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Sommaire

Grammaire
A. Le mot :
1. La nature des mots
2. Les déterminants
3. Les pronoms : possessif, démonstratif, interrogatif, exclamatif
4. Reconnaître la nature d’un groupe de mots

B. La phrase :
5. La fonction sujet et attribut du sujet
6. La phrase : simple, complexe et non verbale
7. Le présentatif, l’emphase, la phrase impersonnelle
8. Les compléments circonstanciels
9. Les compléments essentiels du verbe
10. Les fonctions de l’adjectif qualificatif
11. Les fonctions par rapport au nom
12. Les propositions subordonnées
13. Les types et les formes de phrases

C. Le texte :
14. La ponctuation
15. Les paroles rapportées
16. Sujet et prédicat
17. L’énonciation
18. Les reprises nominales et pronominales

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Grammaire A. Le mot

1. La nature des mots


I. DÉFINITION

La nature grammaticale d’un mot correspond à ce qu’il est par « nature », c’est-à-dire la catégorie
grammaticale à laquelle il appartient et qui ne change pas : nom, pronom, verbe, adjectif, déterminant, …

C’est un peu comme son identité.

Attention !
Il ne faut pas la confondre avec la fonction du mot qui est son rôle
dans la phrase (sujet, COD, attribut du sujet…).

Exemple : Les mots sont vivants.

déterminant nom verbe adjectif qualificatif

La nature grammaticale d’un mot est indiquée dans le dictionnaire par une abréviation.

Exemple : nom : n.m. (= nom masculin)

II. MOTS VARIABLES ET MOTS INVARIABLES

Certains mots peuvent changer de forme selon leur genre (masculin, féminin) ou leur nombre
(singulier, pluriel) : ce sont les mots variables.

D’autres mots, appelés mots invariables, ne changent pas de forme, car ils n’ont ni genre ni nombre.

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Grammaire
A. Le mot

III. LES DIFFÉRENTES NATURES DE MOTS


A Les mots variables

Natures
Exemples Définitions
grammaticales
Ils désignent des choses, des personnes
Les noms Gabriel observe sa sœur.
et ce qui est invisible.
Ils accompagnent le nom, indiquent son
Les déterminants Le garçon observe sa sœur.
genre et son nombre.
Les adjectifs Le garçon observe sa grande Ils qualifient, précisent le nom avec
qualificatifs sœur. lequel ils s’accordent.
Ils remplacent les noms pour éviter des
Les pronoms Il l’observe.
répétitions.
Le garçon observe sa sœur. Elle Seuls mots à se conjuguer, ils expriment
Les verbes
est belle. des actions ou des états.

B Les mots invariables

Natures
Exemples Définitions
grammaticales
Ils indiquent la quantité (peu, beaucoup,
assez …), la manière (lentement…),
Il lit peu et lentement.
Les adverbes le temps (aujourd’hui, bientôt…), le lieu
Aussitôt, il se fâche.
(ici, ailleurs, dessous …), la négation
(ne… pas…).

Il prépare sa valise pour partir Elles sont toujours suivies d’un groupe
Les prépositions en voyage. Sans votre aide, cela nominal ou d’un verbe à l’infinitif et elles
aurait été impossible. introduisent un complément.

Elles expriment une émotion ou un


Ouf, nous sommes enfin arrivés !
Les interjections sentiment (soulagement, dégoût, joie,
Hélas, la location est minuscule !
étonnement, admiration…).

Elles relient des mots, des groupes de


Les conjonctions Gabriel et Louise aiment se
mots ou des propositions : mais, ou, et,
de coordination promener ensemble.
donc, or, ni, car.
Les conjonctions Je révise parce que je ne veux pas Elles introduisent des propositions
de subordination échouer à mon examen. subordonnées.

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Grammaire
A. Le mot

La nature des mots

Les mots variables


-

Ils changent de forme selon leur genre et leur nombre.


Ce sont :
-

les déterminants
les noms
les adjectifs qualificatifs
les verbes
les pronoms

Les mots invariables


-

Ils ne changent pas de forme, car ils n’ont ni genre ni nombre.


Ce sont :
-

les adverbes
les prépositions
les conjonctions
-

de coordination
de subordination
les interjections

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Grammaire
A. Le mot

2. Les déterminants
I. DÉFINITION

Les déterminants sont des mots utilisés pour accompagner les noms. Le déterminant et le nom forment
un groupe nominal. Les déterminants sont toujours placés avant le nom, mais un déterminant peut être
séparé du nom par un adjectif qualificatif.

Exemple: « Oh ! j’ai cru voir / Glisser sur une fleur une longue limace ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I,
Edmond Rostand)

Le déterminant s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne.

Exemple : « Non, ce serait trop laid, / Si le long de ce nez une larme coulait ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I,
Edmond Rostand)

La classe grammaticale des déterminants est elle-même divisée en plusieurs catégories : les
articles (définis, indéfinis, partitifs) et les déterminants (possessifs, démonstratifs, interrogatifs
et exclamatifs, numéraux cardinaux, indéfinis)

II. LES ARTICLES


A L’article indéfini
On l’emploie si la chose désignée par le nom n’est pas encore connue, ou pour désigner n’importe quel
élément au sein d’un ensemble.

Exemple : « Une pêche/ Qui sourirait avec une fraise ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Article indéfini Masculin Féminin

Singulier un une

Pluriel des

B L’article défini
On l’emploie si la chose désignée par le nom est connue, parce qu’on l’a déjà évoquée dans le texte,
ou parce qu’il est unique :

Exemple: « Vois-tu bien, / Les larmes, il n’est rien de plus sublime, rien. » (Cyrano de Bergerac, Acte I,
Edmond Rostand)

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Grammaire
A. Le mot

Article défini Masculin Féminin

Singulier le / l’ la / l’

Pluriel les

L’article défini existe aussi à la forme contractée, c’est-à dire que l’article se mêle à une préposition
pour former un nouveau mot.

• à + le = au • de + le = du
• à + les = aux • de + les = des

Exemple : « Il est cadet aux gardes. » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

C L’article partitif
On l’emploie devant des noms renvoyant à des choses que l’on ne peut pas compter. On peut remplacer
l’article partitif par « un peu de ». Il n’existe pas au pluriel.

Exemple : « La vapeur du tabac vous sort-elle du nez/ Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
(Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Article partitif Masculin Féminin

Singulier du de la

Pluriel Ø

III. LES DÉTERMINANTS


A Le déterminant possessif
On l’emploie pour indiquer l’appartenance. Son orthographe varie selon la personne du possesseur
et selon le genre et le nombre du nom.

Exemple : « Votre place, aujourd’hui, là, voyons, entre nous, / Vous a coûté combien ? » (Cyrano de Bergerac,
Acte I, Edmond Rostand)

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A. Le mot

Un possesseur Plusieurs possesseurs

Nom au masculin singulier Mon, ton, son Notre, votre, leur

Nom au féminin singulier Ma, ta, sa Notre, votre, leur

Nom au pluriel Mes, tes, ses Nos, vos, leurs

B Le déterminant démonstratif
On l’emploie pour désigner quelque chose que l’on perçoit autour de soi, ou pour reprendre un nom déjà
évoqué.

Exemple : « Bon ! je vais sur la scène, en guise de buffet, / Découper cette mortadelle d’Italie ! » (Cyrano de
Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Déterminant démonstratif Masculin Féminin

Singulier cet / ce cette

Pluriel ces

C Le déterminant interrogatif et exclamatif


C’est le déterminant qu’on emploie dans la phrase exclamative et interrogative.

Exemple : « Les beaux rubans ! Quelle couleur, Comte de Guiche ? » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Singulier Pluriel

Masculin Quel Quels

Féminin Quelle Quelles

D Le déterminant numéral cardinal


Il permet de compter avec précision, d’indiquer la quantité.

Exemple : « Une chanson qu’il fit blessa quelqu’un de grand, / Et cent hommes - j’en suis - ce soir sont
postés !… » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Attention, les déterminants « vingt » et « cent » prennent un -s s’ils sont multipliés, sans être suivi d’un
autre nombre. On écrira donc «  deux cents hommes », mais «  deux cent cinq hommes ».

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Grammaire
A. Le mot

E Le déterminant indéfini
Il exprime une quantité imprécise.

Exemple : « À ce prix-là, monsieur, je t’autorise / À venir chaque jour empêcher la Clorise ! » (Cyrano de
Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Indiquant une quantité 0 ou 1 Indiquant une quantité variable Indiquant la totalité

Nul, pas un, aucun, chaque Quelques, certains, plusieurs, divers… Tout, toute, tous

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Grammaire
A. Le mot

3. Les pronoms
Un pronom est un mot qui remplace un nom.

I. LES PRONOMS PERSONNELS

Exemple : J’apprécie les romans d’aventure. Et vous ?

Un pronom personnel a la marque d’une personne. Il varie selon la personne, le nombre, le genre
et la fonction.

Singulier Pluriel

1re 2e 1re 2e
3e personne 3e personne
personne personne personne personne

masculin féminin masculin féminin

Sujet Je, j’ Tu Il Elle Nous Vous Ils Elles

COD Me, m’ Te, t’ Le, l’, se, s’ La, l’, se, s’ Nous Vous Les, se, s’ Les, se, s’

Me, m’, Lui, se, s’, Lui, se, s’, Leur, eux, Leur, elles,
COI Te, t’, toi Nous Vous
moi soi soi se, s’, soi se, s’, soi.

Les pronoms de la 1re personne désignent celui qui


parle : l’émetteur

Ceux de la 2e personne, désignent le récepteur.


Les pronoms personnels de la 3e personne
représentent un nom ou un groupe nominal du texte :
ils évitent les répétitions.

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Grammaire
A. Le mot

II. LES PRONOMS DÉMONSTRATIFS

Exemple : Cette fleur avait germé un jour au milieu des autres fleurs. Celle-ci [= cette fleur] avait vite intrigué
le Petit Prince.

Genre Singulier Pluriel

Masculin Celui, celui-ci, celui-là Ceux, ceux-ci, ceux-là

Féminin Celle, celle-ci, celle-là Celles, celles-ci, celles-là.

Neutre Ce, c’, ceci, cela, ça

Les pronoms démonstratifs remplacent souvent un groupe nominal précédé d’un déterminant
démonstratif. Les adverbes -ci et -là permettent de situer les éléments dans l’espace et le temps.
-ci marque quelque chose de proche (« Ces temps-ci… »), -là un élément lointain (« En ce temps-là… »).

III. LES PRONOMS POSSESSIFS

Exemple : Sa fleur est orgueilleuse, la mienne [= ma fleur] est trop modeste.

Ils varient en fonction du possesseur, (en personne et en nombre) mais aussi du possédé (en genre
et en nombre).

Possesseur

Élément possédé 1re Pers. Sing. 2e Pers. Sing. 3e Pers. Sing. 1re Pers. Plu. 2e Pers. Plu. 3e Pers. Plu.

Masc. Sing. Le mien Le tien Le sien Le nôtre Le vôtre Le leur

Fém. Sing. La mienne La tienne La sienne La nôtre La vôtre La leur

Masc. Plu. Les miens Les tiens Les siens Les nôtres Les vôtres Les leurs

Fém. Plu. Les miennes Les tiennes Les siennes Les nôtres Les vôtres Les leurs

IV. LES PRONOMS INTERROGATIFS

Exemple : J'ai le choix entre lire L’Oeil du Loup ou Le Petit Prince. Lequel des deux me conseillez-vous ?

Il s’agit des pronoms utilisés pour poser des questions, on les emploie dans les phrases interrogatives.

Formes simples Formes composées

Sujet Qui

COD, attribut, CC. Qui, que, quoi, où Lequel, lesquels, laquelle, lesquelles
Auquel, duquel, à laquelle, de laquelle,
Après une préposition À qui, à quoi, de qui, de quoi
auxquels, auxquelles, desquels

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Grammaire
A. Le mot

4. Identifier la nature d’un groupe de mots


I. RECONNAÎTRE UN GROUPE DE MOTS DANS LA PHRASE : MÉTHODE

Pour savoir quelle est la nature, ou classe grammaticale, d’un groupe de mots, il faut identifier son
noyau. Le noyau est le mot le plus important de ce groupe, on ne peut pas le supprimer car il est
indispensable au sens. On ne peut pas non plus séparer les éléments du groupe de mots.

Exemple : Le cheval blanc de Gandalf //  galope comme le vent.


Groupe nominal  //  Groupe verbal.

On peut voir dans l’exemple que le groupe verbal contient lui-même un groupe
nominal. On parle dans ce cas de groupes enchâssés.

II. LES PRINCIPAUX GROUPES DE MOTS


A Le groupe nominal
Le noyau du groupe nominal (GN) est un nom commun ou un nom propre.

Le GN peut être minimal, c’est-à-dire composé d’un nom seul ou d’un déterminant et d’un nom.

Exemple : Le magicien se dresse devant la foule.

Le GN enrichi, est un groupe nominal accompagné de ses expansions (complément du nom, épithète…).
On peut supprimer ces expansions : si on perd des détails, la phrase garde cependant un sens.

Exemple : Le vieux magicien blanc se dresse devant la foule. // Le magicien se dresse devant la foule.

Si un GN est introduit par une préposition (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous…), on peut
parler de groupe nominal prépositionnel.

Exemple: Le vieux magicien blanc se dresse devant la foule.

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Grammaire
A. Le mot

B Le groupe pronominal
Le noyau du groupe pronominal est un pronom.

Exemple: Celui qui transportera l’Anneau jusqu’au Mordor sauvera la Terre du Milieu.

C Le groupe verbal
Le noyau du groupe verbal est un verbe, conjugué ou à l’infinitif :

Dans le cas d’un verbe à l’infinitif, on parle de groupe verbal à l’infinitif.

Exemple : Protéger ses sujets est la mission du roi.

Mais si le groupe verbal a pour noyau un verbe conjugué, on utilise le terme de « proposition ».

Exemple : Les elfes, qui sont des êtres immortels, se battent aux côtés des hommes.

D Le groupe adjectival
Le noyau du groupe adjectival est un adjectif qualificatif ou un participe.

Exemple : Sam est digne de confiance.

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Grammaire
A. Le mot

noyau : nom propre ou nom commun


GN minimal
Groupe nominal
GN enrichi dexpansions
GN prépositionnel, introduit par une préposition

personnel
démonstratif
Groupe pronominal noyau : pronom
Nature d’un possessif
groupe de mots indéfini

noyau : verbe
Groupe verbal GV infinitif
proposition : le verbe est conjugué

Groupe adjectival noyau : adjectif ou participe

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Grammaire B. La phrase

5. La fonction sujet et attribut du sujet


Le sujet est une fonction (à ne pas confondre avec la « nature » !), c’est-à-dire un rôle occupé par
un mot ou un groupe de mots dans la phrase.

I. À QUOI SERT LE SUJET ET COMMENT LE RECONNAÎTRE ?

C’est un élément essentiel. Il commande l’accord du verbe en personne et en nombre.

Exemple : Les deux amies d’Emma arrivent demain.

À la voix active, il indique qui fait l’action exprimée par le verbe d’action ou qui est dans l’état indiqué par
le verbe d’état.

Exemple : Les enfants jouent dans la cour de l’école.

À la voix passive, il indique qui subit l’action exprimée par le verbe.

Exemple : Il a été puni à cause de sa bêtise.

Pour le trouver, on pose la question qui fait… ? ou qu’est-ce qui fait… ?.

Exemple : Vous lisez la leçon pour la comprendre. (Qui lit ? Vous.)

II. LA PLACE DU SUJET DANS LA PHRASE

En général, il se trouve avant le verbe. Dans certains cas, il peut se trouver après le verbe. On dit alors
qu’il est inversé. C’est le cas :

• dans beaucoup de phrases interrogatives : À quelle heure commence le spectacle ?


• après certains adverbes (ainsi ; peut-être, etc.) : Peut-être faudra-t-il arriver plus tôt.
• dans une proposition incise qui indique quel personnage parle dans un dialogue : « Emmanuel va
acheter les places en avance », dit Justine.

III. LA NATURE DU SUJET

Le sujet peut être :

• un groupe nominal ou un nom : Ces enfants sont au collège.


• un pronom : Ils lisent consciencieusement leur synthèse.
• un verbe à l’infinitif : Écouter est le meilleur moyen pour comprendre la leçon.

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Grammaire
B. La phrase

Fonction “Sujet”

À quoi sert le sujet ?

Il commande I’accord du verbe en genre et en nombre.

À la voix active, il indique qui fait l’action exprimée par le verbe.

À la voix passive, il indique qui subit I’action exprimée par le verbe.

Il répond à la question : “Qui fait ?”.

La place du sujet :

le plus souvent AVANT le verbe

parfois APRÉS le verbe

dans une phrase interrogative

derrière certains adverbes

dans une proposition incise qui indique quel personnage parle dans un dialogue

Natures du sujet :

un GN ou un nom

un pronom

un verbe à l’infinitif

IV. LA FONCTION « ATTRIBUT DU SUJET »

Un attribut du sujet est un adjectif qualificatif, un participe passé ou un GN que l’on ne peut pas
supprimer dans la phrase car il suit un verbe d’état, appelé aussi verbe attributif.

Exemples : Elle est heureuse. On ne peut pas supprimer «heureuse».

Ces enfants paraissent fatigués. On ne peut pas supprimer «fatigués».

L’attribut du sujet s’accorde en genre et en nombre avec le sujet auquel il se rapporte.

Exemple : Les amies sont heureuses d’être ensemble. /// Les amies (sujet) = heureuses.

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Grammaire
B. La phrase

Les verbes attributifs sont des verbes qui « fabriquent » des attributs du sujet.

Être, paraître, sembler, demeurer, rester, avoir l’air de,


passer pour … sont des verbes attributifs.

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Grammaire
B. La phrase

6. La phrase : simple, complexe et non verbale


I. QU’EST-CE QU’UNE PHRASE ?

La phrase est un ensemble de mots qui a un sens. Elle commence toujours par une majuscule, et se
termine par un signe de ponctuation fort (point, point d’exclamation, point d’interrogation).

Le noyau d’une phrase verbale est un verbe conjugué. Au contraire, une phrase non-verbale n’a pas pour
noyau un verbe, mais une autre catégorie grammaticale, comme un nom ou un adverbe.

Exemples : « Une troisième pelletée de terre tomba. » → Phrase verbale

« Puis une quatrième. » → Phrase non-verbale

(Victor Hugo, les Misérables)

II. LA PHRASE NON-VERBALE

La phrase non-verbale s’organise autour d’un mot différent d’un verbe conjugué. Son noyau peut être :

-- un adverbe. Exemple : Dehors !


-- un nom. Exemple : Drame à Montfermeil.
-- un verbe à l’infinitif. Exemple : Partir ?

-- un adjectif qualificatif. Exemple : Blanche de peur.

Attention !

Il se peut qu’un verbe conjugué apparaisse dans une phrase


non-verbale, mais uniquement si il fait partie d’une expansion
nominale.

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Grammaire
B. La phrase

III. LA PHRASE VERBALE

Une phrase verbale a pour noyau au moins un verbe conjugué, qui a souvent un sujet et des
compléments. La partie de phrase organisée autour du verbe conjugué se nomme la proposition.

A La phrase simple
Une phrase simple ne comporte qu’une seule proposition. Cette proposition est appelée indépendante.

Exemple : « Il était difficile de rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. » (Victor Hugo, les
Misérables)

B La phrase complexe
Une phrase complexe contient plusieurs verbes conjugués, donc plusieurs propositions.

Donc, pour différencier une phrase simple et la phrase complexe, il faut compter le nombre de verbes
conjugués : si on trouve plus de deux verbes conjugués, la phrase est complexe.

Il existe plusieurs façons d’organiser les propositions de la phrase complexe.

1.  La juxtaposition

Plusieurs propositions peuvent être juxtaposées par une marque de ponctuation faible (virgule,
point-virgule, deux-points). Pour éviter les lourdeurs d’expression, le sujet des verbes peut être
sous-­entendu.

Exemple : « Là, dans la place, j’allais me coucher sur une pierre, une bonne femme m’a montré votre maison. »
Proposition 1 Proposition 2

(Victor Hugo, les Misérables)

2.  La coordination

Plusieurs propositions peuvent être coordonnées par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc,
or, ni, car) ou par un adverbe de liaison (cependant, en effet, ainsi, aussi, puis …).

Exemple : « Une salive rougeâtre lui souillait le coin des lèvres, et elle avait un trou noir dans la bouche. »
Proposition 1 Proposition 2

(Victor Hugo, les Misérables)

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Grammaire
B. La phrase

3.  La subordination

Une phrase complexe peut se composer d’une proposition principale et d’une (ou plusieurs)
proposition(s) subordonnée(s).

Les deux propositions peuvent être reliées par une conjonction de subordination (que, bien que, alors
que, avant que, quoique…), un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel…), un pronom
interrogatif (qui, à qui, quoi, que, auquel) …

Exemple : « Un jour ils lui écrivirent, que sa petite Cosette était toute nue par le froid qu’il faisait, qu ’ elle avait
Proposition principale Proposition subordonnée 1

  besoin d’une jupe de laine, et qu ’il fallait au moins que la mère envoyât dix francs pour cela. »
Proposition subordonnée 2 Proposition subordonnée 3

  (Victor Hugo, les Misérables)

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Grammaire
B. La phrase

La Phrase

Phrase non verbale :


le noyau de la phrase est

un adverbe
un nom

un adjectif qualificatif
un verbe à I’infinitif

Phrase verbale :
le noyau est un verbe conjugué.

Un seul verbe conjugué = une seule proposition


= phrase simple

Les propositions sont indépendantes


Plusieurs verbes conjugués = phrase complexe

Les propositions sont juxtaposées,


réliées par un signe de ponctuation.

Les propositions sont coordonnées,


réliées par une conjonction de coordination
ou un adverbe de liaison.

Les propositions sont subordonnées,


réliées par un pronom relatif, une conjonciton de
subordination, un adverbe ou un pronom interrogatif,
ou une locution conjonctive.

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Grammaire
B. La phrase

7. Le présentatif, l’emphase, la phrase


impersonnelle
I. LA FORME EMPHATIQUE

L’emphase est la façon de mettre en valeur certains mots, ou encore d’exagérer leur importance dans
la phrase. Une phrase peut être emphatique grâce à :

1.  l’intonation : C’est vraiment un livre extra-or-di-naire !

2. la reprise d’un pronom personnel sujet par un pronom personnel équivalent (moi, toi, lui, nous, vous,
eux, elles), placé entre virgules : Moi, j’adore ce roman. Eux, ils préfèrent celui-là.

3.  le détachement de mots ou de groupes de mots :

• détachement d’un groupe, mis en valeur par des virgules.

Exemple : Dans mon lit, tranquillement, je lis mon roman préféré.

• détachement d’un groupe, repris par un pronom.

Exemple : Il est formidable, ce roman. Mon livre préféré, je l’ai toujours avec moi.

4.  l’utilisation de présentatifs :

• c’est / ce sont… qui ou que -> C’est le roman que je préfère.


• voici / voilà…. qui ou que -> Voici mon roman préféré.
• il y a … qui -> Il y a beaucoup de romans qui ont une place de choix dans ma bibliothèque.
• quant à … + pronom de reprise -> Quant à moi, je préfère ce roman.
• Quel(le)(s)… que, dans la phrase exclamative -> Quel dommage que tu n’aies pas lu ce roman !

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Grammaire
B. La phrase

mettre en valeur des mots ou des groupes de mots.


Elle permet de :
exagérer des mots ou des groupes de mots.

L’emphase par l’intonation

en reprenant un pronom personnel sujet

Comment ? en détachant un groupe à l’aide d’une virgule

en détachant un groupe repris par un pronom

en utilisant des présentatifs

II. LA FORME IMPERSONNELLE

Les verbes à la forme impersonnelle ne s’emploient qu’à la 3e personne du singulier : ils ont pour sujets
les pronoms il, ce (c), qui ne reprennent aucun nom ou groupe nominal précédemment cité.

La forme impersonnelle n’a ni impératif ni participe présent.

Exemple : Il pleut : il faut vite trouver un endroit où nous abriter ! (Qui est « il » ? Personne !)

1.  Les différents verbes à la forme impersonnelle

a. Les verbes météorologiques, toujours à la forme impersonnelle : il gèle, il grêle, il neige…


b. Des verbes exprimant un événement : il advient, il arrive…
c. Des verbes exprimant une idée d’obligation, de possibilité : il faut, il se peut que…
d. Il existe aussi de nombreuses tournures impersonnelles utilisant le verbe être suivi d’un adjectif
qualificatif : il est bon, certain, évident, facile, nécessaire, normal…

2.  La construction des verbes impersonnels

Les verbes à la forme impersonnelle peuvent être suivis :

a. d’un groupe nominal : Il m’ est arrivé une aventure étrange.


b. d’un verbe à l’infinitif : Il m’arrive de faire des rêves prémonitoires.
c. d’une proposition subordonnée conjonctive : Il arrive que je fasse des rêves
étranges.

On nomme sujet grammatical le pronom il et sujet réel le groupe nominal, le verbe à l’infinitif
ou la proposition qui suit le verbe à la forme impersonnelle.

Il m’est arrivé une étrange aventure.

sujet grammatical sujet réel

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Grammaire
B. La phrase

8. Les compléments circonstanciels


I. LE RÔLE DES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS

Ils précisent les circonstances de l’action ou l’état évoqué par le verbe, mais ils ne complètent pas
seulement le verbe, ils sont le complément de l’ensemble de la phrase.

Ce sont des compléments facultatifs de la phrase, contrairement aux compléments essentiels. On peut
donc les supprimer, les déplacer, ou les additionner.

Mais, attention !
Il arrive cependant que des compléments exprimant une
circonstance ne puissent être ni déplacés, ni supprimés !
Il s’agit alors de compléments essentiels.

II. LA CLASSE GRAMMATICALE DES C.C.

Les principales natures d’un complément circonstanciel sont :

• un GN introduit ou non par une préposition


• un pronom 
• un adverbe
• un verbe à l’infinitif
• un verbe ou une subordonnée au participe 
• une subordonnée conjonctive

III. QU’EXPRIME UN COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL ?


A Le lieu
Il répond à la question « où ? » et permet ainsi de situer les faits dans l’espace : que ce soit pour
se situer dans l’espace, indiquer un déplacement, une direction.

adverbe [Ailleurs,] la vie est plus douce.


Nature du
CC de Lieu
GN, nom commun ou propre Les hirondelles passent [au-dessus de nos têtes].

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Grammaire
B. La phrase

B Le temps
Le CC de temps exprime la durée, la répétition ou la date. Il permet de répondre à la question
« quand ? ».

adverbe [Aujourd'hui], il neige.

GN, nom commun ou propre Elle apprend ses leçons [chaque jour].

Nature du
préposition + infinitif Il éteint la lumière [avant de partir].
CC de Temps
proposition subordonnée conjonctive L'enfant s'endort [dès que sa mère lui lit un conte].

proposition subordonnée participiale [Les vacances arrivant], la famille prépare ses valises.

C La cause
Le CC de cause apprend pour quelle raison un événement s’est produit, il donne une explication.

GN, nom commun ou propre Il boîte [à cause d'un accident].

préposition + infinitif [A force d'insister], il a obtenu ce qu'il voulait.

Nature du
proposition subordonnée conjonctive Il a été puni [parce qu’il a trop bavardé].
CC de cause
proposition subordonnée participiale [Son accident étant grave], il a fallu I'hospitaliser.

gérondif [En insistant], il a obtenu ce qu'il voulait.

D L’ accompagnement
Ce complément indique avec qui (ou sans qui) se produit l’action.

GN, nom commun ou propre Je viendrai ce soir [avec Joël].


Nature du
CC d'Accompagnement.
pronom Nous sommes repartis [sans elle].

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  29


Grammaire
B. La phrase

E Le moyen
Il désigne l’objet, l’instrument concret utilisé pour faire l’action.

Nature du
GN, nom commun ou propre Il te contacte [avec le téléphone].
CC de Moyen

F Le but
Le CC de but permet d’expliquer dans quelle intention l’action est accomplie, ce qu’on veut obtenir.

GN, nom commun ou propre Il s'entraine [pour le cross du collège].

Nature du
préposition + infinitif Il révise [pour réussir son contrôle.]
CC de But
proposition subordonnée conjonctive Elle lui écrit [pour qu'il ne I'oublie pas].

G La manière
La manière indique comment on fait l’action, la façon dont on s’y prend.

adverbe [Courageusement], ils s'aventurent dans la forêt.

Nature du
GN, nom commun ou propre Elle s'adresse à lui [avec indifférence].
CC de Manière
gérondif Il court [en trébuchant].

H La conséquence
Le CC de conséquence exprime les résultats de l’action.

GN, nom commun ou propre Il a dévoré des gâteaux [jusqu’à l’écoeurement].

Nature du
préposition + infinitif Elle a beaucoup révisé [pour réussir son contrôle].
CC de Conséquence
proposition subordonnée conjonctive Ils ont beaucoup insisté [pour que je vienne].

30  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

I L’opposition / la concession
Elle traduit un fait qui s’oppose à un autre.

GN, nom commun ou propre [En dépit de mes avertissements], il n'en a fait qu'à sa tête.

Nature du
proposition subordonnée conjonctive [Même si je I'ai averti], il n'en a fait qu'à sa tête.
CC d'Opposition
gérondif [Tout en étant têtu], il a fini par m'écouter !

J La condition / l’hypothèse

La condition est ce qui permet de réaliser l’action.

GN, nom commun ou propre [En cas de retard], merci de prévenir la direction.

préposition + infinitif Tu résussiras [à condition de réviser].


Nature du
CC de condition proposition subordonnée conjonctive [Si tu révises], tu réussiras.

gérondif [En révisant], tu réussiras.

K La comparaison
Le CC de comparaison met en relation deux éléments pour en établir les ressemblances ou les
différences.

adverbe Il est aussi serviable qu’[autrefois].

GN, nom commun ou propre Elle est plus serviable que [sa soeur].

Nature du
Proposition subordonnée conjonctive Je le retrouve [tel qu’il a toujours été].
CC de Comparaison

pronom Pierre est plus habile que [toi].

adjectif qualificatif Elle est plus ironique que [bienveillante].

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  31


Grammaire
B. La phrase

9. Les compléments essentiels du verbe


I. COMPLÉMENTS ESSENTIELS ET NON ESSENTIELS DU VERBE

Dans une phrase un verbe peut avoir :

• des compléments essentiels : Ils sont indispensables au sens de la phrase.

On ne peut pas les supprimer ni les déplacer. Ce sont en général les compléments d’objet.

Exemple : Jean Valjean vole la pièce de Petit-Gervais.

• des compléments non essentiels : ils ne sont pas indispensables pour le sens.

On peut les supprimer ou les déplacer. Ce sont en général les compléments circonstanciels.

Exemple: Jean Valjean rencontre Cosette dans la forêt.

Attention !

 Certains compléments circonstanciels sont des compléments


essentiels.
Exemples : Cosette va au puits. / Ce livre coûte 2 euros. // Cosette va. /
Ce livre coûte.

II. LA CONSTRUCTION DES VERBES

Un verbe qui n’est pas suivi d’un complément d’objet s’appelle un verbe intransitif sauf s’il s’agit d’un
verbe d’état qui est suivi d’un attribut du sujet : on parle alors de verbe attributif (d’état).

Exemple : Jean Valjean qui sort du bagne est épuisé.

Un verbe suivi d’un complément d’objet s’appelle un verbe transitif.

On parle de verbe transitif direct s’il est suivi d’un C.O.D. Exemple : Il rencontre Cosette.

On parle de verbe transitif indirect s’il est suivi d’un C.O.I. Exemple : Il lui parle.

III. LE C.O.D (COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT)

Il est relié directement au verbe.

Exemple : Victor Hugo a écrit Les Misérables.

Il peut être remplacé par les pronoms le, la, les, l’.

Exemple : Victor Hugo l’a écrit en 1862.

32  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

Il ne faut pas le confondre avec l’attribut du sujet après un verbe d’état.

Il devient le sujet de la voix passive, quand la transformation passive est possible.

Exemple : Ce roman a été écrit par Victor Hugo en 1862.

Nature du C.O.D. :

Il peut être :

• un GN : Jean Valjean a volé des chandeliers en argent.


• un pronom : Que dites-vous ? Il n’a rien volé !
• un verbe ou un GV à l’infinitif : Valjean souhaitait se reposer.

IV. LE C.O.I (COMPLÉMENT D’OBJET INDIRECT)

Il est construit indirectement à l’aide d’une préposition.

Exemple : Jean Valjean a renoncé à son projet. / La peur s’empare des Parisiens.

On ne peut pas mettre la phrase à la voix passive.

Le C.O.I. peut être remplacé par certains pronoms personnels (lui, leur, en, y) qui ne laissent pas
toujours transparaître la préposition. Exemple : Elle y pense sans arrêt.

Nature du C.O.I. :

Il peut être :

• un GN : Marius parle tendrement à Cosette.


• un pronom : À qui parlait-il ?
• un verbe ou un GV à l’infinitif : Marius pense à se marier avec elle.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  33


Grammaire
B. La phrase

V. LE COS (COMPLÉMENT D’OBJET SECOND)

Lorsque le verbe est construit avec deux compléments d’objet, le second s’appelle complément d’objet
second.

Attention !

C.O.S ne veut pas dire qu’il occupe la deuxième place dans la phrase mais
qu’il apporte une seconde information dans la phrase. Le C.O.S peut être
avant le C.O.D ou le C.O.I.

Exemple : Il a offert à Cosette son amour. / Il a offert son amour à Cosette.

Il est construit indirectement, à l’aide d’une préposition.

Nature du C.O.S. :

Il peut être :

• un GN : Jean Valjean a caché son identité à tous.


• un pronom : Il n’a confié son secret à personne.
• un verbe ou un groupe verbal à l’infinitif : Javert est persuadé de le reconnaître.

34  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

10. Les fonctions de l’adjectif qualificatif


I. QU’EST-CE QU’UN ADJECTIF QUALIFICATIF ?

L’adjectif qualificatif permet d’apporter une précision sur un nom. Il indique par exemple un défaut,
une qualité, une taille, une couleur…

Exemple : un homme prudent ; cet homme semble prudent.

Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il


qualifie.

Exemple : un garçon courageux / des filles courageuses

D’autres catégories de mots peuvent s’employer comme des adjectifs qualificatifs mais n’en sont pas.
C’est surtout le cas des participes passés.

Exemple : une leçon apprise (appris est le participe passé du verbe apprendre).

II. LES FONCTIONS DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF


A La fonction épithète

L’adjectif peut qualifier directement un nom ; il est alors placé devant ou derrière le nom. La fonction
de l’adjectif est alors épithète du nom. L’adjectif qualificatif épithète appartient au groupe nominal.

Exemple : « Mais elle ouvrit tout à coup ses deux yeux […] : l'arbre bleu était dans sa chambre ! »
(L’Enchanteur, Barjavel)

On peut le supprimer de la phrase. Certains adjectifs changent de sens selon qu’on les place avant
ou après le nom.

Exemple : un grand homme / un homme grand.

On dira qu’une épithète est détachée quand elle est séparée du nom par un signe de ponctuation faible.
Dans le cas contraire, on parle d’épithète liée.

Exemple : Malheureux, Lancelot tourna les talons.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  35


Grammaire
B. La phrase

B La fonction attribut

1.  Attribut du sujet

L’adjectif peut qualifier indirectement un nom par l’intermédiaire d’un verbe attributif, dont les verbes
d’état être, sembler, paraître, devenir, rester, demeurer, passer pour, avoir l’air. La fonction de l’adjectif
est alors attribut du sujet (de ce verbe).

Exemple : « Il était jeune et beau » (L’Enchanteur, Barjavel)

On ne peut pas supprimer l’attribut de la phrase, sinon elle n’a plus de sens.

Exemple : Il semblait tranquille. La phrase « Il semblait. » n’a pas de sens !

L’attribut du sujet s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe attributif.

Exemple : «  Les oiseaux devinrent transparents comme des vitraux envolés » (L’Enchanteur, Barjavel)

2.  Attribut du COD

L’adjectif peut être utilisé comme attribut du COD, c’est-à-dire qu’il exprime une caractéristique du COD.
L’attribut du COD fait partie du groupe verbal, on ne peut donc pas le supprimer de la phrase. Les verbes
attributifs exprimant une appellation (élire, nommer, appeler…), un jugement (croire, estimer, trouver,
penser…), une transformation (rendre, faire…), permettent de construire un attribut du COD.

Exemple : «  Il avait l’œil vif, malicieux » (L’Enchanteur, Barjavel)

L’adjectif qualificatif attribut du COD s’accorde en genre et en nombre avec le COD.

Exemple : Viviane trouve cette quête dangereuse.

36  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

Adjectif qualificatif : fonctions

Épithète

liée

relié directement au nom qu'il qualifie.

détachée

séparé du nom qu'il qualifie par un signe


de ponctuation.

Attribut

du sujet

relié au sujet par un verbe attributif ou un verbe d’état.

du COD

exprime une caracéristique du COD grâce à un verbe


attributif de jugement, de transformation, de choix.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  37


Grammaire
B. La phrase

11. Les fonctions par rapport au nom


On nomme expansions du nom les mots ou groupes de mots qui complètent le nom ou le groupe
nominal et qui ont les fonctions suivantes :

Fonctions Classes grammaticales Exemples

adjectif qualificatif une grande aventure

Épithète participe passé employé comme adjectif une aventure bien racontée

adjectif verbal une aventure étonnante

Rôle qualifie un nom

peut être supprimée


Comment la reconnaître ?
Fonction “Épithète” peut se trouver avant ou après le nom

participe passé utilisé comme adjectif

Natures adjectif verbal

adjectif qualificatif

une aventure, épique,


adjectif qualificatif
extraordinaire
Cette aventure, bien racontée,
participe passé employé comme adjectif
est appréciée de tous.
L’aventure, particulièrement
adjectif verbal
étonnante, est appréciée.
Apposition
Cette aventure, récit intemporel,
nom ou groupe nominal
l’a marqué.
Cette aventure a un pouvoir : nous
verbe ou groupe verbal à l’infinitif
faire rêver.
Cette aventure, qu’il a lue,
proposition subordonnée relative
l’a marqué énormément.

38  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

Rôle précise un nom

peut être supprimée


Comment la reconnaître ?
est séparée du nom par une virgule

adjectif qualificatif
Fonction “Apposition”
participe passé utilisé comme adjectif

adjectif verbal
Natures
nom ou groupe nominal

verbe ou groupe verbal à I’infinitif

proposition subordonnée relative

nom ou groupe nominal une aventure d’Ulysse

Complément du nom verbe ou groupe verbal à l’infinitif une aventure à raconter.

pronom un livre de lui.

Rôle complète un nom en le précisant

peut être supprimé

Fonction Comment le reconnaître ? est introduit par une préposition


“Complément du nom” se trouve directement après le nom

nom ou groupe nominal

Natures verbe ou groupe verbal à l’infinitif

pronom

- Ce récit que nous avons lu est


Complément de
Proposition subordonnée relative l’aventure d’un héros qui est
l’antécédent
extraordinaire.

Rôle complète le nom placé devant

peut être supprimé

est introduit par un pronom relatif


Fonction
Comment le reconnaître ?
“Complément de l’antécédent” se trouve directement après le nom

contient un verbe conjugué

Nature proposition subordonnée relative

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  39


Grammaire
B. La phrase

12. Les propositions subordonnées


I. LES DIFFÉRENTES PROPOSITIONS

Les propositions subordonnées peuvent compléter :

• un nom
• un verbe
• une phrase.

La nature grammaticale d’une subordonnée dépend de ce qu’elle complète, et de la présence ou de


l’absence d’un mot introducteur. Elle peut être relative, conjonctive, interrogative indirecte, infinitive
ou participiale.

II. LES PROPOSITIONS RELATIVES

Les propositions relatives sont des expansions du nom, ou du pronom, introduites par un pronom relatif
simple (qui, que, quoi, dont, où) ou composé (lequel, laquelle, auquel, duquel …). Elle suit toujours le nom
qu’elle complète, qu’on appelle alors l’antécédent.

Le pronom relatif prend le genre et le nombre de l’antécédent qu’il remplace dans la proposition
subordonnée, dans laquelle il a une fonction.
Exemple : Le chat, qui est imprudent, traverse la route. (« Qui » est le sujet du verbe « est » et remplace
« le chat »).

Généralement, la fonction d’une proposition relative est complément de l’antécédent.


Exemple : Je lis un livre qui me fait beaucoup rire.

Mais il arrive qu’une proposition relative soit un attribut du sujet ou du COD.


Exemple: Il a la main qui tremble.

Si une proposition relative n’a pas d’antécédent, alors elle occupe la même fonction qu’un GN,
par exemple sujet.
Exemple : Qui dort dîne. (« Qui dort » est le sujet du verbe «  dîne »)

40  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

III. LES PROPOSITIONS COMPLÉTIVES


A Les propositions subordonnées conjonctives complétives
Les propositions subordonnées conjonctives sont introduites par la conjonction de subordination
« que ». Elles complètent un verbe, ce sont des éléments essentiels de la phrase, on ne peut donc ni les
supprimer, ni les déplacer.

Le plus souvent, elles remplissent les mêmes fonctions que les groupes nominaux :

• COD du verbe principal. Exemple : On dirait que tu vas t’évanouir !


• COI. Exemple : Nous nous attendons à ce qu'il neige demain
• Sujet. Exemple : Que tu m’appelles aujourd’hui me fait très plaisir.
• Attribut du sujet. Exemple : L’idée est que nous dînions tous ensemble ce soir.

Attention à l’emploi des modes dans les subordonnées CO :

Mode du verbe de la
Dans la proposition principale Exemples
proposition subordonnée
Verbe de déclaration, de parole : dire, Il dit que cette chanson est
Indicatif annoncer … sa préférée.

Verbe d’opinion : penser… Je pense que tu as raison.

Verbe de sentiment : s’étonner, se réjouir… Je m’étonne qu’il te plaise

Verbe exprimant une volonté, un souhait, Je veux que tu lises ce


une obligation : falloir, vouloir, souhaiter … roman.
Verbe exprimant un doute : douter, être Je doute que ce livre lui
possible … plaise.
Subjonctif
La proposition principale est à la forme
Je n’espère plus qu’il le lise.
négative.
La proposition principale est de type
Imagines-tu qu’il le lise?
interrogatif.
Qu’il le lise est
La subordonnée est le sujet de la principale.
invraisemblable.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  41


Grammaire
B. La phrase

Les propositions subordonnées interrogatives indirectes.


B

On trouve ces propositions dans des paroles rapportées indirectement, et elles correspondent à une
phrase qui serait de type interrogatif au discours direct. C’est pourquoi on les trouve après des verbes
comme demander, se demander, ne pas savoir, ignorer, s’interroger…

Exemple : Il lui demanda : « Pourquoi refuses-tu de me parler? » → Il lui demanda pourquoi elle refusait de lui
parler. (PS interrogative indirecte)

Attention !

Contrairement aux paroles rapportées directement, les propositions


subordonnées interrogatives indirectes ne se terminent pas par un
point d’interrogation, et on n’inverse pas le sujet.

Les interrogatives indirectes sont introduites par un pronom interrogatif (qui, quoi, lequel…) ou un
adverbe interrogatif (où, quand, comment, combien, pourquoi…) et occupent la fonction COD du verbe
de la proposition principale.

Exemple : Elle ignorait s’il était rentré tôt.

C Les propositions subordonnées infinitives


Une subordonnée infinitive n’est pas introduite par un mot subordonnant, et son verbe est au mode
infinitif. Elle est COD du verbe de la proposition principale, et le sujet de la proposition infinitive est
différent de celui de la principale.

Exemple : J’entends Lise chanter.

42  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

IV. LES PROPOSITIONS CIRCONSTANCIELLES


A Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles

Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles ont toutes les caractéristiques des
compléments circonstanciels : on peut les déplacer, les supprimer.

Exemple : Je suis ravie quand nous allons au cinéma en famille.

Attention à l’utilisation des modes dans la subordonnée circonstancielle.

Mode du verbe de la Valeur de la


Exemples
proposition subordonnée subordonnée
Il est parti après qu’il a terminé ses
Antériorité
devoirs.
Il parlait à sa voisine alors qu’il rangeait
La situation Simultanéité
Indicatif ses affaires.
est réalisée.
Cause Puisque tu as fini, tu peux partir.

Condition Si tu as fini, tu peux partir.

Avant qu’elle ne parte, elle range sa


Postériorité
trousse.
Elle appelle sa mère afin qu’elle puisse
La situation But
Subjonctif l’aider.
est réalisable.
Opposition Je réussirai sans que tu ne m’assistes !

Concession Bien qu’elle soit sévère, elle est juste.

B Les propositions subordonnées participiales


Une subordonnée participiale n’est pas introduite par un mot subordonnant, et son verbe est au participe
présent ou passé.

Sa fonction est complément circonstanciel, et son sujet est un groupe nominal.

Exemple : Cédric partant pour l'école dans le froid, sa mère lui rappela de mettre son bonnet.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  43


Grammaire
B. La phrase

Proposition principale +

Propositions introduites par un mot subordonnant

proposition subordonnée relative

introduite par un pronom relatif


complète un nom
fonction : complément de l’antécédent
proposition subordonnée conjonctive complétive

introduite par une conjonction de subordination


complète le verbe de la principale
fonctions : COD. COI
proposition subordonnée conjonctive circonstancielle

introduite par une conjonction de subordination


complète la phrase
fonction : complément circonstanciel

proposition subordonnée interrogative indirecte

introduite par un mot interrogatif


complète le verbe de la principale
fonction : COD

Propositions sans mot subordonnant

proposition subordonnée infinitive

complète la phrase
fonction : COD

proposition subordonnée participiale

complète le verbe de la principale


fonction : complément circonstanciel

44  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

13. Les types et les formes de phrases

I. LES TYPES DE PHRASES

Il existe 4 types de phrases qui ont un rôle différent :

• Phrase déclarative : elle donne une information et s’achève par un point.

Exemple : Je n’aime pas ces légumes.

• Phrase interrogative : elle sert à poser une question et s’achève par un point d’interrogation.

Exemple : Veux-tu dîner avec moi ?

Il existe deux sortes d’interrogatives : une phrase interrogative totale peut avoir comme réponse oui ou
non car elle porte sur l’ensemble la phrase.

Exemple :Veux-tu manger des tomates ? à totale (réponse attendue : « oui » ou « non »)

Au contraire, une interrogative partielle ne porte que sur une partie de la phrase, elle demande des
informations complémentaires, elle commence donc par un mot interrogatif.

Exemple : Que veux-tu manger ce soir ? à partielle.

• Phrase exclamative : S’achevant par un « ! », elle exprime un vif sentiment (joie, tristesse, colère…).

Exemple : Quelle journée magnifique !

• Phrase injonctive : Elle exprime un ordre, un conseil, une défense ou un souhait et ne se termine pas
forcément par un « ! » ou un point.

Elle comporte un verbe à l’impératif ou au subjonctif précédé de « que ». On peut également utiliser
un verbe à l’infinitif.

Exemple : Allez voir ce film dès que possible. (verbe à l’impératif)

Exemple : Il faut que vous alliez voir ce film dès que possible. (verbe au subjonctif)

Exemple : Aller voir ce film est indispensable ! (verbe à l’infinitif)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  45


Grammaire
B. La phrase

II. LES FORMES DE PHRASE

1.  Formes affirmative et négative

Une phrase affirmative apporte une affirmation.

Exemple : La leçon est facile.

Pour mettre une phrase à la forme négative, on utilise une négation : on emploie « ne » + « pas, guère,
plus, jamais, point… »

Exemple : La leçon n’est pas facile. / Je ne vais jamais à la mer !

2.  Formes neutre et emphatique

La forme neutre se construit sur le modèle « sujet + verbe + complément ». La forme emphatique
consiste à mettre en relief un mot ou une expression.

• Par détachement d’un groupe de mots : Pour vos notes, soyez félicités.
• Par détachement d’un mot et reprise de celui-ci par un pronom : Moi, je veux aller à mer.
• Par l’emploi d’un présentatif (il y a ; c’est….qui ; voilà…que ; etc.) : C’est moi qui ai frappé à la porte.

donne une information.


La phrase déclarative
se termine par [.].
exprime un sentiment vif.
La phrase exclamative
se termine par [!].

La phrase interrogative

permet de poser une question.


Les types de phrase
se termine par [?].
peut être totale. la réponse est “oui” ou “non”.
peut être partielle. la réponse porte sur une partie de la question.

ne se termine pas forcément par [!].


permet de donner un ordre.
La phrase injonctive permet de donner un conseil.
permet de formuler un souhait.
permet de formuler une défense.

46  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire C. Le texte

14. La ponctuation

Les signes de ponctuation sont indispensables au sens


et à la structure d’un texte.

?  ;  !  ( )  .  -  …  «

I. LA PONCTUATION FORTE

On trouve la ponctuation forte en début et en fin de phrase.

1. On n’oublie pas au début de phrase la majuscule. On ne met pas de majuscule après une virgule,
ou après deux points, sauf en cas de nom propre.

Exemple : « Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l’on batte comme il faut. » (Le Malade imaginaire,
Molière)

2. Le point est à la fin d’une phrase déclarative.

Exemple : « Ce sont tous des ignorants, c’est du poumon que vous êtes malade. » (Le Malade imaginaire,
Molière)

3. Le point d’interrogation clôt une phrase interrogative.

Exemple : « M’empêcherez-vous de maudire les avaricieux ? » (L’ Avare, Molière)

4. Le point d’exclamation est à la fin d’une phrase exclamative, et parfois à la fin d’une phrase
injonctive. Il exprime l’émotion de celui qui parle.

Exemple : « Va-t-en à tous les diables ! » (L’ Avare, Molière)

5. Les points de suspension marquent l’interruption, l’hésitation de celui qui parle, ou encore le fait
de passer la fin de la phrase sous silence. On trouve aussi ces points de suspension à la fin
d’une énumération. Dans ce cas, on ne le fait pas précédé de la mention « etc ».

Exemple : « Je vous réponds qu’il est tellement contrit de vous avoir mis en colère… » (Le Médecin Volant,
Molière)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  47


Grammaire
C. Le texte

II. LA PONCTUATION À L’INTÉRIEUR DE LA PHRASE

6. Le point-virgule sépare des propositions.

Exemple : « Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les receleurs des choses qu’on dérobe ; 
et je voudrais qu’on en eût fait pendre quelqu’un. » (L’Avare, Molière)

7. Les deux points annoncent une énumération, une explication ou introduisent des paroles rapportées
directement.

Exemple : « On dit un proverbe, d'ordinaire : après la mort, le médecin ; mais vous verrez que si je m'en mêle,
on dira : après le médecin, gare la mort ! » (Le Médecin Volant, Molière)

8. La virgule sépare les mots dans une énumération, permet de juxtaposer des propositions, de mettre
des noms en apposition.

Exemple : « Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ? » (Les Fourberies
de Scapin, Molière)

9. Les parenthèses permettent de donner un exemple, une explication, mais qui n’est pas indispensable.

Exemple : « Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à ce qu’on fait ? (Bas, à part). Je tremble
qu’il n’ait soupçonné quelque chose de mon argent. (Haut). » (L’Avare, Molière)

10. Les guillemets et les tirets sont les signes de la ponctuation du dialogue. On ouvre le discours direct
avec l’ouverture des guillemets, puis on met un tiret à chaque prise de parole d’un personnage.

Exemple : « J’ai mérité, dit-il, ce juste châtiment : / Profitez-en, ingrats. »  (Le Cerf et la Vigne,
Jean de la Fontaine)

48  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

15. Les paroles rapportées

I. LES PAROLES RAPPORTÉES DIRECTEMENT

Tu peux lire la fiche 43.

Le discours direct rapporte directement les paroles ou les pensées, telles qu’elles ont été émises,
sous la forme d’un dialogue ou d’un monologue. Il est ancré dans la situation d’énonciation.

Dans le discours direct, le narrateur donne la parole au personnage. Il permet de créer un effet de réel.

Demain, nous irons


à la piscine ensemble.

On est en vacances !

Gabriel s’exclama : « On est en vacances ! »

Emma déclara : « Demain, nous irons à la piscine ensemble. »

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  49


Grammaire
C. Le texte

II. LES PAROLES RAPPORTÉES INDIRECTEMENT

Le discours indirect rapporte indirectement les paroles ou les pensées, dans des propositions
subordonnées, sans que le narrateur n’interrompe son récit. Il est coupé de la situation d’énonciation.

Dans le discours indirect, le narrateur ne donne pas la parole au personnage et continue sa narration.
Il transpose les paroles des personnages.

Gabriel s’exclama qu’ils étaient


en vacances. Emma déclara que
le lendemain, ils iraient à la piscine
ensemble.

III. LES PAROLES RAPPORTÉES INDIRECTEMENT LIBREMENT

Le discours indirect libre rapporte les paroles comme le discours indirect, en adaptant les pronoms
et les temps pour insérer les paroles rapportées dans le récit.

Cependant, il ne possède ni verbe de parole ni mot subordonnant et il garde la ponctuation du discours


direct.

Le discours indirect libre permet au narrateur de ne pas interrompre pas son récit et donne
l’impression d’entendre les pensées des personnages.

Gabriel s’exclama qu’ils étaient en vacances. Emma déclara que le lendemain, ils iraient à la piscine
ensemble. Est-ce que Léon venait avec eux ? Il ne savait pas nager !

50  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

Est-ce que je viens


avec eux ? Je ne sais
pas nager !

IV. LE DISCOURS NARRATIVISÉ (= LE RÉCIT DE PAROLES)

Le discours narrativisé, ou récit de paroles, résume ce qui a été dit sans chercher à restituer
les paroles prononcées.

Il ne se repère pas par des indices grammaticaux mais par la présence du vocabulaire de la parole.

Le lendemain, ne voyant pas Léon


à la piscine, Gabriel et Emma lui
téléphonèrent pour qu’il vienne
les rejoindre.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  51


Grammaire
C. Le texte

16. Sujet et prédicat


I. DÉFINITION

Le prédicat d’une phrase est le groupe auquel appartient le verbe principal de la phrase.

De ce fait, ce prédicat n’est ni le sujet de ce verbe, ni un complément facultatif. Verbe et prédicat sont
inséparables.

II. NATURES GRAMMATICALES DU PRÉDICAT


• Verbe + complément circonstanciel essentiel.

Exemple : Rodrigue va se battre contre les Maures.

• Verbe + complément d’objet direct.

Exemple : Chimène aime Rodrigue.

• Verbe + complément d’objet indirect ou second.

Exemple : L’Infante se confie à sa suivante.

• Verbe + attribut du sujet.

Exemple : Rodrigue est le fils de Don Diègue.

• Verbe + COD + attribut du COD.

Exemple : Le Comte considère Don Diègue comme un homme vieillissant.

52  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

III. LE CAS PARTICULIER DE LA TRANSFORMATION PASSIVE

Le fait de transformer une phrase à la voix active en phrase à la voix passive implique un changement
de prédicat.

Dans la phrase à la voix active « Rodrigue défend l'honneur de son père », le sujet est « Rodrigue » et le
prédicat est « défend l'honneur de son père ». Mais transformée en phrase à la voix passive, «  L'honneur
de son père est défendu par Rodrigue », le sujet est « L'honneur de son père » et le prédicat est devenu
«  est défendu par Rodrigue ».

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  53


Grammaire
C. Le texte

17. L’énonciation

Lorsqu’on s’adresse à quelqu’un (à l’oral comme à l’écrit), on accomplit


un acte appelé énonciation. Le résultat de cet acte est un énoncé. Pour
connaître la situation d’énonciation, on pose les questions suivantes :

Qui parle (le locuteur) ? À qui (le destinataire) ? Où (le lieu) ?


Quand (la date) ?

I. L’ÉNONCÉ ANCRÉ DANS LA SITUATION D’ÉNONCIATION

Il ne peut être totalement compris que si on connaît la situation d’énonciation.

On le reconnaît à :

• La présence de l’émetteur (emploi de la 1re personne) ;

• La présence éventuelle du récepteur (emploi de la 2e personne) ;

• L’emploi des déictiques : indices de temps et de lieu qui situent par rapport au lieu et au moment
de l’énonciation (ici, demain, hier, maintenant, là bas…) ;

• L’emploi des temps verbaux suivants : présent – passé composé – futur simple – (imparfait).

Exemple : Dès demain, je serai de retour ici et je viendrai te voir. Maintenant, il faut que je parte.

→  On trouve ce type d’énonciation dans les dialogues, le théâtre, les lettres, les exposés...

II. L’ÉNONCÉ COUPÉ DE LA SITUATION D’ÉNONCIATION

Pour le comprendre, on n’a pas besoin d’avoir de précisions sur la situation d’énonciation.

On le reconnaît à :

• L’absence de l’émetteur et du récepteur (emploi de la 3e personne) ;

• L’emploi d’indices de temps et de lieu qui ne situent pas par rapport au lieu et au moment
de l’énonciation (la veille, ce jour-là, à cet endroit…) ;

• L’emploi des temps verbaux suivants : imparfait – passé simple – plus-que-parfait- passé antérieur.

Exemple : La veille, il revint chez lui et à cet endroit, il ne vit qu’une maison qui était en ruines.

→  C’est le type d’énonciation employé dans les récits (sauf dans le dialogue).

54  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

L’énonciation

Enoncé ancré

Présence

de l’émetteur
du récepteur
Indices de temps et de lieux

ici
demain
hier Dialogues, lettres, pièces de théâtre,
exposés, journaux télévisés...
aujourd’hui
...
Temps verbaux

présent
passé composé
futur simple
imparfait

Enoncé coupé

Absence

de l’émetteur
du récepteur
Indices de temps et de lieux

à cet endroit
le lendemain
ce jour-là Récits (sauf le dialogue)
...
Temps verbaux

passé simple
imparfait
passé antérieur
plus-que-parfait
conditionnel

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  55


Grammaire
C. Le texte

18. Les reprises nominales et pronominales

On appelle reprise anaphorique un mot ou un groupe de


mots qui remplace un élément déjà évoqué dans un texte.
Utiliser une reprise permet d’éviter les répétitions, de donner
des informations supplémentaires, d’émettre une opinion.

I. LES REPRISES NOMINALES

On peut reprendre un nom ou un groupe nominal en le remplaçant par un autre nom ou un autre groupe
nominal. Dans ce cas, on parle de reprise nominale.

Pour faire une reprise nominale, on peut :

-- reprendre un groupe nominal en gardant le même nom avec un déterminant différent.

Exemple : Elle a acheté un livre hier. Ce livre s’intitule Jane Eyre.

-- reprendre le même nom en changeant l’adjectif épithète.

Exemple : Ce roman anglais date du XIXe siècle. Ce roman passionnant est une histoire d’amour.

-- utiliser un synonyme.

Exemple : Roxane aime cet auteur, c’est son écrivain préféré.

-- utiliser un nom propre.

Exemple : La jeune gouvernante vit dans un manoir mystérieux, mais Jane n’éprouve aucune peur.

-- utiliser un terme générique, c’est-à-dire un mot qui a un terme plus général.

Exemple : Elle rencontre Pilot, le chien de la maison. L’animal est de haute taille.

-- utiliser un terme spécifique, c’est-à-dire un mot qui a un sens plus précis.

Exemple : Thornfield est une demeure impressionnante. Le manoir est désert la majeure partie du temps.

-- utiliser une périphrase, groupe de mots qui désigne sans nommer directement.

Exemple : Charlotte Brontë fait partie d’une famille d’artistes. En effet, l’auteur de Jane Eyre est la sœur
d’Emily et Anne Brontë.

56  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

II. LES REPRISES PRONOMINALES

Pour éviter les répétitions, on peut remplacer un nom ou un groupe nominal par un pronom. On peut
utiliser un pronom :

-- personnel :Je, me, moi, nous, tu, te, toi, vous, il(s), elle(s), se, le, l’, la, les, eux, leur, en, y, on.

Exemple : Malo fait ses devoirs, il est un élève très sérieux.

-- démonstratif : Celui (-ci ou –là), celle (-ci ou –là), ceux (-ci ou –là), ceci, cela, ça, ce, c’.

Exemple : Le tennis est le sport favori d’Antonin, celui-ci le pratique toutes les semaines.

-- possessif : Le(s) mien(s), le(s) tien(s), le(s) leur(s)…

Exemple : Tu te trompes, ce n’est pas ta copie, mais la mienne.

-- relatif : Qui, que, quoi, dont, où, lequel, laquelle, duquel…

Exemple : Lucas, qui aime lire, passe beaucoup de temps à la bibliothèque.

-- indéfini : Plusieurs, certains, quelques-uns, la plupart, tout, tous, chacun, aucun, personne, rien, nul,
quelque chose, le même…

Exemple : Zia aimerait avoir un nouveau stylo-plume, n’importe lequel lui ferait plaisir.

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