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Apprendre A Jouer de La Guitare
Apprendre A Jouer de La Guitare
INTRODUCTION
Mon intention n'est pas de faire une méthode complète pour apprendre à
jouer de la guitare. L'objectif de cette page est de proposer les bases de
l'apprentissage de la guitare ainsi que des conseils issus de mon expérience
personnelle.
Apprendre à jouer d'un instrument de musique n'est jamais une chose facile.
Il faut de l'entraînement et de la persévérance. Néanmoins, il n'est pas
obligatoire de connaître le solfège sur le bout des doigts pour devenir
musicien. Tout dépend, bien sûr, du niveau que l'on souhaite atteindre.
Chanter en s'accompagnant d'une guitare n'est pas excessivement
compliqué. Il ne s'agit pas d'apprendre des gammes et des doigtés à n'en
plus finir, mais simplement quelques notions de base, relativement simples,
pour obtenir des résultats satisfaisants.
Evidemment, ça demande quand même un peu de travail et un peu de
courage. Deux règles sont importantes, à mon sens :
1. Au cours de l'apprentissage de la guitare, il y a quelques étapes
délicates à franchir. Je pense par exemple à l'assimilation des accords
barrés. Ce genre d'exercice demande de la persévérance et il peut arriver
que l'on s'énerve à force d'essayer. Il faut y aller progressivement et il est
parfois nécessaire de laisser tomber un moment. D'autant plus que l'on y
arrive beaucoup mieux la fois d'après. Le Fa majeur ne s'apprend pas en une
journée ! Tous les guitaristes sont passés par là...
2. Au début, on a tendance à être très concentré sur la technique, la
position des accords avec les doigts de la main gauche, l'attaque des cordes
avec la main droite... Au bout d'un moment, on oubli cette partie et c'est sur
le son que produit la guitare que l'on se concentre. C'est à ce moment là
qu'on commence vraiment à prendre du plaisir à jouer. D'autant plus si l'on
commence à chanter et que l'on peut entendre l'harmonie entre la voix et la
guitare. Il faut jouer en ayant l'impression 'd'envoyer' quelque chose.
Chanter le plus rapidement possible permet aussi d'apprendre plus vite.
Choix de la guitare :
Il existe deux types de guitares sèches : les guitares classiques et les
guitares folks.
Les cordes d'une classique sont en nylon et celles d'une folk sont en métal.
Par conséquent, la seconde fait un peu plus mal aux doigts que la première.
Mais que ce soit l'une ou l'autre, le mal de doigts disparait avec le temps si
on pratique régulièrement.
Le manche de la guitare classique est plus large mais moins long que celui
de la guitare folk. Un manche plus large peut rendre certains accords plus
difficiles à réaliser quand on a des "petites mains".
Le son de la folk est plus métallique et donc plus chaleureux que celui de la
classique. A titre d'exemple grossier, on peut comparer le son de Georges
Brassens (classique) à celui de Francis Cabrel (Folk).
Le choix de l'instrument est donc à la liberté de chacun en fonction des
critères ci-dessus. La différence de prix entre les deux modèles n'est pas
suffisament significative pour influencer l'achat.
ACCORDAGE DE LA GUITARE
L'accordage de la guitare ne doit pas être une prise de tête dés le départ. Le
mieux est d'acheter un accordeur électronique qui représente un
investissement très rentable puisqu'il évite les soucis et assure un accordage
rapide et parfait. Ce n'est déjà pas très agréable de s'entendre jouer quand
on débute à cause des cordes mal appuyées ou du temps de transition entre
les accords. Il ne vaut mieux pas rajouter à cela une guitare désaccordée qui
sonne mal !
Néanmoins, il est aussi utile de savoir accorder son instrument
manuellement.
Pour ce faire, rien de plus simple. Il y 6 cordes de la plus grosse à la plus
petite ou de la plus grave à la plus aiguë si on préfère.
Dans cette méthode, les cordes seront numérotées de la manière suivante :
La plus grosse sera la 1ère corde. La plus petite sera la 6ème corde.
Pour accorder, appuyez avec un doigt de la main gauche sur la 1ère corde
(la grosse) dans la 5ème case en partant du sommet du manche. Sur de
nombreuses guitares cette case est repérable par une marque soit sur le
manche soit à l'intérieur de la case. Faites sonner cette corde avec la main
droite. Faites sonner juste après la 2ème corde à vide (sans appuyer dans les
cases) et vérifiez que les 2 cordes produisent le même son. Si ce n'est pas le
cas, ajustez la 2ème corde au moyen des molettes de réglage pour obtenir le
même son que la 1ère corde.
Faites la même chose avec la 2ème et la 3ème corde, puis avec la 3ème et la
4ème.
Attention pour comparer la 4ème corde et la 5ème corde, il faut appuyer
dans la 4ème case de la 4ème corde et non pas dans la 5ème case comme
auparavant. Comparez enfin la 5ème corde et la 6ème avec le même
procédé que pour les premières.
Voilà, la guitare est accordée.
Disons plutôt que les cordes sont accordées entre elles et qu'il est possible
de jouer de cette manière sans problème.
Toutefois, pour un véritable accordage, les cordes doivent produire les
notes suivantes (de la plus grave à la plus aiguë) : mi, la, ré, sol, si, mi. Ceci
devient très important si l'on doit jouer en même temps que d'autres
instruments pour éviter les cafouillis. D'où l'intérêt de l'accordeur
électronique qui permet de s'accorder précisément sur ces notes.
Voici un truc pour s'accorder correctement manuellement : décrocher le
téléphone et écouter la tonalité... Ce n'est pas une blague. La tonalité du
téléphone est un La parfait et donc le son exact que doit produire la 2ème
corde. Accordez cette corde en fonction du téléphone et ajustez toutes les
autres en fonction de celle-ci comme vu précédemment pour obtenir un
accordage parfait. Bien entendu, cette fois il faut accorder la 1ère corde et
ne pas toucher à la 2ème, ça va de soi.
I - LA MAIN GAUCHE
Ca fait peur ça, non ? Il n'est pas nécessaire de connaître cette grille par
coeur. C'est juste un point de repère pour mieux comprendre et pour
représenter visuellement les explications qui vont suivre.
Revenons un moment sur l'accordage pour montrer que l'on ne fait pas les
choses au hasard.
Remarquez d'abord les 6 cordes avec leurs notes respectives à gauche de la
figure : mi, la, ré, sol, si, mi ou E, A, D, G, B, E (faudra s'y faire...). La
grosse corde est donc en bas et la plus petite en haut. La guitare sera
toujours représentée de cette manière dans cette méthode et c'est aussi la
représentation que l'on rencontrera dans toutes les tablatures.
Pour accorder la guitare, je disais d'appuyer dans le 5ème case de la 1ère
corde et de comparer le son avec celui de la 2ème corde à vide. Notez la
note obtenue en appuyant dans la 5ème case de la 1ère corde : A (ou la) et
celui de la 2ème corde : A. Tout s'explique...
Bien sûr, je n'ai pas mis toutes les notes dans la figure pour ne pas
surcharger. Il va de soi que chaque case produit une note. Pour information,
les cases sans notes représentent les dièses (ou bémols c'est la même
chose). Il n'est pas nécessaire de les faire apparaître pour comprendre ce qui
suit.
HAMMER ET PULL-OFF
C'est facile, ça se colle partout et c'est du meilleur effet.
Le principe, c'est de sortir deux notes avec une corde en ne l'attaquant
qu'une seule fois avec la main droite.
Pour le Hammer, on joue, par exemple, une corde à vide avec la main droite
et on tape ensuite sur cette même corde avec un doigt de la main gauche
dans la deuxième case pour obtenir un deuxième son par résonance. La
corde est jouée une seule fois avec la main droite.
Le Pull-off, c'est l'inverse. On joue, par exemple, une corde sur la deuxième
case et en la relâchant avec le doigt de la main gauche on la gratte un peu
pour la faire sonner à vide. La main droite ne la joue que la première fois.
Sur les tablatures, le Hammer est souvent noté 'H' et le Pull-off est noté 'P'.
Concrètement, on peut jouer un accord Am sans l'index de la main gauche
sur la 5ème corde (si) et juste après l'attaque de la main droite sur cette
corde, on repositionne l'index de la main gauche en tapant un peu pour
obtenir une deuxième note : do. C'est un Hammer.
Même principe pour le G : juste après l'attaque de la 5ème corde (si) on
tape avec l'index en 1ère case de cette corde pour produire 2 notes avec une
seule attaque : si et do.
Pour un Pull-off sur le Am, c'est le principe inverse : on joue l'accord
normalement et juste après avoir attaqué la 5ème corde (si) avec la main
droite, on relâche l'index de la main gauche en 'grattant' légèrement la corde
pour faire sonner un do.
Bref, les possibilités sont très variées et ça donne des 'couleurs' au jeu.
II - LA MAIN DROITE
LE FOLK-PICKING
Cette technique est intéressante car elle donne l'impression d'entendre deux
guitares. Elle est très utilisée pour jouer du Cabrel ou même du Goldman.
L'arpège est rapide et le pouce est très sollicité. Normalement, on apprend à
jouer le folk-picking sans se servir de l'annulaire, de cette manière :
Le dernier (i) est optionnel et n'est pas à jouer pour plus de simplicité. En
jouant de cette manière, les basses jouées avec le pouce ont tendance à ne
pas sonner suffisamment. Il existe des 'onglets' à fixer sur le pouce pour
mieux accrocher les cordes.
Personnellement, j'utilise une autre technique que j'ai remarquée chez Jean-
Jacques Goldman qui consiste à jouer les 'basses' avec un médiator et les
cordes aiguës avec les doigts. A mon avis, c'est la méthode la plus agréable
à jouer et qui sonne le mieux pour ce type de jeu. Le M majuscule
représente l'attaque au médiator, m et a sont le majeur et l'annulaire :
LE JEU AU MEDIATOR
Au début, on n'aime pas le médiator mais quand on commence à savoir s'en
servir on ne s'en passe plus. Il peut servir à faire tous les arpèges vus
précédemment, battre toutes les cordes à la fois, ou cibler un attaque bien
précise pour les accords 'rock' par exemple.
Les rythmes possibles au médiator sont infinis en fonction du mouvement
ascendant ou descendant, de la vitesse, de l'étouffement des cordes, etc...
Un mot sur l'étouffement, très important pour trouver tout un tas de rythmes
différents. On peut étouffer les cordes, soit avec la paume de la main droite
posée délicatement au niveau du chevalet (indispensable pour les accords
'rock'), soit en relâchant légèrement les accords avec les doigts de la main
gauche lors de certains battements de la main droite.
Petit conseil personnel : pour des rythmes où on attaque toutes les cordes, il
vaut mieux utiliser un médiator souple d'une épaisseur approximative de
0.60 mm. Si l'attaque est ciblée sur 1, 2 ou 3 cordes, on peut en prendre un
plus dur. Pour ma part, je ne joue qu'avec un 0.60 mm. Mais chacun
choisira celui qui lui convient le mieux. Notez juste qu'il est plus difficile
de battre toutes les cordes avec un médiator trop dur.
Pour jouer des arpèges, on peut utiliser le médiator, soit pour jouer toutes
les cordes, soit en utilisant à la fois les doigts et le médiator.
L'arpège suivant est très utilisé dans les musiques de Jean-Jacques
Goldman. 'Il y a' en est le meilleur exemple :
Cette partie contient pas mal d'astuces pour retrouver des accords 'à
l'oreille'. Cela permet de pouvoir jouer rapidement une chanson sans
posséder ni la tablature ni le relevé d'accords.
ECOUTER L'ORIGINAL
En ce qui me concerne, j'enregistre l'original sur un magnétophone tout
simple mais sur lequel je peux ensuite coller l'oreille pour 'écouter'.
Je n'écoute qu'une seule chose généralement : la basse. Soit l'instrument en
lui-même (presque toujours présent), soit les cordes basses d'une guitare,
d'un synthé, etc... La basse se repère facilement par une sonorité dominante
et grave. Elle permet de déterminer quasiment tous les accords.
Je tâtonne sur les 3 cordes basses de la guitare pour trouver la note
correspondante.
De cette manière, je détermine quel est l'accord fondamental d'un morceau
autour duquel tous les autres sont construits. Il s'agit, généralement, du
premier accord du couplet (et non de l'introduction qui peut être sur une
autre tonalité).
Une fois la note trouvée, par exemple un Do, il s'agit de savoir si l'accord
correspondant est un majeur ou un mineur (C ou Cm). Pas de grande
difficulté, j'essaie les deux mais, le plus souvent, 'l'atmosphère' de cet
accord me permet de le savoir à l'avance : une sonorité plutôt gaie est le
signe d'un accord majeur, une sonorité plutôt triste est le signe d'un accord
mineur.
Une fois l'accord de base trouvé, il s'agit de trouver les autres.
Il ne faut pas croire que l'on est obligé de tâtonner à chaque fois pour
trouver les autres accords ! Il y a quelques règles musicales de base qui
permettent de limiter les recherches et de trouver quasiment
instantanément.
C Am G Em F Dm Cm Eb Bb Gm Ab Fm
D Bm A F#m G Em Dm F C Am Bb Gm
G Em D Bm C Am Gm Bb F Dm Eb Cm
A F#m E C#m D Bm Am C G Em F Dm
Bb Gm F Dm Eb Cm Bbm C# Ab Fm F# Ebm
Ces deux tableaux ont l'air compliqués ? Ils ne le sont pas du tout. La 1ère
colonne, en bleu, représente l'accord fondamental d'un morceau. Les 5
accords sur la même ligne que les accords fondamentaux représentent les
tons voisins, c'est à dire, ceux que l'ont retrouve le plus souvent, si ce n'est
presque toujours.
Concrètement, si l'on détermine que l'accord fondamental d'une chanson est
un C (do majeur), il y a de fortes chances pour que les autres soient Am, G,
Em, F ou Dm.
Ca limite un peu les recherches...
Evidemment, il n'y aura pas toujours que ceux là, mais, dans la plupart des
cas il ne faudra pas chercher beaucoup plus loin que les 6 accords voisins.
Ceux qui sont indiqués en rouge sont ceux qui utilisent des positions
d'accords 'simples' auxquels on se rapportera le plus souvent. La
combinaison la plus simple est normalement le G (ou le Em) qui n'utilise
pas de barrés, sauf le Bm mais qui reste assez rare.
A noter, au passage, que les tons voisins sont identiques pour le C et pour le
Am ainsi que pour le G et le Em ou encore pour le D et le Bm. Chaque
accord majeur à son correspondant en accord mineur.
D'ailleurs, si on reprend la partie la plus désagréable de cette méthode
'Qu'est ce que des accords ?', on peut s'amuser à trouver la gamme de Do
majeur et la gamme de La mineur en fonction des distances entre les notes
pour ces deux gammes.
On obtient pour le Do majeur : do, ré, mi, fa, sol, la, si, do.
Et pour le La mineur : la, si, do, ré, mi, fa, sol, la.
Conclusion : c'est la même chose ! Intéressant, non ?
1 C C# D Eb E F F# G Ab A Bb B
2 C# D Eb E F F# G Ab A Bb B C
3 D Eb E F F# G Ab A Bb B C C#
4 Eb E F F# G Ab A Bb B C C# D
5 E F F# G Ab A Bb B C C# D Eb
6 F F# G Ab A Bb B C C# D Eb E
7 F# G Ab A Bb B C C# D Eb E F
8 G Ab A Bb B C C# D Eb E F F#
9 Ab A Bb B C C# D Eb E F F# G
10 A Bb B C C# D Eb E F F# G Ab
11 Bb B C C# D Eb E F F# G Ab A
12 B C C# D Eb E F F# G Ab A Bb
Ce tableau aussi a l'air barbare ? Il ne l'est pas non plus et en plus il est très
pratique. Il se lit, soit en lignes, soit en colonnes.
Si on détecte que l'accord fondamental d'un morceau est Bbm, il y a des
chances pour que les autres soient : C#, Ab, Fm, F#, Ebm !!
Autant dire tout de suite qu'il vaut mieux maîtriser les barrés !
En prenant le tableau ci-dessus, on va chercher en ligne 11 l'accord
fondamental : Bb (majeur ou mineur, peu importe) et on décide de
transposer le tout en A, beaucoup plus simple. On va donc chercher en
ligne 10 la correspondance des accords en fonction de leur colonne. Ainsi le
C# ligne 11, colonne 4 devient un C en ligne 10, colonne 4.
On avait : Bbm, C#, Ab, Fm, F#, Ebm.
On obtient des accords beaucoup plus simples : Am, C, G, Em, F, Dm.
Ou encore : Em, G, D, Bm, C, Am si on décide de transposer en E.
Pour finir, on fixe un capodastre en 1ère case et en jouant en Am on obtient
exactement la tonalité originale : Bbm (le capodastre est la bestiole qui se
fixe sur le manche et qui bloque toutes les cordes à une certaine hauteur).
Et voilà comment on peut jouer en même temps que l'original avec des
accords simples ! Qui nous dit d'ailleurs que l'original n'est pas déjà joué de
cette manière ?
Chaque colonne du tableau correspond à une case du manche de la guitare.
Pour passer du Bbm au Am, on est descendu d'une colonne et il faut donc
fixer le capodastre en 1ère case pour retrouver la tonalité originale Bbm en
jouant du Am. Identique pour le Em qui se trouve 6 colonnes plus bas et
pour lequel il faut fixer le capodastre en 6ème case si on veut retrouver du
Bbm.
Transposer les accords sert, non seulement, à obtenir des accords simples si
ceux d'origine sont compliqués, mais permet également d'adapter
l'accompagnement à une voix plus aiguës ou plus grave.
A retenir de cette partie que les accords d'une chanson peuvent toujours être
transposés pour obtenir des accords simples.
Il y a de très rares exceptions à cette règle. La chanson 'Belle' de 'Notre
Dame de Paris' en est un excellent exemple. On a beau retourner les accords
dans tous les sens, ils deviennent simples pour un couplet et redeviennent
compliqués ensuite. Ceci s'explique par le fait que l'auteur effectue des
changements radicaux de tonalité au début de chaque couplet de la chanson.
Avec l'expérience on devient plus pointilleux et on préfère reproduire le
plus fidèlement possible l'original. Un Dm joué avec un capodastre en 3ème
case équivaut à un Fm sans capodastre. Même si on produit globalement le
même accord, les notes ne sont pas toutes à la même hauteur puisque la
position des doigts n'est pas la même. La sonorité d'ensemble n'est pas
précisément celle de l'original. Ce n'est quand même pas tellement
perceptible dans la plupart des cas et le résultat de la transposition est
souvent très satisfaisant.