La justification des prix de
transfert est particulièrement délicate à appréhender pour plusieurs raisons : ce secteur est
soumis à un marché réglementé, dépend du financement de la recherche & développement, et
est fortement lié au ministère de la Santé. Les objectifs stratégiques de la politique de prix de
transfert choisis par une entreprise multinationale sont de maintenir l’autonomie des filiales,
d’encourager les filiales à agir dans l’intérêt du groupe puis de mesurer la performance de
chaque entité. Les administrations fiscales de nombreux pays considèrent que les transactions
à l’intérieur d’un groupe doivent être d’une valeur égale à celle qui existe entre deux parties
indépendantes.
Il existe deux grands types de méthodes de détermination des prix de transfert recommandés
par l’OCDE (L’Organisation de Coopération et de Développement Economiques) : les
méthodes traditionnelles dont les entreprises sont priées d’utiliser en priorité et les méthodes
transactionnelles si les groupes parviennent à démontrer que les premières méthodes ne
peuvent pas s’appliquer. La France respecte cette hiérarchie de méthodes de l’OCDE.
L’France est réticente à l’application du second type de méthodes. Les France refusent de
reconnaître cette hiérarchie et reconnaissent au contribuable le droit d’appliquer toute
méthode, à condition de démontrer que c’est la meilleure méthode.
Les méthodes traditionnelles se fondent sur l’étude des caractéristiques des transactions entre
les entreprises liées.
Page 110
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 111
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L’approche par les risques dans la chaîne logistique relève d’une analyse complexe. En effet,
l’auditeur s’intéressera d’abord aux actifs incorporels (surtout R&D, brevets, licences) puis
les autres actifs que sont les évaluations des stocks et les relations clients. Les partenariats
avec les fournisseurs que ce soit en sous-traitance ou pour la mise en place du juste-à-temps,
constituent également des étapes de logistique qui seront examinées par l’auditeur. Enfin, les
aspects fiscaux seront passés en revue lors de la mission d’audit.
Dans cette seconde partie, nous avons clairement démontré que l’analyse de la chaîne
logistique globale basée sur l’étude des flux de production jusqu’au client final, constitue un
point d’audit pour le commissaire aux comptes. En effet, l’analyse des procédures de contrôle
interne, puis la revue des principaux postes du bilan, s’articulent parfaitement dans le schéma
des flux de la chaîne logistique globale.
1
Loi n° 2004-1485 du 30 décembre 2004 de finances rectificative pour 2004.
Page 112
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L'environnement de contrôle est un élément très important de la culture d'une entreprise, dans
la mesure où il détermine le niveau de sensibilisation du personnel au besoin de contrôles. Il
constitue le fondement de tous les autres éléments du contrôle interne en imposant discipline
et organisation. Les facteurs ayant un impact sur l'environnement de contrôle comprennent,
notamment, l'intégrité, l'éthique et la compétence du personnel, la philosophie et le style de
management des dirigeants, la politique de délégation des responsabilités, d'organisation et de
formation du personnel et enfin, l'intérêt manifesté par le Conseil d'Administration (ou autre
organe d'administration) et sa capacité à définir les objectifs1.
A cet effet, toute entreprise est confrontée à un ensemble de risques externes et internes qui
doivent être évalués par le commissaire aux comptes. Avant de procéder à cette évaluation, il
est nécessaire de définir des objectifs compatibles et cohérents. L'évaluation et la maîtrise des
risques consistent en l'identification et l'analyse des facteurs susceptibles d'affecter la
réalisation de ces objectifs : il s'agit d'un processus qui permet de déterminer comment ces
risques devraient être gérés. Compte tenu de l'évolution permanente de l'environnement micro
et macroéconomique, du contexte réglementaire et des conditions d'exploitation, il est
nécessaire de disposer de méthodes permettant d'identifier et de maîtriser les risques
spécifiques liés au changement d’organisation.
Face à cette évolution, l’auditeur doit mettre en œuvre des orientations émanant de
l’évaluation du système de contrôle interne. Cette démarche permet de s'assurer que les
mesures nécessaires sont prises en vue de maîtriser les risques susceptibles d'affecter la
réalisation des objectifs de l'entreprise ainsi que la présentation des états financiers de
l’entreprise.
Et ce dans cet objectif, que nous interrogeons dans la partie suivante (3éme partie) à la
détermination des lignes de conduite par la proposition d’un programme de travail afin de
permettre aux auditeurs externes et aux auditeurs internes de bien mené leurs missions d’audit
et plus précisément ceux des sociétés des industries pharmaceutiques.
1
Norme Comptable Générale, 2ème partie, § 9
Page 113
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
PARTIE 3 :
PROGRAMME DE TRAVAIL POUR L’AUDIT
DES COMPTES DU SUPPLY CHAIN
MANAGEMENT
(Cas d’une entité d’industrie pharmaceutique)
Page 114
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Le commissaire aux comptes est investi par la loi d'une mission de contrôle assortie d'un
certain nombre d'obligations, notamment en termes d'indépendance et de discrétion. Le
législateur a veillé à ce qu'il dispose des moyens nécessaires à la mise en œuvre de sa mission
en lui donnant accès aux informations requises.
Le commissaire aux comptes collecte tout au long de sa mission les éléments probants
suffisants et appropriés pour obtenir une assurance raisonnable lui permettant d'exprimer son
opinion sur les comptes. Ces éléments doivent être suffisants et appropriés pour lui permettre
de fonder son opinion sur les comptes et apportent au commissaire aux comptes des éléments
de preuves ou des présomptions quant au respect d'une ou plusieurs assertions suivantes :
Page 115
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Exhaustivité : tous les actifs et les passifs qui auraient dû être enregistrés l'ont bien été;
Evaluation et imputation : les actifs et les passifs sont inscrits dans les comptes pour
des montants appropriés et tous les ajustements résultant de leur évaluation ou imputation sont
correctement enregistrés.
3) Les assertions concernant la présentation des comptes et les informations fournies dans
l'annexe :
Réalité et droits et obligations : les événements, les transactions et les autres éléments
fournis se sont produits et se rapportent à l'entité ;
Exhaustivité : toutes les informations relatives à l'annexe des comptes requises par le
référentiel comptable ont été fournies ;
Présentation et intelligibilité : l'information financière est présentée et décrite de
manière appropriée, et les informations données dans l'annexe des comptes sont clairement
présentées ;
Mesure et évaluation : les informations financières et les autres informations sont
données fidèlement et pour les bons montants.
Ainsi, nous développerons que les contrôles liés à la logistique qu'ils soient propres à l'analyse
des processus du contrôle interne au moment de l'intérim ou qu'ils interviennent ensuite au
moment du final, apportent des éléments probants dans la démarche d’audit du commissaire
aux comptes. Nous conclurons dans une troisième sous-partie du réel apport de la logistique
dans l'opinion du commissaire aux comptes en vue de la certification des comptes.
Page 116
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 1-
1-
Prise en compte lors de contrôle des comptes et de
l’évaluation du système de contrôle interne
INTRODUCTION :
La mission de l'auditeur conduit à exprimer une opinion sur les comptes conformément au
référentiel comptable utilisé, les comptes devant exprimer sincèrement, dans tous leurs
aspects significatifs :
La situation financière de l'entité et les résultats de ses opérations. L'auditeur doit ainsi
porter un jugement sur la conformité des comptes aux règles comptables et lois en vigueur ;
La sincérité des informations au regard des opérations réalisées par l'entreprise ;
L'image fidèle donnée par les états de synthèse des comptes et opérations de
l'entreprise et de sa situation financière.
Son champ d'intervention est vaste: il doit apprécier le contrôle, il doit appliquer les
techniques d'audit, il doit identifier les risques et organiser sa mission en fonction des risques
décelés et du seuil de signification calculé en fonction de l’évaluation du système de contrôle
interne, il doit rechercher les preuves dans chaque étape de sa mission; en outre il doit
contrôler les comptes annuels, opérer un certain nombres de vérifications prévues par la loi,
fournir des informations à l'occasion de l'accomplissement de sa mission à divers organes ou
institutions, rédiger les rapports. De plus les conditions d'application de sa mission sont
complexes: il doit s'organiser, il doit échelonner ses travaux, il doit stocker ses travaux dans
des dossiers, il doit planifier sa mission, il doit respecter des délais, il doit analyser dans
quelle mesure il peut utiliser les travaux d'autres professionnels, il doit repartir les travaux à
effectuer entre lui- même et ses collaborateurs, il doit assumer la responsabilité de sa mission.
Page 117
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1 La norme internationale d’audit l’ISA 310 : « Connaissance générale de l’entité et de son secteur d’activité »
2
La norme internationale d’audit l’ISA 300 : « Planification de la mission d’audit »
Page 118
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
§ 3 : La lettre de mission
La lettre de mission permet de confirmer les termes et conditions de la mission". Son
existence est impérative puisqu’elle permet de définir conventionnellement les engagements
passés entre l'auditeur et son client. Dans le cadre de l'audit légal, le contenu de la lettre est
déterminé dans la norme internationale d’audit l’ISA 210 et la norme CNCC 2-102 française
«termes et conditions de la mission» qui précise que la forme et le contenu peuvent varier
d'une entité à l'autre.
Il est de l’intérêt de l’entité et de l’expert-comptable qu'une lettre de mission soit préparée, de
préférence au début de la mission, afin d’éviter tout malentendu sur ses termes et conditions.
Cette lettre précise notamment l’objectif et l’étendue de l’audit des comptes, ainsi que les
responsabilités de la direction au regard de la préparation de ceux-ci.
Désormais toutes les entreprises utilisent des moyens informatiques, mais le degré
d'informatisation peut varier fortement en fonction de la taille et l'activité de l'entreprise.
L’existence d’un environnement informatique ne modifie pas l’objectif et l’étendue de la
mission. Néanmoins, l’utilisation d’un ordinateur modifie la saisie et le processus de
traitement, la conservation des données et la communication des informations financières et
peut avoir une incidence sur les systèmes comptable et de contrôle interne de l’entité1.
Dans le secteur pharmaceutique, l'entreprise dispose d'applications informatiques traitant des
informations de production, de logistique, de qualité qui sont interfacées avec la comptabilité.
Exemple: tous les ordres de productions planifiés par la logistique sont mouvementés en
comptabilité dans le compte 71 « produits stockés ».
La sincérité des informations financières contrôlées provient de la qualité et de l'exhaustivité
du traitement de ces informations de gestion.
1
La norme internationale d’audit l’ISA 401 : Audit réalisé dans un environnement informatique.
Page 119
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Dans le cadre de ses contrôles, l'auditeur doit procéder à des vérifications portant sur les
risques de perturbations de l'activité liés à des pannes informatiques et sur la fiabilité des
applications et des traitements informatisés.
D'un point de vue logistique, l'auditeur demandera les procédures d'échanges d'informations
qui ont été mises en place dans l'entreprise. Un système d'information rapide, fiable, intégré,
précis et standardisé (EDI : Echange de Données Informatisées) est souvent nécessaire pour
réduire les délais à la fois des flux physiques et des flux administratifs.
La connaissance du niveau d'intégration des applications entre les systèmes des fournisseurs
et celui de l'entreprise permettra à l'auditeur d'analyser la fiabilité des informations et des
processus traités.
L'auditeur s'assurera par exemple des échanges d'informations avec le fournisseur à propos du
processus de suivi des commandes fournisseurs, du processus de réception des matières, et du
processus du suivi des stocks.
L'efficacité du système d'information est assurée par les programmes de formation des
employés et par les fonctions d'assistance. L'auditeur vérifiera ainsi la performance du
système par son efficacité à satisfaire les attentes du client.
Les activités des entreprises s'appuient fortement sur les processus informatisés.
Le patrimoine technique est de plus en plus complexe à gérer pour les fonctions informatiques
qui sont en charge de leur développement et de leur exploitation.
Il convient donc de s'assurer de la prise en compte effective des problématiques liées au
développement et à la maintenance des applications dans le contrôle interne.
Page 120
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L'objectif de l'auditeur n'est pas de décrire exhaustivement la procédure étudiée mais plutôt de
disposer d'une bonne compréhension du fonctionnement afin de faire ressortir les éléments
clés qui lui permettront d'en faire l'évaluation.
L'auditeur qui souhaite décrire un système doit s'assurer de disposer d'interlocuteurs fiables et
doit éviter de réaliser une description trop détaillée qui nuirait à l'obtention d'une information
synthétique. Le responsable logistique a la connaissance des flux physiques et du système
d'information.
Page 121
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Sur les prévisions de ventes des distributeurs parfois très volatiles qui alimentent les
productions et impactent les stocks ;
De complexité des flux d'information, d'échanges de données entre les systèmes locaux
de chaque entreprise et les systèmes de plates-formes régionales (Europe, Amérique du Nord,
Asie ...) ;
De dépendance du système d'information.
L'auditeur appréciera ainsi le risque global lié au système d'information pouvant entraîner des
pertes financières significatives:
Le risque de pertes d'informations ou de mauvais fonctionnement du système
(ralentissement de l'activité, perte d'efficacité, réalisation d'erreurs ou de fraudes non
détectées, etc.);
Le risque fiscal résultant de la perte d'archivage des données financières et comptables
ou d'un archivage de mauvaise qualité qui expose l'entreprise à des sanctions;
Le risque qualité et conformité lié à la fabrication de médicaments hors système;
Le risque de non-continuité d'exploitation peut être remis en question en cas de
destruction du système (incendie ...) ou de blocage total momentané (panne, virus ...).
§ 4. La vérification par des tests de conformité
Les tests de conformité permettent à l'auditeur de s'assurer que sa compréhension des
procédures et des points clés mis en place est correcte.
Ces tests peuvent prendre plusieurs formes. Les tests de cheminement permettent de dérouler
une partie ou la totalité d'une procédure. Les tests spécifiques valident des points particuliers.
La restitution de la description synthétique auprès des intéressés permet de valider rapidement
le processus.
Il est possible que certaines des procédures mises en œuvre afin d’ana lyser les systèmes
comptables et de contrôle interne n’aient pas été spécifiquement conçues à l’origine en tant
que tests de procédures. Elles peuvent néanmoins fournir des éléments probants sur
l’efficacité de la conception et du fonctionnement des contrôles internes concernant certaines
assertions et serviront alors de tests de procédures. Par exemple, pour analyser le
fonctionnement du système comptable et de contrôle interne relatif à la fonction trésorerie,
l’auditeur peut avoir rassemblé des éléments probants sur l’efficacité du processus de
préparation des rapprochements bancaires au moyen de demandes d’informations et
d’observations.
Page 122
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Lorsque l’auditeur constate que les tests de conformité réalisés lors de la prise de
connaissance des systèmes comptable et de contrôle interne fournissent également des
éléments probants sur l’efficacité de la conception et du fonctionnement des politiques et des
procédures appliquées à une assertion particulière sous-tendant l’établissement des comptes, il
peut les utiliser, à condition toutefois qu’ils soient suffisants pour justifier une évaluation du
risque lié au contrôle de niveau inférieur à un risque élevé1.
Quels critères logistiques sont pris en compte lors du choix des fournisseurs?
Quelles mesures ont été prises pour améliorer les relations entre partenaires? Une
relation solide et fructueuse s'appuie sur une confiance et une compréhension mutuelles.
Une méthode de communication a-t-elle été convenue entre les parties couvrant les
situations de crise? La disponibilité des contacts est garantie, l'autre partie est prévenue si les
exigences ne peuvent pas être remplies. Tout changement significatif est communiqué dès
qu'il est connu.
1
La norme internationale d’audit l’ISA 400 : Evaluation du risque et contrôle interne.
Page 123
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Quelle procédure est utilisée pour planifier les besoins des matières et composants en
provenance des fournisseurs ?
Le planning de livraison est-il cohérent avec le programme de production ?
Le magasin est-il prêt pour stocker toutes les livraisons reçues auprès des fournisseurs ?
Quels sont les modes opératoires relatifs à la gestion des transports en provenance des
fournisseurs?
L'auditeur identifie ainsi les pratiques en matière de transport, le respect des délais, le
suivi des transports exceptionnels, les standards de chargement.
E) Les magasins
Page 124
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Comment le stock est-il suivi? Un suivi correct des stocks en magasin réduit les risques
de péremption, d'erreurs d'inventaire, réduit les coûts administratifs et les problèmes liés à la
qualité. L'auditeur demandera les procédures d'ajustement de stock à savoir la rotation des
stocks, l'identification et les statuts des quantités, la mise à jour des stocks pour tout
mouvement, la prise en compte des délais d'expiration, la traçabilité des lots.
Comment les transactions touchant les stocks sont-elles effectuées? Un état fiable des
stocks des magasins est une condition pré-requise pour réaliser des livraisons fiables.
L'auditeur s'assure que le système est verrouillé pour les réceptions et les mouvements de
stocks et que la mise à jour de l'inventaire se réalise après chaque mouvement (rebut,
essais...).
S'assurer que les procédures de gestion des produits en fin de vie sont efficaces.
S'assurer de l'existence d'une procédure de dépréciation des stocks obsolètes, non
conformes et à rotation lente.
Vérifier la procédure de destruction des matières, encours et produits finis entre les
magasins/qualité/contrôle de gestion et comptabilité.
G) Protection physique des stocks
Comment les inventaires sont-ils organisés? L'auditeur identifiera un état fiable du stock
des magasins, condition requise pour réaliser des livraisons de matières fiables.
Une procédure d'inventaire physique des stocks précise, contribue à la fiabilité des stocks. Les
points abordés sont les fréquences d'inventaire fonction de la valeur des stocks, les délais de
réapprovisionnement, le niveau des rebuts, les inventaires tournants et l'analyse des écarts de
stock.
§ 2 : Examen des procédures de flux en aval
Plusieurs questions peuvent être posées par l’auditeur afin d’évaluer les procédures de flux en
aval :
Page 125
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
A) Production
Comment le niveau de stock optimal est-il décidé et réalisé? Les besoins du client sont
comparés avec les possibilités de production afin de garantir la disponibilité du produit et
optimiser les coûts.
S'assurer que les procédures liées à la gestion des stocks et plus particulièrement des
produits finis sont a priori efficaces et efficientes en pratique afin de diminuer les risques liés
aux ruptures de stocks.
D) Planification des ressources
S'assurer que les ressources disponibles sont adaptées à la demande? Une allocation
appropriée des ressources est assurée à chaque instant.
Page 126
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Comment est assuré le suivi des non-conformités (médicaments rejetés ...)? Les produits
sont-ils identifiés dans une zone dédiée.
Comment sont gérées les conséquences de non-qualité pour les retours de matières et
composants comme de produits finis sur la pérennité des relations commerciales?
S'assurer que la procédure de mise à jour de la nomenclature et du fichier de prix de
vente est rigoureusement appliquée afin d'éviter que les facturations clients soient rejetées du
système.
F) Sécurisation - Gestion du risque opérationnel
Quels sont les modes d'évaluation des risques? Dans le but d'éviter tout arrêt de
production et toute accumulation de retard, le processus de production doit être sécurisé.
Quelles sont les procédures prévues pour éviter la rupture de la chaîne logistique quand
un imprévu se produit? Le but est de clarifier les attentes et les responsabilités en cas de
risque opérationnel significatif pour l'entreprise.
Comment la traçabilité de chaque médicament (lot) est-elle assurée tout au long du
processus? En cas de rupture de la chaîne logistique, il est vital de pouvoir connaître les
raisons et de mettre en œuvre immédiatement des mesures correctives.
G) Client
Page 127
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 128
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Des réunions avec la Direction sont organisées à fréquence régulière pour confirmer les
dépenses, réorienter les investissements, voire de décider de la continuité ou de l'arrêt des
projets.
Les dépenses sont rapprochées aux budgets d'investissement prévus.
L'évaluation des travaux réalisés est individualisée, suffisamment précise et fiable dans
les données des temps passés, des consommables et des équipements utilisés.
La coordination entre la Recherche et Développement, le contrôle de gestion et la
comptabilité est efficace tant dans l'explication des dérives que dans la rapidité d'approbation
des frais. Il existe un suivi analytique pour justifier les charges et immobilisations.
C) Issue des projets
L’auditeur doit s’assurer que :
La coordination avec le service des affaires réglementaires est efficace. Les démarches
de dépôts de brevets et de demandes d'AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) sont
initiées dès l'approbation de la Recherche et Développement.
L'immobilisation des frais de Recherche et Développement est identifiée auprès de la
finance et tient compte des informations données pour évaluer les réelles chances de succès et
évaluer correctement les coûts engagés.
D) Protection
L’auditeur doit s’assurer que :
Un dépôt de brevet auprès de l'INNORPl (Institut National de Normalisation de la
Propriété Industrielles) est réalisé pour certaines molécules sélectionnées.
Les travaux de recherche sont protégés contre le risque de vol ou de détérioration.
L'accès des locaux est contrôlé et autorisé qu'aux personnes habilitées.
Les polices d'assurance couvrent certains risques liés au développement de molécules.
les dates de prolongements des brevets et AMM (Autorisation de Mise sur le Marché)
sont correctement suivis. Accords de coopération et partenariat
Décrire la politique du laboratoire de recherche en matière d'accord de coopération et de
partenariat auprès de personnes extérieures, universitaires ...
Pour les médicaments technologiques, s'assurer que le fournisseur est impliqué dans le
processus de développement. Une bonne intégration du fournisseur dans le projet de
développement minimise les risques d'apparition de problèmes ultérieurs dans la chaîne
d'approvisionnement.
Page 129
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
S'assurer que les modifications techniques des nouveaux produits sont bien organisées.
Le lancement de produits nouveaux peut interrompre le flux de production en série s'il n'est
pas correctement géré.
L’auditeur ne doit normalement porter son attention que sur les risques et les contrôles qui ont
une incidence sur les états financiers objet de son audit. En effet, la production d’une
information financière fiable est l’un des objectifs d’un système de contrôle mais n’en est pas
le seul objectif. Ce pendant, certain dispositions légales particulaires (comme par exemples
celles régissant les entreprises publiques en Tunisie) peuvent mettre à la charge de l’auditeur
la vérification et l’évaluation de composantes du système de contrôle interne n’ayant aucune
incidence sur les états financiers.
Actuellement, et suite à l’évolution de l’environnement économique, l’auditeur est tenu pour
faire face au problème de continuité d’exploitation, qui rentre dans le cadre de sa mission,
d’apprécier le système de contrôle interne de l’entreprise et d’évaluer sa capacité à garantir la
survie de l’entreprise.
Page 130
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les procédures analytiques, consistant à comparer les données résultant des comptes
avec d’autres données antérieures ou prévisionnelles de l'entité afin d'en vérifier la cohérence.
La norme ISA 500 précise que « les éléments probants sont obtenus à partir d'une
combinaison appropriée de tests de procédures et de contrôles substantifs ».
Les tests de procédures désignent les tests permettant de collecter les éléments probants sur
l'efficience des systèmes comptables et de contrôle interne, et permettant de détecter et
corriger des erreurs significatives.
Les contrôles substantifs désignent les procédures permettant de détecter des anomalies
significatives dans les comptes. Il s'agit des contrôles portant sur le détail des opérations et
des soldes, et les procédures analytiques.
Dans le secteur pharmaceutique, chaque laboratoire se doit s'assurer la traçabilité de tous les
médicaments. Dès leur fabrication, les médicaments ont un numéro de lot identifiable et
sécurisé. La logistique, en tant que responsable de la distribution des médicaments, détient les
informations sur les ventes, sur les incidences des ventes et sur les réclamations des clients ...
La logistique est responsable de l'ensemble des stocks et dirige donc le processus de
l'inventaire physique annuel. Egalement responsable des approvisionnements et des achats, la
logistique suit les litiges auprès des fournisseurs et les lancements de nouveaux produits.
Le Supply Chain Management est le principal vecteur de la performance de l'entreprise
pharmaceutique.
Cette première sous-section permet de comprendre son rôle et sa place stratégique dans
l'entreprise.
La deuxième sous-section démontre comment le Supply Chain devient un support de travail
dans la mission du commissaire aux comptes.
§ 2 : La revue des contrats de l’entreprise avec les tiers
Dans un objectif d’auditer les différentes opérations de l’entreprises avec les tiers, le
commissaire aux comptes posera certaines questions, à savoir :
Quels accords écrits existent entre les partenaires? Le but est de clarifier les règles
relationnelles pour éviter les erreurs d'interprétation et les conflits, pour préciser les attentes,
responsabilités et engagements.
S'assurer de l'obtention des principaux contrats. Les principales clauses et leurs
traitements comptables seront identifiés.
Obtenir les accords de réciprocité des créances rattachées, comptes clients et
fournisseurs.
Page 131
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Chacune des grandes étapes de la démarche d'audit n'est pas considérée comme une mission
indépendante. La démarche d'audit est vue dans sa globalité. L'approche par les cycles permet
d'appréhender Le Supply Chain Management entre les différentes phases de l'audit tout en
respectant la méthodologie d'approche par les risques et, de donner à l'exécution de la mission
un maximum de pertinence et d'efficacité.
Page 132
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Le risque inhérent existe quelle que soit la nature du système de contrôle interne. Il dépend en
premier lieu de la nature des activités et des compétences de la direction de l'institution. Les
risques inhérents peuvent apparaître au niveau des états financiers et au niveau des soldes de
compte.
Comme nous l’avons vu dans ce chapitre, une compréhension suffisante par l’auditeur de
l’environnement de l’entreprise permet d’identifier les risques inhérent qui pouvant affectés
les comptes. Toutefois le temps et les ressources nécessaires au développement puis à la mise
en œuvre de la démarche sont les principaux facteurs limitant. Il convient de faire une
estimation réaliste du temps et des coûts afin d’assurer un meilleur rapport avantage-cout.
Page 133
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 2-
2-
L’audit des comptes et l’obten
l’obtention
obtention
d’éléments probants
INTRODUCTION
La prise de connaissance des procédures de traitement de l'information puis l'évaluation des
procédures permettent de statuer sur la capacité de celles-ci à neutraliser les risques inhérents
identifiés et à réduire des risques d'erreurs possibles sur les états financiers.
La démarche d'évaluation des systèmes et des procédures contient une description des
systèmes, la réalisation de tests destinés à valider la compréhension de l'auditeur, et la
réalisation de tests des points forts de contrôle interne facilitant ainsi la démarche de l’audit
comptable et financier des comptes.
L'audit comptable et financier est un examen des états patrimoniaux de l'entreprise, visant à
vérifier leur sincérité, leur régularité, leur conformité et leur aptitude à refléter une image
fidèle de l'entreprise.
L’audit comptable et financier est la forme moderne de contrôle, de vérification, d’inspection,
de surveillance des comptes, en apportant une dimension critique. L’audit peut être interne ou
externe. L’audit peut être financier. Il peut faire l'objet de missions contractuelles ou légales.
L’audit est souvent plus large que la notion de révision et dépasse le domaine comptable et
financier. Dans le domaine de l'audit comptable et financier, il existe plusieurs normes :
1) Internationales
2) En Tunisie :
Page 134
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
3) En France
La démarche présentée ci-dessous est centrée autour des éléments en étroite relation avec le
Supply Chain Management à savoir l’audit des actifs incorporels, des stocks, des comptes des
tiers ainsi que l’examen analytique.
§ 1 : Le traitement comptable
L’auditeur est tenu durant cette phase de répondre aux questions suivantes :
La société a-t-elle concédé ou cédé des brevets ou procédés techniques?
Quelle est la nature des actifs immobilisés?
L’entreprise tient-elle un registre détaillé des immobilisations?
Effectue-t-elle un inventaire physique des immobilisations régulièrement?
Quelle est la politique de capitalisation ?
La méthode et les taux d’amortissement pratiqués semblent-ils raisonnables?
Page 135
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 136
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 137
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
1
Les produits narcotiques sont des produits classés dans la catégorie des stupéfiants. Leur distribution est donc
sanctionnée par la loi et passible de poursuites pénales.
Page 138
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
D) Ventes et marges
L’auditeur doit :
Valider le chiffre d'affaires et comparer la marge figurant sur les états financiers avec le
théorique reçu auprès des intermédiaires (grossistes-répartiteurs, pharmacies) et les Pouvoirs
Publics (ministère de la santé) fixant les prix de vente des médicaments.
Comparer les déclarations de ventes des spécialités adressées aux bailleurs des licences
avec le détail des prix de revient par produit ou famille de produit.
Analyser l'historique du taux de marge par spécialité et comparer le taux de marge
théorique avec le taux de marge comptable.
Calculer le taux de marge des nouveaux produits lancés au cours de l'année et vérifier la
cohérence.
Page 139
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Puisque ce stock en consignation fait toujours partie de votre stock valorisé, vous devez le
gérer dans votre système. Toutefois, le stock en consignation doit être :
Géré séparément du reste de votre stock pour que vous sachiez la quantité de stock qui
se trouve chez le client ;
Géré séparément pour chaque client.
L’auditeur peut demander et valider les stocks matières et composants physiquement dans
l'entreprise mais financièrement détenus par les fournisseurs.
Le cycle achat fournisseurs revêt un caractère vital pour l’entreprise sans lequel une
estimation exacte de ses besoins ne peut être faite. L’entreprise ne peut maîtriser son activité
en amont et en aval qu’avec une meilleure prospection de son marché, une bonne sélection de
ses fournisseurs avec un planning scrupuleusement établit permettant de canaliser l’ensemble
des informations dont elle dispose vers l’étude, l’analyse et la schématisation de ces dernières
pour une utilisation fiable et simplifiée.
Page 140
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 141
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
L'examen analytique porte sur des données financières et non financières. Le tableau de bord
de la logistique prend ici son importance. En effet, il est intéressant pour l'auditeur d'obtenir
de la logistique:
Des données clients comme le chiffre d'affaires, les parts de marché, le taux de
satisfaction des clients, le risque de règlement de certains clients;
Des données de production comme le volume fabriqué, l'effectif, les encours, les risques
opérationnels rencontrés au cours de l'année ;
Des données sur les stocks comme les valeurs, les provisions, les flux et l'optimisation;
Des données sur les fournisseurs et le niveau d'intégration des fournisseurs en tant que
partenaire, le niveau de satisfaction qualité et les litiges en cours;
Des données sur les nouveaux lancements de médicaments dans les années à venir;
Des données sur les coûts de non-qualité de l'année.
Cet examen montre les informations que possède la logistique et qui sont utiles à la mission
de l'auditeur.
L'auditeur opère des comparaisons entre les montants, vérifie leur cohérence et procède au
calcul d'un certain nombre de ratios. Pour le contrôle des coûts logistiques, l'auditeur s'assure
de la fiabilité et de la comparabilité des données.
La fonction logistique est un centre de coût qui doit être sous contrôle. Garantir la qualité du
service au client requiert la compréhension des coûts logistiques. L'auditeur analysera
l'ensemble de ces coûts et leur correcte comptabilisation. Les coûts étudiés sont les coûts
d'emballages, de manutentions, de réceptions et d'expéditions, de transports, le coût des
surfaces d'entreposage et de stockage dans le coût de revient du produit.
Les ratios de coût de production des ventes / stocks et en-cours permettent d'appréhender le
taux de rotation des stocks (une rotation lente signifiant un risque d'obsolescence plus fort) ;
de produits d'exploitation / créances d'exploitation, et d'achats / fournisseurs d'exploitation
permettent de mesurer le délai moyen de recouvrement des créances et de règlement des
dettes.
Page 142
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 143
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
individuelle, c’est-à-dire d’un élément qui présente une certaine forme d’arbitraire même s’il
s’appuie sur une expérience et des connaissances antérieures.
En particulier, l’utilisation de l’approche par les risques est fortement subjective :
l’appréciation d’une situation et le choix des procédures d’audit adaptées ne peuvent – malgré
les supports d’aide à la décision – être entièrement codifiés. Le processus d’audit doit à ce
niveau être considéré comme un processus heuristique : l’auditeur recherche une conclusion
compatible avec un ensemble de principes sans qu’il puisse être fait référence à un ou
plusieurs critères d’optimisation
L’objectif d’un audit d’états financiers est de permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion
selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément à un référentiel comptable applicable1.
1
La norme internationale d’audit l’ISA 200.
Page 144
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
CHAPITRE 3-
3-
Phase préalable à la remise du rapport du
commissaire aux comptes
INTRODUCTION
Préalablement à l’émission du rapport, le commissaire aux comptes, à partir de la
documentation d’audit et de discussion avec l’équipe d’audit, doit s’assurer que des éléments
probants suffisants et appropriés ont été recueillies pour fonder les conclusions tirées des
travaux et étayer le rapport d’audit à émettre.
Page 145
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
La Loi stipule que le rapport adressé aux actionnaires, doit comprendre les salaires des
membres de la direction générale, Président Directeur Général et Directeur général, les jetons
de présence et toutes sortes d’émoluments. Tous les avantages sont considérés comme des
opérations réglementées qui doivent requérir l’approbation du conseil d’administration et
doivent apparaitre dans le rapport du commissaire au compte».
§ 3 : Les vérifications spécifiques
Les vérifications spécifiques liées à la mission générale sont strictement délimitées par les
obligations légales figurant sur le code des sociétés commerciales. Elles portent sur le rapport
de gestion, sur tous les documents adressés aux actionnaires et sur le respect du principe de
l'égalité entre les actionnaires. Sans revoir l'exhaustivité des vérifications spécifiques, ce
mémoire s'attachera à traiter les conventions réglementées, le rapport de gestion, et les
vérifications susceptibles de figurer dans le secteur pharmaceutique.
A) Les conventions réglementées
Le rapport spécial du commissaire aux comptes porte sur les conventions dont il a été avisé ou
qu'il a découvertes au cours de ses travaux. Le commissaire aux comptes vérifie la
concordance de ces informations avec les documents de base.
Les groupes de sociétés dans le secteur pharmaceutique, favorisent le développement des
conventions réglementées (dirigeants communs, transactions intra-groupe). Ainsi il convient
d'adopter certaines positions pour déterminer le caractère courant et le caractère normal des
conditions des interventions, à savoir:
1
La loi n° 2009-16 du 16 mars 2009 modifiant et complétant le code des sociétés commerciales.
Page 146
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 147
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les principes comptables sont des conventions qui permettent de présenter les résultats d'une
société. Les options retenues dans le choix des méthodes comptables ou dans leurs modalités
de mises en œuvre permettent d'apprécier les incidences majeures sur le résultat comptable et
fiscal, sur la situation financière ou sur la présentation d'ensemble des comptes de l'entité.
§ 3 : La lettre d’affirmation
Selon l’article 10 de la loi 2005-96 du 18 octobre 2005, la lettre d'affirmation est « une
déclaration de la direction, qui récapitule ou complète par écrit, à la fin des travaux, certaines
informations données par celle- ci au cours de la mission». Elle constitue un procédé de
confirmation complémentaire aux allégations verbales et un élément formel de dialogue avec
la direction de l'entreprise.
Page 148
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les organes de direction et les chargés des affaires financières et comptables des sociétés
commerciales, soumises conformément aux dispositions du présent code à l’obligation de
désigner un ou plusieurs commissaires aux comptes inscrits au tableau de l’ordre des experts
comptables de Tunisie, sont tenus de signer une déclaration annuelle présentée aux
commissaires aux comptes pour attester qu’ils ont fourni les diligences nécessaires pour
garantir l'exhaustivité et la conformité des états financiers à la législation comptable. Le
contenu de cette déclaration est fixé par arrêté du ministre des finances.
Un refus de la direction d'émettre cette lettre mettrait l'auditeur à apprécier la nécessité de
formuler une réserve dans son rapport de certification.
Page 149
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Le commissaire aux comptes formule une opinion exprimant si ces comptes sont établis, dans
tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable. Ce rapport général
d'audit légal, codifié dans les normes internationales d’audit l’ISA 700, l’ISA 701 et l’ISA
710, s'articule autour de trois parties :
la première est destinée à justifier des appréciations sur lesquelles le commissaire aux
comptes fonde son opinion, puis
la deuxième contient l'expression de l'opinion du commissaire aux comptes sur les
comptes annuels,
la troisième est consacrée aux vérifications et informations spécifiques telles que
requises par la loi.
L'auditeur intervient personnellement dans la mission et est tenu d'une obligation de moyens.
Dans l'impossibilité de tout contrôler en raison du nombre des opérations et de la complexité
des entités dans le secteur pharmaceutique, la démarche de l'auditeur se fonde sur une
planification des travaux qui opère une sélection des diligences à mettre en œuvre en fonction
des risques. La méthodologie se forge sur l'exécution de tests ou de sondages qui confortent
l'auditeur sur la connaissance générale de l'entité, sur la revue des systèmes d'information et
sur l'évaluation des procédures.
Le code de déontologie reconnaît au commissaire aux comptes le droit de donner
ponctuellement des avis, recommandations et conseils sur des thèmes précis. Ceux-ci ne
Page 150
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
constituent pas une violation du principe de non-immixtion dans la gestion s'ils sont donnés
ponctuellement et s'ils sont en rapport avec la mission de l'auditeur.
Page 151
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Selon l'étude sur les enjeux des directions financières effectuée en France en 2005, par
« DFCG » (Directeur Financier et du Contrôleur de Gestion), « Oracle » et « Bearing » Point,
les indicateurs opérationnels ont une importance croissante dans la communication financière.
Les entreprises communiquent de plus en plus sur des réalisations ou des évènements non
financiers afin de véhiculer une image complémentaire de l'entreprise auprès des actionnaires.
La part des indicateurs non financiers dans le reporting de gestion est encore faible mais
devraient s'accroître dans les prochaines années de façon significative.
Les principaux indicateurs non financiers d'une entreprise correspondent en grande partie à
des indicateurs de Supply Chain. Celle-ci joue un rôle significatif dans le suivi opérationnel et
la performance de l'entreprise. Dans le secteur pharmaceutique, le taux de satisfaction des
clients, le nombre de ruptures de stock, la valeur du stock, en plus du montant des ventes sont
des indicateurs suivis hebdomadairement.
Par l'analyse de l'étude de la chaîne logistique, l'opinion du commissaire aux comptes en sort
renforcée.
Le Supply Chain Management apporte une approche différente des risques financiers. Certes,
cette approche est plus opérationnelle, plus proche de l'entreprise tuais elle permet d'être bien
comprise par les dirigeants de l'entreprise car elle est au cœur de leur problématique et du
développement de leurs affaires quotidiennement.
L'avantage d'être mieux comprise par les dirigeants, signifie qu'elle peut mieux être expliquée
auprès des auditeurs financiers. N'est-ce pas ce que souhaitent les auditeurs?
En effet, le commissaire aux comptes cherche à comprendre l'entreprise, les faits significatifs
de l'année écoulée mais aussi ceux de l'avenir. Le rôle centralisateur des flux de la chaîne
logistique est l'endroit idéal pour l'auditeur pour « prendre la température» des problématiques
de l'entreprise.
Le fait de conforter l'opinion du commissaire aux comptes dans sa démarche de certification
des comptes montre que le Supply Chain Management est un point d'audit intéressant à
étudier et par voie de conséquence un point d'audit pertinent.
Page 152
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ce programme de travail basé sur les postes significatifs des états financiers du secteur
pharmaceutique a mis en avant une approche d'audit tournée sur la relation des fournisseurs,
sur les risques d'optimisation du niveau des stocks et des encours de production, sur la
complexité de la distribution auprès des clients et sur la volonté de la recherche et
développement de lancer correctement des nouveaux médicaments.
La direction logistique est capable d'expliquer et de prouver, document à l'appui, les éléments
significatifs que l'auditeur aura besoin dans sa mission.
Ce programme de travail permettra ainsi de conforter l'opinion du commissaire aux comptes
dans sa mission de certification.
Page 153
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Conclusion Générale
Les démarches d'intégration globale de la logistique et des flux, Intègrent-elles communément
l'aspect stratégique du Supply Chain Management? Ont-elles pris conscience qu'avec les
indicateurs de pilotage adaptés à leur spécificité elles seront à même de conduire leur
développement et non de le subir ?
Un premier point positif se dégage des résultats : chaque fois que la Supply Chain a été
introduite dans l'entreprise, elle apporte un taux de satisfaction élevé car elle offre une
flexibilité et une réactivité accrues pour un service client optimal. Toutefois, l'intégration,
l'assimilation et la familiarisation avec ces nouveaux outils rencontrent encore des freins liés
essentiellement à des questions de ressources humaines : disponibilité des personnes et
acquisition des compétences nécessaires. Par ailleurs, les résultats de l'étude font apparaître
que les directeurs logistiques et « Supply Chain managers » ne sont peut-être pas
suffisamment associés à la stratégie de l'entreprise. Ils sont considérés avant tout comme
d'excellents techniciens par la Direction Générale qui n'a peut-être pas toujours une vision
parfaite de l'importance de leur contribution dans les décisions stratégiques. Or, la
performance économique et financière de l'entreprise peut être visiblement améliorée par
l'évolution de la fonction logistique et de son système d'information ainsi que par la mise en
place du Supply Chain Management.
Dernier point : il est sans doute temps de combattre cette idée reçue selon laquelle la Supply
Chain serait réservée aux grandes entreprises : elle peut, avec des coûts limités, trouver une
place adéquate pour toute organisation, quelle que soit sa taille ou sa spécificité.
Dans la conjoncture économique et financière actuelle, les dirigeants et les auditeurs sont
soumis à des contraintes normatives toujours plus fortes. Ils doivent appréhender des
périmètres plus larges et plus complexes avec l'obligation de rendre compte toujours mieux et
toujours plus rapidement.
Face à cette évolution, une solution pour l'entreprise industrielle consiste à mettre en place le
Supply Chain Management. Pour l'auditeur, il s'agira d'élargir le champ d'intervention.
Dans sa démarche d'audit, le commissaire aux comptes obtient des informations auprès de la
direction, du contrôle interne, de la comptabilité et du contrôle de gestion.
Page 154
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 155
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
notation ont bien compris que, pour juger de la santé de l'entreprise, la performance financière
n'est plus suffisante. Les problématiques logistiques, sociales, éthiques et environnementales
sont de plus en plus prises en compte comme des leviers de performance.
Page 156
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Bibliographie
1. OUVRAGES
Addi AIT HSSAIN: « Optimisation des flux de production : Méthodes et outils pour la
performance de votre Supply Chain » (2ème édition 2004).
AYADI Sofiane : « Le Supply Chain Management : vers une optimisation globale des
flux » (2005).
BADOT Olivier, BENOUN Marc : « Commerce et Distribution : Prospective et
Stratégies» (2005).
BAGLIN Gérard, BRUEL Olivier, GARREAU Alain, GREIF Michel, KERBACH
Laoucine et VAN DELFT Chrestiane: « Management Industriel et logistique : Concevoir et
piloter la Supply Chain », (3ème édition juillet 2002).
COHEN Shoshanah et ROUSSEL Joseph: « Avantage Supply Chain : les 5 leviers
pour faire de votre Supply Chain un atout compétitif », (édition d’organisation 2005).
DANCER Marc : «Reinvigorate Your Supplier Relationships : Modern Distribution
Management », (2005).
DAVID Albert : «Les nouvelles fondations des sciences de gestion », (2ème édition
2008).
DORNIER Philippe-Pierre et FENDER Michel : « La logistique globale et le Supply
Chain Management : enjeux-principes-exemples » (2éme Edition novembre 2009).
DELAPIERRE. M., MILELLI. C et SAVOY. A : « Régimes de concurrence,
stratégies de coopération et dynamique des structures industrielles » (1998).
ETTIGHOFFER Denis : « La clé, c'est l'innovation organisationnelle » (2001).
GAUDILLIÈRE, J. P : « Les logiques instrumentales de la génomique », (2000).
HOHMANN Christian : « Audit combiné : Qualité/Supply Chain: sécuriser ses
relations client-fournisseurs » (édition d’organisation 2004).
HOHMANN Christian : « La stratégie logistique : Supply Chain », (édition
d’organisation).
MOCELLIN Fabrice : « Gestion des entrepôts et plates-formes : Assurer la
performance de votre Supply Chain par la maitrise des zones de stockage » (2ème édition
2006).
Page 157
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ouvrages d’audit
Abderaouf YAHICH : « Normes, pratiques et procédures de contrôle interne », 1996.
Abderouraouf YAICH « Le nouveau droit des sociétés commerciales » : Juillet 2006 ;
Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC°) en France : « Prise
en compte de l’environnement informatique et incidence sur la démarche d’audit ». (Avril
2003).
Mazars (février 2004) : « Le contrôle interne : concept et réalités »
Les normes internationales d’audit IFAC – IASB HANDBOOK 2005
Guide pour l’utilisation des Normes Internationales d’Audit dans l’Audit des Petites et
Moyennes Entreprises, traduction en Français du « Duide to Using International Standards
on Auditing in the Audits of Small and Medium sized Entities » Publié par l’IFAC-Small &
Medium Practices Commitee. Trduction faite par les soins et sous la responsabilité de Néjib
SFAYHI, Septembre 2009,
PIEGE Benoit : « Audit et contrôle interne », Litec 1997.
Page 158
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
2. Recherches
Clémence DELATTRE; Alexis LAMBERT, Alice LIMONCIEL ; Andonala
RANDRIANARIZAFY Chef de projet : Richard CHRISTEN : « Les acteurs métiers de
l'industrie pharmaceutique », (22 mai 2006).
EURASANTÉ : « Les nouveaux partenariats dans l'industrie pharmaceutique »,
(2004).
Françoise Nové-Josserand Janvier : « Les solutions SAP de gestion de la chaine
logistique et de traçabilité » (2004).
Guillaume GERMAIN (Desma 28), Karim BECHARA (Desma 18), Philippe
GIFFON (Desma 28) Vincent BERTHELEMOT (Desma 18), Marc PRAWIDLO
(Desma 28) Florie LEGUAY (Desma 18), Arnaud TULASNE (Desma 28) ; Moniteurs
de recherche : Mme Karine EVRARD SAMUEL(IUPCV) et M. Alain
SPALANZANI (UPMF) : « Le rôle de l’acheteur dans le supply chain » Recherche
Collective Juin 2003.
Michel WACQUET Abdelaziz BOURAS – Gilles NEUBERT – Yacine OUZROUT
PRISMA Lyon – Université Lyon 2 : « Supply Chain Management : vers de nouveaux
modes de pilotage Groupe Organisation et Gestion de la Production » (2001).
Michel WACQUET Abdelaziz BOURAS – Gilles NEUBERT – Yacine OUZROUT
PRISMA Lyon – Université Lyon 2 « Supply Chain Management : vers de nouveaux modes
de pilotage » Groupement de Recherche en Productique Toulouse - novembre 2001..
Valentina Carbone & Corinne Meunier : « Supply Chain Management : Portée et
Limite - L’apport des théories des réseaux», (juin 2006).
Pascal ROOS Enseignant en BTS Action Commerciale Lycée René Cassin, Gonesse :
« Les systèmes d’informations, leviers de la performance logistique de l’entreprise »,
(2003).
3. Mémoires d’expertise comptable
En Tunisie :
Page 159
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
En France :
4. Thèse de doctorat :
Page 160
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
5. Articles :
Audit logistique supply chain master pour les PME.
Logistique ou Supply Chain : jamais autant d’opportunités pour les jeunes (par
Y.Pimor) ;
Revue de la presse nationale et internationale du 25 novembre 2010 ;
Supply Chain Operations Audit (Dr. David Lascelles, Supply Chain Planning UK
Limited).
Page 161
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 162
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
ANNEXES
Page 163
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
ANNEXE 1
Programme d’audit pour l’évaluation générale des
dispositifs de contrôle interne mises en place au sein
de la Direction Supply Chain Management dans une
société d’industrie pharmaceutique.
Page 164
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les transports :
* Quels sont les modes opératoires relatifs à la gestion des
transports en provenance des fournisseurs ? L’auditeur
identifie ainsi les pratiques en matière de transport, le
respect des délais, le suivi des transports exceptionnels, le
standards de changement.
Page 165
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Les magasins :
* L'accès aux zones de stockage et d'expédition est-il
suffisamment protégé pour éviter des :
a) expéditions sans bon de livraison ?
b) retours sans bon de retour ?
* Comment s’assure-t-on que les moyens de réception et
de stockage sont adaptés ? Comment est assurée la
conformité logistique des matières réceptionnées ?
L’auditeur identifiera d’éventuels goulots d’étranglement
à la réception et s’assurera de l’existence des litiges auprès
des fournisseurs. Une fourniture fiable de produits
nécessite qu’on ait l’assurance que les livraisons
correspondent aux exigences logistiques spécifiées.
Page 166
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Production
* De quelle façon est décrit le processus logistique de
production? En prenant connaissance des diagrammes de
flux physiques et d'information, l'auditeur aura ainsi une
vision globale de l'entreprise et connaîtra les risques de
l'entité.
* Par quelle procédure s'effectue la mise à jour des
paramètres de gestion du système de logistique de
production? Pour s'assurer du suivi de production, il est
indispensable de mettre à jour régulièrement les
paramètres logistiques. L'auditeur s'assurera ainsi de la
fiabilité du système.
Page 167
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Client
Page 168
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 169
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Protection
* Un dépôt de brevet auprès de l'INNORPI (institut
national de la normalisation et de la propriété industrielle)
est réalisé pour certaines molécules sélectionnées.
* Les travaux de recherche sont protégés contre le risque
de vol ou de détérioration.
* L'accès des locaux est contrôlé et autorisé qu'aux
personnes habilitées.
* Les polices d'assurance couvrent certains risques liés au
développement de molécules.
* les dates de prolongements des brevets et AMM
(autorisation de mise sur le marché) sont correctement
suivis.
Page 170
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Taxes
* S'assurer que les contraintes de stockage des
informations doivent être respectées pour se conformer
aux règles relatives aux comptabilités informatisées.
Juridique
* S'assurer que l'entreprise est garante des bonnes
conditions de travail et que la direction intervient de
manière active dans l'amélioration des conditions de
travail (ergonomie ...). Les lois et réglementations sont
appliquées.
Page 171
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
ANNEXE 2
Programme d’audit des comptes liés au Supply Chain
Management dans une société d’industrie
pharmaceutique
Page 172
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Le traitement comptable
* Comparer les mouvements d'actifs incorporels avec les
budgets investissements
* La société a-t-elle concédé ou cédé des brevets ou
procédés techniques?
* Vérifier que les conditions d'activation de la recherche et
développement sont remplies.
L'évaluation
* S'assurer de la correcte évaluation des frais de
Recherche et Développement activés.
* Vérifier que les acquisitions d'incorporels (brevets,
AMM ...) par le biais de redevances sont correctement
évaluées.
* Contrôler la dotation aux amortissements et les
provisions pour dépréciation:
l'étude doit porter sur les entretiens auprès de la direction,
des affaires réglementaires (en cas de déremboursement,
d'apparition de générique ...).
Page 173
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Ventes et marges
* Valider le chiffre d'affaires et comparer la marge
figurant sur les états financiers avec le théorique reçu
auprès des intermédiaires (grossistes-répartiteurs,
pharmacies) et les Pouvoirs Publics (ministère de la santé)
fixant les prix de vente des médicaments.
* Comparer les déclarations de ventes avec le détail des
prix de revient par produit ou famille de produit.
- Analyser l'historique du taux de marge par spécialité et
comparer le taux de marge théorique avec le taux de
marge comptable.
- Calculer le taux de marge des nouveaux produits lancés
au cours de l'année et vérifier la cohérence.
Page 174
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Sous-activité :
* L'évaluation des charges de structure dans la valeur des
stocks est-elle significative et existe-t-il des écarts
importants entre la production réalisée et celle budgétée?
* La société utilise-t-elle les coûts standards? La sous-
activité est-elle calculée en utilisant l'imputation
rationnelle?
3) Les tiers :
Les clients
* Vérifier les principaux postes et mouvements.
Rapprocher la balance auxiliaire clients avec les états
financiers. Enquêter sur les soldes inhabituels et les soldes
créditeurs. Circulariser.
* Comparer les ratios de rotation et les durées de
recouvrement.
* Analyser les créances douteuses (généralement
cliniques).
* S'assurer de la séparation des exercices en vérifiant les
dernières factures de l'exercice et les premières de
l'exercice suivant.
Les fournisseurs
* Réaliser un examen analytique des principaux soldes.
Rapprocher avec les états financiers, les soldes des
comptes fournisseurs et effets à payer avec la balance.
Obtenir un état des factures non parvenues.
* S'assurer que les procédures permettent d'appréhender
l'ensemble des rabais/remises et ristournes accordés par
les fournisseurs.
* S'assurer de la séparation des exercices.
Page 175
Le SCM dans les sociétés industrielles : incidence sur la démarche d’évaluation de contrôle interne et l’audit des comptes
Page 176