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Cours d’électrostatique

Pr. SAID LAASRI


Année universitaire: 2015/2016
1
C’est quoi l’électrostatique?

Définition : Électrostatique est l’étude des interactions électriques


des particules chargées immobiles.

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Electrostatique
Contenu de ce cours

Chapitre I Rappels mathématiques pour la physique


Interaction entre charges au repos – Loi de
Chapitre 2
coulomb
Chapitre 3 Le champ électrostatique dans le vide
Conducteurs en équilibre électrostatique dans le
Chapitre 4
vide
Le champ électrostatique dans les milieux
Chapitre 5
diélectriques
3
Chapitre 1
Rappels mathématiques pour
la physique

4
Rappels mathématiques pour la physique
Contenu de cette partie

I. Notion de champ

II. Différentielles

III. Notions fondamentales

IV. Théorème de Stokes et de Green-Ostrogradski

V. Coordonnées curvilignes

VI. Notions de l’angle solide


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Notion de champ
Un champ est une fonction qui représente une quantité physique en tous les points de l’espace
Exemple: champ électrique, champ magnétique…

On parle de champ scalaire lorsqu’à tout point


de l’espace on associe une valeur numérique:
Exemple : température, potentiel électrique…

le champ scalaire de température / carte météorologique

On parle de champ vectoriel lorsqu’à tout


point de l’espace on associe un vecteur.
Chaque vecteur a un sens et une intensité.
Exemple : vitesse du vent

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le champ vectoriel de vitesse / force du vent.
Différentielle
Lorsqu’une fonction scalaire f dépend de plusieurs variables (x,y,z,...) l’accroissement de
la fonction f lorsqu’on accroît les variables x, y, z ,... de quantités dx, dy, dz,... autour du
point de coordonnées x, y, z,... est donné par:

ou par simplification d’écriture:

où la quantité f/x est la dérivée partielle de la fonction f par rapport à la variable x,


c’est à dire qu’on calcule la dérivée de f par rapport à x comme s’il s’agissait d’une
fonction à une seule variable x et où y, z,... seraient des constantes.

7
Notions fondamentales
1. Opérateur 'nabla‘
L'opérateur 'nabla' ou appliqué à un scalaire, est très utile en physique et en analyse
vectorielle. Il permet de déterminer les notions de gradient, rotationnel, divergence et
Laplacien de manière simple.
Il se définit comme suit :

Exemple :
Calculer ∶

8
Notions fondamentales
2. Gradient d’un champ scalaire
En physique et en analyse vectorielle, le gradient est une grandeur vectorielle indiquant la
façon dont une grandeur physique varie dans l'espace. En mathématiques, le gradient est
un vecteur représentant la variation d'une fonction par rapport à la variation de ses
différents paramètres.
Le gradient d'une fonction f s'exprime ainsi :

En utilisant l'opérateur , on trouve plus simplement :

Exemple :

Calculer le gradient du champ scalaire avec

9
Notions fondamentales
3. Travail d'un champ vectoriel le long d'une courbe-Intégrale curviligne

Soient un champ vectoriel ⃗ et deux points de l'espace Pa et Pb reliés par une


courbe C. A chaque point de C, on assigne un vecteur ⃗.
Le travail du champ vectoriel ⃗ de Pa à Pb le long de C s'écrit ainsi :

dl désigne l’éléments
de longueur

Si Pa = Pb, alors on parle de la circulation du champ vectoriel le long de


la courbe fermée C et on écrit :

Champ conservatif: On dit qu’un champ de vecteurs est conservatif si sa


circulation le long d’une courbe fermée est nulle.
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Notions fondamentales
4. Flux d'un champ vectoriel à travers une surface - Intégrale de surface
Soient un champ vectoriel ⃗ et une surface S. Chaque unité de surface dS au voisinage
d‘un point P peut être représenté par un vecteur perpendiculaire à S au point P appelé
simplement dS.
Si on définit (x, y,z) le vecteur de module 1 perpendiculaire à S en tout point,
On écrit = . avec : dS désigne l’élément de surface .

Le flux du champ vectoriel ⃗ à travers la surface S


est défini ainsi :

Si la surface S est fermée on écrit :

La notion de flux à travers une surface fermée est importante. Si aucune 'source' ne se
trouve à l'intérieur de S, alors ce flux doit être nul (flux conservatif).
Remarque importante : quand on parle de surface fermée S, le vecteur est toujours
dirigé vers l'extérieur de S.
11
Notions fondamentales
5. Lignes de champ
Soit un champ vectoriel donné en coordonnées cartésiennes :
On appelle lignes de champs l'ensemble des courbes parallèles au
champ vectoriel . (C. à. d : ∧ = 0)

On les trouve en résolvant l'équation différentielle suivante :

Exemple :
Soit le champ vectoriel :
On applique :

On trouve :

avec C1 et C2 à déterminer en fonction des conditions initiales. La première équation


est la projection des lignes de champ dans le plan xOy et la seconde équation est la
projection des lignes de champ dans le plan xOz. Il faut en effet deux équations pour
déterminer une courbe simple dans R3. 12
Notions fondamentales
6. Rotationnel: Le rotationnel d’un vecteur ⃗ est le résultat de l’application de
l’opérateur « nabla » sur ce vecteur, à la manière d’un produit vectoriel . Le
résultat est un vecteur, que l’on peut calculer avec la règle de composition du
produit vectoriel en repère orthonormé.

7. Divergence: La divergence d’un vecteur ⃗ est définie par le produit scalaire de


l’opérateur « nabla » avec ce vecteur. Le résultat est un scalaire

= ⃗+ ⃗+
⃗= ⃗+ ⃗+
13
Notions fondamentales
8. Laplacien d’un champ scalaire
Soit f(x,y,z) un champ scalaire. On appelle le Laplacien de f, le champ scalaire
suivant:

Exemple :
Montrer que :

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Théorème de Stokes et de Green-ostrogradski
Théorème de Stokes: La circulation d’un vecteur ⃗ le long d’un
contour fermé L est égale au flux du rotationnel de ce vecteur à
travers une surface SL qui s’appuie sur ce contour (l’orientation de la
surface par rapport au sens de circulation est donnée par la règle
du tire-bouchon - ou trièdre direct).

Le flux du rotationnel d’un vecteur à travers une surface est égal à la


circulation de ce vecteur le long d’un contour fermé sur lequel s’appuie
cette surface
Théorème de Green-Ostrogradski

Soient (V) un volume délimité par une surface fermée (S) et ⃗ un champ de vecteurs.
On a:

Le flux d’un champ de vecteurs ⃗ à travers une surface S limitant un volume V est égale
À l’intégrale sur tout le volume de la divergence
15 de ⃗
Coordonnées curvilignes
Traiter les problèmes en coordonnées cartésiennes est sans doute le
plus facile du point de vue conceptuel, mais parfois n’est pas le moyen
le plus adapté. La symétrie d’un système doit toujours être prise en
considération car elle permet de simplifier les calculs ou d’avoir des
moyens de vérification les plus adéquats.

Ceci conduit à préférer, suivant les cas, d’autres systèmes de


coordonnées qui sont adaptés à la symétrie: coordonnées polaires,
cylindriques ou sphériques.

Les expressions des calculs différentiels, vectoriels et d’application des


opérateurs permettant de calculer le gradient, la divergence, le
rotationnel ou le Laplacien dans les systèmes cartésien, polaire,
cylindrique et sphérique seront détaillés en polycopié.

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1. Coordonnées Cartésiennes
Un système de coordonnées cartésiennes permet de déterminer la position d'un point dans
un espace affine (droite, plan, espace de dimension 3, etc.) muni d'un repère cartésien.

Vecteurs unitaires :

x ]-, +[
avec y  ] -, +[
z  ]-, +[

Surfaces élémentaires

Longueurs élémentaires Volume élémentaire


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2. Coordonnées cylindriques
Coordonnées cylindriques: symétrie axiale ( // axe Oz)

  [0, +∞[
avec θ  [0, 2]
z]-∞, +∞[

Est utilisé quand une quantité est


invariante par rotation autour d’un axe:
Cette quantité ne dépend que de la distance  à
l’axe et de la cote z suivant l’axe

Pour passer en coordonnées polaires, faire z=0.


Pour les longueurs, surfaces et volume élémentaire (voir le polycopié) 18
3. Coordonnées sphériques
Coordonnées sphériques: symétrie radiale

x = r sin() cos() Utilisé quand une quantité est invariante


y = r sin() sin() par rotation autour d’un point:
z = r cos() Cette quantité ne dépend que de la distance r au
point
r2 = x2 + y2 + z2

Pour passer en coordonnées polaires, faire  =/2.


Pour les longueurs, surfaces et volume élémentaire (voir le polycopié) 19
Notions de l’angle solide 2D

20
L'angle solide
Notions de l’angle solide 3D
Définition : un angle solide est une grandeur qui définit
la portion d’espace délimitée par le centre d’une sphère
et une partie de la surface de cette sphère.

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Notionssolide
L'angle de l’angle solide 3D
élémentaire
Soit une sphère de centre 0 et de rayon R, et un élément de surface
dS sur cette sphère.
L’angle solide élémentaire dΩ qui définit la portion d’espace
délimitée par le centre de la sphère et l’élément de surface
dS orientée par le vecteur unitaire est défini par :

Autres surfaces élémentaires

Toutes ces surfaces définissent le


même angle solide élémentaire Ω.
Elles sont limitées par le même cône
22
CalculNotions
des anglesde l’angle
solides : un solide
résumé 3D

23
Notions de l’angle solide
Exemple : Calcul d’un angle solide Ω d’ouverture
α

(Voir le polycopié)

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Exercice d’application
Quel est l'angle solide sous lequel on voit un disque de rayon R depuis un
point M de son axe situé à une distance d du disque ?

C’est le même angle solide définit par une calotte


sphérique correspondant au même angle α,

D’après l’exemple précèdent on a:

Ω = 2π (1 − α) avec tg α=
Disque vu depuis un point de son axe

or cos α =
+

⇒ Ω = 2π (1 − )

25
Chapitre 2
Interaction entre charges au
repos – Loi de coulomb

26
Interaction entre charges au repos – Loi de coulomb

Contenu de cette partie

I. Différentes méthodes de l’électrisation (rappels)

II. Force d'interaction électrostatique

III. Distributions de charges électriques

IV. Loi de Coulomb pour des charges non ponctuelles

V. Exercice d’application
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Différentes méthodes de l’électrisation (rappel)
1. Electrisation par frottement
Expérience 1: Une tige en verre bien sèche, frottée à l’aide
d’un morceau de drap en soie, tenue à la main, attire de
petits morceaux de papier (figure a).
On dit que le verre a été électrisé, ce phénomène est
appelé électrisation et la discipline de la physique qui
traite de tels phénomènes est l’électricité.

Expérience 2: On obtient le même résultat si on remplace


la tige en verre par un bâton d’ébonite et si on répète la
même opération (figure b).

Expérience 3: Si on essaie d’électriser, comme


précédemment, une tige métallique, en cuivre par
exemple, on n’obtient aucun résultat (figure c).
La tige en métal, tenue à la main, n’exerce aucune force sur
les morceaux de papier

Ebonite : caoutchouc durci par mélange avec du soufre. 28


1. Electrisation par frottement (suite)
Expérience 4 Par contre si on tient, par l’intermédiaire d’un
manche en bois, la tige métallique électrisée, on constate
que des forces d’attraction se produisent sur toute la
surface du métal (figure d).
Interprétation de ces expériences :

1. Dans le cas du verre et de l’ébonite, l’expérience montre que les charges restent
localisées sur la partie frottée et ne se répandent pas sur toute la surface du
matériau. Le verre et l’ébonite sont des isolants électriques.

2. Par contre les charges dues à l’électrisation se déplacent dans les métaux et
s’écoulent vers la terre à travers le corps de l’expérimentateur. C’est la raison pour
laquelle on ne constate aucun effet de l’électrisation dans l’expérience de la
figure c. Les métaux sont des matériaux conducteurs d’électricité.

3. Dans la quatrième expérience, le manche en bois, qui est un isolant, empêche


l’écoulement des charges électriques. Néanmoins celles-ci se répandent sur toute
la surface du métal. 29
2. Les deux types d’électricité
Soient les pendules constitués d’une potence, fixée sur un
socle en bois, à laquelle est relié un fil de soie sans torsion.

Suspendons, en son milieu, un bâton d’ébonite dont une


extrémité a été électrisée par frottement.
Approchons de cette extrémité la partie électrisée, par la
même méthode, d’un second bâton d’ébonite. L’interaction de
ces parties électrisées se traduit par une répulsion

On répète la même expérience, en remplaçant les bâtons d’ébonite


par des tiges de verre électrisées comme précédemment. Là encore
l’interaction se traduit par une répulsion.

Dans une troisième expérience, on met en présence


l’extrémité électrisée du bâton d’ébonite et celle de la tige de
verre électrisée. Il en résulte une attraction.

30
3. Les deux types d’électricité

Interprétation des résultats :


Ces expériences mettent en évidence deux types d’électricité :
La première apparait dans le verre : c’est l’électricité vitreuse à laquelle on
a attribué arbitrairement un signe positif.
La seconde se manifeste dans l’ébonite et d’autres résines : c’est
l’électricité résineuse ; on lui a attribué un signe négatif.
En outre, ces expériences montrent que :
1. deux matériaux chargés d’une électricité de même signe, positive ou
négative, se repoussent ;

2. ils s’attirent s’ils portent des charges de signes opposés.

3. Un matériau qui n’est pas chargé est neutre.

31
3. Autres modes d’électrisation
A. Electrisation par contact
On constitue, à présent, un pendule électrostatique en
suspendant au fil de soie une boule de polystyrène recouverte
d’une matière conductrice. Celle-ci est initialement neutre.
Approchons une tige en verre, électrisée par frottement, de la
boule jusqu’au contact.

On constate que la boule est repoussée sous l’effet de son


interaction avec la partie électrisée de la tige.
Cette expérience montre que lorsqu’un matériaux A, initialement neutre,
est mis en contact avec un objet B portant une charge q , cette charge se
répartit entre A et B.
Les deux charges qA et qB , obtenues après électrisation par contact, sont
de même signe : il en résulte une répulsion

B. Electrisation par influence


Approchons une tige en verre électrisée de la boule B initialement
neutre, sans la toucher. Nous constatons que la boule est attirée par la
tige. La boule a été électrisée par influence. Lorsqu’on éloigne la tige
électrisée, le pendule reprend sa position initiale. 32
4. Électrisation et charge électrique
Le concept de charge électrique : Les résultats des expériences précédentes ont
amené les physiciens à introduire le concept de charge électrique confirmé par
les travaux de Coulomb et surtout par la découverte de l’électron en 1881 par
Joseph J. Thomson. La charge électrique, qui caractérise le phénomène
d’électrisation, ne peut être dissociée de la matière. Elle existe sous deux formes,
qualifiées de positive et de négative.

Les expériences précédentes permettent d’énoncer la loi suivante :

Deux charges électriques de même signe positif ou négatif, se repoussent; par


contre elles s’attirent si elles sont de signes opposés.

Le concept de charge ponctuelle : Comme pour la masse, on introduit le concept de


charge ponctuelle. C’est une charge dont les dimensions sont suffisamment petites
par rapport aux distances d’observation pour être assimilée à un point géométrique.

La charge électrique est une grandeur mesurable

33
5. Quantification de la charge électrique.
Le physicien américain Robert A. Millikan a montré en 1913, à partir d’une
expérience mettant en jeu des gouttes d’huile électrisées, le fait que toute charge
électrique q est quantifiée, c’est à dire qu’elle n’existe que sous forme de multiples
d’une charge élémentaire indivisible e : q = Ne où : e = 1,602 10-19 coulomb

C’est la charge électrique portée par l’électron et le proton.

Particule Charge électrique Masse

Electron -1,602 10-19 C 9.109.10-31 kg


Proton +1,602 10-19 C 1.672.10-27
Neutron 0 1.674.10-27

Principe de la conservation de la charge électrique.


Lors des expériences précédentes, quand on frotte la tige de verre avec un morceau de
drap, la tige reçoit une charge positive, mais le morceau de drap prend une charge égale
et opposée. Dans le système formé par la tige et le drap, la quantité de charge électrique
reste constante. Les charges négatives arrachées au verre se retrouvent dans le morceau
de drap. Ce phénomène résulte d’un principe général, c’est le Principe de conservation de
la charge électrique :
Dans un système isolé la somme algébrique des charges électriques reste constante. 34
6. L’électrisation et la constitution de la matière.
On sait que la matière est constituée d’atomes
Structure d'un atome :
1. Noyau = A particules dont Z protons de charge individuelle
positive par convention, de masse au repos
mp = 1,672 10–27 kg
A – Z neutrons
mn = 1,674 10–27 kg
2. Cortège électronique : Z électrons gravitant autour du noyau.
Charge négative = – 1,6022×10–19 C. Z : numéro atomique
me = 9,109 10–31 kg
A : masse atomique

Remarque : Les électrons internes sont fortement liés au noyau, par contre les
électrons périphériques le sont beaucoup moins. Ces derniers peuvent être
facilement arrachés par frottement. Le fait de frotter deux matériaux,
électriquement neutres, l’un contre l’autre, entraîne un transfert d’électrons de
l’un vers l’autre. Les deux matériaux ne sont plus neutres, ils sont électrisés.
Celui qui a cédé des électrons se trouve chargé positivement et celui qui en a
reçu se charge négativement. 35
Rappel :
Un atome perdant un électron => ion positif : Na+, Cu2+...
Un atome gagnant un électron => ion négatif : Cl-, Br-, F-...
On peut arracher un électron d'un atome en lui fournissant de l'énergie
Cette énergie est exprimée en électron-Volt : eV
Un électron-Volt est l'énergie d'un électron accéléré par une différence de potentiel de 1 Volt
Conclusion :
1. L’électrisation résulte d’un transfert ou d’un déplacement d’électrons.
2. Les expériences précédentes ont mis en évidence deux types de matériaux :
 Les isolants électriques ou diélectriques (verre, résines, matières plastiques, etc.) qui
ne comportent que des charges liées ; celles-ci ne peuvent effectuer que des petits
déplacements autour de leurs positions d’équilibre.
 Les seconds, dans lesquels les électrons peuvent se déplacer facilement, sont des
conducteurs. Les métaux sont de bons conducteurs, le corps humain l’est moins, mais
comme l’a montré l’expérience de la figure c, il permet aux charges électriques de
s’écouler vers la terre qui, elle aussi, est un conducteur.
36
Force d'interaction électrostatique
1. Loi de Coulomb (rappel)
En 1785, Coulomb a effectué une série de mesures qui lui ont permis de déterminer les
caractéristiques de la force d’interaction électrostatique entre deux charges ponctuelles q1 et
q2 séparées par une distance r.

Ces expériences ont mis en évidence une analogie avec la loi de la gravitation universelle de
Newton, Coulomb a alors proposé l’expression mathématique :

Avec: est la permittivité électrique du vide


mesurée, en farad par mètre : F/m. 37
1. Loi de Coulomb (suite)
La force électrostatique est répulsive si les charges sont de même signe, et
attractive si elles sont de signes opposés, alors que la force de gravitation est
purement attractive.
La loi de Coulomb est une loi empirique, elle est à la base de l’électrostatique.

Remarque : La loi de Coulomb obéit au modèle newtonien. Dans ce modèle, la


force d’interaction, présente les caractéristiques suivantes :
1. Elle s’exerce sur des objets de même nature, ici des charges électriques.
2. Elle agit suivant la droite qui joint les deux objets.
3. Elle est proportionnelle au produit des grandeurs liées aux objets considérés :
q1 et q2.
4. Elle varie comme l’inverse du carré de la distance entre les deux objets.
5. Elle obéit au principe de l’action et de la réaction.

Une loi empirique est obtenue à partir d’observations et d’expériences, mais elle n’est
pas démontrée théoriquement 38
2. Principe de superposition
Considérons trois charges ponctuelles q1, q2 et q fixées respectivement P1, P2 et M

Quelle est la force que subit la charge placée en


présence des charges q1 et q2 ?

La loi de Coulomb permet de calculer la force 1 subie


par la charge q lorsqu’elle est uniquement en
présence de q1.
On peut de la même manière calculer , force subie par q
lorsque seule q2 est en présence de la charge q.

L’expérience montre que la force subit par q lorsqu’elle est en présence des deux
charges q1 et q2 est la somme vectorielle des forces ⃗ 1 et ⃗ 2 :

39
2. Principe de superposition (suite)

Ce résultat est vérifié quelque soit le nombre de charges en présence. La force


⃗ subie une charge q placée en M, en présence de n chargées q 1, q2, ..., qi, ...,qn

fixées en P1, P2, ..., Pi, ..., Pn est la somme vectorielle des forces dues à
l’interaction de chacune des charges avec q, calculées séparément :

Cette expression exprime le principe de superposition. la force totale F due à


un ensemble de charges est la somme vectorielle de l’effet de chaque charge
prise individuellement. Ce qui suppose que la force s’exerçant entre deux
charges n’est pas modifiée par la présence d’une troisième charge. Il y a donc
indépendance des effets.
40
Distributions de charges électriques
1. Distribution discrète de charges
Une distribution discrète de charges est un ensemble de charges électriques
ponctuelles proches les unes des autres.
La charge totale Q de la distribution discrète de charges qi est :
2. Distribution continue de charges : Densité
A l’échelle macroscopique, le nombre de charges élémentaires est très important et
la nature discontinue de la charge n’a plus de sens. Ceci nous permet de considérer que
la répartition de charges dans la matière est continu
a) Densité linéique de charge

Si la charge est concentrée sur un système filiforme, on définit


une densité linéique de charges λ(P), à partir de la charge dq
porté par un élément dl du fil, entourant le point P :

La charge totale du fil est donnée par l’intégrale curviligne :

 en Coulomb/m
41
b) Densité surfacique de charge
Lorsque les charges sont réparties sur une couche d’épaisseur
très faible par rapport aux dimensions de la couche, on définit
une densité surfacique de charges σ(P) à partir de la charge dq
portée par un élément dS de la surface de la couche, entourant
le point P : Figure b
Dans ce cas, la charge totale d’une surface (S) s’obtient à partir de
l’intégrale de surface :
 en Coulomb/m2
c) Densité volumique de charge
Pour décrire une distribution volumique de charge, on définit la
densité volumique de charges ρ(P) à partir de la charge dq
contenue dans un élément de volume dτ entourant le point P :
Figure C
Pour un volume τ, la charge totale est donnée à partir de l’intégrale de volume :

 en Coulomb/m3
42
Loi de Coulomb pour des charges non ponctuelles
Important :
1. Seule la distribution volumique de charges a une signification physique.
2. Les charges ponctuelles et les distributions surfaciques et linéiques n’ont pas
d’existence physique réelle
 une surface a toujours une épaisseur.
 une ligne a toujours une section.

Force de coulomb avec les différentes distributions de charge continue:

43
Résumé : la charge électrique
1. Par différents moyens (frottement, contact, influence), on peut obtenir une propriété
de certains matériaux appelée électrisation.
3. Cette propriété est à l'origine d'une force attractive ou répulsive, ce qui conduit à
définir deux types d'électrisation : positive et négative.
4. L'électrisation se produit sans changement de la masse des matériaux électrisés.

5. On doit distinguer deux grands types de matériaux : les conducteurs les isolants
6. La force due à l'électrisation suit une loi analogue à celle qui gouverne l'attraction
universelle entre les matériaux pesants (dépendance en 1/r2).
7. On peut donc introduire le concept de charge pour quantifier la force d'attraction ou
de répulsion due à l'électrisation.
8. La charge sera positive ou négative en fonction de la nature de l'électrisation. Le signe
est une convention
9. L'introduction de la charge permet d'écrire la loi de Coulomb qui décrit la force entre
deux matériaux électrisés de petite taille (charges ponctuelles).
10. La loi de Coulomb obéit au principe de superposition
11. On peut généraliser le concept de charge à des volumes, surfaces et fils chargés en
définissant les densités de charge (volumique, surfacique, linéique) correspondantes44

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