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CREATION ET MESURE DE LA

VALEUR.
COURS : FINANCE D'ENTREPRISE.

ENCADRE PAR : PR.SOLHI SANAE

REALISE PAR : DIBOU WADII - NABIH AZIZ - SAKHRA HANAE


ANNEE UNIVERSITAIRE: 2022/2023

INTRODUCTION

Par rapport à la théorie d’agence l’entreprise est un partenariat entre les capitaux
des investisseurs et les compétences des dirigeants ce qui donne naissance aux
divergences d’intérêts entre eux. Ce qui fait que les investisseurs ayant toujours la
crainte que les dirigeants visent d’autres objectifs que la création de la valeur, puisque
cette dernière suscite aujourd’hui un intérêt croissant dans les différents domaines
notamment la finance d’entreprise, comptabilité, le contrôle de gestion donc la
création de la valeur est devenu le nouveau Credo des dirigeants et d’entreprise pour
évaluer la performance de celle-ci. L’objectif alors est d’inciter les dirigeants
d’entreprise à adopter Une stratégie et des méthodes de gestion afin de maximiser la
richesse des actionnaires et par Voie de conséquence, d’accroître la valeur de marché
de l’entreprise en maximisant la valeur Des actions. Finalement, l’application de la
logique de la création de valeur finit par fournir :
• Aux actionnaires, un indicateur pratique de mesure de l’accroissement annuel de la
valeur De leur entreprise.
• Aux dirigeants, un outil de gestion décentralisé permettant à chaque centre de profit
de L’entité de prendre des décisions conformes aux intérêts des actionnaires.

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GENERALITES SUR LA CREATION DE VALEUR :

Définition de la création de valeur :


La création de valeur mesure la capacité d’un investissement (action, immobilisation, etc.) à
réaliser une rentabilité supérieure au coût exigé par l’ensemble des pourvoyeurs de fonds à savoir
les actionnaires et les créanciers qui ont contribué a son financement.

Comment se crée la valeur :


Pour toute entreprise soumise à un environnement concurrentiel, la création de valeur appelle en
fait non pas à créer de la valeur mais un supplément de valeur c’est-à-dire créer de la valeur est, le
fait de la faire varier dans le sens de la hausse.
Sachant que la Valeur de l’entreprise = valeur des capitaux propres (capitalisation boursière si
l’entreprise est cotée) + valeur de l’endettement.
Ainsi, il y a création de valeur lorsque la rentabilité de l’actif économique (rentabilité des Capitaux
investis noté Re) est supérieure au coût du financement, c’est à dire au coût de la dette et des
fonds propres.
De ce fait, on dit d'un projet ou d'une entreprise qu'il crée de la valeur lorsque l'utilisation des
ressources à sa disposition permet de générer un surcroît de richesse qui vient augmenter la
valeur de départ. Un investissement rentable est un investissement qui dégage des flux de
trésorerie économique supérieurs au coût des capitaux investis. Alors cet investissement accroît la
valeur de l'actif économique.

Les acteurs de la création de valeur


Le rôle principal de l’actionnaire : il est apporteur de fonds et, en même temps, il peut
être assimilé à un prêteur puisqu’il attend une rémunération pour les fonds laissés à la firme sous
forme de retour sur investissement et il est le principal (ou mandant) si l’on reprend les mécanismes
mis en évidence par la théorie de l’agence (relation actionnaires/dirigeants).

La situation des autres parties prenantes : La plupart du temps, lorsque l’on aborde la
question de la création de valeur, on traite de la « création de valeur actionnariale ». Ceci sous-
entend que les actionnaires sont privilégiés, ce qui est cohérent, au sein de la firme, avec l’objectif
de maximisation des revenus de cette catégorie d’acteurs. Or, les intérêts des autres parties
prenantes de l’entreprise (clients, créanciers, fournisseurs, salariés et pouvoirs publics) sont
également importants et doivent être pris en compte.

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Partie Contributions à la création de valeur Incitation pour contribuer
prenante
Investisseurs Capitaux Endettement Réduction du risque, Dividendes et plus-values
du coût de financement
Dirigeants Compétence pour la gestion de salaires, bonus, satisfaction, pouvoir
l’organisation et réputation
Salariés Développement d’un capital humain Salaires, bonus, promotions et
spécifique, innovation, collaboration, Motivation et sanctions pour agir sur
engagement, travail en équipes, attitudes les performances
Clients Loyauté à la marque, réputation, fréquence Qualité, prix des biens et des
d’achats services, estime…
Fournisseurs Efficience, réduction des coûts, innovation Respect des engagements
technologique.

Les différents leviers internes d’action pour la


création de valeur
De nombreuses présentations des variables d’action interne ont été proposées.
Première classification possible des leviers de la création de valeur : Elle distingue les
niveaux opérationnel et financier. Les leviers financiers ont alors pour objectif de réduire le coût du
capital pour un résultat opérationnel donné. Ainsi :
Leviers opérationnels
– Actions sur la marge opérationnelle :
• Réduction des coûts de production ;
• Réorganisation du travail pour gagner en productivité ;
• Augmentation du volume des ventes ;
• Développement des produits et/ou des activités ;
• Conquête de nouveaux marchés ;
• Renforcement des avantages compétitifs… ;
– actions sur le taux de rotation des capitaux investis ;
– Minimisation du BFR :
• Réduction du temps d’écoulement des stocks ;
• Réduction des délais de règlement clients ;
• Augmentation du crédit fournisseur ;
– Désinvestissement des activités inutiles ou destructrices de valeur.
Leviers financiers
– Réduction du coût des capitaux propres ;
– Réduction du coût de la dette ;
– Optimisation de la combinaison Capitaux propres/Dettes pour minimiser le CMPC :
endettement ou désendettement selon le niveau des taux d’intérêt à long terme ; montant
de la prime de risque de l’entreprise.
Deuxième classification possible des leviers de la création de valeur : Enfin, il est
également possible de trouver ces variables d’action interne autour de trois points :

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• Agir sur les processus de production et réorganiser le travail
• Réduire les coûts de production et augmenter la flexibilité en utilisant
Améliorer le taux de
la sous-traitance
marge nette
• Centraliser les fonctions financières et administratives
opérationnelle
• Utiliser les nouvelles technologies de l’information pour réduire les
coûts administratifs et de production
Assurer une • Développer de nouveaux produits ou activités
croissance à long • Pénétrer de nouveaux marchés, internationaliser les activités
terme des ventes • Rechercher systématiquement les avantages compétitifs

• Minimiser les BFR en agissant sur la rotation des stocks, les délais de
Contrôler les règlement des clients et des fournisseurs
capitaux investis par • Évaluer la rentabilité des actifs immobilisés
activité • Recourir à la location plutôt qu’à l’achat pour les investissements non
stratégiques

Les modes de régulation externes


Les variables externes de création de valeur actionnariale visent à satisfaire les exigences des
marchés financiers. Elles peuvent être regroupées autour des points suivants :
– Les actions qui ont pour objectif de minimiser le coût du capital et donc
d’augmenter la valeur de la firme. Cela sous entend :
• de réduire le risque systématique ;
• de réduire le coût de la dette financière ;
• de se fixer une structure de financement, c’est-à-dire une répartition entre fonds
propres et dettes financières satisfaisante (effet de levier).
– Les différentes pratiques issues des principes de bonne gouvernance et qui sont
destinées à restaurer la confiance des actionnaires (clarification du fonctionnement des
conseils d’administration).
– Les actions qui permettent de rémunérer les actionnaires lorsque les fonds ne trouvent
pas
d’emplois permettant de dégager une rentabilité satisfaisante.

C’est l’objectif de la politique de dividende. Une autre alternative est la politique de rachat d’actions.

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LES INDICATEURS DE MESURE DE CREATION DE VALEUR

I. LES INDICATEURS COMPTABLES :

1. L’EXCEDENT BRUT D’EXPLOITATION :


DEFINITION :

L’excédent brut d’exploitation (EBE) est un indicateur financier permettant d’évaluer la ressource
qu’une entreprise tire de son cycle d’exploitation.

Ce ratio correspond au solde entre les produits et les charges d’exploitation qui ont été consommées
pour obtenir ces produits, mais ne tient pas compte des dotations aux amortissements et des
provisions pour dépréciation d'actifs immobilisés.

C’est l’un des critères les plus utilisés par les analystes financiers lorsqu’ils décortiquent un compte
de résultat.

MODE DE CALCUL :
L'excédent brut d'exploitation (EBE) est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des
salariés, des autres impôts sur la production et augmenté des subventions d'exploitation.

Sa méthode de calcul est la suivante :

EBE=VA+Subventions d’exploitation-impôts et taxes –cout de la masse salariale

INTERPRETATION :
L’EBE est un indicateur financier figurant dans le tableau des soldes intermédiaires de gestion (SIG).
Il fournit un indicateur de la rentabilité de l'exploitation courante de l'entreprise :

• Si l'EBE est positif, cela signifie que l'entreprise vend plus cher qu'elle ne produit. Elle gagne
donc de l’argent et peut maintenir son outil de production tout en rémunérant les capitaux
engagés.

• S’il est négatif, c’est que la valeur ajoutée est inférieure aux frais de personnel, charges
sociales et impôts. La société perd de l’argent. On parle alors d'insuffisance brute
d'exploitation.

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2. LE RESULTAT NET COMPTABLE :
DEFINITION :
Le résultat net ou résultat net comptable désigne la différence entre les produits et les charges
d'une entreprise sur un exercice comptable donné. C'est un des indicateurs financiers les plus
importants pour une entreprise car il mesure la richesse créée par une société.
Le résultat net est aussi utilisé pour calculer la capacité d'autofinancement d'une entreprise. Il
apparaît à la fois dans le compte de résultat et au bilan de l'entreprise. C'est d'ailleurs le dernier
indicateur qui figure dans ces documents.
MODE DE CALCUL :
Le résultat net se compose du résultat d'exploitation (produits d'exploitation moins les charges
d'exploitation), du résultat financier (produits financiers moins les charges financières) et du résultat
exceptionnel (produits exceptionnels moins les charges exceptionnelles), auxquels il convient de
soustraire l'impôt sur les sociétés. Il est important de le calculer car il est retraité pour parvenir au
résultat fiscal (la base de calcul de l'impôt sur les bénéfices), et qu'il doit être réaffecté, soit au profit
des actionnaires, soit il est mis en réserve.

Voici le calcul du résultat net :

Résultat net = (résultat d'exploitation + résultat financier + résultat exceptionnel) - impôt sur les
bénéfices

INTERPRETATION :
Si le Résultat net >0 là on parle d’un Bénéfice.

Si le Résultat net <0 Là on parle d’une Perte.

Il va nous servir à calculer le Bénéfice par action par la suite.

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3. LE BENEFICE PAR ACTION (BPA) :
DEFINITION :
Le bénéfice par action, ou BPA, est un indicateur de performance essentiel pour une entreprise. Il
correspond au volume total des profits générés durant une période donnée, divisés par le nombre
d’actions émises par la société cotée en bourse.

Le bénéfice par action est employé pour définir la valeur relative de chacune des actions émises
par l’entreprise. Dans un contexte dans lequel le bénéfice réalisé par les sociétés et la quantité
d’actions disponibles sont variables, le BPA sert à évaluer chaque entreprise.

Le bénéfice par action reflète la richesse théorique des actionnaires. Ainsi, plus celui-ci est élevé,
plus l’entreprise a une valeur théorique élevée.

MODE DE CALCUL :
Le calcul du BPA est assez simple et il consiste à diviser le revenu net de l’entreprise par le nombre
total d’actions existantes à la fin de la période. De manière plus précise, la formule est la suivante :

Les informations nécessaires pour effectuer ce calcul figurent dans le bilan et dans le compte rendu
des résultats de la société concernée. Le bénéfice par action reflète ainsi la richesse théorique d’un
actionnaire. Il est souvent présenté comme un outil financier essentiel.

INTERPRETATION :
C'est un indicateur de performance dans la mesure où il conditionne la confiance des investisseurs:

• plus le BPA est élevé plus la société sera attrayante pour les apporteurs de capitaux.
• moins le BPA est élevé plus la société les fera fuir.
De plus, l'évolution du bénéfice par actions dans le passé joue un primordial dans les prévisions
futures que font les investisseurs en analyse fondamentale.

En effet, cette évolution permettra de prédire la tendance boursière du cours.

Il faut savoir que le BPA est un indicateur dont l'information est obligatoire dans les sociétés cotées
en bourse selon les normes comptables IFRS.

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II. LES INDICATEURS DE RENTABILITE :

4. RETURN ON EQUITY (ROE) :


DEFINITION :
Le taux de rentabilité des capitaux propres est une notion économique à la fois très ancienne
et très contestée, qui permet de mesure la capacité d'une entreprise à générer des profits à partir
de ses seuls capitaux propres sans prendre en compte les autres sources de financement.

Les analystes financiers utilisent le ROE pour comparer la rentabilité financière des entreprises
opérant dans le même secteur.

MODE DE CALCUL :

Le return on equity (ROE) établit un ratio entre le résultat net et les fonds propres.

Sa méthode de calcul est la suivante : résultat net ÷ capitaux propres = ROE

• Par résultat net (net income), il faut entendre le bénéfice ou la perte qui reste après avoir
additionné le résultat d'exploitation (produits d’exploitation moins charges d’exploitation), le
résultat financier (produits financiers moins charges financières) et le résultat exceptionnel
d’une entreprise (produits exceptionnels moins charges exceptionnelles), puis d’en retrancher
l’impôt sur les sociétés.

• Les capitaux propres (equity) représentent l'argent que les actionnaires ont apporté lors de
la création d’une entreprise ou qui est laissé à sa disposition sans être distribué sous forme
de dividendes. Ces capitaux propres permettent à la société de financer son développement
et servent également de garantie aux créanciers.

INTERPRETATION :
Le résultat obtenu permet de déterminer le rendement des capitaux investis dans la société.
Si le pourcentage est :
• supérieur à 0 ⇒la situation est positive
• égal à 0 ⇒ la richesse n'est pas créée
• inférieur à 0 ⇒ la richesse est détruite

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5. ROCE: RETURN ON CAPITAL EMPLOYED:
DEFINITION :
Le ROCE (Return on capital employed) est un ratio financier qui mesure la rentabilité des
investissements effectués par une entreprise. Cet indicateur permet de juger les choix des
investissements effectués avec tous les capitaux utilisés par l’entreprise.
Ainsi, contrairement au ROE, le ROCE considère tous les capitaux, c’est-à-dire fonds propres et
dettes à long terme. Ces deux éléments constituent le capital employé.
MODE DE CALCUL :
Voici la formule pour calculer facilement le ROCE :

Le Capital Employé représentent, comme son nom l’indique, les capitaux engagés l’actif économique
de l’entreprise.

Ces derniers peuvent être calculés de deux manières différentes :


Capitaux employés = Fonds propres + Dette
Aussi :
Capitaux employés = Immobilisations nettes BFRE d’exploitation +BFRE

INTERPRETATION :
• Si on a un ROCE positif présente le retour obtenu pour chaque Dirham investi dans une
entreprise. Plus le ROCE sera élevé, et plus l’entreprise sera une cible d’investissement de
choix.
• Un ROCE négatif est, dans la plupart des cas, le résultat d’exploitation après IS négatif. En
clair, l’entreprise est incapable de générer du profit. D’un point de vue de l’investisseur, une
entreprise avec un ROCE négatif est synonyme de destruction de valeur.

Exemple : Un ROCE de 15% indique que lorsqu’une entreprise utilise 100 dirhams issus de
ses fonds propres et de sa dette pour mener son activité, elle réalise un résultat d’exploitation
de 15 dirhams (bénéfice avant intérêts et impôts).

Remarque (Différence entre ROCE et ROE) : Le ROE, qui signifie return on equity,
mesure seulement la rentabilité des fonds propres alors que le ROCE mesure tous les capitaux, à
savoir les fonds propres et la dette à long terme. Cet indicateur est très important pour les analystes
qui l'évaluent en fonction du type d'entreprise et de son secteur d'activité. L'industrie a pare exemple
besoin de disposer de capitaux propres importants pour financer ses investissements. Son ROE sera
en général inférieur à celui des entreprises issues des services.

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III. LES INDICATEURS ECONOMIQUES :

6. EVA: ECONOMIC VALUE ADDED:


DEFINITION :
La valeur ajoutée économique qui est apparue au début des années 1990. Inventé par le fameux
cabinet de conseil Stewart & Co, l'EVA est l'un des indicateurs de création de valeur le plus connus.
Dans le modèle EVA, on considère qu’une entreprise crée de la valeur lorsque son résultat
opérationnel de l’exercice est supérieur au coût des capitaux engagés.

MODE DE CALCUL :
L'EVA est calculée par la formule suivante :

(Résultat d’exploitation avant frais financiers) – (Rémunération des capitaux investis)


EVA = RE (1 − T) − CMPC × CI

Il existe deux méthodes de calcul de l’EVA :


En effet, comme (Rentabilité du capital investi) = (Résultat d’exploitation avant frais
financiers)/(Capital)
On a donc (Rémunération des capitaux investis) = (Coût du capital × Capital)
D’où (Rentabilité du capital investi – Coût du capital) × Capital investi

EVA = (ROI − CMPC) × CI

Il y aura donc création de valeur si (Rentabilité des capitaux permanents) > (CMPC).
Ce critère est intéressant car il montre que pour créer de la valeur, le groupe doit couvrir le coût du
capital.

INTERPRETATION :
Après application de la formule on se retrouve devant 3 possibilités.
Si l'EVA est :

• EVA est positive : création de valeur interne (lorsque le taux de la rentabilité économique
est supérieur au coût du capital).
• EVA = 0 : Pas de création de valeur (lorsque le taux de la rentabilité = coût du capital.)
• EVA est négative : l'entreprise a détruit de la valeur (lorsque le taux de la rentabilité est
inférieur au coût du capital).

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IV. LES INDICATEURS BOURSIERS

7. MVA : MARKET VALUE ADDED


DEFINITION :
La MVA® (Market Value Added – marque déposée par J. Stern et G. Stewart) est une méthode de
calcul de la création de valeur.
C'est un indicateur utilisé principalement pour mesurer la création de valeur des sociétés cotées en
bourse. il permet d'évaluer la création de valeur destinée aux propriétaires de
l'entreprise (actionnaire) en rapportant l'actif économique d'une société à la valeur boursière de ses
capitaux propres additionnés par la valeur de marché de la dette nette diminuée de la valeur
comptable des capitaux investis.

MODE DE CALCUL :
1ere méthode : Le calcul de la MVA s’effectue par la différence La valeur de marché des
capitaux investis et la valeur comptable de ces capitaux.

MVA = capitalisation boursière + valeur de marché de l'endettement net -


valeur comptables des capitaux investis.

Avec :
Capitalisation boursière = cours de bourse d'une action × nombre d'actions en
circulation

En cas d'absence d'indication sur la valeur de marché de la dette nette, il faut retenir la valeur
comptable de celle-ci, dans ce cas la valeur créée par la MVA ne proviendra que de la valeur
boursière des capitaux propres. La formule de calcul devient donc par simplification :

MVA = capitalisation boursière - valeur comptable des capitaux propres

2eme méthode : On peut également trouver la MVA à travers cette relation ou la MVA relie le
critère d’Eva au marché lorsque la MVA est positive, on peut en déduire que le marché anticipe une
création de valeur supérieure au coût du capital engagé

La MVA est la somme des flux futurs d’EVA


actualisés au coût du capital.

*Avec i le coût du capital (CMPC).

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INTERPRETATION :
Le modèle signifie clairement que :

• lorsque la MVA est positive, on peut en déduire que le marché anticipe une création de valeur
supérieure au coût du capital engagé ;
• lorsque la MVA est négative, on peut en déduire que le marché prévoit une rentabilité
insuffisante face au coût des capitaux engagés.

8. TSR : TOTAL SHAREHOLDERS RETURN


DEFINITION :
Ce critère appréhende la création de valeur actionnariale à partir des flux de revenu acquis par la
détention d’une action (gain en capital + dividendes) pour une période donnée.
MODE DE CALCUL :
Le taux de rentabilité ou « total shareholder return » (TSR), est un taux de rendement annualisé
pour un actionnaire qui achète son action en début de période et la revend en fin de période.
Ce calcul prend en compte l’évolution du cours de l’action, les dividendes versés en considérant
qu’ils sont aussitôt réinvestis en action.
Cette rentabilité s’exprime en pourcentage et correspond à l’addition du taux de rendement de
l’action (dividende/valeur de l’action) et du taux de plus-value (plus-value sur la période/valeur
initiale de l’action).

INTERPRETATION :
Une fois calculé, on compare le TSR avec la rentabilité attendue par les actionnaires qui est
généralement le coût du capital (Ke) obtenu par le MEDAF :
• il y a création de valeur si la rentabilité pour l’actionnaire est supérieure au coût du capital
(TSR − Ke > 0) ;
• il y a destruction de valeur si la rentabilité pour l’actionnaire est inférieure au coût du
capital (TSR − Ke < 0).

Remarque:

Le TSR permet de mesurer le taux de rentabilité réelle obtenue par un actionnaire puisque mesuré
à partir de l’évolution du cours de l’action corrigé du dividende.
Soit :

Il y aura donc création de valeur si le taux réalisé est supérieur requis, mesuré à partir du MEDAF.
L’écart entre le taux réalisé et le taux requis constitue l’indice de performance de Jensen (ou alpha
de Jensen), soit :

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CAS PRATIQUE : EXERCICE

Un dirigeant vous demande d'analyser la création de valeur de sa société. Il vous


communique les données suivantes :

2018 2019 2020


Chiffre d’affaires 42 150 000,00 38 432 000,00 37 500 000,00
Coût des ventes 25 290 000,00 23 059 200,00 22 500 000,00
Dotations 2 107 500,00 1 920 600,00 1 875 000,00
Frais financiers 5 268 750,00 4 804 000,00 4 687 500,00
Impôts 1 264 500,00 1 152 960,00 1 125 000,00
Capitaux propres 130 000 000,00 130 000 000,00 100 000 000,00
Dettes financières 104 000 000,00 90 000 000,00 80 000 000,00
Nombre d'actions 4567008 4567008 3546421
Dividendes 1 643 850,00 1 498 848,00 1 462 500,00
Prix de clôture de l'exercice 40.25 34.65 32.56
Taux d’IS 30% 30% 30%
Coût des capitaux propres 7% 7.5% 15%
Coût de la dette 5.5% 6.8% 10%

TAF :

1. Calculez les indicateurs comptables (EBE, Résultat net, BPA…)


2. Calculez les indicateurs de rentabilité (ROE, ROCE)
3. Calculez les indicateurs économiques (EVA)
4. Calculez les indicateurs boursiers (MVA, TSR)

Corrigé :

1. Les indicateurs comptables

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Colonne1 2018 2019 2020

CA 42 150 000,00 38 432 000,00 37 500 000,00

Coût des ventes 25 290 000,00 23 059 200,00 22 500 000,00

Impôts 1 264 500,00 1 152 960,00 1 125 000,00

EBE 15 595 500,00 14 219 840,00 13 875 000,00

Dotations 2 107 500,00 1 920 600,00 1 875 000,00

Résultat d'exploitation 13 488 000,00 12 299 240,00 12 000 000,00

Résultat financier - 5 268 750,00 - 4 804 000,00 - 4 687 500,00

Résultat courant 8 219 250,00 7 495 240,00 7 312 500,00

IS (30%) 2 465 775,00 2 248 572,00 2 193 750,00

Résultat net 5 753 475,00 5 246 668,00 5 118 750,00

Nombre d'action 4567008 4567008 3546421

BPA 1,26 1,15 1,44

𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑛𝑒𝑡
BPA = .
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑′𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠

Interprétation :

1,26 est la quantité d’argent généré pour chacune des actions de l’entreprise en
2018.

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2. les indicateurs de rentabilité

Colonne1 2018 2019 2020


Résultat net 5753475 5246668 5118750
Capitaux
130 000 000,00 130 000 000,00 100 000 000,00
propres
ROE 0,0443 0,0404 0,0512
Résultat net
ROE = Capitaux propres
Interprétation :

Le ROE est Supérieur à 0, cela veut dire que la situation financière de la société est
positive étant donné que l'investissement lui a permis de créer plus de richesse et
de valeur.

Colonne1 2018 2019 2020

Résultat d'exp 13 488 000,00 12 299 240,00 12 000 000,00


Résultat d'exp
9 441 600,00 8 609 468,00 8 400 000,00
après IS
Capitaux
234 000 000,00 220 000 000,00 180 000 000,00
employés
ROCE 0,0403 0,0391 0,0467

Interprétation :

Un ROCE de 4,03 indique que lorsqu’une entreprise utilise 100 dirhams issus de ses
fond propres et de sa dette pour mener son activité, elle réalise un résultat
d'exploitation de 4,03 dirhams.

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3. les indicateurs économiques

Colonne1 2018 2019 2020


Résultat d'exploitation après
9 441 600,00 8 609 468,00 8 400 000,00
IS
(Capitaux propres) /
(Capitaux propres + dettes) * 0,0389 0,0443 0,0833
taux (CP)
Dettes/ (Capitaux propres +
dettes) taux (Dettes)*(1-taux 0,0171 0,0195 0,0311
IS)
CMPC 0,0560 0,0638 0,1144

CMPC*Capitaux employés 13104000 14034000 20600000

EVA -3662400 -5424532 -12200000


CMPC 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠
= 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠+𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑡𝑎𝑢𝑥 (𝐶𝑃) + 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠+𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠taux (Dettes)*(1-taux IS)

EVA = Résultat d’exploitation après IS – (CMPC x Capitaux employés)

Interprétation : on constate que l'entreprise a détruit de la valeur.

4. les indicateurs boursiers

MVA = Capitalisation boursière + valeur de marché de l'endettement net -


Capitaux employés.

Colonne1 2018 2019 2020


Capitalisation
183 822 072,00 158246827,2 115471467,8
boursière
Capitaux employés 234 000 000,00 220 000 000,00 180 000 000,00

MVA - 50 177 928,00 - 61 753 172,80 - 64 528 532,24

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▪ Par exemple : Pour l’année 2018
Capitalisation boursière = 40,25 x 4 567 008 = 183 822 072
MVA = 183 822 072 – (130000000 + 104000000) = -50177928

On constate que CVE < 0 : destruction de valeur

Colonne1 2018 2019 2020


Dividende par action 0,36 0,33 0,41
Prix de clôture de l'exercice 40,25 34,65 32,56
TSR - - 0,1310 - 0,0484

𝑫𝒊𝒗𝒊𝒅𝒆𝒏𝒅𝒆𝒔
Dividende par action = 𝑵𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔

𝑷𝒓𝒊𝒙 (𝒕) − 𝒑𝒓𝒊𝒙(𝒕 − 𝟏) + 𝑫𝒊𝒗𝒊𝒅𝒆𝒏𝒅𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 (𝒕)


𝑻𝑺𝑹 =
𝑷𝒓𝒊𝒙 (𝒕 − 𝟏)

𝟑𝟒. 𝟔𝟓 − 𝟒𝟎. 𝟐𝟓 + 𝟎. 𝟑𝟑
𝑻𝑺𝑹(𝟐𝟎𝟏𝟗) = = −𝟎. 𝟏𝟑
𝟒𝟎. 𝟐𝟓

Interprétation : Pour être significatif ce calcul doit être effectué sur une assez
longue période (5 ans et plus) afin de lisser l'impact de variation boursières erratiques.

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