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CONTRIBUTION DE RECHERCHE
MBA promotion 6
Toulouse Business School
Campus de Casablanca
Année 2014
Najib ARRIFI Contribution de recherche MBA- TBS Campus Casablanca, promotion 6, année 2014 1
« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
Résumé :
Dans leur quête de la performance, les organisations du secteur public ont expérimenté
plusieurs outils et démarches de gestion ayant fait leurs preuves dans le monde de
l’Entreprise. Il s’agit notamment des dispositifs de « Contrôle Interne », de « Contrôle
de Gestion », des activités d’« l’Audit Interne », de « Management des Risques », de
« Gestion orientée Qualité »…etc. Donnant corps à un mode de pilotage axé sur la
recherche du meilleur rendement au moindre coût. Cependant, vu les spécificités du
secteur public fondé sur la notion d’« intérêt général » et en l’absence de l’idée du
« profit » comme principale finalité de son action, l’ancrage de l’activité d’Audit
Interne dans ce secteur ne se fait pas sans difficultés.
La présente étude se propose d’analyser les finalités et les enjeux de l’introduction de
l’Audit Interne au sein du secteur public, tout en émettant des recommandations pour
faire de cette activité un véritable levier de transformation de la gestion publique. Le
secteur public marocain est illustré dans cette étude par le cas de la Direction Générale
des Impôts.
Abstract:
Looking for performance by increasing productivity and efficiency, public
administration around the world try to introduce several tools of modern managing
which are performing in companies. In fact, “Internal control”, “Management control”,
“Risk Management”, “internal auditing” and “quality management system” are
experienced in public organisations consecutively to the “New Public Management”
movement. The “internal auditing” is a modern management instrument which
contributes to add value and improve the organization operations by analysing data
and business processes.
However, the public organizations based on the idea of “public interest” find
numerous difficulties to set up “internal auditing” as an independent and objective
activity.
The mean problematic of this research is how the “internal auditing” is crucial to
transform public management by introducing accountability, efficiency approach and
looking for global performance.
Our analysis is relayed on a case study about the embryonic experience of “internal
auditing” in the Moroccan general tax administration.
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Plan
Introduction. Page……………………………………………………………………6
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Conclusion. Page…………………………………………………………………...40
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
Introduction :
Dans le contexte actuel de raréfaction des ressources conjuguée à l’accroissement de la
demande, la maîtrise des coûts et l’amélioration de l’efficacité et du rendement des
activités deviennent des nécessités incontournables pour les administrations et
organisations du secteur public1. Progressivement, les exigences d’efficience et la
recherche de la performance sont devenues des feuilles de route qui transforment
profondément la logique de la gestion publique.
Dans cette quête de la performance au sein des organisations publiques, plusieurs
outils et démarches ont été expérimentés et mis en œuvre pour donner corps à une
nouvelle philosophie de gestion axée sur la recherche du meilleur rendement au
moindre coût. Il s’agit de dispositifs et de pratiques ayant fait leur preuve dans le
monde de l’entreprise, notamment le « Contrôle de Gestion », le « Contrôle Interne »,
« l’Audit Interne », le « Management des Risques », la « Gestion orientée Qualité »…
etc. qui sont apparus à première vue transposables au secteur public. Parallèlement, la
multiplication des entreprises d'État et des partenariats public-privé a induit un
déplacement des frontières entre le management public et le management privé dans le
sens d’un rapprochement allant dans certains cas jusqu’au parfait parallélisme 2.
Ce mouvement de réforme du secteur public que connaissent la plupart des Etats ne
date pas de ces temps actuels de crise. Il remonte aux années 70, et est communément
désigné sous l’expression de « la Nouvelle Gestion Publique, NGP », ou « New Public
Management, NPM ». Celle-ci renvoi à un ensemble d’exigences auxquelles doit
répondre une organisation publique moderne: «Décentralisation des pouvoirs,
contractualisation et introduction de mécanismes de marché, accent mis sur le contrôle
1
Dans la suite de cet article, on désigne par « Organisations du secteur public », les services administratifs de
l’Etat, principalement les ministères et leurs démembrements sur les plans régionaux et locaux, à l’exclusion
des entreprises publiques intervenant dans le domaine concurrentiel ou semi-concurrentiel, qui sont enclins
de facto à adopter les techniques de gestion propres au secteur privé.
2
2- Il s’agit notamment du cas des entreprises publiques adoptant des modes de management
identiques à ceux du secteur privé.
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
des extrants plutôt que sur le contrôle des intrants et réorganisation du secteur public
en services tenus de rendre des comptes. On mentionne souvent que la NGP possède
une finalité commune sous-jacente, à savoir l’optimisation du secteur public et de ses
services, concrétisée par un effort pour atteindre l’efficience, l’économie,
l’optimisation des ressources, l’égalité, la responsabilisation, etc.»3.
Ainsi, la NGP tend principalement à redéfinir les actions du secteur public en fonction
d’une nouvelle logique de pilotage par la performance. La promotion de la culture de
résultat est le point nodal de cette nouvelle philosophie de gestion qui a constituée
depuis son apparition une véritable révolution dans le devenir de l'Etat. « Tournant le
dos à des siècles d'une certaine conception de l'Administration, rigoureuse jusqu'au
pointillisme dans son respect de la loi et des règlements, la nouvelle gestion publique,
inspirée d'une logique d'entreprise, prend d'abord en considération les objectifs à
atteindre, les résultats obtenus et la qualité du management »4.
Ainsi, au delà d’une simple transposition techniques d’outils de gestion, on assiste de
plus en plus à un rapprochement du style et du mode de management du secteur public
de celui du privé. Dans ce cadre, un des outils qui a fait ses preuves dans le monde de
l’entreprise privé et qui est en train de s’introduire dans l’environnement du secteur
public est l’activité d’Audit Interne. Ses premières entrées dans le secteur public
remontent à peine aux années 90.
L’Audit Interne est définit par l’IIA5 comme étant «Une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur
ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant par une approche
systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et
3
- « L’autonomie de gestion des organisations publiques : la comparaison de quatre pays » Bram
Verschuere, Institut de gestion publique, Université catholique de Louvain, Belgique, dans la Revue:
TÉLESCOPE • Vol. 12 n° 3 automne 2005, page: 26.
4
« Contrôle interne et audit publics, le PIFC, pour une nouvelle gestion publique », Alain-Gérard
Cohen, Edition Lextenso, 2ème édition, Paris 2008, page: 14.
5
- The “Institute of Internal Auditors”. Crée en 1941, dont le siège social se trouve à la Floride aux
USA, cette association des professionnels de l’Audit Interne compte plus de 180 000 membres à
travers le monde. (Source : portail de l’IIA www.theiia.org)
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Aujourd’hui, l’Audit Interne se présente comme une activité normée et structurée qui
est présente dans la plupart des organisations modernes. Depuis son apparition au sein
du secteur privé, il a dû évoluer en passant d’une mission de contrôle et de validation
des comptes financiers pour se hisser en fonction stratégique d’assistance et
d’orientation des actions du top management. Au sein du secteur public, le même
cheminement est entrain de se produire en passant d’une activité tendant à vérifier la
conformité à la norme légale, pour se muer en un élément clé de bonne gouvernance.
« Le rôle de l’audit interne a évolué en partant d’une procédure administrative axée sur
la conformité pour se muer en un élément clé de bonne gouvernance »7.
Aussi, parmi les services publics fortement interpellés pour la consécration de l’Audit
Interne dans leur système de management, se trouve les Administrations fiscales.
Celles-ci, constamment sollicitées pour mobiliser davantage des ressources
budgétaires, dans le contexte de pression sur les finances publiques, demeurent
exposées à plusieurs risques. Ces risques sont générés notamment par le caractère
sensible des processus qu’elles gèrent et des informations qu’elles détiennent, et par le
mouvement de déconcentration des responsabilités qui y est engagé. A ce titre, l’Audit
Interne est de nature à garantir d’une part l’équilibre entre le transfert des attributions
et responsabilités aux échelons régional et local, et la nécessaire maîtrise par le top
management de l’activité à ces niveaux, et d’autre part du respect des normes
juridiques et des standards de gestion prédéfinis ainsi que de la fiabilité de
6
- « Théorie et pratique de l’audit interne », Jacques RENARD, Éditions d’Organisation,
Paris, 5ème édition, 2004, pages 62-63.
7
7- « Audit interne : indépendance au sein du secteur public » Rapport de l’Organisation
internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI). Source :
le Portail de l’INTOSAI www.intosai.org
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Dans les développements qui suivront, nous nous efforcerons de répondre aux
questions suivantes :
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8
Condition énoncée par les Normes internationales de l’Audit (voir infra page : 15)
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Pierre LUBEK définit l’Audit Interne comme étant: « une revue intermittente des
divers stades d’élaboration, de mise en œuvre et de reporting des travaux et des
résultats incombant aux services d’une organisation, dans la perspective de :
- apprécier la manière dont ils prennent en compte et gèrent les risques qui leur sont
externes ;
* efficience de la gestion ;
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Ainsi, il apparaît que les deux principales missions assignées à l’audit sont celle de
l’aide à la maîtrise des risques, et celle de la contribution à l’accroissement de
l’efficacité et de l’efficience de l’organisation. La fonction d’audit est d’ailleurs un
instrument de bonne gouvernance à travers la mise en œuvre des missions d’assurance
et de conseil.
9
Pierre LUBEK, « Concepts et définitions : contrôle interne, contrôle de gestion et audit interne », in « La
Revue du Trésor, n° 8 – 9, année 2007, page 748
10
- « Théorie et pratique de l’audit interne », Jacques RENARD, Éditions d’Organisation,
Paris, 5ème édition, 2004, page : 130.
11
- Dès les années 1980, le Sénateur américain Treadway a initié une importante recherche sur le
Contrôle Interne en créant la « Commission Treardway », débouchant elle-même sur la constitution
du comité connu sous le nom de COSO (Committe of Sponsoring Organizations of the Treadway
Commission). Celui-ci a publié ses travaux dans un ouvrage intitulé « The Internal Control
framework », traduit en Français sous le titre « La nouvelle pratique du Contrôle interne », Coopers-
Lybrand/I.F.A.C.I, Éditions d’Organisation, année 1994.
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12
« L’audit Interne, une activité au service de la maîtrise des organisations », Mohamed BARNIA, certified
Internel Auditor, in : La Revue Marocaine de Contrôle de Gestion, numéro 1, 2009, page : 103.
13
« L’audit interne dans le secteur public », Hervé BOULLANGER, Revue française d’Administration
publique, n° 148, 2013, pages 1030 et 1031.
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assurent le suivi des observations, propositions et doléances des citoyens. Ils rendent
compte de la gestion des deniers publics conformément à la législation en vigueur et
sont soumis, à cet égard, aux obligations de contrôle et d’évaluation. »16. Aussi, la
stratégie nationale de modernisation de l'Administration lancée en avril 2013 par le
gouvernement marocain entend renforcer la transparence et l'efficacité du service
public et l’amélioration de la productivité de l'administration 17.
Aussi, le processus de régionalisation avancée en cours, avec ses conséquences de
transfert des attributions du centre vers la périphérie, et son corollaire logique de
déconcentration administrative, impose la mise en place de dispositifs permettant la
maîtrise des entités et de leurs activités, assurant par là même l'amélioration de
l'efficacité des actions et de la gouvernance globale. La mise en œuvre de ces réformes
requerra l’amélioration des capacités des administrations pour la promotion de la
culture de résultat. L’apport de l’Audit Interne dans cette démarche globale de pilotage
par la performance est incontournable.
16
« Bonne gouvernance, entre la situations actuelle et les dispositions de la nouvelle constitution de 2011 »
Rapport de l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC), Juin 2011, page : 13.
17
www.mmsp.gov.ma
18
- « Management dans les organisations publiques » Annie BARTOLI, Édition DUNOD, Paris, 3ème édition,
juin 2009, page: 356.
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
2003). Encore une fois, le souci d’optimisation de la performance est bien présent, mais il est basé
sur une autre hypothèse, celle de la responsabilisation des acteurs de terrain dans le cadre d’un
domaine d’action bien délimité au sein duquel ils disposent d’une marge de manœuvre
encourageant un esprit entrepreneurial (Farnham, Horton et al. 1996). Le modèle de la qualité ou de
la recherche de l’excellence. Inspiré du paradigme de la qualité (Gogue, 1997), ce modèle s’appuie
sur des mécanismes portant sur la modification de la culture organisationnelle de manière à ce
qu’elle soit en mesure de générer des attitudes favorables à l’apprentissage et à l’amélioration
continue, en vue de mieux répondre aux besoins des citoyens rebaptisés « clients ». Nous y
reviendrons, mais précisons à ce stade que ce troisième modèle fait ressortir le caractère
pluridimensionnel de la performance publique, selon les différentes « parties prenantes » qui sont
amenées à l’évaluer, avec en position privilégiée les bénéficiaires directs de l’action publique, ceux
que l’analyse des politiques publiques appellent « les cibles » (Knoepfel, Larrue et al. 2001) ». In :
« La gestion par les résultats dans les organisations publiques: de l’idée aux défis de la réalisation »,
Yves Emery, professeur, Chaire de Management public/Ressources humaines, Institut des hautes
études en administration publique (IDHEAP), Suisse, dans la Revue: TÉLESCOPE • Vol. 12 n° 3
automne 2005, page: 2 et 3.
22
« Contrôle interne et audit publics, le PIFC, pour une nouvelle gestion publique », Alain-Gérard Cohen,
Edition Lextenso, 2ème édition, Paris 2008, page : 21
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Sanctionne
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
occidentale et des pays d’Afrique, la fonction publique est organisée selon ce système
dans lequel l’agent public intègre un corps de fonctionnaires et y évolue selon le
principe d’ancienneté. Au Etats-Unis, le fonctionnariat obéit à un autre système dit
« Spoil System » dans lequel les agents passent d’un emploi à l’autre, et ne sont pas,
en général, motivés pour faire carrière dans l’Administration publique.
Dans le système du fonctionnariat à la française, les fonctionnaires se suffisent des
droits acquis garantis par le statut d’agent de l’Etat, ce qui engendre un faible esprit
d’initiative, et une créativité médiocre. Ils demeurent imprégnés avant tout par une
culture juridique et réglementaire. L’agent ne se considère pas tenue d'atteindre un
quelconque résultat en terme de maîtrise des coûts, d'optimisation des ressources, mais
uniquement d'appliquer la loi. Le contrôle adossé à cette logique de gestion est celui
de conformité, et l'audit interne, lorsqu'elle existait était uniquement de conformité :
Le respect de la légalité passe avant la recherche de la performance.
Or, c’est cet objectif de « recherche de la performance » est le socle de la nouvelle
philosophie de gestion qui imprègne de plus en plus le secteur public. L’organisation
performante est définie comme étant « celle qui réussit à atteindre ses objectifs qu'elle
s'est elle-même fixée en fonction de son métier, de son environnement et de ses
différentes contraintes »23.
Ci-après un tableau résumant les principales différences entre une administration
« traditionnelle » et une entreprise privée en termes de fonctionnement et
d’environnement.24
° La gestion n’est pas déterminée par le marché ou le profit, mais par la recherche de l’intérêt
général.
° l’administration opère, en général, dans des domaines où la concurrence n’existe pas, ni de façon
externe (domaines réservés) ni même entre organismes publics.
° Les structures, l’organisation et les procédures utilisées sont complexes (comparées à celles
23
« Le pilotage de la performance: Levier de transformation du modèle managérial de la Direction Générale
des Impôts » Thèse de Master spécialisé en Audi, Contrôle, Finances en environnement international, par
ARRIFI Najib ; Toulouse Business school, 2010-2011, page 68.
24
- « Contrôle interne et audit publics, le PIFC, pour une nouvelle gestion publique », Alain-Gérard Cohen,
Edition Lextenso, 2ème édition, Paris 2008, page : 79
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
normes.
En définitive, l’activité d’Audit Interne au sein des organisations du secteur public
souffre de plusieurs faiblesses :
- insuffisance du « contrôle interne » qui demeure le principal objet d’intervention
de l’Audit Interne ;
- développement de l’activité d’«Inspection » qui a tendance à juger les personnes
plutôt qu’a évaluer les processus, au détriment de celle de l’audit ;
- l'Audit Interne s'applique encore principalement aux domaines comptables et
financiers de l'organisation de l’activité de l’Administration.
Partout dans le monde, les Administrations fiscales sont confrontées à des risques
diversifiés et à forts enjeux. Les risques de divulgation du secret professionnel, de
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La fin des missions est constatée par des « réunions de clôture » avec les audités en
présence des chefs de service et des directeurs régionaux concernés. Pendant ces
réunions, les principaux constats et les principales recommandations récapitulées dans
des « note de synthèse » sont étalés et discutés avec les audités dans le cadre d’un
« débat contradictoire ».
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insuffisantes, ont été améliorées de telle sorte que les risques en découlant soient
éliminés, ou du moins dont l’impact soit minimisé, l’analyse statistique des
impositions émises, des recettes recouvrées…etc. Globalement, il s’agit d’évaluer
l'impact réel de la mission initiale sur l'amélioration de la performance globale de
l'entité auditée.
Les travaux de suivi des missions d’audit permettent en outre d’apprécier si les actions
correctives mises en œuvre par le management sont effectives, appropriées et rapides.
Cette appréciation ce fait en s’assurant si:
- les erreurs relevées ont été réellement rectifiées tels que mentionné dans les réponses
aux rapports d’audit;
- toutes les erreurs de même nature, mais non signalées dans le rapport, ont été
rectifiées. Certes, l'auditeur travaille sur un échantillon réduit de dossier ; et les audités
sont appelés à étendre les épreuves exécutées par les missions d’audit à tous les
dossiers fiscaux ;
- des plans d'action ont été mis en place par les entités concernées pour empêcher la
reproduction des dysfonctionnements et des erreurs relevées. Globalement, la mission
de suivi doit s'assurer si les procédures de contrôle interne se sont améliorées
corrélativement aux dysfonctionnements relevés.
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l’audit revisite les processus afin d’évaluer leur efficacité. La rationalité de l’une de
ces deux activités ne peut se réduire à celles de l’autre.
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conformer aux Normes relatives aux responsabilités associées à leur poste. Les
responsables de l’audit interne ont la responsabilité d’assurer la conformité globale de
l'activité d’audit interne avec les Normes et d’en rendre compte »27. Ainsi, la DGI doit
adopter une Charte d’Audit dans laquelle sera énoncée une définition de l’Audit
Interne au sein de cette institution, seront définis les missions, le pouvoir et les
responsabilités de l’organe dédié. La charte doit aussi prévoir un Code déontologique
des auditeurs reprenant les normes d’indépendance, d’objectivité, de compétence et de
conscience professionnelle, tels que ne définies pas l’IIA.
La Charte d’Audit va octroyer la légitimité normative de l’Audit Interne qui fait défaut
aujourd’hui au sein à la DGI.
27
« Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne », Publication de l’IFACI, année
2012, page : 2. source : Portail de l’IFACI, voir www.ifaci.com
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
28
« L’audit interne dans le secteur public », Hervé BOULLANGER, Revue française d’administration publique,
n° 148, 2013, page 1035.
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
29
« La norme 1300- Programme d’assurance et d’amélioration qualité », portail de l’IFACI, www.ifaci.com
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
Conclusion
En définitive, Le renforcement de l’Audit Interne au sein de la DGI doit avoir comme
objectif la distillation d’une culture de maîtrise des risques, en développant chez les
managers la démarche management des risques. La professionnalisation des auditeurs
est le gage d’un Audit Interne efficace et productif. Cela passe par une formation
soutenue tant aux métiers de l’Audit qu’aux métiers de la DGI.
30
« Du contrôle à l’audit », Jean-Loup Rouff Revue Audit, n° 186, Septembre 2007, page : 18.
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
Référence bibliographiques :
Ouvrages :
- « Nouvelle gestion publique chances et limites d'une réforme de l'administration »,
ouvrage collectif, Centre d'étude, de technique et d'évaluation législatives, (CETEL),
Université de Genève, Faculté de droit ; février 1997.
- « La réforme de l'État par l'audit » Frank Mordacq. LGDJ, 2009.
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« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
Articles :
- « Concepts et définitions : contrôle interne, contrôle de gestion et audit
interne », Pierre LUBEK, in La Revue du Trésor, n° 8 – 9, année 2007.
- « Des entreprises en quête de pérennité grâce au concours de l’audit
interne » Mohamed Meziane, Revue Audit, n° 193, février 2009.
- « Du contrôle à l’audit », Jean-Loup Rouff, Revue Audit, n° 186,
septembre 2007.
- « L’approche d’audit interne dans le cadre d’entités certifiées : quelques
éléments de réflexion » José Bouaniche, Revue Audit, n° 189, avril 2008.
- « L’audit des performances dans le secteur public : par qui, comment ? »
Table ronde ; Revue Audit, n° 192, décembre 2008.
- « L’audit interne, outil majeur de détection des principaux risques de
l’entreprise », Table ronde, Revue Audit ; n° 192, décembre 2008.
- « Le nouveau cadre de référence de l’audit interne, un processus purement
formel ? », Béatrice Ki-Zerbo, Revue Audit ; n° 193, février 2009.
- « Les nouveaux modes de gestion et de contrôle publics, la France a-t-elle
un modèle à proposer au pays en transition et en développement ? », Patrick
Mordacq, in La Revue du Trésor, n° 8 – 9, année 2007.
- « L’urbanisme du contrôle interne : comment en améliorer l’efficacité ?
Quelle place pour l’audit interne ? » Revue Audit, n° 192, décembre 2008.
- « Pour une vision globale de la gestion des risques », Bénédicte Huot de
Luze, Revue Audit, n° 194, avril 2009.
Najib ARRIFI Contribution de recherche MBA- TBS Campus Casablanca, promotion 6, année 2014 41
« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
Rapports :
« Contrôle et audit internes : Assurer l’intégrité et la responsabilité du secteur
public » OCDE, rapport établi dans le cadre des célébrations du 50ème
Anniversaire de l’OCDE, 2011.
« Rapport de synthèse de la mission d'analyse comparative des administrations
fiscales » Inspection générale des Finances, France, Mars 1999.
Najib ARRIFI Contribution de recherche MBA- TBS Campus Casablanca, promotion 6, année 2014 42
« La contribution de l’Audit Interne à la performance des organisations publiques : le cas de la Direction Générale des Impôts du Maroc »
Thèses :
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