Chapitre 3 : Calcul des fondations profondes 1ère Master Structures

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

‫وزارة اﻟﺘ ـ ـ ـ ـ ـﻌـ ـ ــﻠﻴ ـ ـ ـ ــﻢ اﻟﻌـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ــﺎﻟﻲ واﻟﺒـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ــﺤﺚ اﻟﻌ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـﻠ ـ ـ ـﻤـ ـ ـ ـ ـ ــﻲ‬
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Scient
– ‫ اﻟﻄﺎﻫﺮ ﻣﻮﻻي‬.‫ﺟ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ـ ــﺎﻣﻌﺔ ﺳﻌﻴﺪة – د‬
Université Saïda – Dr Tahar Moulay –
Faculté de Technologie

MEMOIRE

Département de Génie Civil & Hydraulique

Niveau: 1ère année Master Structures

Matière: Fondations et Soutènements

Cours n°: 03

CHAPITRE 3 : CALCUL DES FONDATIONS

PROFONDES

Présenté par : Mr. HACHEMI H.

2020/2021

Département de G & H -Université

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3.2. Calcul de la capacité portante a partir des essais de laboratoire

Considérons un pieu isolé soumis à une charge verticale. Le pieu traverse différentes couches de sol de
qualité plus ou moins bonnes pour s’ancrer dans une couche de sol aux caractéristiques mécaniques
favorables. Cette couche s’appelle couche d’ancrage ou substratum résistant.
La charge limite du pieu Qu est obtenue en additionnant la charge limite de pointe Qpu qui correspond
au poinçonnement du sol sous la base du pieu et la charge limite Qsu mobilisable par le frottement latéral
entre le sol et le pieu.
= +
La charge limite de pointe est donnée par :
= . .
La charge limite de frottement est donnée par :
= . . .
Avec :
: coefficient réducteur de section de l’effort de pointe
: coefficient réducteur de section de l’effort de frottement latéral
A : aire de la section droite
P : périmètre de la section du pieu
: résistance limite de pointe
: frottement latéral unitaire limite dans couche i
ei : épaisseur de la couche i
h : hauteur d’ancrage

La détermination de A et de P ne pose pas de problème particulier pour les pieux à section pleine ou pour
les pieux tubulaires fermés. Pour les autres sections, on se réfèrera au tableau ci-dessous :

Figure16:Section des pieux

• Pieux à section pleine et pieux tubulaires fermés = =

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Tableau5 :coefficient
coefficient réducteur de section pour différents types de pieu
Argiles Sables
Type de pieu

Section pleine
1,00 1,00 1,00 1,00
Tubulaire fermé
Tubulaire ouvert
0,50 1,00 0,50 1,00
Palpieux
Pieu H 0,50 1,00 0,75 1,00
Palplanches 0,50 1,00 0,30 0,50

3.2.1. Dimensionnement par la méthode pressiométrique

a. Détermination de la contrainte limite de pointe qpu

L'hauteur
hauteur d’encastrement équivalente De
est définit selon la formule suivante :

∗
= ∗ .

avec :
∗
: pression limite nette équivalente
∗
: pression limite nette à la profondeur z
d : pris en général égal à 0
D : hauteur d’encastrement réelle du pieu
La valeur de la pression limite nette équivalente
est donnée par la formule:

∗ ∗
.

Avec :
a = B/2 si B >1 m,
a = 0.5 m si B < 1 m

b : min(a, h)
h: ancrage dans la couche porteuse où se situe la pointe Figure17:Schéma
Schéma de calcul de la pression limite
du pieu. nette équivalente
∗

: pression limite mesurée

: contrainte totale horizontale au même niveau dans le sol avant essai;

: Contrainte verticale totale au niveau de la pointe lorsque le pieu est en service,

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u : Pression interstitielle au niveau considéré

: Coefficient de poussée des terres au repos, !" # ≈ . %

La contrainte limite de pointe est donnée par la formule :

∗
= ×

est appelé coefficient de portance. Il traduit la proportionnalité entre la contrainte limite de pointe et

= . .
la pression limite nette équivalente mesurée au pressiomètre.

Tableau 6:Valeurs du coefficient de portance kp

Nature des terrains Eléments mis en œuvre Eléments mis en œuvre

sans refoulement du sol avec refoulement du sol

Argiles, Limons A 1,1 1,4

B 1,2 1,5
C 1,3 1,6
Sables, Graves A 1,0 4,2
B 1,1 3,7
C 1,2 3,2
Craies A 1,1 1,6
B 1,4 2,2
C 1,8 2,6
Marnes ; marno-calcaires
1,8 2,6

Tableau 7: Classification des sols

CLASSE DE SOL DESCRIPTION PRESSIOMETRE P1 (MPa)

Argiles, Limons A Argiles et limons mous < 0,7

B Argiles et limons fermes 1,2 – 2,0
C Argiles très fermes à dures > 2,5
Sables, Graves A Lâches < 0,5
B Moyennement compacts 1,0 – 2,0
C Compacts > 2,5
Craies A Molles < 0,7
B Altérées 1,0 – 2,5
C Compactes > 3,0
Marnes ; marno-calcaires A Tendres 1,5 – 4,0
B Compacts > 4,5

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b. Détermination du frottement latéral qs :

Les valeurs du frottement latéral unitaire qs ont été établies, également, empiriquement à partir d’essais
de chargement pieux. La banque de données qui a permis de fournir les valeurs de qs est basée environ
sur les résultats de 200 essais sur des chantiers de référence concernant l’ensemble des types de pieux
utilisés en France dans la plupart des natures de sol.
La valeur du frottement latéral qs, à une profondeur z, est donné par les courbes du jeu d’abaques ci-
dessous en fonction de la valeur de la pression limite nette (z). La courbe à utiliser est fonction de la
nature du sol et de l’élément de fondation considéré.

. . .

Avec:
: frottement latéral unitaire limite
P : périmètre du pieu
Tableau 8: Détermination des abaques

Argiles, limons Sables, graves Craies Marnes

A B C A B C A B C A BA
Foré simple Q1 Q1,Q2(1) Q2,Q3(1) Q1 Q3 Q4,Q5(1) Q3 Q4,Q5(1)

Foré boue Q1 Q1,Q2(1) Q1 Q2,Q1(2) Q3,Q2(2) Q1 Q3 Q4,Q5(1) Q3 Q4,Q5(1)

Foré tubé (tube

Q1 Q1,Q2(3) Q1 Q2,Q1(2) Q3,Q2(2) Q1 Q2 Q3,Q4(3) Q3 Q4
récupéré)

Foré tubé (tube

Q1 Q1 Q2 (4) Q2 Q3
perdu)

Puits (5) Q1 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q4 Q5

Métal battu fermé Q1 Q2 Q2 Q3 (4) Q3 Q4

Battu préfabriqué
Q1 Q2 Q3 (4) Q3 Q4
béton

Battu moulé Q1 Q2 Q2 Q3 Q1 Q2 Q3 Q3 Q4

Battu enrobé Q1 Q2 Q3 Q4 (4) Q3 Q4

Injecté basse
Q1 Q2 Q3 Q2 Q3 Q4 Q5
pression

Injecté haute
Q4 Q5 Q5 Q6 Q5 Q6 Q6
pression (6)

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(1) Réalésage et rainurage en fin de forage.

(2) Pieux de grandes longueurs (supérieure à 30m).
(3) Forage à sec, tube non louvoyé.
(4) Dans le cas des craies,
raies, le frottement latéral peut être très faible pour certains types de pieux. Il convient
d’effectuer une étude spécifique dans chaque cas.
(5) Sans tubage ni virole foncé perdu (parois rugueuses).
(6) Injection sélective et répétitive à faible débit.

Figure1
Figure18:Valeurs du frottement latéral unitaire

3.3. charges de fluage:

La courbe représentant la charge appliquée au pieu en fonction de l’enfoncement présente une partie
sensiblement linéaire se limitant à une charge Qc appelée charge de fluage (Figure
igure K.1). Pour les charges
supérieures à Qc, l’enfoncement du pieu ne se stabilise plus dans le temps, à charge constante.
Les charges de fluage en compression Qc et en traction Qtc d’un élément de fondation profonde sont
évalués, à défaut d’essai en place,
place, à partir de Qpu et de Qsu par les relations suivantes.
• pour les éléments de fondation mis en œuvre par excavation du sol :
Qc = 0,5.Qpu + 0,7.Qsu
Qtc = 0,7.Qsu
• pour les éléments de fondation mis en œuvre avec refoulement du sol

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Qc = 0,7.Qpu + 0,7.Qsu
su = 0,7.Qu
Qtc = 0,7.Qsu

4. Définitions et mécanismes du frottement latéral positif et négatif:

négatif
Pour qu’il y ait frottement latéral il faut qu’il y ait un déplacement relatif entre le pieu et le sol.
sol Si le
pieu se déplace plus vite que le sol, le sol par réaction en s’opposant au déplacement exercera un
frottement latéral positif fp , vers le haut (Fig.18).
Si le sol se déplace plus vite que le pieu (terrain médiocre qui tasse (Ss)
( sous des surcharges appliquées
au niveau de la surface du sol), le sol en tassant entraîne le pieu vers le bas et lui applique un frottement
négatif fn qui le surcharge (Fig.18).
).
Pour un même pieu on pourra avoir la partie supérieure soumise à un frottement négatif et la partie
inférieure à un frottement positif. Le point neutre est le point pour lequel le déplacement du pieu est égal
à celui du sol.

Figure19:Mécanismes du frottement latéral positif et négatif

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Le frottement négatif se produit généralement dans des sols fins saturés qui se consolident avec le temps.
Il augmente donc avec la consolidation du sol et devient maximal à long terme (généralement plusieurs
années).
Le frottement négatif maximal dépend :
- de la compressibilité du sol,
- des surcharges de longue durée appliquées sur le terre-plein,
- de l’interface entre le sol et le pieu.
4.1. Notion de frottement négatif unitaire (fn)
Soit '( ) la contrainte effective verticale à une profondeur quelconque z et à proximité immédiate du fût
du pieu.

Soit '( * +. '( ) avec K le coefficient de pression de terre au contact sol/pieu.

Soit , l’angle de frottement sol/pieu qui dépend du type de pieu et de la nature du sol.
Dans ces conditions, le frottement négatif unitaire est :

-. = +. '′) . 01" ,

Tableau 9: Valeur du terme 2. tan 6

Valeur du terme +. 01" ,

Type de pieu Pieux forés Pieux forés Pieux battus

tubés
Tourbes Sols organiques 0,10 0,15 0,20

Argiles Limons Mous 0,10 0,15 0,20

Fermes à durs 0,15 0,20 0,30

Sables Graves Très laches 0,35

Laches 0,45

Autres 1,00

Si hC désigne la hauteur du pieu sur laquelle un frottement négatif unitaire -. est susceptible de se
développer, on peut estimer le frottement négatif total par la relation :

*; *;

7. = 89. : +. 01" ,. '( ) . = +. 01" ,. '( ) .

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exemple: Le cas d’un remblai ( évaluation du frottement négatif total)

- le frottement négatif total <= sur le pieu est obtenu par intégration de >= depuis la partie supérieure du
pieu jusqu'à la profondeur du point neutre

*; A A

7. +. 01" ,. ' (
) . = .? + . 01" , . @ . . + + . 01" , . @ . A + @ . . B
A

7. = . C + . 01" , . @ . A8 + + . 01" , . D@ . A. + .@ . 8
EF
8 8

Figure20:Evaluation du frottement négatif d'un pieu

Cette méthode conduit souvent à une surestimation du frottement négatif . On doit considérer l'effet
d'accrochage

Combarieu (1974) propose une loi empirique de variation radiale des contraintes verticales,
telle que pour r > R (Rayon du pieu) on ait :

K. H :
'( , H = '( , : + I'( − '( , : J. D − : E
avec: '( , : ≤ '( = @( . + @H . A

'( , H est la contrainte verticale à la profondeur z et à la distance r du pieu,

où:

'( est la contrainte verticale à l'emplacement du pieu régnant en l'absence de celui-ci,

λ est un coefficient appelé coefficient d'accrochage.
Le coefficient d'accrochage λ est relié au facteur K tanδ de la manière suivante :

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5. Groupes de pieux :
D’une part, lorsque les pieux sont suffisamment rapprochés,
rapprochés, il ne suffit pas de vérifier la résistance d’un
pieu isolé. En effet, il arrive que la charge limite d’un groupe de pieux Q gu soit inférieure à la somme
des charges limites de chaque pieu isolé Qui .
Le coefficient d’efficacité
’efficacité du groupe de pieu se définit comme suit :
N
M
∑

Figure21: La diffusion de contraintes en profondeur d'un pieu isolé t un group d pieux

D’autre part la diffusion de contraintes en profondeur sous un groupe de pieuxieux est différente de celle
sous un pieu isolé. Il se produit un effet radier.
radier. Cela a pour conséquence de transmettre les contraintes en
profondeur bien au delà de celles générées par un pieu isolé.

5.1. FORMULE DE CONVERSE LABARRE

La formule de Conversee Labarre suppose que tous les pieux sont identiques et verticaux. Elle tient compte
uniquement des paramètres dimensionnels du groupe, excepté la longueur des pieux.

H; 01" P⁄
M . DD8 E
9⁄8 R .

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avec :
- B : diamètre des pieux,
- d : entraxe des pieux,
- m : nombre de rangées,
- n : nombre de pieux par rangée.

6. Tassement des pieux:

Il n’y a pas d’approches théoriques valables
v pour estimer le tassement d’un pieu dans les sols granulaires.
On utilise plutôt des méthodes empiriques.
L’expérience a montré que le tassement d’un pieu dans les sols granulaires est fonction du rapport de la
charge appliquée sur la charge ultime ainsi que du diamètre du pieu.
Dans le cas des pieux à déplacement, on propose la méthode de Vesic (1970, 1977) qui est valable pour
des conditions de chargement normales :

S ,

S est le tassement de la tête en cm

D est le diamètre du pieu en cm
δ est la déformation élastique du pieu en cm

, T ⁄ U
Q est la charge appliquée en kN
A est la section du pieu en m2
Lp est la longueur du pieu en m
E est le module d’élasticité du matériau en kPa

Pour le tassement d’un groupe de pieux, Vesic (1970) propose la relation suivante

SNHV S WP⁄

B est la largeur du groupe

b est le diamètre de 1 pieu

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