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Energies Renouvelables

Décret exécutif relatif aux coûts de diversification de la production d’électricité


(Des primes d’encouragement pour la valorisation des Énergies Renouvelables
allant jusqu’à 300% du coût du kWh)

Amélioration des performances agricoles par l’utilisation des serres solaires


Aérogénéateur de pompage d’eau, Adrar

Energie géothermique, Hammam El Meskhoutine, Guelma


Sommaire

Editorial 1
M. BELHAMEL, Directeur du CDER
International Congress on Photovoltaic and Wind Energies 2
Pr. B. BENYOUCEF (président du Congrès) Tlemcen les 20-22 Décembre 2003

générateur photovoltaïque (CDER bouzareah) Du nucléaire au solaire, les scénarios de l’après pétrole 4
A. REVERCHON, extrait du journal LE MONDE DIPLOMATIQUE
Cap sur les cellules solaires organiques 5
Pr. A. SAIDANE, ENSET Oran
Conversion électrique appliquée aux systèmes photovoltaïques 7
S. CHIKHI, SEESMS Adrar
Production d’électricité au moyen d’un système hybride 9
S. MOUSSA, CDER Alger
Stockage des énergies renouvelables 11
N. ACHAIBOU, CDER Alger
Application directe de l’énergie géothermique en Algérie 14
four solaire (CDER bouzareah)
D. SEMMAR, Université SAAD Dahleb Blida
Station de carburant alimentée en énergie solaire 15
Réalisation de l’unité de développement des équipements solaires
Les perspectives d’utilisation de l’énergie géothermique au sud de l’Algérie 16
F-Z. KEDAID, CDER Alger
aéro-générateur (CDER bouzareah) Du développement durable à la démarche HQE 18
laboratoire de bio-énergie (CDER bouzareah) Z. TFYECHE, CDER Alger
Le Biogaz : fruit d’une vie associative sans oxygène. 20
L. AMROUCHE, CDER Alger
Bioépuration par lagunage naturel 21
A. CHAIB, CDER Alger
Evénements et textes juridiques 23
Visite de travail de M la Ministre déléguée chargée de la recherche scientifique
me

au CDER.
Mise en conformité du Centre de Développement des Energies Renouvelables avec
les nouveaux textes régissant le cadre organisationnel et institutionnel de la recher-
che scientifique et le développement technologique.
Decret executif relatif aux coûts de diversification de la production d’électri-
cité initié par le Ministre de l’Energie et des Mines en PAGES CENTRALES

pyrhéliomètre (CDER bouzareah)

Publié par le C.D.E.R Directeur de publication Comité de rédaction La rédaction tient à remercier toutes les
personnes qui ont contribué à la réalisation
B.P 62 Route de l’observa- Maïouf BELHAMEL AZIZA Majda Amina de ce numéro. Toutes suggestions et critiques
toire, Village Céleste Responsable de rédaction KHARCHI Razika visant l’amélioration de nos efforts sont les
Bouzaréah M’RAOUI Abdelhamid LARBI-YOUCEF Samir bienvenues.
Tél : 021 90 15 03 / 90 14 46 mraoui@altern.org RIHANI Rachida La soumission d’articles peut se faire par
email. Le bulletin des Énergies Renouvelabes
Fax: 021 90 15 60 / 90 16 54 Infographie Impression peut être consulté et téléchargé par internet à
email : ber@cder.dz CERBAH Dalia EN-NAKHLA (Bouzareah) l’adresse : http://www.cder.dz/bulletin/
http://www.cder.dz/bulletin/ Les informations données dans les articles
ISSN 1112-3850 Dépôt légal 2062-2002
sont sous la responsabilité de leurs auteurs.
Bulletin des
Editorial Energies Renouvelables

L a visite de travail de Madame la Ministre Déléguée Chargée de la Recherche Scientifique à Bouzaréah au Centre
de Développement des Energies Renouvelables a laissé une excellente impression auprès des chercheurs et un
immense espoir chargé de beaucoup d’optimisme pour la redynamisation de la filière Energies Renouvelables dans
notre pays.
Cette visite a permis à Madame la Ministre d’apprécier « in-situ » et « de-visu » l’ambiance quotidienne de l’environ-
nement immédiat de la recherche dans le domaine des Energies Renouvelables et de mesurer à leur juste valeur les
efforts appréciables déployés par les équipes de recherche pour surmonter les nombreuses difficultés inhérentes à
leurs activités.
Dans les domaines très spécifiques du développement technologique, la recherche se caractérise par une particularité
qui impose aux chercheurs des efforts supplémentaires pour la réalisation de dispositifs expérimentaux et la direction
fastidieuse et laborieuse des tests en conditions réelles de fonctionnement afin de compléter les efforts de modélisation
théorique et de simulation numérique fort complexes préalables et examiner dans une phase terminale le comporte-
ment de l’installation en conditions nominales loin des limitations dangereuses pour approcher le mieux possible les
conditions de fonctionnement optimales.
Madame la Ministre a visité le banc d’essais pompage photovoltaïque et a apprécié ses performances exceptionnelles.
Il permet la caractérisation de tous types de groupes moto-pompes solaires, totalement instrumentés et pilotés par
ordinateur ; il permet d’atteindre des limitations inaccessibles par les voies ordinaires. Ce banc d’essais, sans pareil, a
été réalisé dans le cadre d’une coopération bilatérale « exemplaire » Algéro-Espagnole sanctionnée par deux thèses
doctorales finalisées qui vont servir de référence de base à ceux très nombreux intéressés par cette spécialisation de
haut niveau totalement prises en charge et de bout en bout aujourd’hui par le Centre de Développement des Energies
Renouvelables dans le cadre de l’expertise d’équipements d’exhaure.
Madame la Ministre a été très sensible aux efforts exceptionnels consentis par le C.D.E.R. dans le cadre de la prise en
charge des nombreux post gradués Algériens qui transitent régulièrement par ses laboratoires pour parachever leurs
travaux de recherche par les données expérimentales qui leurs sont fournies aujourd’hui grâce à la disponibilité des
moyens considérables mis en place récemment pour leur éviter des déplacements onéreux vers l’étranger.
Il faut rappeler que le Village Céleste d’Algérie est un site scientifique chargé d’histoire qui a abrité les réalisations
scientifiques les plus prestigieuses dans le domaine de l’Énergie Solaire du bassin méditerranéen durant les années
40 grâce notamment à ces caractéristiques géographiques et d’ensoleillement exceptionnelles. Le Four Solaire « l’Hé-
liodyne » de Bouzaréah en témoigne. Malheureusement l’énergie nucléaire et les hydrocarbures sont venus éclipser
brutalement ces technologies solaires naissantes pour de très nombreuses raisons évidentes que nous pouvons com-
prendre facilement aujourd’hui.
Les dangers latents du Nucléaire qu’on ne peut plus voiler et les coûts trop bas du pétrole qu’on ne peut plus garder
remettent en cause les scénarios dans les domaines énergétiques pour les années à venir qui ont omis curieusement
d’indexer les surcoûts engendrés par les pollutions diverses et leur impact sur la santé et l’environnement.
Le pétrole au-delà de 40$ et les taxes sur les pollutions environnementales permettront aux Energies Renouvelables et
au solaire en particulier d’assurer une pénétration progressive, de plus en plus forte, dans les programmes énergétiques
futurs, non pas d’une manière démagogique, mais en s’appuyant sur des considérations économiques objectives.
Le décret sur la diversification des coûts initié par le Ministre Chargé de l’Énergie traduit clairement cette préoccu-
pation fondamentale prioritaire qui conditionne et dans une large mesure l’essor des Energies Renouvelables dans
notre pays.
Ce décret sera suivi par un texte de loi sur la promotion des Energies Renouvelables dans le cadre du développement
durable initié par le Ministre Chargé de l’Environnement qui réconforte encore davantage l’engagement de notre pays
pour assurer aux nombreux jeunes sortant des Universités Algériennes des emplois innovants dans ces domaines qui
seront de plus en plus attractifs dans l’avenir.
La visite de Madame la Ministre s’est terminée par une réunion de travail à laquelle ont pris part les chefs de division
de recherche, de départements et d’unité de recherche activant dans ces domaines.
La réorganisation scientifique de l’E.P.S.T. « Energies Renouvelables » avec ses trois Unités de Recherche domiciliées
respectivement à Ghardaïa, Adrar et Bou-Ismaïl et ses cinq divisions distinctes de recherche domiciliées sur le site de
Bouzaréah a été présentée et discutée.
Le Programme National de Recherche sur les Energies Renouvelables domicilié au C.D.E.R. a été également abordé
ainsi que les projets de recherche en cours dont l’évaluation a été finalisée.
Les perspectives de développement des Energies Renouvelables dans le cadre de cette réorganisation ont été égale-
ment présentées jusqu’à une échéance autour de l’horizon 2020 ciblée.
En clôturant cette séance de travail, Madame la Ministre a insisté sur la prise en charge des préoccupations prioritaires
nationales et la coordination intersectorielle afin de renforcer toutes les possibilités nationales dans cette filière très
prometteuse pour notre pays parce qu’elle ouvre de nouvelles perspectives de valorisation de nos ressources.
Des portes ouvertes sur le Centre et ses Unités de Recherche seront la meilleure solution pour la promotion véritable
des activités de recherche avait elle suggéré.
Rendez-vous sera pris juste après la parution des textes mettant en place l’ensemble du dispositif juridique et ses
organes consultatifs courant juillet 2004 pour les faire coïncider avec la fête de l’indépendance nationale.
Dr M. BELHAMEL, Directeur de Recherche, Directeur du CDER

N°5 Juin 2004 1


Evénements

International Congress on Photovoltaic


and Wind Energies
Tlemcen les 20, 21 et 22 Décembre 2003
Professeur B. BENYOUCEF, Le président du Congrès

Le congrès International sur Énergies Renouvelables (JNVER) veau international sur les sciences
les Energies photovoltaïques en Avril 1999. concernant le développement des
et Eolienne (ICPWE) qui s’est Energies Renouvelables. Ainsi ce
Cette alternance entre les Sciences
tenu à l’Université Abou Bekr congrès permet aux chercheurs la
des Matériaux et les Énergies
Belkaïd de Tlemcen les 20, 21 et possibilité d’aborder les différen-
Renouvelables s’inscrit dans le
22 Décembre 2003, fait suite au tes thématiques des sciences de la
cadre des activités du Laboratoire
congrès Euro-Méditerranéen de Physique Solaire, des Matériaux
des Matériaux et Énergies
la Matière Condensée (CEMMC) et Systèmes Photovoltaïques et
Renouvelables (LMER) de l’Uni-
tenu à Tlemcen les 04, 05 et 06 Photothermiques.
versité de Tlemcen, en collabora-
juin 2001 avec prés de 250 parti-
tion avec d’autres laboratoires et Aussi sont traités les aspects théo-
cipations.
Centre de Recherche nationaux et riques portant sur la modélisation,
Aussi il est à rappeler l’orga- internationaux. la simulation ainsi que les calculs
nisation à Tlemcen en Avril numériques et la prédiction de
Nous pouvons citer entre autres
1993 d’un autre grand congrès nouveaux matériaux et leurs pro-
les équipes des Laboratoires des
International sur les Sciences priétés physico-chimiques, méca-
Sciences des Matériaux de l’Uni-
des Matériaux “ International niques…
versité de Sidi Bel Abbés, d’Oran,
Meeting on Materials Science -
d’Alger de Annaba, du Laboratoire Les techniques d’élaboration des
IMMS’4 ’’ qui a regroupé d’émi-
de Physique Energétique (LPE) Matériaux notamment photovol-
nents scientifiques de 34 pays re-
de Constantine, du Centre de taïques (conception, élaboration,
partis sur 4 continents. Ce congrès
Développement des Energies micro-technologies de fabrication
a été poursuivi par les Journées
Renouvelables (CDER) d’Alger, des matériaux) ainsi que les tech-
Franco-Algériennes de la Matière
de l’Unité de Développent du niques de caractérisation permet-
Condensée (JFAMC) qui se sont
Silicium (UDTS) d’Alger ainsi tent de déterminer les propriétés
déroulées à Dijon en Septembre
que les équipes des Universités physiques de ces matériaux.
1996, et par suite la tenue du con-
Françaises de Metz, Perpignan,
grès Euro-Méditerranien de la Ainsi sont abordées des études sur
Nantes, Dijon, Lens, Belfort,
Matière Condensée (CEM2C) à de nouvelles structures de maté-
Paris,... et d’autres d’Allemagne,
Nantes en Septembre 1998. riaux, telles que les nanostructu-
Espagne, Maroc, Tunisie, Syrie,
res, les films à couches minces,
Parallèlement à nos activités Egypte…
les polymères conducteurs avec
dans le domaine des Sciences des
Organisé par le Laboratoire de nouvelles conceptions par
Matériaux, la même équipe scien-
des Matériaux et Energies rapport à la Physique Moderne.
tifique a pu mener à bien la tenue
Renouvelables (LMER) de Les conséquences sur les aspects
d’autres congrès sur les domai-
Tlemcen, ce Congrès International technologiques sont de taille ap-
nes des Énergies Renouvelables
sur les Energies Photovoltaïque et préciable, notamment dans les do-
(Matériaux et Systèmes…).
Eolienne a pour but de renforcer maines de l’Énergétique, l’Elec-
Ainsi il a été organisé le 3eme les liens de coopération entre les tronique, l’Optoélectronique, la
Séminaire National sur l’Énergie différents chercheurs Algériens et Génie Mécanique..
Solaire (prés de 150 participants) en ceux d’autres nations afin de faire
Il est bien entendu que toute la
1989 à Tlemcen, puis les Journées le point sur l’état d’avancement
partie classique des cellules photo-
Nationales sur la Valorisation des des travaux scientifiques de ni-
voltaïques à base de silicium mono

2
Bulletin des
Energies Renouvelables

cristallin, polycristallin et amor- décennies prochaines une subs- aussi bien dans la participation en
phe, revêt un aspect fondamental titution appréciable des Énergies communications que dans la pré-
dans ces travaux ; ceci étant traité Renouvelables par rapport à celles paration du congrès.
avec une comparaison aux nou- des Hydrocarbures.
Enfin il est à remercier vivement
velles structures, dans un cadre de
Le congrès ICPWE permet aux l’ensemble des organisateurs, des
rendement optimisé.
chercheurs parfois d’horizons sponsors, des participants et de tous
L’énergie éolienne prend ac- assez diversifiés, de traiter à partir ceux qui ont collaboré à la réus-
tuellement une part importante de nouvelles conceptions, des ma- site de la préparation du Congrès
dans le domaine des Énergies tériaux et systèmes maîtrisables International sur les Energies
Renouvelables, avec l’implanta- sur les plans de l’Engineering et de Photovoltaïque et Eolienne, qui
tion des Éoliennes dans beaucoup la productique. Les aspects d’opti- se tient à Tlemcen les 20, 21 et 22
de pays, et de ce fait revêt pour misation et de rationalisation des Décembre 2003.
nous une attention particulière coûts sont développés avec des ap-
dans nos travaux. ports de mathématiques et d’éco-
nométrie.
Dans cette rencontre Scientifique,
nous abordons les programmes na- Cette manifestation scientifique
tionaux et planétaire des Energies a drainé un nombre important de
Renouvelables, avec une utili- propositions de communications
sation de matériaux propres par et le Comité Scientifique a retenu
rapport à l’environnement. Ces prés de 300 communications (10
matériaux et systèmes photovoltaï- conférences plénières, 110 orales,
ques et photothermiques sont dé- 180 posters). L’intérêt scientifi-
veloppés de manière concise et ra- que du congrès a permis d’atti-
tionnelle en vue d’une maîtrise de rer en plus de la quantité, la qua-
l’énergie. Ainsi la Rationalisation lité de chercheurs d’industriels et
de l’Énergie avec une Valorisation d’universitaires de rang magistral.
des Energies Renouvelables, pour- L’apport des doctorants et étudiants
raient impliquer dans les deux de post-graduation est appréciable

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Evénements

Du nucléaire au solaire, les scénarios de l’après pétrole


ANTOINE REVERCHON
extrait du journal LE MONDE DIPLOMATIQUE, 17 février 2003

Avant de se raréfier, le pétrole et le gaz hausse des prix plutôt qu’elle ne l’em- énergétique, en cherchant à rompre,
vont devenir plus chers, menaçant la pêchera. ou en tout cas à diminuer, leur dé-
croissance économique. pendance vis-à-vis des énergies fos-
La politique de substitution du gaz
siles. Le “ projet de loi d’orientation
Dans vingt ans, la crise du pétrole de au pétrole, dans laquelle la plupart
sur les énergies “ est la traduction
1973 pourrait bien apparaître comme des pays européens se sont lancés, ne
française de ces préoccupations, déjà
un épisode bénin. A structure de con- résoud guère les problèmes de dépen-
bien présentes à l’échelle de l’Union
sommation inchangée, la demande dance. Selon les prévisions de l’Agen-
européenne, dans la plupart des Etats
mondiale d’énergie va doubler dans ce internationale de l’énergie (AIE), la
membres comme aux Etats-Unis, mais
les vingt ans en raison de l’exploita- poursuite de la tendance actuelle de-
aussi dans les grandes entreprises du
tion émergente. Par ailleurs, l’épuise- vrait effectivement amener un double-
secteur énergétique : BP. Ex-British
ment des gisements de la mer du Nord, ment de la consommation de gaz d’ici
Petroleum, s’est rebaptisé significati-
du Canada et du Mexique va rendre à 2030… mais la moitié des gisements
vement Beyond Petroleum (au-delà du
les économies occidentales encore sont concentrés en Russie et en Iran.
pétrole) et investit dans l’énergie so-
plus dépendantes du pétrole venant Les gisements alternatifs, sous la ca-
laire : Total se diversifie dans l’éolien
de zones instables : Moyen-Orient, lotte glaciale de l’Arctique par exem-
: EDF vend son savoir-faire de mise
Caucase, Asie centrale, golfe de ple, impliquent de coûts d’exploitation
en réseau de sources d’énergie variées
Guinée. Ces deux facteurs conjugués et de transport très importants.
dans les PVD.
pourraient engendrer deux nouveaux
De plus, pétrole et gaz représentent par
chocs pétroliers dans les prochaines Les politiques publiques mêlent
nature des sources énergétiques me-
années, l’un à 50 dollars le baril d’ici aujourd’hui trois approches. La pre-
nacées les gisements s’épuisent, tout
cinq ans et l’autre à 100 dollars d’ici mière, dominante aux Etats-Unis, pri-
simplement. Mais les effets économi-
quinze ans. vilégie la poursuite de l’exploitation
ques croisés de la répartition géopoli-
des énergies fossiles, en essayant d’en
Aujourd’hui, le milliard d’habitants tique de la production et de la hausse
limiter les inconvénients, d’une part,
des pays riches consomme 4,5 ton- de la consommation n’attendront pas
grâce à l’amélioration des techniques
nes d’équivalent pétrole (tep) par la dernière goutte de pétrole pour se
de dépollution (comme la séquestra-
personne et pas an, et les 5 milliards manifester : le peak oil, c’est-à-dire
tion du CO ou l’amélioration des cen-
d’habitants des pays pauvres chacun le moment où la demande deviendra
trales à charbon) et, d’autre part, grâce
0,75 tep. Or l’accès à l’énergie est supérieure à l’offre disponible, inter-
à une géopolitique impériale, destinée
l’une des conditions indispensables viendra bien avant l’épuisement des
à contrôler “ à la source “ l’approvi-
au développement. La prolongation réserves en 2040, pour le pétrole, et
sionnement et les prix.
des tendances actuelles indique qu’en 2060 pour le gaz d’après l’AIE. Bref,
2050 chaque habitant des pays en voie le règne de l’énergie à bon marché a Une deuxième approche, plus “ tech-
de développement (PVD) consomme- vécu. nologique “, parie sur la mise au point
ra 2 à 3 tep, ce qui, multiplié par la d’énergies de substitution capables
Le prix du risque :
population de ces pays qui aura alors d’entrer en compétition avec les éner-
atteint 9 milliards, fera grimper la con- Par ailleurs, le cumul dans l’atmos- gies fossiles : les partisans du nucléai-
sommation mondiale annuelle de 25 à phère des gaz à effet de serre (GES) re comme ceux du “ renouvelable “
30 milliards de tep, contre moins de 9 rejetés de l’ère industrielle, de carbu- ou de l’hydrogène suivent le même
aujourd’hui. rants fossiles (charbon puis pétrole) schéma. Une troisième approche, que
va produire des effets climatiques de l’on pourrait qualifier de politique,
Il s’agit bien sûr de scénarios, toutes
plus en plus dévastateurs, y compris vise à influencer les comportements
choses égales par ailleurs, à un horizon
en termes économiques puisque en- des agents économiques de façon à
où l’évolution démographique réelle et
treprises, Etats et particuliers devront limiter la croissance de leur consom-
surtout la consommation énergétique
davantage supporter le prix du risque mation énergétique et à modifier sa
demeurent inconnues. Mais, d’ores et
et de sa couverture. Pour inverser la structure, que ce soit par une politique
déjà, la découverte de nouvelles réser-
tendance, il faudrait, compte tenu de d’incitation et de sensibilisation ou
ves de carburants fossiles ne suit plus
la croissance de la consommation, di- par des mécanismes de marché. Ces
le rythme de la croissance de la con-
viser par cinq (et non pas seulement approches sont bien sûr mêlées sans
sommation ; la mise en exploitation de
stabiliser, selon le protocole de Kyoto) la plupart des stratégies proposées,
gisements moins rentables - comme
les émissions de GES d’ici à 2050. mais c’est leur dosage qui fait l’objet
les “ pétroles lourds “ du Venezuela ou
de débat entre experts au sein de l’opi-
du Canada ou les gisements off shore Ces deux contraintes amènent les pays
nion publique.
du golfe de Guinée - contribuera à la occidentaux à réviser leur politique

4
Bulletin des
Energies Renouvelables

Cap sur les cellules solaires organiques


Pofesseur A. SAIDANE
ENSET-Oran, B.P 1523 M’Naouer-Oran
E-mail : saidaneaek@yahoo.comINTRODUCTION

Ces dernières années, la protection de la plus simple et la plus sûre pour sa- En effet, certains chercheurs ont déve-
l’environnement est devenue une pré- tisfaire les besoins en électricité à bord loppé un modèle de cellule photovol-
occupation majeure de nos sociétés. des satellites. taïque à la fois organique et inorgani-
De nombreuses voies de recherches que ( cellules hybrides) qui offre de
Cependant, à l’échelle terrestre, les ap-
se sont donc orientées vers l’utilisa- nombreux avantages par rapport aux
plications restent limitées à cause de la
tion des énergies renouvelables, dont cellules traditionnelles. Ils ont élaboré
méthode de production des photopiles
l’énergie solaire. En une semaine, la une cellule photovoltaïque nanocris-
qui est laborieuse et difficile, et donc,
planète reçoit sous forme de rayonne- talline qui imite la photosynthèse des
très cher, car il faut une grande quan-
ment solaire l’équivalent de ses réser- plantes. Des chromophores, c’est-à-
tité d’énergie pour obtenir du cristal
ves d’énergie. Une couverture de 0,1% dire des molécules organiques pigmen-
pur. Aujourd’hui, le silicium, sous
de la surface du globe par des capteurs tées (colorant), absorbent la lumière et
toutes ses formes (monocristalline,
au rendement de 10% suffirait à satis- libèrent ainsi des électrons. Les élec-
polycristalline ou amorphe) est encore
faire la consommation d’énergie de trons sont véhiculés vers l’anode par
à plus de 80% le matériau de base des
l’humanité. une couche poreuse de dioxyde de
photopiles. Mais peut-être pas pour
titane (TiO2), un matériau semi-con-
L’énergie solaire photovoltaïque est très longtemps. En effet, après s’être
ducteur inorganique mais inoffensif.
une énergie renouvelable car elle uti- imposés dans le domaine de l’optique,
A l’anode, les électrons sont dirigés
lise une source d’énergie d’origine les matériaux organiques sont en passe
vers un circuit externe ou leur pas-
naturelle qui est le soleil. Elle cons- de devenir une technologie clef de la
sage produit de l’énergie électrique.
titue donc une alternative aux éner- prochaine révolution électronique à
La molécule organique pigmentée,
gies fossiles à plusieurs titres : elle est faible coût. En une dizaine d’années
qui s’est ionisée en libérant l’électron,
inépuisable, elle peut être produite lo- seulement, les avancées scientifiques
est immédiatement régénérée par la
calement et selon les besoins locaux, et technologiques, récemment cou-
présence d’un couple redox médiateur
elle préserve l’environnement car elle ronnées par un prix Nobel de chimie,
dans l’électrolyte dans lequel baigne la
n’émet pas de gaz à effet de serre, ne sont telles que les premiers produits
couche poreuse de dioxyde de titane à
produit pas de déchets et n’entraîne de l’électronique organique sont déjà
laquelle s’accroche le colorant, Fig.1.
aucun risque majeur et aucune nuisan- sur le marché (diode électrolumines-
Il est à première vue surprenant que
ce significative. Cette énergie est pro- cente, transistor, laser etc. sont déjà
l’électron, une fois transféré du colo-
duite par un dispositif (cellule photo- dans les écrans OLED, les imageurs
voltaïque ou photopile) qui transforme d’empreintes digitales, etc.).
l’énergie lumineuse en courant électri-
que. La première photopile a été déve- DES CELLULES
loppée aux États-Unis en 1954 par les PHOTOVOLTAÏQUES
chercheurs des laboratoires Bell, qui ORGANIQUES !
ont découvert que la photosensibilité
du silicium pouvait être augmentée en Les cellules photovoltaïques organi-
ajoutant des “impuretés,” une techni- ques présentent de réelles perspectives
que appelée le “dopage” qui est uti- d’avenir. Le sujet connaît aujourd’hui
un regain d’intérêt en Europe, aux Fig.1 Structure d’une cellule solaire hybride à
lisée dans tous les semi-conducteurs. colorant.
Mais en dépit de l’intérêt des scientifi- Etats-Unis et au Japon avec un ef-
ques pendant des années, ce n’est que fort de recherche important. Des in-
dustriels se positionnent de manière rant dans la bande de conduction du
lors de la course vers l’espace que les semi-conducteur, diffuse rapidement
cellules solaires trouvèrent leurs pre- ambitieuse sur le sujet. Cet effort est
suscité par la découverte de nouveaux vers le support conducteur, au travers
mières applications dans l’alimenta- d’un matériau hétérogène, plutôt que
tion électrique des satellites. En effet, matériaux ( polymères semi-conduc-
teurs ) et par le développement d’axes de «retomber» sur le colorant oxydé.
les photopiles représentent la solution Un tel phénomène de recombinaison
de recherches innovants.

N°5 Juin 2004 5


Recherche et Développement

annulerait la séparation de charge et comparaison, les cellules au silicium leur flexibilité quasi naturelle comme
empêcherait toute conversion de la coûtent actuellement plus de 1 dol- le montre la Fig.4. Le coût de ces cel-
lumière en électricité. Mais heureuse- lars/Wp. lules est inférieur à celui des cellules
ment il est efficacement concurrencé à colorants et elles peuvent même être
La deuxième approche que les cher-
par l’action du médiateur en solution, biodégradable. Du chemin reste à faire
cheurs développent également est
capable de réduire rapidement le colo- en ce qui concerne ces cellules pho-
100% organique. La cellule photovol-
rant oxydé. Le choix de ce médiateur tovoltaïques, mais la recherche pro-
taïque est un composé de matériaux
est par conséquent crucial parce qu’il gresse assez rapidement.
organiques accepteurs et donneurs
doit être capable de céder un électron
d’électrons monté en sandwich entre CONCLUSION
au colorant avant que ce dernier n’ait
deux électrodes. La Fig.3 montre une
eu le temps de récupérer celui qu’il Dans le domaine des nouvelles tech-
telle structure ou la région active est
vient d’injecter dans le semi-conduc- nologies pour l’énergie, le solaire
teur. La Fig.2 montre le schéma éner- photovoltaïque organique est en train
gétique d’une telle structure dite de de devenir un axe de développement
Grätzel. industriellement fort maintenant qu’il
Pour supprimer le danger de fuite et existe une volonté de réduction de la
augmenter la fiabilité du dispositif, consommation d’énergie fossile et des
émissions de gaz à effet de serre. Dans
ce contexte, une recherche de base est
Fig.3. Structure d’une cellule solaire tout indispensable pour valider et démon-
organique. trer l’intérêt d’une filière plastique par
un abaissement décisif des coûts (en
un mélange d’un polymère semi- terme de matériaux et procédés in-
conducteur de type P et de molécule dustriels) et pour lever les différents
géante de carbone (les fullerènes) qui verrous technologiques identifiés à
non seulement sont de très bon accep- ce jour. Les objectifs à court terme
teurs d’électrons mais aussi permet- sont des rendements > 10% pour les
tent leur acheminement vers l’anode. cellules hybrides à colorants et >5%
La nanostructure de ce mélange est pour les cellules tout organique, une
Fig.2. Schéma énergétique de la cellule solaire à
essentielle pour la performance de la durée de vie > 10 années et à terme
colorant selon Grätzel.
cellule, car les matériaux donneurs et un coût < 0.1$/Watt. A court terme, le
accepteurs d’électrons doivent être en marché visé est celui du jetable et du
l’électrolyte liquide est remplacé soit
contact intime à des distances infé- plastique ou tissus souples ( imaginez
par un électrolyte en gel ou par un ma-
rieures à 10 nm. utiliser votre manteau pour alimenter
tériau organique ( polymère) capable
votre téléphone ou PC portable ! ).
de véhiculer les “trous”. Ce polymè- Le rendement de ces cellules solaires Conscient de l’intérêt croissant dont
re remplit les pores de la couche du est encore <3% à cause justement de bénéficieront les énergies renouvela-
dioxyde de titane et fait office de tam- la nature du mélange et des problè- bles dans les dix prochaines années,
pon avec la cathode du dispositif. mes de recombinaisons électroniques. il est impératif pour notre pays de
Cette cellule solaire hybride à colo- L’oxydation de la cellule est un autre prendre toutes les dispositions et met-
rant possède de nombreux avantages problème auquel il faut faire attention. tre tous les moyens pour rattraper son
par rapport à celle au silicium. Son Mais l’avantage de ces cellules réside retard dans ce domaine.
coût est réduit, elle est assez simple à dans la facilité avec laquelle on peut
produire et elle offre une grande flexi- les étaler sur de grandes surfaces et
bilité dans le choix de la couleur du
pigment. Ce qui permet de l’adapter
au spectre solaire en entier. De plus,
ces cellules photovoltaïques peuvent
être transparentes, peuvent être fabri-
quées sur support flexible et donnent
donc la possibilité de produire des
piles solaires invisibles et plastiques
à large échelle. Des études ont même
montrés que ces cellules solaires ont
une excellente stabilité dans le temps
( 20 ans au minimum) et un coût du Fig.4. Photo d’une cellule
module d’environ 0,60 dollar par watt solaire tout organique.
de puissance crête (Wp). A titre de

6
Bulletin des
Energies Renouvelables

Conversion électrique appliquée aux


systèmes photovoltaïques
S. CHIKHI
Attaché de Recherche, SEESMS-Adrar
email : sid_chikhi@yahoo.fr
collaborateurs :
M.D. Draou, Attaché de Recherche (Chef de Division)
et F.Chikhi Ingénieur Principal

La conversion DC/AC joue un rôle im- les systèmes de pompage photovoltaï- Plusieurs prototypes d’onduleur pour
portant dans les systèmes photovoltaï- ques. les deux configurations de système
ques. Elle permet de faire l’adaptation susmentionnées ont été réalisés à la
Donc, quelque soit le type du système
entre le champ photovoltaïque et les SEESMS-Adrar. Parmi ces onduleurs
photovoltaïque adopté, l’onduleur
charges qui consomment du courant nous pouvons citer :
doit jouer le rôle d’un conditionneur
alternatif monophasé ou polyphasé.
d’énergie électrique, c-a-d, qu’il faut A- Onduleur triphasé 180Vdc/
En réalité le principe de la conversion appliquer, dans sa conception, les 1.5KVA
électrique est toujours le même, seule techniques de commandes qui puissent
B- Onduleur 12Vdc/220Vac/200VA
la stratégie de commande varie selon lui permettre de réaliser un transfert
l’application. optimal de l’énergie récupérée par le C- Onduleur 300Vdc/1KVA
champ photovoltaïque vers la charge
Les systèmes photovoltaïques se pré- D- Onduleur 48Vdc/220Vac/1KVA/
(consommation).
sentent sous forme de deux configu- 50Hz
rations :
E- Onduleur 105Vdc/1KVA
1. Les systèmes avec stockage élec-
trochimique ;
2. Les systèmes au fil du soleil.
A- Onduleur triphasé 180Vdc/1.5KVA, à sortie en PWM réalisé autour
Concernant le premier cas, l’onduleur
d’un circuit spécialisé (HEF4752) pour la commande des moteurs tripha-
voit à son entrée une tension relative-
sés. Il est destiné pour un système de pompage au fil du soleil.
ment fixe, en réalité elle varie mais
d’une façon lente et dans des limites
bien définies. Dans ce cas il est pré-
férable d’appliquer les techniques de
commandes qui minimisent les pertes
et de faire un choix judicieux des in-
terrupteurs. Un démarrage en douceur
de l’onduleur est très souhaitable.
Cette configuration est utilisée dans
les centrales photovoltaïques.
Dans le deuxième cas, l’onduleur est
branché directement au champ photo-
voltaïque, ce dernier délivre une éner-
gie qui dépend fortement de l’éclai-
rement solaire, cette dernière est très
variable et revêt un caractère aléatoire.
De ce fait l’onduleur doit être, en plus,
piloté par une stratégie de commande
qui tient compte de ce caractère par-
ticulier de l’énergie solaire. Cette Convertisseur 180Vdc/1.5KVA piloté par HEF4752
configuration est très répondue dans

N°5 Juin 2004 7


Recherche et Développement

B- Onduleur 12Vdc/220Vac/200VA, à sortie pseudo


carrée qui utilise les noyaux en ferrite au lieu des trans- C- Onduleur 300Vdc/1KVA, la sortie est variable en
formateurs en fer doux. L’utilisation des transforma- tension et en fréquence selon la relation U/F=Const. Cet
teurs ferrites nous permet de réduire l’encombrement et onduleur utilise le microprocesseur MC6802 de Motorola
d’augmenter les performances de l’onduleur, en effet les comme élément de génération des signaux en PWM et
noyaux en ferrites sont plus légers, présentent des pertes pour la gestion de l’onduleur. La bande de fréquence dé-
fer très réduites et peuvent fonctionner à des fréquences livrée est de 20Hz à 60Hz avec un pas de 1Hz.
de découpages élevées.

Convertisseur à transfo en ferrite

D- Onduleur 48Vdc/220Vac/1KVA/50Hz, à sortie sinu-


soïdale, géré par un microprocesseur MC6802 pour géné-
rer les signaux en PWM et un microcontrôleur ST6225,
de SGS-Thomson, pour la régulation de la tension de sor-
tie, cette dernière présente une forme d’onde sinusoïdale Convertisseur triphasé 300Vdc
de valeur efficace constante 220Vac avec une fréquence
de 50Hz.
E- Onduleur 105Vdc/1KVA, la sortie est variable en
tension et en fréquence, destiné particulièrement pour
les moteurs triphasés 65Vac/550w. cet onduleur intègre
un microcontrôleur PIC16C57, qui, à la fois, génère les
signaux en PWM et gère l’onduleur. De ce fait cet on-
duleur est caractérisé par un circuit électrique réduit. La
fréquence de sortie générée s’étale de 17.6Hz à 59.8Hz
avec un pas variable compris entre 0.06Hz et 0.42Hz.

Convertisseur 48Vdc/220Vac à sortie sinusoïdale

Ces onduleurs ont été soumis à des tests au laboratoire et sur


site réel.
Nous pouvons dire que les résultats obtenus sont satisfaisants.
Cependant, nous signalons que, les premiers prototypes ont été
réalisés avec des moyens simples. Maintenant avec l’atelier de Onduleur triphasé 105Vdc/1KVA
circuit imprimé dont dispose la SEESMS, il est possible de réa-
liser des versions améliorées de point de vue design (circuits
imprimés en doubles faces).

8
Bulletin des
Energies Renouvelables

Production d’électricite au moyen


d’un systeme hybride
(eolien-photovoltaîque)
S. MOUSSA
Attaché de recherche
email : Moussa-Smain@hotmail.com

Il y a plus d’une centaine de sites en cité de plus d’une source d’énergie, Le principe de fonctionnement est basé
milieu rural et urbain en Algérie, vi- ce qui assure la fiabilité et sont plus sur un phénomène physique : l’effet
vant en dehors des réseaux de distribu- écologiques que les générateurs à car- photovoltaïque, éolien ou hydraulique
tion d’électricité, qui sont si isolés que burant fossiles, et sont souvent plus sont captés puis transformés en élec-
leur alimentation en électricité s’avère économiques. Les systèmes hybrides tricité (courant continu) respective-
difficile voir impossible, ils ne peu- sont variables selon les besoins des ment par le panneau photovoltaïque
vent se relier au réseau souvent inexis- utilisateurs et vont des micros appli- (1), l’aérogénérateur (2), la turbine
tant et ne peuvent se fournir en énergie cations aux mini applications (voir hydroélectrique (3). Cette électricité
fossile dont les prix sont trop élevés figure ci-dessous). est stockée dans les batteries (4) par
et les moyens d’accès difficiles. Pour l’intermédiaire d’un régulateur (5)
certains, dépendant des génératrices assurant l’équilibre instantané entre
diesels pour s’alimenter en électricité, production et consommation, elle
les frais de transport et de combustible peut ensuite être utilisée directement
pour ces régions et les coûts environ- sous forme de courant continu ou
nementaux étant élevés. Pour d’autres sous forme de courant alternatif après
ils se sont acharnés sur le bois pour transformation par un onduleur (6) et
le chauffage et l’eau de cuisson, mais un automate programmable gère les
ceux-la posent le problème d’équilibre transitions entre les différents modes
écologique, et la dégradation du capi- d’exploitation du système : diesel (7),
tal foncier et forestier. et le mode hybride.
Les solutions technologiques nouvel-
les proposées par les générateurs hy-
Quelle que soit la source d’énergie re- brides (photovoltaîque-éolien-diesel),
nouvelable (Soleil, Vent, eau), les ins- même si elles sont très complexes
tallations de production d’électricité comparativement aux solutions cou-
sont basées sur un schéma de principe rantes mono source, présentent par
similaire. On résume un générateur contre un intérêt évident considérable
hybride le plus complexe par le sy- par leur flexibilité incomparable, leur
noptique suivant.

Si l’évaluation préliminaire indique


que nous avons besoin d’une source
fiable d’électricité 24 heures sur 24
tous les jours de l’année, nous devons
envisager l’installation d’un système
hybride associé au groupe électrogène
comme appoint. Cela signifie que si
les conditions météorologiques sont
favorables. L’association de plusieurs
sources (Photovoltaique-Eolien ou
micro-Hybraulique) est envisageable.
Les systèmes hybrides tirent l’électri-

N°5 Juin 2004 9


Recherche et Développement

souplesse de fonctionnement et leur souplesse de fonctionnement et leur ploiter un système hybride type
prix de revient vraiment attractif. prix de revient vraiment attractif. (Photovoltaïque-Eolien) d’une puis-
sance nominale de 3 kW sur le toit
Cependant, ces solutions exigent un Le but essentiel a pour objectif de
du Ministère de d’Environnement.
dimensionnement laborieux préala- base, de créer un accroissement signi-
Cette installation va contribuer à la
ble basé sur une connaissance ap- ficatif à moyen terme de la production
mise au point de nouveaux produits et
profondie du gisement en Energies d’électricité à partir des systèmes hy-
à augmentation le nombre d’installa-
Renouvelables du site d’implantation brides “ électricité SER “. Il constitue
tions dans les sites non raccordés au
à l’amont, une gestion rigoureuse de un volet important des mesures desti-
réseau.
l’énergie électrique produite à l’aval nées à respecter l’obligation de réduire
et un savoir-faire que seule l’expé- les émissions de gaz à effet de serre. Pour produire de l’électricité, la com-
rience dans l’ingénierie des systèmes bustion du charbon, du pétrole et du
Pour réaliser cet objectif de maîtrise
énergétiques pourra assurer. Cette ges- gaz naturel génère respectivement
de l’énergie sous toutes ses formes
tion rigoureuse de l’énergie s’appuie 1,081 et 0,6Kg/kWh de CO2 voir
électriques, le projet consiste à dé-
sur l’intelligence des dispositifs de ré- tableau ci-dessous.
velopper, financer, construire et ex-
gulation et de contrôle rendu possible
grâce à des logiciels très puissants. Cas de la production d’électricité : émissions de CO2 en g/ kWh (analyse du
Ces installations hybrides vont con- cycle de vie)
naître, à moyen terme un intérêt cer- Charbon 800 à 1050 suivant technologie
tain grâce à leur flexibilité vis-à-vis cycle combiné à gaz 430
des sources d’énergie primaires. Nucléaire 6
Les solutions technologiques nou- Hydraulique 4
velles proposées par les générateurs biomasse bois 1500 sans replantation
hybrides, même si elles sont très com-
plexes comparativement aux solutions photovoltaïque 60 à 150(*)
courantes mono source, présentent par Eolien 3 à 22(**)
contre un intérêt évident considérable (*) Le CO2 provient surtout de la fabrication des cellules des panneaux. Suivant
par leur flexibilité incomparable, leur que ces panneaux sont fabriqués au Danemark (électricité à 95% charbon) ou en
Suisse (électricité majoritairement nucléaire et hydraulique), le contenu en CO2 est
très différent. L’amortissement se fait en 20 à 30 ans suivant les variantes.
(**) Suivant lieu de fabrication.

Installation en Expertise sur le site du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Alger

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Bulletin des
Energies Renouvelables

Stockage des énergies renouvelables


N. ACHAIBOU
Attachée de Recherche, CDER Bouzareah
email : n_achaibou@hotmail.com

I. INTRODUCTION produite. De cette simple cons- chute. Celle-ci peut être exploitée
tatation, il découle que l’énergie pour faire tourner des turbines et
Le rayonnement solaire est une produite doit être stockée. créer de l’électricité. On distingue
source d’énergie verte et inépuisa- deux types d’installations utilisant
ble. Capter l’énergie solaire pro- Les formes de stockage d’éner-
la force hydraulique, à savoir :
cure en outre une source d’énergie gie sont multiples et diversifiées.
celles qui utilisent un bassin d’ac-
qui respecte l’environnement. Aucune n’est parfaite et aucune
cumulation et celles se trouvant au
n’est définitive. La difficulté de
Un problème restait sans solution, fil des rivières.
stockage de l’énergie conduit sou-
lié à l’originalité même de l’éner- vent à des solutions très coûteu- Stockage sous forme d’énergie
gie solaire : son caractère inter- ses. de pression : L’idée de base du
mittent et aléatoire qui conduisait stockage d’énergie sous forme
à l’absolue nécessité d’importants Le stockage de l’énergie peut
d’air comprimé est simple. Ce
stockages pour compenser les être effectué sous quatre princi-
stockage peut être considéré
passages nuageux, les nuits et les pales formes : stockage mécani-
comme dérivant du stockage par
journées sans soleil. que, stockage électrique, stockage
pompage hydraulique. L’unité
thermique, stockage chimique ou
Les formes de stockage d’énergie de stockage d’air comprimé com-
biologique.
sont multiples. Aucune n’est par- prendra un système de réservoirs
faite et aucune n’est définitive. II.1. Stockage mécanique et une turbine à gaz avec com-
Certaines s’appliquent de façon presseur pouvant être déconnecté
Stockage hydraulique : De l’eau
exclusive au stockage de calo- et faisant partie d’un système mo-
accumulée dans des lacs ou dans
ries à bas niveau énergétique, en teur-générateur.
des réservoirs (montagnes) possè-
particulier des calories fournies de alors une énergie potentielle de
par les capteurs thermiques solai-
res. D’autres, plus sophistiquées
nécessitent des conversions plus
complexes, génératrices d’impor-
tantes pertes. La difficulté de stoc-
kage de l’énergie conduit à des so-
lutions très coûteuses.
Dans l’avenir , on peut espérer une
solution définitive pour le stocka-
ge d’énergie qu’elle soit d’origine
nucléaire ou solaire : ce sera. sans
doute, l’hydrogène.

II. DIFFÉRENTS TYPES DE


STOCKAGE DES ÉNERGIES
RENOUVELABLES

L’énergie solaire, tout comme


l’énergie éolienne et la plupart
des énergies nouvelles et renouve- Figure.1: Schéma synoptique de l’utilisation de l’énergie solaire
lables ne peut, que très rarement,
être utilisée au moment où elle est

N°5 Juin 2004 11


Recherche et Développement

Stockage sous forme de vapeur manganèse MnO2 est remplacé ment énergétique qui dépend des
sous pression : Par analogie avec par un autre oxyde Ag2O. vitesses de charge et de décharge.
les turbines hydrauliques et avec
Accumulateurs électrochimiques On a trois types d’accumulateurs
les accumulateurs hydrauliques,
: Le principe de fonctionnement
on cherche aujourd’hui à dévelop- - Accumulateur au plomb : Les ac-
d’un générateur électrochimique
per des accumulateurs de vapeur cumulateurs acides au plomb sont
ou bien d’une cellule secondaire
sous pression en liaison avec des actuellement les seuls acceptables
est essentiellement basé sur la
turbines à vapeur utilisées en pé- du point de vue investissements
conversion de l’énergie chimique
riode de pointe. et coût d’exploitation. Leur durée
en énergie électrique. Toute réac-
de vie est toujours insuffisante.
Stockage inertiel : Le stockage tion chimique d’oxydoréduction
Rappelons brièvement que l’ac-
inertiel d’énergie doit permettre, spontanée, c’est-à-dire accompa-
cumulateur au plomb est une pile
soit d’ajuster les possibilités de gnée d’une diminution d’énergie
production d’énergie aux besoins
des utilisateurs, soit de s’affran-
chir pour un temps limité d’une
liaison matérielle entre la source
primaire d’énergie et le récepteur.
Il s’adresse essentiellement aux
énergies électrique et mécanique.
II.2. Stockage électrique
Concernant le stockage de l’éner-
gie électrique, les accumulateurs
électrochimiques offrent actuelle- Figure.2 : Principe de fonctionnement d’un accumulateur
ment les meilleures performances
en terme d’énergie massique ou
libre, est susceptible de donner réversible constituée par le couple
volumique. Leur inconvénient
naissance à un courant électrique Pb/H2SO4/PbO2. La réaction fon-
majeur est lié à leur durée de vie,
lorsqu’elle a lieu dans des condi- damentale réversible de la batterie
limitée, par les dégradations chi-
tions appropriées. au plomb-acide est indiquée ci-
miques des réactions.
dessous :
Pour cela, il faut que l’échange Charge
Les autres moyens les plus connus Pb + PbO2 + 2 H 2 SO 4 ⇔ 2 PbSO4 + 2 H 2O
des électrons de valence s’effectue
de stockage d’énergie électrique
Discharge

par le canal d’un circuit extérieur


sont les condensateurs, supercon- - Accumulateurs alcalins :
au système.
densateurs, les inductances supra- L’électrolyte des accumulateurs
conductrices et les dispositifs à Les accumulateurs présentent un alcalins et une solution de potasse
énergie intermédiaire mécanique grand intérêt dans les études ac- caustique à 25% de concentration.
(énergie cinétique ou potentielle). tuelles de stockage d’énergie élec- La matière active positive est de
trique, dans la gamme des moyen- l’oxyde de Nickel additionné de
II.3. Stockage chimique
nes puissances et des durées de paillettes de Nickel ou de graphi-
Piles : Ce sont des petits généra- stockage limitées. Ils présentent te, la matière négative est du fer
teurs électrochimiques permettant le triple avantage : d’exister indus- réduit ou mieux un mélange de fer
de produire de l’énergie électrique triellement, d’être parfaitement et de cadmium. L’électrolyte n’in-
à partir d’une réaction chimique. Il modulaires et d’entrer immédiate- tervient pas dans la réaction, sa
en existe de très nombreux types. ment en action. D’autre part, ils densité et sa composition restent
Toutes sont constituées de deux peuvent être installés chez l’utili- constantes. Ces accumulateurs ont
électrodes entourées de réactifs et sateur, ce qui résout le problème une robustesse mécanique et chi-
baignant dans un électrolyte, elles de l’encombrement des lignes de mique, une plus longue durée de
sont aussi appelées cellules pri- transport en période de pointe, ré- vie et sont à priori, plus légers que
maires. On a trois différents types duit le coût de transport et les per- les batteries aux plombs.
de pile : - les piles salines de type tes en lignes.
- Accumulateurs spéciaux : on a
Leclanché, exemple : (Zn - MnO2
Les principaux paramètres qui les accumulateurs à électrolytes
avec comme électrolyte NH4Cl),
définissent les performances d’un organiques, à électrolytes solides
- les piles alcalines dont les élec-
accumulateur rechargeable sont et à sels fondus.
trolytes sont des solutions alcali-
l’énergie massique ou la quantité
nes (NaOH, LiOH) et - les piles Hydrogène : L’hydrogène appa-
d’énergie stockée rapportée à la
bouton dans lesquelles l’oxyde de raît aujourd’hui comme le vecteur
masse de l’accumulateur, le rende-
énergétique le plus intéressant

12
Extrait du Journal officiel n°19 du 28 Mars 2004

La production d’électricité à partir des énergies renouvelables bé-


néficiera à l’avenir de primes significatives pour encourager leur
pénétration progressivement mais sûrement dans les programmes
nationaux futurs.
Ces primes fort intéressantes, sont clairement affichées pour cha-
cune des sources d’énergies renouvelables distinctement dans le
décret exécutif présenté ci-après, introduit par Monsieur le ministre
chargé de l’énergie et des mines Chakib KHELIL.

Décret exécutif n° 04-92 du 4 Safar 1425 correspondant au 25


mars 2004 relatif aux coûts de diversification de la production
d’électricité
Le Chef du Gouvernement Vu la loi n° 99-09 du 15 Rabie Ethani 1420 correspon-
dant au 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l’éner-
Sur le rapport du ministre de l’énergie et des mines,
gie ;
Vu la Constitution, notamment ses articles 85-4° et 125
Vu l’ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania
(alinéa 2) ;
1424 correspondant au 20 août 2001 relative au déve-
Vu l’ordonnance n° 75-59 du 26 septembre 1975,modi- loppement de l’investissement ;
fiée et complétée, portant code de commerce ;
Vu la loi n° 01-20 du 27 Ramadhan 1422 correspon-
Vu la loi n° 83-17 du 16 juillet 1983, modifiée et com- dant au 12 décembre 2001 relative à l’aménagement
plétée, portant code des eaux ; et au développement durable du territoire;
Vu la loi n° 84-17 du 7 juillet 1984, modifiée et complé- Vu la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 corres-
tée, relative aux lois de finances ; pondant au 5 février 2002 relative à l’électricité et à la
distribution du gaz par canalisation, notamment ses
Vu la loi n° 90-08 du 7 avril 1990 relative à la commu-
articles 9, 21, 26, 28, 95, 97, 98,128 et 178 ;
ne ;
Vu l’ordonnance n° 03-03 du 19 Joumada El Oula 1424
Vu la loi n° 90-09 du 7 avril 1990 relative à la wilaya ;
correspondant au 19 juillet 2003 relative à la concur-
Vu la loi n°90-22 du 18 août 1990, modifiée et complé- rence ;
tée, relative au registre de commerce ;
Vu la loi n° 03-10 du 19 Joumada El Oula 1424 corres-
Vu la loi n°90-29 du 1er décembre 1990, modifiée, re- pondant au 19 juillet 2003 relative à la protection de
lative à l’aménagement et à l’urbanisme ; l’environnement dans le cadre du développement du-
rable ;
Vu la loi n° 91-11 du 27 avril 1991 fixant les règles rela-
tives à l’expropriation pour cause d’utilité publique ; Vu le décret présidentiel n° 03-208 du 3 Rabie El Aouel
1424 correspondant au 5 mai 2003 portant nomina-
Vu la loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au
tion du Chef du Gouvernement ;
15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine cul-
turel ;

Bulletin des Energies Renouvelables - N°5 Juin 2004 1


Extrait du Journal officiel n°19 du 28 Mars 2004

Vu le décret présidentiel n° 03-215 du 7 Rabie El Aouel 26 de la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 corres-
1424 correspondant au 9 mai 2003, modifié, portant pondant au 5 février 2002, susvisée.
nomination des membres du Gouvernement ;
Art. 3. — Le présent décret couvre l’ensemble des ac-
Décrète : tivités de la production d’électricité, du raccordement
aux réseaux, de transport ou de distribution dans le
Article 1er. — En application des dispositions de la loi
cadre du régime spécial.
n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au
5 février 2002, susvisée, le présent décret a pour objet A ce titre, la production d’électricité à partir d’énergies
dedéfinir les coûts de diversification de l’électricité renouvelables et/ou de cogénération bénéficie des
produite à partir des énergies renouvelables et /ou de primes prévues à l’article 95 de la loi n° 02-01 du 22
la cogénération, dans le cadre du régime spécial, ainsi Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002,
que les conditions de production, de transport et de susvisée, ainsi que des autres mesures visant à la prise
raccordement aux réseaux de l’électricité produite. Il a en charge des surcoûts de transport et de distribution
également pour objectif de préciser les mécanismes constituant les coûts de diversification prévus par la loi
d’éligibilité des producteurs d’électricité au dispositif au titre de la promotion des énergies renouvelables
du régime spécial défini à l’article 3 ci-dessous.
Art. 4. — Est considérée comme production d’électri-
Art. 2. — Au sens du présent décret, on entend par : cité à partir d’énergies renouvelables et/ou de cogéné-
ration, au titre du présent décret :
Loi : La loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 corres-
pondant au 5 février 2002 relative à l’électricité et à la — l’électricité produite par tout producteur d’élec-
distribution du gaz par canalisation. tricité dans le cadre du régime spécial, à partir d’ins-
tallations existantes de production d’électricité, sous
Commission : La commission de régulation de l’élec-
réserve que ces installations soient préalablement et
tricité et du gaz, telle que prévue par la loi suscitée,
totalement rénovées après autorisation de la commis-
organisme chargé d’assurer le respect de la réglemen-
sion, et à partir de toutes nouvelles unités de produc-
tation technique, économique et environnementale,
tion.
la protection des consommateurs, la transparence
des transactions et la non-discrimination entre opé- — l’électricité produite dans des installations réali-
rateurs. sées ou exploitées pour le compte de producteurs, de
collectivités territoriales, d’associations ou de particu-
Energies Renouvelables : sont définies comme éner-
liers.
gies renouvelables toutes les énergies provenant de
sources : hydraulique, solaire thermique, éolienne, Art. 5. — Les producteurs voulant bénéficier du dis-
géothermique, solaire rayonnante, ainsi que les éner- positif du régime spécial doivent souscrire aux condi-
gies issues de la cogénération et de la valorisation des tions du cahier des charges relatif à l’écoulement sur
déchets. le marché tel que prévu à l’article 26 de la loi n° 02-01
du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 février
Cogénération : La production combinée d’électricité
2002, susvisée, et visant l’encouragement des énergies
et de chaleur.
renouvelables notamment aux conditions suivantes :
Exploitant de réseau de distribution : toute person-
— de livraison au réseau de toute l’énergie excéden-
ne physique ou morale chargée de l’exploitation, de
taire produite par les installations de cogénération
l’entretien du réseau de distribution dans les termes de
et de toute l’énergie produite par les installations de
la concession accordée pour le réseau en question.
production d’électricité à partir des énergies renouve-
Société de développement : personne morale dont lables, ceci en bénéficiant de la prime définie à l’article
l’objet est le développement de projets utilisant des 10 ci-dessous ;
énergies renouvelables.
— d’alimentation pour leur utilisation propre des ins-
Producteur : toute personne physique ou morale qui tallations ci-dessus évoquées, à partir des réseaux de
produit de l’électricité. distribution ou de transport électrique ;
Régime spécial : L’organisation par dérogation au ré- — des normes de sécurité et règlements techniques
gime commun du marché pour l’écoulement normal pour les installations de production ;
d’un volume minimal d’électricité produite à partir
— des normes d’exploitation des installations selon
d’énergies renouvelables et/ou de système de cogé-
les normes techniques de production ;
nération, à un prix minimal comme spécifié à l’article

Bulletin des Energies Renouvelables - N°5 Juin 2004 2


Extrait du Journal officiel n°19 du 28 Mars 2004

— des normes d’entretien des installations ; global énergétique, la commission peut fixer un quota
de production d’électricité à partir d’énergies renouve-
— du respect scrupuleux des conditions de protection
lables et/ou de système de cogénération, pour chaque
du milieu ambiant.
producteur opérant sous le régime commun.
Art. 6. — Le cahier des charges, prévu à l’article 77 de la
Cette disposition sera précisée dans le cahier des char-
loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant
ges, pour la réalisation de nouvelles capacités de pro-
au 5 février 2002, susvisée, doit prévoir l’obligation faite
duction d’électricité conventionnelle, mentionné à
au gestionnaire du réseau de distribution de connecter
l’article 27 de la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422
à son réseau les installations de production d’électricité
correspondant au 5 février 2002, susvisée.
à partir des énergies renouvelables et/ou de cogénéra-
tion visées à l’article 3 du présent décret. Art. 8. — Conformément à la politique énergétique na-
tionale et en application du présent décret, la commis-
Dans le cas où l’électricité produite dans le cadre du ré-
sion arrêtera chaque année les quotas de production
gime spécial est connectée au réseau de transport de
d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Elle veille-
l’électricité, le gestionnaire du réseau de transport de
ra à l’organisation de la prise en charge des surcoûts liés
l’électricité assurera cette connexion selon les disposi-
aux énergies renouvelables et/ou de système de cogé-
tions prévues à l’article 34 de la loi n° 02-01 du 22 Dhou
nération dans le cadre du régime spécial.
El Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002, susvi-
sée. Art. 9. — La commission dresse annuellement, au cours
du mois de janvier pour l’année écoulée, le bilan de
Cette connexion est réalisée par le gestionnaire du ré-
production pour chaque producteur d’électricité dans
seau de distribution ou de transport selon le cas.
le cadre du régime spécial.
Les coûts découlant de cette connexion font partie des
Le bilan devra faire apparaître l’énergie commercialisée
coûts de diversification.
et l’énergie auto-consommée.
La connexion sera assurée par le gestionnaire du réseau
La commission veille à ce que les transactions interve-
de distribution ou de transport d’électricité dont les ins-
nues sur la base du mécanisme de soutien aux énergies
tallations techniques sont les plus près de l’installation
renouvelables ne remettent pas en cause les quotas
de production électrique ci-dessus définie ; il sera tenu
fixés dans les conditions figurant à l’article 8 ci-dessus.
compte de la taille des installations de production élec-
trique à partir d’énergies renouvelables et/ou de cogé- Art. 10. — L’électricité produite dans le cadre du régime
nération concernées. spécial bénéficie des avantages mentionnés dans les ar-
ticles 95, 97 et 98 de la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada
Les installations de production électrique, ci-dessus dé-
1422 correspondant au 5 février 2002, susvisée, et dans
finies, sont raccordées comme suit :
les conditions figurant aux articles 12, 13, 14, 15, 16 et
— pour les puissances inférieures à 120 KW, le raccorde- 17 du présent décret.
ment se fait en basse tension,
Art. 11. — Afin de couvrir les surcoûts découlant de
— pour les puissances inférieures à 10 MW, le raccorde- la production d’électricité produite à partir d’énergies
ment se fait sur le réseau 10 à 30 KV, renouvelables et au titre des coûts de diversification,
il est attribué aux producteurs d’électricité à partir des
— pour les puissances entre 10 et 40 MW, le raccorde-
énergies renouvelables, une prime pour chaque kWh
ment se fait sur le réseau 60 KV,
produit, commercialisé ou consommé.
— pour les puissances supérieures à 40 MW, le raccor-
Le cumul des avantages découlant des mesures contri-
dement se fait sur le réseau 220 KV.
buant à la promotion des énergies renouvelables, telles
La connexion pourrait prévoir, si nécessaire, une exten- que définies dans le présent décret, est autorisé.
sion du réseau pour permettre le raccordement de cette
Art. 12. — Pour l’électricité produite à partir d’instal-
production d’électricité. Cette extension doit cependant
lations utilisant de l’énergie solaire thermique par des
rester dans des limites économiquement acceptables.
systèmes hybrides solaire-gaz, la prime s’élève à 200%
Les cas litigieux seront soumis à la commission.
du prix par KWh de l’électricité élaboré par l’opérateur
Art. 7. — En cas d’appel d’offres infructueux, et dans le du marché défini par la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada
but de respecter les objectifs arrêtés pour le niveau de 1422 correspondant au 5 février 2002 susvisée, et ceci
contribution des énergies renouvelables et/ou de sys- quand la contribution minimale d’énergie solaire repré-
tème de cogénération dans le profil de consommation sente 25% de l’ensemble des énergies primaires.

Bulletin des Energies Renouvelables - N°5 Juin 2004 3


Extrait du Journal officiel n°19 du 28 Mars 2004

Pour les contributions de l’énergie solaire inférieure Pour les installations produisant moins de 20% d’éner-
à 25%, la dite prime est servie dans les conditions ci- gie utilisable, la prime sera réduite de 25% par tranche,
après : de 5% d’énergie thermique en dessous de 20% en te-
nant compte d’un minimum de production d’énergie
— pour une contribution solaire 25% et plus : la
thermique de 10% :
prime est de 200%,
— pour une production d’énergie utilisable de 15 à 19%
— pour une contribution solaire 20 à 25% : la prime
la prime sera de 120%,
est de 180%,
— pour une production d’énergie utilisable de 10 à 15%
— pour une contribution solaire 15 à 20% : la prime
la prime sera de 80%,
est de 160% ,
— pour une production d’énergie utilisable inférieure à
— pour une contribution solaire 10 à 15% : la prime
10% la prime sera nulle.
est de 140% ,
Art. 18. — Le présent décret sera publié au Journal of-
— pour une contribution solaire 5 à 10% : la prime
ficiel de la République algérienne démocratique et po-
est de 100% ,
pulaire.
— pour une contribution solaire 0 à 5% : la prime
Fait à Alger, le 4 Safar 1425 correspondant au 25 mars
est nulle.
2004.
Art. 13. — Pour l’électricité produite à partir d’installa-
tions de valorisation de déchets, la prime est de 200%
du prix par kWh de l’électricité tel qu’élaboré par l’opé- Ahmed OUYAHIA.
rateur du marché défini par la loi n° 02-01 du 22 Dhou El
Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002, susvisée.
Art. 14. — Pour l’électricité produite à partir de l’hydrau-
lique, la prime est de 100% du prix par kWh de l’électri-
cité tel qu’élaboré par l’opérateur du marché défini par
la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant
au 5 février 2002, susvisée.
Art. 15. — Pour l’électricité produite à partir d’éolienne,
la prime est de 300% du prix par kWh de l’électricité tel
qu’élaboré par l’opérateur du marché défini par la loi n°
02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5
février 2002, susvisée.
Art. 16. — Pour l’électricité produite à partir d’énergie
solaire rayonnante ou thermique exclusivement, la
prime
est de 300% du prix par kWh de l’électricité tel qu’éla-
boré par l’opérateur du marché tel que défini par la loi
n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5
février 2002, susvisée.
Art. 17. — Pour l’électricité produite à partir d’installa-
tion de cogénération de vapeur et/ou d’eau chaude, le
montant s’élève à 160% du prix par kWh de l’électricité
tel qu’élaboré par l’opérateur du marché défini par la loi
n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5
février 2002, susvisée, en tenant compte d’une produc-
tion d’énergie thermique utilisable de 20% de l’ensem-
ble des énergies primaires utilisées.
Les capacités de production en électricité ne doivent
pas dépasser les 50 MW.

Bulletin des Energies Renouvelables - N°5 Juin 2004 4


Bulletin des
Energies Renouvelables

pour le stockage et le transport éco- Stockage en nappes aquifères : riodes très chaudes ou très froides,
nomique de très grandes quantités De grandes quantités de chaleur on peut leur adjoindre des pompes
d’énergie. Ce sera donc la solu- pourraient être stockées sous forme à chaleur ou des machines frigorifi-
tion pour l’énergie solaire comme d’eau chaude dans les nappes aqui- ques à absorption
pour les autres formes d’énergie, fères.
Le stockage thermique trouvera de
du moins pour les stockages saison-
Stockage en phase par photosyn- plus en plus d’applications au fur et
niers.
thèse : La photosynthèse est la syn- à mesure qu’on pourra élever le ni-
La production d’hydrogène est la thèse d’éléments chimiques, grâce à veau énergétique des calories stoc-
simplicité même. En “stimulant” la lumière du soleil. L’énergie ther- kées et la capacité des réservoirs de
de l’eau avec de l’électricité, on ob- mique peut être obtenue à partir des stockage qui dépend, des caractéris-
tient de l’oxygène et de l’hydrogène, végétaux par combustion directe ou tiques thermiques des corps envi-
dans un processus appelé ‘hydro- par l’intermédiaire de conversions sagés (chaleur de fusion et chaleur
lyse’. On peut utiliser l’hydrogène biologiques et chimiques. Plusieurs spécifique), des volumes de stoc-
de deux façons: on peut le brûler di- possibilités de production de com- kage et de l’isolation du ballon de
rectement comme combustible pour bustibles à partir de l’énergie solaire stockage.
faire de la chaleur, de l’électricité, existent aujourd’hui, fermentation,
ou dans un véhicule avec un moteur pyrolyse et hydrogénation. III. CONCLUSION
à combustion interne, on peut aussi Quelle que soit sa forme, on ne saura
en faire des ‘piles à combustible’ jamais surestimer le rôle du stoc-
(par exemple, dans des véhicules II.4. Stockage thermique kage de l’énergie. Il conditionne la
électriques). venue de l’énergie solaire et il n’est
Le système de stockage ou d’accu-
Le système des piles à combusti- mulateur thermique est le système pas actuellement possible de choisir
ble met en œuvre trois équipements le plus simple de stockage dans la le meilleur système d’accumulation
: électrolyseur qui consomme de récupération des calories perdues ou pour une application donnée.
l’électricité d’heures creuses pour dans l’utilisation de l’énergie élec- La rentabilité d’un moyen de stoc-
produire de l’hydrogène, la pile à trique pour les besoins de chauffage kage dépend essentiellement de la
combustible qui utilise cet hydro- à basse ou moyenne température. valeur des services qu’il peut rendre,
gène pour produire de l’électricité de son coût d’exploitation et, bien
Aujourd’hui, les capteurs ther-
aux heures de pointe et un réservoir sûr, du coût de l’investissement
miques solaires existent avec des
tampon d’hydrogène pour assurer
moyens de stockage simples : eau
l’adéquation des ressources aux be-
chaude et sels hydratés. Pour les pé-
soins.

2.2 2.8
I(C5) I(C5)
I(C10) I(C10)

2.1 I(C55) I(C55)

2.6

2.0
Tension (V/élt)

Tension (V/élt)

2.4
1.9

1.8 2.2

1.7
2.0

1.6
1 10 100 1 10 100
Temps (heures) Temps (heures)

Figure.3 : Evolution de la tension au cours de la décharge (a) et de la charge (b) de l’élément de batterie Fulmen TXE {2 V - 220 Ah} à T = 25 °C

N°5 Juin 2004 13


Recherche et Développement

Application Directe de l’Énergie


Geothermique en Algérie
D. SEMMAR Chargé de Recherche
Université Saad Dahleb Blida
Email : dsemmar@mail.univ-blida.dz

Le principe de la géothermie est de ré- - La géothermie très basse énergie : CHAUFFAGE DES HABITATS
cupérer la chaleur présente dans les sols. géothermie des faibles profondeurs,
L’eau réchauffée au contact des roches des nappes phréatiques aux niveaux de Le principe consiste à prélever des ca-
du sous-sol est le moyen utilisé pour vé- température compris entre 10 et 300°C lories dans le sol à l’aide d’un réseau de
hiculer et remonter à la surface cette cha- Principales utilisations : pisciculture, tubes de cuivre qui constituent le capteur
leur. Il faut bien comprendre que c’est horticulture, chauffage. et à restituer ces calories dans un réseau
la chaleur qui est recherchée, et non pas traditionnel de plancher chauffant qui est
- La géothermie basse énergie : géother- l’émetteur. Ce type de chauffage est ré-
l’eau. Tout ceci est réalisé avec un souci
mie des aquifères profonds (entre quel- servé de fait à la maison individuelle. Le
de protection de l’environnement, et de
ques centaines et plusieurs milliers de cuivre trouve une application maîtresse
réapprovisionnement du réservoir, tout
mètres) aux températures situées entre dans ce système de chauffage aussi bien
en palliant aux problèmes de corrosion
30 et 100°C. Principale utilisation : le pour le réseau extérieur enterré que pour
dus à la salinité de l’eau.
chauffage urbain. le plancher chauffant.
Les ressources géothermiques sont uti-
- La géothermie haute énergie : géother- Le chauffage de logements est la pre-
lisées dans une gamme de températu-
mie des régions privilégiées où le niveau mière application de la géothermie dite
res allant de 15 à plus de 250° C. Cette
élevé de température permet la produc- de “basse énergie”. De multiples solu-
variété permet de nombreuses applica-
tion d’électricié. tions existent en fonction de la tempéra-
tions, telles que le chauffage de locaux à
basse température jusqu’à la conversion POTENTIEL DE L’ÉNERGIE
en électricité, en passant par la piscicul- GÉOTHERMIQUE EN ALGÉRIE
ture, le chauffage des serres ou encore le
séchage de produits industriels. La compilation des données géologi-
ques, géochimiques et géophysiques a
L’état actuel des techniques ne permet permis de tracer une carte géothermique
pas la récupération de la chaleur dans préliminaire. Plus de deux cent (200)
tous les types de terrain ; seules les sources chaudes ont été inventoriées
structures géologiques contenant de dans la partie Nord du Pays. Un tiers en-
l’eau sont exploitables, car l’énergie viron (33%) d’entre elles ont des tempé-
géothermique peut être remontée à la ratures supérieures à 45°C. Il existe des
surface par pompage de cette eau. Les sources à hautes températures pouvant
possibilités d’utilisation de l’énergie atteindre 118°C à Biskra. Des études sur
géothermique dépendent du niveau de le gradient thermique ont permis d’iden-
température de l’eau. tifier trois zones dont le gradient dépasse
les 5°C/100m :

- Zone de Relizane et
Mascara
ture de la ressource et de celle du réseau
- Zone de Aïne de chaleur. Pour une maison familiale
Boucif et Sidi Aïssa ou un immeuble, le chauffage de basse
- Zone de Guelma et température peut être assuré par une ou
Djebel El Onk plusieurs sondes géothermiques instal-
lées dans des forages de 100 à 200 m et
couplées à une pompe à chaleur.

14
Bulletin des
Energies Renouvelables

Dans le cas d’un réseau de chauffage entre 40° C et 100° C sont utilisées pour
urbain de taille importante, un aquifère déshydrater fruits et légumes. A partir de
profond 60° C, de l’air réchauffé peut servir au
séchage de produits agricoles, de pois-
peut être exploité par un doublet géo-
sons et de bois.
thermique. Selon le type d’installation,
la géothermie couvre de 50% à 100% INDUSTRIE
des besoins en chaleur. Après utilisation
des sources chaudes pour le chauffage, La mise hors gel de grands bâtiments
l’eau récupérée peut assurer l’alimenta- industriels peut être assurée par une
tion des piscines des stations thermales ressource géothermique de température
qui rentre dans le domaine de la santé et modérée, mais la plupart des besoins en
des loisirs. eau chaude ou en vapeur de l’industrie
se situent entre 100º C et 200° C. Si la
AGRICULTURE ressource géothermique est inférieure à
100° C, elle sera utilisée pour préchauf-
Les deux applications principales de la
fer l’eau, dont la température sera en-
géothermie dans le domaine agricole
suite relevée au moyen d’une chaudière
sont la pisciculture et les serres. Les cul-
à gaz ou à fuel. De nombreux processus
tures sous serres constituent une option
nécessitent de grandes quantités d’eau
intéressante, car les besoins en énergie
température de quelques degrés et sur- chaude, tels que la fabrication de pâte
sont élevés. C’est en Italie, en Hongrie
tout son maintien à un niveau constant à papier, le lavage de textiles, l’extrac-
et en Islande que l’on trouve les plus
produit un accroissement du métabo- tion de substances chimiques ou encore
grands complexes de serres chauffées
lisme chez les poissons et les crustacés. l’évaporation de solutions concentrées.
par la géothermie. En ce qui concerne
la pisciculture, une augmentation de la Dans le domaine de la fabrication de
produits alimentaires, des températures

STATION DE CARBURANT ALIMENTEE EN ENERGIE SOLAIRE

La première station d’essence fonctionnant exclusive-


ment à l’énergie solaire a été inaugurée, le 26 /04/2004
au lieu-dit la Bridja à Staouéli (Alger) par Mr le Ministre
de l’Energie et des Mines, Mr Chakib Khelil, en présence
de Mr le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique, Mr Rachid Harraoubia. L’étude
et la réalisation de ce projet ont été confiées à l’Unité
de Développement des Equipements Solaires (UDES
Bouzaréah). Cette opération s’est effectuée en treize se-
maines et comprend l’éclairage périphérique mais aussi les
volucompteurs qui fonctionnent grâce à un système photo-
voltaïque.
Cette réalisation compte
vingt-deux poteaux d’éclai-
rage publics autonomes
d’une puissance unitaire
de dix-huit watts et un gé-
nérateur photovoltaïque qui
alimente les volucompteurs.
Ce dernier se déclenche
de manière automatique,
quand il y a coupure du ré-
seau électrique convention-
nel (Sonelgaz).

N°5 Juin 2004 15


Recherche et Développement

Les perspectives d’utilisation de l’énergie


géothermique au sud de l’Algérie
F-Z. KEDAID
email : kedaid@hotmail.com

INTRODUCTION tinentale intercalaire dite Albienne, présentent des réserves importantes


constitue un réservoir ensemble géo- et des températures non négligeables,
L’énergie de la terre se manifeste sous logique continu. atteignant dans la partie Est les 70°C.
forme de volcan, de fumerolles de Les domaines d’applications sont va-
geysers ou de sources thermales. Les L’AQUIFÈRE DU CONTINENTALE riés, ces eaux peuvent convenir pour
sources thermales sont les manifesta- INTERCALAIRE le chauffage urbain et pour des usages
tions les plus répandues. agricoles.
Les formations détritiques du con-
A travers le monde il existe deux types tinental intercalaire constituent un Dans un premier temps, nous de-
de gisements géothermiques : les grand réservoir qui couvre une super- vrions utiliser les eaux de l’albien
champs hyperthermiques et les aqui- ficie réservoir de 600.000 Km2. En pour l’agriculture et en particulier
fères d’eau chaude. Algérie il est localisé dans la partie pour le chauffage de serre. Une expé-
Les champs hyperthermiques sont septentrionale du Sahara, et il s’étend rience a déjà été faite , entre 1993 et
localisés dans les zones volcaniques, jusqu’à la Tunisie et la Libye (Fig.1). 1997 le Centre de Développement des
où le gradient géothermique est très Ce réservoir affleure au sud, il est Energies Renouvelables a installé 18
élevé. Ce sont des ressources géo- semi-libre à l’Ouest et captive dans sa serres dans la région de Touggourt et
thermiques à haute énergie, le fluide partie orientale. Du point de vue géo- Ouargla. Malheureusement cette expé-
est carrément de la vapeur d’eau thermique, la partie orientale est la rience n’a pas été généralisée à l’instar
(350°C < T > 150°C). plus prometteuse les températures en- de la Tunisie qui a commencé en 1986
registrées varient entre 50-70°C, cer- par 1 ha et actuellement elle chauffe
Le deuxième gisement, se trouve dans tains forages débitent à 400l/s. La pro- plus de 104 ha de serre (Table 2).
des zones plus stables où le gradient fondeur du réservoir passe de -800m à
est normal ou légèrement supérieur Table 2 Chauffage de serre en Tunisie.
Ouargla , à -1300m à Touggourt puis
à la moyenne (3°C/100m), la tempé- à 2600m à Biskra.
rature de l’eau varie entre 150°C et Région Surface chauffée (ha)
20°C, ce sont des ressources à basse Les applications possibles des eaux Kibili 46.5
énergie. Dans ce cas, nous reconnais- chaudes de l’Albien Gabbes 36.6
sons les réservoirs discontinus et frac- En Algérie, les eaux chaudes de l’Al- Tozzeur 21.75
turés où l’exploration est plus difficile bien sont utilisées essentiellement pour
et les réservoirs continus avec peu de Total 104.85
la balnéologie. Une place particulière
failles. En Algérie la nappe du con- doit être accordée à ces ressources qui
Des tomates et du melon sont produits
Table 1. Les possibilités d’utilisation des eaux chaudes de l’aquifère Albien. au moment où les prix sont les plus
élevés pour être exporté vers l’Europe.
Température de Les forages utilisés pour ces fins se li-
Possibilités d’utilisations
l’eau (°C) mitent à quelque dizaine, par contre en
70 Réfrigération (limite inférieure) Algérie cette nappe est atteinte par des
60 Elevage d’animaux centaines de forages. L’existence de
ces nombreux forages amortira consi-
Culture de champignons
50 dérablement le coût des projets à met-
Chauffage de serre par tuyau aérien
tre en place. Les applications directes
40 Chauffage urbain limite inférieure de cette énergie au sud de l’Algérie
Fermentation devraient être par la suite être étendue
30
Chauffage de serre par paillages radiant au domaine de la thermique des cons-
20 Pisciculture tructions : climatisation et chauffage.

16
Bulletin des
Energies Renouvelables

CONCLUSION RÉFÉRENCES Cornet, A. Introduction à l’hydrogéo-


logie saharienne. Revue de géographie
Les ressources géothermiques de l’Al- Ben Mohamed, M. Geothermal re- physique et de géologie dynamique,
gérie sont relativement importantes sources development in Tunisia. vol 6,1964 ;
et diversifiées. Elles sont Localisées International Summer School, Izmir,
aussi bien au Nord qu’au sud. Il ap- 2003 ; Coudert , J.M et Jaudin J.M , La
partient aux collectivités locales d’ex- géothermie du geyser au radiateur.
Bellache, O., Hellel, M., Abdelmalik, Editions du BRGM,1983.
ploiter ces ressources énergétiques na-
E.H. et Chenak, A. Chauffage de ser-
tionales génératrices de devises et qui
res agricoles par énergies géothermi-
rentrent parfaitement dans le cadre de
que. CDER, rapport interne, 1994 ;
la politique nationale.

Serres chauffées par les eaux de l’albien en Tunisie

Alger Annaba

LEGENDE Oran Constantine


Nappe Albienne
Biskra

Laghouat

Touggourt

Ouargla

Adrar
Tindouf

In salah

Tamanrasset

Figure 1. Extention du bassin aquifère de l’albien

N°5 Juin 2004 17


Recherche et Développement

Du développement durable à la démarche HQE;


Respectueux de l’environnement, des bâtiments
sains et confortables
Z. TFYECHE
Chargée d’étude
email : zad38@yahoo.com

Lorsque le monde a pris conscience de qui répond aux besoins présents sans LA DÉMARCHE HQE :
l’état de la planète. Conséquences des compromettre la capacité des généra-
catastrophes industrielles (Tchernobyl, tions futures à répondre aux leurs », Dans la logique du développement du-
rable, plusieurs démarches ont vu le jour
Seveso, Exxon Valdez, Bhopal…) ; pour y parvenir les entreprises, les
afin d’aider à l’établissement des bases
dégâts écologiques inquiétants que pouvoirs publics et la société civile
d’une évolution sure, saine et équita-
subit la terre (pollution de l’air et de doivent travaillé main dans la main
ble. Par mis ces démarches nous citons
l’eau, déforestation massive, déserti- afin de concilier l’économie, l’écolo-
« la green building », « l’habitat qualité
fication, réchauffement du globe…); gie et le sociale. Ce développement se
santé HQS », « la bio construction », «
Plusieurs questions fondamentales fu- doit d’être économiquement efficace,
la géobiologie », « l’habitat autonome »,
rent posées : Comment concilier pro- socialement équitable et écologique-
«l’approche organique », « l’approche
grès économique et social sans mettre ment tolérable à l’échelle planétaire ;
anthroposophique » et la démarche «
en péril l’équilibre naturel de la pla- Pour cela il devra conserver les res-
haute qualité environnementale HQE ».
nète ? Comment répartir les richesses sources tout en protégeant l’intégrité
aux peuples encore démunis à l’heure des personnes, des collectivités et de Cette dernière, se définie comme étant
où la planète semble déjà asphyxiée l’écosystème. une démarche de réflexion à la mise en
par l’utilisation effrénée de ses res- œuvre de bâtiments plus respectueux de
sources naturelles, et surtout comment APPARITION DES ÉNERGIES l’environnement, elle est complexe et
faire pour léguer une terre en bonne RENOUVELABLES : nouvelle ; propre à l’activité construc-
santé aux générations futures ? tive, elle vise à inscrire tous les projets
L’urgence de maîtriser les énergies afin
d’aménagement, de réhabilitation et de
Le développement durable se défini de minimiser les dégâts sur la planète
construction neuve dans une logique de
comme étant « le développement contribue à l’apparition et l’évolution
développement durable. La « HQE »
des énergies renouvelables
vise ainsi à minimiser les impactes envi-
PLAN DU DEVELOPPEMENT DURABLE « pour l’accroissement de
ronnementaux néfastes des constructions
l’efficacité énergétique ».
tout en offrant une qualité d’usage adap-
HABITAT LOCATAIRES CITOYEN
Dans la logique du déve- tée des bâtiments.
Renouvellement HQE Gouvernance
loppement durable il fallait
Urbain Elle se doit donc de porter un grand in-
trouver un accès aux res-
Refaire la ville Santé dans le Comportement térêt aux matériaux de construction, aux
Sur la ville logement du citoyen sources sans épuisement de
techniques et méthodes de construction
Intégration Construction Evaluation et celle-ci et sans dommages
et surtout à la réflexion lors de la concep-
Urbaine environnementale mesure
immédiat ou futur sur l’en-
tion architecturale.
Mixité sociale Utilisation rationnelle
De l’énergie
Transversalité
et partenariat
vironnement, un accès qui
respecte l’équité des na- Afin d’atteindre ses buts la « HQE » s’est
* Participation des habitants et partenaires. tions. fixée quatorze cibles à atteindre touchant
* Adhésion du personnel.
à chacun des domaines suivants :
* Impulsion politique.
* Contexte politique et législatif.
L’énergie renouvelable se
doit d’être un puissant fac- - L’éco construction : c’est crée la
Ce schéma nous montre comment nous pouvons appliqué la no- teur de développement dans Relation harmonieuse des bâtiments
tion du développement durable au domaine de la construction le monde. avec leur environnement immédiat (im-
par la science et la technologie en impliquant les politiques, pact sur la valeur Patrimoniale du lieu
les citoyens, et la collectivité ? Une prise de conscience col- Les principales énergies re- et sur le milieu), faire un Choix intégré
lective et une éducation environnementale constitue le fil con- nouvelables sont : l’énergie des procédés et produits de construction
ducteur de l’application du développement durable des sociétés solaire, l’énergie géothermi-
d’aujourd’hui. (impact sur le prélèvement de matières
que, l’énergie éolienne, premières et de ressources énergétiques,
L’habitat d’aujourd’hui et de demain doit bénéficier ainsi de
toute l’attention des décideurs. Les sciences nouvelles tel que l’énergie hydraulique, l’éner- durée de vie, robustesse, facilité de dé-
les énergies renouvelables constituent un atout pour un environ- gie photovoltaïque. molition), et créer des chantiers à faibles
nement plus sain et plus sure pour les générations futures. nuisances.

18
Bulletin des
Energies Renouvelables

- L’éco gestion : il s’agit de la gestion en vue de la satisfaction des exigences du Les objectifs de qualité HQE sont souvent
d’énergie, de l’eau, des déchets d’activi- confort, de ce fait il tend à l’intégration plus faciles à atteindre à partir d’une cons-
tés et de la gestion de l’entretien et de la d’un habitat différencier pour un climat truction neuve mais des transformations plus
maintenance. particulier (ce qu’on appelle l’architec- ou moins importantes de bâtiments exis-
ture proprement vernaculaire). tants peuvent ainsi permettre d’atteindre
- Le confort : la « HQE »cherche à de bons résultats comme tel est le cas pour
assurer chacun des conforts hygrother- Le concept de cette architecture est les projets si dessous :
miques, acoustiques, visuel et olfactif. basé sur l’utilisation des ressources en
présence constante dans la nature telles
- La santé : assurer de bonnes condi-
celles du soleil et du vent. Elle tente de
tions sanitaires aux espaces, la qualité de
tirer partie de ces énergies sous forme
l’air et de l’eau.
de lumière en favorisant la relation «
ARCHITECTURE HQE : Homme/Environnement » et de chaleur
en s’intégrant dans la logique de l’envi-
Liste des 14 champs d'action HQE : ronnement durable.
1 - relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat.
2 - choix intégré des procédés et produits de construction LA DÉMARCHE BIOCLIMATIQUE : Saint Césaire sur Siagne : maison HQE/archi-
3 - chantier à faible nuisances tecte Jean Marie Haquette.
4 - gestion de l'énergie
5 - gestion de l'eau Elle dicte les étapes qui nous permettent
Illustration de procédé HQE sur patrimoine
6 - gestion des déchets d'activités de construire, un bâtiment respectant les
7 - gestion de l'entretien et de la maintenance existant :
8 - confort hygrothermique principes du bioclimatisme ; Ce qui per-
9 - confort acoustique
10- confort visuel met de diminuer ses besoins de chauffage
11- confort olfactif
12- conditions sanitaires des espaces en hiver et de maintenir une température
13- qualités de l'air
14- qualité de l'eau
agréable en été, sans utilisation de clima-
tiseurs, systèmes très «énergétivores».
L’architecture se doit donc aujourd’hui
de s’adapter au développement durable
et à une pratique professionnelle de plus
en plus complexe, la HQE ; De ce fait
l’architecte urbaniste doit pratiquer une
architecture environnementale qui don-
nera naissance à des villes et des archi-
tectures durables.
Toute construction résultante d’une ar-
chitecture HQE, doit tenir compte selon
les besoins du projet et l’assiette d’im-
plantation, des paramètres suivants :
L’Helios-Chasse-Sur-Rône : réhabilitation en
• Assurer les meilleures relations site/ 1997 d’une installation de production d’eau
projet. chaude sanitaire solaire de 1980, raccordée
à des ballons électriques individuels de pro-
• Diminuer les émissions de CO2. duction d’est chaude. 42 logements/110 m² de
capteurs thermiques/69 € d’économie annuelle
• Assurer le confort des usagers et la par logement, et l’émission de gaz évité annuel-
qualité sanitaire des locaux. lement est de 9 tonnes de CO2, 80kg de SO2 et
de 10kg de NOx.
• Se rapprocher de l’autonomie totale
énergétique du projet. EN CONCLUSION :
Schémas montrant l’un des procédés bioclima- L’architecture bioclimatique permet de
• Diminuer les impactes du projet sur tiques :
son environnement immédiat. Stratégie du chaud, en hiver laissé rentré la réduire les besoins énergétiques et de
chaleur le jour pour la restituer le soir. créer un climat de bien-être dans les lo-
• Créer la meilleure qualité d’usage Stratégie du froid, en été protéger du soleil et caux avec des températures agréables,
dans le temps. ventilé un maximum. une humidité contrôlée et un éclairage
L’ARCHITECTURE BIOCLIMATIQUE : naturel abondant.
Les objectifs de qualité HQE sont sou- Afin de répondre à ses besoins l’architec-
Le bioclimatisme est la première des
vent plus faciles à atteindre à partir d’une te et les ingénieurs en thermique et autres
actions à conduire pour s’engager vers
construction neuve mais des transforma- disciplines des énergies renouvelables,
l’architecture dite « bioclimatique » qui
tions plus ou moins importantes de bâti- ont mis au point plusieurs procédés, lui
préserve l’environnement, c’est égale-
ments existants peuvent ainsi permettre permettant ainsi de s’intégrer dans la
ment un principe de conception visant à
d’atteindre de bons résultats. logique de la protection de l’environne-
utiliser aux moyens de l’architecture elle-
même les éléments favorables du climat ment et du développement durable.

N°5 Juin 2004 19


Recherche et Développement

Le Biogaz : fruit d’une vie associative


sans oxygène.
L. AMROUCHE
Attachée de Recherche, CDER Bouzaréah
email : lyndaamrouche@hotmail.com

La fermentation méthanique est un 3ème phase d’acétogénèse (III) corres- protéger de la toxicité de l’oxygène et
procédé de transformation de la ma- pond à la synthèse de l’acétate via les leur fournir de l’hydrogène nécessaire
tière organique par un écosystème bactéries acétogènes. à leur métabolisme.
microbien ; en absence d’oxygène.
4ème phase de méthanogénèse (IV) Ces méthanogènes apparaissent donc
Ce système fournit de l’énergie “
qui est conditionnée par les étapes comme des partenaires d’association
Biogaz “ et participe à la protection
précédentes puisque l’acétate est le où cohabitent bactéries, champignons
de l’environnement à travers le
précurseur privilégié des méthanigè- et protozoaires. Tout est dans l’al-
traitement des effluents industriels
nes liance des microorganismes dont les
et des rejets urbains. La maîtrise et
performances se complètent. C’est
l’optimisation de la production du A chacune de ces phases, une cascade
comme dans le relais des quatre cents
biogaz doit passer impérativement de réactions chimiques où chaque
mètres, où chacun des quatre coureurs
par la détermination des différents produit formé devient le substrat de la
tente de remettre fidèlement le témoin
maillons constituant cette extraor- phase suivante. En effet, une méthano-
au prochain jusqu’à l’arrivée.
dinaire chaîne de transformation génèse très active et efficace a été ob-
biologique. servée à partir du lactate grâce à la for- a
midable association entre Clostridium b
Le biogaz résulte de la décomposition
formico-aceticum et Methanosarcina
anaérobie1 de la matière organique,
mazei.
œuvre commune de plusieurs micro-
organismes. En effet, la méthanisation Ainsi, il a été observé que la première
comporte une diversité de réactions bactérie produit exclusivement de
biochimiques mettant en jeu une mi- l’acétate qui est utilisé par la seconde
croflore complexe, qu’elle soit anaé- pour synthétiser du méthane. Cette Figure 2: Vue au microscope électronique des
bacteries méthanigènes
robie facultative (bactéries hydrolyti- association est prometteuse car cela
exemple d’une association des bactéries pour la
ques) ou anaérobie stricte (bactéries veut dire que différentes fermentations production du biogaz : Methanotrixa (filaments)
méthanogénes). Le nombre et la diver- portant sur des rejets organiques va- et Methanococcusb (sphères)

sité des espèces varient en fonction de riés pourraient être conduites de façon En conclusion, la méthanisation (qui
la nature des substrats de digestion. à former du gaz en quantité commer- est un thème de recherche de pointe)
cialement intéressante. joue un rôle considérable dans les
L’ensemble de ces microorganismes
vit en étroite symbiose d’où la diffi- Pour essayer d’en savoir plus, les mi- équilibres naturels. Les méthanogè-
culté de les étudier séparément et de crobiologistes ont tenté de répertorier, nes ne se limitent pas à la fabrication
définir le rôle de chacun. le mieux possible, les microorganis- du méthane, elles participent aussi au
mes qui vivent en cohabitation dans les recyclage de nombreux produits orga-
La représentation schématique (figure niques. C’est pourquoi, la succession
intestins des ruminants et dans les dé-
N°1) résume les différentes phases de des étapes qui conduisent de la ma-
charges. Une constatation intéressante
méthanisation. tière organique au méthane est très
a été faite : des protozoaires2 abritent
On y distingue quatre principales éta- des bactéries méthanogènes pour les importante à comprendre dans le dé-
pes qui sont rappelées par les numéros Matières organiques complexes
tail pour la bonne marche des unités
I, II, III, IV:
(hémicellulose, cellulose, protéines...) industrielles de fermentation destinées
Hydrolyse � à l’épuration des déchets et à la pro-
1ère phase d’hydrolyse (I) par laquelle Matières organiques simples duction du biogaz.
(Glucose, Lactose, Peptide...)
les molécules organiques complexes
se trouvent dégradées en produits plus �� Butanol
1-anaérobie : absence d’oxygène
Acidogénèse Propanol
simples. Ethanol ���
Acétone
Acétogénèse, 2-protozoaire : organisme unicellulaire mobile
Propionate
2ème phase d’acidogénèse (II) conduit Lactate qui se nourrit de matière organique préalable-
Acétate ment élaborée par d’autres germes. c’ est donc
à la formation d’acides gras volatiles CO 2
Formiate
un parasite qui peut être parfois utile (symbio-
notamment l’acide lactique et acéti- se) et participe massivement dans le processus
que, des alcools, de l’oxyde de car- H2 �� naturel de l’autoépuration
CH 4 Méthanogénèse
bone et de l’Hydrogène.
Figure 1 : Principales étapes de la méthanisation

20
Bulletin des
Energies Renouvelables

Bioépuration par lagunage naturel


A. CHAIB
Attachée de Recherche, CDER Bouzaréah
email : chaib_a@hotmail.com
collaborateur :
R. ALLOUNE
email : Rhiad_al@yahoo.fr

L’eau, indispensable à la vie, est une faisants en matière de décontamination. Le premier bassin est anaérobie (absen-
ressource très recherchée. Dès lors, les Ce qui rend le lagunage particulièrement ce d’oxygène) ; il reçoit des charges de
collectivités locales sont contraintes de adapté pour la réutilisation des eaux pollution relativement élevées qui sont
prendre cette ressource en compte dans épurées en agriculture. exprimées en Demande Biochimique en
leur plan d’aménagement et d’améliorer Oxygène (DBO) par unité de volume.
Le lagunage naturel est constitué de bas-
les installations d’épuration existantes. Celle-ci est réduite par sédimentation et
sins artificiels formés de digues, imper-
digestion anaérobie à des profondeurs
La station d’épuration traditionnelle, méabilisés, dans lesquels les eaux usées
de 2 à 5 mètres en un temps de séjour
à boues activées, s’impose souvent à urbaines brutes sont déversées. Ils sont
court (un jour et plus). Des bulles appa-
l’esprit lorsqu’il s’agit d’épuration des de trois types : Anaérobies, Facultatifs et
raissent ainsi à la surface du bassin avec
eaux usées. Pourtant, d’autres modes de Maturation.
dégagement de biogaz (gaz composé
épuratoires existent. Ils s’appuient sur
Différents assemblages de ces bassins de 70% méthane et 30 % de dioxyde de
les phénomènes d’autoépuration se dé-
sont possibles en fonction des condi- carbone).
roulant spontanément dans les étendues
tions locales, des exigences sur la quali-
d’eau, dans lesquelles les microorganis- Ce processus est particulièrement actif
té de l’effluent final, du débit à traiter, …
mes dégradent la matière organique et pour des températures supérieures à
Par exemple, si l’on souhaite un degré
la transforment en éléments minéraux. 15°C et a l’avantage de réduire près de
de réduction plus élevé des organismes
C’est le cas du lagunage naturel, moins 60% de la charge en DBO initiale. En
pathogènes, l’aménagement optimal est
connu mais aussi efficace ; il est écolo- plus, ce type de bassin, placé en tête du
l’enchaînement des bassins : anaérobie
gique, rustique, fiable et peu onéreux du traitement, permet d’économiser la sur-
- facultatif - maturation en série.
fait de son fonctionnement non méca- face totale requise pour l’épuration.
nisé, avec des résultats hautement satis-
En aval du bassin anaérobie, se trouve
un bassin de grande dimension, dit bas-
sin facultatif. Dans ce dernier, les mi-
croorganismes hétérotrophes* aérobies
colonisent la tranche d’eau supérieure et
dans les dépôts de sédiments on assiste à
la prolifération de bactéries anaérobies.
A la surface du bassin, la DBO est oxy-
dée par les bactéries aérobies, l’oxygène
qui leur est nécessaire est fourni par les
échanges gazeux entre l’eau et l’atmos-
phère ainsi que par l’activité photosyn-
thétique des microalgues : utilisant le
dioxyde de carbone (CO2) produit par
les bactéries qu’elles convertissent en
hydrates de carbone.
Toute fois, pour préserver les conditions
d’aérobiose, la charge de pollution en-
trante ne devra pas être trop élevée, de
même que la profondeur ne devrait pas
dépasser les 2 mètres.
Photo 1 : Vue générale de la station de lagunage de Béni-Messous.

N°5 Juin 2004 21


Recherche et Développement

Enfin, les bassins de maturation reçoi- érobie (Photo 2), facultatif (Photo 3) et créer un modèle s’adaptant aux réalités
vent les effluents du bassin facultatif ; deux de maturation de même dimension socio-économiques algériennes.
ce sont des bassins entièrement aérobies (Photo 4 et 5).
Dans le même contexte, le centre de dé-
et de profondeur relativement faible (1
La réalisation de cette lagune a fait veloppement des énergies renouvelables
à 1,5 mètre la limite de pénétration de
suite à de graves problèmes de pollution CDER s’intéresse à ce procédé naturel
la lumière).
constatés dans l’oued Béni-Messous (à et prépare un projet pilote au niveau de la
Leur taille et leur nombre sont détermi- l’ouest d’Alger) qui véhicule les eaux Division Bioénergie et Environnement.
nés principalement par la qualité bacté- usées de plusieurs communes et les dé-
riologique requise des eaux épurées. Les versent dans la mer par l’intermédiaire
taux de réduction des germes fécaux sont de son embouchure au niveau de la plage 1
K. BOUKRICHA, 2001 - Projet de la-
très élevés, aussi, l’usage de ces bassins « les Dunes », ce qui a d’ailleurs conduit gunage Oued Béni-Messous, Document
interne. Direction de l’Hydraulique et de
est en général réservé aux applications à sa fermeture. Il était alors impératif de l’Economie de l’Eau de la Wilaya d’ALGER
de réutilisation agricole non restrictive. réagir à cette situation et de protéger les (DRHEEAW).
eaux de baignade et la plage contre la
La lagune de Béni-Messous est un exem- *Les microorganismes hétérotrophes uti-
pollution bactérienne1. lisent la matière organique comme source
ple concret d’une station d’épuration
par lagunage naturel. Les eaux usées Les innombrables avantages du lagunage d’énergie pour réaliser leurs synthèses.
de l’Oued Béni-Messous sont évacuées naturel ont fait que l’Office Nationale de
vers quatre longs bassins de lagunage l’Assainissement (O.N.A) a lancé plu-
dont l’enchaînement est le suivant : ana- sieurs projets de lagunage dans le but de

Photo 2 : Bassin anaérobie Photo 3 : Bassin facultatif

Caractéristiques : volume : 63000 m3, profondeur : 4m, Caractéristiques : volume :14000m3 , profondeur : 2 m.
temps de séjour :7 jours, eau :trouble, odeur : nauséabonde.

Photo 4 : Premier bassin de maturation Photo 5 : L’eau à la sortie du deuxième bassin de maturation.

L’eau est claire et ne présente aucune odeur, elle est ensuite


Caractéristiques : volume : 5130 m3, profondeur : 1.5m. évacuer vers la mer.

22
Bulletin des
Energies Renouvelables

Visite de travail de Mme la Ministre déléguée chargée de la recherche scientifique

Réunion de travail avec les chefs de divisions de recherche

Visite du banc d’essai de pompage photovoltaïque

Visite de la Division d’évaluation du potentielle énergétique Visite de l’unité de développement des équipements solaires

Visites de délégations étrangères

Visite de Mme Nicole Riveill Chargée des Programmes Délégation Espagnole dirigée par le professeur Carles
Scientifiques Union Européenne. TORRA et Ingo VOSSELER, Projet AZAHAR, ICAN

N°5 Juin 2004 23


Divers

Soutenance de Mr Abderrahmane HAMIDAT de la Division Soutenance de Mr Mustapha MERZOUK de la Division Thermique


Photovoltaïque du CDER, à l’Université ABOUBAKR BELKAID du CDER, à l’Université ABOUBAKR BELKAID de Tlemcen pour
de Tlemcen pour l’obtention d’un DOCTORAT d’ETAT en Sciences l’obtention d’un DOCTORAT d’ETAT en Sciences Physiques, avec
Physiques, avec pour Thème : pour Thème :
« Simulation des systèmes de pompage photovoltaïques destines « Contribution à la détermination des performances théoriques et
pour l’alimentation en eau potable et pour la petite irrigation » expérimentales des capteurs solaires à tubes sous vide en régime
transitoire »

DIRECTEURS DE MAITRES DE CHARGES DE


Soutenance de Mme SAMI-MECHERI Sabrina
Effectif des personnels RECHERCHE RECHERCHE RECHERCHE
de la Division Thermique du CDER, à l’univer-
Chercheurs du CDER 5 8 sité Saad Dahleb de Blida pour l’obtention d’un
Arrêté en Juin 2004 ASSISTANTS DE 26
44 Diplôme de Magister en Génie Mécanique, avec
RECHERCHE pour thème :
TOTAL : 131 « Optimisation des surfaces de captation pour les
installations solaires de chauffage d’eau sanitaire »
48
ATTACHES DE
RECHERCHE

Mise en conformité du Centre de Développement des Energies Renouvelables avec


les nouveaux textes régissant le cadre organisationnel et institutionnel de la recherche
scientifique et le développement technologique
En application des dispositions de l’article 17 de la loi - Division de recherche sur les mini-centrales solaires.
98-11 du 22 Août 1998 portant loi d’orientation et de pro-
- Division de recherche sur les applications des énergies
gramme à projection quinquennale sur la recherche scien-
renouvelables en milieu aride et semi-aride.
tifique et le développement technologique , le Centre de
Développement des Energies Renouvelables est doté d’un La Station d’Expérimentation des Equipements Solaires en
nouveau statut juridique : Etablissement Public à carac- Milieu Saharien d’Adrar (S.E.E.S/M.S) qui sera érigée en
tère Scientifique et Technologique (E.P.S.T). unité de recherche rattachée à l’E.P.S.T (C.D.E.R) a été dis-
soute par décret exécutif n° 04-99 paru au Journal Officiel
Le décret exécutif se rapportant à cette nouvelle définition
de la République Algérienne n° 20 du 04 Avril 2004. Un
statutaire du centre a été promulgué au Journal Officiel
arrêté ministériel paraîtra incessamment pour lui fixer son
de la République Algérienne n° 75 du 07 Décembre 2003
nouveau statut en tant qu’UNITE DE RECHERCHE.
(décret exécutif n° 03-456).
Quant à l’Unité de Développement des Equipements
A signaler aussi que la composante des membres du Conseil Solaires (U.D.E.S), elle conserve son statut d’Unité de
Scientifique du centre a été arrêtée par Madame la Ministre Recherche. Le schéma organisationnel et structurel de l’
Déléguée chargée de la Recherche Scientifique (Arrêté du E.P.S.T (C.D.E.R) est donc finalisé et arrêté.
06 mai 2003).
En dernier lieu et conformément aux dispositions de l’arti-
Après une longue attente, la nouvelle infrastructure de cle 05 du décret exécutif n° 03-456 modifiant et complétant
Ghardaïa s’est dotée d’une assise juridique et statutaire le décret 88-60 du 22 Mars 1988 portant création du Centre
conforme à ses ambitions et son potentiel humain en tant de Développement des Energies Renouvelable, la compo-
qu’ « UNITE DE RECHERCHE » par arrêté ministériel. sante du Conseil d’Administration du centre sera arrêtée
Elle comprend deux divisions : par notre tutelle dans les semaines à venir.

24
Statistiques et mesure d’audience du site Web du CDER
(Janvier-Mai 2004)
Le nombre de visiteurs du site Web du CDER (http://www.cder.dz) est en perpétuelle crois-
sance. En effet, la figure suivante montre la tendance de l’activité récente du site Web du
CDER en termes de visiteurs et pages vues en fonction du temps.
N’hésitez pas à nous faire parvenir vos critiques, vos remarques ainsi que vos suggestions
à mail@cder.dz
Mlle R. BESSAH Webmaster
Responsable de la Bibliothèque Virtuelle
email : r_bessah@cder.dz

La Bibliothèque virtuelle des


Energies Renouvelables Bilan du trafic de www.cder.dz

5000 1200

Avec notre nouvelle équipe mise en place par Mr BELHAMEL, 4500


1000
Directeur du CDER, nous pouvons maintenant envisager avec 4000

enthousiasme de travailler à la réalisation rapide et efficace de 3500


800
3000
la bibliothèque virtuelle des Energies Renouvelables. Pages vues
2500 600
Cette équipe est composée de : Visiteurs
2000
- Rahma BESSAH, Responsable de la bibliothèque virtuelle 400
1500
(réalisation et gestion du site Internet de la Bibliothèque vir- 1000
tuelle). 500
200

- Insaf TOU, pour le Téléenseignement. 0 0


- Amel BOULEMTAFES, pour les films scientifiques Decembre Janvier Fevrier Mars Avril Mai

- Farida BENKHELIFA, pour la documentation.


- Mohamed HAMZA, pour la connexion réseau.
- Khaled IMESSAD, pour la visioconférence.
- Abdellah KHELAF, représentant de l’@2T2
Une collaboration avec l’association @2T2 dans le cadre du programme MEDA va permettre à la Bibliothèque virtuelle des
Energies Renouvelables de renforcer ses possibilités dans le domaine des NTIC

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