Tice Et Scenarisation Pedagogique PDF

TICE ET SCÉNARISATION PÉDAGOGIQUE
UN LIVRE BLANC RÉALISÉ À PARTIR DES ARTICLES PUBLIÉS SUR THOT CURSUS
WWW.CURSUS.EDU
CHRISTINE VAUFREY
Table des matières
La scénarisation pédagogique, de quoi parle t-on ? 1
Pour bâtir des scénarios pédagogiques intégrant les TIC 2
Scénariser l’utilisation des Tice en classe 5
REPÈRES GÉNÉRAUX 6
Les huit éléments essentiels d'un bon plan de cours 6
L’intention pédagogique avant la technologie 8
Repenser les cours universitaires pour améliorer le taux de succès aux examens 11
OUTILS DE SCÉNARISATION 13
Educlic : outil d'édition et de partage de fiches pédagogiques 13
Chez Universcience, un espace de création de TD en ligne pour les enseignants 15
Créer des scénarios pédagogiques en rapport avec l'histoire 18
Tracer son chemin sur Internet 20
EXEMPLES DE SCÉNARIOS PÉDAGOGIQUES 22
Scénario pédagogique pour l’exploitation des chansons françaises en cours de langue 22
Scénario pédagogique d’écriture collaborative en ligne par les élèves 23
Partager et analyser les ressources en classe, une pratique prometteuse 24
Organiser des chasses au trésor avec Google Earth 27
Scénariser des cours et séquences d’apprentissage en ligne 29
REPÈRES GÉNÉRAUX 30
Scénariste pédagogique : l’architecte de la formation en ligne 30
Élaboration et réutilisation de scénarios pédagogiques 34
Contrôleur de scénario pédagogique : nouveau rôle de l’enseignant 36

OUTILS DE SCÉNARISATION 39
Un site pour apprendre à scénariser les cours en ligne 39
Le design pédagogique en pratique 41
Chaînedit et Scénari : deux suites éditoriales pédagogiques 42
La procédure de design de cours du MIT : élégante et robuste 44
Udutu : créer des cours en ligne interactifs rapidement et facilement 46
eXE : éditeur de cours en ligne gratuit et conforme aux plus récents standards 47
Courselab : Outil gratuit de production de cours autonomes en ligne 50
Une nouvelle plate-forme e-learning adaptée à l'enseignement des langues 51
EXEMPLE DE SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE 52
Apprentissage collaboratif en ligne et compétences relationnelles 52
Quelques banques de scénarios pédagogiques 53
Quelques banques de scénarios pédagogiques 54
T h o t C u r s u s Scénarisation pédagogique
3
La scénarisation pédagogique, de quoi parle t-on ?
Christine Vaufrey
redaction@cursus.edu
Qu’on l’appelle scénarisation ou design pédagogique, le processus qui permet de construire une forma-
tion, un module, un cours ou une séquence d’enseignement renvoie au coeur du métier de l’enseignant.
En scénarisant son activité, il décide du type de médiation qu’il va assurer entre les apprenants et les sa-
voirs, savoir-faire et savoir-être composant les compétences à acquérir par le biais de la démarche et de
la dynamique d’apprentissage.
A ce titre, l’enseignant est à la fois auteur, metteur en scène, acteur et même spectateur du le scénario
qu’il a préparé. La scénarisation pédagogique met en exergue la dimension méta-réflexive de l’acte d’en-
seignement, elle permet à l’agent de prendre du recul par rapport à son action et d’y aménager la place
des apprenants.
La montée en puissance de la formation à distance ou e-Learning a rendu plus que jamais nécessaire la
scénarisation des séquences d’apprentissage. En effet, si l‘enseignant en présence peut compter sur son
métier, son charisme, sa capacité à décrypter les signaux qui lui viennent de la classe pour ajuster en
permanence son activité, tout change lorsqu’il enseigne à distance. Dans ce cas, l’enseignant (ou le scé-
nariste pédagogique s’il en existe un dans l’équipe de conception de cours) doit prévoir l’intégralité des
séquences par avance, ce qui comprend non seulement les contenus, mais aussi les temps d’activités pro-
posés aux apprenants, les temps d’interaction, les temps d’autoévaluation et les temps d’évaluation.
Crédit Michael Surran / CC BY-SA 2.0

Crédit Star for Life / CC BY 2.0 Crédit Canada in Afghanistan / CC BY-
NC-ND 2.0
L’utilisation de plus en plus fréquente des technologies de l’information et de la communication pour

l’éducation (Tice) en classe exige elle aussi une soigneuse scénarisation. Nombre d’enseignants ne se sen-
tent pas à l’aise avec ces outils simplement parce qu’ils ne savent pas quoi en faire... L’obstacle relève de
la pratique professionnelle habituelle bien plus que de la supposée barrière technique.
Dans ce Livre Blanc, nous vous proposons une sélection d’articles publiés dans Thot Cursus ces cinq der-
nières années, qui tous ont trait à la scénarisation pédagogique et à ses outils. Une première partie traite-
ra de la scénarisation pédagogique de l’utilisation des Tice en classe. La seconde se penchera sur la scé-
narisation pédagogique de la formation à distance. L’ouvrage s’achève sur une sélection de sites offrant
de très nombreux exemples de scénarios pédagogiques. ces derniers sont majoritairement conçus pour
être utilisés avec des classes du primaire et du secondaire. Néanmoins, la scénarisation pédagogique est
indispensable à tous les niveaux de l’enseignement et de la formation, y compris aux niveaux supérieurs
et professionnels.
T h o t C u r s u s La Scénarisation pédagogique
1
Pour bâtir des scénarios pédagogiques intégrant les TIC
Om El Khir Missaoui
Première publication : mai 2011
Avec l'utilisation du multimédia et des environnements d'apprentissage médiatisés ainsi que le

développement de la formation tout au long de la vie, la scénarisation pédagogique s'impose
pour formaliser l'apprentissage et la formation et harmoniser les pratiques. Pourquoi et com-
ment concevoir un scénario, voici pour vous guider quelques éléments de base.
Dans le domaine littéraire, un Scénario est un canevas, le plan détaillé d'une pièce de théâtre, d'un ro-
man. Au cinéma, c'est la trame écrite et détaillée des différentes scènes d'un film, comprenant générale-
ment le découpage et les dialogues. C'est cette démarche d'écriture et de préparation que l'on peut vou-
loir transposer pour en faire une méthode dans l'enseignement et la formation : un scénario devient alors
un travail préparatoire où un projet (de cours, de séquence, de module) est décrit, raconté, mais aussi
découpé, structuré avant d'être réalisé de façon réelle.
En fait, dans l'enseignement, il y a toujours eu quelque part cet acte de scénarisation de par le fait même
que l'on pense le déroulement d'une séance, à la répartition horaire, à l'alternance de la théorie et de la
pratique, etc. Mais la notion de scénarisation pédagogique s'est peu à peu imposée quand les ensei-
gnants ont commencé à intégrer l’audio visuel à leurs pratiques, dans les années 80. Depuis, avec le dé-
veloppement du multimédia et des environnements d’apprentissage médiatisé la tendance s’est accentuée.
Scénario, scénarisation, design et ingénierie pédagogiques, autant de termes qui témoignent de la néces-
sité de définir, formaliser les parcours et activités d'apprentissage pour intégrer des domaines auparavant
très cloisonnés, celui des médias, des technologies et de l’enseignement-apprentissage.
Les contenus du scénario pédagogique

Pour Brassard et al. (2003), la conception d'un scénario pédagogique tient compte des dimensions affé-
rentes aux orientations et choix pédagogiques de départ, aux acteurs et à leurs rôles, aux activités ainsi
qu'aux outils et processus.
Un scénario pédagogique est en conséquence un document structuré décrivant :
•Les acteurs : apprenants, formateurs, tuteurs, autres intervenants

•Les buts et objectifs : ce que les apprenants doivent savoir et savoir faire à la fin de la formation et
dans quel but
•Les pré-requis
2
•Les contenus : les éléments du contenu, des connaissances à acquérir
•La méthode pédagogique dominante : magistrale, interrogative, active, collaborative …
•Les techniques utilisées : travail individuel, de groupe, étude de cas, projets, …
•Les outils et ressources technologiques : lesquels sont disponibles, comment les intégrer ?
•Les activités pour chaque étape de l’apprentissage
•La description des séquences et la progression envisagée
•Le dispositif d'évaluation : la forme choisie et les modalités
•La description détaillée d'une séquence comprenant le contenu, les activités, les rôles, les interactions,
l'évaluation (étude de faisabilité du scénario)
Scénario d'apprentissage et scénario d'encadrement

En formation à distance, la scénarisation dépend d’abord de la typologie adoptée : présentiel enrichi
(utilisation de diaporamas, simulation de la distance en présence lors de regroupements présentiels), mo-
dalité hybride (certains modules d'une formation sont suivis à distance, ou présentés sous formes de cap-
sules de micro-learning) ou totalement à distance (dispositif de formation avec un environnement d'ap-
prentissage de type classe virtuelle ou campus virtuel et tout un système d'apprentissage et de suivi admi-
nistratif et pédagogique débouchant généralement sur une certification). On doit scénariser à tous les ni-
veaux : une simple activité, une séquence ou unité d'apprentissage ou une formation dans sa totalité selon
le modèle cité plus haut.
Dans les cas de cours ou parties de cours suivis à distance, la structuration pédagogique s'articule autour
de trois systèmes : système d'entrée (objectifs, test de prérequis), système d'apprentissage (appropriation
des contenus à travers la consultation de ressources, la réalisation d'exercices, des travaux de recherche
et de production individuels ou collectifs, etc.) et système de sortie (post test pour l'évaluation finale et la
certification). Pour chaque système, il s'agit d'appliquer la méthodologie de scénarisation en précisant à
travers des consignes les tâches des enseignants et celles des apprenants avant, pendant et après chaque
activité d'apprentissage ou d'évaluation.
L'idée principale consiste à prévoir les interactions à distance entre enseignants à distance (concepteurs
de cours et/ou tuteurs) et entre les pairs. Il ne suffit de structurer et d'agencer des activités mais de préci-
ser qui fait quoi avec quels outils etc. Chacun des acteurs remplit en quelque sorte un contrat, les règles
du jeu sont clarifiées et l'on est conscient de ses droits ou devoirs. C'est pour cela qu'en scénarisant un
cours on formalise autant l'apprentissage et l'évaluation que les modalités d'encadrement, c'est-à-dire les
interventions tutorales.
Granularisation et design pédagogique

Les enseignants sont parfois réticents à s'engager dans un processus de scénarisation par crainte de re-
dondance ou de perte de temps. Or, les modèles ou outils à utiliser dans une formation peuvent être mu-
tualisés grâce aux espaces de partage et le web 2.0. Dans les entreprises spécialisées dans la production
de cours à distance, la conception de cours intégrant les TIC ou à distance est l'affaire d'équipes multidis-
ciplinaires et la capitalisation des ressources et procédures allège le travail. La tendance est plutôt à la
granularisation des contenus et au micro-learning c'est-à-dire que l'on produit de petites séquences d'ap-
prentissage autonome ou des démos, des animations/simulations que l'on peut combiner dans diverses
formations. Mais un enseignant solitaire peut aussi produire des séquences plus ou moins longues de for-
mation à distance, se retrouvant là dans la position de l'homme orchestre menant de pair production de
3
contenu et médiatisation pour la numérisation d'un cours. Même dans cette situation, l'enseignant - con-
cepteur a intérêt à granulariser sa production, de manière à pouvoir la réutiliser plus facilement dans de
nouvelles combinaisons. Supposons qu'une brique d'apprentissage soit produite sur les temps de l'indicatif
en langue française, l'enseignant peut l'utiliser pour faire étudier à ses élèves les types de textes (descrip-
tif, le texte narratif etc.) en la combinant avec d'autres briques. Les contenus numérisés sont ainsi rentabi-
lisées en temps et en argent.
Le design pédagogique (terme préféré à celui de scénarisation pédagogique au Québec) qui est la for-
malisation du processus d'enseignement pour programmer des séquences d'apprentissage dans des envi-
ronnements numériques de formation, consiste à concevoir des séquences d'activités qui seront présentées
en fonction des comportements et des actions de l'apprenant. L'information sur la séquence est indépen-
dante du contenu afin de favoriser la granularité et partant de la réutilisation. La méthode ADDIE (Ana-
lyse des besoins, Design, Développement, Implantation, Evaluation) convient aux concepteurs de cours
inédits qui après avoir défini le public cible, déterminent les compétences à atteindre (design), dévelop-
pent le cours, l'implantent et l'évaluent avec itération entre toutes ces étapes car en général on conçoit un
prototype et on le teste et puis on passe à la production complète.
Pour conclure, disons que l'on a intérêt à adopter la scénarisation pédagogique pour se positionner dans
les dispostifs de formations et harmoniser les actions d'apprentissage et de formation.
Si vous désirez approfondir le sujet, voici quelques liens utiles :
Scénario pédagogique (Université Paris Descartes, René Wiki)
Scénario pédagogique (Université de Genève, faculté des sciences de l’éducation, Wiki EduTech)
La scénarisation pédagogique dans tous ses états, France Henri
Conception pédagogique de supports CUEEP, Université Lille 1
4
Scénariser l’utilisation des Tice en classe
Repères généraux
Les huit éléments essentiels d’un bon plan de cours
L’intention pédagogique avant la technologie
Repenser les cours universitaires pour améliorer le taux de succès aux examens
Outils de scénarisation
Educlic, outil d’édition et de partage de fiches pédagogiques
Chez Universcience, un espace de création de TD en ligne pour les enseignants
Créer des scénarios pédagogiques en rapport avec l’histoire
Tracer son chemin sur Internet
Exemples de scénarios pédagogiques

Scénario pédagogique pour l’exploitation des chansons françaises en cours de langue
Scénario pédagogique d’écriture collaborative en ligne par les élèves
Partager et analyser les ressources en classe, une pratique prometteuse
Organiser une chasse au trésor avec Google Earth
5
REPÈRES GÉNÉRAUX
Les huit éléments essentiels d'un bon plan de cours
Christine Vaufrey
Première publication : mai 2011
Rédiger systématiquement ses plans de cours peut apparaître comme une contrainte inutile aux
yeux de nombreux enseignants expérimentés. Mais en cas d'inspection ou, plus stimulant, de
partage de pratiques et de ressources avec les collègues, ces documents s'avèrent indispensa-
bles. Une enseignante américaine propose sa trame de plan de cours, en toute simplicité.
Beth Lewis fait partie de ces blogueurs américains qui ne craignent pas de rappeler les évidences. Ensei-
gnante au primaire, elle propose ainsi sur son blogue un billet intitulé "Top 8 Components of a Well-Writ-
ten Lesson Plan" que l'on traduira par "Les huit éléments essentiels d'un bon plan de cours". Le modèle,
même s'il est loin d'être original, mérite d'être adopté ou adapté à ses propres pratiques. les enseignants
débutants y trouveront un guide rassurant, et les plus expérimentés l'adopteront pour publier leurs fiches
de cours, notamment sur la toile.
Le plan de cours proposé par Beth Lewis comprend les éléments suivants :
1. Objectifs et buts (Objectives and Goals). Ils doivent être clairs et surtout, liés aux programmes et ins-
tructions officiels.
2. Contexte, présentation du cours (Anticipatory Set). Tout ce que vous allez dire aux apprenants pour
introduire le cours, le lien avec les leçons précédentes, votre façon de stimuler l'aintérêt des appre-
nants. C'est la phase d'appel.
3. Apports directs (Direct Instruction). Vous détaillerez ici les apports de connaissances à effectuer et les
activités au travers desquelles se feront ces apports. Il s'agit dnc de la phase d'apports, ces derniers
ne provenant pas uniquement de l'enseignant, car la participation des apprenants est toujours
souhaitée.
4. Applications guidées (Guided Practice). Nous sommes ici dans la phase d'applications, qui permet de
consolider les savoirs et de construire les savoir-faire. Vous y noterez les activités que vous prévoyez
d'animer avec les apprenants.
5. Clôture (Closure). Après les apports et les activités, arrive la phase de clôture, pendant la quelle vous
passerez en revue tout ce qui a été apporté et construit pendant le cours. C'est le moment où vous
lèverez les ambigüités, reviendrez sur les points qui ne semblent pas bien maîtrisés. c'est également la
phase de transfert, celle où les apprentissages prennent du sens pour les apprenants, en les liant aux
apprentissages antérieurs et à des situations réelles.
6
6. Activités en autonomie (Independant Practices). Vous noterez ici les travaux que vous prévoyez de
donner à réaliser aux apprenants, les devoirs à raliser à la maison.
7. Matériel et équipement (Required Materials and Equipment). vous noterez ici ce dont vous avez be-
soin pour votre cours.
8. Evaluation et suivi (Assessment and Follow-Up). Vous établirez les modalités d'évaluation auxquelles
vous soumettrez les apprenants, toujours en lien avec les objectifs initiaux d'apprentissage. Vous
veillerez à varier ces modalités d'évaluation. Prévoyez aussi les modalités de rétroaction sur les éva-
luations, qui aideront les apprenants à faire le point sur leurs apprentissages. Grâce aux résultats des
évaluations, vous saurez si vous devez revenir sur certains points, ou aborder certains sujets sous une
forme nouvelle.
Chaque point fait l'objet d'explications détaillées, assorties d'exemples, sur une page spécifique.
Beth Lewis insiste à la fois sur la rigueur de la démarche et sur la nécessité de varier les angles d'appro-
che et les activités proposées aux apprenants.
Un gabarit de plan de cours, très simple, est téléchargeable sur la page. On trouvera également quel-
ques suggestions de lecture d'autres articles portant sur des sujets proches.
Rappelons enfin que le plan de cours est une unité de taille intermédiaire, plus vaste que le plan de sé-
quence, plus limité que le scénario pédagogique, qui constitue l'objet structurant l'ensemble d'un module
d'apprentissage.
Si l'on trouve de très nombreux exemples de fiches pédagogiques en français sur la toile, il est plus diffi-
cile de trouver l'équivalent du travail de Beth Lewis dans notre langue. On recommandera néanmoins le
travail mis à disposition par Saïd Berrada, de l'académie de Besançon (France), beaucoup plus détaillé
que celui de B. Lewis... mais aussi infiniment plus complexe.
Si vous connaissez des documents en français et de qualité détaillant les composantes d'un plan de cours,
merci de les signaler en commentaires de cet article.
Top 8 Components of a Well-Written Lesson Plan. Beth Lewis. About.com, Elementary Education, non da-
té. En anglais.
Construire une séquence pédagogique (.pdf). Saïd Berrada, Académie de Besançon, non daté.
7
L’intention pédagogique avant la technologie
Alexandre Roberge
Première publication : Janvier 2011
Pour certains enseignants, les TICE sont étourdissantes. Elles évoluent vite, se déclinent en une
multitude d'outils et chacun a des spécificités à maîtriser. L'horizon en revanche s'éclaircit consi-
dérablement si l'on prend soin de se demander, avant de choisir un outil : "qu'est-ce que je
veux en faire ?"
Il y a deux ans environ, un cours en ligne en anglais proposait aux professeurs actuels une formation sur
les différents outils technologiques accessibles sur la Toile. Dans ce qui reste des vestiges de ces leçons,
on peut retrouver une page Internet couvrant tous les logiciels et services Internet disponibles. La liste a
de quoi donner le vertige :
•Outils de création, édition et partage

★Documents
★Diagrammes et graphiques
★Images
★Diaporamas
★Sites Internet
★Blogues
★Wikis
★Vidéos (édition, enregistrement, convertisseur, partage)
★Audio
•Outils de communication et réseautage

★Messageries instantanées
★Forums de discussion
★Conférences par le Web
★Outils de réseautage
★Microblogging
•Outils d’aménagement du temps, des tâches et de l’information

★Pour les cours
★Le temps
8
★Les tâches
★Les projets collaboratifs ou en équipe
★Moteurs de recherche généraux, visuels, etc.
★Métarecherche
★Collecte d’informations
Et nous en omettons! Bref, un enseignant peu familier des TICE pourrait croire, en regardant cet inven-
taire, qu’il en a pour des années à apprivoiser tout ce qu’il est possible de faire sur la Toile. Sans compter
que cette liste date du début 2010, que certains outils sont obsolètes et que d'autres ont fait leur appari-
tion....
Or, s’il est vrai qu’il vaut mieux en savoir plus que pas assez, Jean-Marie Gilliot, enseignant chercheur au
département informatique de Télécom Bretagne, a eu cette réflexion sur son blogue : la meilleure intégra-
tion des TICE passe par leur pertinence.
Les intentions pédagogiques avant tout

Le spécialiste relève trois présentations faites au cours du colloque TICE 2010 organisé par l'université de
Nancy. Dans l’une, on abordait l’utilisation de blogues pédagogiques à l'Ecole Centrale de Nantes (dia-
porama), dans la seconde la très connue Laurence Juin partageait sa façon d'user Twitter en classe ( sujet
que nous avons traité ici); dans la troisième, Virginie Paillas et Pascal Nodenot présentaient une démar-
che de formation et d’explication des TICE aux enseignants.
Les derniers intervenants ont proposé d’ailleurs un schéma fort intéressant des différents objectifs d'utilisa-
tion d'outils comme Twitter, Diigo et Netvibes en classe. Or, comme l'indique Jean-Marie Gilliot, il y a un
aspect important à considérer au-delà de l'attrait intrinsèque des outils : l’intention pédagogique. Par
exemple, Laurence Juin utilise Twitter pour familiariser les élèves avec la rédaction de messages courts,
pertinents et grammaticalement corrects, pour apprendre le fonctionnement des médias numériques et
pour développer une identité virtuelle positive.
En 2008, sur Thot Cursus, nous présentions le blogue « Un blogue pour apprendre, apprendre avec un
blogue. Dans une entrevue donnée au Web Pédagogique en mai 2010 le créateur de ce blogue, Jean-
Paul Moiraud, explique que ses élèves ont réagi favorablement à l'arrivée de ce nouvel outil qui a été
totalement intégré à ses pratiques pédagogiques. De plus, la création d'un blogue répond à des objectifs
pédagogiques bien identifiés :
•Déposer des ressources en temps réel

•Créer et diffuser des ressources par interaction entre les divers acteurs
•Communiquer de façon synchrone et asynchrone
•Créer des réseaux de relations entre professionnels et apprenants.
[…] « Un blogue pour apprendre » a été conçu pour ses potentialités pédagogiques c’est-à-dire comment
intégrer des pratiques de travail collaboratives et de co-construction à l’aide d’un environnement numé-
rique choisi. »
Tout enseignant doit donc se poser la question des objectifs à atteindre et des pratiques à développer
avant de s'engager dans l'utilisation des TICE. Une fois que cela est fait, il devient alors plus facile de
sélectionner les outils pertinents. Certains proposent d’ailleurs de développer une cartographie des TICE
pour aider les enseignants à choisir. Ce qui peut être intéressant pour se repérer dans l'énorme offre d'ou-
9
tils le plus souvent gratuits, mais qui ne doit surtout pas empêcher l'enseignant de choisir lui-même l'outil le
plus adapté à son intention, même si son choix n'apparaît pas comme évident.
Beaucoup d'enseignants hésitent encore à utiliser les TICE, craignant de devoir consacrer toute leur éner-
gie à la technologie plutôt qu'à la discipline à enseigner. Or, comme l’écrit M. Gilliot : « Pour peu que la
structuration pédagogique soit au rendez-vous, la facilité des outils, le sentiment de communauté, l’ouver-
ture à l’extérieur font sens, et permettent aussi bien aux étudiants qu’aux enseignants de dépasser le ca-
dre de la classe. »
En janvier 2011, Christine Vaufrey a présenté une étude intitulée "Les meilleures pratiques d'éducation 2.0
- 10 ans d'utilisation des TIC en enseignement" aux rencontres d'Autrans. L'importance de l'intention pé-
dagogique y est constamment présente, dans les parties consacrées aux modifications des manières d'en-
seigner avec les Tice. Sans cette intention de faire mieux, autrement, pour atteindre des objectifs pédago-
giques clairement définis, les TICE se trouvent réduites à des gadgets plus encombrants qu'autre chose.
« Réseau social pédagogique : l’intention pédagogique avant tout », Jean-Marie Gilliot, 13 décembre
2010
10
Repenser les cours universitaires pour améliorer
le taux de succès aux examens
Christine Vaufrey
Première publication : février 2010
Les colloques traitant de pédagogie universitaire se multiplient. Mais qu'en est-il des expéri-
mentations et mises en pratique dans les établissements d'enseignement supérieur ?
L'Université du Nord-Texas (UNT), aux Etats-Unis, a pris ce taureau par les cornes et a engagé un ambi-
tieux programme de 9 ans visant à refondre en profondeur les cours dispensés dans l'établissement. L'ob-
jectif est d'augmenter le taux de réussite des étudiants dans les différentes disciplines, d'élever le niveau
moyen d'enseignement, ceci sans augmenter les coûts. Les études supérieures coûtent en effet très cher
aux Etats-Unis, et tout redoublement a des conséquences financières importantes, ce qui conduit une pro-
portion non négligeable des étudiants à abandonner leurs études avant d'obtenir leur diplôme.
L'UNT a donc ouvert le programme NextGen Course redesign. L'expression "NextGen" réfère à la Next
Generation, celle des étudiants dans leur ensemble et dans leur grande diversité. Ces étudiants peinent à
obtenir leurs diplômes, et l'université préfère examiner et modifier ses propres pratiques pédagogiques
plutôt que d'accuser la société, Internet, ou autre épouvantail.
Le programme N-Gen Course redesign

Il s'agit d'un programme de recherche-action, dont les résultats sont à la fois des processus et des pro-
duits.
Le processus, c'est celui de la re-conception des cours dans laquelle s'engagent les enseignants volontai-
res, appuyés par l'équipe du CLEAR, Center for Learning Enhancement, Assessment and Redesign, centre
d'appui à l'enseignement présent dans la majorité des Universités nord-américaines. Les équipes ensei-
gnantes volontaires sont engagées en communauté de pratiques. Chaque équipe bénéficie d'un budget
de 12 000 USD pour mener son projet à bien. Une somme, me direz-vous. Certes, mais dont l'octroi s'ac-
compagne d'obligations très strictes : des déjeuners thématiques mensuels en présence des membres du
CLEAR, des représentants de l'administration et des étudiants. Des rapports d'avancement. Des séminaires
de réflexion (plusieurs chaque année), dans lesquels les enseignants "seniors" dans le processus parta-
gent avec les "fellow" les résultats de leurs évaluations et de leurs révisions. Deux forums annuels enfin,
pendant lesquels les résultats sont présentés à l'ensemble de la communauté universitaire.
Les produits, ce sont les cours eux-mêmes. Sept facultés sont engagées dans le projet. Leurs cours, extrê-
mement différents, possèdent néanmoins des points communs, obligatoires :
11
•Un plan d'évaluation rigoureux, basé sur des résultats observables;
•Un processus de re-conception continu, basé sur les résultats des évaluations;
•Des modalités de mise en oeuvre des cours, faisant alterner cours magistraux en grands groupes, cours
en ligne et séquences d'apprentissage expérientiel en petits groupes.
La diversité des séquences proposées aux étudiants

Cette diversité de séquences est la partie la plus visible des résultats du programme. Chaque cours com-
prend :
•Un tiers de cours magistral, dans lequel l'enseignant éveille l'intérêt des étudiants sur la matière, clarifie
les notions de base, contextualise l'apprentissage en fonction de la spécialité du diplôme;
•Un tiers de cours en ligne, avec des lectures de documents, une segementation des contenus les plus
volumineux, des exercices faciles pour entretenir la confiance de l'étudiant dans ses capacités;
•Un tiers d'apprentissage expérientiel, dans lequel la résolution de problème joue un rôle fondamental
et passe par les activités coopératives et le débat.
Les cours qui correspondent aux standards du programme NextGen Course redesign sont ensuite labelli-
sés.
Les résultats
Après six années de fonctionnement, les premiers résultats (partiels, puisque tous les cours n'ont pas été
révisés) sont encourageants : l'UNT peut se vanter d'une augmentation de 23 % de passage en année
supérieure ou pour l'obtention du Bachelor (Licence en 4 ans) en histoire, 11 % en chimie, 6 % en littéra-
ture. Les étudiants semblent satisfaits de ce projet, si l'on en croit les témoignages exprimés dans la vidéo
de présentation du projet.
Voilà donc ce qu'il est possible de réaliser, lorsque s'associent la motivation, un cadre strict d'implantation
et les moyens financiers. Ceci, au bénéfice des étudiants, qui acquièrent grâce à ce programme et selon
son directeur, des méthodes qui leur permettront d'apprendre tout au long de la vie. Arrêtons donc les
colloques, et concentrons les moyens sur les expérimentations pratiques.
NextGen Course redesign, page d'accueil.
12
OUTILS DE SCÉNARISATION
Educlic : outil d'édition et de partage de fiches pédagogiques
Christine Vaufrey
Première publication : janvier 2011
Un site destiné aux enseignants du primaire, pour éditer et partager des fiches pédagogiques.
Educlic est un outil en ligne réalisé par

Gwénolé Stéphant, professeur des éco-
les, destiné à ses collègues enseignant
comme lui dans le primaire.
Educlic a deux fonctions principales :
•C'est un éditeur de fiches de prépara-

tion de cours;
•C'est aussi un espace de dépôt et de

partage de ressources pédagogiques.
Pour éditer une fiche, il suffit de s'inscrire

gratuitement et d'utiliser l'éditeur de texte
mis à disposition. Les fiches sont standar-
disées, ce qui permet un classement aisé
et fait gagner un temps précieux lors de la rédaction. Les fiches sont bien entendu téléchargeables, mais
elles sont également stockées en ligne, avec sauvegarde quotidienne des données et accès sécurisé de
chaque auteur à ses fiches. L'auteur a le choix de rendre ses fiches publiques, ou de les conserver pour
un usage personnel.
Il y a deux types de fiches : les "séquences" et les "ressources". Les premières décrivent dans le détail le
déroulement d'une séquence composée de plusieurs séances consacrée à un point du programme. Actuel-
lement, sur 222 séquences publiées, 77 sont partagées. Les secondes (fiches "ressources") proposent des
ressources diverses : évaluations, sitographies, textes officiels, jeux...
Pour consulter les fiches déjà réalisées et mises à disposition du public, il suffit de cliquer sur le menu "sé-
quences" ou "ressources", selon ce que l'on cherche.
Les séquences sont d'abord classées par niveau (cycles 1, 2 et 3), puis par discipline. Chaque séquence
propose une description très détaillée de ce qui sera fait avec les élèves. Après les informations générales
13
(objectifs, points du socle commun traités, auteur, licence associée à la ressource), l'auteur décrit chacune
des séances composant la séquence. Pour chaque séance est indiquée l'objectif spécifique, la durée et le
matériel requis. La fiche se termine enfin par les fichiers joints, à utiliser pendant la séquence. L'ensemble
de la séquence est téléchargeable au format pdf, en noir et blanc ou en couleur.
Dans le menu "ressources", on trouve des ressources transversales (gérer et animer sa classe, s'organiser
et préparer sa classe...), des évaluations, des textes réglementaires, des jeux... Les ressources sont actuel-
lement moins nombreuses que les séquences, mais déjà plusieurs évaluations sont disponibles, notamment
en géométrie et en grammaire.
Le site comprend une dimension sociale : après inscription, on peut commenter les ressources proposées,
voter pour ses ressources préférées. La liste des ressources les plus téléchargées / les plus appréciées
mène vers des séquences de grande qualité, on comprend pourquoi elles remportent tant de succès !
Educlic est un magnifique outil de mutualisation de ressources pédagogiques, qui sera utilisé avec le plus
grand profit par les enseignants débutants et plus largement, par tous ceux qui cherchent à changer un
peu leurs pratiques en profitant des savoir-faire de leurs collègues. Les séquences sont prêtes à l'emploi
mais seront évidemment adaptées au contexte de chacun pour une utilisation optimale.
Educlic
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Chez Universcience, un espace de création de TD en ligne
pour les enseignants
Christine Vaufrey
Première publication : février 2010
Un espace en ligne pour créer des fiches d'exercices et de travaux dirigés pour vos élèves, en
profitant gratuitement des innombrables ressources multimédia proposées par la Cité des
Sciences.
Universcience est le nom du nouvel établissement scientifique français qui regroupe la Cité des sciences et
le Palais de la découverte à Paris.
Premier établissement muséal de France pour ce qui est du nombre de scolaires accueillis chaque année,
la Cité des sciences souhaite désormais atteindre les classes et enseignants distants, et a ouvert pour eux
un espace intitulé l'Espace Educ, environnement de travail dédié à la création de supports d'apprentis-
sage utilisant les ressources d'Universcience.
Comment utiliser l'Espace Educ ?

L'Espace Educ est accessible depuis la page d'accueil du site Universcience, en cliquant sur le menu "Edu-
cation", qui conduit sur un site interne. Depuis la page d'accueil de l'espace Education, il faut alors cliquer
sur "Mon Espace Educ".
L'étape suivante consiste à se créer un compte personnel. Rien de plus simple : vous le faites en temps
réel, en vous forgeant un identifiant composé de l'initiale de votre prénom suivie de votre nom. Vous avez
alors accès au bureau virtuel de Mon Espace Educ.
Il s'agit d'un véritable environnement de travail, proche du bureau familier de votre ordinateur, mais plus
dépouillé. Vous y trouverez :
•Des outils de bureautique : traitement de texte, tableur, outil de présentation;

•Un navigateur web qui vous propose à l'ouverture une sélection de ressources scientifiques;
•Une messagerie et un forum;
•Un lecteur de fils RSS;
•Un atelier de création de bande dessinée;
15
•Un espace de stockage, vous permettant de rapatrier des ressources depuis votre ordinateur ou depuis
le web;
•Et surtout, un outil de création de documents numériques, appelés eTD.

Pour utiliser pleinement l'Espace Educ, il faut créer une classe virtuelle; vous inscrivez vos élèves sur le
formulaire dédié et ajoutez leur adresse de courriel (des adresses internes seront bientôt disponibles pour
les élèves). Vous pouvez alors créer vos propres TD, et les envoyer à vos élèves.
Les élèves en effet disposent également d'un accès spécifique à l'Espace Educ. C'est à partir de cet es-
pace qu'ils traiteront les ressources et devoirs que vous leurs avez envoyés.
Comment créer un eTD ?

Des aides en ligne vous familiariseront avec la création des eTD. Vous pouvez également consulter les
eTD publics; ils sont actuellement peu nombreux, mais ils vous donneront une idée de la structuration con-
seillée pour ces documents. Un gabarit standard d'eTD est à votre disposition, mais vous pouvez aussi
préférer créer un modèle original.
Si vous travaillez à partir du gabarit proposé, vous devrez renseigner des rubriques telles que la descrip-
tion du contenu, le niveau scolaire et la discipline de rattachement.
Dans la rubrique "Scénario", vous proposerez un cheminement pédagogique à vos élèves. C'est à ce ni-
veau que vous tirerez le plus grand profit des très nombreuses ressources proposées par Universicence :
après avoir sélectionné les ressources numériques grâce au navigateur web, vous insérerez les liens vers
ces ressources dans votre scénario. Mais le plus beau est encore à venir : les référents Espace Educ de la
Cité des sciences nous ont dit que, d'ici quelques mois, il serait possible d'importer directement les res-
sources numériques dans les eTD. Ce qui en fera des produits complets, utilisables en toute autonomie.
Vient ensuite un espace intitulé "Production finale", qui accueille les productions de l'élève. Il s'agit d'une
interface de traitement de texte, que vous pouvez agrémenter de questions et tableaux. L'élève rédige
directement ses réponses dans cet espace.
Voici le gabarit proposé pour la création d'un eTD :
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La communication avec les élèves et les autres enseignants utilisateurs
Lorsque vous avez terminé votre eTD, vous le transmettez aux élèves inscrits par le biais d'une messagerie
interne. Les élèves font le travail et vous renvoient l'eTD par le même chemin. Vous pouvez alors corriger
les eTD en ligne et les transmettre à nouveau aux élèves.
Un forum permet également de lancer des discussions préalables à un cours ou à la réalisation d'un eTD.
Les ressources ainsi créées par les enseignants, tout comme celles qu'ils rapatrient depuis leur ordinateur
personnel ou le web, peuvent être partagées avec les autres utilisateurs de l'Espace Educ. Vous pouvez
également rendre vos eTD publics (ils seront d'abord validés par un référent de la Cité des sciences), utili-
ser ceux qui ont déjà été rendus publics et les modifier pour votre usage personnel. Tous les documents
ainsi créés sont placés sous licence Creative Commons.
Près de 600 enseignants sont à ce jour inscrits sur l'Espace Educ. La plupart d'entre eux ont connu cet ou-
til via le site Internet, sans avoir jamais mis les pieds à la Cité des sciences. Il y a de la place pour tout le
monde alors, n'hésitez pas, profitez vous aussi de ce service innovant, qui constitue une première en
France.
Merci à Nicolas NGO et à Jérôme COMBES, médiateurs scientifiques à la Cité des sciences, ainsi qu'à
Pauline BOUGON, chef de projet Espace Educ, pour les renseignements concernant cet outil.
Page Education du site de la Cité des sciences.
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Créer des scénarios pédagogiques en rapport avec l'histoire
Tété Enyon Guemadji-Gbedemah

Première publication : Février 2009
La ligne du temps est une application Web libre de droits et gratuite pour créer des scénarios pédagogi-
ques. Elle est conçue pour accompagner le processus d'enseignement/apprentissage de l'histoire au cours
primaire et secondaire.
Elle repose sur la philosophie selon laquelle l'apprentissage de l'histoire suppose sa compréhension. Et
cette compréhension découle de l'interprétation des changements survenus dans la vie des hommes et des
sociétés.
En tant que telle, la ligne du temps peut se définir comme étant une représentation de l'histoire. D'abord,
une représentation idéelle puisque à travers cette représentation l'auteur d'une ligne de temps exprime sa
conception ou sa vision du fait historique. La ligne du temps est ensuite une représentation visuelle des
événements. L'outil propose à cet effet trois options de représentation :
•La ligne du temps, un axe horizontal sur lequel l'enseignant et les élèves situent le temps des événe-
ments ;
•Le ruban du temps qui comme son nom l'indique est un ruban colorié différemment par endroits pour
identifier des périodes importantes ;
•La frise chronologique, une superposition de ruban pour illustrer graphiquement des événements.
La frise chronologique est la forme la plus affinée de toutes les représentations visuelles en ce qu'elle
permet l'intégration de commentaires, de photos etc.
Exemple : Ligne du temps sur le Génocide rwandais
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« Plus qu’une succession de dates, la ligne du temps est un outil qui permet de fixer des repères, d’éta-
blir une chronologie, de se donner une vue d’ensemble d’une réalité sociale ou d’une société. Elle per-
met aussi de saisir, entre autres, des éléments de continuité, de changement, de similitude et de différen-
ce ».
Logiciel abouti dans sa réalisation, la ligne du temps permet entre autres de créer ses propres lignes de
temps, de les partager avec les élèves ou avec d'autres utilisateurs, de les exporter sur un autre site Inter-
net, et d'accéder à d'autres productions publiques.
Il suffit de s'enregistrer sur le site de la ligne du temps pour commencer à créer soi-même ses propres scé-
narios pédagogiques.
Un carnet de l'élève accompagne le logiciel. Il permet d'indiquer des consignes aux élèves.
Le site très formatif propose des vidéos sur l'utilisation des lignes du temps en classe, des tutoriels pour
les enseignants et pour les élèves.
La ligne du temps
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Tracer son chemin sur Internet
Christine Vaufrey
Première publication : Mars 2010
A la manière du célèbre petit Poucet, balisez votre route sur Internet et faites partager vos iti-
néraires. Un excellent outil pédagogique.
Les signets permettent de conserver la trace des pages web que nous trouvons intéressantes. Mais lorsque
l'on veut rendre compte d'un cheminement dans Internet et pas seulement des points d'étapes, les signets
ne suffisent plus. Si l'on poursuit cet objectif, il faut alors passer à Jog The web.
Jog The web est une application qui permet d'organiser des parcours sur le web. Concrètement, il suffit
d'entrer successivement les adresses des pages, de leur donner un titre et d'en faire une brève description
pour que le chemin se construise.
Rien de mieux pour se faire une idée que d’ouvrir un Jog existant. Un voici u qui est dédié au 60e anni-
versaire des droits de l’homme. La première page se présente comme ceci :
A gauche, la liste des étapes et les flèches qui permettent d'avancer ou de reculer. Dans la fenêtre princi-
pale, la page sur laquelle nous sommes arrêtés.
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La fabrication d'un parcours (d'un "jog") se fait très simplement, après inscription gratuite. L'interface est
extrêmement dépouillée et il est possible d'entrer les références des pages - étapes sans ordre particulier,
puis de les organiser.
A la fin de chaque parcours, une page d'accueil de commentaires et une seconde qui présente des sug-
gestions d'autres parcours sont automatiquement ajoutées par le système.
S'il s'agit d'un outil anglophone au départ, plusieurs dizaines de "jogs" en français sont déjà proposés. A
la vue de ces premiers exemples, on mesure bien le potentiel d'utilisation pédagogique d'un tel outil.
•On peut par exemple le proposer aux élèves de tous âges (un enfant de 8 ans pourra l'utiliser en auto-
nomie) pour présenter leurs cyberquêtes (ou webquests);
•Les élèves plus âgés pourrons grâce à lui présenter des dossiers documentaires de manière originale,
s’ils rédigent leurs propres textes sur un blogue, un wiki ou tout autre éditeur de texte en ligne, et font
alterner leurs pages avec les ressources externes.
•Bien entendu, c'est l'outil idéal pour présenter une revue de presse numérique;
•Un enseignant peut organiser les ressources complémentaires qu'il propose à ses élèves, en balisant
une progression ou des parcours thématiques.
•Enfin l'utilisateur individuel pourra construire lui-même ses propres répertoires de ressources, organisées
comme il l'entend.
Les "jogs" que l'on a soi-même créés sont regroupés dans un espace personnel. Les parcours des autres
utilisateurs sont accessibles via un moteur de recherche classique ou par le biais de catégories.
L'utilité de Jog the Web paraît si évidente, et l'outil est si simple d'utilisation, qu'on se demande pourquoi il
n'a pas été inventé plus tôt.
Un site en français, propre aux usages éducatifs de Jog The web a même été ouvert. Il s'agit de Jog Educ,
qui encourage les échanges entre enseignants utilisateurs de l'application.
Exemples de jogs en français :
Comment fabriquer du jus d'orange, pour et par des élèves de 6eme (1ere secondaire)
Choix de sites sur les musiques électroniques, parcours proposé par une médiathèque
Des sites pour préparer le B2I Collège (brevet informatique et internet que les élèves scolarisés en France
passent obligatoirement avant la fin de la 4e secondaire)
Qu'est-ce que la procrastination ? parcours autour d'un mot compliqué qui désigne un comportement fré-
quent, particulièrement chez les élèves et les étudiants...
Jog The Web
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EXEMPLES DE SCÉNARIOS PÉDAGOGIQUES
Scénario pédagogique pour l’exploitation des chansons françaises

en cours de langue
Louis Martin Onguéné Essono
La chaîne de télévision TV5 Monde est dédiée à la promotion de la culture francophone au-delà des
frontières. Elle réserve également une place importante aussi bien à l’apprentissage du français qu’à
l’enseignement de cette langue .
Dans les actes d’enseignement et d’apprentissage, la musique tient un beau rôle. Il s’agit de faire décou-
vrir les clips, les paroles des chansons et surtout, d’en faire une exploitation pédagogique.
Cette exploitation sur les chansons française procède selon une progression didactique bien élaborée. Le
suport de cours est l'émission Paroles de clip, diffusée sur les ondes de TV5 Monde. Sur le site Internet de
la chaîne, l'enseignant retrouve différents extraits des clips diffusés, avec la biographie des artistes et les
paroles des chansons ( rubrique Musique, cliquer sur "Paroles de clips").
Quelques jours avant la diffusion de l'émission, une équipe du CAVILAM de Vichy prépare une fiche pé-
dagogique sur l'un ou plusieurs des clips diffusés. La fiche résumée est accessible en ligne en cliquant sur
l'icône appropriée à côté du titre de la chanson ayant fait l'objet d'une diffusion.
Le scénario pédagogique est découpé en 5 parties :
•Mise en route
•Découverte de la chanson
•Avec les paroles
•Expression orale et écrite, créativité
•Pour aller plus loin.
La description détaillée de la scénarisation proposée se trouve en ligne en cliquant simplement sur ap-
prendre et enseigner le français .
La démarche, qui se veut très dynamique, est centrée sur des activités interactives visant à intégrer la
chanson et les vidéo-clips dès le début de l'apprentissage du français. On peut ainsi travailler sur la bio-
graphie ou sur le site d’un artiste et même sur les paroles de ses chansons et voir le clip lui-même comme
c’est le cas de ZAZIE. Pour cette chanson comme pour toutes les autres, les fiches pédagogiques complè-
tes sont téléchargeables au format pdf.
Source : Tv 5
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Scénario pédagogique d’écriture collaborative en ligne par les élèves
Ali Pakdel
Première publication : Juin 2008
Le projet d’écriture collaborative Harris Burdick constitue un exemple concret de scénario d’écriture colla-
borative en ligne mis en oeuvre par les enseignants de 14 classes d’élèves, âgés de 9 à 12 ans et basés
aux différents coins du monde.
Le projet était simple : les enfants utilisaient Google Docs pour écrire de manière collaborative, des histoi-
res basées sur le livre «The Mysteries of Harris Burdick» de Chris Van Allsburg. Ce livre contient une série
de pages avec un titre et une ligne de texte sur chaque page. Le texte de chaque page est issu d’une his-
toire déjà existante. Les enfants devaient écrire leurs propres versions de l’histoire sur la base du texte
présenté sur chaque page.
Les enfants d’une classe à New York ont formé un partenariat avec les enfants d’une autre classe au Ne-
vada pour réfléchir ensemble et réaliser l’écriture collaborative. Google Docs leur permettait de travailler
à la fois de manière synchrone et asynchrone tout en ayant une discussion textuelle.
Les enseignants ont également permis aux élèves de voir et d’entendre leurs partenaires à l’aide du logi-
ciel Skype tout au long du travail collaboratif sur les documents en ligne.
Le projet ayant fait ses preuves, les deux enseignants ont décidé d’inviter d’autres classes d’élèves dans
l’activité. Cela a donné naissance à un réseau de 14 classes basées dans différents endroits du monde.
Les élèves de toutes ces classes étaient âgés de 9 à 12 ans et chaque classe était appairée avec une au-
tre. Ensemble, les élèves ont créé des histoires originales. Ils ont également appris à communiquer effica-
cement à travers l’internet.
Les histoires rédigées par les élèves sont accessibles sur le wiki du projet. On peut également ajouter des
commentaires audio ou textuels sur ce projet en utilisant le "voicethread" qui se trouve également sur le
wiki du projet.
Lire les histoires et les conversations sur le wiki du projet
Laisser un commentaire audio ou textuel sur le projet
Voir le guide de l’utilisation de Google Docs en classe
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Partager et analyser les ressources en classe, une pratique prometteuse
Alexandre Roberge
Pour se retrouver dans l'énorme quantité de ressources disponibles sur la toile, rien ne vaut le social-
bookmarking, ou sites d'indexation partagée de signets. Ces répertoires de ressources personnels ou col-
lectifs sont désormais intégrés aux TICE dans une part croissante des classes des écoles anglo-saxonnes.
Ce diaporama de Daniel Churchill de l'Université de Hong Kong nous rappelle la différence entre les sites
dédiés aux socialbookmarking et les autres sites de partage de ressources. En résumé:
•Les sites de socialbookmarking permettent de :

★Classer, évaluer, commenter des liens partagés;
★S'inscrire à des groupes publics ou privés de partage, d'échanger sur les ressources indexées;
★Annoter des extraits dans les pages Web, rédiger des commentaires publics ou privés
•Les répertoires de ressources (Flickr, YouTube, Slideshare) sont des lieux :

★Où l'on dépose des produits selon la spécialité du site (photo sur Flickr, vidéo sur YouTube...)
★Qui offrent un contenu réutilisable sur plusieurs plateformes (réseaux sociaux, blogues, etc.)
★Qui permettent de commenter et de classer des ressources, avec une dimension sociale variable
selon les sites (très fort pour Flickr, moins important pour Slideshare et YouTube).
Une offre vaste pour des utilisations variées

Diigo et Delicious sont probablement les plateformes de socialbookmarking les plus connues et populai-
res, mais il en existe beaucoup d'autres. Par exemple :
•Buzka
•linkaGoGo
•OnlyWire
•Clipmarks
•BuddyMarks
•iKeepBookmarks
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Il existe même des sites de socialbookmarking spécialisés. Rappelons, pour ce qui touche à l'espace fran-
cophone, l'existence de Knowtex, réseau social dédié à la culture scientifique et technique. Les membres y
collectent des ressources, les évaluent, les classent éventuellement dans des listes thématiques. Comme
dans les autres réseaux, les membres peuvent "se suivre" les uns les autres et élargir ainsi leur base de
ressources.
Certains sites se veulent avant tout fonctionnels pour l'utilisateur, lui permettant de classer ses favoris.
D'autres cherchent à maximiser les échanges entre utilisateurs et offrent notamment une fonction "grou-
pes" très intéressante. Dans tous les cas, il suffit de lire la discussion amorcée sur cette page de Classroom
2.0 pour comprendre que les utilisateurs choisissent tel site plutôt qu'un autre en fonction de l'utilisation
qu'il veut en faire.
Comment les enseignants utilisent-ils le socialbookmarking en classe ? Les usages sont variés. Dans tous les
cas, Ce sont les élèves qui utilisent l'outil. Par exemple :
•Pour faire une recherche sur un sujet et partager les résultats avec ses pairs;
•Pour évaluer et commenter ensemble certaines ressources avant de décider de l'utiliser ou pas;
•Pour évaluer des ressources après utilisation : finalement, cette ressource était-elle pertinente ? Etait-elle
du niveau souhaité ? Etc.
Les enseignants eux-mêmes utilisent les plateformes de socialbookmarking. C'est ce que nous décrit Mi-
chèle Drechsler dans une entrevue accordée à Thot Cursus.
Dans tous les cas, on constate qu'il y a consensus sur une fonction particulière des sites de socialbook-
marking : le commentaire. les élèves commentent des extraits de textes sur Internet, lisent les commentai-
res des autres et échangent entre eux.
De la conversation autour d'une ressource au travail de groupe, il n'y a qu'un pas. Ou plutôt, les échan-
ges autour des ressources peuvent s'intégrer à un travail de groupe devant aboutir à une production
commune. Daniel Ferriter, enseignant d'école secondaire aux Etats-Unis, est partisan de l'attribution de
rôles aux élèves (surtout aux plus jeunes) tout au long du travail. Ces rôles s'appliquent à la recherche et
à l'évaluation des ressources documentaires, mais également à toutes les étapes de la production du tra-
vail commun.
Des fonctions spécifiques

Six rôles peuvent être attribués à un ou plusieurs élèves (libre traduction du nom des rôles définis par D.
Ferriter) :
•Le Défricheur : l'élève cherche 20 ressources (nombre maximum) en relation avec la thématique du tra-
vail.
•Le Contrôleur de Qualité : l'élève identifie les ressources les plus intéressantes, parmi celles qui ont été
collectées à l'étape précédente.
•Le Connecteur : l'élève élargit le sujet des thèmes connexes, le met en contexte.
•Le Médiateur : l'élève identifie les biais et partis-pris dans les ressources sélectionnées. Il élimine les res-
sources gratuitement polémiques, ou équilibre les "pour" et les "contre".
•L'Anthropologue: l'élève cherche dans les groupes du site de socialbookmarking utilisé, les ressources et
commentaires sur les ressources utiles à son propre travail. C'est donc cet élève qui exploite le plus lar-
gement les fonctions d'évaluation et les fonctions sociales proposées par le site.
25
•L'Équipe de Nettoyage : l'élève veille à la bonne indexation des ressources sur le site; il vérifier les tags
(mots-clés) associés aux ressources collectées, de manière à les rendre exploitables par d'autres.
Ces rôles sont tous focalisés sur l'exploitation des ressources en ligne. Vient ensuite le temps de la discus-
sion entre élèves. Là encore, D. Ferriter propose cinq rôles :
•L'Initiateur : l'élève choisit une ressource qui permettra d'amorcer la discussion. Il souligne (grâce aux
fonctions de surlignage proposées par certains sites) quelques points clés qui donneront lieu à débat.
•Le Provocateur : l'élève pose volontairement les questions qui fâchent, soulève les points que les autres
n'osent pas mentionner, pour enrichir le débat.
•Le Conciliateur : l'élève identifie les points communs entre les parties prenantes à la discussion, rappro-
che les visions, apaise le débat. Il s'agit donc d'un rôle opposé au précédent, qui apaise et garantit une
bonne ambiance dans le travail collectif.
•L'Avocat du Diable : l'élève s'assure que tous les points ont été soulevés. Il prend systématiquement le
contre-pied de l'auteur d'une ressource, pour éviter de lui faire une confiance aveugle.
•Le Récolteur: Après avoir suivi toutes les discussions, c'est lui qui synthétisera les idées et mettra en va-
leur les éléments de connaissance ajoutés lors de la discussion. il intervient à la fin de la discussion,
mais doit l'avoir suivie entièrement pour être capable d'en faire ressortir les éléments essentiels.
L'intérêt de cette répartition des rôles tient à l'alternance qu'ils occasionnent entre l'élargissement et le
resserrement du sujet, la recherche de points de vue divergents et convergents.
Bien exploitée, la pratique du socialbookmarking permet d'aller au-delà de la simple quête d'informa-
tions. Elle encourage les élèves à s'interroger sur ce qu'ils trouvent, à demander l'avis de leurs pairs sur
leurs trouvailles et à discuter sur les propos d'un auteur. Un processus éclairant de plus en plus apprécié
par les enseignants.
Pour plus de précisions sur les rôles, on lira le résumé qui est fait du travail de Ferriter sur Qrious; pour
aller plus loin, on consultera directement le wiki de William Ferriter qui propose d'ailleurs en PDF une fi-
che d'attribution des rôles pour le travail de recherche en équipe. Tout ce matériel n'existe qu'en anglais.
A signaler également, toujours en anglais, la section du wiki de Read Write Web in Education consacrée
au socialbookmarking.
Retrouvez l'entrevue avec Michèle Drechsler, qui explique que nous avons tous à gagner à pratiquer le
socialbookmarking : Partie 1 - Partie 2.
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Organiser des chasses au trésor avec Google Earth
Alexandre Roberge
Première publication : Février 2011
Google Earth a littéralement bouleversé notre façon de nous représenter les lieux proches ou lointains.
Avec ces photos aériennes et mises à jour qui nous permettent de visionner de très près tous les recoins
de la Terre, la géographie n’a jamais semblé aussi concrète et facile d’accès.
Depuis sa naissance, cette application a été investie par les enseignants qui y trouvent de nombreuses
vertus pédagogiques.
L’enseignant Jean-Marc Kiener a travaillé pour plusieurs établissements scolaires français dans lesquels il
a proposé des scénarios pédagogiques composés à l’aide de Google Earth. Un processus qui a commen-
cé en 2007 au Lycée Ouvert de Grenoble où le logiciel lui servait alors pour organiser des voyages vir-
tuels en lien avec les cours d’histoire-géographie. Évidemment, L'utilisation de Google Earth pour créer
des scénarios pédagogiques allonge le temps de préparation, car il faut rassembler la documentation,
concevoir le parcours et placer les repères. Mais la tâche n'est pas insurmontable, le tout demande un
temps d’acquisition de la documentation et du placement des repères dans le programme comme l'expli-
que clairement J.M. Kiener sur son site et une fois que les réflexes sont acquis, cela va de plus en plus
vite. A tel point que l'on peut alors s'autoriser quelques fantaisies et donner libre cours à son imagination,
notamment pour concevoir des jeux.
Des jeux de pistes sur l’ordinateur

J.M. Kiener consacre une section entière de son site aux jeux qu'il a réalisé avec Google Earth. Du diver-
tissement sur un logiciel de géolocalisation? Oui. En fait, le principe tient de la chasse au trésor ou du jeu
de pistes. À partir d’un scénario très simple (exemple : le vol d’œuvres d’art comme la Joconde), le
joueur doit suivre un itinéraire qui le conduira dans différents lieux, dont certains sont accessibles en 3D.
Le dernier jeu en date (janvier 2011) nous propose une vingtaine d’étapes dans le métro parisien et diffé-
rents monuments liés au monde de l'art. Évidemment, le trajet n’est pas donné d'emblée, le joueur devra
trouver son chemin à partir des indices fournis à travers des textes ou des vidéos.
Ces jeux permettent aux apprenants d'exercer leur sens de la déduction et leur capacité de navigation sur
les cartes aux différentes échelles. Tout au long de chaque parcours, il note ses trouvailles dans un rap-
port d'enquête. Le tout a bien sûr un intérêt ludique, mais peut parfaitement être utilisé en support à une
séquence d'enseignement, comme le montre J.M. Kiener avec un cours d’histoire de l’art, par exemple.
Selon l'enseignant, le géonavigateur gratuit, grâce à son système d’affichage de couches et sa modélisa-
tion 3D, est un formidable point d’entrée dans à peu près tous les sujets et toutes les disciplines. Tout d’un
27
coup, des thèmes du passé comme les grands lieux de la Révolution française ou plus actuels comme le
déversement de pétrole dans le golfe du Mexique deviennent abordables et concrets. Il suffit de se pro-
mener sur le site de l’enseignant pour voir la quantité effarante de possibilités d’intégration de Google
Earth dans un programme scolaire.
Voyager avec Google Earth et les albums de Tintin

Et il n’est pas le seul à s’y mettre. La page officielle du logiciel dans la section Éducation et Culture nous
offre des dizaines d’exemples de géolocalisation dans le domaine pédagogique. Néanmoins, on n'y
trouve pas encore d’initiatives ludiques comme celles de M. Kiener qui nous les propose d'ailleurs gratui-
tement.
Google Earth a visuellement dynamisé notre vision des lieux. Désormais, les enseignants peuvent même y
ajouter une couche de divertissement et d’émerveillement. Un travail certes long, mais qui pourrait bien
être payant en matière de motivation et d’intérêt de ses apprenants.
Site officiel de Jean-Marc Kiener
Jeux avec Google Earth
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Scénariser des cours et séquences
d’apprentissage en ligne
Repères généraux
Scénariste pédagogique : l’architecte de la formation en ligne
Élaboration et réutilisation de scénarios pédagogiques
Contrôleur de scénario pédagogique : le nouveau rôle de l’enseignant
Outils de scénarisation
Un site pour apprendre à scénariser les cours en ligne
Le design pédagogique en pratique
La procédure de design de cours du MIT : élégante et robuste
Chaînedit et Scenari : deux suites éditoriales pédagogiques
Udutu : créer des cours en ligne interactifs rapidement et facilement
eXE : éditeur de cours en ligne gratuit et conforme aux plus récents standards
Courselab : outil gratuit de cours autonome en ligne
Une nouvelle plateforme e-learning adaptée à l’enseignement des langues
Exemple de scénario pédagogique

Apprentissage collaboratif en ligne et compétences relationnelles
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REPÈRES GÉNÉRAUX
Scénariste pédagogique : l’architecte de la formation en ligne
Christine Vaufrey
Nadine Cambefort est scénariste pédagogique pour

EducExpert France, entreprise spécialisée dans la con-
ception et la distribution de formations en ligne desti-
nées aux pompiers. Elle nous explique en quoi sa fonc-
tion joue un rôle essentiel dans le processus de pro-
duction de cours en ligne, pour transformer des conte-
nus bruts en parcours pédagogiques.
Nadine, comment vous est venu ce goût de la scénarisation

pédagogique ?
Après une expérience significative au commercial, je me suis

réorientée vers la formation et la communication pour har-
moniser ma carrière avec mes aspirations et à mes valeurs.
J’ai souhaité mettre mes compétences de « communicante » au service de la formation, avec un objectif
précis : mettre l’apprenant au centre de l’apprentissage. Passionnée par les technologies de la communi-
cation, j’ai d’abord passé une licence en information communication, puis un master spécialisé en concep-
tion de formation à distance à l’université de Montpellier 3, tout en exerçant une fonction de tuteur pour
les étudiants suivant des cours à distance. Puis je suis tournée vers la scénarisation pédagogique de pro-
duits de formation multimédias. Aujourd’hui, scénariste à EducExpert France, je conçois des contenus de
formation destinés aux sapeurs-pompiers français.
En quoi consiste votre travail ?
La scénarisation pédagogique permet, à partir d’une expertise métier, de produire des contenus de for-
mation attractifs et surtout interactifs, alternant des activités pédagogiques qui vont faciliter l’acquisition
des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être nécessaires à une activité professionnelle.
Quels sont les autres métiers de la chaîne de fabrication des produits de formation à distance ?
30
Il y a 4 pôles bien distincts qui doivent se coordonner sous la houlette du chef de projet pour produire des
formations multimédias de qualité : les experts métiers qui détiennent les savoirs à partager, les concep-
teurs pédagogiques (ingénieurs en charge du dispositif, scénaristes en charge du contenu), les infogra-
phistes (aujourd’hui souvent des flasheurs), les informaticiens (ingénieurs et développeurs). Tout ce petit
monde a un seul objectif : la réussite de l’apprenant. Ce qui implique que toute la technique soit au ser-
vice de la pédagogie et non l’inverse. Pour l’apprenant, peu importent les prouesses informatiques des
développeurs ou des infographistes. Pour lui, le dispositif doit être limpide et opérationnel et les contenus
doivent répondre à des objectifs pédagogiques précis et identifiés lui permettant d’acquérir durablement
les connaissances.
La conception pédagogique avant tout

Le travail de scénario, c’est donc ce qui permet de transformer de la connaissance, de l’expertise, en con-
tenus d’apprentissage. Quelle est votre manière de procéder, avec les experts de contenus ?
La méthodologie mise en place dépend surtout de l’expert (ou des experts) et des ressources existantes
qui sont en sa possession. Il arrive fréquemment qu’un expert ou un collège d’experts soit désigné par le
prestataire ou l’organisation dont il dépend, pour être responsable d’un module thématique.
D’une manière générale, après une prise de contact avec les experts qui permet de définir le public-cible
et l’objectif pédagogique général de la formation, je procède à une analyse des ressources existantes.
Lorsque les experts ont peu de ressources, nous travaillons ensemble à la rédaction d’une première ébau-
che de contenu qui sera enrichie de manière itérative.
À partir de cette première analyse, je propose à l’expert une structure du ou des modules. Lorsqu’il a
validé cette trame, nous identifions souvent ensemble les objectifs pédagogiques spécifiques (par partie et
sous-partie de module).
L’identification et la formulation des objectifs pédagogiques spécifiques permettent de sélectionner les

connaissances à intégrer dans les différents modules, et même dans les parties ou sous-parties d’un mo-
dule. En cas d’hésitation, je me pose la question « Est-ce que ce contenu est utile pour que l’apprenant
atteigne l’objectif pédagogique fixé ? ». L’expert est tout de même là pour trancher en cas de problème.
Ensuite, viennent les différentes phases de rédaction des contenus, toujours inspirés des ressources analy-
sées et des séances de travail avec l’expert. Ces différentes phases sont systématiquement ponctuées par
une validation de l’expert car c’est lui et lui seul qui peut corriger un terme inexact, une illustration non-
conforme, une activité pédagogique mal adaptée au public-cible, etc. Les séances de travail se font pour
partie en présentiel, pour partie à distance.
Lors d’une séance de travail, je pose toujours les questions générées par l’analyse des ressources ou la
rédaction du contenu. Par exemple, j’ai besoin d’un terme technique pour compéter une définition, d’une
photo pour illustrer une bonne posture, d’un schéma pour comprendre un déplacement d’engin, d’infor-
mations complémentaires pour finaliser une animation… Je pars du principe qu’il n’y a aucune question
idiote ! Il est important, pour moi, de connaître et de comprendre les éléments de connaissance qui pa-
raissent tellement évidents aux professionnels qu’ils ne les évoquent plus.
Ce travail initial de structuration permet d’avoir un « squelette » de story-board qui va me servir de guide
tout au long de la conception. Ensuite, je travaille à la page-écran car c’est l’élément le plus petit et le
plus fin. Ma règle d’or, c’est une idée et une seule par page-écran. À moi de jouer pour redécouper en
pop-up, boutons, info-bulles, animations, etc, les éléments relatifs à cette idée.
Quels sont les savoirs les plus difficiles à scénariser ?
31
Plus le savoir est abstrait et conceptuel, plus il est difficile à scénariser car notre penchant naturel nous
pousse alors vers le texte brut. En revanche, les savoirs techniques qui paraissent particulièrement rébar-
batifs à la lecture sont, pour moi, une source d’inspiration car je peux concevoir des illustrations et des
animations efficaces. J’ai travaillé avec plaisir pour les infirmières, les chefs de chantier du terrassement et
aujourd’hui les sapeurs-pompiers. Ces produits de formations présentent tous la caractéristique de dispen-
ser des savoirs techniques qui conduisent à une modification des pratiques professionnelles et du compor-
tement des apprenants.
J’ai par exemple travaillé sur un contenu particulièrement aride : le risque de légionellose en milieu hospi-
talier. Les ressources fournies par les différents experts étaient très techniques, particulièrement touffues et
« jargonnantes ». Nous avons donc, avec les experts, désigné plusieurs cibles : le personnel soignant, le
personnel de laboratoire, le personnel d’entretien et adapté les contenus à ces publics. J’ai ensuite, pour
les personnels d’entretien, conçu de nombreuses animations permettant de visualiser la circulation de
l’eau dans les tuyaux et d’expliquer la fonction des différents éléments de plomberie.
En plus des connaissances proprement dites, chaque unité d’apprentissage contient des activités pédago-
giques. Quels rôles jouent-elles dans l’apprentissage ?
Leur rôle est primordial. Ce sont d’une part des facilitateurs d’acquisition : les activités pédagogiques
(exercices, simulations, mise en situation, études de cas) permettent de mémoriser un certain nombre de
connaissances, car l’apprenant interagit avec le produit. D’autre part, les activités pédagogiques sont
aussi des régulateurs pour l’apprenant, elles lui permettent notamment de s’auto-évaluer sans risque, con-
trairement au présentiel. L’apprenant a le droit de se tromper et de recommencer, ça me paraît être un
élément fondamental de l’apprentissage à distance (et de l’apprentissage en général).
Rigueur, créativité et implication

Quelles sont les qualités nécessaires pour être scénariste pédagogique ?
Pour moi, la rigueur vient en premier car le scénariste doit être capable de retrouver ses documents rapi-
dement et croyez-moi, en fin de projet, ils sont nombreux ! De plus, sur un plan purement pédagogique, il
est appelé à vérifier en permanence que ce qu’il rédige ou conçoit correspond effectivement à l’objectif
pédagogique.
La créativité est fondamentale, sans elle, pas de produit attractif, ludique et efficace !
En effet, il n’est pas question d’être créatif pour exprimer son ressenti mais pour permettre à l’apprenant
de comprendre et de mémoriser un concept, un geste, une procédure...
L’implication doit être totale. Le scénariste s’immerge dans les ressources, s’imprègne des contenus, en
comprend chaque phrase, chaque mot pour pouvoir donner du sens à sa conception. De plus, il fait
preuve d’empathie envers l’apprenant qu’il place au centre de ses travaux.
Selon vous, quelles sont les caractéristiques d’un « bon » produit d’apprentissage à distance ?
Une conception pédagogique efficace, un design attractif et une qualité technique irréprochable.
La conception pédagogique doit permettre à l’apprenant d’acquérir les connaissances nécessaires pour
atteindre l’objectif pédagogique général. Encore faut-il que celui-ci corresponde aux véritables besoins de
l’apprenant. Les prestataires en demande d’un produit mettent très souvent l’accent sur la qualité graphi-
que et le côté innovant du produit : jeu, simulation, etc. C’est parfois au détriment d’une démarche péda-
gogique efficace et c’est dommage.
32
Sur l’aspect graphique, le produit doit être soigné et respectueux de la cible. On image mal un style gra-
phique très enfantin pour une cible particulièrement technique, comme des sapeurs-pompiers. Cela nuirait
au produit en le rendant peu crédible.
La qualité technique est primordiale. En effet, il n’est pas admissible qu’une page ne parvienne pas à
s’afficher, que la plate-forme « plante », que l’apprenant se retrouve devant un écran noir, qu’il ne puisse
pas réaliser une activité pédagogique pour des problèmes de manipulation. Tout doit fonctionner sur
n’importe quel navigateur et l’apprenant doit pouvoir avoir recours à une assistance technique à tout
moment.
Aujourd’hui, les produits de formation à distance ont évolué notamment parce qu’ils s’adressent à des
professionnels ayant des besoins précis en termes d’apprentissage. Les entreprises (au moins les grands
comptes) ont bien conscience des avantages de la formation médiée.
Exemple : Educexpert - Devenir pompier d’un jour. Démo jouable ici (entrez le login de votre choix).
On voit l’émergence des serious games qui sont particulièrement adaptés à une cible jeune et à l’aise
avec le web, le jeu vidéo, le podcast, etc. Je trouve cette tendance intéressante et j’ai particulièrement
aimé le produit mis en ligne par L’Oréal pour les coiffeurs. Démo jouable ici.
Un métier porteur
Est-ce que les organismes de formation du type universités ont conscience de la nécessité de scénariser
leurs contenus de formation ?
Les organismes de formation partent du principe que plus le niveau de l’apprenant est élevé, moins on a
besoin de scénariser le contenu. On se retrouve donc avec des contenus de formation très textuels dans
les universités françaises alors que les entreprises proposent des contenus extrêmement attractifs pour des
apprenants de niveau CAP. C’est une particularité française. Au Canada les universités francophones de
Montréal, de Laval ou de Moncton par exemple, embauchent des scénaristes pédagogiques pour conce-
voir de véritables cours en ligne, et les enseignants deviennent des experts de contenu.
Conseillez-vous à un jeune attiré par la pédagogie et les nouvelles technologies de se tourner vers votre
métier ? Comment doit-il s’y prendre ?
Les universités françaises préparent, avec plus ou moins de réussite, leurs étudiants à intégrer la fonction
de scénariste, d’ingénieur pédagogique ou de chef de projet. Malgré la crise, je pense que les projets et
les expérimentations de formation à distance vont se multiplier dans le pays, je suis donc persuadée que
le marché est porteur pour les scénaristes. Par ailleurs, mon poste à EducExpert, dont la maison mère est
à Québec, m’a permis de réaliser qu’il y a une pénurie énorme au Canada. Très peu de filières préparent
les scénaristes ou ingénieurs pédagogiques ; les personnes occupant ces postes sont issues de la commu-
nication et sont souvent formées à la pédagogie par les entreprises elles-mêmes. Cela ouvre des perspec-
tives pour nos diplômés français !
Depuis cette entrevue, Nadine a émigré au Québec, où elle est actuellement responsable tech-
nopédagogique à l’Ecole Nationale d’Administration du Québec.
33
Élaboration et réutilisation de scénarios pédagogiques
Martine Jaudeau
Première publication : Septembre 2007
La conception de situations d’apprentissage instrumentées entraîne de nouvelles pratiques de

conception pédagogique (partage, réutilisation) et un essor des approches pédagogiques
«actives». Une thèse fait le point sur cette question.
Résumé de la thèse:
Ce travail de thèse se situe dans le contexte de la recherche en EIAH (Environnements Informatisés pour
l’Apprentissage Humain), et il porte plus particulièrement sur la dimension de la scénarisation pédagogi-
que instrumentée.
Avec le développement des TICE, les praticiens de la formation (enseignants et concepteurs pédagogi-
ques) se trouvent confrontés dans leur travail quotidien à la conception de situations d’apprentissage ins-
trumentées.
Cette situation entraîne de nouvelles pratiques de conception pédagogique (partage, réutilisation) et un

essor des approches pédagogiques « actives », tout en conduisant les praticiens à porter une attention
particulière à la formalisation préalable des situations d’apprentissage via des scénarios pédagogiques.
Ces derniers sont ainsi définis par Paquette (05) : «un ensemble ordonné d’activités, régies par des ac-
teurs qui utilisent et produisent des ressources».
Dans ce contexte, le problème de recherche porte sur les modalités d’expression des scénarios pédago-
giques qui permettraient à un scénario d’être facilement réutilisable par un enseignant et un concepteur
pédagogique.
L’hypothèse générale est que si les scénarios étaient décrits de façon plus formelle, si les intentions péda-
gogiques y étaient mieux explicitées, et si les tâches de réutilisation étaient mieux définies et mieux soute-
nues, ils seraient plus facilement réutilisables.
L’objectif général de recherche porte ainsi, d’une part sur la façon d’exprimer, des scénarios formalisés et
instrumentables par les TICE, et d’autre part, de soutenir l’apprentissage de leur réutilisation dans un con-
texte spécifique.
34
La méthodologie de recherche est fondée sur une double approche : une approche par modélisation et
une approche centrée usager. Elle vise l’élaboration de modèles théoriques en interaction avec les prati-
ciens de la formation et intègre des évaluations aux diverses étapes de la modélisation.
Sont présentées dans ce document trois propositions qui permettent de répondre à l’hypothèse et objectif
de recherche.
La première proposition est une méthode basée sur une métaphore pour exprimer de façon formalisée et
instrumentable les scénarios pédagogiques : la méthode des Pléiades.
La seconde proposition est un modèle d’interprétation du processus de réutilisation des scénarios péda-
gogiques : le modèle CAA (Choix, Appropriation, Adaptation).
La troisième proposition est un modèle de soutien à quatre niveaux au processus de réutilisation des scé-
narios pédagogiques formalisés : le modèle MOSCA. Ce modèle repose sur un ensemble d’artefacts mis
à la disposition des usagers pour les soutenir lors de leur tâche de réutilisation. Le choix et la construction
des artefacts s’appuient à la fois sur la méthode des Pléiades et sur le modèle CAA.
La méthode et les modèles ont été évalués avec des usagers-experts en scénarisation sur la réutilisation
d’un scénario « Étude de Cas ». L’évaluation a montré que les formalismes proposés favorisaient une
meilleure compréhension du processus de scénarisation ainsi que la réutilisation et l’adaptation des scé-
narios. Les conclusions de ce travail ouvrent de nombreuses perspectives de prolongement et de recher-
che à court et moyen terme.
Thèse en ligne :
Modèle de soutien à l’élaboration et à la réutilisation de scénarios pédagogiques (pdf) Auteur : Villiot-

Leclercq Emmanuelle Université Joseph Fourier, Université de Montréal
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Contrôleur de scénario pédagogique : nouveau rôle de l’enseignant
Denys Lamontagne
Première publication : Novembre 2007
Mettre à profit les outils de communication disponibles, les capacités et les intérêts multiples
des étudiants est apparemment difficile à concilier avec une scénarisation pédagogique li-
néaire ou étroitement encadrée. Et ce sont précisément par ces rôles de «préparateur de
cours, de chercheur et de communicateur» que beaucoup d’enseignants se définissent.
Enseigner consiste à faire apprendre quelque chose de relativement précis, avec un résultat attendu. Celui
qui aura appris sera normalement en mesure d’obtenir un certain résultat et éventuellement de créer une
nouvelle réalité, ou de reproduire la même, avec contrôle et efficacité, que ce soit de la musique, un ré-
seau de plomberie, une réaction chimique ou un champ de patates.
En principe l’enseignant sait ce qu’il y a à apprendre et à enseigner, reste à construire le chemin pour y
arriver, sans nécessairement passer par tous les tâtonnements de ceux qui ont tracé ou découvert le do-
maine. Aussi bien dans ceux des arts que des sciences, on a affaire à des siècles de développement et un
«cours» offrira un condensé des démonstrations, conclusions et savoir-faire qui ont mené à ce que l’on
connaît aujourd’hui.
Le circuit pédagogique
Les méthodes d’enseignement se confrontent maintenant aux possibilités d’action et de participation des
étudiants. On veut bien apprendre, mais pas uniquement en suivant LE chemin.
Dans « Récit d’une mise à l’essai concernant l’encadrement en ligne» par Geneviève Nault et Françoise
Marceau du Cégep@distance, on trouve le témoignage d’un étudiant qui exprime bien les limites des
scénarios pédagogiques :
«À prime abord, je dirais que «tout» semble là. Tout, tout, tout.
Tout est trop là!
Je sais, je devrais tout lire. Tout, tout, tout. Probablement que beaucoup de choses seraient plus claires.
Le chemin semble tout tracé. Il ne faut que lire le mode d’emploi et le suivre. Il ne faut que remplir notre
trousse de voyage et la remettre une fois le périple terminé. Pourquoi cela me paraît-il si évident et si
rébarbatif à la fois?
36
Qu’est-ce qu’on est supposé apprendre? L’encadrement en ligne, me direz-vous. Alors, pourquoi toute
cette paperasse si nous devons travailler en ligne.
C’est bien beau, mais découvrir le blogue par de belles lectures, ça ne m’inspire pas. J’aime bien mieux
en créer un et en explorer les limites. À ce moment seulement, je pourrai vraiment porter un jugement
significatif sur cet outil. J’aurai aussi appris à m’en servir»
Les auteurs notent que, dès le départ les étudiants «se sont souvent sentis à l’étroit dans la structure du
cours. La démarche déductive qui veut que l’étudiant aborde d’abord la dimension théorique d’un enjeu
pour ensuite aborder sa dimension pratique, a été rejetée par les participants, qui n’ont eu de cesse de
critiquer une pédagogie trop théorique qui contrevenait non seulement à leurs aspirations, mais égale-
ment aux besoins de leur apprentissage.
Ils ne se sont toutefois pas limités à la critique, ils ont surtout tenté de faire éclater la structure du cours, et
ce, dès les premières tâches qu’ils eurent à accomplir.»
«Sans nier la nécessité d’une certaine linéarité dans le cheminement pédagogique, il faut, à notre avis,
revoir les stratégies pédagogiques pour permettre une plus grande marge de manoeuvre dans l’expéri-
mentation du travail collaboratif et des outils d’encadrement en ligne.»
«On constate que la collaboration exige un espace de liberté ainsi qu’un accompagnement intelligent qui
respecte les différences de chacun tout en faisant appel à leurs expériences.»
La communication et l’activité contre le rôle traditionnel de l’enseignant

Mettre à profit les outils de communication disponibles, les capacités et les intérêts multiples des étudiants
est apparemment difficile à concilier avec une scénarisation pédagogique linéaire ou étroitement enca-
drée. Et ce sont précisément par ces rôles de «préparateur de cours, de chercheur et de communicateur»
que beaucoup d’enseignants se définissent.
On peut démontrer assez facilement que les résultats obtenus en enseignement ont peu à voir avec les
vertus ou les défauts d’une pédagogie directive, permissive, à distance, en classe, linéaire, déductive ou
autre; ce sont apparemment «les procédés pédagogiques faisant appel à une démarche d’enseignement
explicite et systématique qui donnent les meilleures résultats».
En d’autres termes, peu importe la manière, ce qui doit être explicite ce sont les références qui appuient
les informations et ce qui doit être systématique c’est la démarche intellectuelle qui ne se contente d’au-
cune zone d’ombre. S’il y a directivité à avoir, c’est dans la rigueur à maintenir, pas dans le moyen tech-
nique ou la méthode pédagogique.
Le scénario dont vous êtes le héros

Ainsi, si on en vient à une «scénarisation» mettant à profit les TIC, celle-ci devrait arriver à ce que chacun
en arrive à obtenir tous les éléments nécessaires à l’apprentissage final, ce qui comprend :
•les objectifs d’apprentissage (ce que l’on est supposé être capable de FAIRE, le résultat observable), ce
qui sera certifié; que ce soit ceux définis par l’étudiant ou par l’institution;
•les définitions;
•les références;
•les séquences (l’ordre dans laquelle les choses doivent être faites pour obtenir un résultat);
•les éléments de qualification (pouvoir attribuer les importances selon les contextes);
37
•les exercices.
Le tout selon un ou plusieurs fils conducteurs cohérents (historique, technique, du simple au complexe, du
général au particulier, etc.), mais qu’il est possible d’aborder en tout point et en tout sens. L’étudiant peut
choisir l’approche qui lui apparaît la plus intéressante pour lui, selon ses critères en vue de l’atteinte des
objectifs auxquels il a souscrit.
Ainsi un étudiant peut aborder le sujet par un point qui l’intéresse ou une question qu’il se pose, buter sur
une définition, un symbole, une pratique qu’il ne connaît pas et à partir de là procéder systématiquement
pour résoudre tous les points obscurs, avec où sans l’aide des autres.
Le nouveau rôle de l’enseignant

En pratique, on peut presque déjà obtenir tout le matériel nécessaire à l’atteinte des objectifs d’un cours
dans Internet, avec le soutien de quelques personnes et de bons sites de références. La façon d’enseigner
et d’apprendre va sans doute encore changer de manière importante dans les prochaines années.
Le rôle de l’enseignant risque fort de s’approcher de celui du directeur de thèse, de l’animateur intellec-
tuel, de celui qui s’assure de la rigueur de la démarche individuelle de l’apprenant, de la qualité du scé-
nario d’apprentissage de l’étudiant.
Inspiration :
Récit d’une mise à l’essai concernant l’encadrement en ligne
A Vision of Students Today
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OUTILS DE SCÉNARISATION
Un site pour apprendre à scénariser les cours en ligne
Marie-France Fournier
Première publication : novembre 2010
À la recherche d'outil pour la scénarisation de vos formations ? Ce site ressource a certaine-

ment la réponse à vos questions.
La création d'un cours distribué à distance requiert différentes compétences, allant de l'expertise de con-
tenu à la création graphique multimédia. Au centre de l'entreprise de création se trouve la scénarisation,
ensemble de tâches consistant à découper le cours en pages écran. Sur chaque page, le scénariste pré-
cise le texte à lire ou à écouter par l'apprenant, les éléments multimédias à insérer et les pages à relier.
Pour scénariser dans les règles de l'art, il faut disposer de gabarits normalisés. Les services de médiatisa-
tion attachés aux organismes de formation qui développent eux-mêmes leurs cours ou aux entreprises
spécialisés dans la production de cours à distance disposent de leurs propres gabarits. Mais un ensei-
gnant isolé peut tout à fait utiliser des gabarits existants, s'il souhaite se lancer seul ou avec une équipe
restreinte dans la production de cours en ligne.
Le site The eLearning Coach fournit précisément des gabarits normalisés, mis librement à disposition du
public.
Fondé par Connie Malamed, une professionnelle en information eLearning et design graphique, le site a
pour but de partager des stratégies d’action, du contenu pratique et des ressources afin de vous aider à
développer et comprendre l’apprentissage en ligne.
Une fontaine de jouvence

En effet, The eLearning Coach est une véritable fontaine de jouvence pour l’enseignant ou le formateur
souhaitant scénariser un cours en ligne.The eLearning Coach » vous donne notamment accès à :
•Des modèles de gabarits de scnénarii

•Une liste de sites de photos et illustrations
•Une liste de logiciels pour l’édition et la correction d’images
•Des conseils pour la production audio et vidéo.
39
Le "Storyboard Depot"
Dans la section Ressource, sous l’onglet Storyboard Depot, vous avez accès à des modèles de gabarits
de storyboards (succession normalisée des pages de votre cours), proposés par la communauté de The
eLearning Coach. Ces modèles sont extrêmement simples; ils se présentent majoritairement sous la forme
de pages découpées en cadrants, où vous insérerez les différents éléments de votre page / cours :
Une quinzaine de storyboards sont ainsi proposés. Vous choisirez ceux qui conviennent le mieux à votre
objectif, au type de présentation envisagée pour votre cours, et aux ressources dont vous disposez.
Quelques articles, comme cette entrevue avec Connie Malamed, vous permettront de mieux comprendre
l'importance de la scénarisation des cours à distance.
Et plus encore
Le site « The eLearning Coach » donne également accès à une série d’articles pertinents sur la formation
et l’utilisation d’outils multimédias dans l'éducation et la formation.
La communauté professionnelle de The eLearning Coach ajoute constamment de nouveaux billets, de

nouveaux modèles. Bien que la totalité du site soit en anglais, un francophone disposant de quelques ba-
ses dans cette langue ne devrait pas avoir de problèmes pour utiliser le matériel proposé, puisque celui-ci
est évidemment adaptable et transposable.
The eLearning Coach
40
Le design pédagogique en pratique
Denys Lamontagne
Première publication : novembre 2009
L’art d’amener les professeurs à faire aboutir leurs projets de cours en ligne.
Michael Power est un conseiller pédagogique en médiatisation de contenus pour la formation en ligne. Il
aide les professeurs à passer des «cours en classe» aux «cours en ligne», avec ce que cela implique de
conception, d’interaction, d’accompagnement, de suivi, etc.
Potentiellement utile à tous les conseillers pédagogique, «Le concepteur pédagogique réflexif : un journal
de bord» décrit de façon dynamique des problèmes généraux et courants de planification et de scénari-
sation pédagogique.
À partir de ce modèle de développement de cours en ligne :
1. L’analyse des besoins des étudiants et des conditions d’enseignement;
2. La modularisation des ressources et activités du cours;
3. L’identification des stratégies pédagogiques appropriées à l’atteinte des objectifs;
4. Le développement des activités d’enseignement;
5. Le développement des activités d’encadrement;
6. Le développement des activités d’évaluation et leur qualification;
7. L’amélioration continue.
Il a amorcé le travail de design pédagogique avec les experts de la matière. En pratique, les «spécialistes
de la matière», autre titre pour «professeurs d’université», auxquels il s'adresse n'ont généralement pré-
senté leur enseignement qu'en salles de cours. La formation en ligne demande une planification pédago-
gique systématique que peu d’entre eux ont même déjà songé réaliser.
De là l’utilité du travail de M. Power : les problèmes rencontrés démontrent bien la transition de la théorie
aux contingences de la pratique. Que faire avec un professeur qui ne s’investit pas dans le projet, qui
n’a pas le temps ou un autre qui remet en question les fondements mêmes du design pédagogique, etc. ?
Les réflexions de M. Power, tournées vers la réussite des projets, démontrent son évolution à la fois dans
l’articulation des enseignements qu’il a reçu et dans sa propre réflexion personnelle, pour notre édifica-
tion.
Télécharger Le concepteur pédagogique réflexif : un journal de bord (Document.pdf) sur cette page.
41
Chaînedit et Scénari : deux suites éditoriales
pédagogiques
Denys Lamontagne
Ces suites éliminent les déchets éducatifs à la source par la mise à jour des documents en con-
tinu; la version la plus à jour est toujours en ligne.
Voici deux suites logicielles de chaîne éditoriale pédagogique de grande qualité. Pour avoir vu leurs ef-
fets dans une organisation, soyez assuré que leurs impacts dépassent largement ceux de la facilité de ges-
tion ou de l’augmentation de la qualité des documents.
En fait, facilité de gestion et augmentation de la qualité entraînent l’adhésion des professeurs et des dé-
partements, l’augmentation de la diffusion et de la consultation ainsi que la fréquence des mises à jour
qui en retour améliorent la qualité et la facilité de gestion.
Le fait qu’il soit possible de mettre les documents à jour, en continu si on le souhaite, amène les institutions
à mieux percevoir leur rôle futur, soit l’augmentation et la maintenance de l’accès à un corps de connais-
sance.
Mais l’effet le plus inattendu est celui du changement de relations entre les départements qui collaborent
de plus en plus fréquemment pour offrir des expériences pédagogiques cohérentes aux étudiants, tissant
des relations entre des suites de cours et entre des départements, ce qui auparavant était rarissime.
Enfin, ces suites éliminent les déchets éducatifs à la source par la mise à jour des documents en continu; la
version la plus à jour est toujours en ligne.
En pratique, une suite logicielle éditoriale :
•facilite la mise à jour des documents;

•facilite leur diffusion en plusieurs formats;
•facilite la production de documents;
•augmente la qualité des présentations en permettant de confier la partie présentation à des profession-
nels de la présentation et la partie contenu aux professionnels du contenu;
42
•permet la personnalisation (pour chaque collection, chaque département, etc.) tout comme l’uniformi-
sation des présentations (pour chaque collection, chaque département, etc.)
•permet de supprimer les copies papier si nécessaire : la diffusion peut se faire sur plusieurs supports
électroniques et formats; même le téléphone.
Chaînedit
Chainedit est une application de l’Université de Rennes 1 fonctionnant sur un serveur Web qui permet :
•d’éditer des contenus selon une sémantique paramétrable;

•de sauvegarder le contenu au format XML;
•de générer plusieurs formats de sortie en fonction des traitements définis (OpenOffice, Html, Flash, ..);
•de le faire depuis un simple navigateur (IE, FireFox, ..);
•d’accéder à ces contenus depuis le portail de son établissement s’il en possède un;
•de ne pas avoir d’installation à faire (nécessite une connexion à internet);
•qui traite les formules Latex (si l’option est installée sur le serveur).
Scenari
Scenari est une suite logicielle libre produite par une regroupement de ressources de plusieurs universités
françaises soutenues par la région de Picardie et l’Agence nationale de la recherche
Scenari met à profit les possibilités de publication multisupports des technologies documentaires afin de
permettre à tous d’accéder à une gamme de supports de diffusion.
Scenari permet :
•de créer des documents en respectant un modèle documentaire (création structurée)

•de les publier sur plusieurs supports (multi-supports)
•de les adapter pour les réutiliser dans différents contextes (multi-usages)
•de les maintenir facilement dans le temps
•d’intégrer des contenus spatiaux - graphiques, tableaux, etc. - et temporels - audio, vidéo, etc.
•d’être configurée pour répondre aux spécificités de chaque contexte métier particulier
Les deux suites font sensiblement la même chose. Scenari le propose dans une forme apparemment plus
achevée (version 3.55 contre version 1.04) et semble bénéficier d’une plus large base de support, pour
l’instant.
43
La procédure de design de cours du MIT : élégante et robuste
Denys Lamontagne
Première publication : octobre 2009
L’intérêt de ce cadre est sa souplesse, nécessaire pour considérer tous les domaines de forma-
tion, et sa robustesse, peu importe les méthodes pédagogiques ou les technologies considé-
rées.
Le MIT propose sur son site «Training & Development»

le «Cadre de design et de diffusion de formation» qu’il
utilise pour le développement des centaines de cours en
ligne qu’il propose.
L’intérêt de ce cadre est sa souplesse, nécessaire pour

considérer tous les domaines de formation, et sa robus-
tesse, peu importe l’approche pédagogique que l’on
prendra ou les technologies que l’on utilisera.
On enseigne évidemment pas l'ingénierie de la même

façon que le droit et on utilisera pas les mêmes techno-
logies pour enseigner les arts que la santé.
Sous forme d’une illustration navigable, ce cadre est

divisé en trois sections :
•Les buts et la communication avec les partenaires

★Ce que vous voulez accomplir
★Les communications avec les partenaires
•Les facteurs du design de formation

★Objectifs d’apprentissage
★Contenus
★Évaluation
★Participants
★Durée de vie
★Besoins de la conception
★Facteurs intangibles
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★Ressources
✦ Instructeurs
✦ Espace
✦ Temps
✦ Coûts
✦ Experts de contenu
✦ Équipements, technologies
✦ Soutien administratif
•Décider, concevoir et livrer

★Matrice de méthodes de diffusion
★Développer
★Acceptation finale
★Implantation
Accéder au «Cadre de design et de diffusion de formation (Training Design & Delivery Framework)» du
MIT
45
Udutu : créer des cours en ligne interactifs rapidement et facilement
Martine Jaudeau
Udutu est un outil web gratuit qui permet de créer des cours en ligne hautement interactifs rapidement et
facilement.
Trois étapes simples de création de cours :
• Nommer votre cours,
• Ajouter des écrans (images, vidéos, audio sur texte) et
• Publier.
Selon le mode WYSIWYG (what you see is what you get) qui ne nécessite aucune connaissance techni-
que, vous visualisez en permanence le résultat au fur et à mesure que vous construisez le cours.
Des tutoriels sont là pour vous guider au besoin.
Les fichiers image, vidéo et audio que vous téléchargez sont rassemblés dans votre bibliothèque annuaire
d’objet d’apprentissage pour une utilisation ultérieure. Plusieurs possibilités de présentations et d’interac-
tions sont disponibles.
Vous pouvez à tout moment publier votre cours sur un serveur ou le compresser et le télécharger sur votre
ordinateur pour plus tard et consulter les cours déjà réalisés avec l’outil.
L’utilisation auteur de Udutu est gratuite, les services d’hébergement et de développement professionnels
sont payants.
46
eXE : éditeur de cours en ligne gratuit et conforme
aux plus récents standards
Denys Lamontagne
Première publication : avril 2009
Une nouvelle génération d’éditeur ouvert : facile à apprendre et à utiliser, compatible avec
tous les systèmes qui respectent les standards SCORM, IMS ou Common Cartridge. Permet
l’exportation sous forme intégrable dans les systèmes ou sous forme de page web, texte à im-
primer ou même sur un iPod. Il redonne beaucoup d’autonomie aux créateurs, concepteurs et
professeurs.
eXe (e-learning XHTML Editor) est un éditeur qui permet de produire des cours en ligne avec une facilité
déconcertante.
Conçu comme un outil ouvert et gratuit, il utilise le noyau du navigateur Firefox mais se comporte comme
un logiciel indépendant.
Facile à apprendre et à utiliser, vous suivez un tutoriel de 5 minutes et vous en savez assez pour vous lan-
cer avec succès.
Compatible avec tous les systèmes qui respectent les standards SCORM, IMS ou Common Cartridge, il
permet l’exportation sous forme intégrable dans les systèmes ou directement sous forme web ou même
iPod, que vous pouvez ajouter à un site directement.
Vous pouvez créer différents types de page avec la hiérarchie ou la navigation qu’il vous plaira et dans
chaque page intégrer les activités ou éléments que vous voudrez y voir. Le choix est large :
• Étude de cas
• Texte à trous
• Site web externe
• Texte
• Galerie d’images
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• Applet Java
• Choix Multiple
• Sélection
• Objectifs
• Prérequis
• RSS
• Activité de lecture
• Réflexion
• Quizz
• Vrai-Faux
• Wiki
Et sans doute d’autres possibilités s’ajouteront.
L'interface est disponible en 32 langues, dont le français mais aussi le zoulou, l'indonésien, l'italien. Vous
choisissez la langue via les préférences.
Si vous désirez que votre cours soit proprement indexé, vous pourrez y ajouter tous les paramètres dési-
rés, l’essentiel de l’indexation étant automatiquement ajouté au moment où vous avez construit votre
cours.
Vous pouvez également choisir le genre d’affichage que vous désirez et il ne vous reste plus qu’à l’expor-
ter au format désiré :
• SCORM 1.2
• IMS Content Package
• IMS Common Cartridge
• HTML (Web)
• Page unique
• Fichier texte
• iPod
Le résultat est techniquement parfait et dénué de tout bogue.
Le plus intéressant est que vous pouvez l’éditer à volonté, le mettre à jour, le modifier, l’améliorer facile-
ment, sans avoir besoin de passer par un technicien. On peut modifier la hiérarchie, réaffecter des pages
ou des sections entières sans se casser la tête. Il redonne beaucoup d’autonomie aux créateurs, concep-
teurs et professeurs.
Pour télécharger eXe ainsi que les tutoriels et guides.
Pour voir un exemple parmi d'autres : Graphing Systems of Equations
48
eXe actuellement supporté par CORE Education, un organisme sans but lucratif de Nouvelle-Zélande et le
fonds eCollaboration de la Commission New Zealand Government Tertiary Education.
Le projet a été dirigé par l’Université de Auckland, par la Auckland University of Technology, l’école po-
lytechnique Tairawhiti et évidemment par un groupe important de développeurs. Il utilise les technologies
développées par Mozilla.
49
Courselab : Outil gratuit de production de cours autonomes en ligne
Denys Lamontagne
Première publication : Juillet 2009
Plus que des diaporamas, mais à peine plus compliqué.
CourseLab est un logiciel gratuit de production de cours en

ligne conforme aux normes AICC et Scorm.
Conçu par des diplômés de l'université de Moscou qui ont

créé la compagnie WebSoft, l'approche proposée par le
logiciel et les résultats obtenus sont tous à fait intéressants.
Vous pouvez d’ailleurs tester une série de réalisations pro-

duites avec CourseLab.
Il est possible d’intégrer la plupart des objets multimédia

existants dans chaque page et créer les zones d’interactivi-
té désirées. Le logiciel est assez intuitif mais une période
d’essai et d’adaptation est quand même nécessaire.
En plus des pages de cours, on peut aussi créer six sortes de questionnaires et de quizz
Le mode d’emploi, des exemples et une communauté d’usagers sont accessibles sur le site.
Mieux encore, le site offre un espace de gestion, de partage et de diffusion de vos cours comprenant le
suivi de vos étudiants.
Télécharger CourseLab
50
Une nouvelle plate-forme e-learning adaptée à l'enseignement des langues
Denys Lamontagne
Première publication : Octobre 2010
Dans la longue évolution des plates-formes, on observe une recherche d’ubiquité de plus en plus poussée.
Au départ le client devait télécharger une ou plusieurs applications, puis une seule, puis tout passait par
le web. Nous pensions faussement qu’on ne pouvait aller plus loin... Maintenant les plates-formes com-
mencent à intégrer la présence du client sur les réseaux sociaux, dans une sphère de plus en plus large et
à partir de différents outils, y compris son téléphone.
Du coté de la gestion, les développements ne sont pas aussi évidents mais ont suivi la même tendance.
Sur poste ou en ligne, la gestion de cours se fait généralement en deux sections supplémentaires : le tuto-
rat-évaluation et l’édition-création.
Plateforme dédiée à l’évaluation

Webswami (le swami est un professeur-maître dans la culture indienne) est une plateforme qui apporte un
«plus» intéressant à l’étape du tutorat-évaluation.
En fait, elle intègre la vidéo et l’audio de façon originale pour le tuteur qui peut observer la performance
de son étudiant tout en ayant la possibilité de lui transmettre ses commentaires. Toutes les communications
peuvent être faites par texte, audio ou vidéo ou un mélange des trois. Ces possibilités ouvrent la voie à
différentes activités pédagogiques dynamiques, adaptées aux contenus abordés.
Elément supplémentaire dans le cadre de l’apprentissage des langues étrangères, l’audio vient avec les
graphes d’intonation qui permettent de corriger les étudiants sur une base objective. L’étudiant voir là où
il doit mettre l’emphase et il sait quand il obtient la bonne intonation, sachant que les intonations sont par-
ticulièrement importantes dans plusieurs langues asiatiques. Il peut pratiquer et voir le résultat par lui-
même.
On note l’attention particulière qui a été portée par les concepteurs de Webswami au suivi des étudiants
par des tableaux de progressions. On devine que Webswami a été élaboré en réponse aux besoins des
institutions en ce qui concerne la gestion de classes.
Webswami offre un essai gratuit de 30 jours. Au-delà, il faudra payer en fonction du nombre d’utilisateurs
concurrents.
Site Webswami
Visite video
51
EXEMPLE DE SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE
Apprentissage collaboratif en ligne et compétences relationnelles
Martine Jaudeau
Première publication : Novembre 2007
L’étude présentée porte sur une activité d’apprentissage collaboratif, réalisée dans le cadre d’un Master
1 en ligne de Sciences de l’Education. Cette situation scénarisée comporte une succession d’activités syn-
chrones et asynchrones, individuelles et collectives.
Les observations ont été réalisées à partir du contenu des échanges sur les forums, messageries et chats.
Elles soulignent la nécessité d’une négociation de la coordination, d’une identité partagée, et la spéciali-
sation des membres du groupe.
Au sommaire du document :
• Introduction
• Scénario d’apprentissage collaboratif instrumenté
• Compétences psychosociales et collaboration en ligne
• Trois instanciations d’un scénario d’apprentissage collaboratif « étude de cas »
• Conclusion
L’observation d’un dispositif d’apprentissage collaboratif via les TIC met en évidence que le concepteur/
réalisateur de formation a tout intérêt à expliciter, lors de la mise en oeuvre du scénario, des éléments qui
sont très largement renvoyés à l’implicite dans la plupart des dispositifs présentiels.
En particulier, ce type d’activité collaborative à distance soulève les questions de l’évaluation des compé-
tences minimales nécessaires de chaque acteur de la plateforme : (1) compétences préalables des appre-
nants et question de leur repérage lors de leur sélection à l’entrée des dispositifs d’apprentissage (curricu-
la formels et informels), (2) compétences spécifiques et complémentaires des différents acteurs de
l’équipe d’encadrement (concepteur, animateur,...) et (3) modalités d’évaluation d’une production, voire
de certification de connaissances et/ou de compétences acquises par les apprenants, qui dépassent lar-
gement le cadre d’une évaluation sommative classique.
Scénario d’apprentissage collaboratif à distance et en ligne : des compétences relationnelles sollicitées et

/ou développées ? (pdf) ISPEF - Université Lyon 2, actes du colloque TICE Méditerranée 2007
52
Quelques banques de scénarios pédagogiques
53
Quelques banques de scénarios pédagogiques
Tous les enseignants, qu’ils enseignent en présence, à distance ou dans des dispositifs hybrides de forma-
tion, élaborent des scénarios pédagogiques ou «plans de cours». Même si la plupart d’entre eux sont
réservés à un usage strictement personnel, on voir depuis quelques années sur la toile se développer des
Banques de scénarios pédagogiques réutilisables.
Pour être réutilisable, un scénario pédagogique doit comprendre les informations suivantes :
- La discipline / matière dans laquelle il est utilisé;
- Le niveau d’enseignement auquel il est utilisé;
- Les objectifs pédagogiques poursuivis;
- La démarche d’animation de cours, les étapes de l’utilisation du scénario.
Voici quelques banques de scénarios pédagogiques bien alimentées. N’hésitez pas à utiliser les docu-
ments qui y sont proposés, et à alimenter ces espaces.
Carrefour Education (Canada). Dans l’espace de partage de Carrefour éducation, des centaines de scé-
narios pédagogiques réutilisables, sous la rubrique «Activités pédagogiques».
Banque d’activités pédagogiques de l’Association Canadienne d’Education de Langue Française (ACELF).

des centaines de scénarios et un moteur de recherche performant.
PraTIC O praTIC (Radio Canada) : scénarios pédagogiques pour intégrer les Tice dans les différentes
disciplines scolaires. Scénarios téléchargeables aux formats .doc et .pdf.
PrimTice (France). Banque de scénarios pédagogiques pour utiliser les Tice aux primaire.
Agence des usages des Tice (France), Bases de données éducatives. Recensement de bases de scénarios
pédagogiques dans toutes les disciplines scolaires. Egalement une liste de sites proposant des scénarios
pédagogiques d’exploitation de matériel vidéo.
54
Ces articles ont été initialement publiés sur le site Thot Cursus.
Vous pouvez les réutiliser sans les modifier à condition d’en citer la source, l’auteur
et de faire un lien vers le site d’origine.
Toute utilisation commerciale de ces articles et du Livre blanc doit faire l’objet d’un accord préalable avec
la direction de Thot Cusus.
www.cursus.edu
© Thot Cursus
55

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TICE ET SCÉNARISATION PÉDAGOGIQUE

La scénarisation pédagogique, de quoi parle t-on ? 1

Pour bâtir des scénarios pédagogiques intégrant les TIC 2

Scénariser l’utilisation des Tice en classe 5

Les huit éléments essentiels d'un bon plan de cours 6

L’intention pédagogique avant la technologie 8

Educlic : outil d'édition et de partage de fiches pédagogiques 13

Chez Universcience, un espace de création de TD en ligne pour les enseignants 15

Créer des scénarios pédagogiques en rapport avec l'histoire 18

Tracer son chemin sur Internet 20

EXEMPLES DE SCÉNARIOS PÉDAGOGIQUES 22

Scénario pédagogique pour l’exploitation des chansons françaises en cours de langue 22

Scénario pédagogique d’écriture collaborative en ligne par les élèves 23

Partager et analyser les ressources en classe, une pratique prometteuse 24

Organiser des chasses au trésor avec Google Earth 27

Scénariser des cours et séquences d’apprentissage en ligne 29

Scénariste pédagogique : l’architecte de la formation en ligne 30

Élaboration et réutilisation de scénarios pédagogiques 34

Contrôleur de scénario pédagogique : nouveau rôle de l’enseignant 36

Un site pour apprendre à scénariser les cours en ligne 39

Le design pédagogique en pratique 41

Chaînedit et Scénari : deux suites éditoriales pédagogiques 42

La procédure de design de cours du MIT : élégante et robuste 44

Udutu : créer des cours en ligne interactifs rapidement et facilement 46

Courselab : Outil gratuit de production de cours autonomes en ligne 50

Une nouvelle plate-forme e-learning adaptée à l'enseignement des langues 51

EXEMPLE DE SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE 52

Apprentissage collaboratif en ligne et compétences relationnelles 52

Quelques banques de scénarios pédagogiques 53

Quelques banques de scénarios pédagogiques 54

Crédit Michael Surran / CC BY-SA 2.0

L’utilisation de plus en plus fréquente des technologies de l’information et de la communication pour

Avec l'utilisation du multimédia et des environnements d'apprentissage médiatisés ainsi que le

Les contenus du scénario pédagogique

Un scénario pédagogique est en conséquence un document structuré décrivant :

•Les acteurs : apprenants, formateurs, tuteurs, autres intervenants

Scénario d'apprentissage et scénario d'encadrement

Granularisation et design pédagogique

Si vous désirez approfondir le sujet, voici quelques liens utiles :

Scénario pédagogique (Université Paris Descartes, René Wiki)

La scénarisation pédagogique dans tous ses états, France Henri

Conception pédagogique de supports CUEEP, Université Lille 1

L’intention pédagogique avant la technologie

Chez Universcience, un espace de création de TD en ligne pour les enseignants

Créer des scénarios pédagogiques en rapport avec l’histoire

Tracer son chemin sur Internet

Exemples de scénarios pédagogiques

Scénario pédagogique d’écriture collaborative en ligne par les élèves

Partager et analyser les ressources en classe, une pratique prometteuse

Organiser une chasse au trésor avec Google Earth

Les huit éléments essentiels d'un bon plan de cours

Première publication : Janvier 2011

•Outils de création, édition et partage

•Outils de communication et réseautage

•Outils d’aménagement du temps, des tâches et de l’information

Les intentions pédagogiques avant tout

•Déposer des ressources en temps réel

Le programme N-Gen Course redesign

La diversité des séquences proposées aux étudiants

NextGen Course redesign, page d'accueil.

Educlic : outil d'édition et de partage de fiches pédagogiques

Educlic est un outil en ligne réalisé par

Educlic a deux fonctions principales :