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Le rêve est dans le roman migrant un espace privilégié de confrontation des cultures.
Chez Maryse Condé, la parenté de l’espace onirique avec celui du conte créole est
évidente, tandis que chez Amy Tan, les légendes chinoises et américaines se
heurtent en particulier à la tombée de la nuit, refuge des esprits ancestraux. La
rencontre avec les esprits apporte des réponses à l’angoisse identitaire dans un
univers régi par la rationalité et l’univoque : " This book argues that, despite the
various manifestations of ghostliness in recent haunted literature, stories of cultural
haunting are drawn together not only by their conjuring of ghosts to perform
cultural work but also by their tendency to organize plots as a movement from
negative to positive forms of haunting and by certain thematic concerns to which
they obsessively return. " (1) Cette rencontre est étroitement liée au rêve, dimension
complémentaire ou conciliation de l’espace familier et étranger, opposé aux modes
d’investigation de l’ethnologie : le rêve survient comme marque du destin, de
l’irrationnel et du surnaturel, alors que le regard ethnologique tente de classer et de
comprendre les phénomènes étranges. Le rêve révèle, comme l’a montré Sigmund
Freud, les souhaits refoulés par l’individu et lui permettent de les résoudre
fictivement. Or, quand bien même le regard ethnologique n’est jamais objectif et
implique des motivations et donc une subjectivité, on ne peut considérer son
résultat simplement comme expression ou comme satisfaction de souhaits niés par
la conscience de l’observateur. On peut considérer l’approche ethnologique comme
un mode d’observation à un moment précis, dont le rêve est la manifestation
souterraine. Ainsi, les séquences oniriques révèlent l’intégration du regard
ethnologique dans l’intimité des personnages. Le regard à la fois extérieur de
l’étranger qui découvre une culture inconnue jusque là et familier est présenté
comme une constante dans leur univers.
Les romans de Maryse Condé, et en particulier Célanire, cou coupé, illustrent cette
fonction du rêve qui s’avère double : le rêve confirme à la fois la distance qui sépare
la narratrice de ses proches, car les rêves ne sont pas compris, et l’identité car le
rêve de Célanire aboutit à un attachement culturel.
Réalités multiples
Dans Célanire, cou coupé, le conte, libéré des contraintes du réel, fonctionne selon
les principes du rêve : interruption du quotidien et manifestation de désirs. Alors que
l’auteur martiniquais Patrick Chamoiseau révèle dans son usage des contes une
volonté d’exprimer de façon immédiate les conflits culturels en Martinique
(Manman Dlo contre la fée Carabosse), Maryse Condé se sert de cette légende dans
son dernier roman afin de brouiller les cartes. En effet, elle confronte deux versions
d’un même fait : celle qu’offre le conte et celle de la rumeur, analyses différentes
d’un même fait culturel. Pourtant, si ces versions sont différentes, elles concordent
ailleurs pour interpréter les faits et gestes de l’héroïne comme actes de quimbois :
On notera que les victimes de Maman Dlô dans le dernier roman de Maryse Condé
sont des êtres ambigus, dont on ne saurait affirmer la culpabilité et qu’on ne peut
accuser d’avoir tourné le dos à leur culture. Par ailleurs, la légende, source
d’inspiration des revendications identitaires de Patrick Chamoiseau, ne semble pas
trouver beaucoup d’écho chez Maryse Condé qui brosse le portrait d’une personne
acariâtre et fainéante, qui vit au fin fond des bois dans un isolement bienvenu.
L’écrivain en relativise en outre la particularité antillaise. Ce qui frappe
particulièrement dans le conte mis en scène par Maryse Condé, est le refus d’une
opposition tranchée entre le monde antillais dont les habitants de l’île ont
pleinement conscience (" Mman Dlô ") et le monde français marginalisé (" l’univers
rationnel français "). L’alternance de symboles, tout au long du texte semblent
suggérer l’autonomie des images et donc une incapacité de maîtriser l’identité. Cette
accumulation renvoie plus au rêve qu’à la peinture réaliste d’une société (7).
Prophétie et réparation
Deux types de rêve sont au centre des romans d’Amy Tan et de Maryse Condé : le
rêve prophétique et le rêve réparateur. Cette distinction se base à la fois sur une
explication mythique du périple de la narratrice et une analyse des fonctions
salvatrices du rêve selon Sigmund Freud (14). Ces différentes versions de la réalité
s’opposent à une volonté d’étude " ethnographique ", présentée comme source de
savoir inutile, voire mensonger (les épisodes du sacrifice animal mis en scène pour
les touristes dans The hundred secret senses traduit à merveille le manque de
fiabilité d’une approche documentaire, car un savoir étant jugé " vrai ", l’exactitude
de l’image devient un critère) (15) :
There must be something wrong, I keep warning myself. Around the corner
we’ll stumble on reality : the fast-food market, the tire junkyard, the signs
indicating this village is really a Chinese fantasyland for tourists : Buy your
tickets here ! See the China of your dreams ! Unspoiled by progress, mired in
the past !
" I feel like I’ve seen this place before, " I whisper to Simon, afraid to break
the spell.
" Me too. It’s so perfect. Maybe it was in a documentary. " He laughs. " Or a
car commercial. "
I gaze at the moutains and realize why Changmian seems so familiar. It’s the
setting for Kwan’s stories, the ones that filter into my dreams. (…) And being
here, I feel as if the membrane separating the two halves of my life has
finally been shed. (16)
Toutefois, le regard ethnographique est en fin de compte rejeté au profit d’une
interprétation équivoque des rêves. De fait, les rêves abordés dans cet extrait sont
de nature très différente : le rêve touristique, rationnel, nostalgique et monolithique
de l’étranger est confronté au rêve perturbateur de la narratrice. L’aspect
néanmoins salvateur de ce dernier est exprimé à travers le " conte " des trois
souhaits réalisés. La légende des oiseaux, incarnations des souhaits, a pour but de
recréer l’unité familiale. La prophétie ? l’ancêtre symbolisée par Big Ma est morte
comme l’annonce la disparition d’un oiseau ? introduit la notion de destin,
contrairement au roman de Maryse Condé, qui rejette la réunion familiale et la
prédestination culturelle. L’importance du destin, souligné par la croyance de Kwan
en la réincarnation, semble en contradiction avec l’affirmation d’une certaine liberté
dans le choix d’une famille biologique ou spirituelle :
" The next world is segregated ? You can go to the World of Yin only if you’re
Chinese ? "
" (…) All depend what you love, what you believe. (…) "
" What if you don’t believe in anything for sure before you die ? "
" Then you go big place, like Disneyland, many places can go try ? you like,
you decide. No charge, of course. " (17)
Dans l’œuvre d’Amy Tan, l’ouverture à l’autre (symbolisé par Simon dans ce roman)
n’est possible qu’à partir de cette réconciliation, alors que chez Maryse Condé,
l’exotisme n’existe pas en dehors, mais à l’intérieur de l’identité. Pourtant, il
semblerait un peu rapide de distinguer une écriture guadeloupéenne de l’exil et une
écriture de l’intégration aussi large soit elle, car la récurrence du thème du
dédoublement dans les romans de ces deux auteurs traduit une ambiguïté durable,
c’est-à-dire un refus de recontextualisation totale (18). Ni identité unique, ni errance
culturelle, les personnages d’Amy Tan cherchent une façon d’intégrer un héritage
parfois en contradiction avec leur éducation américaine (19) : " Good old Kwan, she
accidentally said Elza’s name wrong in exactly the right way. " (20) . Ainsi, l’ " erreur "
culturelle d’origines imposées s’avère graduellement vraie, acceptée.
Cette tendance à l’intégration de l’étranger est absente chez Maryse Condé. Le rêve
a ici une fonction de concilier l’attachement à une culture et l’exotisme, considéré
comme un questionnement bénéfique. La rencontre de ces aspirations apparaît dans
la place faite à l’utopie dans Célanire cou coupé. Le changement se traduit
notamment par l’acceptation de ce qui était jusqu’alors symbole d’aliénation,
stéréotype subi de l’Antillaise toujours gaie : les fleurs (" Célanire accepta les fleurs.
(…) Elle avait oublié la splendeur de son pays d’adoption " (21) ). Le foyer et le
conservatoire fondés par Célanire répondent à un idéal d’éducation, que même les
rumeurs ne parviennent pas à ébranler. Les édifices protégés par des jardins
luxuriants sont les refuges et les bastions d’une société plurielle (22) : Charlotte,
l’épouse française du colonisateur, est retrouvée morte après avoir tenté de percer
les secrets du foyer, monde qui ne lui était pas destiné. Il n’y a cependant pas de
ségrégation entre l’Afrique moderne et la France, car d’une part le projet de Célanire
est éloigné des traditions locales et d’autre part, le portrait des fonctionnaires
français est nuancé. Ainsi, l’utopie transforme ceux qui veulent y croire : " … Thomas
de Brabant était devenu une autre personne. Il voyait l’Afrique avec des yeux
différents. " (23) . Ce changement s’exprime également à travers une narration plus
impliquée ; en effet, la distance fait place au commentaire direct, sans que la
médiation d’un personnage soit nécessaire (contrairement aux protagonistes
clairement identifiés, comme Veronica dans Heremakhonon, premier roman de
Maryse Condé, l’auteur des jugements dans Célanire cou coupé demeure vague) : "
Certains font eux-mêmes le lit de leur malheur " (24) , " Trop de gens voyaient en lui
un mal blanchi bitako, tout juste habile à faire pousser la canne à sucre " (25) .
Le rêve utopique parvient donc à transformer l’univers délétère de la rumeur et de
l’impuissance en un choix véritable. Les créatures qui hantent Célanire, sources de
destruction poussent Célanire à construire un foyer-refuge, selon ses propres visions,
intégrant l’autre non plus de façon violente comme ce fut le cas à travers l’intrusion
de l’univers magique dans la vie de l’enfant, mais à travers une recontextualisation
voulue par la narratrice. À partir des ruines du passé, le récit aboutit au terme d’une
accélération vertigineuse à une utopie sereine intégrant l’ambiguïté des identités et
l’adoption d’une culture individuelle.
(1) Brogan, Kathleen Cultural Haunting. Ghosts and Ethnicity in Recent American
Literature, Charlottesville, London, University Press of Virginia, 1998, p.17.
(2) Freud, Sigmund " Der Traum " Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse,
Frankfurt, Fischer, 1997 (1ère édition : 1916), p.84. ("Nous supportons difficilement,
semble-t-il, un monde dans lequel nous sommes entrés à contre-cœur, sans
interruption ").
(3) Condé, Maryse Célanire cou-coupé, Paris, Robert Laffont, 2000, p.133-134.
L’inventaire hyper-réaliste de la vie de forçat (qui s’ étend au vocabulaire employé)
marque un contraste singulier avec les suppositions vagues qui entourent la légende
de maman Dlô.
(4) L’utilisation du conte de Mman Dlô renvoie aux multiples références à cette
légende dans les œuvres de Patrick Chamoiseau (Texaco, Manman Dlô contre la fée
Carabosse). Contrairement à Texaco, le rêve ne se contente pas d’interrompre le
quotidien, il le met en péril : si Patrick Chamoiseau fournit plusieurs explications
possibles à la disparition de Ninon, les qualifiant même de " baboules enfantines " et
d’ " affaire de diablesse encore plus lamentable " , il s’agit plutôt d’un procédé
ironique qui vise à établir la véracité de toutes les versions ; en effet, celles-ci ont
pour point commun leur structure identique : la renégate est punie pour avoir
abandonné Esternome et ce qu’il représente : " La créature fredonna pour elle
comme le font les sirènes dans les contes lointains. (…) Ninon fut prise dans cela et
demeura charmée (c’est dire qu’elle y prit goût). Chaque fois que la rosée lui donnait
une lessive, la rêveuse regagnait la ravine ou nul ne descendait (…) La sirène,
convaincue d’être trahie, lui dévalait dessus dans un wacha d’écumes. Et mon
Esternome ne vit plus que cela. L’écume étouffa la ravine comme si mille lavandières
y secouaient du savon. (…)
En tout cas, qu’elle ait été emportée par le musicien, par une sirène ou par je ne sais
quelle diablesse à pipeau, l’importance était maigre. " (Chamoiseau, Patrick Texaco,
Paris, Gallimard, 1992, p.163-164).
(8)Tan, Amy The hundred secret senses, NY, Putnam, 1995, p.239.
(11) " But their sons and daughters looked with a deep ambivalence on the idea of
having to awaken a dormant Chinese side in themselves. (…) It is out of this
experience of being caught between countries and cultures that writers such as
Maxine Hong Kingston and now Amy Tan have begun to create what is, in effect, a
new genre of American fiction. ", " And, most ironic, we are also reminded by these
literary disjunctions that it is precisely this mental chasm that members of the
younger generation must now recross in reverse in order to resolve themselves as
whole Chinese-Americans. " (Schell, Orville " Your Mother Is in Your Bones " The New
York Times, 19 Mars 1989, http://www.nytimes.com/books/01/02/18/specials/tan-
hundred.html
(13) " I stare at Kwan. I stare at Big Ma. I think about what Du Lili has said. Who and
what am I supposed to believe ? All the possibilities whirl through my brain, and I
feel I am in one of those dreams where the threads of logic between sentences keep
disintegrating. Maybe Du Lili is younger than Kwan. Maybe she’s seventy-eight.
Maybe Big Ma’s ghost is here. Maybe she isn’t. All these things are true and false, yin
and yang. What does it matter ? " (Tan, Amy Op. cit., p.246).
(14) " Wir wissen auch, dass die Wünsche dieser entstellten Träume verbotene, von
der Zensur abgewiesene Wünsche sind, deren Existenz eben die Ursache der
Traumentstellung, das Motiv für das Eingreifen der Traumzensur geworden ist. "
(Freud, Sigmund " Der Traum " Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse,
Frankfurt, Fischer, 1997 (1ère édition : 1916), p.204). (" Nous savons également que
les désirs de ces rêves " travestis " sont des désirs refoulés, dont l’existence est la
cause même de la " Enstellung ", le motif d’intervention de la censure. ")
(15) Cette approche de la culture sino-américaine et antillaise peut être comparée à
une enquête ethnologique selon Carlo Ginzburg, telle que la décrit James Clifford : "
Another way of taking experience seriously as a source of ethnographic knowledge is
provided by Carlo Ginzburg’s investigations (…) into the complex tradition of
divination. His research ranges from early hunter’s interpretations of animal tracks,
to Mesopotamian forms of prediction, to the deciphering of symptoms in
Hippocratic medicine, to the focus on details in detecting art forgeries, to Freud,
Sherlock Holmes, and Proust. (…) It may be added to a rather meager stock of
resources for understanding rigorously how one feels one’s way into an unfamiliar
ethnographic situation. " (Clifford, James The Predicament of Culture, Cambridge &
London, Harvard University Press, 1988, p.37).
(19) Le thème de l’éducation et des divergences culturelles entre les générations est
au centre de The Joy Luck Club d’Amy Tan (NY, Putnam, 1989).
(22) " Seules les femmes pouvaient tenir en échec la colonisation (…) Le foyer des
métis serait le lieu de rencontre qui manquait, l’endroit privilégié où naîtrait,
croîtrait, se multiplierait l’amour entre les races. " (Condé, Maryse Op. cit., p.51).
(26) " Im Osten ist die Wahrheit kein Ende in sich. Die Wahrheit ist nicht die Lösung,
sondern der Anfang der Probleme. Ich finde, Figuren wie der Arzt Gamini oder die
Pathologin Anil sind weitaus repräsentativer, auch wenn über sie nicht geredet und
nicht geschrieben wird und sie keiner Organisation angehören. Mich hat der
Versuch, inmitten dieser Welt eine menschliche Gesellschaft zu entwerfen, immer
weit mehr interessiert. Es mag kein sonderlich hoffnungsvolles Bild der Welt sein,
das ich zeichne ; aber das Rettende und Heilende ist doch immer präsent. "
(Ondaatje, Michael In Löffler, Sigrid " Der Weltausbesserer. Ein Besuch bei dem
Schriftsteller Michael Ondaatje " Literaturen, N°1, Octobre 2000, Berlin,
Friedrich Berlin Verlag, p.6.) (" À l’Est, la vérité n’est pas une fin en soi. La vérité n’est
pas la solution, mais le point de départ de tout problème. Les personnages comme le
médecin Gamini ou la pathologiste Anil sont bien plus représentatifs, même si l’on
ne parle pas d’eux et s’il n’appartiennent à aucune organisation. Leur tentative de
créer une société humaine dans ce monde m’a toujours intéressé plus que tout le
reste. Ma vision du monde n’est sans doute pas très optimiste, mais les forces
salvatrices et thérapeutiques sont en fin de compte toujours à l’œuvre. ").
(27) Rushdie, Salman " ‘Commonwealth literature’ does not exist " Imaginary
Homelands : essays and criticism 1981-1991, New York, Penguin, 1992 (première
édition de cet essai : 1983), p.62-63. Ainsi, à la famille américaine des colonies de
Guadeloupe et de Colombie alterne avec la vision d’une littérature mondiale de la
migration, que Maryse Condé semble de prime abord favoriser, mais qu’elle rejette
en fin de compte à travers la recherche d’un foyer qui lui permet de choisir ses
appartenances, au-delà de la compréhension d’un canon culturel : " There is clearly
such a thing as ‘Commonwealth literature’, because even ghosts can be made to
exist if you set up enough faculties, if you write enough books and appoint enough
research students. It does not exist in the sense that writers do not write it, but that
is of minor importance. " (Rushdie, Salman Op. cit., p.70).
Bibliographie
Œuvres :
- Condé, Maryse Heremakhonon, Paris, Robert Laffont, 1997 (1e édition : 1976).
Œuvres critiques :
- Freud, Sigmund " Der Traum " Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse,
Frankfurt, Fischer, 1997 (1ère édition : 1916), p.79-229.
- Ondaatje, Michael In Löffler, Sigrid " Der Weltausbesserer. Ein Besuch bei dem
Schriftsteller Michael Ondaatje " Literaturen, N°1, Octobre 2000, Berlin, Friedrich
Berlin Verlag, p.4-13.
- Rushdie, Salman " " Commonwealth literature " does not exist " Imaginary
Homelands : essays and criticism 1981-1991, New York, Penguin, 1992 (1è édition de
cet essai : 1982), p.61-70.
- Schell, Orville " Your Mother Is in Your Bones " The New York Times, 19 Mars 1989,
http://www.nytimes.com/books/01/02/18/specials/tan-hundred.html
- Zweig, Stefan " Sigmund Freud " Über Sigmund Freud. Porträt. Briefwechsel.
Gedenkworte, Frankfurt am Main, 1998 (1ère édition : Die Heilung durch den Geist,
Leipzig, Insel Verlag, 1931).