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QUINTEFEUILLE

Nous avons appris grâce à Freud que, dans un acte sexuel,


quatre personnages sont en cause, ou dirait Marivaux, « de
conséquence », ce que Lacan a extrait du minerai freudien
comme l’amant, l’aimé, l’agalma cause du désir, et l’Autre du
désir.
Il semble cependant à une lecture sans fin des cas de Freud,
qu’un autre personnage, qui ne fait pas partie de la scène, est
indispensable. Ce personnage est le/la mort/e, analogue à
cette fonction au bridge.
Dans le cas de Dora, c’est très clairement la mère. Dans celui
de Hans, c’est tout simplement Freud inclus dans le jeu.
Dans celui du Rattenmann von Hammeln, c’est la Fille de
l’Aubergiste, que Hofmann est contraint de mortifier pour la
protéger des atteintes de la Reine Rouge.
Amusez-vous bien !
Gérôme Taillandier 2020 6 15

SECOND THOUGHT
L’origine de la destructivité imaginaire dans la névrose
obsessionnelle est un problème constant.
L’interprétation œdipienne de base ne convient pas.
Lacan a proposé une idée originale sur le sujet : l’obsessionnel
est obligé de détruire l’autre imaginaire car il l’empêche
d’accéder à la cause de son désir. C’est une bonne piste.
Toutefois on peut améliorer cette idée en remarquant que
dans la névrose, le sujet s’identifie narcissiquement à la Reine
Rouge, introduite sur une idée de Miriam Claudon.
La Reine Rouge ne rêve que de couper les têtes qui
l’empêchent de devenir ce qu’elle pense désirer.
Il en résulte une identification de l’enfant à ce vœu de
destruction : « Tu ne feras jamais rien d’autre », « Mon pauvre
garçon tu seras toujours aussi maladroit », « N’importe
comment tu n’es qu’un vaurien », « enfonce-toi bien dans le
cul qu’un conseiller à la cour impériale et royale se marie selon
son rang ! »
J’en passe et des meilleures.
Dommage que ma carrière analytique soit terminée ! Je me
serais bien amusé !
Gérôme Taillandier 2020 6 16

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