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SOLS ET FONDATIONS

1.RECONNAISSANCE DES SOLS :


Les sols sont le résultat de la désagrégation mécanique (variations thermiques, chocs, vent,
érosion,…) ou chimique (oxydation, hydratation, …) des roches constitutives de la croute
terrestre (roches mères). La roche est une formation géologique dont les éléments sont fortement
soudés entre eux (granite sain), le sol est une formation géologique dont les éléments ont des
liaisons nulles (sable, gravier) ou faibles (limon, argile) entre eux. De ce fait, on dit qu’un sol
séché plongé dans l’eau se désintègre relativement vite, alors qu’une roche reste intacte.
Une connaissance approfondie du sol est indispensable, car le sol sert de support pour les
fondations de bâtiments et d’ouvrages d’art (ponts, barrages, …). Cette connaissance permet de
définir le type de fondation à réaliser et de limiter les risques d’accidents ultérieurs.

2.LES OBJECTIFS DES


RECONNAISSANCES DU SOL :
Les essais de reconnaissance des sols permettent :

 De déterminer la couche d'assise : sa position (profondeur), sa contrainte (pression)


admissible, son comportement (tassement) ;

 De connaître la position de la nappe phréatique.

3.MOYENS DE RECONNAISSANCE DES


SOLS
 

a)Les essais au laboratoire :

 Teneur en eau

 Masse volumique

 Granulométrie

 Limites d’Atterberg

 Cisaillement rectiligne

 Essais à l’appareil triaxial


 Compressibilité à l’oedométre

 Gonflement à l’oedométre

 Compression simple

b)Les essais in-situ :

 Reconnaissances superficielles

 Carottages avec prise d'échantillons

 Prospection électrique, sismique réfraction

 Plessimètre

 Pénétromètre dynamique

 Pénétromètre statique,

 Scissomètre

 Mesure piézométrique
Les campagnes de reconnaissance doivent être soigneusement préparées et évolutives. Elles ne
doivent pas faire l'objet de concessions. Les reconnaissances et les conclusions sont affaires de
spécialistes. Les procédés de reconnaissance sont nombreux, le choix est fonction de l’ouvrage
projeté (type, utilisation, importance, sous-sol, etc.), des conditions géologiques et
géotechniques, du voisinage (modes de fondations des ouvrages voisins ou mitoyens, nature et
profondeur, etc.), et également du degré d’avancement du projet :
Les essais in situ permettent de déterminer les caractéristiques des sols en place (cohésion,
cisaillement, indices de vides, résistivité, etc.).
Des prélèvements d’échantillons sont réalisés pour des essais en laboratoire.
Les objectifs des reconnaissances du sol sont :

 Recherche du substratum, sous couverture peu épaisse

 Épaisseur d'altération de ce substratum

 Prélèvement d'échantillons pour essais mécaniques

 Réalisation d'essais in situ de mécanique des sols


Chaque type d’essai a son propre domaine d’application et n’a de valeur que s’il est correctement
exécuté et interprété :

 Reconnaissances superficielles par sondages manuels ou à la pelle mécanique

 Carottages avec prise d'échantillons pour des reconnaissances plus profondes

 Prospection électrique, sismique réfraction


 Sondages destructifs avec enregistrements des paramètres (avec sondage carotté de
corrélation)

 Pressiomètre

 SPT (Standard Pénétrations Test), pénétromètre dynamique

 Pénétromètre statique, etc.


La reconnaissance du sol comporte généralement les phases suivantes :

 Une reconnaissance générale par tous documents tel que : cartes, plans,

 Une reconnaissance superficielle par une visite du site,

 Des reconnaissances géophysiques,

 Des reconnaissances profondes de la nature des couches,

 Des essais in situ pour caractériser les couches portantes,

 Des essais de laboratoire, etc.

4.TASSEMENTS :
Les déplacements de la fondation ne doivent pas nuire au bon comportement de la structure
portée. Pour les fondations superficielles, il y a lieu de faire des calculs de tassement total et de
tassement différentiel. Il est communément admis que les calculs du tassement total ne sont pas
précis et n’ont qu’une valeur approximative. On connaît, également d’une manière très
approximative, les mouvements supportables par les structures.

a)Tassement total
Il existe deux grandes classes de méthodes de détermination du tassement des fondations
superficielles :
Les méthodes à partir des essais de laboratoire (essai œdométrique surtout utilisé pour les sols
fins cohérents) ;
Les méthodes à partir des essais en place (essai de pénétration au carottier SPT, essai de
pénétration statique CPT, essai au dilatomètre plat Marchetti DMT et essai pressiométrique
Ménard), très utilisées notamment pour les sols pulvérulents, à cause des difficultés évidentes de
prélèvement et d’essai en laboratoire.

b)Tassement différentiel :
Lorsque les tassements ne sont pas uniformément repartis sous l'ouvrage, ils sont dits
"différentiels" et évoluent dans le temps. Ces tassements peuvent faire apparaître des fissures
dans les murs et les dalles et des ruptures de canalisation. En général les tassements
différentiels apparaissent dans les cas suivant :
Lorsque les fondations sont de nature différentes sous un même ouvrage (profondes et
superficielles)
Lorsqu’elles s'appuient sur des couches de terrain situées à des profondeurs très différentes
Lorsque l'ouvrage repose sur des sols de nature très différentes "terre stabilises et remblai récent
"
Lorsque l'ouvrage est chargé dis symétriquement, soit par sa superstructure, soit par des stocks
Lorsque deux bâtiments mitoyens sont construits à des époques différentes.
Pour éviter ces phénomènes, on doit adapter les fondations à la nature du sol et au type de
l'ouvrage à supporter (joint de rupture, articulations, dimensions etc.).
 

5.Les fondations :
a)Définition :
 
Un ouvrage quelle que soient sa forme et sa destination, prend toujours appui sur un sol
d’assise. Les éléments qui jouent le rôle d’interface entre l’ouvrage et le sol s’appellent
fondations. Ainsi, quelque soit le matériau utilisé, sous chaque porteur vertical, mur, voile ou
poteau, il existe une fondation.
La fondation d’un bâtiment ou d’un ouvrage est la partie de ce dernier qui repose sur un terrain
ou sol d’assise et qui transmet à ce dernier toutes les sollicitations (charges et surcharges
combinées) auxquelles ce bâtiment est soumis par l’intermédiaire de sa superstructure.

b)Les charges exercées sur une fondation :


 
La charge reprise par une fondation se calcule au moyen d’une descente de charges. Il y a
différents types de charges :
Charges permanentes : ce sont les poids propres des éléments des constructions ;
Charges variables d'exploitation : elles dépendent de la destination de la construction
(habitations, bureaux, écoles, hôpitaux)
 

c)Les fonctions assurées par les fondations :


Le rôle principal d’une fondation est de reprendre sans subir de dommages les charges et
surcharges amenées par la superstructure puis transmettre ces sollicitations au sol dans de
bonnes conditions de façon à assurer la stabilité de l’ouvrage. On voit ainsi que les fondations
sont en réalité des éléments de transmission au sol de fondation de l’ensemble des charges
supportées par l’ouvrage. Les conditions suivantes doivent être vérifiées :
Les conditions de stabilité
Pas de glissement horizontal : L’adhérence sol – fondation doit empêcher les forces horizontales
(poussées du vent, des terres…) de pousser l’ouvrage horizontalement.
Pas de basculement : Les charges horizontales ont tendance à faire basculer l’ouvrage car elles
créent un moment. Les forces verticales (poids) doivent les contrebalancer.
Pas de déplacement vertical : Le sol doit être suffisamment résistant pour éviter l’enfoncement du
bâtiment de manière uniforme ou dissymétrique (tassements différentiels).
Une fondation doit être durable :
Une fondation doit être économique : Le type de fondation, les matériaux employés et la mise en
œuvre doivent être le moins coûteux possible.

d)Les différents types de fondations :


Selon leurs profondeurs, les fondations peuvent être :

 Superficielles,

 Semi-profondes,

 Profondes,
Suivant l'importance des charges et la résistance du terrain on opte pour :

 Des fondations superficielles, lorsque les couches de terrain capable de supporter


l'ouvrage sont à une faible profondeur :

 Fondation sur semelle isolée

 Fondation filante ou continue

 Radiers

 Des fondations profondes, lorsque les couches de terrain capables de supporter


l'ouvrage sont à une grande profondeur :

 Puits

 Pieux

e)Facteurs de choix du type de fondation :


Le choix du type de fondation dépend :

 Du type d'ouvrage à fonder, donc des charges appliquées à la fondation: pont, bâtiment
d'habitation, bâtiment industriel, soutènement,....

 La nature du terrain (la résistance du sol). Il est important de faire une bonne
reconnaissance des sols par sondages pour définir ses caractéristiques :

 Si la couche superficielle est suffisamment résistante, il sera quand même nécessaire de


faire une reconnaissance de sol sous le niveau de la fondation sur une profondeur de deux fois la
largeur de la fondation et s'assurer que les couches du dessous sont assez résistantes.
 Si la couche superficielle n'est pas assez résistante, une reconnaissance des sols devra
être faite sur une profondeur plus importante.

 Le site : urbain, campagne, montagne, bord de mer, ...

 La mise en œuvre des fondations : terrain sec, présence d’eau, ...

 Le type d'entreprise : matériel disponible et compétences, ...

 Le coût des fondations : facteur important mais non décisif. On choisira toujours la
fondation la plus économique.

f)Les fondations superficielles :

i.Définition :
Lorsque les couches de terrain capables de supporter l’ouvrage se situent à faible profondeur, on
réalise des « fondations superficielles ». En pratique, le critère est que la profondeur du bas de la
fondation par rapport au niveau du sol soit inférieure à 5 fois la largeur du massif de fondation.
Les fondations superficielles sont mises en œuvre lorsque la construction peut prendre appui sur
une couche de résistance acceptable à faible profondeur par rapport au niveau le plus bas de la
construction et non du terrain naturel.
 
Les fondations superficielles sont de trois types :
Les semelles isolées sous poteaux sont telles que L < 5 B.
Les semelles filantes sous murs ou sous plusieurs poteaux rapprochés, sont telles que L> 5 B.
Les radiers sous l'ensemble ou une partie d’un ouvrage sont telles que les dimensions B et L
sont importantes.
 

ii.Semelle de fondation isolée 

Il s'agit des semelles isolées sous poteau. Ce sont des fondations directes,
elles transmettent directement les efforts sur les couches proches de la
surface. Ce sont les fondations les plus simples, utilisables sous les
poteaux des constructions légères et sur des sols de bonne qualité.
Elles sont destinées à transmettre au sol des charges concentrées plus au moins importante, la
forme et les dimensions de telles semelles dépendant :

 Des charges  

 Du taux de travail admis pour le bon sol.

 De la section droite des poteaux reposant sur ces semelles.


Généralement, les semelles isoles sont réalises en béton armé et se pressentent sous les formes
suivantes :
 Les critères de choix d’une semelle  isolée :
Au niveau des couches géologiques : elles doivent, d’une part, être capables de supporter la
construction. Une bonne « couche géologique » est une couche dont la capacité de portance est
adéquate pour soutenir la fondation sans risque. Et, d’autre part, elles doivent se trouver à faible
profondeur.
Au niveau des poteaux, elles doivent être suffisamment espacées  pour ne pas que les semelles
isolées se recouvrent (Sinon on a recours aux semelles filantes.).
En cas de l’utilisation des semelles isolées la structure doit être conçue pour transmettre les
charges en des points isolés et le sol de fondation doit avoir des qualités géotechniques
adéquates. C’est-à-dire le sol d’assise doit avoir une résistance admissible assez élevée et une
compressibilité faible afin de limiter les tassements différentiels.

 Disposition des armatures  dans les semelles isolées


Les armatures sont normalement réparties identiquement à travers la section.
Cependant, les grandeurs suivantes sont à prendre en considération :

 Les dimensions transversales de la colonne

 Les dimensions transversales de la fondation

 La profondeur efficace de la fondation, c’est à dure la distance entre le sommet de la


fondation et le bas de l’armature
D’une manière générale, si les largeurs de la semelle sont élevées, au moins deux-tiers de l’aire
totale des armatures devra être concentrée dans un secteur proche de la base de la colonne, et
les barres longitudinales dans le sens de la longueur élevée seront pliées à 45° et remonteront
vers le haut.                              
Certaines semelles isolées exigent aussi une armature supérieure, habituellement la même que
l’inférieure, et dans certains cas, très rares, un dispositif de résistance au cisaillement, si on
suspecte le sol d’être de nature différente d’une fondation à l’autre.
Comme la plupart des fondations isolées sont destinées à soutenir des colonnes, elles
comportent donc obligatoirement des barres verticales d’attente pour le démarrage des colonnes,
(de diamètre sup à 12 mm). Ces barres sont liées avec des renforts transversaux, dont la taille et
l'espacement sont déterminés par les critères de dimensionnement des colonnes.

 La mise en œuvre d’une semelle isolée

iii.Les semelles filantes :

 Définition  :
La semelle filante est une semelle continue rectiligne portant un mur ou une rangée de poteaux.
La longueur de cette semelle est très supérieure à la largeur et habituellement, elles sont plus
larges que l'organe à supporter. Son rôle est de répartir les charges qui lui sont appliquées de

manière continue sur une plus grande surface afin de ne pas s’enfoncer dans le sol.
Ce type de semelle aura comme avantage d’éviter le phénomène de tassement différentiel c’est
à dire l’enfoncement d’une fondation plus qu’une autre, ce qui est souvent le cas !
 Semelles filantes sous murs porteurs :
 Elles peuvent soutenir des charges continues, telles que des murs en briques, en pierres ou en

béton armé. On les utilise principalement pour soutenir des murs porteurs.

 Semelles filantes sous poteaux :


Quand les poteaux et par conséquent les semelles dans une direction donnée sont proches les
uns des autres et si la capacité de portance du sol est variable on réalise une semelle continue
sous cette file de poteaux. Ce type de semelle est utilisé aussi lorsque les poteaux que l’on
reposerait habituellement sur des semelles ponctuelles conduirait à utiliser plus de béton en
hauteur qu’en reliant les semelles entre elles.
Le fonctionnement de cette semelle se fait dans deux sens : transversalement, elle agit comme
une poutre renversée continue avec les poteaux comme appuis.

 Disposition des armatures  dans les semelles  filantes :

 La mise en œuvre des semelles filantes  :

iv.Les radiers :

 Définition  :
Le radier est une semelle générale étendue à toute la surface du bâtiment en contact avec le sol.
Le radier est généralement une dalle en béton armé épaisse nervurée ou non, située sous tout
ou une partie d’un bâtiment qui prend appui sur le sol.
Les charges sont ainsi réparties sur une très grande surface de façon à réduire les pressions sur
le sol de fondation.
Le radier se comporte comme un plancher renversé qui est soumis :

 À des charges verticales ponctuelles (poteaux) ou linéiques (murs) descendantes


provenant des porteurs verticaux,

 À une action verticale ascendante du sol supposée uniformément répartie sur toute la

surface.
En imaginant comment se déforme un radier, on s'aperçoit que la partie tendue du radier se
trouve en haut sauf à l'endroit des poteaux ou des murs. Comme il faut placer les aciers dans les
parties tendues du béton, les aciers se trouvent en bas au droit des poteaux et des murs, et en
haut ailleurs.

  Conditions d’emploi d’un radier :


On utilise un radier :

 Lorsque le sol a une faible capacité portante et que le bon sol est trop profond,

 Lorsque la surface totale des semelles isolées et filantes est supérieure à la moitié de la
surface du bâtiment,

 Quand le sol n’est pas homogène et risque de provoquer des tassements différentiels.
 Lorsque le bâtiment comprend des niveaux enterrés,

 Lorsque l'ouvrage possède des charges symétriques (il ne faut surtout pas faire de radier
dans le cas de charges dissymétriques),

 Lorsqu’il est difficile d'utiliser des fondations profondes à cause de l'accessibilité,


NB : Le radier devient obligatoire lorsque le dernier niveau du sous-sol se situe en dessous du
niveau des plus hautes eaux.
Il en existe différentes formes de radier mais ils ont tous le même but, qui est de répartir la
charge sur une grande surface. On distingue :

 Les différents types de radier  :


Radier plan épais
C’est une dalle d’épaisseur constante <0,30 m, coffrée sur son pourtour, fortement armée, mais
réservée à de petits bâtiments vu l’importance du béton qui surcharge la structure. Les murs ou
les poteaux viennent s'appuyer directement sur la dalle avec possibilité de renforcer les sections
de béton au droit des appuis. Ce type de radier a l’avantage de la facilité et la rapidité

d'exécution.  -
Radier nervuré
Lorsque les charges sont importantes, pour que l'épaisseur du radier ne devienne pas excessive,
on dispose des travures de poutres (nervures) espacées de 2,50 à 3,50 m pour rigidifier la dalle ;
elles peuvent être disposées dans un seul sens ou dans deux ; cela dépend de la portée, de la
disposition des murs ou des poteaux. L’ensemble donne des alvéoles qu'il est nécessaire de
remblayer si on veut utiliser le sous-sol ou faire une deuxième dalle en partie haute. Les poteaux
et les murs portent sur les poutres.
La dalle du radier peut être située soit :
En partie inférieure : c'est la solution rationnelle. La dalle, placée en zone comprimée, renforce la
poutre qui, de ce fait, est en forme de T renversé grande rigidité. Elle a les inconvénients suivants
:

 Fouille importante mais simple

 Coffrage compliqué et important

 Nécessité de remplir les creux entre les poutres et les nervures pour utiliser la surface

 Risque de sous-pressions plus important


En partie supérieure : la dalle se trouve dans la zone tendue de la poutre, et ne participe pas à sa
résistance. La surface supérieure de la dalle directement utilisable. Elle a les inconvénients
suivants :

 Terrassement complexe.

 Armatures plus compliquées : les armatures secondaires doivent reprendre les charges
pour les reporter sur les zones comprimées.

 Épaisseur plus grande de la dalle, donc augmentation du poids.


Radier champignon
Dans le cas d'une construction ossature, on peut traiter le radier selon le principe des planchers
champignons ; il ne comporte pas de nervure, ce qui permet d'avoir une surface plate et dégagée
pour de grandes portées.
Les charges sont transmises des poteaux à la dalle épaisse par l'intermédiaire de chapiteaux ce
qui permet de répartir progressivement la charge.
Remarque : le chapiteau peut être incorporé dans la dalle (béton fortement armé pour le
chapiteau) ce qui permet d'avoir une surface totalement plane
Radier voûté
La mise en œuvre est assez complexe mais les radiers voûtés sont minces (12 à 20 cm) car ils
travaillent essentiellement en compression ; ils sont donc économiques en béton et en acier. Les
poussées des voûtes sont reprises par des culées (aux extrémités) ou par des tirants (tous les 4
m environ). Les tirants peuvent être constitués par des barres en acier ou par des poutres en
béton armé placées perpendiculairement à l'axe des voûtes. Des poutres sont placées au droit
des murs et sous les alignements de poteaux. Ce type de radier présente les inconvénients
suivants :

 Difficulté de mise en forme du béton de la voûte

 Coffrages des tirants

 Remplissage des creux pour rendre la surface utilisable


La mise en œuvre d’un radier  :
Comme on l’a dit précédemment, il n’y pas de règles bien précises pour l’utilisation. On va donc
procéder à une analyse géologique du sol pour obtenir des informations qui permettront de
décider s’il y a besoin ou non de radier.
Si le radier est nécessaire, on procèdera a la mise hors gel. Pour ce faire, il faut atteindre une
profondeur de 80 cm.
Vu que tout ce qui est canalisations doit passer sous la maison, il est important de penser à
placer les évacuations, égouttages, avant de couler le radier.
En cas de sol humide, on utilisera une natte géotextile anti-contaminant qui s’apparente à n
feutre. Ce dernier évitera que la terre ne se mélange avec le béton frais.
Par la suite, on damera un remblai de 15-20 cm d’épaisseur. Le remblai est principalement
constitué de ballast.
Pour éviter les pertes de laitance du béton et pour ne pas salir les armatures, on coule un béton
de propreté de 5 cm d’épaisseur.
Une fois tout cela fait, le moment est venu de placer les armatures et le coffrage 
On terminera par le dressage du béton à l’aide d’une latte vibrante et la finition grâce à un
talochage ou un hélicoptère.  
PRÉCAUTIONS À PRENDRE :

 Lorsqu’on est à proximité d’un bâtiment voisin, il faut vérifier que les fondations de ce
bâtiment ne soient pas affectées par les distributions de contraintes provenant des nouvelles
semelles.
 Les excavations réalisées pour la construction des semelles peuvent également être une
source de désordre pour les semelles voisines. On peut être amené à étançonner l’excavation
lorsque le fond de celle-ci se situe à un niveau inférieur à celui des fondations existantes.

 L’excavation doit être remblayée avant la mise en charge si l’on compte sur le terme
surcharge.

 Pour les excavations non étançonnées, il faut considérer la stabilité de ses pentes. Dans
un sol granulaire des pentes de 1/2 sont habituellement suffisantes. L’utilisation de pentes plus
abruptes devrait être étudiée mais ne devrait jamais dépasser les normes.

 Si le fond de l’excavation se situe sous le niveau d’eau, il faudra prévoir un système de


pompage. Dans un matériau comme le silt, des instabilités du fond sont à craindre et
l’assèchement peut exiger que l’on fasse appel à des équipements élaborés et coûteux (pointes
drainantes et pompage par succion).

 La protection contre le gel devrait être d’au moins 1,5 m. Il faut donc assurer une
épaisseur d’au moins 1,5 m au-dessus du niveau inférieur des semelles. Certains hivers et
lorsqu’il n’y a pas de couvert de neige, la profondeur de gel peut atteindre 2 m. Les pertes de
chaleur dans un sous-sol chauffée vont atténuer la profondeur de gel. Un isolant posé
horizontalement dans le sol et près de la surface et des murs extérieurs va aussi diminuer la
profondeur de pénétration.

 Pour une protection totale, il vaut mieux planifier une protection de 2 m de pénétration du
gel.

 Lorsque des travaux sont exécutés durant l’hiver, il faut s’assurer en tout temps que le gel
ne pénètre pas sous le niveau des fondations. Il faut se méfier en particulier des fondations dont
le remblayage n’a pas été complété avant l’hiver. Dans ce cas, il faut prévoir une isolation (paille).

 Il est d’usage de construire une assise de 150 mm d’épaisseur avec un matériau


granulaire (0-20 mm) pour les semelles. Ce matériau doit être compacté. Dans la construction
résidentielle, on néglige souvent cette pratique dans les matériaux meubles. On devrait quand
même construire un tel coussin sur l’argile.

 Pour les fondations sur des dépôts argileux, la mise en place d’un remblai pour rehausser
le terrain naturel va créer une augmentation des contraintes sous les semelles et il pourra en
résulter des tassements de consolidation. C’est une source fréquente de désordre parce que la
plupart des gens ne sont pas conscients de cette problématique. Le moindre remblai (ex. 1mètre)
peut générer des augmentations de contraintes sous les semelles plus grandes que celles
induites par le poids du bâtiment.

 Il se peut que la construction de fondation produise l’abaissement de la nappe d’eau dans


le sol (drainage). Dans un dépôt argileux, l’abaissement d’une nappe d’eau pourrait avoir un effet
néfaste car, comme dans le cas précédent, elle va produire une augmentation des contraintes
effectives dans le sol et cela peut en résulter des tassements de consolidation Comme la plupart
des bâtiments ont des sous-sol, il est nécessaire d’organiser un drainage autour des fondations
pour maintenir le niveau de l’eau sous la dalle intérieure. Ceci est réalisé à l’aide d’un drain
perforé qui sera relié à l’égout pluvial de la municipalité. Ce drain perforé devrait être enrobé d’un
matériau granulaire perméable (classe A).

 Le remblayage avec un matériau granulaire ne devrait pas être réalisé jusqu’à la surface.
Près de la surface, on devrait plutôt utiliser un matériau plus imperméable pour éviter que les
eaux de ruissellement pénètrent dans le sol vers le drain.

 L’objectif du drain n’est pas de capter les eaux de ruissellement mais de rabattre la nappe
d’eau. Il est aussi important d’effectuer le terrassement autour du bâtiment avec une pente
positive qui éloigne les eaux de ruissellement du bâtiment.

g) FONDATIONS PROFONDES :

i.Rôle des fondations :


Les fondations profondes sont celles qui permettent de reporter les charges dues à l’ouvrage
qu’elles supportent sur des couches situées depuis la surface jusqu’à une profondeur variant de
quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres, lorsque le sol en surface n’a pas une résistance
suffisante pour supporter ces charges par l’intermédiaire de fondations superficielles (semelles
ou radiers).
On opte pour ce mode de fondation, lorsque les charges à transmettre au sol sont très
importantes et lorsque le terrain en surface est de mauvaise portance. Les fondations profondes
sont surtout utilisées pour les ouvrages importants supportant de forte charges : bâtiments
industriels, ouvrages d'art, etc.
Les fondations profondes peuvent être :

 Un puits, sorte de semelle de très grande hauteur, (fondation semi-profonde),

 Un pieux ;

 Des fondations profondes spéciales telles que les micro- pieux (pieux de petits
diamètres), les parois moulées, les parois berlinoises… 
Transfer des charges :
Les pieux sont classés en trois catégories selon le mode de transfert des charges :

 La charge transmise au pieu peut être reprise par frottement le long du fût du pieu et en
pointe à la base.

 Le frottement de la fondation avec les différentes couches de sol rencontrées peut suffire
à la résistance. Le pieu est alors flottant.

 Un pieu qui traverse une couche à l’état lâche pour s’appuyer sur un sol dense est
susceptible de travailler davantage en pointe. On parle dans ce cas de « pieu en pointe » ou de
« pieu colonne ».

ii.Fondations sur puits :


Définition :
Par définition, les puits sont des fondations creusées à la main. Les moyens de forage exigent la
présence d’hommes au fond du forage. Les puits sont des fondations en gros béton supportant
de fortes charges concentrées et les transmettant à une couche résistante pas très profonde
dans le sol. Ils sont donc placés sous les éléments de la superstructure les plus chargés et sont
reliés entre eux par des longrines. Leur nombre résulte d’un compromis entre d’une part la
quantité de terrassement et de remplissage en béton des puits et d’autre part les portées et
sections des longrines qui reposent sur les puits. Les puits sont moins coûteux qu’un radier.
La fondation par puits est choisie si :

 La couche superficielle présente une résistance insuffisante.

 Les charges sont importantes et concentrées


Forme et dimensions d’un puits :
Les sections les plus couramment employées pour un puits sont les sections carrées, circulaires
et rectangulaires. Le diamètre des puits circulaire est compris entre 1,20 m et 2,50 m. Le
diamètre de 1,20 m est le plus couramment utilisé. Les puits de section quelconque ont une
largeur minimale de 0,80 m et une section minimale de 1,1 m2. Leur hauteur varie de 3 à 8 m.
Ces dimensions doivent permettent aux ouvriers de travailler en fond de fouille.

 Un puits peut être muni d’une base élargie pouvant être appelée « patte d’éléphant », qui
ne peut être réalisée que dans les sols de cohésion suffisante car son blindage est impossible.

 Le diamètre de la base élargie est limité au double du diamètre du puits. 


Mise en œuvre des puits :
Pour exécuter un puits, il faut suivre les étapes suivantes :

 Terrassement à la cote voulue.

 Implantation des axes des puits et tracé du contour à excaver.

 Pompage obligatoire en cas de venues d'eau puis forage du trou. L’exécution de puits
sous une nappe phréatique en terrain peu cohérent est interdite. Sauf si la nappe est rabattue à
l’extérieur du puits.

 Les puits sont creusés à l’aide d’une pelle mécanique, tractopelle ou d’une benne
preneuse et le réglage du fond nécessite une intervention manuelle en utilisant des outils tels que
les pelles, les pioches, les marteaux piqueurs.

 Les parois du forage doivent être soutenues par un blindage pour éviter l'éboulement des
terres sur les hommes et dans le béton. Ce blindage pourra dans certains cas être récupéré. Les
principaux types de blindage de puits sont des planches en bois maintenues par des cerces
métalliques tous les mètres de profondeur, ou des anneaux en béton coulés en place par passe
ou du béton projeté armé.

 Remplissage du puits avec du gros béton dosé au minimum à 250 kg de ciment par m 3 de
béton par un système de tubes ou gouttières de façon à ne pas provoquer d’éboulements des
parois du puits. Le tube par lequel arrive le béton doit être placé en bas du puits, puis
progressivement remonté pour éviter la ségrégation du béton, en ayant toujours soin de conserver
une certaine hauteur entre le bas du tube et le niveau supérieur du béton. La mise en place du
béton peut se faire à l’aide de bennes à fond ouvrant à condition de n’utiliser que des bennes
spéciales à ouverture automatique telles que l’ouverture ne se fasse que lorsque la benne est
plongée dans la coulée précédente. Le blindage ne peut être retiré au fur et à mesure du
bétonnage que dans les zones stables.

 Araser les têtes de puits au niveau voulu, en incorporant des armatures en attente en
partie haute dans le cas où le puits serait lié à la structure de l'ouvrage.

iii.Fondations en pieux :
Définitions d’un  pieu :
Un pieu est un élément structural mince et profilé mis en place par fonçage ou battage et utilisé
pour transmettre des charges en profondeur (cette profondeur est déterminée grâce à la
géotechnique) lorsque l’utilisation de fondations superficielles n’est pas économique ou
impossible. Un pieu est donc une fondation élancée qui reporte les charges de la structure sur
des couches de terrain de caractéristiques mécaniques suffisantes pour éviter la rupture du sol et
limiter les déplacements à des valeurs très faibles. Les pieux sont faits de bois, de béton ou
d'acier et sont placés par groupes. Chaque groupe de pieux est alors recouvert d'une chape de
béton armé.
 
 
 
Les 3 parties principales d’un pieu sont :

 La tête,

 La pointe,

 Le fût compris entre la tête et la pointe


Les matériaux d’un pieu  :
Les pieux sont généralement construits en :          

 Béton armé

 Béton précontraint

 Acier

 Bois
Principaux types de  pieux :
On distingue deux grands groupes de pieux : les pieux mis en œuvre avec refoulement du sol et
les pieux réalisés par excavation du sol. Dans le premier groupe, on peut citer les pieux battus et

dans le second les pieux forés


 
Les pieux battus :
Ceux-ci sont enfoncés dans le sol grâce à des « sonnettes de battage » munies de « moutons
batteurs ». Les pieux battus refoulent, au cours du battage, la matière qui constitue le milieu, ce
qui mobilise parfaitement le frottement latéral qui peut atteindre au maximum la valeur de la
butée. Ces pieux peuvent être préparés à l'avance sous la forme de pieux en béton armé en
béton précontraint, en bois ou encore en acier. Ils peuvent être de section carrée, polygonale,
circulaire. Ils peuvent être creux ou pleins.
Leur pied a le plus souvent la forme d'une pyramide mais parfois la partie inférieure comporte un
bulbe pour augmenter la surface d'appui. La difficulté principale pour les pieux préfabriqués
réside dans la détermination de la longueur des pieux avant le chantier. Cependant au début du
chantier on exécute des pieux d'essai qui permettent de préciser leur longueur. On peut
également battre le sol pour exactement adapter la longueur du pieu au terrain.
Les pieux préfabriqués en béton armé  :
Les pieux en béton armé sont fabriqués sur des aires proches du chantier Ces pieux sont
constitués d’éléments cylindriques en béton armé, préfabriqués ou coffrés à l’avancement, de
0,50 à 2,50 m de longueur et de 30 à 60 cm de diamètre. Ils sont enfoncés dans le sol par
battage au moyen d’un mouton diesel ou par vibrofonçage. Ils se composent de trois parties :

 Le sabot, pointe d’acier ou en fonte qui assure la pénétration du pieu dans le sol,

 Le corps de section carrée, polygonale ou circulaire,

 La tête réalisée en béton fretté pour résister au battage et souvent surmontée d’un
casque de battage nécessaire pour éviter sa détérioration.
Le béton utilisé pour ces pieux est fortement sollicité lors des manutentions, du battage et en
service. Par ailleurs, les armatures sont très denses dans les zones d’extrémités. Le dosage en
ciment est de 350 à 400 kg / m3. Il y a lieu de tenir compte dans le choix des ciments de la
composition chimique des terrains traversés.
Ils ont les inconvénients suivants :

 Ils doivent être fabriqués soit sur chantier, soit partiellement en usine, et doivent être
suffisamment résistants pour être battus. Il faut attendre en général 28 jours. Ils sont fabriqués par
lot. Chaque pieu d'un même lot doit être identique aux autres.

 Leur ferraillage doit être calculé de façon à résister aux manutentions, au stockage, au
battage et au fonctionnement en service. Il faut donc tenir compte de toutes ces étapes dans la
vie du pieu.

 La couche résistante doit être connue complètement, doit être horizontale et constante,
car le pieu a une longueur fixe au départ.
Les pieux battus métalliques  :
Définition :
Les pieux métalliques sont constitués d’éléments soudés en acier E 24-2 ou similaire avec
addition éventuelle de cuivre (0,2 à 0,5 %) pour renforcer leur résistance à la corrosion. La
longueur des éléments est de moins de 5 m. Leurs sections sont :

 En forme de H ;

 En forme d’anneau (tube) ;

 De formes quelconques, obtenues par soudage de palplanches par exemple (pal-pieux).

Ils sont fichés dans le sol par battage au mouton diesel ou par vibration au vibrofonceur.
Les avantages de ce type de pieux sont :

 Grande profondeur,

 Chantier propre,

 Exécution rapide.

 Amélioration du frottement latéral,

 Reprise d'efforts de traction et de sollicitations horizontales importantes


Les étapes de mise en œuvre sont :

o Mise en fiche, réglage

o Battage du tube par mouton hydraulique ou diesel et injection simultanée de mortier

o Refoulement (par le sabot) des sols, maintenus et expansés par l'injection de mortier

o Recépage et soudage d'une plaque

o Pieu terminé.     
Les pieux battus en bois :
Les pieux en bois ont été très utilisés dans le passé en fondations pour des ouvrages importants.
Ils ne sont maintenant utilisés que dans les pays où les arbres sont abondants. Le bois est alors
traité. Il faut éviter le pourrissement dû à la présence de la nappe phréatique
Les pieux battus moulés
Un tube, muni à sa base d’une pointe métallique ou en béton armé, ou d’une plaque métallique
raidie ou d’un bouchon de béton, est enfoncé par battage sur un casque placé en tête du tube ou
par battage sur le bouchon de béton. Le tube est ensuite rempli totalement de béton d’ouvrabilité
moyenne, avant son extraction. Le cas échéant, ces pieux peuvent être armés.
Les avantages :

 La mise en place se fait avec refoulement du sol, donc cela améliore le sol autour du pieu
et par conséquent la portance du pieu.

 Grandes profondeurs

 Exécution rapide
Les étapes de mise en œuvre sont :

 Mise en fiche, réglage, pose d'une plaque perdue

 Battage du tube pa mouton hydraulique ou diesel

 Mise en place d'armatures partielles ou totales

 Bétonnage à sec

 Extraction du tube (vibré si nécessaire)


Les outils de battage  :
Casque et mouton de battage :
Le mouton de battage :

 Un cylindre lourd tombe sur la tête du pieu.

 La hauteur de chute varie avec l’enfoncement du pieu : plus le sol résiste, plus le piston
remonte.
Casque en acier : Il coiffe la tête du pieu au moment du battage afin d’éviter la désagrégation du
béton de la tête du pieu.

Vibrofonceur :    

Sonnette de battage
Les pieux forés  :

 Ceux-ci sont réalisés par extraction du sol et bétonnage en place. 

 L’intérêt des pieux forés est de permettre la traversée de couches dures d'épaisseur
insuffisantes sur lesquelles s'arrêtaient éventuellement des pieux battus.

 Ces pieux ne peuvent, évidemment, être armés qu’après l’opération de bétonnage. La


mise en place des armatures sous leur propre poids ou par vibration devient délicate pour des
pieux d’une longueur supérieure à 12 -15m.

 Grâce à l’amélioration spectaculaire du matériel de forage on peut exécuter des pieux de


600 à 1200mm de diamètre jusqu’à des profondeurs allant jusqu’à 30-35m.

 Selon la nature du sol il y a différente méthode de forage :

 Simple

 Sous boue

 Tubé
Pieux forés simples :
Les cas d’utilisation :

 Pieux exécutés sans nuisances sonores, sans vibration, dans les terrains durs, à grande
profondeur

 Pas de soutènement des parois du forage du fait de terrains suffisamment cohérents

 Pas d’eau ou nappe dans terrains

 Ancrage dans les sols rocheux


La mise en œuvre :

 Les étapes de mise en œuvre sont :


 Mise en fiche, réglage, pré-forage

 Mise en place de la virole

 Forage à la tarière

 Ancrage au carottier

 Mise en place d'armatures partielles ou totales et bétonnage à la colonne

 Contrôle de l’arase de béton


Pieux forés tubés  :
Définition :

 Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des moyens mécaniques sous
protection d’un tubage (provisoire ou définitif).

 Le tubage peut être enfoncé jusqu’à la profondeur finale par vibration, battage, vérinage
ou louvoiement au fur et à mesure de l’avancement du forage.

 Excavation à l’aide de tarières, buckets, carottiers, …

 Le forage est rempli d’un béton de grande ouvrabilité, puis le tubage est extrait.
La mise en œuvre :
Les étapes de mise en œuvre sont :

 Mise en en fiche, réglage, pré-forage

 Vibrofonçage du tubage de travail

 Forage et extraction des terres

 Mise en place d'armatures partielles ou totales

 Bétonnage au tube Plongeur

 Extraction du tubage de Travail


Avantages des pieux forés tubés :

 Capacité portante élevée.

 En général pas d'ondes de choc ni de vibrations susceptibles de créer des troubles de


voisinage.

 Placement de la cage d'armature bien concentrique et sur toute la hauteur du pieu.

 Possibilité de tubage perdu notamment pour terrain décalcifié,

 Pieux exécutés dans les terrains durs et à grande profondeur


Pieux forés à la boue  :
Définition :
 Mis en œuvre à partir d’un forage exécuté dans le sol par des moyens mécaniques tels
que tarière, benne, etc., sous protection d’une boue thixotropique de forage.

 Le forage est rempli de béton de grande ouvrabilité sous la boue, en utilisant une colonne
de bétonnage.

 Pieux exécutés sans nuisances sonores, sans vibration, dans toutes natures de terrains,
grandes profondeurs

 Excavation à l’aide de tarières, buckets, carottiers, …

 Dessablage de la boue avant bétonnage

 Bétonnage à l’aide d’un tube plongeur


Rôle de la boue bentonitique :
La boue a pour fonctions :

 De refroidir les outils de perforation,

 De remonter les sédiments,

 De maintenir les parois du forage,

 D’éviter les infiltrations d’eau dans le forage.

 C’est de la bentonite qui possède la propriété de thixotropie soit d’être à l’état liquide
lorsqu’elle est agitée et à l’état solide au repos.

 Elle permet de créer une fine pellicule (3 à 5 mm) contre les parois et en pénétrant dans
les interstices du sol ce qui a pour résultat de lier les particules du terrain entre elles et donc de le
consolider
La mise en œuvre :
Les étapes de mise en œuvre sont :

 Implantation, pré-forage, mise en place de la virole

 Mise en œuvre de la boue bentonitique

 Forage sous charge de boue

 Recyclage de la boue, mise en place d'armatures partielles ou totales, bétonnage au tube


plongeur

 Tube plongeur relevé par élément, fin du bétonnage

 Extraction de la virole, contrôle de l’arase béton


Les micropieux :
Définition :

 C’est un pieu foré de diamètre inférieur à 250 mm.


 Scellement au terrain par coulis ou mortier.

 Faible résistance aux efforts transversaux et aux moments.

 Bonne résistance à la traction des micropieux armés.

 Possibilité de fortes inclinaisons.


La mise en œuvre :

 Les étapes de mise en œuvre sont :

 Mise en fiche, réglage et forage, 

 Forage sous tubage, boue, coulis     ou mortier,

 Mise en place d'une armature     pouvant être équipée de manchettes pour l'injection   
sous pression,

 Scellement au coulis, ou au     mortier de l'armature,

 Recépage et soudage d'une plaque 


Les outils de forage :
La tarière :
La tarière fonctionne comme un tire-bouchon pour s’enfoncer dans le sol par rotation et remonte
le sol par cisaillement. Une fois remontée on “vide” la tarière en la frappant sur le sol. Elle est

utilisable pour des sols tendres.  


La benne :
Le bucket ou benne fonctionne comme un taille-crayon à réservoir en découpant le sol par
rotation et en le stockant directement dans sa partie supérieure.
Le bucket se vide par un système de trappe situé à sa base.
Il est utilisable pour des sols tendres.
L’hammergrab ou grappin :

 L’hammergrab ou grappin c’est une mâchoire métallique qui détruit le sol par son poids.

 L’hammergrab est laissé tomber en chute libre dans le forage, arrivé au fond du forage
les mâchoires se referment sur le sol qui est ensuite remonté.

 Il est utilisable pour des terrains durs.


Le trépan :
Le trépan fonctionne comme le précédent mais ne peut pas remonter le sol, sert donc en général
pour détruire des passages rocheux dans le terrain.
Le carottier :
Le carottier fonctionne comme un poinçon en cisaillant le sol par rotation et en le remontant par
adhérence. Il est utilisable en terrains tendres et adhérents (argileux).  
Autres outils de forage :
Sonnette de forage :
Tout le matériel indiqué précédemment peut être monté sur des engins spéciaux : Sonnette de
forage.         
Choix du type de pieu :
Le choix du type de pieu dépend :

 De la nature des couches rencontrées dans le terrain,

 De la présence de la nappe phréatique ou de cavités souterraines,

 Des charges à reprendre,

 De l’environnement du chantier,

 Du coût d’exécution,

 Du matériel et de la technicité de l’entreprise.


Contrôles et essais  :
Deux types d’essais sur les pieux :
Essais préliminaires :

 Réalisés quelques mois avant la phase production, sur des pieux non réutilisés comme
fondation de l’ouvrage.

 Destinés à optimiser le dimensionnement des pieux.

 Permettent la mise au point de la méthode d’exécution


Essais de contrôle :
Réalisés pendant la phase de production, sur des pieux de fondation de l’ouvrage :

 Essais de reconnaissance : sondages complémentaires

 Essais de fût : soniques, impédance, carottage

 Essais de portance : essai de chargement statique


Essai de chargement des pieux  :
Définition :
L’essai de chargement est réalisé sur en pieu de l’ouvrage en vue de s’assurer de la qualité de
l’exécution du pieu et son comportement sous les charges prévues. L’essai permet de déterminer
la valeur de la charge maximale que peut supporter le pieu tout en restant stable.
Le principe de l’essai consiste à appliquer en tête d'un pieu un effort axial de compression et de
mesurer le déplacement axial de la tête du pieu, ainsi que les déformations du fût à différents
niveaux.
 L’essai sera exécuté suivant la norme NF 94-150-1 de décembre 1999.
Appareillage :
 Dispositif de réaction permettant de faire varier la charge sur le pieu (lestage).

 Un système d'application de l'effort sur le pieu : vérin.

 Un dispositif de mesurage et de repérage : comparateur, capteur.           


Essai d’impédance :
La méthode impulsionnelle utilise les propriétés de propagation d’une onde mécanique dans un
milieu cylindrique élancé.       
Cet essai consiste :

 À transmettre à la partie supérieure de la fondation un choc mécanique à l’aide d’un


marteau équipé d’un capteur de force (optionnel) en frappant sensiblement parallèlement à l’axe
de la fondation ;

 À mesurer au moyen d’un capteur de déplacement (en général un géophone ou un


accéléromètre) placé également sur la partie supérieure de la fondation l’amplitude de l’onde
mécanique produite par le choc.
L’essai d’impédance permet ainsi :

 De mesurer la longueur d’une fondation ;

 De mesurer l’impédance caractéristique (évaluation du diamètre moyen) ;

 De détecter la présence de défauts tels que bulbes, strictions, etc.…).

 Détecter des défauts de diamètre ou de qualité du béton


Courbe de bétonnage :
Les étapes de ce contrôle sont :

 On mesure sur chantier pour chaque pieu la hauteur du béton dans le pieu et le volume
réel de béton injecté.

 On trace ensuite dans le même diagramme H en fonction de V et on compare la courbe


réelle à la courbe théorique.

 Si H réel croît plus vite que Hthéo et Vréel augmente moins vite que Vthéo donc présence de
boue ou de terre dans le béton.

 Si en revanche H réel varie moins vite que Hthéo alors que Vréel augmente considérablement
par rapport à Vthéo, cela signifie une présence d’une cavité due à un éboulement du sol (voir courbe
ci-dessous).
Méthode par auscultation sonique :
Le but : s’assurer de la qualité (homogénéité) du béton du fût et de celle du contact en pointe.
Principe de la méthode : Un émetteur et un récepteur sont descendus dans 2 tubes parallèles
(50mm) fixés à la cage d’armatures.        
Mesures : vitesse et temps de propagation de l’onde dans le béton durci.
Interprétation : chaque anomalie se traduit par une diminution brutale de V et une augmentation
de t.
Nature des défauts : ségrégation importante, vides, mélange sol-béton ou boue-béton, béton
délavé par circulation d’eau.

h)Dispositions constructives :

i.Recépage des pieux :


Définition :
Une fois les pieux exécutés, il faut procéder à leur recépage, c’est à dire dégarnir le béton en tête
pour éliminer le mauvais béton et dégager les aciers assurant la liaison avec ceux de la structure.
Le recépage consiste à détruire la partie supérieure du pieu afin :

 D’éliminer les premiers bétons mis en œuvre et qui sont remontés au fur et à mesure
depuis le fond pendant le coulage avec le tube plongeur. En effet ces bétons ont été pollués au
contact du sol.

 De régler l’arase du pieu à la bonne côte altimétrique.

 De dégager des aciers en attente qui sont destinés à liaisonner les têtes de pieux à la
structure.

ii.Différents procédés de recépage :

 Recépage au marteau piqueur

 Recépage par cisaillement

 Recépage chimique (procédé RECÉPIEUX)

 Recépage par débordement (pas toujours accepté en Ouvrages d’Art)

 Recépage au BRH (avec énergie adaptée)

iii.Ancrage du pied du pieu dans le substratum :

 L’ancrage minimum D d’un pieu dans le substratum est de 6 Ø avec un minimum de 3


mètres dans le cas d’un sol multicouche.

 Dans le cas d’un sol monocouche, l’ancrage minimum d’un pieu dans le substratum est
de 3Ø.

iv.La liaison entre les pieux et la structure :


Il faut préparer les éléments qui assurent la liaison entre les fondations profondes et la structure
béton armé. Ces éléments sont :
Les têtes de pieux :
Ce sont des massifs en béton armé qui ont la forme de grosses semelles isolées placées sur un
ou plusieurs pieux.

v.Les longrines :

 Ce sont des poutres en béton armé analogues aux semelles filantes qui assurent la
liaison entre ces massifs.

 Elles supportent les charges transmises par les voiles, les murs en maçonnerie et les
poteaux et les reportent sur les pieux.     

 Elles constituent un chaînage des têtes de pieux

vi.Le joint de rupture :


Cette solution s'impose dans les cas suivant :

 L’ouvrage comporte deux parties de hauteurs très différentes et transmet des charges
très inégales à un même sol.

 Des fondations hétérogènes sont prévues sur un terrain.

 Si le niveau des bons sols utilisé pour la même construction se trouve à des niveaux
différentiels.

 Un joint de rupture est indispensable entre un bâtiment ancien et un nouveau bâtiment


mitoyen.
Remarque : Les semelles comme les porteurs verticaux, sont coupées en deux. Il existe deux
semelles distinctes sous chacun des deux porteurs verticaux.
Le joint de dilatation :

 Les joints de dilatation sont à prévoir pour les bâtiments de grande longueur.

 Ces joints permettent à l’ouvrage de se dilater librement sous l’effet de la température.

 Ils servent à éviter les fissures dues aux allongements et raccourcissements dus aux
variations de températures ou au retrait du béton.

 La distance entre joints de dilatation est limitée à 25 m.

 Les joints ont une épaisseur de 20 à 50 mm.

 Le joint de dilatation ne coupe pas la fondation mais seulement les porteurs verticaux qui
sont alors fondés sur une même semelle.

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